Le RHD et ses variants. Anne Long M.D.

Documents pareils
Test direct à l Antiglobuline (TDA ou Coombs direct)

Coombs direct positif (et tout ce qui se cache derrière) : Gestion et interprétation. Dr J.C. Osselaer, Luxembourg,

Bases de données des mutations

Maladie hémolytique du nouveau né. Dr Emmanuel RIGAL Unité d hématologie transfusionelle GENEVE Présentation du 13 janvier 2012.

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

Hémochromatose génétique non liée à HFE-1 : quand et comment la rechercher? Cécilia Landman 11 décembre 2010

Aurélia Chambaz 47 ème volée ESSanté Stage d immuno-hématologie à l UMT, BH-18 CHUV SRTS VD Lausanne Responsable accompagnante :

L immunoenzymologie. Technique puissante couramment utilisée e en recherche et en diagnostic cificité des anticorps pour leurs nes

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

Christian TREPO, MD, PhD

LES DIFFERENTS PSL : qualifications, transformations et leurs indications

CATALOGUE DES FORMATIONS

TRAIT FALCIFORME. Clinique spécialisée d hématologie pédiatrique

CHAPITRE 3 LA SYNTHESE DES PROTEINES

Génétique et génomique Pierre Martin

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

LES BONNES PRATIQUES TRANSFUSIONNELLES

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Apport de la biologie moléculaire au diagnostic des parasitoses

Détection et prise en charge de la résistance aux antirétroviraux

Biologie Appliquée. Dosages Immunologiques TD9 Mai Stéphanie Sigaut INSERM U1141

L incompatibilité immunologique érythrocytaire

Annales du Contrôle National de Qualité des Analyses de Biologie Médicale

TD de Biochimie 4 : Coloration.

Polyarthrite rhumatoïde et biologie

F.Benabadji Alger

TP3 Test immunologique et spécificité anticorps - déterminant antigénique

MABioVis. Bio-informatique et la

Devenir des soignants non-répondeurs à la vaccination anti-vhb. Dominique Abiteboul - GERES Jean-François Gehanno Michel Branger

C. Cohen, Inf. M.Sc. Professeure HEdS La Source & Intervenante à l IUFRS

E.R.A. Echanges des Résultats d Analyses

L observation des aspects non techniques d une simulation

«Bienvenue au Canada: on ne s inquiète pas de l assurance privée ici»

Les définitions des saignements ACS/PCI

Diagnostic biologique de la toxoplasmose

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Informations techniques et questions

Informations techniques

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

Séquence 2. L expression du patrimoine génétique. Sommaire

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Insulinothérapie et diabète de type 1

Colette Franssen Département d Anesthésie Réanimation CHU Sart Tilman LIEGE

ANTICORPS POLYCLONAUX ANTI IMMUNOGLOBULINES

Mécanisme des réactions inflammatoires

COMMENT PAYEZ-VOUS? COMMENT VOUDRIEZ-VOUS PAYER?

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

L hépatite C pas compliqué! Véronique Lussier, M.D., F.R.C.P.C. Gastroentérologue Hôpital Honoré-Mercier 16 avril 2015

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Transfusion Sanguine et Produits dérivés du sang : indications, complication. Hémovigilance (178) Ph. De Micco Avril 2005

Anémie et maladie rénale chronique. Phases 1-4

Vers une approche Adaptative pour la Découverte et la Composition Dynamique des Services

Actualités sur le Virus de l'hépatite C

DMP1 DSFT des Interfaces DMP des LPS Annexe : complément de spécification sur l impression des documents à remettre au patient

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Dépistage du cancer colorectal :

SERVICE PUBLIC FEDERAL, SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT COMMISSION DE BIOLOGIE CLINIQUE RAPPORT GLOBAL

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Diligence raisonnable avant l acquisition d une PME américaine lorsqu on est au Québec : Certains aspects juridiques

CLASSIFICATION REPORT OF REACTION TO FIRE PERFORMANCE IN ACCORDANCE WITH EN : 2007

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

CLASSIFICATION REPORT OF REACTION TO FIRE PERFORMANCE IN ACCORDANCE WITH EN : 2007

Univers Vivant Révision. Notions STE

PICT DOSAGE DES ANTICOAGULANTS 1. PEFAKIT PICT. Dosage chronométrique. PEFAKIT PiCT. PEFAKIT PiCT Calibrateur HNF. PEFAKIT PiCT Contrôles HNF

Système d autorisation de mise en circulation de lots du CBER : vue d ensemble du processus actuel

EXERCICES : MECANISMES DE L IMMUNITE : pages

S. Kernéis, T. Ancelle, V. Naneix-Laroche, N. Amrane, JP. Leroy, T. Hanslik, O. Launay

Conférence technique internationale de la FAO

I I H E M DOSSIER D INSCRIPTION

TRAITEMENT DE L HÉPATITE B

R DEMANDE DE BREVET D'INVENTION 0 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE PARIS. 0 Int CI' : G 01 N 33/571; A 61 K 39/42; 39/21.

Bilan d Activité du Don de Plaquettes par cytaphérèse Sur une Période d une année au Service Hématologie EHS ELCC Blida.

Introduction au métier d ARC. en recherche clinique

TEST DE DÉTECTION DE LA PRODUCTION D INTERFÉRON γ POUR LE DIAGNOSTIC DES INFECTIONS TUBERCULEUSES

L UNIVERS INSTANTANÉ:

Bulletin. Le mot du président Quel avenir pour les interférons et le Copaxone?

Semestre 2 Spécialité «Analyse in silico des complexes macromolécules biologiques-médicaments»

Vaccinations pour les professionnels : actualités

DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE DE LA SYPHILIS

Le don de moelle osseuse :

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Révision des descriptions génériques Comment monter un dossier?

5.5.5 Exemple d un essai immunologique

Réception du tissus documentation examens sérologiques inspection préparation façonnage

1 les caractères des êtres humains.

Fondation PremUp. Mieux naître pour mieux vivre

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

Tests de comparaison de moyennes. Dr Sahar BAYAT MASTER 1 année UE «Introduction à la biostatistique»

JSIam Introduction talk. Philippe Gradt. Grenoble, March 6th 2015

Diagnostic et suivi virologique des hépatites virales B et C. Marie-Laure Chaix Virologie Necker

(51) Int Cl.: B23P 19/00 ( ) B23P 19/04 ( ) F01L 1/053 ( )

INFORMATIONS pour le médecin qui contrôle et complète le formulaire

Bases moléculaires des mutations Marc Jeanpierre

Ce manuel a comme objectif de fournir des informations aux patients et ses familiers à respect du Trait Drepanocytaire.

L investigation chez la personne infectée par le VIH

Techniques de Lyapunov en contrôle quantique pour le couplage dipolaire et polarisabilité

Transcription:

Le RHD et ses variants Anne Long M.D.

Plan Le groupe sanguin Rh Introduction Réactifs en sérologie Biologie moléculaire Variants D D types faibles D partiels Del Tests D chez les receveurs chez les donneurs

Système Groupe Sanguin RH (004) Système complexe 52 Antigènes >285 allèles Un phénotype peut être le résultat de plusieurs génotypes Antigènes majeures D: C/c; E/e

001 002 003 004 005 006 007 008 009 010 011 012 D C E C E F CE C W C X V EW G 013 014 015 016 017 018 019 020 021 022 023 024 Hr 0 Hr hr s VS C G CE D W 025 026 027 028 029 030 031 032 033 034 035 036 c-like ce hr H Rh29 Go a hr B Rh32 Rh33 Hr B Rh35 Be a 037 038 039 040 041 042 043 044 045 046 047 048 Evans Rh39 Tar Rh41 Rh42 Crawford Nou Riv Sec Dav JAL 049 050 051 052 053 054 055 056 057 058 059 STEM FPTT MAR BARC JAHK DAK LOCR CENR CEST CELO CEAG Classification ISBT

Qu est-ce que le D? Localisé sur la protéine D dans la membrane érythrocytaire. Protéine poids moléculaire 30-33kDa, constitué de 417 acides aminés. Hautement immunogène Protéine RhD Protéine RhCE

Exemple de déterminants antigéniques ( épitopes) Illustrations C. Benay http://www.uni-ulm.de/~wflegel/rh/

Le complexe Rh Illustrations C. Benay

Quelques réactifs monoclonaux anti-d IgM IgG Tube Ortho MAD2 humain Tube Gamma GAMA 401 F8D8 Tube Immucor-4 MS201 MS26 Tube Immucor-5 Th28 MS26 Tube DBL/Immucor D175-2 D415 1 E 4 Tube Seraclone BS232 BS221/H41 11B7 gel ID-MTS MS201 na

Réactivités différentes selon des réactifs Volume 47, July 2007 Supplement TRANSFUSION 17S

Biologie moléculaire Rh (D )- Rh(D)+ Contrôle interne Exons 5, 4, 3, 7, 9, 6

RHD et RHCE

Gène RHD ADN Génotype Protéine Phénotype

RHD et RHCE Les gènes RHD et RHCE 10 exons Homologue à 96 % http://www.expertreviews.org/

Les phénotypes D négatifs Prévalence: Caucasiens 15 % Noirs ( Afrique) 5 % Asiatiques 3% Plusieurs génotypes

RHD et RHCE D négatif chez les caucasiens

Phénotypes D négatifs : génotypes chez les Noirs

Variants D D types faibles D partiels Del

Fréquence du phénotype D faible Hopkins Écosse 1967 0,56% Garretta France 1974 0,66% Beck États-Unis 1990 0,2% Jenkins États-Unis 2004 0,4% Flegel Allemagne 2006 0,4%

D faible D partiel Obstet Gynaecol Can. 2007 Sep;29(9):746-52

Faible expression du D Description par Stratton en 1946 Nommé D u Résultats de: Haplotype r en trans avec le D ( effet Ceppellini) D partiels Types D faibles What to do about weak D in patients and donors, 2007 Joint CSTM Conference, Greg Denomme

D type faible Weak D s S3C Type 3 V270G Type 1 G385A Type 2 Les D types avec expression faible seraient secondaires à des mutations du gène RHD qui causent des changements d acides aminés qu on prévoit être situés intramembranaires ou intracellulaires. Sérologie Test indirect à l antiglobuline positif Réactions selon les caractéristiques des réactifs anti-d utilisés Biologie moléculaire indiquée pour l identification de D type faible 73 Types D faible

D type faible Biologie moléculaire: Nomenclature: on les appelle «Type» suivi d un numéro. D type faible 1 à 73 Type 1,2,3 représentent approximativement 90% des cas en Europe Mais: Certains phénotypes D,classés D Type faible, peuvent développer un anti-d : Type 4, Type 4.2, Type 11, Type 15. Il y a peu de données / classification à revoir

Variants D D types faibles D partiels Del

Obstet Gynaecol Can. 2007 Sep;29(9):746-52

D partiels Les individus D partiels peuvent développer un anti-d. Le D types partiels sont habituellement associés à des changements d acides aminés qu on prévoit être situés sur les boucles extracellulaires du RhD des hématies D Types Faibles D Partiels

Volume 47, July 2007 Supplement TRANSFUSION 17S

DII DIII DIV DVa DVI DFR DBT R o Har G-T I-T 4 I-T 5 ` O-T O-G direct-positive indirect-positive What to do about weak D in patients and donors, 2007 Joint CSTM Conference, Greg Denomme PhD

D partiels Nomenclature: on les nomme avec chiffres romains ex DVI, DVII etc. ou des lettres majuscules ex DNB etc. Sérologie: Réactions faibles ou normales selon le réactif utilisé Présence d un anti-d avec un phénotype D+ l identification et classification des D types partiels en sérologie est difficile (réactifs peu ou non disponibles, expression faible du D) Biologie moléculaire indiquée pour l identification et classification des D partiels ~> 70 D partiels décrits

D partiels Majorité sont des gènes hybrides dans lesquels une ou des portions du gène RHD sont remplacées par une ou des portions du gène RHCE Molecular Testing to Resolve Blood Typing Problems & Controversies, C.Westhoff, N. Thomas

D partiels chez les caucasiens qui sont à risque d anti-d RHD 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 RHCE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 DVI Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 DFR Conversion du Gène avec le RHCE BARC+ BARC+ BARC+ - RHD exons RHD remplacés par RHCE -Peu de données -Allemagne 1:5000 DBT D partiels communs chez les caucasiens avec points de mutations DNB DVII L110P G355S - 1:292 Europe Centrale, Suisse - 1:900 Allemagne Molecular Testing to Resolve Blood Typing Problems & Controversies, C.Westhoff, N. Thomas

D Partiels chez les Noirs à risque d anti-d RHD RHCE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Conversion gène avec RHCE DIVa (& Hispanic) L62F N152T D350H DAR DIIIa DOL (& Hispanic) T201R F223V I342T L62F A137V N152T T201R F223V M170T F223V - Échanges isolés avec RHCE et/ou points mutations - Fréquence peu d études DAR - 4.9% Noirs Sud-Africains - 2% patients Brésil avec anémie falciforme Molecular Testing to Resolve Blood Typing Problems & Controversies, C.Westhoff, N. Thomas

Variants D D types faibles D partiels Del

Del Les Del seraient secondaires à des mutations du RHD qui réduisent l expression du D dans la membrane. D Types faibles D partiels Del Molecular Testing to Resolve Blood Typing Problems & Controversies, C.Westhoff, N. Thomas

Del Les Del sont détectables en sérologie seulement par adsorption elution d anti-d. 22-30% des RH D négatifs chez les asiatiques Certains Del développent un anti-d Identification Biologie moléculaire 14 allèles Del décrits

D ou «D-Like»

Réactivités différentes selon les réactifs Volume 47, July 2007 Supplement TRANSFUSION 17S

Discordances RhD - Mount Sinai Hospital, Toronto Discordances entre 2 tests directs anti-d 33,864 phénotypes RhD effectués sur 18 mois 55/5672 discordances Rh D (0,98%) 53 étaient positifs au test direct IS avec un réactif 1 était positif et 1 un NN avec TDA 3+; anti-d élué TRANSFUSION 2005;45:1554-1560.

TRANSFUSION Volume 45, October 2005

Signification Clinique du D L anti-d : potentiel réaction hémolytique sévère L anti-d : peut causer un maladie hémolytique du nouveau-né (MHNN)

NORMES POUR SERVICES TRANSFUSIONNELS EN MILIEU HOSPITALIER- SCMT 5.3.3.3 La recherche du D faible chez un receveur n'est pas nécessaire sauf dans le cas d'un nouveau-né ayant un Rh négatif dont la mère est Rh négatif et ne présente aucun signe d'alloimmunisation Rh.

Chez les receveurs et les femmes enceintes: Il n est pas conseillé de faire une recherche de D faible en phase antiglobuline.

Chez les receveurs et les femmes enceintes: Attention aux réactifs qui détectent des D-like

NORMES POUR SERVICES TRANSFUSIONNELS EN MILIEU HOSPITALIER- SCMT 5.4.5.2 Une politique doit être établie concernant l'administration d'igrh aux femmes qui se démarquent comme étant D positif faible

Chez les donneurs: Il est important d utiliser des réactifs à large spectre pouvant détecter des variants

Discordances Rh Consulter votre encart manufacturier L utilisation de 2 réactifs (dont un à large spectre permet de détecter les discordances Rh) Investigation en biologie moléculaire

Résumé Variants D D types faibles D partiels Del D Tests D chez les receveurs chez les donneurs

Résumé Variants D D types faibles D partiels Del Tests D chez les receveurs chez les donneurs

Résumé Variants D D types faibles D partiels Del Tests D + sérologie: chez les receveurs et femmes enceintes: phénotypes avec expression D faibles = D négatifs chez les donneurs : phénotypes avec expression D faibles = D positifs Investigation en biologie moléculaire