Innovation technologique et innovation financière



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Transcription:

Innovation technologique et innovation financière Indications de correction Analyse du sujet : Nature du sujet : Sujet de type «mise en relation», pas de problématique explicite Mots-clés : Tous! «Innovation» : - de manière générale, on distingue plusieurs sortes d innovations : technologique, de produit, managériale, financière, etc. - on distingue quelquefois la «découverte», «l invention» de son application, de sa concrétisation au niveau de la production : «l innovation» - A priori positif - Chronologiquement et théoriquement, c est au nom de Schumpeter (fin XIX eme - début XX eme s.) que le concept «d innovation» est en premier lieu associé. - On remarque que le singulier est utilisé caractère englobant : à la fois les «produits», résultats, de l innovation et le processus innovant. «Innovation technologique» : - Est à l origine des gains de productivité du travail et du capital, et de leur combinaison productivité globale des facteurs - Or les gains de PGF sont à l origine de la croissance en longue période o Modèle de croissance équilibrée de Solow, 1956 Dans ce modèle, les découvertes «exogènes» sont nécessaires pour entretenir la croissance En longue période, l économie progresse sur le sentier de croissance équilibré. Tout écart est corrigé automatiquement Convergence des économies o Modèles de croissance «endogène», années 1980 Croissance équilibrée Innovation croissance en longue période (autoentretenue), via des «externalités» positives L innovation est le résultat de comportements rationnels d optimisation des agents individuels (investissement en capital physique et humain, recherche développement, etc.) Divergence possible des économies Exemple : Romer, Aghion et Howitt Dans ces modèles, les structures financières jouent un rôle puisqu elles collectent l épargne pour l allouer à l investissement, qui est à l origine des innovations. Leur efficacité conditionne donc 1

le résultat. A cet égard, le degré de contrainte financière exerce donc un effet significatif sur l efficacité de la mobilisation des ressources. depuis les années 1990, recherches sur le type de système financier le plus favorable à la croissance (niveau de développement financier, taux d intermédiation, degré de concurrence ). Théories utilisées = croissance endogène + théories du développement. Levine, Beck et Levine, Levine et Zervos, etc. - Rq : innovation croissance en longue période si les gains de productivité ne restent pas localisés dans un (ou quelques) secteur(s) particulier(s), mais se diffusent à l ensemble de l économie. Sinon, l accélération du revenu est due à un suraccumulation du capital qui accélère le revenu temporairement mais doit nécessairement être corrigée par une récession à moyen terme (jusqu à élimination des capacités de production excédentaires) Voir le cas de la «Nouvelle Economie» (expansion liée à un surinvestissement, et non pas nouveau cycle de croissance de long terme, basé sur les NTIC) - Cycles longs Schumpeter, Kondratieff : grappes d innovations en fin de phase de récession préparent expansion cycle suivant - L innovation apparaît également, combinée à d autres facteurs, dans le déroulement du cycle Juglar (cycle conjoncturel) o Théories monétaires et financières des cycles expliquent comment le crédit bancaire finance l expansion. Or ce crédit est généralement motivé par des opportunités d investissement, qui peuvent être liées à une innovation technologique Wicksell, Hayek, Fisher o Théorie des cycles réels (années 1980) : chocs réels, dont chocs technologiques, peuvent être à l origine de variations de l équilibre luimême, plutôt que de fluctuations de l économie autour de l équilibre. Comportements intertemporels. o Canaux du crédit, Credit View, thèse de l accélérateur financier : importance des modalités de financement de l investissement (qui peut être lié à des opportunités résultant d innovations technologiques) pour la dynamique cyclique. Les imperfections financières peuvent ici conduire à une amplification des cycles d activité. - Ainsi, l innovation technologique est susceptible d entraîner une expansion à court terme, et même une accélération de la croissance en longue période si ses effets sur la productivité sont largement diffusés. Dans le cas où ses effets se limitent au court terme, elle peut se traduire par des déséquilibres temporaires (sur-investissement) qui impliquent un mouvement ultérieur de correction (récession). Dans tous les cas, les conséquences économiques de l innovation sont conditionnées par son financement. 2

«Innovation financière» - Nouveaux procédés, nouveaux produits et nouveaux marchés financiers associés, pour le financement/placement, mais également la gestion des moyens de paiement - Terme utilisé pour désigner la vague de nouveautés qui a inondé les places financières des pays de l OCDE à partir des années 1970, consécutivement au mouvement de libéralisation financière («3 D» : déréglementation, décloisonnement, désintermédiation) - Ces innovations, pour une part, reposent également sur les NTIC (informations transmises en temps réel, transactions simultanées, systèmes de règlement-livraison de titres, ) - Rôle également important des modèles d évaluation d actifs mis au point par la théorie financière pour tous ces nouveaux produits (évaluation de produits structurés, de produits dérivés : swaps, options, ) - Ces innovations multiples répondent à une demande : de moyens de financement, de couverture, de placement, de gestion des moyens de paiement mais répondent aussi aux besoins émanant des offreurs eux-mêmes, notamment els banques sui souhaitent trouver de nouvelles sources de profits dans un environnement devenu très concurrentiel. - Les avantages : o Accroissement de l offre de financements, qui sont mieux adaptés aux besoins. Produits plus flexibles. Gamme s étendant du plus court terme au plus long terme (améliore la «complétude» des marchés) o En outre, la multiplication des produits entretient la concurrence entre marchés et banques, conduisant à un alignement des prix bancaires sur les taux de marché, ce qui se traduit par une baisse du coût du financement bancaire en moyenne. o Nouveaux types de financement des entreprises croisant marchés et intervention bancaire. Par exemple les «filets de sécurité» offerts par les banques : Une banque s occupe du montage de l émission de titres à laquelle doit procéder une entreprise désirant lever des fonds sur le marché, et du placement des titres. Elle perçoit au passage des commissions. Elle vend (commission) simultanément une garantie à l entreprise (opération de hors bilan pour la banque) : si l entreprise ne trouvait pas preneur sur le marché pour tous les titres émis, la banque les achèterait (à un prix intéressant). La banque réintermédie ainsi les financements a priori désintermédiés (= nouvelle intermédiation) et multiplie les sources de commissions. o Sur les marchés, l accroissement du gisement de titres améliore la liquidité, réduit le risque et donc les coûts. o Amélioration des possibilités de diversification des portefeuilles pour l ensemble des investisseurs. o Couverture des risques de taux, de change, de variation des cours, de défaut grâce aux produits dérivés. Outre les dérivés de crédits, des techniques telles que les cessions de créance ou la titrisation offrent aux banques la possibilité de mieux gérer et maîtriser leurs risques ex-post 3

- Les risques : (après distribution des crédits) et/ou d accéder à des sources de refinancement avantageuses. Ceci devrait leur permettre d appliquer des critères de sélection (ex-ante) moins adverses au risque. Donc financement possible de projets risqués (donc notamment les projets innovants). o A côté des sociétés de capital risque, adaptées pour le financement des entreprises innovantes, des segments spécialisés ont été ouverts sur les marchés : par exemple le Nouveau marché en France, équivalent du Nasdaq américain. o Les entreprises ne sont pas les seuls ANF concernés par les innovations financières. Les ménages bénéficient également de moyens de financement plus nombreux et plus adaptés, pour des besoins variés : crédits à la consommation, crédit revolving, cartes bancaires et «packages» associant plusieurs services (exemple : carte bancaire + assurances + virements automatiques entre comptes + abonnement de téléphone + places de cinéma). Dans certains pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, des innovations sur le marché hypothécaire permettent aux ménages de tirer profit de la hausse des prix des biens immobiliers qu ils ont acheté à crédit et de la baisse des taux d intérêt, en renégociant leur prêt immobilier à des conditions plus avantageuses, soit pour bénéficier d une baisse des remboursements, soit pour contracter un autre crédit (à la consommation notamment), soit pour extraire des liquidités pour consommer (cash-out). Ces techniques ont permis de soutenir la consommation dans ces deux pays au cours des dernières années marquées par le gonflement d une bulle sur le marché de l immobilier. o Ces innovations permettent une gestion plus active de l épargne et/ou étendent les possibilités d endettement, ce qui devrait être favorable à la consommation. Par ailleurs, les nouveaux produits comme les «packages» sont construits pour restaurer la rentabilité des banques (sources de commissions). Des banques plus rentables peuvent distribuer plus de financement. o Les innovations financières ont permis aux Etats de mieux financer leurs déficits croissants dans les années 1980. Exemple : en France, rénovation des émissions obligataires et de bons du Trésor (création des OAT et BTN) permettant de mieux mobiliser l épargne domestique et d attirer les capitaux étrangers, dans l objectif de limiter la hausse des taux d intérêt. o Au niveau international, de nombreux pays émergents ont vu leur croissance financée par des flux de capitaux dont les supports étaient issus de l innovation financière (souvent dans un contexte spéculatif). Par exemple : le financement des pays d Amérique Latine via les marchés des eurodollars dans les années 1970 ; le financement des pays émergents d Asie sur la base de capitaux à court terme, transitant par des produits à fort effet levier. ; etc. o Financement facilité surendettement (des entreprises, des ménages, des Etats : dette publique, endettement extérieur) o Produits dérivés détournés de leur fonction initiale et utilisés pour la spéculation (particulièrement dangereux sur les marchés de gré à gré. Voir 4

exemple faillite Bearings à Singapour). Amplification des crises financières, pouvant devenir systémiques. o Financement des innovations technologiques facilité les mouvements spéculatifs se développent plus rapidement. o Rq : on rappelle que la spéculation tend naturellement à se développer en situation d information imparfaite, sur la base d un mimétisme rationnel. L avenir d une technique innovante est par définition mal connu, voir totalement inconnu. L engouement pour les actifs qui la représentent repose donc sur l opportunisme des agents économiques qui, observant des comportements d achat autour d eux, les supposent fondés sur une meilleure information, et se décident donc à acheter à leur tour. Ce «mimétisme rationnel» conduit à des achats massifs, dans le seul but de réaliser ultérieurement des plus-values. Le même mimétisme poussera à des ventes massives et brutales lors du retournement des anticipations, suscitant une crise de liquidité, et de solvabilité (la spéculation a été financée à crédit), avec des conséquences sur le secteur réel Faciliter le financement et donc le développement des innovations technologiques multiplie dons les occasions d assister à ce scénario. - Condition nécessaire pour limiter les conséquences négatives = réglementation prudentielle (cf Réforme Bâle II) Cadre spatio temporel Pays de l OCDE, pays émergents si besoin Depuis les années 1980 vague d innovation financière liée à libéralisation financière des années 1980 + «révolution» des NTIC et «Nouvelle Economie» dans les années 1990 + Processus de Lisbonne dans l UE. Problématique : Quels liens envisager entre ces deux concepts? Causalité : - (1) innovation technologique innovation financière ou (2) innovation financière innovation technologique? - (1) : des innovations technologiques ont permis le développement d innovations financières (NTIC). En outre, les innovations financières ont répondu à un besoin des entreprises innovantes, elles ont donc été suscitées par l innovation technologique - (2) mais on peut aussi penser que c est le desserrement des contraintes financières grâce à l innovation financière qui a permis l innovation technologique (voir Nouvelle économie notamment) - # débat «de l œuf et de la poule» question assez stérile Corrélation : certainement. Notamment au cours des 10 dernières années. l innovation financière constitue : - une condition permissive de l innovation technologique - un amplificateur de ses conséquences positives - mais un risque potentiel, car elle peut distordre, détourner les effets positifs attendus de l innovation technologique. 5

Distinguer : court terme / long terme ; Etats / entreprises / ménages Comment l innovation financière vient-elle conditionner l innovation technologique et ses effets à court comme à long terme? Suggestion de plan : Aspects nationaux et internationaux I L innovation financière desserre les contraintes de financement pesant sur les sources de l innovation technologique, amplifiant les conséquences positives attendues de celle-ci sur la croissance en longue période l innovation financière conditionne l impact positif de l innovation technologique sur la croissance e longue période A L innovation financière améliore la mobilisation de l épargne et l allocation des ressources 1) Effets sur le volume, la variété et le coût des financements (et placements) + couverture des risques 2) Innovation financière, rentabilité des banques et volume de financement distribué B L innovation financière permet l innovation technologique et sa diffusion pour accroître la croissance en longue période 1) L innovation financière et le développement des NTIC (Nouvelle économie), combinaison intermédiaires financiers, capital risque, marchés. 2) L innovation financière accroît les possibilités de placement et de financement de tous les agents économiques (i.e. tous les secteurs d activité), ce qui devrait en principe permettre une diffusion des gains de productivité liés à l innovation technologique. De même, la diffusion peut être envisagée au niveau international d où convergence. Aspects long terme En réalité, cela n a pas été le cas au cours de l épisode de la Nouvelle Economie (gains de productivité concentrés dans les secteurs liés à l informatique, sans diffusion à la «vieille économie»). On peut donc se demander, a contrario, si l innovation financière n a pas empêché l innovation technologique de jouer positivement sur la croissance, en augmentant l instabilité de celle-ci (forte expansion des années 1990 suivie d une correction brutale) partie II 6

II En facilitant la spéculation, l innovation financière peut dénaturer et renverser les effets positifs de l innovation technologique sur la croissance l innovation peut déstabiliser le processus de croissance induit par l innovation technologique A L innovation financière amplifie les mouvements euphoriques (mimétisme) qui nuisent à une bonne allocation des ressources 1 1) Théories financières des cycles : déformation de la structure productive, épargne forcée, 2) Le sur-investissement apparu dans le cas de la Nouvelle économie ( PGF) Aspects court terme B L innovation financière fragilise les agents économiques, les rendant plus sensibles aux retournements conjoncturels, et amplifiant leurs effets récessifs 1) Innovation financière, spéculation et surendettement 2) L accélérateur financier Conclusion : Réglementation prudentielle pour limiter effets pervers et maximiser effets positifs de l innovation financière sur l innovation technologique et la croissance. 1 L innovation technologique crée des opportunités d investissement qui se concrétisent grâce au financement par endettement. Toutefois, l euphorie et la spéculation conduisent à s écarter des fondamentaux. Ce qui débouche fatalement sur une correction d autant plus sévère que la «bulle» a été importante. 7