23ème rapport annuel L OBSERVATOIRE DES CREDITS AUX MENAGES Tableau de bord présenté par Michel MOUILLART Professeur d Economie à l Université Paris Ouest - Mardi 25 janvier 2011-1
Les faits marquants en 2010 : la détention des crédits recule à nouveau En 2010, le taux de détention des crédits s établit à 49,5 %. Dans le contexte de la crise ouverte en 2008, le recul tient au moindre usage des crédits à la consommation (recul du multi-endettement et de la diffusion des cartes de magasin), alors que la détention des crédits immobiliers n enregistre qu un très léger repli : l accession à la propriété se stabilise même à haut niveau. Le rapport au crédit des ménages s est encore amélioré en 2010 : les conditions spécifiques aux crédits (taux, durée ) n ont jamais été aussi bonnes par le passé et les ménages considèrent que leur situation financière ne se dégrade plus. Mais les ménages hésitent à recourir plus largement au crédit immobilier dans les 6 prochains mois. 2010, 4,8 % déclaraient avoir l intention d en souscrire un contre 5,6 % en 2009. Leurs intentions de recours aux crédits à la consommation diminuent encore, pour la 3 ème année consécutive : 4,1 % contre 5,1 % en 2007. 2
Le taux de détention des crédits immobiliers aux ménages s est quasiment stabilisé en 2010, en raison d une bonne tenue de l accession à la propriété. En revanche, l usage des crédits à la consommation a de nouveau reculé après deux années de crise Globalement, le taux de détention des crédits aux ménages a donc encore diminué, à un de ses niveaux les plus bas depuis vingt ans. 53 52,8 52,9 52,6 52,6 52 51 50 49 51,6 50,9 50,9 50,3 50,0 49,1 49,8 50,7 50,4 50,2 51,8 51,3 49,7 50,2 50,9 52,0 50,8 49,5 48 47 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 3
Le taux de détention des crédits à la consommation est au plus bas depuis le début des années 2000 Le recul de l usage de ces crédits a notamment été porté par une baisse sensible dans l utilisation des cartes (magasin, grande surface ) : 6,8 % des ménages en détenaient en 2010 (22,6 % des ménages utilisant des crédits à la consommation) contre 9,6 % en 2007 (28,4 % des ménages utilisant des crédits à la consommation). 25,0 20,0 15,0 10,0 23,6 22,1 22,1 21,2 21,1 20,7 21,4 21,3 17,5 18,1 18,3 18,8 18,8 17,2 16,5 17,2 20,0 19,1 19,4 19,0 11,6 12,0 12,0 11,9 12,4 11,9 11,8 12,5 11,7 11,1 5,0 0,0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Immobilier Consommation Les deux 4
En 2010, les crédits à la consommation servent principalement à réaliser des projets d équipement (auto, moto, équipement ménager, travaux) : ces usages n ont que modérément diminué entre 2009 et 2010. Les autres utilisations ont en revanche connu un recul rapide. 5
La situation financière des ménages avec crédits ne se dégrade plus, après deux années de crise 11,5 % la considèrent améliorée (11,9 % en 2008) 48,1 % stabilisée (39,4 % en 2008) 33,6 % un peu dégradée (38,3 % en 2008) 6,8 % la considèrent nettement dégradée (10,4 % en 2008) 100% 80% 60% 40% 20% 0% 4,0 4,7 6,2 6,8 6,4 6,0 9,1 10,4 7,9 6,8 23,1 25,0 28,8 27,8 30,4 26,8 31,4 38,3 35,4 33,6 52,9 50,8 47,6 49,2 46,3 51,4 44,7 39,4 45,3 48,1 20,0 19,5 17,4 16,2 16,9 15,8 14,8 11,9 11,4 11,5 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Nettement dégradée Un peu dégradée Stabilisée Améliorée 6
Le poids des charges de remboursement : lente amélioration en 2010, après plusieurs années de dégradation 52,1 % le considèrent comme supportable ou très supportable (48,8 % en 2007) 34,1 % élevé (33,3 % en 2007) 9,3 % le considèrent trop élevé (11,7 % en 2007) 4,5 % beaucoup trop élevé (6,2 % en 2007) Les ménages qui détiennent des crédits ressentent donc une lente amélioration de leur budget, pour la 2 ème année consécutive. 100% 80% 60% 59,1 58,2 57,5 55,0 51,4 52,9 48,8 50,9 50,5 52,1 Supportable ou très supportable Elevé 40% 20% 0% 28,0 28,7 30,2 31,2 34,5 33,3 33,3 33,7 33,9 34,1 9,0 9,2 8,1 9,4 9,8 9,3 11,7 10,5 10,7 9,3 3,9 3,8 4,2 4,4 4,3 4,5 6,2 4,9 4,9 4,5 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Trop élevé Beaucoup trop élévé 7
Les intentions de recours au crédit dans les mois à venir : hésitations pour les crédits immobiliers, mais nouveau repli de la demande de crédits à la consommation 7 Intentions de souscrire un crédit immobilier 7 Intentions de souscrire un crédit consommation 6 5 4 5,0 2001 4,9 2002 5,3 2003 5,5 2004 6,0 2005 4,9 2006 5,8 2007 4,8 2008 5,6 2009 4,8 2010 6 5 4 5,3 2001 5,0 2002 6,1 2003 4,6 2004 4,8 2005 4,5 2006 5,1 2007 4,6 2008 4,4 2009 4,1 2010 Dans les 6 prochains mois, 4,8 % de l ensemble des ménages envisagent de souscrire un crédit immobilier. Les hésitations de la demande s expriment clairement : les annonces sur la remontée des taux ou sur le niveau anormalement élevé des prix obscurcissent l horizon prévisionnel des candidats à un achat immobilier. En outre, une part non négligeable des ménages a réalisé son projet par anticipation, notamment les secundo accédants avant la disparition du crédit d impôt TEPA et les investisseurs avant la réduction des avantages associés au dispositif «Scellier». 4,1 % de l ensemble des ménages envisagent de souscrire un crédit à la consommation. Le repli de la demande qui se poursuit pour la 3 ème année consécutive est sans précédent depuis le début des années 2000. Les ménages restent inquiets face aux perspectives économiques des prochains mois. 8
En conclusion En 2010, le taux de détention des crédits s est établi à un de ses plus bas niveaux, à 49,5 % du fait d un moindre recours aux crédits à la consommation. Sous l effet d une reprise sensible des flux de l accession à la propriété, la détention des crédits immobiliers a mieux résisté. Ce constat est cohérent avec celui d une progression soutenue de l encours des crédits immobiliers détenus par les ménages : les ménages qui remplacent des générations anciennes dont les crédits sont en cours d amortissement mobilisent aujourd hui des montants de crédits moyens supérieurs à ceux de leurs aînés. C est l une des conséquences de la hausse des prix de l immobilier neuf ou ancien. Dans leur ensemble, les ménages avec crédits ont le sentiment que leur situation financière et budgétaire s est stabilisée. Leur sentiment sur le poids des charges de remboursement s améliore en conséquence. 9