Donateurs, associations : les conditions Jeudi 5 de novembre la confiance 2009

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Transcription:

Donateurs, associations : les conditions Jeudi 5 de novembre la confiance 2009

Donateurs, associations : les conditions Jeudi 5 de novembre la confiance 2009 Conférence C08 Donateurs, associations : les conditions de la confiance

Antoine Vaccaro : introduction Ghislain d Alançon : les Conversations Essentielles et la confiance Chis Olivier : le point de vue des jeunes générations (résultats d étude) André Hochberg : France générosités

Introduction Antoine Vaccaro Président du CerPhi

1) La société de défiance 2) La relation des français aux associations : données de cadrage

«Depuis plus de 20 ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés montrent que les Français, plus souvent que les habitants des autres pays se méfient de leurs concitoyens, des pouvoirs publics, et du marché» Depuis les années 50, nous constatons que le déficit de confiance et de sens civique réduit significativement et durablement l emploi et le revenu par habitant.»* * La société de défiance : Cepremap, Yann Algan et Pierre Cahuc, éditions rue d Ulm

Les ONG inspirent davantage confiance que les entreprises ou les gouvernements

Les variations de la confiance du public français selon le type d association

Une augmentation de la confiance dans les organismes faisant appel à la générosité du public 63% des français leur font confiance (France générosités 2008) : + 5pts / 2007 Les efforts de transparence des associations produisent leur effet, surtout chez les donateurs qui y sont le plus confrontés : 89% de confiance chez les donateurs donnant plusieurs fois /an 43% chez les non donateurs

Selon l Observatoire de la Fondation de France, 85 % des jeunes de 13 à 35 ans font confiance aux associations pour faire évoluer et améliorer la société. Et pourtant le dernier baromètre «Climat de Générosité» du CerPhi, qui prend le pouls des intentions de don des donateurs depuis la crise de septembre 2008, montre un décrochage en ce mois d octobre.

Alors que s ouvre la plus importante période annuelle de collecte de dons pour les associations, le Climat de générosité des Français accuse une baisse de 7pts, vraisemblablement sous l effet des différentes «affaires» médiatisées au cours du mois d Octobre.

Ghislain d Alançon Président de Conversations Essentielles

Depuis 2003, l association «Conversations Essentielles» développe ses actions : autour de la quête d épanouissement, de sens, d humanité et d actions utiles pour la société qui s affirment comme un phénomène de société, renforcés par la crise actuelle qui incite à revenir aux fondamentaux et au bon sens, par le dialogue démontrés par des études qualitatives et quantitatives ;[1] avec ses 400 bénévoles accompagnés de coachs, experts, et salariés, à Paris, Lyon et New York, son réseau d intervenants interdisciplinaires et interculturels Ses partenaires éditoriaux, de compétences et financiers

Les Conversations Essentielles travaillent depuis 6 mois sur la confiance avec des projets dans une dynamique d enrichissement mutuel. Ainsi sont réalisées de juillet à décembre 2009 les actions suivantes : 1. Plate-forme d échanges en préparation des événements, avec bénévoles 2. Événement «Conversations Essentielles» à Paris 3. Des études quantitatives & qualitatives sur le thème de la confiance 4. Événement «Conversations Essentielles» à Montgeron 5. Enrichissement du programme «conversation» en partenariat avec l Université Paris Descartes

Les Conversations Essentielles : parce qu elles écoutent les besoins et aspirations des hommes liées à l immatériel (sens, épanouissement, relation) parce que ces éléments ont un impact de + en + important sur le management, le marketing, la vie intime et sociale Elles se donnent pour mission aussi d interpeller les structures économiques et sociales sur l urgence d une réhumanisation de leur organisation Elles sont considérées comme un capteur de tendance Dans ce cadre il était naturel d accepter la proposition du CerPhi de construire ensemble un laboratoire de réflexion sur les grandes tendances d aujourd hui

Chris Olivier Directrice du CerPhi Le point de vue des jeunes générations : Une enquête auprès d un public proche de Conversations Essentielles

Les interviewés Des jeunes adultes (25-40 ans), études supérieures, activité ou perspectives professionnelles Une réflexion sur les valeurs, sur le lien social Engagés ou proches des associations Relativement peu donateurs La «relève» possible des donateurs actuels

1. La question de la confiance dans le collectif : Pourquoi et comment se pose-t-elle aujourd hui pour ce public?

Leur constat Une société qui devrait permettre la confiance Un socle sécurisant : contrat social, garants, contrôles, sanctions Des technologies (Internet) qui recèlent une capacité d information, de transparence, de contre pouvoir Mais qui aboutit à de la défiance Elle ne protége pas de l'insécurité sociale, qui produit la crise financière et économique Toutes les certitudes sont remises en cause

Leur constat Une société qui devrait permettre la confiance Un socle sécurisant : contrat social, garants, contrôles, sanctions Des technologies (Internet) qui recèlent une capacité d information, de transparence, de contre pouvoir Mais qui aboutit à de la défiance «tout est écrit et vérifié mais tout peut être changé» «la parole n a plus de poids. On peut annuler un dîner 5 mn avant, avec le portable» Elle ne protége pas de l'insécurité sociale, qui produit la crise financière et économique Toutes les certitudes sont remises en cause

Cette génération en panne de «modèle» ressent très fortement un besoin de confiance dans le collectif, indispensable pour pouvoir se projeter dans l avenir

2. Les imaginaires de la confiance : où se positionnent les associations?

Une distinction fondamentale entre deux modèles de confiance : La confiance a priori Fondée dans l envie ou un besoin fondamental Donnée, sur des bases émotionnelles Inconditionnelle La confiance construite Sur l'expérience, la durée, Impliquant la vigilance et la possibilité de remise en question

Confiance a priori «La famille» «Les amis» «Son médecin» Sphère du privé, de l intime Ressorts : affect et affinité Confiance construite «L armée française» «Entreprises» : Défiance Sphère de l institutionnel, du social Ressort : contrôle

Confiance a priori «La famille» «Les amis» «Son médecin» Sphère du privé, de l intime Ressorts : affect et affinité «Les associations» Confiance construite «L armée française» «Entreprises» : Défiance Sphère de l institutionnel, du social Ressort : contrôle

Un paradoxe : la figure des associations, organismes de la sphère du collectif, inspire un type de confiance a priori, qui est plutôt réservée à l intime et au privé La question du contrôle se pose d emblée comme problématique

3. Pour ces jeunes adultes, une image très projective des associations, qui recèle une fragilité

La dénomination «association loi 1901»,construit une image très projective : Un lieu de liberté au service d idéaux, Où l argent n a pas de place (non lucratif) : il ne peut être qu un carburant pour l action, et l association ne peut être que son véhicule Avec pour corollaire un ensemble de valeurs : désintéressement, engagement, idéal collectif, actions généreuses, noblesse des objectifs

La dénomination «association loi 1901»,construit une image très projective : Un lieu de liberté au service d idéaux, Où l argent n a pas de place (non lucratif) : il ne peut être qu un carburant pour l action, et l association ne peut être que son véhicule Avec pour corollaire un ensemble de valeurs : désintéressement, engagement, idéal collectif, actions généreuses, noblesse des objectifs «une caisse de résonance de nos aspirations, une respiration dans le système, une alternative au monde capitaliste»

Des implications majeures Sur la base de ce contrat tacite, le rapport à l argent des associations sera forcément et «a priori» suspect Un décalage irréductible entre l image-type et les réalités associatives, qui ne lui correspondent jamais totalement (structures, fonctionnement, budgets, gestion)

Une fragilité au cœur du système Des démentis incessants du réel par rapport au modèle idéal, qui créent des failles dans la «confiance a priori», que les différentes formes de preuves rationnelles ne peuvent pas à combler

Et, en cas de médiatisation d un problème lié à l argent, un sentiment de trahison majeure éprouvé, sans commune mesure avec le montant des dons et l implication de ces publics «je peux me faire avoir de 50 en achetant une paire de chaussures nulles, mais 10 donnés gaspillés, c est absolument insupportable»

4. Quels enjeux expliquent une telle émotion de la part de cette génération, par ailleurs à l aise avec les questions financières?

Première raison : la valeur de l argent donné L argent du don : de l argent enrichi de valeurs symboliques qui lui donnent de la puissance et un caractère sacré Le détournement : l argent ramené à ses connotations négatives : sale, individualiste, qui exclut et dévalorise le donateur

Première raison : la valeur de l argent donné L argent du don : de l argent enrichi de valeurs symboliques qui lui donnent de la puissance et un caractère sacré «ce n est plus de l argent, c est de l amour, du bonheur pour d autres, de l avenir, du pouvoir d action» Le détournement : l argent ramené à ses connotations négatives : sale, individualiste, qui exclut et dévalorise le donateur

Seconde raison : le sens de l acte de don Faire un don, c est donner de la capacité d action pour changer le monde. C est une démarche associée à des enjeux de plaisir et de puissance Le détournement : l échec du projet et une forme «d humiliation» et de «culpabilité»

Seconde raison : le sens de l acte de don Faire un don, c est donner de la capacité d action pour changer le monde. C est une démarche associée à des enjeux de plaisir et de puissance «le don, c est un Caprice des Dieux au lait cru»» Le détournement : l échec du projet et une forme «d humiliation» et de «culpabilité» «la culpabilité d avoir participé, par notre crédulité, au système qu on voulait éviter»

En conclusion : Une différence fondamentale entre les donateurs traditionnels et les jeunes adultes Pour les donateurs traditionnels Le don procède d un devoir et d une démarche construite Le détournement ébranle leur confiance dans les associations mais pas leur conviction de devoir donner Les signes de transparence et les labels peuvent efficacement les aider dans leur choix

Pour les plus jeunes générations L acte de don n est pas construit (spontané et sujet à caution) L'échec du projet qu il recouvre entraîne une «baisse de l estime de soi» Il ébranle profondément le désir de donner et remet en question la légitimité même de ce type d engagement

5. Hypothèse pour que les efforts de transparence (re)trouvent leur efficacité et leur fonction rassurante auprès de cette cible

Redéfinir le «contrat» communiqué vers le public par les associations : D abord un projet collectif d action qui cristallise les aspirations individuelles d ouverture et d avenir, auquel on fait confiance Au service duquel la non lucrativité -comme la bonne gouvernance (l aspect «Loi 1901») ne sont que des moyens, mais ni une finalité ni des traits identitaires

Redéfinir le «contrat» communiqué vers le public par les associations : D abord un projet collectif d action qui cristallise les aspirations individuelles d ouverture et d avenir, auquel on fait confiance «c est la figure d Obama que l on voit partout : un visage attirant, qui symbolise le rassemblement, qui nous porte vers le futur. On a confiance parce qu il dit «we can» Au service duquel la non lucrativité -comme la bonne gouvernance (l aspect «Loi 1901») ne sont que des moyens, mais ni une finalité ni des traits identitaires

MERCI! Pour lire la synthèse de l étude www.cerphi.org

André Hochberg Président de France générosités

Donateurs, associations : les conditions Jeudi 5 de novembre la confiance 2009 Merci

Donateurs, associations : les conditions Jeudi 5 de novembre la confiance 2009