CHAPITRE 6 : LES CARACTÉRISTIQUES DU DOMAINE CONTINENTAL

Documents pareils
Thème Le domaine continental et sa dynamique

Séquence 1. Le domaine continental et sa dynamique : caractéristiques et évolution de la lithosphère continentale. Sommaire. Chapitre 1.

L E BILAN DES ACTIVITÉS

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

UTILISATION D'UN RADIOCHRONOMETRE POUR DATER DES GRANITES

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

La fonte des glaces fait-elle monter le niveau de la mer?

Géodynamique. Unité d introduction et de socle commun aux 5 UE optionnelles choisies au second semestre de l'année de Master 1

Les calottes polaires Isostasie Champ de température

Interprétation de l'affleurement 3: a: argilites compactes, b: niveaux oxydés, a: argilites shistées, riches en charbon (bitumineuses)

THEME 2. LE SPORT CHAP 1. MESURER LA MATIERE: LA MOLE

[24] Le chronomètre lutetium-hafnium. [1] Le processus de la fusion nucléaire primordiale (le Big Bang)

Projet Pédagogique Conférence interactive HUBERT REEVES Vendredi 13 mars H

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

Poser un carrelage mural

GOOGLE EARTH Quelques méthodes d utilisation et pistes d activités

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

AVEC ARDEX, vous MORTIERS DE JOINTOIEMENT ARDEX

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

JOURNÉE D ANIMATION TERMINALE S

Savoir lire une carte, se situer et s orienter en randonnée

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

Desclefs pour comprendre l océan : les traceurs chimiques et isotopiques. Catherine Jeandel Des clés pour comprendre l océan :

Séquence 5. Modéliser la surface de la Terre : frontières et déplacement des plaques lithosphériques

Notre réseau en France 4. Pierre naturelle d intérieur 5 Sols 6 Murs 24 Plan cuisine sur mesure 30

Application à l astrophysique ACTIVITE

MEMOIRE DE MAITRISE DES SCIENCES DE L ENVIRONNEMENT (Module 3M86SEM)

Perrothon Sandrine UV Visible. Spectrophotométrie d'absorption moléculaire Étude et dosage de la vitamine B 6

Processus de rupture dans les roches fragiles : déformations, variations de perméabilité et émission acoustique

ÉTUDE DE L EFFICACITÉ DE GÉOGRILLES POUR PRÉVENIR L EFFONDREMENT LOCAL D UNE CHAUSSÉE

pka D UN INDICATEUR COLORE

L Ecole et observatoire des sciences de la Terre

Introduction. Henri Poincaré

Étude et modélisation des étoiles

Manuel. Tome 1 : Fondements. de Mécanique des Roches. par le Comité français de mécanique des roches Coordonné par Françoise Homand et Pierre Duffaut

Fête de la science Initiation au traitement des images

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

Principes généraux de la modélisation de la dispersion atmosphérique

Colle époxydique multi usages, à 2 composants

6 ème. Rallye mathématique de la Sarthe 2013/ ère épreuve de qualification : Problèmes Jeudi 21 novembre 2013

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

Thermodynamique (Échange thermique)

Fonctions de plusieurs variables

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

Chapitre n 6 MASSE ET ÉNERGIE DES NOYAUX

Que savons-nous de notre planète?

Etude expérimentale et numérique de la Sédimentation/Consolidation de sols à très forte teneur en eau

Libre-Service de l agence ISOPAR Garges-lès-Gonesse

SOL FORTE ÉPAISSEUR INDUSTRIAL FLORIM

Presque tout sur le Quartz

A retenir : A Z m n. m noyau MASSE ET ÉNERGIE RÉACTIONS NUCLÉAIRES I) EQUIVALENCE MASSE-ÉNERGIE

PROJET DE CONSTRUCTION DOSSIER DE FAISABILITE B3

Modélisation couplée des processus de surface et souterrains pour prédire la distribution spatiale de l'évapotranspiration.

2x 9 =5 c) 4 2 x 5 1= x 1 x = 1 9

TECHNIQUES: Principes de la chromatographie

Jean-Marc Schaffner Ateliers SCHAFFNER. Laure Delaporte ConstruirAcier. Jérémy Trouart Union des Métalliers

Questionnaire Lycée SALLE DES EAUX DU MONDE

Territoire3D. Descriptif de contenu. Institut Géographique National. Date du Document : Mars 2011

Documents sur la patrie tectonique de Madagascar Clé USB avec logiciel Audacity et base de données sismiques en ligne : Sismos à l Ecole

Blocs ID Craft Commentaires Infos Méta-données

Projet SETHER Appel à projets Adrien Patenôtre, POWEO

Caractéristiques des ondes

La vie des étoiles. La vie des étoiles. Mardi 7 août

LA PARTIE EXTERNE DE LA TERRE EST FORMÉE DE PLAQUES DONT LES MOUVEMENTS PERMANENTS TRANSFORMENT LA SURFACE DU GLOBE.

Correction ex feuille Etoiles-Spectres.

Quel avenir pour l énergie énergie nucléaire?

Paysage de nuages. Objectif. Matériel. Vue d ensemble. Résultats didactiques. Durée. Niveau

RÔLES DE LA MICROSTRUCTURE ET DE LA COMPOSITION MINERALOGIQUE DE SOLS ARGILEUX DU BASSIN DE PARIS SUR LEUR SENSIBILITE AU RETRAIT - GONFLEMENT

1 Mise en application

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Comment les Alpes se sont-elles formées? Jacques Deferne et Nora Engel

Chapitre 5 : Noyaux, masse et énergie

Notions physiques Niveau 2

Un volcanisme de point chaud: l île de Ténérife (Canaries). Thierry de Gouvenain novembre 2013.

Mario Geiger octobre 08 ÉVAPORATION SOUS VIDE

INFO 2 : Traitement des images

Biostatistiques Biologie- Vétérinaire FUNDP Eric Depiereux, Benoît DeHertogh, Grégoire Vincke

DISS. ETH NO LINKING SERPENTINIZATION, FLUID FLUXES, MASS TRANSFER AND MICROBIAL ACTIVITY AT LOST CITY: GEOCHEMICALAND ISOTOPIC CONSTRAINTS

Consolidation des argiles. CUI Yu-Jun ENPC-CERMES, INSTITUT NAVIER

UTILISATION DES SÉDIMENTS VALORISÉS : exemple de la plate-forme expérimentale SOLINDUS pour le pré-traitement des produits de dragage

CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE

Les sols, terreau fertile pour l EDD Fiche activité 3 Que contient un sol?

Chap 2 : Noyaux, masse, énergie.

DM 10 : La fusion nucléaire, l énergie de l avenir? CORRECTION

NOTE SUR LA MODELISATION DU RISQUE D INFLATION

Le Soleil. Structure, données astronomiques, insolation.

Quel Sont les 7 couleurs de l arc en ciel?

Mesurer les altitudes avec une carte

Soit la fonction affine qui, pour représentant le nombre de mois écoulés, renvoie la somme économisée.

Formation appliquée aux missions d'expertises sinistres PLAN DE FORMATION

PHYSIQUE Discipline fondamentale

Solutions. imbattables. de rangement. StanleyVidmar.com

Le câble de Fibre Optique dans les installations de Vidéo Surveillance (CCTV)

4.14 Influence de la température sur les résistances

LE BATON D ISHANGO. Une machine à calculer vieille de ans...

TPG 12 - Spectrophotométrie

Chapitre 5 Mesures géophysiques

Les composites thermoplastiques

Matériel de laboratoire

Fiche de lecture du projet de fin d étude

Transcription:

CHAPITRE 6 : LES CARACTÉRISTIQUES DU DOMAINE CONTINENTAL

Introduction Dans les années 1920, Wegener a identifié une caractéristique spécifique de la Terre appelée dualité altitudinale : il y a 2 groupes de terrains d altitude très distinctes : le domaine océanique présentant une altitude de -4000 m et le domaine continental présentant une altitude moyenne de +870 m. Cette observation implique que le domaine continental est nettement distinct du domaine océanique. Problèmes : Quelles sont les caractéristiques du domaine continental? Quels sont les mécanismes à l origine de la formation des chaînes de montagne?

RAPPEL CROUTE CONTINENTALE Roche = Granite 30 km 7 km CROUTE OCEANIQUE Roches = Basalte et Gabbro Discontinuité Mohorovicic (MOHO) MANTEAU Roche = Péridotite 2900 km Discontinuité Gutenberg 5100 km Supérieur Graine NOYAU Composition : Fer + nickel Discontinuité Lehman D après Sébastien Debiève

1. Les caractéristiques structurales de la croûte continentale A. Nature des roches et densité. Les roches de surface - les roches sédimentaires (5 à 10% du volume total) : elles ne représentent qu un placage de quelques km (3km). Ce sont des roches résultant du dépôt puis de la consolidation de sédiments en couches superposées (les strates), souvent en milieux aqueux (mer, lacs ) Calcaire Grès Argile

Les roches de surface - les roches magmatiques volcaniques : réduites à des zones localisées, elles proviennent du refroidissement d un magma à la surface. Exemple : Basalte, Andésite, Rhyolite Basalte Rhyolite Andésite

Les roches du socle (30 à 50 km de profondeur) - les roches magmatiques plutoniques : Elles proviennent du refroidissement du magma en profondeur, ce dernier n atteint pas la surface et forme une «bulle» de roche : un pluton. Exemples : les granites, gabbro, granodiorite (40 à 45%) Granite 1,2,5 et 6 sont différents types de pluton Gabbro

Les roches du socle (30 à 50 km de profondeur) - les roches métamorphiques telles que le gneiss (45 à 55%). Les roches métamorphiques sont issues de la transformation en profondeur et à l état solide de roches préexistantes, suite à des changements de conditions de températures et de Pression. Gneiss Marbre Ardoise Schiste

1. Les caractéristiques structurales de la croûte continentale C. Le relief des chaînes de montagnes Les reliefs de montagnes sont dus à des contraintes en convergence : subduction (ex : cordillère des Andes) ou collision (Ex : Himalaya Alpes). Ces contraintes de compression entraînent des déformations et des modifications des terrains, des roches et de leurs minéraux. L'épaisseur de la croûte continentale dans les zones de montagne résulte d'un épaississement liée à un raccourcissement et un empilement. Les indices tectoniques Des plis

Les indices tectoniques Des failles Dans les deux cas, les forces mises en jeu sont des forces de compression. On les observe dans des contextes géologiques de convergence de plaques (subduction, collision)

Sous l'effet des contraintes tectoniques, les roches se sont déformées de manière souple, elles ont eu un comportement plastique. L'orientation générale des plis indique la direction dans laquelle les contraintes se sont exercées Sédimentation Compression, Poursuite et de déformation la compression plastique

La série sédimentaire est déformée par la convergence, jusqu au point de rupture des roches qui la composent (déformation cassante) Faille inverse épaississement

Les indices tectoniques Des nappes de charriage Trias (-240 Ma) Jurassique sup (- 160 Ma) Crétacé(-80 Ma) Jurassique inf (- 200 Ma) Crétacé Jurassique supérieur Jurassique inférieur Trias Crétacé Jurassique Trias Supérieur Inférieur Supérieur Moyen Inférieur Supérieur Moyen Inférieur

Trias (-240 Ma) Jurassique sup (- 160 Ma) Crétacé(-80 Ma) Jurassique inf (- 200 Ma) On observe des couches plus ancienne sur des couches plus récentes, donc le panorama ne respecte pas le principe de superposition Les lignes pointillées représentent des discontinuités. Dans ce cas, l'ordre des dépôts observé n'est pas chronologique, il a été bouleversé par un déplacement des roches : c'est une nappe de charriage. Ces discontinuités représentent donc des contacts anormaux.

Formation d'une nappe de charriage Faille inverse

Les indices pétrographiques Correction du TP 12 Roches Aspect à l œil nu Composition minéralogique Structure Densité Capture d image de la lame mince Granite Couleur grise Cristaux jointifs Quartz Feldspath Mica Grenue 2.4 à 2.8 Gneiss Couleur gris-noire Alternance lit clair et foncé Quartz Feldspath Mica Grenue Présence d'une foliation 2.7 à 2.8 Micaschiste Couleur + ou - grise Alternance lit clair et sombre assez marquée Aspect feuilleté Quartz Mica (amphibole) Grenue Présence d'une schistosité 1.6 à 2.9 Migmatite Couleur grise Mélange de gneiss et de granite Alternance lit clair et foncé Quartz et Feldspath (lits clairs) Mica (lits sombres) Grenue Présence d'une foliation 2.5 à 2.8

Nom de la roche Granit Micaschiste R1 Micaschiste R2 Gneiss G1 Gneiss G2 Composition minéralogique simplifiée Quartz Feldspath potassique Feldspath calco-sodique Biotite (mica noir) Quartz Muscovite (mica blanc) Chlorite Biotite (mica noir) Quartz Muscovite Biotite Cordiérite Quartz Feldspath potassique Feldspath calco-sodique Muscovite Biotite Cordiérite Quartz Feldspath potassique Feldspath calco-sodique Muscovite Biotite Cordiérite Sillimanite Composition chimique des minéraux SiO 2 K (Al Si 3 O 8 ) CaAl 2 Si 2 O 8 - NaAl Si 3 O 8 K(Fe,Mg) 3 (Al Si3 O 10 )(OH) 2 SiO 2 KAl 2 (Al Si 3 O 10 )(OH) 2 (Fe,Mg,Al) 3 Mg 3 (Al 4 Si O 10 )(OH) 2 K(Fe,Mg) 3 (Al Si3 O 10 )(OH) 2 SiO 2 KAl 2 (Al Si 3 O 10 )(OH) 2 K(Fe,Mg) 3 (Al Si3 O 10 )(OH) 2 (Fe,Mg) 2 Al 3 (Al Si 5 O 8 ) SiO 2 K (Al Si 3 O 8 ) CaAl 2 Si 2 O 8 - NaAl Si 3 O 8 KAl 2 (Al Si 3 O 10 )(OH) 2 K(Fe,Mg) 3 (Al Si3 O 10 )(OH) 2 (Fe,Mg) 2 Al 3 (Al Si 5 O 8 ) SiO 2 K (Al Si 3 O 8 ) CaAl 2 Si 2 O 8 - NaAl Si 3 O 8 KAl 2 (Al Si 3 O 10 )(OH) 2 K(Fe,Mg) 3 (Al Si3 O 10 )(OH) 2 (Fe,Mg) 2 Al 3 (Al Si 5 O 8 ) Al 2 Si O 5 D'un point de vue minéralogique, on retrouve les mêmes minéraux pour les 4 roches : quartz, feldspath et mica. Cependant les feldspath sont absents des micaschistes. D'autres minéraux apparaissent comme la cordiérite et la sillimanite chez le micaschiste et le gneiss. D'un point de vue chimique, on retrouve les mêmes éléments :K, Ca et Al ainsi que du Fe et du Mg. En conclusion, il n' y a pas de grandes différences minéralogiques et chimiques entre ces roches.

D'un point de vue de la structure, on observe des différences. Le granit présente une structure grenue "classique" avec des minéraux jointifs. Le micaschiste, le gneiss et la migmatite présentent une foliation plus ou moins marquée, voire même une schistosité (présence de feuillet). Quelle est l'origine de cette foliation? Le document 2 nous indique que la schistosité et la foliation sont d'origine tectonique, de plus l'alternance des lits clairs et sombres témoigne de l'orientation des minéraux. On peut supposer que sous l'effet de la pression et de la température, les minéraux ont tendance à s'aplatir et à s'orienter selon la direction des forces de pression mises en jeu.

R1 R2 G1 G2 Mig Solide Solide + liquide Micaschiste R1 Micaschiste R2 Quartz Muscovite (mica blanc) Chlorite Biotite (mica noir) Quartz Muscovite Biotite Cordiérite Gneiss G1 Quartz Feldspath Muscovite Biotite Cordiérite Gneiss G2 Quartz Feldspath Muscovite Biotite Cordiérite Sillimanite

On observe que la formation des différentes roches métamorphiques : micaschiste puis gneiss puis migmatite est corrélée à l'augmentation de pression et de température. Ce métamorphisme est qualifié de relativement basse pression mais de haute température. Les variations des ces deux paramètres modifient la structure de la roche d'origine (le granit) et fait apparaitre des nouveaux minéraux ainsi qu'une foliation.

Lorsque les conditions de pression et/ou la température deviennent trop importantes, elles peuvent dépasser le seuil de fusion partielle représenté par le solidus. Dans ce cas, le quartz et le feldspath ont tendance à fondre et se retrouvent dans la partie liquide qui en cristallisant donnera la partie claire de la migmatite dont la structure et la composition sont proches du granit. En revanche, la biotite, sillimanite et la cordiérite fondent difficilement, ils formeront les bordures sombre de la migmatite

Mise en place des structures associées à l épaississement crustal au cours de la convergence

Résultat des contraintes compressives Métamorphisme des roches enfouies : Micaschiste, gneiss et éventuellement migmatite raccourcissement Au sein des chaines de montagnes, il est possible d observer: Des micaschistes et des gneiss: roches métamorphiques qui ont subies des transformations de texture (foliation, schistosités ) et une recristallisation (nouveaux minéraux à chimie constante) à l état solide à cause de changements de conditions thermodynamiques (P et T) liés à l enfouissement des roches lors de l épaississement crustal. Des migmatites: si les conditions de P et T sont importantes, une partie de la roche (gneiss) entre en fusion partielle (ANATEXIE) donnant un magma à l origine des granites d anatexie: indices d un enfouissement plus important.

2. Les mouvements verticaux de la lithosphère : l'isostasie A. Mise en évidence des mouvements verticaux : exercice notion d'isostasie La présence de paléoplages en altitude peut s'expliquer par deux hypothèses : Une baisse du niveau marin Une élévation du sol et donc de la paléoplage. On observe une augmentation du niveau marin depuis 8000 ans, la 1ère hypothèse n'est donc pas la bonne.

On observe la présence d'une calotte glaciaire importante pouvant atteindre 5000 m en baie d'hudson. Or, celle-ci a fondue depuis la dernière période glaciaire il y a 6000 ans.

Les courbes de niveau en bleu sur la carte ci-contre indiquent les taux de remontée de la lithosphère continentale depuis la dernière période glaciaire, taux indiqués en mm/an. Au centre du bouclier Canadien, on a des taux qui atteignent les 10 mm (1 cm) annuellement. Ce soulèvement est confirmé par les données GPS qui montent une augmentation de l'altitude se poursuivant de nos jours. L'hypothèse 2 est vérifiée. Les géologues pensent que c est la fonte de la calotte glacière qui aurait provoqué le soulèvement de cette région en suivant le principe d Archimède. Ainsi, l enveloppe rocheuse superficielle de la Terre flotterait sur les couches plus profondes comme un glaçon dans un verre.

Lithosphère continentale glacier Chaine de montagnes Croute continentale MOHO Racine crustale Manteau lithosphérique Fonte du glacier Soulèvement Asthénosphère Dans le cas du Canada, la fonte des glaciers (depuis 6000 ans) entraine une perte de matériaux en surface qui est compensé par un réajustement isostatique (rebond isostatique) ce qui entraîne un soulèvement de la croûte continentale à cet endroit. Ainsi, la lithosphère se rééquilibre.

Correction du TP 13 : le TP qui n'existe pas... Profil topographique obtenu avec Google Earth

On remarque que les Alpes et le massif central sont corrélés à des anomalies gravimétriques négatives. Ainsi, la pesanteur mesurée est inférieure à la pesanteur théorique. Cette constatation ne semble pas logique, en effet l'excès de masse qui constitue la montagne devrait provoqué une anomalie gravimétrique positive.. On sait que là où la densité est la plus forte, les anomalies gravimétriques sont positives. On peut donc supposer qu'il existe un déficit de densité des roches pour expliquer ces anomalies négatives.

Modèle de Airy Modèle de Pratt La comparaison de la profondeur du Moho sous les Alpes et des modèles proposés nous permet d'affirmer que le modèle d'airy s'approche le plus de la réalité observée. Ainsi, la présence d'un relief en altitude est compensé par un excès de masse en profondeur mais de densité moins élevée que le manteau qui l'entoure. Cette diminution de densité entraîne une anomalie gravimétrique négative

Encore quelques mots sur l'isostasie et un peu de mathématiques. Ce principe repose sur la théorie d'archimède Un corps exerce une force, son poids P P corps Mg Le «fluide» réagit avec une poussée égale, mais en sens opposé P fluide Mg Cette poussée va s établir au niveau d une «surface de compensation»

Croute continentale LITHOSPHERE Manteau lithosphérique ASTHENOSPHERE La lithosphère exerce son poids P P lithosphère Mg sur l asthénosphère, qui se comporte comme un fluide et réagit avec une poussée égale, mais en sens opposé P asthénosphère Mg Cette poussée va s établir au niveau d une «surface de compensation», par exemple la base de la lithosphère à 100 km de profondeur (c est une surface virtuelle qui n a de sens que pour le calcul)

Le concept de l isostasie énonce que la lithosphère est en équilibre, car elle exerce la même force (le même poids) à tout endroit de la surface de compensation Altitude 0 (~niveau de la mer) Surface de compensation = = LA LITHOSPHÈRE EST DITE EN ÉQUILIBRE ISOSTATIQUE

Calculons la masse totale d'une colonne de lithosphère Afin de simplifier le calcul, on considère que la colonne a une section de 1m2 Mtotale = Mcroûte + Mmanteau lithosphérique Mcroûte = ρcroûte x Vcroûte Or Vcroûte = 1 x 1 x h = hcroûte Même logique pour VML 1 m 1 m h croûte ρ croûte = 2700 kg/m 3 ρ ML = 3300 kg/m 3 h croûte = 30000 m h Mant.litho = 70000 m On obtient alors : M croûte continentale = 81,81. 10 6 kg M manteau lithosphérique = 231. 10 6 kg M lithosphère = 312,81. 10 6 kg h ML Surface de compensation = base de la lithosphère = 100 km

M lithosphère = 312 10 6 kg Cette valeur correspond donc à la masse de lithosphère en équilibre sur le manteau au niveau de la surface de compensation (pour une surface de 1 m2) Dans une chaine de montagne, on a un excès de masse en altitude, qui est compensé par l'existence d'un excès de matériel peu dense en profondeur à la place du manteau très dense. +5000 mètres supplémentaire Altitude 0 (~niveau de la mer) +300 mètres On parle de Racine Crustale +?? mètres supplémentaire Surface de compensation

5000 m 30000 m ρ croûte = 2700 kg/m 3 ρ ML = 3300 kg/m 3 M lithosphère = 312 10 6 kg M lithosphère = ρ CC h CC + ρ ML h ML Racine crustale x mètres Manteau lithosphérique h croûte = 35000 + x h ML = 70000 - x x = 22500 mètres Il existe donc une racine crustale d au moins 22 km pour une montagne de 5000m (ex. Tibet).

2. L'âge de la croûte continentale A. et B. Principe de datation des roches Un élément radioactif, noté P comme «élément-père» se désintègre en un autre élément dit radiogénique et noté F, «élément-fils» P F Ces désintégrations radioactives se font à vitesse constante propre à chaque élément radioactif. P=P 0 e λt

La quantité d élément fils peut être déterminée par : F= F 0 + (P 0 - P) F= F 0 + P(e λt 1) Quantité d élément «Fils» actuelle, mesurée Quantité d élément «Fils» initiale, inconnue Quantité d élément «Père» actuelle, mesurée Le temps écoulé depuis le début de la désintégration, donc l âge recherché. Inconnu

F= F 0 + P(e λt 1) Lorsque notre couple d isotopes «Père-Fils» est le couple 87 Rb- 87 Sr, on a un problème : cette équation a 2 inconnues : Fo et t minéraux / Isotopes Orthose (Feldspaths) Plagioclase (Feldspaths) Biotite (Mica noir) 87 Rb 156,1 3,9 153,1 86 Sr 39,1 55,8 3,1 87 Sr 27,7 39,5 2,2 87 Rb/ 86 Sr 87 Sr / 86 Sr Orthose 3.9923 0.7084 Plagioclase 0.0698 0.7078 Biotite 49.3870 0.7096 On remarque, que le rapport 87 Sr / 86 Sr est constant quelque soit le minéral de la roche étudié

On sait mesurer les rapports isotopiques 87 Rb/ 86 Sr et 87 Sr/ 86 Sr avec un spectromètre de masse On écrit donc : 87 Sr = 87 Sr 0 + 87 Rb(e λt 1) Si on divise l'équation par 86 Sr 87 86 Sr Sr 87 86 Sr Sr 0 87 86 Rb Sr e t 1 Ce rapport est mesurable avec un spectromètre Ce rapport est constant Ce rapport est mesurable avec un spectromètre Il n'y a plus qu'une inconnue De plus, on remarque qu'à l'instant t, cette écriture ressemble à une équation de droite y = b + x a

X = 87 Rb / 86 Sr Y = 87 Sr / 86 Sr Orthose 4.06643135 0.74129 F. Plagioclase 0.07145325 0.70937 Mica noir 50.2187741 1.10645 Mica blanc 29.6704452 0.94053 87 Sr/ 86 Sr 1.20000 1.00000 0.80000 Graphique 87 Sr/ 86 Sr = f ( 87 Rb/ 86 Sr) y = 0.0079x + 0.7085 0.60000 0.40000 0.20000 0.00000 0 10 20 30 40 50 60 87 Rb/ 86 Sr

On sait que : 87 86 Sr Sr 87 86 Sr Sr Ici Y= 0.0079x + 0.7085 D après l équation de droite, la pente, mesurable, vaut 87 86 a= (e λt 1) 0 Rb Sr e t Y = b + x a 1 Donc l âge se calcule en appliquant Avec a = 0.0079 et λ ( 87 Rb) = 1,42.10-11 an -1 t lna 1 t= 554151998 années soit 554 Ma

Cette pente est d autant plus forte que l âge de la roche est élevé