L IDATE présente la synthèse des enjeux de l économie numérique dans la 13 ème édition du DigiWorld Yearbook



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Transcription:

L IDATE présente la synthèse des enjeux de l économie numérique dans la 13 ème édition du DigiWorld Yearbook L innovation numérique à la recherche de nouveaux gisements de valeur Paris, 28 mai 2013 - L'IDATE publie la 13 ème édition de son DigiWorld Yearbook, devenu une référence internationale. Comme chaque année, les experts de l'idate proposent une lecture du monde numérique, incluant les chiffres clés, les innovations et les principaux évènements intervenus sur les marchés des télécommunications, de l internet et des médias. En valeur, les marchés du DigiWorld ont enregistré globalement un ralentissement sensible en 2012, avec une croissance ramenée à 2,7 %, après deux années de reprise. Didier Pouillot, responsable du projet DigiWorld Yearbook, précise qu en effet "2012 apporte une correction sévère au marché des équipements, avec des contractions en volume dans presque toutes les catégories et des pressions sur les prix qui annulent une grande partie des effets de montée en gamme. Le marché des téléviseurs est le premier à en faire les frais et entraîne le marché de l électronique grand public dans une chute de 7 %. Mais l intensification de la concurrence sur le marché des smartphones et des tablettes change aussi la donne pour les deux autres secteurs. En ce qui concerne les marchés des services, si l on peut parler de résistance relative, il apparaît désormais fort peu probable que l on revienne à terme vers les niveaux de croissance du milieu des années 2000, encore moins vers ceux, à deux chiffres, de la fin des années 90 sauf pour les nouveaux services de l internet (OTT). Ces derniers affichent toujours des progressions de l ordre de 20 % en moyenne!" Toutefois pour l'idate, on aurait tort de croire que l'innovation numérique est épuisée. Yves Gassot, Directeur général de l'idate, réaffirme dans son introduction les trois moteurs de l'innovation numérique que sont le mobile, le cloud et le big data. C'est pour lui l'occasion de revenir sur l'actualité des derniers mois, en développant son analyse : - la récession sur le marché européen des télécommunications contraste avec la dynamique du secteur outre- Atlantique, dopé par la 4G et la perspective d'une nouvelle phase de consolidation ; - le poids considérable acquis par les géants de l'internet ne doit pas masquer la fragilité des positions acquises (Apple) et les différentes pressions qui s'exercent sur eux. Le Président de l'institut, François Barrault, dans sa préface, considère que l'on a tort de ne voir que les impacts de la crise, des destructions "schumpétériennes" de la valeur. Alors que "l'innovation numérique reste un vecteur essentiel de productivité et d'un nouveau cycle de croissance". Une occasion, pour lui, d'introduire le thème du prochain DigiWorld Summit (Montpellier, 20 & 21 novembre 2013), puisque le rendez-vous annuel de l'idate aura lieu cette année sous le titre "The digital gold mines"! À propos du DigiWorld Yearbook 197 pages qui regroupent : le "best of" des équipes spécialisées de l'institut qui suivent toute l'année le développement des marchés Télécoms, Internet et Médias à travers le monde. DigiWorld Yearbook est publié en français et en anglais et est accessible en version papier et PDF, ainsi qu une version sur ipad, développée par Forecomm. Plus sur : www.digiworld.org/yearbook2012 > L édition 2012 est disponible en téléchargement gratuit > L édition 2013 est disponible aux tarifs suivants : Papier : 99,99 TTC, PDF et ipad : 54,99 TTC Le DigiWorld Yearbook fait l'objet de présentations publiques en présence de personnalités : Copyright IDATE 2013 1

à Bruxelles avec les interventions de Ann Caluwaerts, Senior VP de Telenet, Gerard De Graaf, Directeur, Electronic Communications Networks & Services, Commission européenne, et Jean-Marc HARION, CEO, Mobistar à Paris avec les interventions de Fleur Pellerin, Ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l Innovation et de l Économie numérique et avec Olivier Piou, Directeur général de Gemalto à Londres, avec les interventions de Ronan Dunne, CEO Telefónica UK Limited. Le DigiWorld Yearbook est publié par le DigiWorld Institute de l'idate, qui est supporté par plus d une quarantaine de grandes entreprises adhérantes: Contacts IDATE Jean-Dominique SEVAL Directeur général adjoint +33 (0)4 67 14 44 07 jd.seval@idate.org Relations presse Tommy Vaudecrane Philippe Grand Tél : +33(0)1 56 80 11 60 idate@tukilik.com L IDATE crée le DigiWorld Institute Depuis 1977, l IDATE s'est imposé, par la compétence de ses équipes d études spécialisées, comme une référence dans le suivi des marchés des secteurs télécoms, Internet et médias. Fort du soutien de ses membres, représentés par plus de 40 acteurs majeurs de l économie numérique, l Institut a engagé sous l appellation DigiWorld une nouvelle étape de son développement structurée autour de trois lignes d'activités : IDATE Research, un observatoire indépendant qui a pour vocation d'organiser une veille active sur l'économie numérique, de collecter les données pertinentes et de proposer des analyses de référence sur les marchés et les innovations dans les secteurs des télécommunications, de l'internet et des médias, à travers un catalogue complet de rapports et de services de veille. IDATE Consulting, une capacité d'analyse et de conseil. Nos équipes d'économistes et d'ingénieurs ont établi leur crédibilité et leur indépendance à travers la réalisation de centaines de missions d études confiées chaque année par les grands acteurs de l industrie et les pouvoirs publics. DigiWorld Institute, un Forum européen largement ouvert sur le monde. Le DigiWorld Institute amplifie les initiatives collectives de l'idate telles que le DigiWorld Summit, le DigiWorld Yearbook, la revue Communications & Stratégies ou les Clubs mensuels mis en place à Londres, Paris et Bruxelles. Il propose à ses membres de participer à des programmes de recherche collaboratifs sur les grandes problématiques du futur de l'industrie, en mobilisant les compétences d experts extérieurs et de ses équipes. Pour plus de renseignements concernant nos activités: www.idate.org Copyright IDATE 2013 2

Bilan de l économie numérique 2012 Les marchés du DigiWorld ont enregistré un ralentissement sensible en 2012, avec une croissance ramenée à 2,7 %, après deux années de reprise. En périphérie, les nouveaux services de l internet (OTT) affichent toujours des progressions de l ordre de 20 % en moyenne : leur poids reste toutefois marginal au regard du premier groupe, avec un rapport de plus de 1 à 20 entre les deux. C est dans les marchés d équipements que l inflexion est la plus marquée, avec un recul de la croissance de 2,4 points pour l ensemble télécommunications, informatique et EGP. Les deux premiers restent sur des dynamiques positives, grâce notamment à l essor des smartphones pour la partie télécom et celui des tablettes pour l informatique. Par contre, l EGP (matériels audio et vidéo) est en pleine tourmente. Le marché des téléviseurs, qui en est le pilier et qui a d abord profité au cours de la dernière période d un renouvellement du parc avec les écrans plats, a mangé son pain blanc et ne parvient pas aujourd hui à se relancer. Les services, avec des croissances comprises entre 2,7 % pour les télécommunications et 4 % pour la télévision, en passant par 3,8 % pour l informatique et les logiciels, ont connu un ralentissement moindre. Ils affichent, en 2012, une dynamique sensiblement plus forte que les équipements, et beaucoup plus homogène. Les écarts entre régions restent cependant très importants et ce, dans tous les secteurs. Des marchés d équipements qui s essoufflent dangereusement À la fin 2010, nous avions relevé des signes d inquiétude dans quelques segments d équipements au sortir d une année qui semblait sonner globalement la reprise : les ventes de PC en particulier montraient un certain essoufflement et l on se demandait déjà à l époque quels seraient les relais pour maintenir les ventes de téléviseurs à flot (la 3D? la TV connectée?). Les résultats 2011 étaient finalement plutôt rassurants : dans les télécommunications et l informatique, les ventes augmentaient encore. Seul le segment de l EGP déclinait, mais de façon encore assez limitée. 2012 apporte une correction sévère, avec des contractions en volume dans presque toutes les catégories et des pressions sur les prix qui annulent une grande partie des effets de montée en gamme. Le marché des téléviseurs est le premier à en faire les frais et entraîne le marché de l EGP dans une chute de 7 %. Mais l intensification de la concurrence sur le marché des smartphones et des tablettes change aussi la donne pour les deux autres secteurs. Les marchés des services résistent encore Au plus fort de la crise en 2009, on avait vanté la capacité de résistance des services des TIC en général et des télécommunications en particulier : on parlait alors de résilience, sans doute en imaginant que, comme les matériaux de même caractéristique, ils avaient non seulement la capacité de résister aux chocs mais aussi de rebondir, en l occurrence de retrouver leur trajectoire initiale. Las! Si l on peut bien parler de résistance relative, il apparaît désormais fort peu probable que l on revienne à terme vers les niveaux de croissance du milieu des années 2000, encore moins vers ceux, à deux chiffres, de la fin des années 90. Ou plutôt si, mais pour une partie d entre eux seulement, avec l explosion des nouveaux services de l internet. Les services du noyau dur subissent en revanche des pressions de plus en plus fortes : dévalorisation de l accès pour les télécommunications, éloignement de la relation-client pour les services informatiques, baisse d'audience pour les programmes de TV linéarisée. Copyright IDATE 2013 3

«Telcos: Evolve or Die» L intensification de la concurrence (singulièrement en Europe), le rôle croissant de l'internet et des services Over The Top (OTT) a chamboulé l univers des telcos. Les recettes des minutes téléphoniques chutent, le trafic des données explose et le déploiement des NGA (LTE, Fibre) exige de gros efforts d'investissements. C'est dans ce contexte que les opérateurs télécoms sont amenés à réfléchir à l'évolution de leur business models. La revalorisation de l accès Ils disposent pour ce faire de plusieurs leviers, à commencer par la (re)valorisation de l accès, à l heure où les OTT engagent les utilisateurs vers toujours plus de consommation. Le tempo adopté pour la mise en œuvre des NGA o fournit l occasion d'une différenciation entre les telcos. La capacité de monter en débit (stratégie de «best network») et l introduction de niveaux de qualité perceptibles pour le consommateur, offre d'autre part aux telcos une perspective de segmenter leurs offres au sein de leur clientèle. L'enjeux est d'accroitre les recettes de la data, l'usage du smartphone et des tablettes et de sortir de la guerre des prix dans lesquels plusieurs marchés nationaux sont entrés.. Ainsi commencent à apparaître de nouvelles approches tarifaires, abandonnant la métrique de la minute pour se focaliser sur de nouveaux paramètres de valorisation de l accès autour des données : segmentations (tiered pricing) fondées sur des différences de débit ou de qualité dans l accès, options de partage de volumes de données entre plusieurs terminaux et/ou utilisateurs, ou encore bundles intégrant des conditions d accès optimisées à un ensemble d applications (musique, vidéo, ). La mise en place de ces approches innovantes nécessite également, au-delà des investissements nécessaires dans les infrastructures, un effort conséquent dans le renouvellement des outils logiciels, OSS/BSS, afin de piloter en temps réel les trafics et les usages et d apporter la flexibilité requise dans la gestion de la bande passante et dans la tarification («policy management and real time charging»). On soulignera en outre que la migration des architectures informatiques vers le cloud ainsi que la multiplication des objets connectés (Machine to Machine, Internet of Things) sont également vus par les opérateurs comme des occasions importantes de redonner de la valeur aux investissements dans l'accès. Vers des positionnements bifaces (two-sided markets) Parallèlement à cette approche, les offres des telcos peuvent évoluer dans deux directions : au niveau de l accès encore, et dans une logique de marché biface, en enrichissant les offres wholesale : telco CDN, accords d API (facturation, géolocalisation ) ; au-delà de l accès ensuite, en s appuyant sur certains atouts qui fondent leur originalité. Par exemple, l information personnelle qu ils détiennent dans le cadre de leur relation au consommateur peut être valorisée, soit à travers l optimisation de leurs propres offres (versant aval dans la structure biface), soit par la revente des services d analytics auprès de tiers (versant amont). L enjeu est alors de trouver le bon équilibre pour ne pas détruire la valeur de «tiers de confiance» que leur reconnaissent les consommateurs par ailleurs. Les opportunités se multiplient également au niveau des services. Les opérateurs peuvent être à l initiative pour s approprier la créativité du monde des start-up (cf. l entité Telefónica Digital) tout en gérant les risques de déstabilisation des accords susceptibles d être passés avec les grands acteurs OTT. Ils peuvent aussi entrer dans des projets collaboratifs, avec des acteurs de secteurs utilisateurs dans le cadre des marchés verticaux notamment, ou entre eux pour la définition d applications proches du domaine traditionnel de la communication interpersonnelle (cf. les services RCS de type joyn) ou jugés stratégiques (NFC et paiement). Il s agit alors de faire pièce aux solutions propriétaires développées par les fournisseurs de terminaux en particulier. Des réorganisations industrielles à moyen ou long terme Ces évolutions vers des business models adaptés aux spécificités des opérateurs, devraient s'accompagner à plus ou moins long terme d une refonte du paysage des télécommunications, singulièrement dans le cadre européen, négativement impacté par la crise économique et une extrême fragmentation. Il est possible que le nouveau cycle de consolidation qui s'engage aux Etats-Unis se traduise par des opérations de fusions-acquisitions de ce côté de l'atlantique ou à une généralisation des accords de partage des infrastructures et des investissements. A contrario le maintien de la situation actuelle pourrait accentuer la perte de leadership des opérateurs européens, freiner le déploiement des NGA et finalement, déboucher sur des prises de contrôle par des telcos US ou des pays émergents. Didier Pouillot Directeur de la Business Unit Telecom Strategy Chef de projet DigiWorld Yearbook, IDATE Copyright IDATE 2013 4

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Next Gen TV : OTT et à la demande Une métamorphose à l oeuvre L ensemble de la chaîne de la distribution vidéo est en évolution : les modes traditionnels d exploitation des programmes sont bousculés (raccourcissement des fenêtres de la chronologie ; sortie simultanée de tous les épisodes d une série par Netflix) ; la consommation de vidéo sur tablette se développe, avant le vrai décollage de la télévision connectée ; la télévision linéaire s appuie sur les réseaux sociaux face à la montée en puissance des plateformes internet nativement spécialistes de la recommandation personnalisée. Les différentes catégories d acteurs voient leurs modèles historiques menacés. Les opérateurs de réseaux câblés et IPTV réexaminent leur stratégie de distribution de contenus. Certains (Comcast) renforcent leurs offres pour concurrencer les services OTT ; d autres (Telecom Italia) offrent une combinaison minimale d un service de télévision linéaire et d une offre à la demande sans qualité de service garantie. Les chaînes de télévision, dont le cœur de métier est l agrégation, veulent garder leur valeur ajoutée dans un monde de plus en plus à la demande. D une part, les plus grandes chaînes gratuites cherchent à développer les événements en direct pour conserver le lien avec leur audience de masse ; d autre part, les services de télévision à péage introduisent la vidéo à la demande (VOD) pour accroître leur attractivité et investissent dans des droits exclusifs. La fragmentation avant la convergence? L abondance croissante des offres et des acteurs qui interviennent sur le marché de la vidéo conduit à sa fragmentation. Les nouveaux entrants, issus de l internet mais aussi de l électronique grand public, construisent de nouvelles offres gratuites ou à péage qui s insèrent dans les segments de marché encore peu exploités : services de VOD par abonnement, programmes premium financés par la publicité. Les premiers concurrencent la télévision à péage, les seconds les services de rattrapage des chaînes gratuites. Mais la segmentation entre services linéaires et services à la demande semble devoir s estomper au profit de services mixtes combinant télévision linéaire (ou relinéarisée) et programmes à la demande frontalement concurrents. La fragmentation résulte aussi de la multiplication des écosystèmes propriétaires qui rompent avec la «standardisation» traditionnelle de la distribution et de la réception de la télévision. En s appuyant d une part sur des terminaux propriétaires, en exploitant d autre part la relation avec leurs clients, les fabricants de téléviseurs, les développeurs de systèmes d exploitation des téléphones mobiles, des tablettes ou des téléviseurs connectés tentent de construire leurs propres écosystèmes. Une simplification devrait néanmoins intervenir à moyen terme autour de quelques plateformes de distribution, qui reprendront les principales offres de contenu et chercheront à se différencier par la qualité de l expérience délivrée à leurs clients. Trois visions s opposent ainsi pour l évolution à long terme de la distribution des contenus vidéo : le modèle traditionnel d accès et de contenu couplés : grâce au contrôle d un réseau plus «intelligent», qui intègre une box avancée, telcos et cablecos distribuent des packages qu ils négocient avec les éditeurs de services de contenus ou, directement, avec les producteurs; le modèle d auto-distribution : les services de contenus à forte marque s appuient sur une distribution sur l internet ouvert pour maintenir ou rétablir une relation directe avec le consommateur. le modèle de magasin numérique : quelques sites d e-commerce proposent l intégralité des contenus, qu ils «poussent» vers les consommateurs grâce à leurs outils logiciels de recommandation et de personnalisation. Quel impact sur le marché? Si la numérisation apporte encore un peu de croissance sur certains marchés développés, la décennie qui commence se traduira par une diminution notable de la part de la télévision linéaire dans les recettes du secteur de la vidéo, au profit des nouveaux services à la demande. Pour les opérateurs historiques de l audiovisuel, la capacité à capter les revenus issus de ces nouveaux services conditionnera le maintien de leur niveau de chiffre d affaires. Mais ils ne pourront trouver de ressorts de croissance que sur les marchés émergents. Gilles Fontaine Directeur Général adjoint, Directeur de la Business Unit TV & Digital Content, IDATE Copyright IDATE 2013 6

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Services internet : où est la valeur? L univers des services internet est souvent perçu comme un monde de services entièrement gratuits (et donc implicitement de faible qualité), où tout serait financé par la publicité. La situation est pourtant plus complexe. La majorité des revenus des services internet provient de services payants ou transactionnels, et la proportion des revenus publicitaires tend à décliner avec le développement de nouveaux services autour du mobile, du cloud et même des réseaux sociaux, qui s appuient de plus en plus (au moins en partie) sur des solutions payantes. Une approche low-cost des services? De nombreux services sont en effet proposés dans des versions freemium, offrant un premier niveau de services gratuits (souvent accompagnés d annonces publicitaires) et un second niveau de services payants. C est par exemple le cas de solutions comme Spotify et Deezer pour la musique en ligne, ou encore des offres de cloud de Dropbox et de ses concurrents. L objectif est de constituer une grande base d utilisateurs grâce à la gratuité et d utiliser cette base comme un levier pour attirer les utilisateurs vers les formules payantes. Les coûts marketing associés sont alors quasi nuls. Les acteurs les plus performants parviennent à convertir ainsi près de 15 % de leurs bases d utilisateurs. Même pour les services payants (y compris en mode freemium), les acteurs adoptent des positionnements tarifaires plutôt low-cost, en rupture avec les systèmes de tarification traditionnels (à l instar de Skype sur la VoIP, de Netfl ix sur la SVOD, d Amazon sur l e-commerce ou encore de Paypal sur le paiement, pour citer quelques cas emblématiques), mettant d ailleurs à mal les fournisseurs de services traditionnels. Cela ne signifie pas pour autant que l offre des acteurs internet ne sera jamais premium. Le premium existe pourtant bien dans l internet Les plus grands succès de monétisation et de création de valeur dans le domaine des services internet proviennent d une approche combinant des prix tirés vers le bas et des composantes premium à l attention de l utilisateur final et/ou de tiers (marchands, annonceurs, développeurs ). Plus que le prix, ce sont ainsi souvent les fonctionnalités offertes à l utilisateur qui sont premium, notamment en termes de service client (Amazon), de largeur de l offre, de gestion de compte ou de supports de terminaux (Netflix), d aide à la décision, de facilité d usage (Paypal) La plupart des acteurs misent aussi sur une approche biface. L offre est alors premium vis-à-vis des tiers souhaitant entrer en contact avec les internautes et/ou obtenir certaines données. Souvent, là encore, le niveau tarifaire unitaire reste modéré. Mais le service est très attractif pour les annonceurs et les marchands en termes de quantité et de qualité des données accessibles, de facilité de mise en oeuvre, de services à valeur ajoutée, de capacité de ciblage Les annonceurs n hésitent pas à payer plus les publicités pour atteindre les cibles les plus attractives. Les CPM sont ainsi nettement plus élevés sur les sites d information financière. Ce sont donc finalement les données (notamment personnelles) qui constituent les ressources «premium» de l internet. Le premium nécessite des outils avancés Pour mettre en oeuvre efficacement le premium dans l internet (et donc la gestion et le traitement des données), la plupart des acteurs investissent très significativement dans l infrastructure, aussi bien sur des aspects matériels que logiciels. Les acteurs internet majeurs se positionnent autour des briques technologiques essentielles comme le cloud et les data centers, les navigateurs, les systèmes d exploitation (voire les terminaux eux mêmes, ou même des solutions pointues telles que les DRM ). Ils mettent en place leurs propres solutions, n hésitant pas à développer des approches propriétaires si nécessaire et même ensuite à proposer leurs ressources à des tiers (Amazon Web Services, Google Analytics, Facebook Connect). Google investit ainsi près de 1 milliard USD par trimestre dans l infrastructure. Des solutions logicielles avancées, autour notamment du traitement et de l analyse des données, sont aussi au coeur de l activité des acteurs internet, dans la lignée des développements actuels du big data. Google est ainsi à l origine indirecte de l offre de référence Hadoop, inspirée très fortement de MapReduce. Le premium sur internet implique le développement des plateformes Le premium nécessite également une capacité à collecter un maximum de données. Cette collecte peut être directe, via le suivi de l usager, des données déclaratives ou des données issues de différents capteurs. Elle peut aussi s appuyer sur des accords avec des tiers fournissant leurs données (via éventuellement des API). Cette logique a poussé la plupart des grands acteurs internet à développer une plateforme capable de collecter des données provenant de services de tiers. Cette plateforme consiste à mettre en relation les (très nombreux) utilisateurs du service de référence de l acteur internet et les développeurs, marchands ou annonceurs souhaitant adresser une cible large, plus ou moins qualifiée. Elle a donc essentiellement un rôle d intermédiation. Pour accroître l intérêt de leur plateforme, les grands acteurs internet n hésitent d ailleurs pas à proposer une partie de leur infrastructure voire des terminaux (Nexus, Kindle Fire) à des tarifs low cost, malgré leurs spécifications relativement premium. Vincent Bonneau, Directeur de la Business Unit Internet, IDATE Copyright IDATE 2013 8

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