Optimisation du processus d automation de l analyse urinaire : Remplacer le microscope par la loupe pour chercher les solutions.



Documents pareils
SECTION II RELATIVE AU PRÉLEVEUR

TECHNOLOGIE APPLIQUÉE. Expérience. KEYWORDS Lab automation, consolidation, integration, clinical chemistry, immunoassay

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Tableau pour la conservation et le transport des spécimens à l externe

1 Culture Cellulaire Microplaques 2 HTS- 3 Immunologie/ HLA 4 Microbiologie/ Bactériologie Containers 5 Tubes/ 6 Pipetage

Les solutions. Chapitre 2 - Modèle. 1 Définitions sur les solutions. 2 Concentration massique d une solution. 3 Dilution d une solution

PROFIL DE POSTE PRATICIEN ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

Nous avons augmenté de manière significative notre productivité avec le même effectif

Un laboratoire d auto-immunité paperless : mythe ou réalité? L.Lutteri Laboratoire d auto-immunité Service de Chimie Clinique CHU Liège

Sommaire des documents de la base documentaire v /11/2013

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

DON DE SANG. Label Don de Soi

RAPPORT D'ENQUÊTE SPÉCIALE DU PROTECTEUR DU CITOYEN: Gestion de la crise de listériose associée aux fromages québécois SOMMAIRE

Simulation en aviation

BIOPSIE de MOELLE OSSEUSE

Vertiges et étourdissements :

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Sérodiagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

Infections urinaires chez l enfant

La version électronique fait foi

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

Donneurs vivants Risques à long terme. Cours de transplantation Univ. Montréal et McGill 5 avril 2013

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Système de gestion des données RAPIDComm 3.0 : la solution avancée de connectivité et de communication en biologie délocalisée

F.Benabadji Alger

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

M me Emma Thurie voit rouge!

Caisse Primaire d Assurance Maladie de La Charente

Mise en œuvre de l accréditation dans un laboratoire de biologie médicale privé

Activité des programmes de médicaments

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Le bilan comparatif des médicaments (BCM): où en sommes-nous?

Méthodes de laboratoire Évaluation de structures mycologiques par examen microscopique

NOUVEAU COMPATIBLE COFRAC. Validez la conformité de vos échantillons en un seul geste. Le tube témoin enregistreur de température

Détection et prise en charge de la résistance aux antirétroviraux

STACCINI Pascal UFR Médecine Nice Université Nice-Sophia Antipolis

LE CONTRÔLE INTERNE GUIDE DE PROCÉDURES

TITRE : On est tous séropositif!

La drépanocytose. Sikkelcelziekte (Frans)

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

Test de terrain ou test de laboratoire pour la performance en endurance?

Carte de soins et d urgence

Infection par le VIH/sida et travail

Chapitre 4 : cohabiter avec les micro-organismes. Contrat-élève 3 ème

L approche populationnelle : une nouvelle façon de voir et d agir en santé

DESCRIPTION DES STRESSEURS LIÉS AUX SOINS DE FIN DE VIE CHEZ LES INFIRMIÈRES OEUVRANT EN USI

Montréal, 24 mars David Levine Président et chef de la direction DL Strategic Consulting. DL Consulting Strategies in Healthcare

GESTION DE STOCK. July Hilde De Boeck

Évaluations aléatoires : Comment tirer au sort?

Leica DM4000 B LED. Une imagerie facilitée par un éclairage brillant!

Insuffisance cardiaque

L AUTOGREFFE QUELQUES EXPLICATIONS

Bienvenue aux Soins Intensifs Pédiatriques

Exposé sur la Transfusion Sanguine

Hépatite C une maladie silencieuse..

Un test Pap pourrait vous sauver la vie

La raison d être des systèmes d information

Guide d'élaboration d'un plan de gestion des achats et des stocks

Ce manuel a comme objectif de fournir des informations aux patients et ses familiers à respect du Trait Drepanocytaire.

Certification OHSAS Santé et sécurité au travail : exemple d'application dans une AASQA (AIRFOBEP)

évaluation des risques professionnels

GROUPE SYNERGIE PME INC. 800, boul. René-Lévesque O., #161, Stn B, Montréal, QC, H3B 3J5 Tél. :

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

Proposition de standardisation des règles de classement du sirop d érable pur par l Institut international du sirop d érable (IISÉ).

Montrer que la gestion des risques en sécurité de l information est liée au métier

DURÉE PUBLIC CONCERNÉ PRÉ-REQUIS. OUTIL PÉDAGOGIQUE FORMATEUR(S) PRIX Consultant CQS

CASA SPERM CLASS ANALYZER

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Isolement automatisé d ADN génomique à partir de culots de cellules sanguines à l aide de l appareil Tecan Freedom EVO -HSM Workstation

Biochimie I. Extraction et quantification de l hexokinase dans Saccharomyces cerevisiae 1. Assistants : Tatjana Schwabe Marcy Taylor Gisèle Dewhurst

Est-elle bonne à boire?

Choisir et utiliser un détecteur de gaz pour le travail en espace clos.

Doit on et peut on utiliser un placebo dans la prise en charge de la douleur?

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

Le test de dépistage qui a été pratiqué à la

Monitoring de l hémoglobine au bloc opératoire Place d une mesure continue non invasive. C Decoene PH CHRU Lille

Ergonomie et Prévention des risques professionnels

de propreté est-il garanti? des Hôpitaux Universitaires de Genève

Les Arbres décisionnels

FICHE D INFORMATION AVANT UNE TRANSFUSION

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

TEST DE DÉTECTION DE LA PRODUCTION D INTERFÉRON γ POUR LE DIAGNOSTIC DES INFECTIONS TUBERCULEUSES

Chapitre 1 : Introduction à la rééducation périnéale

Ordonnance collective

Prise de position sur les biosimilaires. Résumé

Planches pour le Diagnostic microscopique du paludisme

Traitement des calculs urinaires par fragmentation (Lithotripsie par ondes de choc extracorporelle)

sur la valve mitrale À propos de l insuffisance mitrale et du traitement par implantation de clip

Test d immunofluorescence (IF)

Le bilan neuropsychologique du trouble de l attention. Ania MIRET Montluçon le

1 ère manche Questions fermées

La télémédecine en action : 25 projets passés à la loupe. Un éclairage pour un déploiement national

ICI VOUS ÊTES QUELQU'UN CENTRE HOSPITALIER DE CORNOUAILLE "VOTRE IDENTITÉ C EST VOTRE SÉCURITÉ"

BRICOLAGE. Les précautions à prendre

PLAN D ACTION POUR ACCELER LA REDUCTION DE LA MORTALITE MATERNELLE ET NEONATALE

Étude des tendances en matière de soins de santé au Canada

Dr E. CHEVRET UE Aperçu général sur l architecture et les fonctions cellulaires

Transcription:

Optimisation du processus d automation de l analyse urinaire : Remplacer le microscope par la loupe pour chercher les solutions. Alexandre Benoit PhD DESG DEPD CSPQ FCACB Biochimiste clinique Hôpital de Verdun Symposium Les innovations de Siemens Canada Octobre 201. Hilton Montréal Bonaventure

Avis Légal et divulgation de conflit d intérêt Rétribution de Siemens Diagnostics Les avis et commentaires fournis lors de cette présentation ti sont ceux du conférencier et ne doivent être vus comme étant endossés officiellement i par Siemens Diagnostics. Siemens Diagnostics et ses représentants n ont, à aucun moment, influencé ou limité l information contenue dans cette présentation.

Sommaire de la présentation Uniformisation, standardisation, précision : des termes juste de notre temps? Stratégies d optimisation du processus d analyse urinaire Facteurs et étapes d influence à considérer pour l optimisation optimisation. Analyse post-mortem du projet d optimisation Quelle est l avenir de l analyse urinaire?

Le renouveau de l analyse urinaire? L analyse urinaire, effectuée de façon traditionnelle, est embrouillée et fastidieuse Fortement sujet à la variabilité au point où les médecins la voit seulement comme un test de dépistage alors qu un examen adéquat et standardisé peut être extrêmement informatif : on peut aller jusqu à parler d une biopsie liquide des reins.

Uniformisation, standardisation, précision : des termes juste de notre temps? Uniformiser et standardiser à travers les époques : 000 BC : Les Sumériens et Babyloniens : Conclusion :pas assez uniforme, standardisent leurs obervations urinaires sur pas des tablettes assez d argile standardisé, (couleur, odeur, pas goût, assez etc.) ) précis! 1000 BC : Les Égyptiens : établissent des instructions pour la collecte urinaire 100 BC : Les Sanskrits : description de 20 différents types d urine

Uniformisation, standardisation, précision : des termes juste de notre temps? 7 e siècle : Theophilus Protospatharius écrit «De Urinis» (illustrations, techniques sur l uroscopie); Outil «médical», standardisé qui a rapidement dévié en devenant une pratique ouverte et pratiquée par n importe qui! Conclusion :pas assez uniforme, 1 e siècle : Joannes Actuarius pas écrit assez une monographie standardisé, sur l uroscopie qui devient la référence; pas assez précis! Même s il met beaucoup d emphase sur l analyse urinaire, il met en garde contre les dangers d un diagnostic seulement basé sur l urine. 16 e -17 e siècles : L uroscopie perd beaucoup de sa force : remplacée par l uromancie (lire la bonne fortune et prédire l avenir dans l urine).

Contempler l urine L importance de l uroscopie, exagérée, devenait extrêmement complexe jusqu au point où ils ne demandaient qu à voir l urine et non le patient pour effectuer le diagnostic. Conclusion : oh boy! «Si un patient apportait un soulier au lieu d une urine, les deux spécimens auraient autant de chance d apporter un diagnostic adéquat.» Thomas Linacre, founder of the College of Physician in London

Uniformisation, standardisation, précision : des termes juste de notre temps? 1595 : Invention du microscope (grossissement 20-30X) 1850 : Invention du premier test qualitatif pour le glucose 1920 : Utilisation de papier imprégné avec produits chimiques, donnant des résultats positifs ou négatifs. 1950 : Développement de chimie sèche sur papier, puis sur bandelette; Devient le nouveau standard d dans l analyse urinaire. Association bandelette urinaire + microscopie 1970 : Implantation de lecteurs de bandelettes semi- automatisés 1980 : Implantation de lecteurs de bandelettes automatisés 2000 : Analyseurs automatisés d analyse de sédiment urinaire perçent le marché.

Contempler vs analyser l urine L analyse urinaire effectuée par le technologiste médical est sujette à certaines limites : observation effectuée sans savoir ce que le médecin sait. Le médecin est limité à son observation clinique en fonction de la façon dont le patient se présente à lui!

Objectifs de l analyse urinaire Pour le laboratoire :

Objectifs de l analyse urinaire Pour le prescripteur :

Objectifs de l analyse urinaire Rallier l objectif du prescripteur à celui du laboratorire : Fournir l information précise et adéquate demandée Ne pas suranalyser : - ne pas fournir de l information non significative - éviter de surcharger les technologistes Vous avez une condition rare appelée «bonne santé». Pour être franc, nous ne savons pas vraiment comment vous soigner.

Objectifs de l analyse urinaire Les recommendations les plus récentes misent donc sur : Aspects cliniques supportant le choix approprié de tests; L établissement d algorithmes diagnostiques; Standardisation de la phase préanalytique (e.g. nouvelles méthodes de collecte urinaire, entreposage, conservation, transport, etc.); Standardisation de la phase analytique; La production de rapports adaptés pour une interprétation optimisée.

Optilab avant son temps URINALYSIS ANYWHERE BY MAIL (Feb, 1937)

Bénéfices de l automatisation Simplifie le processus Uniformise les critères basés sur un jugement Permet au laboratoire de conserver les données d analyses (meilleure traçabilité) Les résultats peuvent être envoyés directement dans le SIL La cytométrie de flux permet un décompte particulaire exact et précis qu une observation visuelle ne permet pas. Permet d établir une priorisation des urines exigeant une analyse plus poussée. Réduit la charge d analyse urinaire effectuée manuellement. Optimise les activités de laboratoire Améliore la qualité Permet un meilleur suivi des activités Améliore la qualité

Établir les bases de l optimisation Du point de vue clinique : l objectif ultime est de confirmer le tableau clinique Critères d examen microscopique de l urine Critères Justification Aspect autre que limpide Explication de la source de la turbidité. Protéines Sang Leucocyte estérase Nitrites Symptôme possible d une atteinte rénale. Hématurie. Déterminer si origine est rénale ou autre. Décompte. Inflammation. Déterminer si implication rénale. Décompte. Infection. Déterminer si implication rénale.

Où en sommes-t-on? La microscopie urinaire effectuée par réflexe suite aux résultats de la bandelette urinaire, que ce soit par microscopie manuelle ou automatisée, est la méthode employée par 93,1% des laboratoires, selon le College of American Pathologists. 1. Sang 2. Leucocyte estérase 3. Protéines 1. Microscopie non recommandée après le 1 er résultat positif de sang, seulement après le 2 ème positif pour le sang (Cohen RA, Brown RS. Microscopic hematuria. N Engl J Med. 2003; 38:2230-2338.) 2. Pour les suspicions d infections urinaires, i le besoin d examiner le sédiment dépend du niveau d inconfort de la patiente et de la probabilité préanalytique de la maladie. 3. Si le patient est sous traitement et les cultures sont envoyées à cause des symptômes du patient.

Le renouveau de l analyse urinaire Estérase seul 23,5% > 2 alertes (incluant estérase) 21,6% 1 alerte + estérase 6,0% UF-1000i: 58,8% Nombre total d urines : Bandelette seulement: 1603 1,2% 1 alerte sans estérase 25,8% >1 alerte sans estérase 22,9%

Établir les bases de l optimisation Du point de vue technique : diminuer la charge de travail sans valeur ajoutée Plusieurs laboratoires utilisent un algorithme décisionnel pour diminuer le nombre de spécimens à examiner au microscope. Malgré cela, il reste un nombre élevé d analyses microscopiques sans grandes particularités Perte de temps non justifiée. Certains utilisent une gradation de temps d examen microscopique qui est basée sur le concept des phases : I. Examen microscopique de base. Décompte des éléments. II. Examen microscopique plus poussé. Cette phase est justifiée par un algorithme et les opérations effectuées sont catégorisées. III. Examen microscopique rigoureux souvent effectué suite à une demande de consultation.

Établir les bases de l optimisation Urine anormale n est pas toujours la conséquence d un état pathologique

Revoir l analyse urinaire La microscopie urinaire vise plusieurs objectifs : 1. Fournir un décompte de certains éléments comme les érythrocytes, les leucocytes et les bactéries. Pour ces éléments, l'intérêt clinique vient du nombre. 2. Indiquer la présence, même rare, de certains éléments pathognomoniques : Cylindres érythrocytaires, hématiniques, leucocytaires, cristaux de cystine, de médicaments, etc. 3. La description de certaines associations cohérentes qui donnent au sédiment toute sa signification clinique. Par exemple : présence de corps ovalaires graisseux, de corps biréfringents libres, de cylindres graisseux associée à une protéinurie importante évoque un syndrome néphrotique.

Revoir l analyse urinaire La microscopie urinaire est maintenant reconnue pour sa faible reproductibilité. L imprécision de l analyse a principalement 2 sources : variabilité technique et humaine L examen microscopique est encore effectué de façon manuelle dans plusieurs hôpitaux; Or, il a été démontré que ce processus amène des résultats pouvant être très variables : Variabilité technique : moment du prélèvement méthode de prélèvement volume urinaire centrifugation (vitesse et durée) volume de surnageant utilisé pour resuspendre le sédiment volume déposéé sur lame

Revoir l analyse urinaire Même si tous ces éléments sont rigoureusement standardisés, d autres variables peuvent venir influencer les résultats : le champ de vision du microscope varie en taille et en qualité Le vieux microscope d hémato peut bien être utilisé pour l analyse d urine, c est pas si important. Le nombre de champs observés peut différer selon la «dévotion du technologiste» à la tâche. Si un technologiste t est assis avec 20 échantillons à observer, il ne passera pas autant de temps que si seulement une urine attend sur le comptoir.

Situation vécue Ce que le technologiste voit : Urine demandée en routine Urine jaune et trouble Chimie urinaire : négative, sauf estérase 2+ et SANG 1+ Microscopie urinaire : faible quantité de cellules érythrocytaires, cellules leucocytaires et bactéries Ce que le médecin voit : La patiente est une femme dans un centre d hébergement Elle possède un cathéter Elle demeure alitée Elle est nourrie par tube L analyse urinaire est prescrite pour diagnostiquer une infection urinaire Pourquoi dénote-t-on l absence de nitrites sur la bandelette mais présence de bactéries dans le sédiment urinaire?

Situation vécue Ce que le technologiste voit : Urine demandée en routine Urine jaune et trouble Chimie urinaire : négative Microscopie urinaire : forte quantité de cellules leucocytaires et bactéries Ce que le médecin voit : Le patient se présente au cabinet du médecin Il est porteur de HIV et immunosupprimé Il se plaint d envies urinaires pressantes et de brûlements L analyse urinaire est prescrite pour diagnostiquer une infection urinaire Pourquoi dénote-t-on l absence d estérase sur la bandelette mais présence de bactéries et de cellules leucocytaires dans le sédiment urinaire?

Situation vécue Ce que le technologiste voit : Urine demandée en STAT Urine jaune et claire Chimie urinaire : négative, sauf SANG 3+ Microscopie urinaire : négative Ce que le médecin voit : Le patient est un travailleur de la construction Il est amené à l urgence sur une civière avec une jambe écrasée suite à un accident de travail. Pourquoi dénote-t-on la présence de SANG sur la bandelette mais absence de cellules érythrocytaires dans le sédiment urinaire?

Le renouveau de l analyse urinaire Depuis une quinzaine d années, c est l ère de la microscopie automatisée. Cette amélioration permet une précision, une efficacité et une standardisation attendue depuis toujours.

La cytométrie en flux Le UF-1000i est un appareil 3 e génération basé sur une technologie de cytométrie en flux fluorescente utilisant une double coloration avec deux fluochromes. Il possède en plus un canal de bactérie séparé pour une discrimination i i améliorée. é Le système permet : L établissement de critères définissables L autovalidation de résultats Vérification en temps réel Tests réflexes Delta checks Permet de construire des rapports d audit Diminue le temps technique

La cytométrie en flux Le UF-1000i détecte et effectue le décompte des : érythrocytes leucocytes bactéries mais aussi des : cellules épithéliales cylindres hyalins cylindres pathlogiques cristaux levures petites cellules rondes trichomonas mucus spermatozoïdes autres Paramètres d alerte (Flags)

La cytométrie en flux D autres paramètres peuvent être utilisés : RBC-P70Fsc RBC-Fsc-DW Large-RBC Small-RBC S_FSC S_FSCW S_FLH S_FLL S_FLLW S_SSC B_FSC B_FSCW B_FLH La revue microscopique manuelle est engendrée par les paramètres d alerte dalerte

Étape d évaluation 1. Reproductibilité intra run 2. Reproductibilité inter run 3. Comparaison de patients

Évaluation : normes d acceptation écart maximal de 1 échelle (quantitatif ou qualitatif) pour tous les paramètres de macroscopie ou microscopie. écart de +/- 1 échelle est toléré dans un maximal de 5% des analyses. Un écart égal ou supérieur à +/- 2 échelles de grandeur est toléré dans 5% des analyses. Les normes acceptables pour les tests qualitatifs (positif ou négatif) sont d une correspondance d au minimum 95% des résultats. Les normes acceptables pour les tests t quantitatifs tif sont d une correspondance d au minimum 90% des résultats (résultats microscopie).

Premier niveau d optimisation 1. Analyse urinaire macroscopique (analyse physico-chimique) : Si les résultats ne sont pas normaux i.e. différents de : Paramètre Couleur Aspect Cétones Sang Protéines Résultat Jaune pâle ou jaune foncé Clair Négatif ou trace Négatif Nitrite Négatif Estérase leucocytaire Négatif ou trace négatif Les spécimens sont analysés par cytométrie en flux (UF-1000i )

Deuxième niveau d optimisation 2. Analyse cytométrique (UF-1000i ) : Les paramètres suivant engendrent automatiquement une analyse microscopique (manuelle) : Paramètres d alerte : cylindres pathologiques, cristaux, trichomonas, sperme, levures, petites cellules rondes. Représente le nombre critique (minimal) de microscopies (exige absolument une confirmation microscopique) On peut donc influencer le nombre de confirmations en modulant tous les autres paramètres quantifiables : cellules érythrocytaires, cellules leucocytaires, cellules épithéliales, cylindres hyalins, mucus ou bactéries.

Réduire les microscopies manuelles Comment procéder? 1. Étape de corrélation : permet une comparaison entre la microscopie manuelle et la cytométrie en flux. Première limite : Étude exploratoire pour associer la valeur semi- quantitative de l analyse manuelle à une valeur quantitative fournie par l appareil. L appareil quantifie les éléments par volume (µl) alors que les résultats sur lame sont observés et rendus par champ. On doit alors calculer à quelle quantité (µl) correspond un champ sur lame. On doit transposer les résultats quantitatifs du UF-1000i en quantité/champ (décision pour maintenir le continuum de l information fournie par le laboratoire aux médecins).

Réduire les microscopies manuelles Deuxième limite : La microscopie manuelle est effectuée sur un culot resuspendu dans une quantité standardisée d urine. Problème : le volume urinaire de départ peut varier (~10 ml) Corrélation difficile : parce que le volume intial reçu n est pas de 10 ml; parce que les étapes d analyse requièrent un certain volume (qui peut s avérer significatif ifi si une répétition étiti est nécessaire) Important lors de l interprétation et de l établissement de la corrélation. Il faut considérer que certaines urines observées par microscopie manuelles rendent des résultats différents que celui obtenu par le cytomètre. On doit conscientiser et informer les technologistes en ce sens. Pour les besoins de la corrélation, nous acceptons un écart de ±1 échelle de différence. (ex. microscopie vs cytomètre : leucocytes 10-20 vs 20-30).

Réduire les microscopies manuelles 2. Étape de validation : Étape effectuée en pendant l étape de corrélation puis en Live. 1. Étude comparative des urines par cytométrie et microscopie manuelle. Conclusion : corrélation adéquate sauf si le volume urinaire est < 5 ml avant microscopie manuelle. Confirmation quantitative. 2. Ceci permet un certain niveau de confiance lors de la sortie des résultats fournis par le cytomètre. 3. Analyse rétrospective ti : Analyse sur certaines périodes pour évaluer quels paramètres déclenchent une microscopie manuelle. 1. Tableau de suivi (technologistes) : quand ils jugent que la différence entre le résultat du cytomètre et celui du microscope est trop grande. 2. Conclusion : presque la majorité des urines étudiées par cytométrie qui déclenchent une microscopie manuelle ont au moins 2 éléments.

Échéancier d installation Mars 2011 Avril 2011 Mai 2011 Juin 2011 Livraison Analyseur Formation Installation & Corrélation Go Live Instrument Optimisation du système

Le renouveau de l analyse urinaire Avec Alerte 7,7% UF1000i 58,8% Sans Alerte 92,3% (,6% du total) t (5,2% du total) t Total de révisions microscopies : 21,0% (12,3% du total)

Stratégies d optimisation

Réduire les microscopies manuelles

Réduire les microscopies manuelles Critères de révision microscopique des résultats de UF-100. Gauche : paramètres ajustables sur l instrument. Path. Cast : cylindre pathologique X tal : cristaux YLC : levures Droite : paramètres à considérer Hb/Prot/Lc/Nitrite : hémoglobine, protéine, leucocyte estérase et nitrite (de la bandelette) Compte particulaire total (à diluer si > 0 000) et conductivité (vérifier composition du spécimen) demande une révision si ces paramètres d alerte persistent.

Réduire les microscopies manuelles CART tree based on training set. P_CAST : cylindrespathologiques SRC : petites cellules rondes BLD : sang par bandelette CRYSTA : cristal RBC P70Fsc : intensité de lumière forward scattered light de 70 % RBCs. S_SSC : intensité de lumière side scattered (indique l index réfractifdes particulesdans l urine) lurine) Positive Sample : confirmation par microscopie requise Negative Sample : Urine validée

On est jamais trop prudents! Si une urine contient une combinaison des éléments suivants, un test réflexe s ajoute à la requête : VALMU (Validation par microscopie manuelle). et Mucus : PRÉSENCE et Cylindres hyalins : PRÉSENCE Estérase leucocytaire : NEG et Leucocytes : > 5/CHAMP (5-10/CHAMP et +) Estérase leucocytaire : POS et Leucocytes : 0-2/CHAMP Sang : ++ ou +++ et Érythrocytes : 0-2/CHAMP

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i avec présence de paramètres d alerte : 7,7% (73) UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : 92,3% (870) 82,8% Nb Nombre % paramètres absolu détectés 0 5 06% 0,6% 1 1 16,6% 2 189 21,7% 3 22 27,8% 207 23,8% 5 68 7,8% 6 15 1,7% Paramètres : CELER : c. érythrocytaires Conclusion : pour pouvoir réduire le nombre de microscopies, il faut valider plusieurs paramètres en concomitance. CELEU : c. leucocytaires CEEPI : c. épithéliales BACTE : bactéries CYHYA : cylindres hyalins MUCUS

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : 92,3% (870) Paramètres détectés Nombre absolu % Cellules érythrocytaires 385,3% Cellules leucocytaires 99 57,% Cellules épithéliales 82 9,7% Bactéries 386,% Cylindres hyalins 71 8,2% Mucus 306 35,2% Conclusion : parmi les paramètres, les cellules épithéliales sont celles qui engendrent le plus de microscopies manuelles

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de cellules érythrocytaires Nb 0-2 2-5 5-10 10-20 20-30 30-50 >50 totalt paramètre s détectés CELER 0,7 0,1 0,1 0,9 CELER+1 2,1 1, 0,8 0,7 0,1 0,2 0,5 5,7 CELER+2 5,6 2,6 1,3 0,8 0,5 0,5 1, 12,6 CELER+3 6,6,0 2,0 1,1 0,7 0,3 1,5 16,2 CELER+,0 0,9 0,6 0,1 0,3 1,0 7,0 CELER+5 0,8 0,5 0,3 0,1 1,7 total 19,8 9,5,9 2,6 1,5 1,,5,3 1% = 1,2 urine/jour

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de cellules leucocytaires Nb 0-2 2-5 5-10 10-20 20-30 30-50 >50 totalt paramètre s détectés CELEU 0,2 0,1 0,3 CELEU+1 2,5 1,7 1,7 1,3 0,6 0,3 0,1 8,3 CELEU+2 6,2,8 2, 2,5 1,0 1,3 1,8 20,1 CELEU+3,8,0 3,6 0,3 1,1 1,3 5, 20,6 CELEU+ 1,1 1,5 0,7 1,0 0,6 1,8 6,8 CELEU+5 0,2 0,3 0,1 0,2 0,1 0,2 1,3 total 15,2 12,5 8,5,1,0 3,6 9, 57, 1% = 1,2 urine/jour

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de cellules épithéliales Nb 0-2 2-5 5-10 10-20 20-30 30-50 >50 totalt paramètre s détectés CEEPI 10,6 3,7 0,7 0,2 15,2 CEEPI+1 11,8 5,5 2,1 0,9 0,1 20,5 CEEPI+2 10,0 9,1,0 3,0 0,2 0,1 26, CEEPI+3 7,2 7,6,3 3,2 0,7 0,1 23,1 CEEPI+ 1,8 2,0 2,1 1,6 0,2 0,1 7,8 CEEPI+5 0,5 0,5 0,5 0,2 0,1 1,7 total 2,0 28,3 13,6 9,2 1, 0,3 0,0 9,7 1% = 1,2 urine/jour

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de bactéries Nb 1+ 2+ 3+ + totalt paramètres détectés BACT 0,0 BACT+1 2,0 0,7 0,5 0,1 3,2 BACT+2 7,5 2,5 1,1 2,2 13,3 BACT+3 8,0,8 2,1,3 19,2 BACT+ 2,6 2, 0,9 1,0 7,0 BACT+5 0,8 0,3 0,2 0,2 1,6 Total 20,9 10,8,8 7,8, 1% = 1,2 urine/jour

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de cylindres hyalins Nb 0-2 2-5 5-10 10-20 20-30 30-50 >50 totalt paramètre s détectés CYHYA 0,0 CYHYA+1 0,2 0,2 0,5 CYHYA+2 1,3 0,3 1,6 CYHYA+3 1,6 0,5 0,1 0,2 2, CYHYA+ 1, 0,3 0,1 0,1 2,0 CYHYA+5 1,5 0,2 1,7 total 6,0 1,6 0,2 0,3 0,0 0,0 0,0 8,2 1% = 1,2 urine/jour

Paramètres détectés par UF-1000i UF-1000i sans présence de paramètres d alerte : Présence de mucus Nb paramètres détectés Pé Présence MUCUS 0,1 MUCUS+1 5,3 MUCUS+2 9,3 MUCUS+3 11,3 MUCUS+ 7,5 MUCUS+5 1,7 total 35,2 1% = 1,2 urine/jour

Algorithme d analyse urinaire Est ce que le spécimen viole les normes préanalytiques? > 2 heures Spécimen contaminé avec des selles, papier de toilette, crème, talc Dans un contenant inapproprié oui non Annuler la demande Spécimen est il mucoïde, avec du sang, de l écume? Spécimen urinaire oui non ok Centrifuger le spécimen : Selon l observation du technologiste Spécimen < 2 ml? pas ok Analyser manuellement avec un bâtonnet urinaire oui non Spécimen 2 ml?

Algorithme d analyse urinaire Analyser manuellement avec un bâtonnet urinaire Spécimen 2 ml? oui non Si les résultats sont : Couleur : jaune pâle ou foncé Aspect : clair Corps cétoniques : négatif ou trace Sang : négatif Protéines : négatif ou trace Nitrite : négatif Estérase leuco : négatif non Effectuer cytométrie. Ne pas centrifuger l urine si volume 0,5 ml ok ok Analyser sur Atlas en plaçant tle Analysersur sur Atlas spécimen en position STAT Résultats autovalidés Si les résultats sont : oui UWBC : >50 URBC : >50 UEC : >50 UCAST : 3 5 et + Ou VALMU : ou UXTAL : POSITIF ESTLE NEGATIF et CELEU 5 10 et + UYLC : POSITIF ESTLE POSITIF et CELEU 0 2 USRC : POSITIF SANG ++/+++ et CEERY 0 2 UPATH : POSITIF USPERM : POSITIF MUCUS Si cytométrie : engendrée PRÉSENCE : Si les résultats sont : Mélanger le spécimen et placer Couleur : jaune pâle ou foncé enposition STAT sur UF 1000i non Aspect : clair Corps cétoniques : négatif ou trace Engendrement Vérification Sang : par négatif ok non Protéines : négatif ou trace automatique microscopie manuelle Nitrite : négatif UF 1000i Estérase leuco : négatif oui Entrée manuelle des données dans le WAM Résultats autovalidés

Où en sommes-t-on? Dans une étude clinique avec une probabilité pré-test de 6,5% d infection urinaire, la probabilité post-test s élevait à 75% si leucocyte estérase et nitrite étaient présents simultanément et 3% si les deux étaient absents. Lunn A, Holden S, Boswell T, et al. Automated micrsocopy, dipsticks and the diagnosis of urinary tractt infection. Arch Dis Child. 2010;95:193-197. 193 197

Que retenir de l automatisation 1. De façon générale, il s agit d automatisation de processus manuels et cela implique de l équipement automatisé ou robotique. 2. Toutefois, la réingénierie des processus manuels fait partie de la définition. 3. Le processus de réingénierie, en utilisant des méthodes d amélioration continue procurent une amélioration significative et ce, avec peu de coûts, améliore la qualité et réduit la charge de travail manuelle, tâches répétitives et les erreurs, pavant la voie à l automatisation.

Conclusion Optimisation : démarche consistant à rendre optimal le fonctionnement d un système optimal : le plus favorable Réduire le nombre de microscopies remplit ce rôle en : Diminuant la tâche des technologistes Améliore le TAT Tout en respectant son objectif de remplir les besoins cliniques Le laboratoire remplit son rôle par la standardisation et la précision des résultats

Merci!