Actualités des MPN. Février 2015 Pr Jean Loup DEMORY



Documents pareils
MYELOFIBROSE PRIMITIVE (MP)

COMPLICATIONS THROMBOTIQUES DES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS: ÉVALUATION ET GESTION DU RISQUE

Introduction générale

LEUCEMIE MYELOÏDE CHRONIQUE (LMC)

Résumé de la thèse de Salma Hasan

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Les syndromes myélodysplasiques: Information aux patients

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

Les syndromes myelodysplasiques

Validation clinique des marqueurs prédictifs le point de vue du méthodologiste. Michel Cucherat UMR CNRS Lyon

Leucémies de l enfant et de l adolescent

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Les syndromes myélodysplasiques

INFORMATIONS AUX PATIENTS ATTEINTS DE LEUCEMIE AIGUE MYELOBLASTIQUE

Stratégies pour aider les patients et leurs aidants à VIVRE avec le SMD

Les facteurs de croissance lignée blanche Polynucléaires neutrophiles Grastims

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

ALLOGREFFE DE CELLULES SOUCHES HEMATOPOÏETIQUES (CSH) CHEZ 26 PATIENTS ATTEINTS DE β THALASSEMIES MAJEURES

Programme commun d'évaluation des médicaments Sommaire

Infection à CMV et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : Expérience du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis.

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

3 - Les SMD, notamment les SMD débutants, présentent souvent des difficultés de diagnostic pour le biologiste (cytologie).

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

Module Biologie Humaine S5 Cours d Hématologie du Pr Nouzha Bouamoud TD2

ESMO 14. L oncogériatrie d un coup d éventail! Dr Elisabeth Carola UCOG Picardie

L EMEA accepte d évaluer la demande d autorisation de mise sur le marché de la LENALIDOMIDE

Le RIVAROXABAN (XARELTO ) dans l embolie pulmonaire

QUELLES SONT LES OPTIONS DU TRAITEMENT DE LA LMC?

Traitement de l hépatite C: données récentes

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 1 er octobre 2008

Virus de l hépatite B

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

Greffe de moelle osseuse: Guérir ou se soigner?

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

Traiter la goutte sans être débordé

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

La maladie de Still de l adulte

Place de l interféron dans le traitement de l hépatite B chez le patient co-infecté VIH

Traitement des hépatites virales B et C

Nouveautés dans Asthme & MPOC

PRISE EN CHARGE DE L HEPATITE CHRONIQUE C EN 2009

LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS

L hépatite C pas compliqué! Véronique Lussier, M.D., F.R.C.P.C. Gastroentérologue Hôpital Honoré-Mercier 16 avril 2015

Syndromes myélodysplasiques

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

Hépatite = inflammation du foie. Pr Bronowicki CHU Nancy Conférence mensuelle - section de Forbach

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Bulletin n Cher adhérent, cher donateur,

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

Prise en charge de l embolie pulmonaire

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Leucémie Lymphoïde Chronique

GUIDE PATIENT - AFFECTION DE LONGUE DURÉE. La prise en charge des leucémies aiguës de l adulte

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

Cancer du rein métastatique Nouvelles approches thérapeutiques. Sophie Abadie-Lacourtoisie 20 mai 2006

Nouveaux Anticoagulants. Dr JF Lambert Service d hématologie CHUV

TRAITEMENT DE L HÉPATITE B

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Nouvelle option thérapeutique pour les enfants présentant cette forme rare et sévère d arthrite

TRAITEMENT DE L ANÉMIE AU COURS DE L INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE DE L ADULTE

Dossier «Maladies du sang» Mieux les connaître pour mieux comprendre les enjeux liés au don de sang

Hépatite C, les nouveaux traitements

Y a-t-il une place pour un vaccin thérapeutique contre l hépatite B? H. Fontaine, Unité d Hépatologie Médicale, Hôpital Cochin

L adhésion au traitement: les clés du succès

Avis 29 mai XYZALL 5 mg, comprimé B/14 (CIP : ) B/28 (CIP : ) Laboratoire UCB PHARMA SA.

Communiqué de presse. Direction Communication Externe/Interne Sylvie Nectoux TEL : sylvie.nectoux@boehringeringelheim.

Marseille 25 octobre 2012 Accompagnement du traitement chez les co-infectés VHC-VIH en pratique

GASTRO-ENTEROLOGIE. Variabilité. A des entrées. B des sites anatomiques. C inter-individuelle. D intra-individuelle

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Christian TREPO, MD, PhD

Qu avez-vous appris pendant cet exposé?

Migraine et Abus de Médicaments

Le Comité Scientifique a traité les questions suivantes : «Association reconnue d utilité publique» - 1 -

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

LES CO-INFECTIONS VIH-VHC. EPIDEMIOLOGIE, INTERFERENCES. Patrice CACOUB La Pitié Salpêtrière, Paris

Hépatite C une maladie silencieuse..

Actualités sur le Virus de l'hépatite C

Diagnostic des Hépatites virales B et C. P. Trimoulet Laboratoire de Virologie, CHU de Bordeaux

Mme BORGHI Monique Infirmière ETP Mme ALEXIS Françoise Hopital Archet I Infectiologie/Virologie Clinique

Vaccinations pour les professionnels : actualités

Hématologie et soins infirmiers. Dr Stéphane MOREAU Hématologie clinique CHU LIMOGES

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

Essai Inter-groupe : FFCD UNICANCER FRENCH - GERCOR

Université Pierre et Marie Curie. Hématologie. Niveau DCEM3. Polycopié National. Mise à jour : 22 juin 2006

Détection et prise en charge de la résistance aux antirétroviraux

L HEMOGRAMME un examen pas cher et qui peut rapporter gros

Le dropéridol n est pas un traitement à considérer pour le traitement de la migraine à l urgence

MYÉLOME MULTIPLE PRÉSENTATION DU TRAITEMENT. Multiple Myeloma Research Foundation 383 Main Avenue, 5th Floor Norwalk, CT États-Unis

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

Qui et quand opérer. au cours du traitement de l EI?

MONOGRAPHIE DE PRODUIT

Les définitions des saignements ACS/PCI

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Transcription:

Actualités des MPN Février 2015 Pr Jean Loup DEMORY

Néoplasmes myéloprolifératifs Leucémie myéloïde chronique LMC Polyglobulie de Vaquez (PV) Thrombocytémie essentielle (TE) Myélofibrose primitive (MP) Syndrome hyperéosinophilique essentiel (SHE) Mastocytose systémique

Génétique moléculaire et diagnostic

Marqueurs génétiques MPN Mutation vectrice dans 90-95% des MPN

Charge allélique JAK2 et phénotype V617F hétérozygote Akada H & al. Blood 2010;115: 3589-97

Charge allélique JAK2 et phénotype Pardanani A & al Leukemia 2008,22:1399-1307

Projet de révison des critères diagnostiques OMS PV 1 + 2 + 3 ou 1 + 2 + Epo ET 1 à 4 ou 1 à 3 + 1 mineur PMF 1 à 3 ou 1-2+ tous les mineurs Tefferi et al., Leukemia 2014

Polyglobulies «masquées» Silver RT, Blood 2013 Hémoglobine vs mesure isotopique du Volume Globulaire Total au bilan initial + suivi pendant 5 années MPN Hommes MPN Femmes + expérience des thromboses splanchniques et Budd-Chiari sans PV évidente

Evaluation des symptômes

Symptom Score MPN-10 Indiquez sur chaque échelle ce que vous ressentez (0 = absent, 10 = le pire imaginable) Votre fatigue (lassitude) maximale ces dernières 24 heures 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Avez-vous rapidement la sensation de ne plus avoir faim? (satiété rapide) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Inconfort ou douleurs abdominales 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Inactivité ou incapacité à faire vos activités habituelles, celles que vous aimez 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Problèmes de concentration en rapport avec votre maladie 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Sueurs nocturnes 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Démangeaisons (prurit) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Douleurs osseuses diffuses (à l exclusion des douleurs articulaires) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Fièvre > 38 Oui Non Amaigrissement > 4kg (involontaire) dans les 6 derniers mois Oui Non

Symptom Score MPN-10 Geyer HL, Mesa RA Education Program ASH 2014 TE (n= 874) PV (n=729) MF (n=486) Symptômes Moyenne (DS) Incidence (%) Moyenne (DS) Incidence (%) Moyenne (DS) Incidence (%) Maximum de fatigue 3,9 (2,9) 84 4,2 (2,9) 85 4,9 (2,8) 94 Satiété précoce 2,1 (2,6) 56 2,4 (2,7) 60 3,2 (3,0) 74 Inconfort abdominal 1,6 (2,3) 48 1,6 (2,3) 48 2,6 (2,8) 65 Inactivité 1,9 (2,5) 54 2,4 (2,8) 60 3,3 (3,0) 76 Problèmes de concentration 2,2 (2,7) 58 2,6 (2,8) 62 2,5 (2,8) 62 Sueurs nocturnes 1,9 (2,7) 47 2,1 (2,8) 52 2,9 (3,2) 63 Démangeaisons 1,7 (2,6) 46 2,7 (3,1) 62 2,1 (2,9) 52 Douleurs osseuses 1,7 (2,6) 45 2,0 (2,8) 48 2,2 (2,9) 53 Hyperthermie 0,4 (1,2) 17 0,4 (1,2) 19 0,6 (1,6) 24 Amaigrissement 0,9 (2,0) 28 1,2 (2,2) 33 2,2 (3,1) 47 Score total MPN 10 18,3 (15,4) 21,6 (16,7) 26,6 (18,0)

Pronostic (Myélofibrose)

PV TE Pré-fibrose Myélofibrose primitive, post PV/TE Événement vasculaires Signes constitutionnels Prolifération EEM Cytopénies Evolution : années Amaigrissement > 10% Fièvre Sueurs nocturnes Splénomégalie Hépatomégalie Hyperleucocytose Thrombocytose Anémie Leucopénie Thrombopénie Transformation aiguë > 10 ans Variable ++ 1,5 à 20 ans (médiane 5,7 ans) Décès

IPSS (International Prognostic Scoring System) Score IPSS CERVANTES F, DUPRIEZ B & al., 2009 1054 patients MFP Médiane 69 mois Facteurs de risque 1. Age 65 ans 2. Hb < 10g/dl 3. Leucocytes 25.10 9 /l 4. Blastes circulants 1% 5. Signes constitutionnels Médiane/groupe : Low = 11,3 ans Int. 1 = 7,9 ans Int.2 = 4 ans High = 27 mois Succédanés : scores DIPSS et DIPSS+

Survie selon la mutation vectrice Rumi E & al, Blood 2014;124:1062-69 617 patients, suivi médian 3,5 ans p < 0,001 p < 0,001 Triple négatifs p = 0,009 MPL CALR JAK2 Signification pronostique indépendante des scores IPSS et DIPSS

Mutations additionnelles Mutations Fréquence Pronostic péjoratif Références ASXL1 25 % Oui (survie et LAM) TET2 10,3 % Non Brecqueville et al, GCC 2012 Vannucchi et al, Leukemia 2013 Tefferi & al. Leukemia 2014 Delhommeau & al N Engl J Med 2009 Tefferi & al, leukemia 2009 SF3B1 9 % Non Lasho & al, Leukemia 2012 SRSF2 7,5 % Oui (survie et LAM) Lasho & al, Blood 2012 CBL 6 % Non Grand & al, Blood 2009 DNMT3A 5,5 % Oui (LAM) Abdel-Wahab, Leukemia 2011 TP53 2-4 % Oui Raza & al. Am J Hematol 2012l EZH2 3,3 % Oui (survie) Guglielmelli et al, Blood 2010 IDH1-2 1,5% Oui (survie et LAM) Tefferi & al, leukemia 2011

M (mutations-enhanced) - IPSS Vannuchi & al, ASH 2014, #405 Facteurs adverses 1 âge>60 2 Hb<10 3plaquettes <200g/L 4signes constitutionnels, 5mutation JAK2 ou MPL 6triple négatifs 7mutation ASXL1 8mutation SRSF2 Le caryotype conserve une valeur pronostique indépendante (G-PSS)

Traitement antagonistes de JAK 1. Myélofibrose I / II 2. PV 3. TE

MF Choix thérapeutiques Risque Allo-greffe Anti-JAK2 BAT Antagoniste JAK2 Observation Surveillance Bénéfice

Antagonistes de JAK2 Nombreuses molécules développées depuis 2006 Ruxolitinib, Fedratinib, Pacritinib, Momelotinib Administrables par voie orale Anti-TK ± spécifiques : JAK1, JAK2, JAK3, ITK2, FLT3 Effet anti JAK2 non restreint à JAK2 V617F Essais cliniques phase II-III dans la MF depuis 2009 COMFORT, JUMP, JAKARTA, PERSIST Probabilité de réponse JAK2-V617F = JAK2-WT

Anti JAK2 dans les Myélofibroses Antagonistes de JAK2 Diminution 35% de la splénomégalie (1 cas/2) Amélioration des signes généraux (2 cas/3) Prolongation de la survie des formes les + graves Action insignifiante sur fibrose médullaire et charge allélique JAK2 Pas d influence sur le risque de transformation aiguë Effets secondaires hématologiques Thrombopénie (facteur limitant), anémie Effets secondaires non hématologiques Céphalées, vertiges, prise de poids, toxicité neurologique, digestive Infections : ORL, pneumonies, inf. urinaires, herpès, zona, BK

Charge allélique JAK2 sous ruxolitinib Patients de l essai clinique COMFORT II Courtesy Pr C. Harrison

Essais cliniques du ruxolitinib dans la MF COntrolled MyeloFibrosis Study with ORal Jak inhibitor Treatment

Autorisations du ruxolitinib Europe MF primitive ou secondaire Splénomégalie USA MF primitive ou secondaire IPSS intermédiaire ou élevé Symptômes myélofibrose Pas de notion de pronostic Pas de notion de splénomégalie ni de symptômes

Apport des antagonistes de JAK2 Anémie Splénomégalie Prolifération Symptômes constitutionnels Cytopénies Transfusions Corticostéroïdes Androgènes EPO Thalidomide Hydroxy-urée Alkylants α Interféron Cladribine Splénectomie Corticostéroïdes Pentoxyfilline Corticostéroïdes Danazol Thalidomide Radiothérapie Ruxolitinib* (JAKAVI ) Fedratinib Pacritinib Momelotinib

Toxicité hématologique du ruxolitinib Désignation Tous grades grade 3 Anémie 54,8% 32,5% Thrombopénie 42,7% 10,8% Leucopénie 5,6% 3,5% Ecchymoses 21 % 0 Surles 520 patients inclus dans l essai «JUMP» ; tous EIs recensés sur toute la durée de l étude indépendamment de l imputabilité du produit. 35% des patients avaient des antécédents dentransfusion Al-Ali HK & al, 19 Congrès EHA Juin 2014, # S1358

Evolution de l anémie sous ruxolitinib Mean Percentage Change From Baseline Pas de transfusion avant la 36 ème semaine 5 0-5 -10-15 Mean Percentage Change From Baseline 5 0-5 -10-15 Pas de transfusions ni d adaptation de posologie avant la 36 ème semaine -20 BL 4 8 12 16 20 24 28 32 36 Semaines -20 BL 4 8 12 16 20 24 28 32 36 Semaines Analyses effectuées chez les patients ayant atteint la 36ème semaine

Ruxolitinib et thrombopénie? Talpaz et al. Journal of Hematology & Oncology 2013 Début à 5mg x 2/jour et augmentations par palier de 5mg /jour toutes les 4 semaines jusqu à 10mg x 2/jour si les plaquettes restaient stables Stratégie permettant dans la plupart des cas une efficacité sub-optimale

Ruxolitinib : Etude étendue JUMP Al Ali HK et al EHA 2014 Analyse sur les Int-2 et haut risque uniquement (n=520) Données d efficacité et de tolérance comparables aux études COMFORT avec des patients en conditions réelles d utilisation Tolérance hémato : Moins de thrombopénies tous grades que dans COMFORT (~10% grade 3/4) et Moins d anémies que dans les études (55% tous grades et 32% Grades 3/4 versus 40% et plus)

Effets 2 aires non hématologiques 1% Désignation Fréquence de grade 3 Pneumonie 3,7% Dyspnée 1,7% Diarrhée 1,5% Hyperthermie 1,5% Douleurs abdominales 1,2% Infection urinaire 1,2% Arthralgies 1,2% Epistaxis 1% Douleurs des extrémités 1% Sur les 520 patients inclus dans l essai «JUMP» ; tous EIs recensés sur toute la durée de l étude indépendamment de l imputabilité du produit. Al-Ali HK & al, 19 Congrès EHA Juin 2014, # S1358

Infections dans l étude JUMP Type d infection Tous grades patients, n (%) Grade 3/4 patients, n (%) Rhinopharyngite 46 (8.9) 0 Infection urinaire (pyélonéphrite) 34 (6.5) 6 (1.2) Pneumonie 30 (5.8) 19 (3.7) Bronchite 25 (4.8) 1 (0.2) Infection voies aériennes sup. 16 (3.1) 0 Grippe 15 (2.9) 1 (0.2) Zona 14 (2.7) 0 Cystite 12 (2.3) 2 (0.4) Herpès labial / oral 10 (1.9) 0 Infection des voies respiratoires 10 (1.9) 2 (0.4) Gastroentérite 9 (1.7) 4 (0.8) Rhinite 5 (1.0) 0 Prophylaxie anti-infectieuse? Heine A & al. Blood 2013:3843-44

Traitement selon l IPSS et la qualité de vie Faible asymptomatique Surveillance, IFN? SM symptomatique prurit, douleurs, thrombocytose anti-jak Ttt symptomatique, HU, IFN Intermédiaire 1 1 facteur adverse asymptomatique ± signes SG : idem Signes généraux ± SM anti-jak Anémie ASE, danazol, imides Envisager greffe ± anti-jak si sujet jeune et dépendance transfusionnelle ou facteurs prédictifs de TA : caryotype défavorable, ASXL1+ Int. 2 ou élevé greffable? oui Greffe ± anti-jak (SG, SM) 2-5 facteurs adverses souvent signes généraux non anti-jak, essai clinique

Guidelines UK à 24 semaines REILLY J & al, Brit J Haematol 2014

Ruxolitinib et PV : Essai RESPONSE Résistance ou intolérance à l Hydroxy-urée (critères ELN) Nécessité de saignées Splénomegalie* Prérandomisation (J 28 à J 1) Hct 40% 45% Randomisation 1:1 Ruxolitinib 10 mg x2/j. n = 110 BAT Crossover bras Ruxolitinib n=112 Sem. 32 Sem. 48 (critère de jugement principal) Extension Sem. 256 Sem. 256 Sem. 80 Critère de jugement principal = Maîtrise de l hématocrite et 35% réduction de la splénomégalie Contrôle de l hématocrite uniquement évalué chez les patients ne requérant pas de nouvelle saignée -selon les limites fixées par le protocole- après la randomisation. ELN=European LeukemiaNet; Hte=hématocrite *Palpable splenomegaly confirmed by MRI/CT to be 450 cm 3 in volume (ie, 2 to 3 times the upper limit of normal

RESPONSE Comparaison des 2 groupes Parameter Ruxo (n=110) BAT (n=112) Age, median (range), years 62 (34 90) 60 (33 84) Male, % 60 71 HU resistance/intolerance, % Resistance 46.4 45.5 Intolerance 53.6 54.5 JAK2 V617F mutation positive, % 94.5 95.5 History of prior thromboembolic event, % 35.5 29.5 Hct, mean (SD), %* 43.6 (2.2) 43.9 (2.2) WBC 10 9 /L, mean (SD) 17.6 (9.6) 19.0 (12.2) Platelet count 10 9 /L, mean (SD) 485 (323) 499 (319) 3 Phlebotomies in prior 24 weeks, % 30.9 42.0 Palpable spleen length, median (range), cm 7 (0 24) 7 (0 25) Spleen volume, median (range), cm 3 1195 (396 4631) 1322 (254 5147) *Following Hct control period prior to randomization. BAT included HU (n=66; 59%), IFN/pegylated IFN (n=13; 12%), anagrelide (n=8; 7%), IMIDs (n=5; 4%), pipobroman (n=2; 2%), and observation (n=17; 15%) IFN=interferon; Hct=hematocrit; HU=hydroxyurea; IMID=immunomodulatory drug; PEG=pegylated; WBC=white blood cell

Réponse à la 32 ème semaine Critère de jugement principal (Sem. 32) proportion de patients atteignant à la fois la maîtrise de l hématocrite et une réduction de la splénomégalie 35% à la sem.32 Patients, % 80 60 40 20 0 Primary Endpoint P <.0001 OR, 28.64 (95% CI, 4.50-1206) 21 1 Primary Composite Endpoint 35% Reduction in Spleen Volume Individual Components of Primary Endpoint Hematocrit Control Rux 91% des patients répondeurs confirment leur réponse à la semaine 48 38 1 60 20 BAT

Amélioration MPN-10 et groupes de symptômes Patients du bras Ruxolitinib ont + souvent une amélioration 50% des symptômes, globalement (MPN-10)ainsi que par regroupement des signes cytokiniques, prolifératifs et liés à la splénomégalie. Proportion de Patients ayant une amélioration 50% de leur Symptom Score MPN-10 à la semaine 32 Patients, % 70 60 50 40 30 20 10 48,6 4,9 63,5 36,6 11,3 12,5 61,9 16,9 Rux BAT 0 MPN-SAF MPN-10 Total Total Symptom Score Cytokine Hyperviscosity Hyperviscosité Splenomegaly Splénomegalie Symptom Cluster Symptom Cluster Symptom Cluster Symptom Cluster

Amélioration par symptôme 40 Median Percentage Changes From Baseline at Week 32 in Individual MPN-SAF Symptom Scores Median Change From Baseline, % 20 0 20-20 40-40 60-60 80-80 100-100 120-120 4.4 3,9 100.0 99.5 2.1 0,0 94.9 93.9 7,9 80.2 1,4 5,0 65.9 64.1 0,4 61.1 11,1 16,7 10,9 15,7 17,2 0,0 4.2 37.1 44.0 41.8 51.5 49.6 Rux BAT Improvement

Ruxolitinib dans la TE VERSTOVSEK S et al. ASH 2014 #1847 39 patients intolérants ou réfractaires à l HU 35 avec plaquettes > 600 x10 9 /L 4 avec plaquettes > 400 <600 Médiane de suivi depuis le diagnostic 88 mois 4 patients avec splénomégalie Ruxolitinib 25mg x 2/j., durée médiane 48 mois Appréciation de la réponse Numération plaquettaire et leucocytaire Réduction de la splénomégalie Amélioration des symptômes Recensement des effets secondaires

TE Réponse au Ruxolitinib VERSTOVSEK S et al. ASH 2014 #1847

TE Réponse au Ruxolitinib VERSTOVSEK S et al. ASH 2014 #1847 * Patients présentant au moins 1 symptôme * Proportion de patients ayant une amélioration 50% de leur TSS

Ruxolitinib dans la TE VERSTOVSEK S et al. ASH 2014 #1847 Effets secondaires «classiques» Céphalées, vertiges Prise de poids Troubles digestifs (diarrhées) Infections chez 2/3 des patients, 2 cas avec grade 3

Cytoplasme Noyau Prolifération mtor Survie différenciation Réplication, survie différenciation

Avenir : traitements combinés

Traitements expérimentaux MF (phases 1&2) Hypométhylants Inhibiteurs d Histone-déacétylases (idhac) Inhibiteurs de télomérase Inhibiteurs de AKT/PI3K Hedgehog inhibitors Inhibiteurs de mtor Inhibiteurs de BCL2 & BCLX Inhibiteurs de HSP90 Anti-fibrosants Azacytidine Décitabine Panobinostat Givinostat Imetelstat BKM-120, MK-2206 IPI-926, LDE-225, PF-0449913 Everolimus Obatoclax mesylate, ABT-737 PU-H71, AUY-922 PRM-151, GC-1008, GS-6624

PV résistance ou intolérance à l HU (ELN) Barbui T. JCO, 2011 1. Nécessité de saignées pour maintenir l Hte <45% après 3 mois HU 2g/j OU 2. Myéloprolifération incontrôlée : Plaquettes > 400 x10 9 /L et leucocytes < 10 x10 9 /L après 3 mois HU 2g/j. OU 3. Splénomégalie > 10cm non réduite de 50% ou persistance des symptômes liés à la splénomégalie après 3 mois HU 2g/j. OU 4. PNN < 1.0 x10 9 /L ou plaquettes < 100 x10 9 /L ou Hb <10 g/dl à la posologie minimale requise pour obtenir une réponse complète ou partielle OU 5. Ulcères de jambe, ou autre toxicité non hématologique : manifestations cutanéomuqueuses, troubles gastro-intestinaux, fièvre en rapport avec la prise d HU RC = Hte < 45% sans saignées, GB <10 et plaquettes <400.10 9, absence de signes cliniques RP = Hte <45% sans saignées mais persistance d un ou plusieurs les autres critères

TE résistance ou intolérance à l HU (ELN) Barbui T. JCO, 2011 1. Plaquettes > 600x10 9 /L après 3 mois HU 2g/j. ( 2,5g/j. si + 80kg) OU 2. Plaquettes > 400x10 9 /L et leucocytes < 2,5x10 9 /L quelque soit la dose OU 3. Plaquettes > 400x10 9 /L et Hémoglobine < 10g/dL quelque soit la dose OU 4. Ulcères de jambe ou manifestations cutanéomuqueuses inacceptables OU 5. Fièvre en rapport avec la prise d Hydroxy-urée