SECTEUR DES PROCEDES INDUSTRIELS Ce secteur couvre les émissions liées à la décarbonatation, aux procédés industriels de la sidérurgie et de la chimie ainsi qu aux usages non énergétiques de produits : - Industrie minérale [sont considérées la production de clinker, la production et autoproduction de chaux ainsi que la production de tuiles et briques. Les émissions liées à la production de verre ont été négligées, faute d accès aux données d activité], - Industrie chimique [aucun procédé émetteur de GES direct n a été recensé], - Industrie des métaux ferreux et non ferreux, - Usages non énergétiques de produits [pris en compte conformément aux lignes directrices 2006 du GIEC], - Production et usages de gaz fluorés [aucun source d émission de NF 3 n a été identifiée au Maroc. Les émissions de SF 6 ont été négligées faute de données], - Autres industries (dont papier et agroalimentaire). Toutes les émissions ayant lieu sur le territoire marocain sont comptabilisées, y.c. celles induites par la mise en œuvre des matières premières importées. Les émissions incluent les émissions de CO 2, de CH 4, de N 2 O, d oxydes d azote (NOx), de gaz fluorés (HFC, PFC, SF 6 et NF 3 ) de monoxyde de carbone (CO) et de Composés Organiques Volatils Non- Méthaniques (COVNM). Elles comprennent également les émissions de dioxyde de soufre (SO 2 ). Secteur PIUP (Gg ou kt) 2010 2014 CO 2 6 016,5 5 816,2 CH 4 NA, NO NA, NO N 2 O NA, NO, NE NA, NO, NE Gaz fluorés (exprimés en CO 2 e) 9,1 37,6 Total en CO 2 e 6 025,6 5 853,8 NOx 0,3 0,3 CO 2,8 2,8 COVNM 76,4 60,6 SO 2 38,3 38,3 Tableau 1 : Emissions de GES du secteur des procédés industriels au Maroc (2010 et 2014) ANALYSE PAR TYPE DE GAZ Le secteur des procédés industriels a émis 6 025,6 Gg CO 2 e en 2010 et 5 853,8 Gg CO 2 e en 2014, soit une baisse de 27% entre les deux années. Cette évolution est dominée par l évolution de la production du ciment. Les émissions totales du secteur des procédés industriels sont en presque totalité du CO 2 (> 99%). Les émissions de HFC n ont représenté que 0,2% et 0,6% des émissions du secteur en 2010 et 2014 respectivement mais elles ont été multipliées par 4 sur la période.
0,2% CO2 HFC 99,8% Figure 1 : Répartition des GES direct du secteur procédés industriels par type de gaz (ex. 2010) ANALYSE PAR SOURCE D EMISSION En tenant compte de toutes les sources émettrices du secteur des procédés industriels, ce sont les industries minérales qui dominent très largement le bilan des émissions avec plus de 91% des émissions exprimées en CO 2 e. Le secteur de la production de ciment représente plus de 88% des émissions liées aux procédés industriels à lui seul. Viennent ensuite l industrie des métaux avec environ 4% des émissions, les usages non énergétiques de produits (paraffine, huiles et solvants) et les gaz fluorés. 4,3% 3,6% 0,2% 91,9% Figure 2 : Répartition des GES direct imputables aux procédés industriels par secteur émetteur (2010)
4,5% 3,6% 0,6% 91,6% Figure 3 : Répartition des GES direct imputables aux procédés industriels par secteur émetteur (2014) Les émissions par secteur (en Gg CO 2 e), pour les années 2010 et 2014 sont représentées sur la figure ci-dessous : 6 200,0 6 000,0 5 800,0 5 600,0 5 400,0 5 200,0 5 000,0 2010 2014 Figure 4 : Emissions de GES direct imputables aux procédés industriels par secteur (2010 et 2014) DIFFERENCES AVEC L INVENTAIRE PRECEDENT Les méthodes mises en œuvre sont cohérentes avec les lignes directrices du GIEC 2006 : les approches mises en œuvre sont des méthodes de niveau 1 basées pour l essentiel sur les statistiques nationales de production fournies par le MCINET et des facteurs d émission (FE) par défaut du GIEC. Certaines hypothèses ont été vérifiées avec les fédérations d industriels afin d identifier les procédés mis en œuvre. Ainsi, les principales évolutions sont : - Pour la production de ciment, le calcul des émissions se fait sur la production nationale de clinker. Les contenus en clinker des ciments ont été vérifiés auprès de l Association des Producteurs de Ciment, l APC. Ce contenu, beaucoup plus faible que les valeurs par défaut du GIEC, entraine une baisse des émissions de CO 2 induites par rapport aux versions antérieures de l inventaire (cf. paragraphe sur les améliorations prévues). - Les émissions de CO 2 liées à la production de verre n ont pas été estimées (NE) dans cet inventaire, faute de données de production. - Les émissions de CO 2 liées à la production de tuiles et briques ont été estimées sur la base d hypothèses qui seront à confirmer.
- Les émissions de CO 2 liées à la production d acier ont également été revues à la baisse, seule la filière électrique étant présente au Maroc. - Les émissions liées aux usages non énergétiques de produits ont été ajoutées conformément aux lignes directrices du GIEC 2006 ainsi que les émissions de HFC qui n étaient pas estimées dans les inventaires précédents. AMELIORATIONS PREVUES Industries minérales (2A) Pour l ensemble des secteurs, l amélioration des estimations des émissions de CO 2 passe par une connaissance plus fine des matières premières mises en œuvre dans les différents procédés. Production de ciment (2A1) Etant donné l importance du secteur en termes d émissions de GES, il est fortement recommandé de passer à des niveaux de méthode 2 ou 3 afin d affiner les estimations. Pour ce faire, un travail avec l association professionnelle des cimenteries (APC) permettrait de vérifier : - La teneur en clinker des différents ciments produits : les teneurs de 65% des ciments CPJ 45 et 35 semblent faibles ; - Les quantités de clinker produites au niveau de chaque site de production au Maroc ; - Les quantités des différents carbonates mis en œuvre afin de tendre vers des niveaux de méthode plus élevés. Ce travail peut demander le développement de questionnaires permettant de collecter les informations nécessaires au niveau de chaque site. Afin d éviter les problèmes de confidentialité, la collecte pourrait être organisée, si nécessaire, par l APC ou le MCIEN qui consolideraient les informations au niveau national afin de compiler l inventaire des émissions de GES. Production de chaux (2A2) La méthode pourrait être améliorée dans un premier temps en définissant les différents types de chaux produits au Maroc afin d affiner le facteur d émission national recalculé. Dans un second temps, un travail avec la fédération et/ou les sites sur les matières premières consommées permettrait d affiner les estimations. Production de chaux Ecumes de sucrerie (2A2-autoproducteurs) Le calcul des émissions est actuellement basé sur des hypothèses provenant de l inventaire français des émissions de GES. Il est donc recommandé de se rapprocher des industriels (ex. COSUMAR) afin de valider les étapes de calcul, notamment en ce qui concerne les intrants au précédé. Production de verre Les quantités de verre produit doivent être déterminées afin d estimer les émissions de CO 2 correspondantes. L amélioration de la méthodologie pourra également passer par la prise en compte d un taux de calcin national, l usage de calcin n étant pas émissif. Dans un second temps, l amélioration méthodologique passera par le développement de questionnaires permettant de collecter les informations nécessaires au niveau de chaque site. Afin d éviter les problèmes de confidentialités, la collecte pourrait être organisée, si nécessaire, par la
fédération ou le MCIEN qui consolideraient les informations au niveau national afin de compiler l inventaire des émissions de GES. Production de céramiques, tuiles et briques Ces productions doivent être estimées ainsi que la teneur en C des matières premières consommées afin d estimer les émissions de CO 2 induites. Ceci pourrait être basé sur des enquêtes par région afin d en déduire les spécificités, notamment en ce qui concerne la composition des argiles utilisés. Utilisation de soude La connaissance des usages potentiels et des produits consommés est à affiner pour vérifier s il existe ou non des émissions. Industrie chimique (2B) Il est indispensable de vérifier auprès de la fédération ou des industriels, les procédés mis en œuvre qui influent grandement sur les émissions. Ainsi, pour la production de soude, secteur prioritaire pour la chimie, des données par site de production permettraient d affiner les émissions de CO 2 en développant un facteur d émission national. Industrie des métaux ferreux et non ferreux (2C) Il est indispensable de vérifier auprès de la fédération ou des industriels, les procédés mis en œuvre qui influent grandement sur les émissions. Un travail avec les industriels (FIMME) des trois secteurs permettraient d affiner grandement les émissions liées aux productions de métaux ferreux et non ferreux. Gaz fluorés (2F à 2G) Les améliorations pour ce secteur consisteront à répartir les consommations de fluides par soussecteur d activité (mousses, extincteurs, aérosols, solvants, etc.) et à compléter, le cas échéant, les activités non estimées. Pour ce faire, il sera nécessaire de créer un réseau capable d identifier clairement les marchés spécifiques au Maroc.