MISE EN PLACE D UN DISPOSITIF FINANCIER RELAIS DESTINE A REDUIRE LES DELAIS DE PAIEMENT POUR LES PROFESSIONNELS DE L AGRICULTURE ET DE LA PECHE DANS LE CADRE DE LA RESTAURATION SCOLAIRE. Comité Régional de l alimentation du jeudi 28 mai 2015 1
2 Introduction La genèse de l étude Phase 1 - Diagnostic: offre/demande Phase 2 - La concertation Phase 3 - Les préconisations Conclusion et perspectives
3 La genèse de l étude *12è congrès des élus départementaux et régionaux sur la santé et l alimentation; *Des chiffres inquiétants en Guadeloupe : *1 enfant sur 10 est obèse, *1 enfant sur 4 est en surpoids *conséquences graves sur la santé de la population: diabète, hypertension artérielle, accidents cardiovasculaires
4 Un postulat de départ : * Les élus souhaitent favoriser le développement de l approvisionnement des cantines scolaires en produits locaux, et ainsi proposer aux enfants et adolescents de l archipel une alimentation saine et équilibrée; *Les professionnels de l agriculture et de la pêche ont retenu le principe de proposer davantage de produits locaux à la restauration scolaire; * Les professionnels requièrent de bénéficier d un dispositif financier qui permettrait de réduire les délais de paiement des collectivités jugés trop longs et préjudiciables à leur trésorerie.
5 Etude sur la faisabilité d un «mécanisme financierrelais» pour réduire ces délais de paiement * Etude confiée au cabinet Blézat Consulting pour : *Déterminer le potentiel de l offre et de la demande en produits locaux sur le marché de la RHD scolaire; *Etudier la faisabilité d un «mécanisme financier relais» pour réduire les délais de paiement évoqués par les producteurs.
6 L étude est organisée en Trois phases *Phase 1- le diagnostic offre/demande *Phase 2- la concertation *Phase 3- les préconisations
7 Quelques éléments de cadrage *les effectifs scolaires sont concentrés au cœur de l île en corrélation avec la répartition géographique de la population, *Ce qui laisse supposer à priori une demande plus importante de restauration scolaire dans les zones les plus peuplées. *92 000 élèves de la maternelle au lycée;(réf: chiffres 2012-2013) - 49 202 en maternelle et en primaire, - 42 718 dans les collèges et lycées
8 * part des demi pensionnaires: - 70 à 80% en maternelle et en primaire, - 40 à 60% dans les collèges et lycées Entre 51 000 et 65 000 repas sont servis par jour dans les restaurants scolaires(hors services du soir pour les pensionnaires) De 6,2 à 7,8 millions de repas sont servis chaque année dans les restaurants scolaires de Guadeloupe hors repas du mercredi et repas du soir servis aux pensionnaires. La majorité des repas est servie dans les écoles maternelles et primaires car dès le collège les habitudes alimentaires évoluent et les élèves privilégient la restauration rapide(snacking) en dehors des établissements.
9 L organisation du marché de la restauration collective scolaire: Deux types d acteurs produisent la moitié des repas servis: *Les cuisines centrales des principales cuisines de Guadeloupe; *Les sociétés de restauration collective,
10 L estimation de la part des produits locaux consommés en restauration scolaire Pour une Fréquence de service pour 20 repas, les principaux produits utilisés: -crudités 65%; -accompagnement hors pâte et pomme de terre 80%; - pomme de terre 13%.
11 L estimation de la part des produits locaux consommés en restauration scolaire: Les familles de produits analysées * les légumes; * Les fruits; * La viande: bœuf, porc, volaille, agneau * Le poisson
12 La part de l offre de produits locaux consommés en restauration scolaire *10 à 40% de fruits frais et qui nécessitent peu de transformation; *15 à 30% de légumes pour les crudités( salade, tomate, concombre et autres) et des légumes spécifiques à la région( igname, madère, etc,,,,); *0 à 10% de viande; *0 à 1% de poisson.
13 La volonté de consommer local gênée par des freins divers Les principaux freins évoqués : 1-Un marché qui nécessite une organisation collective -Un manque de structuration de l offre : si les volumes produits localement sont globalement suffisants pour couvrir les besoins de la RHD scolaire en produits locaux, les acteurs de la demande notent une incapacité ponctuelle à réunir des volumes suffisants, notamment pour les plus gros établissements qui fonctionnent en appels d offre;
14 La volonté de consommer local gênée par des freins divers -Des problèmes d organisation logistique : des fréquences, des horaires et des délais de livraisons, additionnés à une atomisation du marché, notamment pour les écoles, qui nécessitent une organisation logistique rodée, qui n est pas à la portée des producteurs individuels; Des freins administratifs et juridiques : incapacité des producteurs à répondre aux appels d offre.
15 La volonté de consommer local gênée par des freins divers 2-Un manque d éducation culinaire : -les élèves préfèrent les produits transformés voir importés; -un important travail pédagogique à faire (éducation, sensibilisation, formation,);
16 La volonté de consommer local gênée par des freins divers 3-Un manque de compétitivité des produits locaux, parfois plus chers que les produits importés et les budgets des collectivités en baisse. 4-Produits transformés : une inadéquation de l offre et de la demande: Pas ou peu de produits transformés ou conditionnés localement, faute d outils, ou alors à des prix rédhibitoires. Exemple du poisson, qui ne peut se trouver localement découpé et surgelé
17 La volonté de consommer local gênée par des freins divers 5-La fiabilité des fournisseurs ponctuellement remise en cause: -Des problèmes d approvisionnement liés aux intempéries, - Une gestion des commandes difficile sur l année du fait de la saisonnalité des productions (banane jaune, ignames, papaye, cristophine), 6- Le délai de paiement des collectivités qui affecte la trésorerie des fournisseurs.
18 Phase 2- la concertation *Afin de construire une stratégie pertinente et efficace d approvisionnement des cantines en produits locaux, il est apparu essentiel que l ensemble des acteurs partagent et objectivent les freins à lever. *Deux ateliers réunissant les acteurs concernés ont été organisés.
19 La concertation Objectifs du premier groupe de travail *Identifier et d objectiver l ensemble des freins à l approvisionnement de la RHD scolaire en produits locaux, *Identifier les leviers d action envisageables ou les «bonnes pratiques» à diffuser, *Cibler les acteurs susceptibles d agir pour faire évoluer la situation.
20 Objectif du deuxième atelier de travail *Approfondir les réflexions issues du groupe précédent. *Réfléchir sur les objectifs à se fixer et les modalités de mise en œuvre : Qui? Comment? Quels délais?... *Les participants ont contribué de façon participative à l élaboration de «fiches actions».
21 METHODOLOGIE PROPOSEE *Les participants s expriment librement sur les freins qu ils identifient à chaque étape de la chaine d approvisionnement de la RHD scolaire : de la production, jusqu au paiement de la facture. *La présence d acteurs de l offre et de la demande, ayant tous une réelle expérience du marché de la RHD collective, a permis de confronter les points de vue et d objectiver les causes des freins identifiés. *A l issue du groupe de travail, les acteurs présents ont donc identifiés les freins et les pistes d actions.
22 FREINS ET PISTES D ACTION IDENTIFIES Etape / Thématique Freins Pistes d actions envisageables Soutien politique Produits locaux Manque de volonté politique de soutenir ou de faciliter la tâche aux acteurs économiques locaux sur le marché de la RHD scolaire. Manque de compétitivité des prix produits locaux par rapport aux produits importés Non prise en compte (méconnaissance) des contraintes techniques et humaines de la RHD scolaire Inadéquation de l offre et de la demande Sensibiliser les élus Révision du POSEI (en cours) Formaliser et diffuser auprès des fournisseurs locaux, les contraintes et les demandes spécifiques de la RHD scolaire
23 Logistique Pas de frein identifié par les participants S appuyer sur les acteurs existants et capables de répondre à la demande : Organisations de producteurs Gestion administrative des fournisseurs Manque d expérience des fournisseurs, méconnaissance des règles sur les marchés publics Perte de marchés potentiels Former les fournisseurs sur les contraintes administratives des marchés publics Marchés publics Les gestionnaires et les cuisiniers connaissent mal les produits et des producteurs locaux (offre disponible, acteurs existants, spécificités, saisonnalité ) Les cahiers des charges et les lots sont mal conçus et empêchent parfois les fournisseurs locaux d y répondre Créer une plateforme «dématérialisée» (un «catalogue» des produits et fournisseurs locaux) pour centraliser et diffuser l information à l ensemble des restaurants scolaires : fournisseurs, produits et services proposés, saisonnalité
Cuisine et nutrition Délais de paiement 24 Non prise en compte des goûts et des habitudes de consommation des enfants Gaspillage, rejets Non application de la loi (intérêts moratoires), par méconnaissance et surtout par peur d être «blacklisté» (fournisseurs) par les collectivités Développer des recettes adaptées qui tiennent compte des besoins nutritionnels des enfants, mais aussi de leurs goûts Perfectionner les cuisiniers pour encourager l utilisation de produits locaux et promouvoir «l excellence des produits locaux» Informer / sensibiliser les enfants, leurs parents et leurs enseignants sur les enjeux d une bonne alimentation et sur les intérêts de consommer des produits locaux Exposition, évènementiel, repas test Communiquer auprès des fournisseurs sur leurs droits Réfléchir à un dispositif relais sur le modèle de ce qui existe pour d autres secteurs (bâtiments) Sensibiliser les élus
25 La nécessité d une approche transversale * La pluralité des freins à l approvisionnement local implique une approche transversale de la problématique. * Augmenter la consommation de produits locaux dans les cantines scolaires exige de travailler de manière concomitante sur l ensemble des freins identifiés. * La stratégie régionale qui vise à augmenter la consommation de produits locaux dans la restauration collective scolaire, s appuie sur six objectifs intermédiaires principaux :
La nécessité d une approche transversale 1. Améliorer la visibilité de l offre locale 2. Sensibiliser et former les acheteurs 6. Sensibiliser et impliquer les élus Augmenter la consommation de produits locaux dans la restauration collective scolaire 3. Sensibiliser et former les cuisiniers 5. Faciliter le paiement rapide des fournisseurs locaux 4. Renforcer l éducation alimentaire des plus jeunes 26
Les préconisations -La stratégie retenue Augmenter la consommation de produits locaux dans la restauration collective scolaire Assurer le suivi de projet 1. Améliorer la visibilité de l offre locale 2. Sensibiliser et former les acheteurs 3. Sensibiliser et former les cuisiniers 4. Renforcer l éducation alimentaire 5. Faciliter le paiement rapide des fournisseurs locaux Créer un «noyau dur» de travail Animer et suivre la mise en œuvre de la stratégie Elaborer une «Plateforme dématérialisée» des produits et fournisseurs locaux à destination des acheteurs et des cuisiniers de la RHD collective Accompagner les acheteurs dans l élaboration de leurs cahiers des charges et l allotissement Développer un module de «perfectionnement» des cuisiniers à l utilisation et à la valorisation des produits locaux Organiser une campagne de valorisation des produits et des fournisseurs locaux dans les écoles Proposer des solutions concrètes pour réduire les délais de paiement 6. Sensibiliser et impliquer les élus Organiser des rencontres entre le noyau dur et les élus 27
28 Exemple de fiche d action Fiche n 1 : Gouvernance Créer un «noyau dur» de travail Contexte / Enjeu : La problématique d approvisionnement des cantines en produits locaux n est pas nouvelle, en témoignent les nombreuses études et réflexions menées en Guadeloupe depuis de nombreuses années. Les acteurs de la filière souhaitent désormais entrer dans une phase plus opérationnelle et envisagent pour cela de constituer un «noyau dur» de travail, afin d impulser une véritable dynamique sur le territoire. Ce «noyau dur» aurait comme principales missions de : Décliner et suivre la mise en œuvre d une véritable stratégie opérationnelle d approvisionnement de la RHD locale ; Sensibiliser les élus locaux en faisant remonter les problématiques rencontrées à partir d expériences concrètes; Diffuser l information à l ensemble des acteurs concernés. Objectifs : Assurer la continuité de la démarche impulsée par la Région Guadeloupe dans le cadre de l étude. Concrétiser les réflexions menées dans le cadre de l étude. Descriptif : Important : Par souci d équité, de neutralité et de pérennité de la démarche, la Région souhaite rester en charge de l animation du «noyau dur». Définir les modes de gouvernance du «noyau dur» Informer l ensemble des acteurs concernés Fixer les échéances de rencontres et l objet des prochaines rencontres Cibles / Bénéficiaires : Ensemble des acteurs publics et privés concernés (offre et demande). Partenaires de la mise en œuvre : Région Guadeloupe - Animation Acteurs publics et privés «volontaires» Moyens à mettre en œuvre : Surtout du temps humain (Région et membres du noyau dur)! Mise à disposition de locaux pour les réunions Financeurs potentiels : Pas de besoins spécifiques Échéances : Fin juin 2014
CONCLUSION *La collectivité régionale a lancé l étude sur la restauration scolaire en Guadeloupe en décembre 2012. *La loi n 2014-1170 du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, dans son titre III, article 17 prévoit de réorienter le programme national de l'alimentation autour de la justice sociale, de l'éducation alimentaire, de la jeunesse et de l'ancrage territorial (article 17). *Plus récemment, les termes de la lettre du 2 décembre 2014, adressée aux présidents des régions de France, le ministre de l agriculture, de l agroalimentaire et de la forêt, viennent confortés les résultats de l étude initiée par la collectivité régionale. *La collectivité Régionale entend donc profiter de ce regard nouveau, de cet intérêt économique particulier reconnu et plébiscité par les plus hautes instances des produits locaux dans la restauration collective pour concrétiser le plan d actions issu de l étude. 29
Nous vous remercions de votre attention Comité Régional de l'alimentation du jeudi 28 mai 2015 30