SISTIAGA À BAYONNE DU JOUR DE LA NUIT SISTIAGA BAIONAN



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Direction de la communication Tél. : 05 59 46 60 40 Courriel : communication@bayonne.fr Le 17 avril 2015 DOSSIER DE PRESSE SISTIAGA À BAYONNE DU JOUR DE LA NUIT SISTIAGA BAIONAN EGUNA GAUA du 17 avril au 30 mai 2015 au Didam - 6, quai de Lesseps

L exposition Sistiaga, inaugurée aujourd hui vendredi 17 avril, marque le lancement officiel du Didam, le nouveau lieu d expositions temporaires investi par la Ville de Bayonne et l Agglomération Côte Basque-Adour. Le Didam accueille jusqu au 30 mai prochain la présentation inédite en Pays Basque Nord des grands formats du peintre et cinéaste internationalement reconnu. Natif de Donostia-Saint-Sébastien, José Antonio Sistiaga est l un des rares représentants encore en vie du groupe GAUR, avant-garde artistique des années 60 en Pays Basque (Oteiza, Chillida, Basterretxea). Actuellement convoité par Beaubourg, Sistiaga, 84 ans, est un adepte de l art direct, spontané. Il réalise des œuvres peintes, des films documentaires et des créations plastiques à partir de ses propres pellicules de films qu il repeint. A l initiative de l association Ezkandrai, cette exposition est présentée dans le cadre du Festival des Ethiopiques. Jean-François Larralde, historien d art, en est le commissaire et propose pendant toute la durée de l exposition des rencontres, des visites commentées et des projections de documentaires consacrés à l artiste. L organisation de portes ouvertes le samedi 18 et le dimanche 19 avril permettra de découvrir à la fois l histoire de l édifice du Didam et l exposition Sistiaga. L expo bénéficiera également d un temps exceptionnel d ouverture lors du weekend du Parcours d Artistes week-end du Parcours d Artistes et de la Nuit des Musées 2015, en mai prochain. «Sistiaga Baionan Eguna Gaua» «Sistiaga à Bayonne Du Jour De La Nuit» Du 17 avril au 30 mai, au Didam 6, quai de Lesseps du lundi au samedi de 13h à 19h, jours fériés inclus. Portes-ouvertes du Didam samedi 18 et dimanche 19 avril > visite libre du bâtiment : samedi 18 et dimanche 19 avril de 11h à 19h. > visites commentées : samedi 18 avril De l Inscription Maritime au Didam : lecture patrimoniale. à 15h, 16h et 17h par le service Ville d Art et d Histoire. Découverte de l exposition Sistiaga à 15h30, 16h30 et 17h30 par Jean-François Larralde, commissaire de l exposition. dimanche 19 avril, De l Inscription Maritime au Didam : lecture patrimoniale. à 15h, 16h et 17h par le service Ville d Art et d Histoire. Entrée libre. Renseignements : 05 59 46 61 59.

1. Autour de l exposition Sistiaga à Bayonne Pour en savoir plus sur l œuvre de Jose Antonio Sistiaga, plusieurs rencontres sont proposées pendant toute la durée de l exposition : vendredi 24/04, à partir de 20h30 Ethiopiques : Leku batetik bestera d un lieu à l autre Concerts en binômes : le public se déplace pour assister à deux concerts dans la soirée dans deux lieux différents. Au Didam : Urbaila Concert : «Arbrassons» Jose Le Piez et Patricia Chatelain, et Beñat Achiary, chant. Réservation : Ezkandrai 06 33 72 55 53-5 pour deux concerts successifs. samedi 25/04, à 17h. Ethiopiques : projection du film de Josu Venero «En un paísaje imaginado». L Autre Cinéma, entrée payante. mercredi 6/05, à 17h30. Conférence-visite «Sistiaga. L avant-garde artistique basque des années 60», par Jean-François Larralde, commissaire de l exposition. Didam, entrée libre. vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 mai Parcours d Artistes et Nuit des Musées - vendredi, samedi et dimanche inclus : ouverture de l exposition de 13h-19h. - samedi 16 mai, à 16h: débat autour de l œuvre du peintre et cinéaste José Antonio Sistiaga, par Jean-Michel Bouhours, Conservateur du Musée National d Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Francisco Javier San Martín, Professeur d histoire de l art, Université du Pays Basque à Bilbao et Jean-François Larralde, commissaire de l exposition. Entrée libre. - dimanche 17 mai à 16h : ciné-débat en présence de l'artiste avec projection du film En un paisaje imaginado du réalisateur de Bilbao Josu Venero sur la vie et l'œuvre du peintre et cinéaste Sistiaga suivie d'une conférence-visite de l'exposition Sistiaga au Didam par Jean-François Larralde. Entrée libre. mercredi 27 mai, à 16h. Avant-clôture de l exposition : projection du film «Sistiaga, une histoire basque», de Manuel Sorto, suivi d une conférence-visite de l'exposition Sistiaga au DIDAM par Jean- François Larralde. Entrée libre.

2- José Antonio Sistiaga Sistiaga, dont l exposition «Du jour De la nuit Eguna gaua» crée l événement en lançant le Didam du 17 avril au 30 mai prochains, est l un des artistes contemporains basques les plus originaux de sa génération, membre de l'avant-garde artistique basque des années 1960, représentée par le groupe GAUR. L artiste est aussi énigmatique que son œuvre. À la fois peintre et cinéaste, Sistiaga est adepte d un art direct, spontané. Il compose sur le moment sans préoccupation sur le produit fini. Autodidacte, il pense que l art s apprend dans les musées plutôt qu avec des professeurs. C est au musée de Donostia-Saint-Sébastien qu il a appris la peinture dès l âge de 15 ans, en reproduisant des œuvres de maîtres. A 23 ans, lorsqu il s est installé à Paris il s est inscrit aux Beaux-Arts. Interdisciplinaire (peinture, dessins, films, caissons lumineux), son œuvre rend compte de la richesse et de l'interdépendance des medium dans la quête permanente d un dépassement de la condition de la peinture. Sistiaga est un peintre fondamentalement abstrait, même si à la faveur du thème du nu, il va démontrer au cours des années 70 et 80, ses qualités inouïes de dessinateurs d après modèle. Datée de 1954, son œuvre, «Paisaje vizcaino», illustre la découverte de la peinture du russe Vassili Kandinsky, père de l abstraction, qui inspira à Sistiaga le chemin dont il ne se détournera plus d un art «non objectif». Installé à Paris au milieu des années 50, Sistiaga se retrouve dans le contexte de l abstraction picturale et plus particulièrement de l abstraction lyrique, où le geste pénètre et détermine la composition, puis de ce que génériquement on a appelé l art informel, courant contemporain qui s affirmait comme le dépassement radical du cubisme et du surréalisme. Sa rencontre à Paris avec un artiste andalou Manuel Duque, va sensibiliser Sistiaga aux peintres «nuagistes», dont les figures tutélaires que sont Wols et Fautrier ont largement influencé ses premiers travaux («Dessins noirs»). Sistiaga traduit ses sentiments et impressions dans une peinture abstraite, gestuelle, réalisée dans l'instant par un emploi expressif de la matière picturale, qui aborde les thèmes du cosmos, des quatre saisons. Les œuvres fixes sur lesquelles sont disséminées éclaboussures, giclures, gouttes, savent capter le regard des spectateurs. Plusieurs grands formats illustrent un dépassement des catégories et des dichotomies entre cinéma et peinture. José Antonio Sistiaga a cherché pour sa peinture à repousser les limites de la perception humaine : vision de nuit, vitesse et rythmes, images subliminales. Il considère que la peinture est un processus «biologique vécu poétiquement». L'artiste s'est intéressé aussi au cinéma d'une façon singulière. Dans l histoire du cinéma abstrait, l auteur du film sans caméra le plus long jamais réalisé Ere Erera baleibu (1968-70) est considéré comme une figure prométhéenne. Conçus dans l exacte continuité de son travail pictural, ses films ont demandé à leur auteur souvent plusieurs années d un travail précis et méticuleux. Dans la lignée de Norman MacLaren et de Len Lye, les «inventeurs» du «film direct», c est-à-dire dire du film peint, dessiné ou gratté à même la bande de celluloïd, José Antonio

Sistiaga a tenté de s approcher le plus possible pour chaque image de ses films (24 images par seconde de projection) des conditions de ses tableaux. D où le recours au format 70 mm 15 perforations, le format de l IMAX, dix fois plus grand que l image 35 mm réservée d habitude aux péplums, aux kinopanoramas et aux salles géodésiques. Le «film direct» produit une vitesse visuelle inédite ne répondant qu aux effets du hasard, les effets de masse d agglutinements ou d éparpillements de particules libres dans l espace, les gerbes explosives de l art pyrotechnique et les images subliminales, démarche correspondant parfaitement à la démarche picturale engagée par le peintre Sistiaga. Ses paysages ne sont pas ceux de l observation immédiate, de ce qui est phénoménologiquement accessible. Le champ de sa vision personnelle est celui d un monde hors des limites du visible, infiniment petit, le monde de la matière, des quarks ou infiniment grand (les novae, les trous noirs...).

3- «Biak bat» Par Jean-François Larralde, commissaire de l exposition «Sistiaga Baionan Eguna Gaua», 2015. «De ses débuts proches de la figuration, puis passant par des phases d exploration passionnée des univers pictural et, à partir de 1968, cinématographique, jusqu à la mise au point d un langage où les traits, les plans et les points sont improvisés et les couleurs s épanchent librement en suivant des schémas graphiques et réticulaires, le parcours de Sistiaga est à la fois original et cohérent. Sachant avec quelle constante angoisse et quelles exigences intellectuelles l artiste s est aventuré hors des chemins battus de l art, les moyens informels qu il a développés avec une remarquable détermination constituent l un des apports fondamentaux à l art basque contemporain. Dans les années 1950 et 1960, il est apparu à Sistiaga qu il n était plus possible de représenter la réalité de manière explicite. L émotion de l artiste doit être si forte qu elle peut se communiquer directement au spectateur sans avoir l intermédiaire de l objet. Il n abolit pas pour autant les références au réel qui sont souvent soulignées par les titres. Son travail, à forte composante gestuelle, revêt parfois un aspect calligraphique par un emploi expressif de la matière picturale et un refus absolu de la figuration. Son art entretient un rapport stylistique avec la calligraphie par la pureté du caractère dénué de toute référence au réel. Si l artiste avoue son goût pour la calligraphie, il n en fait pas une fin en soi. Reconnu comme un pionnier de ce nouveau langage artistique au Pays Basque, Sistiaga nous offre des peintures spontanément exécutées, n obéissant à aucune loi préétablie et dans lesquelles la matière est appliquée à la hâte avec force giclures, dégoulinures, éclaboussures, hachures, coulures, tourbillons et taches. Sa procédure d exploration de «l accident pictural» provoque des formes et des couleurs qui deviennent alors autant de possibilités plastiques à exploiter. L artiste traduit ses sentiments, impressions, son expressivité dans une peinture qui engage à une pratique ouverte et libre de son expérience intérieure du réel. Il cherche à atteindre la polyphonie et compose un récit pictural qui ne peut que raconter la peinture. Son intention est claire : parvenir à un art qui refléterait l image poétique, voire utopique, d un monde où les choses seraient dépouillées de leur matérialité et métamorphosées en sonorités intérieures et vibrations spirituelles. De sorte qu il n y aurait plus de vérités que celles que nous découvrons au fond de nousmêmes, soutenues par le principe de la «nécessité intérieure». Sistiaga nous propose une peinture en action, en éruption, en ébullition, une peinture de corps à corps avec la matière, une peinture où les formes n ont pas de nom, à l inverse de la peinture géométrique où les éléments utilisés peuvent être toujours reconnus et désignés. Il nous montre le rythme de la vie et défend, loin de tout dogmatisme, un travail existentiel résultant d une imagination vivante, d une humanité. Sa peinture nous met aux prises avec les forces irréductibles qui sont en nous et hors de nous, le fatum et la nature. Par ses formes qui éclatent, s égarent ou se cherchent, Sistiaga compose le dynamisme et la permanence des énergies qui créent la lumière et la vie. Il n a de cesse de poursuivre sans relâche ses investigations plastiques en enrichissant une écriture cursive, disposant des signes qui se lisent comme un champ sémantique. Une maîtrise et une réflexion soustendent la composition qui fonctionne sur les mouvements et pulsions. Ses structures de signes vibrants et souples, alliés au chromatisme de sa palette, permettent à l artiste de nous introduire dans un monde invisible détenant un immense pouvoir poétique. Comme un état

émotionnel qui le force à tracer, à donner le jour à ses formes, afin de parvenir à provoquer et à transmettre une émotion similaire chez le spectateur. Sistiaga a toujours le goût de ses notations instantanées et reste préoccupé par le problème de la vitesse comme élément moteur de son travail de peintre et cinéaste. Il semble parvenu à une synthèse supérieure de son art, une union de l esprit et du cœur, un accord de la syntaxe technique et de l intuition ainsi qu à une symbiose avec la réflexion scientifique, notamment astronomique, partageant avec Vincent Van Gogh sa conception de la destinée cosmique de l homme. L art est subordonné à des lois cosmiques qui sont mises au jour par l intuition du peintre. Autant de sources qui éclairent son œuvre. Sa réussite tient à la persévérance, à la volonté, au don, non pas seulement de «savoir peindre», mais celui d une certaine vision, voire d une certaine voyance.» Plus d informations : Direction de la Communication : c.jomier@bayonne.fr - 05 59 46 63 01