DES GYNECOLOGIE LILLE



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Transcription:

DES GYNECOLOGIE LILLE 13-02 02-0909 PUBERTE NORMALE PUBERTES PRECOCES J. WEILL

PUBERTE NORMALE Puberté Edvard Munch.1863

DEFINITION : Période de transition entre l enfance et l âge adulte caractérisée par l apparition de caractères sexuels secondaires et l acquisition d une capacité reproductive. Adolescence = connotation plus psychosomatique

STADES DE TANNER

CHRONOLOGIE FILLES Age (years) Eventail de l âge d apparition des différents stades PVC = Pic de Vitesse de Croissance

PERSPECTIVE EVOLUTIONNISTE Schéma de l évolution du profil de développement des 20 premières années. Juvénile = Prépubère autonome envers les parents

EVOLUTION SECULAIRE Evolution de l âge de la Ménarche dans différents pays

GENETIQUE

ECHOGRAPHIE Image échographique d une fille prépubère de 8 ans 9 mois. L ovaire possède une morphologie polykystique (plus de six kystes d un diamètre > 4 mm). La vessie est représentée par l aire sombre au-dessus et des marqueurs sont indiqués tous les cm.

Section longitudinale de l ovaire, marquée par des astérisques.

Sections utilisées pour déterminer le volume en ml des ovaires suivant la formule v = a x b x c x 0,5 a) plans anatomiques ; b) sections transverses b et c ; c) section longitudinale a

moyenne Valeurs normales du volume ovarien (moyenne ± 2 DS)

ECHOGRAPHIE UTERINE Aspects échographiques des sections échographiques à travers l utérus marquées par des astérisques ; a) section longitudinale ; b) section transversale a Sections utilisées pour déterminer le volume utérin en ml selon la formule v = a x b x c x 0,5, ou c = c1 + c2 a) plans anatomiques b) section longitudinale c) section transverse. 1 = vessie ; 2 = vagin

DS Longueur utérine (mm) Moyenne DS Mois Ans Age Valeurs normales de la longueur utérine selon l âge

Longueur utérine (mm) DS Moyenne DS Valeurs normales du volume utérin selon l âge

MODIFICATIONS HORMONALES

MODIFICATIONS HORMONALES 1) STEROIDES SEXUELS 2) GONADOTROPHINES BASALES

FLUCTUATIONS NYCHEMERALES : FILLES Profils de l oestradiol et des gonadotrophines au début de la puberté féminine (stade 2) et leur relation avec le stade de sommeil (d après Boyar, 1976)

Stimulation par Gn RH pics filles (UI/l) Stade ; Age (a) FSH LH moyenne (extrêmes) moyenne (extrêmes) I 1-3 14 (9-26) 4 (1,8-10) I 4-9 8,3 (2,5-14) 2,7 (1,4-4,1) I 10-13 6,4 (1,4-11,5) 2,9 (1,7-5) II 11-15 6,6 (3,4-10) 5 (2,6-9,5) III-IV 13-18 7 (4,5-12) 13 (5,5-30) Menstruations 12-17 6,6 (3-13) 18 (3,5-40) Adultes. Phase folliculaire 6 (4-12) 13 (5-23) Adultes. Phase lutéale 5 (2-9) 17 (8-30)

Vitesse de croissance Pic de croissance pubertaire

CHANGEMENTS PHYSIQUES : CARACTERES NON SEXUELS CROISSANCE STATURALE :

CORPULENCE

FILLES (Greulich et Pyle) Age osseux (S2) 11 ans

IGF-I Stimulé par GH (GHD) et les hormones sexuelles (GHD + puberté précoce)

Minéralisation osseuse Filles Densité minérale osseuse (BMD) vertébrale lombaire chez des filles caucasiennes

INSULINORESISTANCE

MODIFICATIONS PSYCHOLOGIQUES (Adolescence)

a) capacités cognitives (début : 11-15 ans) - identification (personnelle et sexuelle) - introspection - système de valeurs (icônes) - autonomie - relations avec les autres (bandes ; sous-culture) - stratégies d affrontement

b) conduites à risque - impulsivité au moment des grands changements hormonaux - conduites à risques parallélisme âge début de la puberté âge 1ère cigarette

Sexualité

PUBERTES PRECOCES

DEFINITION Apparition des caractères sexuels - avant 8 ans chez la fille - avant 9 ans chez le garçon

INCIDENCE (Danemark) filles : 2 / garçons : 0,5 /

PROBLEMES (1) 1) MECANISME : a) central (puberté précoce vraie ou dépendante des gonadotrophines) b) périphérique (pseudopuberté précoce ou indépendante des gonadotrophines) 2) ETIOLOGIE : Si central : tumeur de la région hypothalamohypophysaire

3) RETENTISSEMENT : PROBLEMES (2) a) Psychologique et social : - image de soi et jugement des autres - conduites exploratoires : - rapports sexuels, substances légales et illégales b) Maturation somatique : - maturation osseuse avancée - séries historiques non traitées - perte de 20 cm chez les garçons, de 12 cm chez les filles Le retentissement psychologique et l évolutivité dictent les indications non thérapeutiques

PUBERTE CENTRALE EVOLUTIVE ETIOLOGIE FACTEURS DE RISQUE - ethnie - âge de la puberté chez la mère - retard de croissance intrautérin - adoption internationale (RR = x 10-20) - gain pondéral ou obésité précoce - foyer monoparental - perturbateurs endocriniens

PUBERTE CENTRALE EVOLUTIVE ETIOLOGIE : (IRM systématique) CAUSES - Génétiques : syndrome de Williams et Beuren unidisomie maternelle du chromosome 14 - Lésions du système nerveux central Tumorales : gliome du chiasma germinome (marqueurs des LCR) Expansives non tumorales : hamartome (rire gélastique ; crises généralisées focales) Autres : traumatismes, irradiation, post-infectieuses NB : si puberté précoce lésionnelle, le GHD est fréquent et la puberté précoce masque le retentissement du GHD sur la croissance - Exploration systématique de la GH dans les pubertés précoces d origine organique

ORIENTATION ETIOLOGIQUE - Anamnèse - Signes étiologiques : (ex : tumeur, irradiation, adoption, taches cutanées, troubles visuels - Développement échographique des 2 ovaires - FSH/LH et leur réponse au LHRH : normale ou élevée - IRM cérébrale : lésion

RMN d un hamartome hypothalamique A) coupe frontale B) coupe sagittale

EVALUER L EVOLUTIVITE (1) Critères Progression pubertaire Vitesse de croissance Age osseux/âge chronologique Prédiction de la taille finale Echographique Puberté évolutive D un stade au suivant : 3-6 mois Augmentée ( 6 cm/an) 1 an < Eventail tailles - cibles ou régressent Longueur utérine > 34 mm Echo endométriale Puberté non évolutive Stabilisation ou régression Normale/Age chronologique < 1 an = Eventail tailles - cibles Longueur utérine 34 mm

EVALUER L EVOLUTIVITE (2) CRITERE PREREQUIS LIMITATION PUBERTE Oestradiol Prélèvement matinal EVOLUTIVE NON EVOLUTIVE Limite de détection : 5 pg/ml Nl ou Nl LH basal - prélèvement matinal Variabilité selon essai - Limite de détection : 0,1UI/L - PPC si 0,3 0,4 UI/L haute spécificité faible sensibilité Pic LH - Limite de détection : 0,1 UI/L Variabilité selon essai Niveau pubertaire Niveau prépubertaire (GnRH) - Elimine PCC si pic LH Seuil pubertaire? < limite de détection 5-8 UI/L :3-8 ans 10 UI/L : <3 ans Pic LH/Pic FSH Peu validé Niveau pubertaire Niveau prépubertaire (GnRH) ppc = Puberté Précoce Centrale

PUBERTE PRECOCE CENTRALE EVOLUTIVE Traitement ANALOGUES LH RH - Fertilité à long terme? - Minéralisation osseuse

PUBERTES PRECOCES INDEPENDANTES DES GONADOTROPHINES : CRITERES Signes cliniques : Puberté hétérologue : Pilosité pubienne sans développement mammaire Puberté homologue rapide Signes étiologiques : - Echographique - Dosages biologiques LH : basal et sous GnRH

Etiologies ovariennes -Kyste fonctionnel -Syndrome de Mc Cune Albright -Tumeur de la granulose -Tumeur androgénique Signes spécifiques Aspect ovarien échographique Taches cutanées Dysplasie osseuse Mutation osmotique sous unité α de la protéine GNAS Imagerie Virilisation Traitement Ponction échoguidée Letrozole (Femara) Anastrazole (Arimidex) Chirurgie Chirurgie Etiologies surrénaliennes - Hyperplasie congénitale+++ - Tumeur : virilisante : féminisante EXOGENE Virilisation Scan (± spiralé) Virilisation ± hypercortisolisme crèmes ; contraceptifs (accidentel) Hydrocortisone Chirurgie Chirurgie Arrêt de l exposition

Kyste oestrogénique (à gauche) presque aussi volumineux que la vessie (à ponctionner)

Signes cardinaux du syndrome de Mc Cune Albright : hyperpigmentation dysplasie fibreuse de la partie supérieure du fémur du crane et de l orbite gauche

Variants bénins - «Relarche» précoce - «Pubarche» précoce - «Menarche» précoce

INCERTITUDES - Mécanismes causaux - Age seuil - Critères d évolutivité (6-8 a) - Rajout hgh - Age arrêt