République de Côte d Ivoire Programme des Nations unies Pour le Développement

Documents pareils
Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM)

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

INTÉGRATION DES SERVICES FINANCIERS DANS LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Un aperçu Général

PROJET DOUGORE 2011 SUR LA DECENTRALISATION AU TOGO

SYNTHESE DE PRESENTATION DU PPILDA

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté aux Comores

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

POLITIQUE DE COHÉSION

APPEL A COMMUNICATIONS

Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé. Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé

Le système de protection sociale en santé en RDC

Expert International en Gestion des ressources en eau Coresponsable - Maroc

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

Termes de Références pour le Recrutement de consultants- formateurs

Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo

Appel à projets Soutien à la dynamique des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE)

Plan Stratégique

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION

GOUVERNEMENT DU SENEGAL

La culture du résultat au sein des systèmes statistiques nationaux des Etats membres d AFRISTAT

BOAD en Bref. Edition 2014 BANQUE OUEST AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Une école adaptée à tous ses élèves

COOPERATION DECENTRALISEE. CESR 5 octobre 2007

7 ème Edition des Assises de la Coopération Belge au Développement

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

TITRE DU PROJET Construction d un complexe de santé pour le compte de l ONG Education Pour la Santé et la Promotion de l Emploi (EPSPE)

PROMISAM - II. Formation en Suivi /Evaluation des Plans de Sécurité Alimentaire 2009

Plan d orientations stratégiques

L Assurance agricole au Sénégal

La FAFEC «Gnèna-Yèter», la «Banque» des Femmes rurales du Nord de la Côte d Ivoire

RÉUNION DES MINISTRES DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE DES PAYS MEMBRES DU CIHEAM 9ÈME DECLARATION FINALE

Contribuer au Développement de Territoires Solidaires

REPUBLIQUE TOGOLAISE. Travail Liberate Patria MINISTERE DE L AGRICULTURE, DE L ELEVAGE ET DE LA PECHE -PNIASA - PLAN D ACTION DU VOLET NUTRITION

EVALUATION FINALE MLI/016. Programme d Appui à la Santé de Base

PLAN R E V A RETOUR VERS L AGRICULTURE

VIVA RIO HAITI (SPGEI) Système de production, de gestion et de suivi d évaluation des informations PREPARE ET PROPOSE PAR :

Notre approche de développement local

Note Simplifiée. UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

LEADER... LE PROJET DU PAYS DE SAINT-MALO : UN OBJECTIF FORT : LEADER ACCOMPAGNE : LES 4 THÉMATIQUES : POUR VOUS ACCOMPAGNER

LES UCS AU COEUR DE LA RÉFORME DU SYSTÈME DE SANTÉ

Programme statistique du Secrétariat Exécutif de la CEDEAO

République de Côte d Ivoire NOTE D INFORMATION UN INSTRUMENT PROFESSIONNEL AU CŒUR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES FILIERES DE PRODUCTION

ROYAUME DU MAROC DIRECTION DU BUDGET

Conférence régionale du Forum d Action pour la gouvernance Locale en Afrique Francophone

Vision transversale et action cohérente pour la protection de l Environnement

Position de l ASTEE sur l innovation en matière de services d eau et de déchets

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme

CONGRES INTERNATIONAL SUR L ASSURANCE ET LA RÉASSURANCE DES RISQUES AGRICOLES. Partenariat Public Privé dans l Assurance Agricole

MEMORANDUM POSITIONNEMENT DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE SENEGALAISE SUR LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE

Séminaires organisés en France Séminaires organisés au Canada Séminaires organisés au Maroc Séminaires organisés au Sénégal

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

Transfert Monétaire par téléphone mobile (programme en partenariat avec le PAM et MTN)

UNE MEILLEURE CROISSANCE, UN MEILLEUR CLIMAT

Conseil d administration Genève, mars 2000 ESP. Relations de l OIT avec les institutions de Bretton Woods BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL

CAHIER DES CHARGES DE L APPEL A PROJETS REGIONAL «INNOVATION» SESSION PLENIERE DES 19 ET 20 JUIN 2014

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST DEPARTEMENT DES ETUDES ECONOMIQUES ET DE LA MONNAIE

LES FONDS EUROPÉENS EN NORD-PAS DE CALAIS

Analyse des Performances Sociales de CREDI - Togo Centre de Recherche-action pour l Environnement et le Développement Intégré

La gouvernance foncière Agissons pour sa mise en œuvre!

2010 Resident Coordinator Annual Report Togo

Recrutement d un consultant. Appui à la mutuelle Harena et à la plateforme Zina. PlaNet Finance Madagascar

EVALUATION FINALE BKF/012

Plan d action de développement durable Le développement durable, une question de culture

Introduction. Le Canada est un pays qui donne son plein rendement.

Conception et mise en œuvre de l Alerte Précoce par FEWS NET

SYSTEME DES NATIONS UNIES AU BURKINA FASO PLAN CADRE DES NATIONS UNIES POUR L AIDE AU DEVELOPPEMENT UNDAF

ATELIER DE FORMATION: «ÉLABORATION DES DOCUMENTS DE PROJETS ET PROGRAMMES» CENTRE JEUNE AYITI 75, angle rues Faubert et Pinchinat, Pétion-Ville, Haïti

PLACE DE L ASSURANCE PRIVEE DANS LA MISE EN ŒUVRE D UNE ASSURANCE MALADIE DITE UNIVERSELLE

Les Fiches de projet et leur canevas

LA FINANCIÈRE AGRICOLE DU QUÉBEC PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Préfectures couvertes. Kankan 12 CRD. Mandiana 8 CRD. Kérouané 5 CRD

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

Titre du projet : Contribution à la réhabilitation et à la sauvegarde de

Stratégie Nationale de la

INNOVATION ET HABITAT PARTICIPATIF :

GUIDE D ORIENTATION AUX ORGANISATIONS DE BASE

22M 151M. L action de l Union européenne. 3 fonds. européens. 3 objectifs pour Et l Ile-de-France? FSE : FEADER FEDER FSE

Stratégie du Pôle Social. Stratégie du Pôle Social

S.A.E.I.F - Bureau d Études

DESCRIPTION D AFFECTATION DE VOLONTAIRE DES NATIONS UNIES

DOSSIER DE SOUMISSION DE PROJETS DE RECHERCHE NOTES EXPLICATIVES

Expériences avec les contrats de la communauté dans les travaux d infrastructure urbaine

Comité des produits Discours du Directeur général. 29 mai DISCOURS D OUVERTURE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL AU COMITÉ DES PRODUITS.

THEME 5: CONDITIONS DE VIABILITE FINANCIERE DE LA MICROFINANCE AGRICOLE

ACTED. Bien que les guerres soient officiellement terminées, il persiste des conflits localisés à l Est du territoire.

FICHE SYNOPTIQUE DE PRESENTATION DU PROGRAMME TACC

BANQUE CENTRALE DU CONGO

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

DOCUMENT DE CONSULTATION

Développement rural Document d orientation

Expert(e) International(e) en santé publique Délégué(e) à la co-gestion de la composante «Appui à la demande de soins» Sénégal

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

Transcription:

République de Côte d Ivoire Programme des Nations unies Pour le Développement Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) 2009-2013

Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD PARP/OMD 2009-2013 Document de Programme Bref résumé du programme Cadre : La Côte d Ivoire, avec une population estimée à 20,8 millions d habitants en 2008, est un pays à faible revenu, avec un PNB par habitant d environ 880 USD. Son économie est dominée par l agriculture, qui emploie plus des deux tiers de la population active. Le pays dispose certes d un potentiel économique significatif mais la crise économique et politique qu il traverse depuis 1985, n a eu pour conséquence que d accentuer l état de pauvreté des populations, faisant passer le taux de pauvreté respectivement de 10% en 1985, à 32,3% en 1993, puis 33,6% en 1998, 38,4% en 2002 et 48,9% en 2008. Depuis 1995, des partenaires techniques et financiers ont initié en Côte d Ivoire divers projets et programmes spécifiques de réduction de la pauvreté. Ces efforts doivent être démultipliés comme le démontre les statistiques ci dessus indiqués. Le présent Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) vise, à partir d une analyse rétrospective des actions menées antérieurement, à orienter les interventions du PNUD en prenant en compte les priorités nationales en matière de lutte contre la pauvreté, définies dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP), et les axes conjoints d appui de l UNDAF sur la période 2009-2013 en se focalisant sur les avantages comparatifs du PNUD. Les activités du PARP/OMD sont articulées autour de trois principales composantes : 1 : Appui institutionnel pour le Renforcement des capacités de planification, de coordination et de suivi-évaluation des actions de lutte contre la pauvreté au niveau national et au niveau des collectivités territoriale ; 2 : Appui à la relance et à la diversification des activités au profit des Communautés, des femmes et des jeunes et appui au développement de la micro-entreprise locale ; 3 : Facilitation de l accès à l eau potable, aux services énergétiques et à la gestion durable des ressources naturelles. Le programme concerne les populations les plus vulnérables, notamment les jeunes, les femmes regroupés en organisations communautaires de base dans les 10 pôles de développement tel qu indiqué par le Ministère du Plan. Il sera réalisé principalement en partenariat avec le Ministère d Etat, ministère du Plan et du développement, les collectivités territoriales les communautés villageoises, les opérateurs privés et les ONG locales, etc. SIGNATURE PAGE 2

Pays: Côte d Ivoire Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) pour la période 2009-2013 Effet(s) de l UNDAF et indicateur(s): - Les capacités du Gouvernement, du secteur Privé et des populations les plus vulnérable à créer des emplois et des richesses et à assurer la sécurité alimentaires sont renforcées. - L accès équitable pour tous aux services sociaux de base de qualité ainsi que la protection sociale et l assistance aux groupes vulnérables sont améliorées. - L accès équitable pour tous aux ressources en eau et énergétiques et la gestion durable des ressources naturelles. Effets escomptés: 1) Les capacités du gouvernement et des collectivités décentralisées en matière de gouvernance économique, de développement de politique et de stratégies sont renforcées. 2) Les populations vulnérables (jeunes, femmes, PDI) et les communautés locales ont des sources de revenus améliorées 3) les populations ont équitablement accès aux services sociaux de base de qualité : Partenaire (s) Responsable (s): Ministère d Etat, Ministère du Plan et du Développement, PNUD Autres partenaires: Période du programme : 2009-2013 Composantes du programme : 1.Appui institutionnel pour le Renforcement des capacités de planification, de coordination et de suivi-évaluation des actions de lutte contre la pauvreté au niveau national et au niveau des collectivités territoriale ; 2 : Appui à la relance et à la diversification des activités au profit des Communautés, des femmes et des jeunes et appui au développement de la micro-entreprise locale ; 3 : Facilitation de l accès à l eau potable, aux services énergétiques et à la gestion durable des ressources naturelles. Titre du projet: Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) Numéro de projet : Durée du programme : _5 ans _ Arrangement de gestion : NIM/NEX Ministères Techniques, Communautés villageoises, Ministères techniques concernés (agriculture, santé, éducation, etc.), collectivités territoriales (départements, communes), ONG, Opérateurs privés, autres partenaires au développement, Administration déconcentrée. Budget du projet Total budget PNUD: Allocated resources: 17 780 000 USD 5 880 000 US$ Apport initial du Gouvernement 500 000 US $ Autres financements (FISDES, Espagne) 7 100 000 USD Financement A Rechercher 4 800 000 US $ Approuvé par (Gouvernement): Date : SEM Paul Antoine Bohoun Bouabré 3

Approuvé par (PNUD): M. André Carvalho Date : Directeur Pays du PNUD 4

Page de couverture Pays : Côte d Ivoire Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) Indicateur(s) de résultat(s) UNDAF 1. D ici 2013, les capacités du Gouvernement, du secteur privé et des populations, notamment les plus vulnérables, à créer des emplois et des richesses et à assurer la sécurité alimentaire sont renforcées ; 2. D ici 2013, l accès équitable pour tous aux services sociaux de base de qualité ainsi que la protection sociale et l assistance aux groupes vulnérables sont améliorés ; 3. D ici 2013, les ressources en eaux, forestières, et environnementales sont protégées, préservées et gérées de façon durable et concertée. Indicateur(s) de résultat(s) CPAP Composantes/S ous- Composante PARP/OMD Produits attendus / Indicateurs PARP/OMD 1. Les capacités du Gouvernement et des collectivités décentralisées en matière de gouvernance économique, de développement, de politique et de stratégie sont renforcées ; 2. Les activités du secteur privé sont redynamisées pour la relance économique ; 3. Les mécanismes de création d emploi particulièrement en faveur des populations vulnérables (jeunes, femmes, personnes déplacées internes) et des communautés locales sont mis en place ; 4. L accès durable à l eau potable, aux infrastructures d assainissement et aux services énergétiques est amélioré pour les populations, en particulier les enfants et les femmes. 1. Appui institutionnel pour le Renforcement des capacités de planification, de coordination et de suiviévaluation des actions de lutte contre la pauvreté au niveau national et au niveau des collectivités territoriale ; Renforcement des capacités institutionnelles pour la mise en oeuvre de la SRP Renforcement des capacités des Collectivités locales. 2. Appui à la relance et à la diversification des activités au profit des Communautés, des femmes et des jeunes et appui au développement de la micro-entreprise locale ; Appui au développement d Activités Génératrices de Revenus (AGR) Appui au développement de la micro-entreprise Appui à l accès à la micro finance 3. Facilitation de l accès à l Eau potable et aux services énergétiques et à la gestion durable des ressources naturelles ; Accès à l Eau potable Accès aux services énergétiques Gestion durable des ressources naturelles 1. Les matrices d action sectorielles de la SRP sont élaborées 2. La table ronde de mobilisation de ressources de la SRP est réalisée 3. Les outils de ciblage et de suivi des indicateurs de pauvreté sont disponibles 4. Le dispositif de suivi-évaluation de la SRP est renforcé 5. Les plans de développement locaux intégrant l approche basée sur les droits humains, le VIH et le genre sont élaborés de façon participative et basés sur les OMD. 6. Les capacités techniques et organisationnelles des communautés locales et spécifiquement des femmes à développer des activités génératrices de revenus ou de diversification des sources de revenus sont accrues 7. L emploi des jeunes est renforcé 8. le financement d activités économiques au profit des communautés à la base est réalisé 9. Les capacités techniques et financières des populations déplacées internes celles retournées dans leurs zones, et des communautés d accueil à mener des activités de relèvement communautaires, sont renforcées 10. Les capacités des micro-entreprises au niveau local sont renforcées 11. les capacités des collectivités territoriales pour l élaboration de leurs stratégies de promotion des micro entreprises sont renforcées 12. Les capacités de mobilisation des ressources endogènes des communautés et bénéficiaires du programme en vue de suscités d une épargne sont renforcées 13. Les capacités des IMF à rendre des services appropriées aux populations sont renforcées 14. Le suivi le contrôle et la supervision des activités des institutions de micro finance sont améliorés 5

15. L accès des populations à l eau potable est amélioré de façon durable en Côte d Ivoire 16. Les sources potentielles de diversifications de l énergie en milieu rural et périurbain sont explorées et expérimentées si nécessaire 17. Un sous-programme cadre d appui à la réponse nationale en matière de gestion durable des ressources naturelles en Côte d Ivoire est élaboré 6

Taux de pauvreté SECTION I : DESCRIPTION NARRATIVE I Analyse de la situation 1.1. Situation politique, économique et sociale La République de Côte d Ivoire, dont la superficie est de 322 462 km² avec une population estimée à 20,8 millions d habitants 1 en 2008, est un pays à faible revenu, avec un PNB par habitant d environ 880 USD. Son économie est encore dominée par l agriculture, qui, avec les activités forestières et la pêche, emploie plus des deux tiers de la population active. L agriculture occupe ainsi, une place de choix dans l économie avec une contribution de 23,4% au PIB. L industrie et les services ont des contributions respectives au PIB de 26,1% et 50,5%. Le secteur manufacturier fournit 18,6% de la valeur du PIB. Ce pays dispose donc d un potentiel économique significatif. Cette situation lui permet d assumer le leadership économique de l UEMOA, dont elle représente près de 40% du PIB. Le secteur primaire qui est encore la principale source de croissance constitue, avec la production de pétrole brut, la locomotive de l économie ivoirienne. La Côte d Ivoire connaît depuis 1999 une période d'instabilité politique et de récession économique dont le point de départ a été le coup d'etat du 24 décembre 1999. L activité économique se stabilisait fin 2001 avec un accroissement du PIB de 0,1% (contre -2,3% en 2000). La normalisation et ce retour à la croissance ont été remis en cause par la crise militaro-politique du 19 septembre 2002. Depuis cette date, les cadres macroéconomique, financier et social se sont dégradés compte tenu de la persistance de la crise sociopolitique, et ce, en dépit des efforts du Gouvernement. Ainsi, la croissance réelle du PIB 2 a évolué négativement dès le début de la crise en 2002 jusqu en 2003, puis a connu une remontée pour se situer à un taux de 1,6% en 2004, 1,8% en 2005, 1,2% en 2006, 1,5% en 2007 et 2,9% en 2008. Au plan social et humain, la crise a occasionné de nombreuses exactions, de pertes en vies et des mouvements internes de populations estimées à plus de 1 700,000 personnes dont 52% sont des femmes (UNFPA, 2005). Selon l enquête en grappes à indicateurs multiples de 2006, 24% des ménages n ont pas encore accès à l eau potable. Près de 2 millions d enfants en âge d aller à l école n ont pu le faire au cours de la période 2002-2006. La prévalence du VIH/sida est de 4,7% avec une féminisation de la pandémie (2,9% des hommes infectés contre 6,4% des femmes-eis 2005). Les différentes analyses montrent que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) seraient difficilement atteints si la tendance actuelle se poursuivait. Au niveau de l éducation, des insuffisances étaient déjà observées en matière d efficacité interne et externe du système éducatif ivoirien, caractérisé par l inadéquation des curricula face aux besoins du marché, la dégradation de ses infrastructures, les taux élevés de rejets, la politisation, la fraude et de la corruption. 1.2. Evolution de la pauvreté en Côte d Ivoire Selon l Enquête sur le Niveau de Vie 2008 (ENV 2008) de l INS, la crise économique et politique a accentué l état de pauvreté des populations, faisant passer le taux de pauvreté de 10% en 1985, à 32,3% en 1993, puis 33,6% en 1998, 38,4% 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 Milieu urbain Milieu rural Ensemble CI 1-1985 1993 1995 1998 2002 2008 2 Source : Ministère d Etat, Ministère du Plan et du Développement de Côte d Ivoire Figure 1 : Evolution du taux de pauvreté de 1985 à 2008, ENV 2008 7

en 2002, pour atteindre 48,9 % en 2008. L exacerbation de la pauvreté et du chômage fait que la situation est extrêmement préoccupante dans certains secteurs tels que la santé, l éducation, la nutrition, le VIH-SIDA et l emploi des jeunes. Le taux de morbidité est de 21,04% au cours des 4 dernières semaines ayant précédé l enquête. Cette proportion était de 12,6% en 2002 (au cours des 2 dernières semaines ayant précédé l enquête). Près de la moitié de la population ivoirienne (50,11%) déclare avoir déjà fréquenté une école. La pauvreté est fortement ancrée dans le milieu rural en Côte d Ivoire. En effet, le taux de pauvreté en milieu rural est passé de 15,8 % en 1985, puis à 49 % en 2002 pour atteindre 62,5 % en 2008. La contribution du milieu rural à la pauvreté nationale est de 75,4% contre 24,6% en milieu urbain. Le ratio d extrême pauvreté (dépense quotidienne de moins de 280 F CFA) est de 14,31% en milieu rural et de 3,81% en milieu urbain. Toutefois, le sexe des individus n apparaît pas comme un facteur de discrimination au niveau de l analyse de la pauvreté, autrement dit, aussi bien les hommes que les femmes sont touchées par le phénomène de la pauvreté. L analyse de la pauvreté par pôle de développement réalisée montre que huit (8) pôles de développement sur les dix (10) que compte le pays présentent un taux de pauvreté supérieur à 50%, notamment : le Nord qui passe de 40,3% en 2002 à 77,3% en 2008, soit une variation exceptionnelle de 91,8% ; le Centre-Nord qui connaît également une forte variation du niveau de pauvreté de 78,1%, en passant de 32,0% à 57,0% ; le Centre (56,0% en 2008) et le Centre-Est (53,7% en 2008). En ce qui concerne l extrême pauvreté, les régions les plus fortement touchées sont celles du Nord (avec un taux d extrême pauvreté de 29,62%), du Nord-ouest (18,36%), du Centre-Nord (17,83%), de l Ouest (14,14%) et du Centre-Ouest (13,60%). Au-delà du caractère rural de la pauvreté en Côte d Ivoire, l on peut donc également évoquer : le manque d infrastructure des pauvres, le manque d emplois, les difficultés d accès au crédit, aux services de santé, du mauvais état des logements et du manque d assainissement dont bénéficie un grand nombre de pauvres. Face à cette situation, le PNUD et plusieurs autres acteurs ont initié des actions pour contribuer à lutter contre la pauvreté. Ces initiatives diverses et variées ont été basées sur plusieurs démarches et stratégies dont l approche participative pour permettre aux populations cibles de mieux internaliser ces stratégies et assurer la pérennité des actions. Ces initiatives ont aussi permis de dégager des leçons intéressantes qui méritent d être capitalisées dans le nouveau programme aussi bien sur les forces que les faiblesses. 1.3 Leçons tirées des expériences passées Plusieurs initiatives antérieures en matière d appui à la lutte contre la pauvreté ont été menées par le PNUD en vue de contribuer à l amélioration des conditions de vie des communautés à la base et au renforcement des capacités des structures nationales. On peut citer entre autres : le Réseau Afrique 2000 ; le projet.micro START ; le FEM/ONG-Micro financement ; le programme Appui à la Lutte Contre la Pauvreté ; le programme Appui à la Base pour la Reconstruction/Réinstallation et l Intégration Sociale (ABRIS) ; Projet d Appui à la Sécurité Urbaine (PASU), le projet d appui institutionnel du MLS, le programme de pérennisation des cantines scolaires, le projet de vulgarisation des OMD, etc.. Ces expériences diverses et variées ont donné des résultats certes intéressants, mais, avec les conséquences socio-économiques de la crise que traverse la Côte d Ivoire depuis septembre 2002, on 8

assiste à une tendance à la hausse de la pauvreté en Côte d Ivoire. Les principales leçons tirées de ces expériences sont : L appropriation des OMD par les populations et les collectivités locales à travers les différentes actions de vulgarisation et la localisation des OMD (exemple l expérience de Tiassalé) ; L importance de tisser des partenariats techniques et opérationnels pour renforcer les actions en matière de lutte contre la pauvreté ; La nécessité de mettre en place un dispositif de suivi évaluation opérationnel avec une implication effective de tous les intervenants pour un bon suivi évaluation des résultats des actions ; L importance de placer les bénéficiaires au centre des actions pour garantir une meilleure participation et renforcer leur responsabilisation ; La nécessité de mener une stratégie de communication pour une implication plus active de tous les acteurs aux activités menées ; La nécessité d un accompagnement plus soutenu des communautés pour leurs permettre de passer de la subvention au crédit ; La nécessité de faire un bon ciblage des communautés bénéficiaires avec des outils pertinents ; La nécessité de placer les appuis des OCB dans le cadre de plans de développement de collectivités territoriales pour assurer l appropriation et la pérennité des actions Le renforcement des capacités a été un moyen efficace pour garantir la durabilité des actions menées. ; En revanche les actions ont été dispersées sur l ensemble du territoire et ont limité la maximisation de l impact. De même, l absence de documentation systématique des expériences passées constitue un frein à la capitalisation des résultats obtenus. 1.4 Justification du programme Plusieurs exercices de planification ont marqué l année 2008 en Côte d ivoire aussi bien au niveau des agences du SNU par l élaboration du plan cadre des Nations unies pour l aide au développement (UNDAF 2009-2013) qu au niveau national avec l élaboration du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Dans le contexte de sortie de crise actuel, l UNDAF aligné sur le DSRP vise à faciliter la transition vers le développement, augmenter l impact des interventions, maximiser les synergies, soutenir la réalisation des OMD, réduire les coûts de transactions en utilisant avec efficience les ressources limitées. Le DSRP quant à lui se décline en six axes stratégiques pour la réduction de la pauvreté sur la période 2009-2013. Il s agit de : (i) consolidation de la paix, sécurité des personnes et des biens et promotion de la bonne gouvernance ; (ii) assainissement du cadre macroéconomique ; (iii) création d emplois et de richesses par le soutien au monde rural et la promotion du secteur privé ; (iv) amélioration de l accessibilité et de la qualité des services sociaux de base, préservation de l environnement, promotion de l égalité du genre et sécurité sociale ; (v) décentralisation comme moyen de participation des populations au processus de développement et de réduction des disparités régionales ; et (vi) contexte international et intégration régionale. Ces six axes visent à contribuer à quatre impacts majeurs qui sont : le rétablissement et le raffermissement des fondements de la République, la transformation de la Côte d ivoire en un pays émergent, le bien-être social pour tous, la Côte d ivoire comme un acteur dynamique sur les scènes régionale et mondiale. 9

A la lumière de l accroissement de la situation de la pauvreté en Côte d Ivoire, et sur la base de l analyse rétrospective des actions menées antérieurement, Il est indispensable de capitaliser sur les points forts et les points faibles dans l élaboration du nouveau programme de lutte contre la pauvreté. En outre, il apparaît impérieux de s inscrire dans les axes définis par les nouvelles priorités nationales auxquelles s alignent celles du SNU et le nouveau cadre de coopération Côte d ivoire PNUD (2009-2013). En outre, il est également nécessaire d inscrire les actions du PNUD en matière de lutte contre la pauvreté dans une approche plus efficace et plus cohérente permettant d évoluer de l approche projet à une approche programme dans laquelle les actions sont guidées par la capitalisation des acquis du passé et le passage à une échelle plus importante avec un meilleur ciblage aussi bien des bénéficiaires que des zones d intervention. II. Objectifs - Stratégies et composantes du programme 2.1 Objectifs Le Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD) qui s inscrit dans les objectifs et orientations fixés par la stratégie de réduction de la pauvreté en Côte d Ivoire (SRP), vise à contribuer à la réduction de la vulnérabilité des populations et à l amélioration de leurs conditions de vie, en contribuant ainsi à l atteinte des OMD notamment de l OMD 1 (Réduire l extrême pauvreté et la faim). De manière spécifique, il s agira de contribuer à : - renforcer les capacités nationales et locales en matière de planification, de coordination et suivi des actions de lutte contre la pauvreté ; - développer de façon durable les capacités économiques des populations pauvres - contribuer à la lutte contre le VIH/SIDA ; - améliorer l accès des populations à l eau potable et aux services énergétiques ; - renforcer la participation inclusive des acteurs, notamment les populations les plus pauvres ; - améliorer la gestion durable des ressources naturelles. 2.2 Stratégie et démarche de mise en œuvre 2.2.1 : Approche conceptuelle Ce programme constitue la contribution du PNUD à la mise en œuvre de la SRP. Il vient en complément au programme de gouvernance que le PNUD envisage d élaborer 3. L analyse approfondie des leçons apprises lors de la mise en œuvre des précédents projets/programmes de lutte contre la pauvreté impose une nouvelle démarche en matière de stratégie de lutte contre la pauvreté en Côte d Ivoire bâtie autour des principes suivants : (i) une approche holistique, (ii) une approche décentralisée, (iii) le partenariat/synergie et complémentarité, (iv) la participation et la responsabilisation, (V) la durabilité (vi) une approche graduelle d intervention et par phases, et (vii) la communication. L approche holistique (intégrée) permettra la prise en compte de façon structurée des contraintes au développement qui contribuent à aggraver la précarité et la paupérisation des populations rurales (enclavement, accès insuffisant aux services sociaux de base, etc.) et qui empêchent ces populations, notamment les femmes, de s investir dans les activités de développement. 3 Le programme cadre de gouvernance du PNUD n est pas encore élaboré 10

L ancrage à la décentralisation se fera à travers les Collectivités Territoriales (départements et communes) qui ont désormais en charge le développement local. Dans cette optique, toutes les actions initiées par les communautés à la base s inscriront dans les perspectives de développement envisagées par les collectivités notamment dans les plans de développement de ces collectivités territoriales Compte tenu de la complexité des interventions et de l immensité des besoins et dans le souci d optimiser les ressources et d assurer une pérennisation des actions, il conviendrait d établir des partenariats stratégiques avec les autres acteurs qui interviennent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, à savoir : Les autres initiatives en cours du PNUD, notamment les activités du programme de sortie de crise, le programme d appui à la sécurité urbaine, les projets d insertion des jeunes ; les autres Agences du Système des Nations Unies (FAO, ONUDI, UNICEF, PAM, UNFPA, etc.) ; Les projets financés par les autres partenaires au développement qui mènent des actions similaires en matière de lutte contre la pauvreté en faveur des communautés de base (FIDA, Union Européenne, Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement), les ONG internationales) ; Les structures nationales d appui et d accompagnement des populations (FDFP, ANADER etc.) ; les collectivités territoriales qui ont la responsabilité du développement local. En outre, des partenariats opérationnels seront établis avec les structures techniques d appuis et les ONG sur la base de leurs capacités techniques à accompagner la mise en œuvre, le suivi et l évaluation des actions entreprises auprès des communautés. Ce dispositif de partenariat facilitera l appropriation des services et des produits développés dans le cadre de la mise en œuvre du programme. La responsabilisation/habilitation des populations permettra une participation plus active au processus et aux actions qui seront développées dans le programme, et le renforcement de leur pouvoir de décision, qui se fonde sur des dynamiques sociales existantes. Le PARP/OMD suscitera et renforcera l émergence d un leadership local. En outre la prise en compte des besoins différenciés des hommes et des femmes constituera une dimension importante tant au niveau du renforcement des capacités qu au niveau du développement des AGR et de l accès à eau potable et aux services énergétiques. L implication des collectivités territoriales, couplée à la responsabilisation des populations favorisera la durabilité des actions entreprises. En outre, l approche participative qui sera privilégiée dans ce programme permettra aux parties prenantes d avoir une influence et de partager le contrôle des initiatives, les décisions et les ressources. Il convient également d adopter une approche dynamique avec des interventions graduelles par phases qui présente l avantage de développer progressivement des expériences pilotes et catalytiques, facilement reproductibles à des échelles plus grandes. Les actions menées dans le cadre du nouveau Programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD feront l objet de capitalisation sur une base régulière. On veillera également à ce que les actions entreprises contribuent à renforcer la cohésion sociale et favorisent l équité et la prise en compte du genre. Il importe donc que la stratégie de ciblage identifie et caractérise de façon claire et précise les groupes cibles et prenne en compte les besoins pratiques et stratégiques des 11

femmes, notamment au niveau du renforcement des capacités des communautés à la base, et dans le développement des activités génératrices de revenus. Par ailleurs, le partage des informations entre les acteurs et les parties prenantes devra être un élément important du programme, de même que la communication externe avec les autres acteurs dans le pays en vue d assurer une visibilité des réalisations et acquis du programme. 2.2.2 : Structure du programme Le programme d Appui à la Réduction de la Pauvreté et à la réalisation des OMD contribuera à quatre principaux effets du plan d actions du programme pays (CPAP) 2009-2013, qui concourent à l atteinte de quatre principaux OMD que sont OMD1, OMD3, OMD7 et OMD8. Ces effets sont : Les capacités du Gouvernement et des collectivités décentralisées en matière de gouvernance économique, de développement de politique et de stratégies sont renforcées ; Les populations vulnérables (jeunes, femmes, PDI) et les communautés locales ont des sources de revenus améliorés ; L accès durable à l eau potable, aux infrastructures d assainissement et aux services énergétiques est amélioré pour les populations, en particulier les enfants et les femmes ; La protection et la gestion durable de l environnement sont améliorées. Les différentes réflexions et les ateliers d échanges avec les parties prenantes ont conduit à une structuration du programme en trois composantes ci-dessous présentées : Composante 1 : Appui institutionnel pour le renforcement des capacités de planification, de coordination et de suivi-évaluation des actions de lutte contre la pauvreté au niveau de l administration centrale et au niveau des collectivités territoriales. Cette composante vise un double objectif : (i) Renforcer la coordination et le suivi-évaluation des actions en matière de lutte contre la pauvreté aux différentes échelles d interventions (national et décentralisé); (ii) Renforcer les capacités des collectivités et des communautés à la base en vue d une meilleure participation aux processus de mise en œuvre des actions de lutte contre la pauvreté Composante 2 : Appui à la relance et à la diversification des activités au profit des communautés. La composante 2 vise à aider les communautés à la base à relancer et à diversifier leurs sources de revenus et à contribuer à la sécurité alimentaire par le développement d activités économiques financées à travers des mécanismes de subvention et de mobilisation de ressources endogènes. Composante 3 : Facilitation de l accès à l Eau potable, aux services énergétiques et à la gestion durable des ressources naturelles. Il s agit à travers cette composante d améliorer l accessibilité à l eau potable et aux énergétiques aux populations cibles du programme. 2.2.3 Articulation entre les différentes composantes du programme services Compte tenu de la complexité de la problématique de réduction de la pauvreté, et étant donné que la convergence des actions entre les trois principales composantes du programme concourt à l atteinte des OMD, il importe de relever les liens et l articulation entre ces composantes. Ainsi, le renforcement des capacités au niveau institutionnel pour assurer un meilleur suivi des actions de lutte contre la pauvreté planifiées dans le cadre du DSRP aussi bien au niveau central que 12

décentralisé, permettra au gouvernement de s assurer de la cohérence d ensemble des actions menées sur le terrain et leur impact effectif sur les populations. Le renforcement des capacités se fera aussi en direction des communautés de base pour assurer une meilleure participation et leur responsabilisation/habilitation dans les actions entreprises à leur profit et dans le cadre des exercices de planification du développement qui se déroulent au niveau local. Les capacités à renforcer sont aussi bien techniques qu organisationnelles et ne relèvent pas seulement de la composante 1. Il n y a donc pas de cloison entre les composantes mais plutôt une complémentarité Le renforcement des capacités permettra par ailleurs aux communautés de base d identifier les activités porteuses à caractère économique à entreprendre, tant pour diversifier leurs sources de revenus que pour contribuer à la sécurité alimentaire nationale, ceci à travers la composante 2. L articulation avec les structures nationales et décentralisées facilitera la mobilisation des ressources tant endogènes qu exogènes. En outre, les besoins spécifiques de renforcement des capacités nécessaires à l optimisation des actions et à une meilleure gestion des projets par les populations de base seront traités par la composante 1 au cours de la mise en œuvre des activités. Les besoins des populations ne se limitent pas seulement au gain de revenus monétaires. Il importe également d apporter des réponses aux préoccupations liées à l accès à l eau potable et aux services énergétiques identifiés comme une préoccupation importante pour améliorer le bien-être des populations, notamment celles vivant en milieu rural. La composante 3 vient répondre à cette préoccupation. Les régions ciblées dans le cadre de ce programme bénéficieront des appuis des différentes composantes selon les priorités dégagées à partir des exercices de diagnostics et de planification réalisés. Ainsi certaines zones pourront bénéficier de l ensemble des composantes du programme tandis que d autres bénéficieront seulement des composantes les plus pertinentes pour répondre à leurs préoccupations (i.e. : diversification des revenus ou accès à l eau potable).en outre, chaque composante prendra en compte les aspects relatifs aux droits de l homme, au genre et à la lutte contre le VIH/SIDA. III. Composantes du Programme 3.1 Composante 1: Appui institutionnel pour le Renforcement des capacités de planification, de coordination et de suivi-évaluation des actions de lutte contre la pauvreté au niveau national et au niveau des collectivités territoriales La gouvernance favorable aux pauvres implique des processus politiques auxquels les populations pauvres, femmes et hommes participent, et sur lesquels ils influent et obtiennent des changements qui leurs sont profitables. Le renforcement des capacités permet donc la création d un cadre propice à l expression et à la prise en compte des besoins collectifs et individuels de toutes les couches sociales. Objectif de la composante La composante vise à renforcer la coordination et le suivi évaluation des actions en matière de lutte contre la pauvreté aux différentes échelles d interventions (national et décentralisé) et à renforcer les capacités des collectivités et des communautés à la base en vue d une meilleure participation aux processus de mise en œuvre des actions de lutte contre la pauvreté. 13

Approche stratégique Le renforcement des capacités s adressera aux acteurs nationaux en charge des réflexions stratégiques, de la planification et la coordination des actions de lutte contre la pauvreté et aux élus et aux personnels des collectivités territoriales. Les interventions porteront sur l élaboration des matrices d actions du DSRP, la mobilisation des ressources, le renforcement du dispositif de suivi de la SRP et l élaboration des indicateurs de pauvreté. Elles permettront également d assurer une meilleure prise en compte des OMD dans le processus d élaboration des plans de développement locaux Au niveau des communautés, il s agit de contribuer à la participation effective de toutes les couches sociales au processus de planification du développement à divers niveaux d intervention. A ce niveau, il s agira aussi de faciliter l identification, la formulation et la prise en compte des investissements sociaux et productifs en faveur des groupes vulnérables en vue d atteindre les OMD. La mise en place et/ou le renforcement de l organisation des communautés pour l exploitation efficace et durable des investissements réalisés ainsi que la capitalisation et la documentation des bonnes pratiques se feront également sur une base régulière. Cibles et bénéficiaires de la composante Cette composante concerne la structure nationale de coordination et de suivi du DSRP, les autres structures de l administration nationale et déconcentrée, les collectivités territoriales, et les organisations communautaires à la base. La composante 1 se décline en deux sous composantes : 3.1.1 Sous composante 1.1 : Renforcement des capacités institutionnelles pour la mise en oeuvre de la SRP. De manière spécifique, il s agira d accompagner la Direction du Développement et les structures nationales impliquées dans la SRP à l élaboration des matrices d actions de mise en œuvre du DSRP, à la mobilisation des ressources, à la réalisation d enquêtes pour le suivi de la SRP, la production d outils de prise de décisions (carte pauvreté à l échelle du département ou de la commune), à la formation des acteurs, au renforcement du dispositif de suivi du DSRP au niveau central et au niveau décentralisé. Quatre principaux produits sont attendus pour cette sous- composante : Produit 1.1.1 : Les matrices d action sectorielles de la SRP sont élaborées Les principales activités concernent: l organisation d atelier d élaboration des matrices sectorielles de la SRP, l organisation d ateliers de validation et de mise en cohérence des matrices sectorielles, la fourniture d une assistance technique (recrutement d experts) pour : o l élaboration des Cadres des Dépenses à Moyen Terme (CDMT) global et pour les secteurs de la santé, de l éducation et les infrastructures de base ; o le renforcement des capacités dans le cadrage des dépenses publiques ; o l identification d un modèle de cadrage utile pour les besoins des services des prévisions ; 14

o assurer le cadrage macro-économique. l acquisition de logiciel et la fourniture d équipements ; la formation pour la familiarisation des acteurs aux outils de prévision acquis. Produit 1.1.2 La table ronde de mobilisation de ressources de la SRP est réalisée Les activités retenues sont : Documenter et financer une mission de sensibilisation des acteurs concernés ; Elaborer la méthodologie de la table ronde et de gestion des fonds ; Organiser un atelier de préparation ; Organiser une Table ronde en partenariat avec la Banque Mondiale. Produit 1.1.3 : Les outils de ciblage et de suivi des indicateurs de pauvreté sont disponibles Les activités retenues sont : Mener des enquêtes légères dans les zones cibles du programme ; Appuyer le système statistique national pour l évaluation des besoins de production statique ; Produire des cartes de pauvreté à l échelle de la commune ou du département ; Elaborer périodiquement les rapports nationaux sur les OMD et les Tableaux de bord sociaux ; Contribuer aux enquêtes sur les conditions de vie des ménages ; Appuyer la mise en place d un système de diffusion des données statistiques sur les OMD, les indicateurs économiques, financiers et sociaux de base Produit 1.1.4 : Le dispositif de suivi-évaluation de la SRP est renforcé Les activités retenues pour la réalisation de ce produit sont : Former les acteurs et renforcer les capacités opérationnelles et techniques du dispositif de suivi évaluation de la SRP; Contribuer à la tenue des réunions statutaires de suivi de la SRP ; Contribuer à l élaboration des rapports périodiques sur la mise en œuvre du DSRP ; Appuyer la réalisation des rapports par la mise à disposition de deux à trois experts nationaux chargés de l harmonisation des rapports de suivi sectoriel et du rapport général semestriel de suivi de la SRP. 3.1.2 Sous Composante 1.2 : Renforcement des capacités des Collectivités locales Cette sous composante vise à renforcer les capacités des collectivités territoriales et des communautés de base en vue d une meilleure participation de tous les acteurs au processus de planification, de mise œuvre, de suivi et d évaluation des actions de lutte contre la pauvreté. A cet effet, le programme contribuera à (i) appuyer l expression et la prise en compte des besoins collectifs et individuels de tous les acteurs, et à les structurer dans les plans de développement locaux basés sur les OMD (Communes, Départements et Régions) ; (ii) former les élus et le personnel technique des collectivités territoriales à l utilisation des outils de planification, (iii) mettre à la disposition des collectivités une expertise technique pour la gestion des projets. 15

Produit 1.2.1 : Les plans de développement locaux intégrant l approche basée sur les droits humains, le VIH et le genre sont élaborés de façon participative et basés sur les OMD. Les principales actions permettant d atteindre ce produit sont : - Informer et sensibiliser les acteurs (groupes cibles, élus des collectivités, société civile, services techniques, autorités administratives, CRSSRP, etc.) sur les OMD et sur les objectifs du programme ; - Harmoniser le guide de planification participative locale et l approche basée sur les OMD en capitalisant sur les expériences menées à Tiassalé ; - Former les élus et les personnels techniques des collectivités territoriales sur l utilisation des outils de planification ; - Appuyer l élaboration de plans locaux de développement basés sur les OMD ; - Mettre à disposition des collectivités territoriales une expertise technique pour renforcer la gestion des projets. Schéma du Cadre opérationnel de la composante 1 Appui institutionnel pour le Renforcement des capacités de planification, de coordination et de suiviévaluation des actions de lutte contre la pauvreté Direction du développement Renforcement des capacités institutionnelles pour la mise en œuvre de la SRP Autres Structures nationales impliquées dans la SRP Outils de ciblage et suivi des indicateurs de pauvreté renforcés Système de Suivi/Evaluation Renforcement des capacités des Collectivités locales et des Communautés de base Communautés à la base Plans de développement locaux Structuration des OCB Collectivités Territoriales 16

17

3.2 Composante 2: Appui à la relance et à la diversification des activités au profit des Communautés, des femmes et des jeunes et appui au développement de la micro-entreprise locale. La pauvreté monétaire est un facteur déterminant dans l analyse de la pauvreté en Côte d Ivoire. C est pourquoi la composante 2 du programme entend mettre un accent particulier sur l appui aux communautés à la base pour le développement d activités génératrices de revenus et contribuer à la sécurité alimentaire en milieu rural. Objectif de la composante La composante vise à aider les communautés à la base à relancer et à diversifier leurs sources de revenus, à initier des actions durables concourant à l amélioration de leurs conditions de vie et à la sécurité alimentaire. Approche stratégique La relance et la diversification des activités au profit des communautés ciblées se feront à travers le développement de microprojets générateurs de revenus dans les domaines agricoles, de la petite transformation, de la commercialisation, de l artisanat, etc. Le programme accordera une grande attention aux besoins spécifiques de réintégration des populations déplacées internes, celles retournées dans leurs zones de résidence ou d origine, aux communautés d accueil et aux jeunes, notamment ceux touchés directement ou indirectement par la crise. L identification et la mise en œuvre des microprojets se feront sur la base d une approche participative en veillant à l implication des bénéficiaires dans toutes les étapes de développement de leurs microprojets sur la base des demandes soutenues par les collectivités territoriales concernées. La mise en œuvre des interventions retenues devra tenir compte de l impact prévisible sur les populations et de la durabilité. Les structures d accompagnement et les organisations de la société civile ayant les capacités requises et crédibles joueront un rôle clé dans l appui aux communautés et aux différents bénéficiaires dans le cadre de cette composante. Dans cette optique, les microprojets initiés par les organisations communautaires de base organisées devront émerger à partir des diagnostics participatifs menés par les structures d encadrement et/ou les ONG d accompagnement, et devront s inscrire dans les priorités dégagées au niveau de la collectivité territoriale, soit dans son plan de développement, soit dans tout autre document stratégique de ladite collectivité. En outre, la communauté et la collectivité porteuses du projet doivent participer au financement du microprojet par une contribution en numéraire ou en nature. A cet égard, le programme en collaboration avec les partenaires d encadrement et partenaires techniques et financiers apportera un appui pour la mobilisation des ressources endogènes. 18

Au niveau de chaque région, les microprojets feront l objet d examen et de sélection par les comités régionaux de sélection qui seront les seuls habilités à autoriser le financement d un microprojet. De plus les capacités techniques et opérationnelles des communautés bénéficiaires seront renforcées par des formations et un accompagnement réalisé par des structures d encadrement et des ONG initialement présélectionnées selon leurs capacités et aptitudes à travailler avec les communautés. Ces structures d appui et ONG d accompagnement constitueront le réseau de partenaires opérationnels avec les quels le programme mettra en œuvre les activités au niveau local sur une base contractuelle incluant des résultats concrets et évalués chaque année. Pour tenir compte de l état de grande vulnérabilité des populations ciblées par le Programme, les financements de démarrage des activités se feront uniquement à travers des subventions. En revanche, les financements de consolidation et/ ou de renforcement de microprojets seront orientés vers les institutions de micro finance pour un accès au crédit ou seront assurés au besoin par la collectivité territoriale. Les interventions dans le cadre de cette composante prendront en compte la capitalisation des leçons apprises au cours des années antérieures en matière de financement de microprojets communautaires. Dans cette optique, le programme contribuera au renforcement des capacités des IMF pour faciliter l accès des populations cibles du programme aux ressources financières et aux autres services financiers. Des appuis spécifiques se feront en vue de renforcer l emploi des jeunes en complémentarité avec les différentes initiatives en cours par d autres partenaires au développement tant nationaux qu internationaux (la plate forme de service, le projet jeunes Mano-River, le projet régional du PNUD d emploi des jeunes financé par l Espagne, les projets d insertion des jeunes à risques financés par la Norvège et la France, etc.) Toutes les interventions feront l objet d un suivi évaluation régulier pour garantir la pérennisation et l appropriation des activités et seront facilitées par le personnel du programme basé au sein des Unités opérationnelles du PNUD basé sur le terrain, et en appui aux personnels des collectivités territoriales. Sur cette base, un dispositif de suivi-évaluation conjoint PNUD-Collectivités territoriales sera mis en place. Cibles et bénéficiaires Cette composante sera réalisée par l équipe d accompagnement des activités opérationnelles (EAO) recrutée par le PNUD, en collaboration avec les structures nationales d encadrement, les ONG et les collectivités. Les principaux bénéficiaires sont les populations vulnérables organisées en groupes communautaires notamment les jeunes sans emploi, les femmes, les PDI, les communautés, dans les villages ou dans les quartiers des communes. Cette composante se décline en deux sous composantes : 3.2.1 Sous composante 2.1 : Appui au développement d Activités Génératrices de Revenus (AGR) et de relèvement 19

Cette sous composante vise à fournir aux communautés à la base les moyens et les capacités pour accroître leurs revenus. Les AGR seront développées dans divers domaines d activités économiques, notamment, l agriculture, la transformation, le commerce, l artisanat, etc. Le processus de financement des microprojets sera bâti sur la capitalisation des leçons apprises au cours des années antérieures. Les activités de cette sous composante seront conduites en synergie avec les actions entreprises dans le sous programme de l initiative de pérennisation des cantines scolaires à travers le développement local autour des cantines. Les principaux produits identifiés sont : Produit 2.1.1 : Les capacités techniques et organisationnelles des communautés locales et spécifiquement des femmes, des personnes déplacées internes à développer des activités génératrices de revenus ou de diversification des sources de revenus sont accrues. Les actions à développer à leur endroit portent sur : identifier les besoins en renforcement de capacités ; Identifier les structures d accompagnement ; Former aux techniques de production, de gestion et de commercialisation ; Alphabétiser les populations bénéficiaires notamment les femmes dans le cadre de l accompagnement pour l amélioration de l efficacité ; Consolider les acquis des microprojets existants ; Renforcer le capital de production Informer et sensibiliser sur le VIH/SIDA pour le changement de comportement ; Renforcer les capacités organisationnelles des communautés à la base ; Réaliser des études de marchés en vue de vérifier la viabilité et les débouchés de commercialisation des microprojets identifiés ; Suivre et accompagner la mis en œuvre des activités des groupes cibles ; Apporter un appui pour la commercialisation des produits générés par les AGR ; Evaluer périodiquement les activités entreprises. Produit 2.1.2 : L emploi des jeunes est renforcé Les principales activités de ce produit sont : Identifier les besoins spécifiques des jeunes ; Appuyer de façon plus structurée l apprentissage au métier et renforcer la formation professionnelle des jeunes ; Appuyer l insertion des jeunes par le financement de microprojets de groupements de jeunes (hommes et femmes) au niveau urbain et rural ; Suivre et évaluer les activités d insertion des jeunes ; Informer et sensibiliser sur le VIH/SIDA pour le changement de comportements ; Mobiliser des ressources additionnelles pour renforcer les appuis catalytiques d insertion des jeunes déjà en cours par le développement de projets spécifiques emplois des jeunes. Produit 2.1.3 : le financement d activités économiques au profit des communautés bénéficiaires à la base est réalisé Les principales activités de ce produit sont : Réaliser des diagnostics participatifs ; identifier les projets prioritaires ; Mettre en cohérence les microprojets identifiés et les plans de développement des collectivités ; 20

Consolider les acquis des microprojets existants et susceptibles de se développer et de donner un impact réel ; Mettre à la disposition des communautés les ressources financières nécessaires pour le démarrage des activités. Produit 2.1.4 : L encadrement et la facilitation sont assurés pour le développement et la diversification des activités par les communautés bénéficiaires Identifier les structures d accompagnement Former aux techniques de production, de gestion et de commercialisation Mettre en œuvre des schémas d appui à la commercialisation Informer et sensibiliser sur le VIH/SIDA pour le changement de comportement Suivre et accompagner les groupes cibles Organiser des ateliers bilan ou d échange d expériences Evaluer les activités 3.2.2 Sous composante 2.2 : Appui au développement de la micro-entreprise Cette sous-composante vise à accompagner le développement le développement de la microentreprise au niveau local en vue de contribuer à développer le tissu économique au niveau local. Il importe également d aider les acteurs locaux à se constituer en entreprises locales de prestations de services d appui aux organisations professionnelles et paysannes et associations opérant sur le terrain. Ainsi, par souci d efficacité et de cohérence, le programme encouragera en partenariat avec les collectivités l émergence d entreprises locales dont les domaines d intervention correspondent à la vocation économique de la zone considérée (transformation de l anacarde dans le nord, artisanat etc.) Cette sous composante sera réalisée en collaboration avec les collectivités territoriales et les chambres consulaires (chambre de métier), l ONUDI et les structures nationales d accompagnement et les ONG Produit 2.2.1 : Les capacités des micro-entreprises au niveau local sont renforcées Les principales activités à mener au niveau de ce produit sont : Identifier et la diffuser les opportunités d investissements privés de la localité par la réalisation d études; Renforcer les capacités techniques et opérationnelles des micro-entreprises capables de créer des emplois pour les jeunes et les femmes dont les domaines correspondent à la vocation économique de la zone considérée Renforcer le partenariat entre les grandes entreprises privées et les micro-entreprises au niveau local et les mécanismes d approvisionnement de ces entreprises par les communautés à la base Produit 2.2.2 : les capacités des collectivités territoriales pour l élaboration de leurs stratégies de promotion des micros entreprises sont renforcées Les principales activités à mener au niveau de ce produit sont : 21