DYSPRAXIE ET TROULES VISUO-SPATIAUX À l école c est dysfficile Journée des pédiatres de maternité 4 juin 2009 P DWORZAK (Centre Hospitalier de Courbevoie Neuilly-sur-Seine)
DYSPRAXIE Trouble de la programmation, de la planification spatiale et temporelle et de l automatisation du geste volontaire et appris affectant l habilité, et la réalisation de certaines activités Ce n est pas un trouble moteur Fluctuation de la performance Il n y a pas d insuffisance d apprentissage
GESTES dynamiques Marcher, courir, danser, sauter, attraper une balle Ces gestes supposent d établir des relations spatiotemporelles entre des éléments indépendants Nécessitant de bonnes coordinations Pas de nécessité d apprentissage Leur pathologie = TAC Trouble d acquisition de la coordination
GESTES appris culturellement Gestes obligatoirement enseignés : praxies Pas d acquisition spontanée: nécessité d un entraînement L organisation spatiotemporelle est souvent au 1er plan: orienter, assembler, disposer les éléments / autres Écrire, assembler des cubes, manger avec couverts ou baguettes, lacer, utiliser une fermeture éclair, éplucher légumes, conduire, utiliser règle et compas, faire vélo ou ski, se laver les dents Pathologie = DYSPRAXIE
praxies
Les troubles du geste
FONCTIONS PRAXIQUES Une praxie est acquise après une période d apprentissage avec fluctuations des performances Puis l enfant stabilise la production la plus rentable et la mois couteuse en attention et énergie
Une fois la praxie engrammée (intégration des aspects spatiaux et temporels du geste), il n y a plus qu à évoquer le projet du geste et le geste est automatisé, exécuté sans y penser, sans fatigue, facile et efficace Une fois acquise une praxie est inscrite et ne s oublie pas L acquisition des praxies représente une économie d énergie ce qui permet de faire une autre tache en même temps
L ENFANT DYSPRAXIQUE N est pas capable d engrammer des routines Gêné pour l exécution de gestes paraissant faciles malgré les répétitions il reste «en panne» dans des tâches banales dont la réalisation lui requiert une attention considérable entraînant une fatigue croissante Il n est pas paresseux, ni opposant
PRAXIES constructives et visuo-constructives Dessin spontané et copie : Ne met pas en jeu les mêmes processus cognitifs : la copie exige une bonne perception visuelle et bonne organisation visuo-spatiale Construction par assemblage: cubes, puzzles L arrangement spatial est au 1er plan Calligraphie: Nécessite bonne perception Lettres: arrangement de traits,, O, boucles Nécessite capacités d attention et mémoire
PRAXIES de l habillage HABILLAGE : Long apprentissage 3 6-8ans: activité complexe nécessitant: Repérage des # éléments, leur orientation, leur orientation/corps Apprentissage gestuel: boutons, fermeture éclair, ceinture, lacet Référence au schéma corporel Références spatiales: D/G, endroit/ envers, devant/derrière
DEVELOPPEMENT DES PRAXIES CONSTRUCTIVES Grande variabilité inter-individuellle
DESSIN 1-3 ans : balayages, traits circulaires auquel un sens est donné secondairement 4 5 ans : Éléments juxtaposés, rapports spatiaux non maîtrisés annonce de la nature de la production mais l interprétation varie d un moment à l autre 5 7 ans : il dessine ce qu il sait de l objet sans souci de perspective ni de proportion > 8 ans : dessine ce qu il voit avec respect perspectives et proportions
ECRITURE mécanisme long et complexe à maîtriser Phase pré-calligraphique : 5-7 ans GSM CE1 Apprentissage des aspects techniques: formation des lettres, guidage et tenue de crayon lettres irrégulières et imparfaites Forte progression Phase calligraphique : 8 10 ans Régularité des formes, espaces, alignement lettres soignées, écriture automatisée CE2 Phase post-calligraphique : > 9 ANS Augmentation de la vitesse d écriture Personnalisation, simplification
Etapes des acquisitions praxiques
GRANDE DIVERSITE DES DYSPRAXIES Idéatoires/idéomotrices Gestuelles Habillage Constuctives visuospatiales
Dyspraxies idéatoires / idéomotrices Touche les gestes faisant intervenir un outil (visse ) ou un aspect symbolique (chut!) Touche les activités de bricolage, repas, Dyspraxies gestuelles: Apprentissage difficile de certaines activités: vélo, natation Dyspraxies de l habillage: Fréquentes, accompagne souvent une dyspraxie constructive
Dyspraxie constructive : La plus fréquente Concerne les activités d assemblage :échec pour agencer spatialement les # éléments entre eux Jeux construction, bricolage, couture, graphisme Pure ou associée à des troubles de la structuration spatiale Dyspraxie visuo-spatiale Fréquente chez l ancien prématuré Troubles visuels, troubles du regard, troubles oculomoteurs, troubles de l organisation visuo-spatiale La plus fréquemment responsable de troubles des apprentissages
FONCTIONS NEUROVISUELLES Gnosies visuelles Fonctions visuo-attentionelles Fonctions visuospatiales Fonctions oculo-motrices
Fonctions visuo-attentionnelles : Réseaux de neurones des régions occipitales, frontales et pariétales Test de barrage Fonctions visuo spatiales : régions pariétales Orientation dans l espace : notion D/G situer les objets/autres et / corps, Perception de l orientation lignes (spécialisation de neurones des régions occipitales) verticales, horizontales, obliques ( souvent déficiente)
Fonctions oculomotrices : le regard Fixation et poursuite oculaire Saccades : fonction cruciale pour les apprentissages la lecture et le comptage nécessite la capacité à faire des saccades rapides et calibrées Apprentissage long et couteux de cette praxie CP/CE1 puis automatisation Association fréquente troubles du regard et dyspraxie Pathologie du regard difficile à différencier des troubles visuo-spatiaux On parle de dyspraxie visuospatiale si la dyspraxie s accompagne de troubles du regard et de difficultés spatiales
LES DYSPRAXIES De la plainte au diagnostic Handicap caché A dépister au mieux MSM, au plus tard GSM Prématurité : cause la plus fréquente des dyspraxies lésionnelles
Maladresse dans différents domaines
maladresse Jeux de constructions: cubes, puzzle, légo Désintérêt et tâtonnement Réussit mieux encastrements Dessin spontané pauvre et malhabile avec défaut d organisation spatiale et éléments dispersés contrastant avec un projet cohérent Retard sur dessin du«bonhomme»: mais représentation mentale conservée Copie de figures : difficultés plus flagrantes Échec diagonales et obliques
normal trouble visuo-spatial
Maladresse Gestes de la vie quotidienne: ne concerne que certains enfants dyspraxiques Lents Repas: éplucher, couper Manipulations d ustensiles Habillage Activités manuelles : Découpage, pliage, collage parfois difficultés à sauter (corde), danser, lancer ou attraper une balle Graphisme: fait toute la gravité de la dyspraxie
Dysgraphie répercussions scolaires Graphisme lent, grossier, malhabile voir illisible Impossibilité d engrammer les programmes moteurs complexes de l écriture ( difficultés dès la maternelle) Dysgraphie caractérisée par : absence de maîtrise de l assemblage des traits élémentaires: lettre réalisée en plusieurs éléments Difficulté de l écriture liée : (préfère lettres batons) Absence de stabilité des productions Absence d automatisation du geste de l écriture Prise du crayon maladroite et changeante
dyspraxie syndrome cérébelleux
maladresse caractérisée par Fluctuations des productions: 2ème essai autres erreurs Conscience de son échec: refus de dessiner et d écrire Écart entre sa représentation mentale et sa réalisation: décrit verbalement le résultat qu il veut obtenir Pas d aide du modèle: La référence visuo-spatiale les gène ( ou au mieux n améliore pas) Aide verbale: La verbalisation des #étapes de la tâche réussite Peu d évolution sur 6 mois
Conséquences de cette maladresse Langage très élaboré Aime jeux symboliques, imaginaire riche Exclus des jeux des enfants de son âge, repli sur lui-même Grand sentiment d incompétence: Institutrice: «même dans ses jeux parle beaucoup et ne fait pas grand chose» Mésestime de soi Recherche compagnie des adultes
REPERCUSSIONS SCOLAIRES Écriture lecture orthographe Calcul géométrie attention
la dysgraphie symptôme principal Gravité variable: du simple ralentissement de la vitesse d écriture ( fatigabilité excessive) à l incapacité totale d écrire Interprétée comme une immaturité ou déficience intellectuelle pouvant redoublement préjudiciable Palliatif : ordinateur: la frappe sur un clavier n est pas une praxie constructive
Dysgraphie et trouble visuo-spatial Aggravation par la copie Tendance persistante malgré l apprentissage à écrire D G, dans 1 sens et l autre Lettres ou chiffres en miroir Interversions de lettres, oubli de lettres, de syllabes, de lignes Organisation dans la page difficile : trouble de la structuration de l espace en 2 D
difficultés en mathématiques Dyscalculie spatiale : ( si troubles visuo-spatiaux) Échec en dénombrement ( si troubles visuo-spatiaux) Pose en colonnes et résolution des opérations Lecture et écriture des chiffres arabes Difficultés en géométrie : Analyse ou réalisation de figures Utilisation des outils : règle, compas,équerre Tirer un trait peut être un gros problème Rééducation peu efficace : demander tolérance de l enseignant
dyscalculie
difficultés en lecture En relation avec les difficultés d attention visuelle et d organisation du regard Fatigabilité à lecture de textes longs: sauts de mots ou lignes Difficulté à retrouver une information dans un texte Lecture surtout par assemblage (lente), adressage déficient difficulté à prendre conscience de aspect conceptuel du LE Bonne correspondance phonèmes graphème et phonologie
dysorthographie Liée aux difficultés d organisation et de stratégie du regard Mauvaise appréhension visuelle de la forme orthographique du mot absence de lexique orthographique Aspects phonologiques des mots respectés Grande focalisation sur l aspect de surface de l écriture non automatisée
CAHIERS BROUILLONS Présentation toujours sale: Écrit des mots les uns sur les autres Laisse des blancs importants Rature, froisse Difficultés pour entourer, souligner, encadrer Manque de soin interprété comme manque de motivation et d intérêt
FAIRE LE DIAGNOSTIC DE DYSPRAXIE
Éliminer un trouble du geste d une autre origine: Trouble neuro-moteur, TAC Échec électif dans des tâches praxiques Fluctuations de la nature des échecs (parfois réussit «quand il veut il peut») Amélioration de l épreuve si on propose une aide séquentielle verbale Tests psychométriques : échelle de Wechler E verb > 20 points E Perf (échec cubes,assemblage d objets)
Évaluation neuro-psycholgique tests psychométriques de Wechler Élimine déficience mentale Évalue le facteur d intelligence ( facteur G): Capacités de catégorisation, classification, conceptualisation Choix des épreuves sans facteur linguitique et praxique Pas de QI mais profil intéressant Épreuves verbales > 20 points épreuves de performances Échec électif : cubes,assemblage d objets Souvent échec arithmétique de épreuve verbale
Brev : profil cognitif fonctions verbales et non verbales
Évaluation des praxies et graphisme par l ergothérapeute ou le psychomotricien Écriture : dessin spontané : bonhomme, maison, fleur, copie de figures (Rey) Praxies constructives : 2D ( bâtonnets), 3D cubes Fonctions VS: Frostig, Nepsy Bilan neuro-visuel orthoptique : Évaluation du regard : troubles pouvant restés longtemps ignorés troubles des appentissages
Figure de Rey
PRISE EN CHARGE PLURI -DISCIPLINAIRE Psychomotricité ou ergothérapie Rééducation orthoptique parfois Soutien psychologique Aménagements pédagogiques
rééducation par l ergothérapeute ou le psychomotricien Dysgraphie MSM possible : jeux, coloriages GSM : l enfant dyspraxique progresse bien spontanément ou avec rééducation mais persistance décalage avec l âge et attentes scolaires. La lisibilité s améliore au dépens de la vitesse d écriture. L absence d automatisation entraine un coût cognitif au détriment de l orthographe et du sens stratégies compensatoires et CLAVIER Gestes de la vie quotidienne Rééducation longue et fragile
Aménagements pédagogiques Contact avec l enseignant : Conseils Mise en place d allocations, AVS, PPS solliciter les modalités séquentielles, verbales et mnésiques Aides d organisation spatiale Couleurs différentes Éviter le recours au modèle, la copie, le figuratif Privilégier le raisonnement Éviter le dénombrement et privilégier calcul mental
P DWORZAK Juin 2009
P DWORZAK Juin 2009
Valoriser les réussites en expression orale, langues étrangères, histoire et culture générale Importance du dépistage, diagnostic et de la prise en charge pour permettre Une scolarité longue et l obtention de diplômes