Manipulations mentales et dérives sectaires.

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1 Spécial Colloque de Bordeaux Regards sur La revue du Centre Contre les Manipulations Mentales N 27/Janvier ,10 euros édito La manipulation mentale, quelle que soit la méthode employée, conduit l adepte victime d un mouvement sectaire à la privation parfois totale de sa liberté individuelle, de l usage de son libre arbitre, de sa capacité à raisonner. Le désir de métamorphose qui anime chaque être humain (devenir meilleur, plus fort, plus spirituel ) est instrumentalisé par un gourou ou une organisation qui cherchent à exploiter l adepte de toutes les façons possibles. La mise sous emprise a pour but ultime de fabriquer des esclaves dociles, aliénés, au sens propre du terme, totalement inconscients du mal qui leur est fait (désocialisation, travail dissimulé, soumission aux abus sexuels, extorsion financière..). À supposer qu elle puisse s opérer, la prise de conscience de l état d emprise dans lequel se trouve l adepte est profondément déstabilisante pour lui, par l effondrement de la croyance, la solitude, la honte d avoir été abusé et le rejet par tous les anciens «amis adeptes». C est pourquoi la sortie d une organisation à caractère sectaire, déjà si difficile en raison de l embrigadement et des processus de pression de toutes sortes exercées sur l adepte s avère suivie d une grande détresse. Le colloque organisé à Bordeaux dont le présent numéro de Regards sur constitue la synthèse avait pour objet d échanger avec spécialistes et victimes de dérives sectaires et de sensibiliser le public à ce phénomène. CCMM - Centre Contre les Manipulations Mentales 3 rue Lespagnol Paris - Tél : Directeur de la publication : Jacques Miquel - Rédacteur en chef : Frédéric Carré - Publication enregistrée ISBN : Maquette, pré-presse, impression : Belle Page n Crédits photos : CCMM. Fotolia. P ro g r a m m e Manipulations mentales et dérives sectaires. Colloque Organisé par le Centre Contre les Manipulations Mentales Le 23 octobre 2010 Athénée Municipal de Bordeaux Ouverture par Monsieur Alain JUPPÉ, Maire de Bordeaux, ancien Ministre Jacques MIQUEL, Président du CCMM National : «les manipulations mentales, les dérives sectaires et la menace contre la démocratie» Daniel PICOTIN, Président du CCMM Aquitaine : «Les reclus de Monflanquin, un cas emblématique de manipulation mentale». Docteur Jean Pierre BOUYSSOU «Les critères de l emprise mentale» Jean-Claude DUBOIS, Président du CCMM Centre Val-de-Loire : «Emprise mentale et dérives sectaires : les relations entre les associations d aide aux victimes et les institutions publiques» Les victimes ont la parole : plusieurs témoignages régulés par Alain RIBET, journaliste Catherine KATZ, magistrat, ancienne secrétaire générale de la MIVILUDES : «Emprise mentale, la jurisprudence». Georges FENECH, président de la MIVILUDES

2 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS Alain JUPPÉ Maire de Bordeaux Ancien Premier Ministre, accueille les participants Rappelant la tradition humaniste de la ville de Bordeaux, dont l un des illustres représentants fut Montesquieu, le grand penseur du Siècle des Lumières attaché aux valeurs de fraternité et surtout de liberté, Alain Juppé rappelle le rôle fondamental que jouent les maires dans le combat contre les dérives sectaires. Il salue égale - ment le travail mené dans sa région par Maître Daniel PICOTIN. Monsieur Jacques MIQUEL, Prési - dent du CCMM remercie Monsieur JUPPÉ, le Président du Conseil régional et celui du Conseil général n Anne-Marie COCULA intervient au nom de Monsieur Alain ROUSSET, président du Conseil Régional Elle-même vice-présidente au sein du Conseil Régional, en charge de l Éducation, de l enseigne - ment supérieur, de la Culture et de l Apprentissage, ancienne enseignante, Anne-Marie Cocula souligne que nous devons redoubler de vigilance. Ce qui est inquiétant aujourd hui chez les jeunes est la difficulté qu ils ont, compte tenu de la crise, au sortir de leur cursus, à trouver des possibilités d insertion. Ils sont donc confrontés à des sollicitations, vivent dans des conditions matérielles précaires, ce qui les conduit à perdre leur esprit critique. n 2 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

3 Jacques MIQUEL, Président du CCMM Le Président Jacques MIQUEL remercie Monsieur le Maire de Bordeaux pour son soutien indéfectible au CCMM local, notamment sur le plan financier, alors qu il y a réductions des subsides sur le plan national. Les manipulations mentales, les dérives sectaires et la menace contre la démocratie Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Président de la MIVILUDES, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, chers amis, je vais aborder un sujet qui m est cher : les dérives sectaires et les menaces qu elles représentent pour la démocratie. Au moment où les groupes sectaires n ont jamais été si nombreux, (plus de 650 selon les sources) alors qu un sondage IPSOS commandité par la MIVILUDES montre que 66 % des Français voient dans les dérives sectaires une menace pour la démocratie, qu il me soit permis de réagir! Toujours d après les sondages, 25 % des Français ont été au moins une fois démarchés par une secte et 20 % connaissent dans leur entourage une victime de secte. Comprenez donc qu aujourd hui je m exprime solennellement en tant que président du Centre Contre les Manipulations Mentales et en tant que citoyen attaché aux valeurs de la République. Les dégâts terribles constatés dans les procès ne reflètent qu une infime partie de la réalité. Des moyens énormes sont déployés par les sectes liberticides, intolérantes [ ] Quelques procès récents, et sans doute d autres suivront, témoi gnent de la réalité de l emprise mentale et des dégâts considéra bles qu elle produit sur des personnes comme vous et moi, victimes de gourous ou de systèmes exploitant les pires méthodes de propagande et de manipulation inventées au siècle dernier. Ces procès ne per met - tent de prendre conscience que d une faible partie de la réalité sectaire : le nombre de person - nes qui est exploité en silence est bien plus important que celui qui peut aller au tribunal [ ] De la Révolution française à la Déclaration Universelle des Droits de l Homme et à la Charte des Droits Fondamentaux de l Union Européenne signée le Regards sur LA REVUE DU CCMM - 3

4 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS 18 décembre 2000, les hommes ont combattu pour l idée de démocratie. Elle visait au départ à garantir les libertés publiques des citoyens en leur conférant un pouvoir égal sur les destinées de la société et de l État. Elle s est enrichie de l humanisme moderne qui met en avant l importance de quatre concepts : La dignité de l être humain, L égalité de tous les êtres humains, La liberté individuelle Et enfin de la solidarité [ ] Alors que l égalité est une valeur fondamentale, aucun mou ve ment sectaire n est égalitaire ; les adeptes sont supérieurs ou potentiellement supérieurs au reste de l humanité. Ils se plient aux exigences du mouvement et rejettent le reste de l humanité. Il y a ici totalitarisme comme dans le stalinisme et dans le nazisme. Il arrive souvent que des victimes, adeptes, ou anciens adeptes, ne protestent pas et ne veulent pas témoigner, surtout si elles ont commis des actes délictueux. Par ailleurs, on leur offre souvent de l argent en échange de leur silence. Cela provoque des traumatismes durables. Les victimes restent dévouées corps et âme à leur gourou pendant longtemps [ ] Même si l horreur sectaire est encore très loin de l horreur des «ismes totalitaires» du 20 ème siècle, elle procède d une démarche similaire, totalitaire où l humanité est niée en vertu d une pseudo-inégalité des «races» ou d une appartenance de classe décrétée par le Parti. Dans les deux cas, des projets utopiques de «paradis» de la race aryenne pour les uns, de «paradis» de la classe ouvrière pour les autres, débouchent sur le massacre ou la déportation des «ennemis» et sur la mise en esclavage des adeptes en attendant le grand jour. Là, on s aperçoit que la cosmogonie inégalitaire portée comme une vérité excluant toutes les autres, débouche forcément sur l atteinte à la liberté et à la dignité de l homme, et au déni de citoyenneté. Rappelons-nous que la véritable horreur du nazisme n est apparue aux yeux de l humanité qu en 1945 lors de la libération des camps! Rappelonsnous que la réalité de l horreur stalinienne a mis des années à émerger face à la propagande soviétique! À ne pas y prendre garde nos démocraties pourraient devenir des «bantoustans» de groupes sectaires niant nos valeurs et mettant in fine la République à genoux devant les exigences des «surhommes» issus d une multitude d organisations totali - taires [ ] Ce qui caractérise les groupes sectaires, c est leur maîtrise de la manipulation mentale. Les victimes adeptes de secte sont infiniment plus nombreuses que ce que nous percevons à travers les procès et les quelques personnes qui acceptent de relater leur calvaire. Et pourquoi donc? Lorsqu elles sont adeptes sous emprise mentale, n étant pas elles-mêmes victimes elles ne protestent pas : elles suppor te - raient plutôt incondi tion nellement le gourou ou l organisation sectaire ; Les victimes, adeptes ayant pris conscience ont, pour la plupart d entre elles, honte de s être fait abuser ; S il n y a pas de possibilité de poursuivre le gourou ou la structure sectaire, les victimes préfèrent souvent se taire nous connaissons des victi mes d extorsion de fonds qui ne peuvent ester en justice faute de preuves et qui ne veulent pas témoigner de crainte d être poursuivies en diffamation ; Les victimes ont souvent été conduites à commettre des actes délictueux : comment témoigner pour un adepte des «enfants de dieu» qui aura, en tant qu adepte, abusé sexuel - lement d enfants? Comment témoigner d avoir été le «kapo» d un gourou et d avoir ainsi fait du mal aux autres adeptes? Les pressions des groupes sectaires sur des adeptes en rupture peuvent être un frein supplémentaire à leur libre expression ; Des transactions «argent (beaucoup) contre silence» sont souvent proposées à d anciens adeptes qui pour raient se porter partie civile. Les victimes subissent des traumatismes durables et restent longtemps inconscientes de leur état de victime. Elles sont aveuglément dévouées, corps et âme, à leur groupe ou à leur gourou. Dans la société de communi - cation où nous vivons, la propagande des sectes et du lobby sectaire est relativement efficace, et le nombre d affaires jugées assez faible peut laisser croire qu il n y a pas de problèmes de sectes en France [ ]. Les universitaires sont souvent enclins à travailler directement avec des groupes sectaires et à présenter les rares témoignages d anciens adeptes comme partiaux. Les Français, eux, ne s y trompent pas : 66 % savent ce que cela représente une menace pour la démocratie! 4 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

5 Ce qui est perçu par les associations sur le terrain est bien pire que ce qu on peut imaginer. L adepte au sein du groupe subit de fortes pressions et une dépendance qui le poussent à commettre des actes préjudiciables alors qu il est persuadé d être autonome. Il est victime d une déstructuration psychologique, dans le cadre d une relation de co-dépendance. L adepte est reformaté, coupé du monde, il subit un véritable clonage psychique ; il se coupe de tous liens affectifs, familiaux ou professionnels. Il perd sa capacité de discernement, fait table rase de son passé, donne son temps et son argent. Il s agit d un véritable danger pour la démocratie : Le projet sectaire a pour but la création d individus sans ego, dépersonnalisés [ ] J ajouterai que certains groupes ne sont guère présentés dans notre pays comme groupes sectaires. Pourtant si je me réfère à quelques auteurs, la manipu - lation mentale est une réalité dans les groupes islamiques radicaux. Dounia et Lylia BOUZAR démontrent dans leur ouvrage La République ou la Burka que les adeptes de l islam radical sont manipulés. Une auteure Iranienne Esmat TORKGHASHGHAEI analyse sans concession les Moudjahiddines du peuple, les caractérise comme une secte apocalyptique et démontre elle aussi la manipu lation mentale. Nul doute que pour faire d un homme ou d une femme un esclave du groupe, que pour amener un individu se faire exploser en public ou à obliger une femme de se couvrir des pieds à la tête, il faille une grande expertise de la manipu - lation mentale! [ ] «En quoi tous ces mouve - ments sont-ils des menaces pour la démocratie? Ils excellent dans la manipulation mentale. Notre ami J-P. JOUGLA au nom de la FECRIS, dans une de ses interventions au Conseil de l Europe démontrait que les mouvements sectaires sont constitués en micro-états totalitaires puisque les dirigeants cumulent l ensemble des pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire : «Au sein du groupe, l adepte subit de manière réitérée, et à son insu, de fortes pressions pour exploiter sa naïveté ou son état de faiblesse et développer une dépendance. Ceci l amène à commettre, contre son gré et a ses dépens, des actes préju - diciables. L adepte est persuadé qu il agit de manière libre et autonome. Le groupe sectaire constitue donc à proprement parler un système d exploitation des états de faiblesse condui sant à une forme d esclavage. Cette manipulation mentale méthodique conduit l adepte vers une déstructuration psycho logique, intellectuelle, émo tion nelle et parfois même physique. Entre le groupe et l adepte s établit une relation de codépendance aliénante. Sous l effet du travail insidieux de la manipulation mentale, l adepte se retrouve peu à peu coupé de tous ses repères structurants antérieurs et reformaté dans le cadre d une norme fantas - matique. Ceci correspond à une sorte de clonage psychique. Perdant de plus en plus contact avec la réalité, l adepte, se coupe de tout lien affectif antérieur, entre dans une désinsertion sociale et professionnelle et glisse progres sivement vers une dépersonna lisation. À son insu, l adepte perd progressivement sa capacité de discernement et son libre arbitre. Parallèlement, il adhère de plus en plus aux convictions de son groupe dont les délires interprétatifs représentent la vérité révélée et ne sont plus accessibles à la moindre remise en cause. Méthodiquement, l adepte est amené à faire table rase de son passé personnel et renonce à tout projet individuel. En contrepartie, il s approprie l histoire mythique du groupe et dévoue tout son temps, son argent et ses efforts à la mission partagée.» Cette déstructuration fait perdre à l adepte sa dimension de personne et de citoyen [ ] Un groupe sectaire consti tue non seulement une violation des droits de l homme, mais également un réel défi à la démocratie. Le projet sectaire a pour objectif la création d un «individu» sans ego visant à imiter les pouvoirs que prétend posséder le gourou. Cet «individu» sera totalement dépersonnalisé, exécutera à la perfection les consignes supé - rieures et n existera seulement qu en tant que cellule de l organisme central. Après «utopique», le deuxième mot qui qualifie ce type de projet est sans hésitation : «totalitaire»! La dignité sera bafouée, la liberté totalement aliénée au groupe [ ] Comment protéger les fonde - ments de la démocratie? Les valeurs humaines fonda men tales ne peuvent être protégées que si elles reposent sur le principe de démocratie et sur le principe de l État de droit. Regards sur LA REVUE DU CCMM - 5

6 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS Le CCMM défend l absolue liberté de conscience garantie par les lois de la République. Pour autant la vigilance s impose et nous nous devons d informer le public des réalités de l emprise mentale pour que chacun puisse en toute connaissance de cause exercer son droit inaliénable de croire. Le CCMM, qui défend la liberté de penser, se félicite de sa collaboration avec la MIVILUDES et de ses orientations vers plus de répression contre les atteintes aux droits de la personne, vers une plus grande information du public et de l ensemble des corps constitués [ ] Le CCMM est souvent le premier à détecter les dérives, mais il devrait y avoir des moyens supplémentaires mis en œuvre sous contrôle de la MIVILUDES, des contrôles fiscaux par exemple, pour donner une image de la réalité au public, prévenir les flagrants délits sur les plans juridique et financier, dénoncer la perversion des statuts associatifs. La France peut certes se prévaloir d être en tête en matière de prévention des dérives sectaires, mais on peut s interroger quand des gourous sont mis en prison, comme dans le procès VEDRINES, sur le sort des victimes (15 individus) que personne ne prend en charge! Il conviendrait aussi, de prendre en charge les adeptes- victimes qui restent désemparés après la condamnation de leur gourou [ ] Enfin, il faut redonner aux associations les moyens finan - ciers qui en quatre ans ont été réduits de 50 %. Sans associations, dont le coût pour la collectivité est très faible eu égard aux services rendus, le pays sera livré aux «entrepre - neurs du pire» et malgré l engagement fort de la MIVILUDES, cette dernière verra ses sources d information se tarir et son autorité sur le phénomène sectaire, contestée. Pour conclure, les méthodes de séduction doivent être dénoncées avec rigueur et fermeté et la liberté de culte et d association ne doit pas être mise en avant pour défendre les sectes et porter atteinte aux droits fonda - men taux : dignité, liberté et égalité des droits. n 6 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

7 Maître Daniel PICOTIN Les reclus de Montflanquin et D Oxford : une affaire emblématique de manipulation et d emprise mentale En décembre 2001, après Noël, une famille aristo - cratique connue en Aquitaine, devait se reti - rer du monde en se claque mu rant jour et nuit dans son château de Martel, sur la commune de Monflantquin, en Lot-et-Garonne. Onze personnes sur trois générations, de Guillemette de VÉDRINES, née ADHÉMAR, âgée alors de quatre-vingt neuf ans, jusqu à la petite Diane de VÉDRINES qui avait seize ans, se sont purement et simplement retirées du monde, arrêtant leur activités professionnelles, se coupant de leurs relations habituelles, se séparant de leur conjoint Cette situation extraordinaire est d autant plus remarquée que la famille était connue et sociale - ment intégrée en Lot-et-Garonne, mais aussi à Bordeaux où le Docteur Charles Henri de VÉDRINES, âgé d une cinquantaine d années, était un gynécologue obstétricien reconnu, par ailleurs candidat aux élections munici pales de 1995 sur la liste du Maire et ancien Premier Ministre, Alain JUPPÉ [ ] «Avant d arriver au dénoue - ment humain de cette affaire complexe, en 2009, plus de huit ans après les faits, de multiples obstacles ont été placés sur la route de ceux qui ont cherché à les libérer et à faire avancer la justice. L incompréhension de la Justice, des services de Police et de l entourage : C est en début d année 2004 que Jean MARCHAND, conjoint de Ghislaine de VÉDRINES, est venu me rencontrer pour m expliquer cette affaire stupéfiante. Il était immédiatement limpide pour moi, qu il ne pouvait s agir que d une affaire de manipu - lation mentale. Compte tenu de la qualité des personnes victimes de cette situation et de leur nombre, au sein de la même famille sur trois générations, il s agit d ailleurs d un cas d école, à ma connais - sance, unique en Europe. C est une situation difficile à faire comprendre au grand public, mais aussi aux professionnels, puisqu en l espèce, la Justice est pratiquement restée aveugle durant huit ans [ ] Il y a bien eu une tentative de mise sous curatelle de la grandmère, madame Guillemette de VÉDRINES, mais la psychologue et le Juge des Majeurs Protégés ont considéré cette dernière totalement lucide. Regards sur LA REVUE DU CCMM - 7

8 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS Quant aux véritables saisines de la gendarmerie, elles se sont heurtées à une véritable incom - préhension, au prétexte que des personnes majeures peuvent bien vivre comme elles l entendent et se retirer du monde si elles le souhaitent. Certaines personnes de l entourage amical ont même ajouté : «ils avaient l air heureux». Une enquête de recherche dans l intérêt des familles diligentée à la demande d une amie, madame Marie-Hélène HESSEL, pour vérifier la situation de Christine de VÉDRINES, s est révélée être traitée de manière trop légère puisque l intéressée a été auditionnée en présence d un membre du clan familial sous influence. Néanmoins, assez rapidement, on devait apprendre que le changement d attitude était lié à l arrivée, dans leur entourage, d un personnage trouble, Thierry Pascal TILLY (TPT), qui avait fait connaissance de Ghislaine de VÉDRINES épouse MARCHAND, alors qu elle dirigeait une école de secrétariat, rue de Lille à Paris : «La femme secrétaire». Ce personnage «passemuraille, qui avait réalisé une bonne dizaine de faillites diverses, était sous le coup d une interdiction de gérer pour dix ans, prononcée par le Tribunal de Commerce et également d une condamnation à la prison avec sursis pour abus de biens sociaux. Une inadaptation de la loi française : Les premières plaintes portées par Jean MARCHAND n ont guère été prises au sérieux par la Justice Lot-et-Garonnaise. Même la plainte qu il avait portée en qualité de Président de l Association «Musique en Guyenne» portant sur le détournement d environ euros d argent public, dont l actif s est retrouvé sur les comptes de l escroc manipulateur, n a eu aucun effet. Dès lors que j ai été saisi du dossier, j ai proposé à mon client d aller rencontrer avec lui le Procureur de la république d Agen, au mois de mars Malgré la bonne volonté de ce Magistrat, nous nous sommes cruellement heurtés à la réalité juridique du vide, face à la question de la manipulation mentale. En effet, le Parlement français avait hésité, puis renoncé, à introduire cette notion dans le Code Pénal, comme cela avait été sollicité à l origine par le Député Éric DOLIGE et, seul, le délit d abus de faiblesse et d ignorance (loi ABOUT-PICARD), article du Code Pénal, (loi du 12 juin 2001), a été introduit ; la difficulté, est que c est à la victime elle-même de porter plainte, alors que, dans ce type de cas, «l adepte sous influence» accepte apparemment le sort peu enviable qui lui est fait. C est justement l objet même de la manipulation mentale! En conséquence, le Parquet s est déclaré impuissant face à cette situation de majeurs, modifiant du jour au lendemain leur mode de vie [ ] J ai constaté que je n avais pas les moyens de protéger la famille de VÉDRINES contre ellemême ; pour moi, les outils actuels ne suffisent pas. En toute hypothèse, ils n ont pas permis de sauver la situation de la famille VÉDRINES dont la vie même aurait pu être mise en danger ; cela est vrai pour d autres familles participant au colloque de Bordeaux, telles Dominique et Isabelle LORENZATO qui sont restés vingt-deux ans sous l emprise de DINH TANG. Il reste à inventer un système de protection judiciaire pour les victimes, du type mise sous sauvegarde de justice par le juge des majeurs protégés, le temps de faire une expertise pour vérifier le consentement éclairé ou non, des personnes arrêtant leur travail, se retirant du monde social, vendant tous leurs biens. Le débat qui s ouvrira devant la Cour d Assises de la Gironde en principe, montrera cette néces - sité à l opinion publique et j espère au Parlement. Il y a bien des procès qui ont modifié la législation, tel celui de Marie BESNARD qui avait obligé le législateur à changer la procé - dure d expertise judiciaire. La situation était d autant plus troublante pour les autorités que Thierry TILLY, n habitait pas avec les personnes mises sous emprise qui restaient parfois plusieurs jours claquemurés dans leur château, tous volets fermés. En effet, on a appris plus tard que le gourou agissait principa lement par téléphone et surtout par Internet, exigeant de l ensemble des membres du groupe, (qu il avait par ailleurs, «détempora - lisés» en leur retirant montres et calendriers), des rapports courriels quotidiens. Parmi les originalités de ce dossier, apparaît ainsi «une emprise internaute» par un individu doté d une rare capacité de persuasion pour emberli - ficoter une à une chacune de ses victimes, utilisant à la fois, leurs forces et leurs faiblesses. 8 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

9 La vente du château attaquée La famille de VÉDRINES tente de faire annuler la vente de son château, le château de Martel, vendu en jan vier Elle a assigné devant le tribunal de grande instance d Agen le notaire qui avait assuré la vente ainsi que les deux propriétaires successifs du château. L avocat d une partie de la famille de VÉDRINES, Maître Daniel PICOTIN, confie qu il attaque la vente du château «pour vice du consentement» car celui-ci a été vendu «alors que plusieurs membres de la famille étaient contraints de subir une sousalimentation et des privations de sommeil». Cependant, Maître PICOTIN pressent qu il sera difficile d obtenir gain de cause «dès lors que les acquéreurs ne sont pas ceux qui ont torturé». Il faudrait que la procédure crimi - nelle aboutisse en parallèle pour qu il «puisse prouver l emprise mentale». (Source : Sud-Ouest, Daniel Bozec, ) La mort de Guillemette de VÉDRINES L aïeule de la famille de VÉDRINES âgée de quatre-vingt dix-huit ans vient de mourir. Veuve de Jean de VÉDRINES, mère de Charles-Henri, Guislaine et Philippe, «elle était la figure tutélaire» du clan ébranlé ces dernières années par les agissements de Thierry TILLY, le gourou présumé des membres «reclus» de la famille de VÉDRINES. Le patrimoine dilapidé, le château familial de Martel perdu, Guillemette de VÉDRINES vivait depuis son retour d Oxford dans un corps de ferme au Laussou dans le Lot-et-Garonne. Rappelons que Thierry TILLY est placé en détention préventive depuis novembre La justice convo - quera dans l avenir les membres de la famille protagonistes de cette affaire. (Source : Sud Ouest, & ) Le Procureur de la République s est contenté de lancer une enquête financière qui, durant cinq ans, va suivre pas à pas la litanie de la vente de la grande majorité des biens de la famille VÉDRINES, dont le préjudice global peut être évalué à quatre millions d euros. C est donc avec impuissance, tout en étant totalement conscient de la situation, que nous avons assisté, de loin, à la longue descente aux enfers de l ensemble de cette famille, qui s est retrouvée, au fil du temps, ruinée psychologiquement, maté - riellement, professionnellement. Le dossier risque de poser d autres questions novatrices en matière de jurisprudence, par exemple sur la notion de séquestration. Au retour de Grande-Bretagne, nous avons appris qu un jeune de la famille de VÉDRINES s était retrouvé enfermé durant environ une dizaine de mois dans un appartement en Angleterre sur instruction formelle du gourou. La notion de manipulation mentale mériterait également d entrer dans le Code Civil, comme un mode particulier de vice du consentement qui permettrait, au plan civil, de revenir sur les actes passés, notamment les ventes de biens immobiliers. J ai introduit, en mars 2010, une action devant le Tribunal de Grande Instance d Agen pour vice du consentement (dol violence), visant à l annulation de la vente du château de Martel dont les de VÉDRINES étaient propriétaires depuis plusieurs siècles et qui constitue le berceau de la famille. Ce dernier a été vendu dans des conditions rocambolesques, alors que plusieurs membres de la famille étaient contraints de subir sous-alimentation et privation de sommeil, la plus touchée étant Christine de VÉDRINES, carrément torturée pendant une dizaine de jours. Ce procès met en cause éventuellement le notaire ayant régularisé les actes, et ceux qui ont acheté (pas cher) le château ; cette affaire ne sera sans doute pas facile à mener dès lors que les acquéreurs ne sont pas ceux qui ont torturé, et il sera intéressant de voir comment les tribunaux se situeront face à ce cas de figure, en l état de la législation en la matière. Les gourous et d autres mani - pu lateurs psychologiques ayant souvent un temps d avance en sciences humaines, il est souhaitable à mon avis de praticien, que le Code Civil Napoléonien évolue aussi avec son temps. Les difficultés de la coopération internationale : La succession de trois juges d instruction à Agen, puis à Bordeaux, n a pas permis à cette affaire, ouverte pour blanchiment d argent, d avancer alors même que deux membres de la famille avaient réussi à s extirper en janvier 2008 ; mais ils n étaient pas en mesure de lutter juridiquement puisqu ils étaient épuisés psychologique - ment. Philippe de VÉDRINES avait d ailleurs été convoqué par la Justice en qualité de «témoin assisté» et non de victime. Il aura finalement fallu attendre le contact téléphonique avec Christine de VÉDRINES pour que sa famille et moi-même la confortions dans l idée de quitter précipitamment l Angleterre pour pouvoir porter plainte en Regards sur LA REVUE DU CCMM - 9

10 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS France, et échapper aux griffes de TILLY ; en effet, ses papiers d identité lui avaient été rendus pour pouvoir travailler à Oxford (90 % de son salaire, comme ceux des autres membres du groupe familial, étaient taxés par l escroc). C est l arrivée à Bordeaux, de madame C. de VÉDRINES qui avait du laisser sur place son époux, ses trois enfants majeurs, sa belle-sœur, ses neveux et sa belle-mère, qui a permis une véritable prise en compte de l affaire par la Justice. En effet, cette fois-ci, nous avions bien une plaignante pour abus de faiblesse et escro - querie, mais de surcroît les révélations des tortures subies en janvier 2008, sans compter six mois d isolement dans une chambre, donnaient un vrai coup d accélérateur : la qualifi - cation des faits devenant criminelle, elle fait encourir au gourou présumé, une peine pouvant aller jusqu à la prison à perpétuité prononçable par la Cour d Assises. Le juge d instruction, après avoir accueilli la constitution de partie civile de Christine de VÉDRINES, a fait délivrer un mandat d arrêt international dès la mi-avril C était alors sans compter sur toute une nouvelle série de difficultés qui a fait, à nouveau, piétiner le dossier durant sept mois et ce, malgré les risques signalés à la Justice par des rapports sur la sortie de crise, établis par la psychanalyste et la victimologue criminologue travail lant avec moi sur ce dossier sensible. Il s avère que l Angleterre n a pas signé les accords dits de Schengen, mais surtout que la coopération judiciaire euro - péenne s appuie sur une décision-cadre datant du 13 juin 2002, qui nécessite une transpo - sition de la législation dans chaque pays. Dans cette affaire, le juge d instruction a du reformuler, à plusieurs reprises, ses demandes de coopération avec la justice britannique et ce, sans succès, plusieurs raisons étant opposées : la notion de séquestration de français par des français n apparaissait pas utilisable en Angleterre ; le délit d abus de faiblesse français n existe pas dans la loi anglaise ; le juge d instruction n a pas été autorisé à pénétrer sur le territoire britannique, ne serait- ce que pour procéder à des perquisitions, puisqu il lui était demandé de lister précisément et à l avance, les pièces qu il recherchait. Difficile de deviner ce que peut contenir le coffre-fort du gourou, sachant que ce dernier avait multiplié durant dix ans des montages juridiques fumeux et de multiples combinaisons. En final, des logiques judiciaires différentes, la pratique de la «common law», une absence de compréhension, voire de bonne volonté, ont totalement grippé la machine, ce qui fait que le mandat d arrêt européen délivré par le juge français n a jamais trouvé application au Royaume- Uni! Le juge d instruction n a même pas été autorisé à réaliser un seul acte sur place! Même le, passage du dossier à la Commission d Eurojus à La Haye où le Juge d Instruction s est déplacé, n a pas permis de convaincre la Justice anglaise de valider les démarches françaises et c est finalement grâce à une imprudence du gourou auquel les papiers d identité avaient été oppor tunément rendus, que l arrestation a été possible lors d une déplacement de TILLY à Zurich en octobre Cette fois-ci, à l instar du réalisateur POLANSKI, la Justice suisse appliquait le mandat d arrêt international, en arrêtant sur le champ, à Zurich l inté - ressé ; celui-ci a renoncé aux recours qu il aurait pu formuler et a accepté d être extradé en France, ce qui lui vaut une mise en détention à la Maison d Arrêt de Gradignan (Gironde) depuis cette date et sa mise en examen. Même les efforts réels et récurrents du Juge de liaison entre la France et l Angleterre n ont pas permis de lever les difficultés entre les Justices franco-britannique. L arrestation du gourou enfin réalisée, j étais loin d en avoir terminé avec ce dossier difficile car huit personnes restaient toujours sous «l emprise mentale» du gourou malgré sa mise à l écart. La solitude dans la mission d «exit counseling» : «La récupération» des huit français restés en Angleterre après l incarcération de TILLY a nécessité deux opérations de cinq jours sur place en novembre et décembre 2009, préparées en amont par les spécialistes psy. Au départ, nous avions envisagé de pratiquer un «exit counseling» (conseil en sortie de secte) sous couvert du Juge qui aurait pu, en se déplaçant en Outre-Manche, interroger chacune des victimes, ce qui nous aurait permis d intervenir Regards sur LA REVUE DU CCMM

11 Dans les jours qui ont suivi, plusieurs reportages télévisés nous ont convaincu qu en réalité, les membres de la famille, qui vivaient pour sept d entre eux à Oxford et une à Bristol, étaient dans les mêmes dispositions d esprit vis-à-vis de leur mentor. Les différentes demandes d aide formées auprès de l État et de la Justice n ayant rien apporté, j ai donc du prendre la responsabilité d accompagner les membres de la famille sortis du groupe (les mieux placés pour faire compren - dre la situation) avec un couple d amis et une équipe spécialisée constituée pour la circons tance, d une psychana lyste et d une victimologue-criminologue. Cette première mission en novembre 2009 a donc du être menée sur fonds privés. Tenant néanmoins, à réaliser cette opération «d exit counseling» de manière officielle, j en ai avisé les services de la MIVILUDES, les autorités consulaires et l am - bas sade de France. Sur place, nous nous sommes heurtés à un autre problème récurrent puisque les reclus ne voulaient pas revoir leur famille et que des menaces de plainte pour «harassement» ont été fermement prises en compte par la police anglaise, bloquant ainsi, nos tentatives de reprise de contacts [ ] Malgré ces difficultés, nous avons réussi le 11 novembre 2009, à libérer un jeune membre de la famille de l emprise mentale et ce dernier devait rentrer rapidement en France où il se constituait partie civile, validant tout ce qu avait pu indiquer sa mère sur les tortures et rajoutant d impor - tantes charges pénales. Il s agit d un protocole spécifi - que visant à créer un «déclic» psychologique pour en quelque sorte «déciller» la victime et la ramener à la réalité. Fort de ce premier succès et n ayant pas bénéficié du soutien étatique (hormis le concours du Consulat Général de France à Londres), je me suis résolu à faire la tournée des dirigeants des collectivités locales de la région Aquitaine. Tous ont accordé leur concours financier immédiat, qu il s agisse d Alain JUPPÉ, Maire de Bordeaux, du Président de la Région Aquitaine Alain ROUSSET ou du Président du Conseil Général de la Gironde, Philippe MADRELLE. Grâce à ces financements, il m a été possible de monter une nouvelle mission encore plus opérationnelle, utilisant l en - sem ble des personnes sorties et amenant, outre l équipe psy, un chauffeur spécialisé dans ce type d opération. Il n était pas question, pour moi, d intervenir hors mon cadre déontologique d avocat, et cette opération qualifiée de «Bow Windows 2» s est appliquée à respecter les droits français et anglais. À cet égard, je tiens à préciser que contrairement aux asser - tions diffamatoires de certains sites Internet défendant les sectes (pour lesquels j ai fait établir un constat d huissier), l exit counseling que nous pratiquons, n a rien à voir avec des opérations de «dépro - grammation» qui tenteraient de persuader un sujet de force! Tout s est pratiqué avec huma - nité, dans le respect des personnes, pour tout simplement les ramener au réel. Cettte fois-ci, l opération a été totalement couronnée de succès puisque nous parvenions à entrer en contact avec les sept membres restants qui ont pu ouvrir les yeux sur leur véritable situation les décembre 2009, et se sont constitués immédiatement partie civile. C est ainsi que le premier volet de l affaire dite des «Reclus de Monflanquin» s est heureu - sement achevé sans suicide, sans passage à l acte Néanmoins, vient maintenant le temps de la reconstruction psychologique, professionnelle et humaine qui nécessiterait des moyens plus importants que ceux dont nous disposons. Le pire moment du temps des victimes étant maintenant passé, s ouvre le temps judiciaire avec les expertises psychiatriques et psycho - logiques du gourou comme des victimes. L affaire n a pas fini de livrer ses secrets et devrait connaître de véritables rebondissements. Le procès civil pour annulation de la vente du château mais surtout la procédure criminelle devant la cour d assises de la Gironde, constitueront une procédure exemplaire sur la manipulation mentale en Europe [ ] n «Il faut savoir savoir, savoir pour comprendre, savoir pour agir» (Spinoza) Regards sur LA REVUE DU CCMM - 11

12 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS Docteur Jean-Pierre BOUYSSOU, Pédopsychiatre Les critères de l emprise mentale La vie au sein d un groupe provoque, par le biais de proces sus inconscients de régression, des mécanis - mes archaïques de défense comme l identification projective (une partie de la personnalité d un autre s introduit dans le sujet pour le contrôler, lui nuire ou chercher des satisfac tions) [ ]. La manipulation mentale est, en simplifiant, le rapport de domi - na tion qui reste quand les autres ne sont pas disponibles mais parfois s y associent (rapport physique : bourreauvictime, rapport économique exploiteur-exploité, rapport sexuel homme-femme) [ ] La manipulation mentale forme un couple avec l autonomie, mais cette dernière, fait l objet de soup çons, peut être interro - gée par un proche, peut être évaluée par un profession nel reconnu par l État en fonction de critères. Cette autonomie est une «carac téristique psychique 12 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

13 essen tiel le ment liée à la réussite des liens affectifs de l enfant, à l acquisition d une confiance fondamentale soutenue par une sécurité affective de base». L autonomie de la per - sonne juridique est garantie par l État et se distingue de l autonomie à la première personne dite performative. Il arrive qu un conflit se crée entre les deux et l État laisse aux professionnels du psychisme mandatés, le soin d apporter un jugement pour apprécier l authenticité de l autonomie. L autonomie est donc un statut garanti par l État, il faut d abord l acquérir, puis s efforcer de la garder, mais on peut la perdre (mise sous tutelle ou curatelle) et aussi la retrouver : intervention médico-psychologique. L être humain est-il individuel - lement responsable ou est-il la résultante d un ensemble d agencements sociaux? Le pouvoir sur le psychisme est un rapport de force qui prend comme matière le psychisme de l être humain. Ce rapport peut être désigné sous trois formes : l autonomie, la mémoire et le bien- être mental [ ] Lorsque, en tant que professionnels du psychisme, nous sommes sollicités par l État ou par une association de lutte contre la manipulation mentale, nous prenons une position de cliniciens-chercheurs afin de rester éveillés aux nouvelles formes de structures groupales singulières (se développant dans un espace réservé aux seules entreprises thérapeutiques) et de ne pas être un nouveau vecteur d influence. Dans notre expérience nationale nous avons été confrontés plus souvent aux dégâts collatéraux familiaux d un détournement d un être humain qu à une sortie d un groupe à dérive sectaire Les exemples que nous apportons ont été modifiés et simplifiés [ ]. Mme X, psychologue dans le médico-social, nous appelle car elle vient de vivre la mise en acte d une menace de la secte à son égard : au volant de sa voiture alors qu elle roulait à vitesse modérée, elle a perdu le contrôle de son véhicule. Elle nous apprend qu elle avait dit vouloir prendre de la distance quant à sa participation à la secte et le responsable lui a prédit un avenir «funeste». Ayant appris notre engagement dans la lutte contre les dérives sectaires, elle vient vers nous.[ ]. La mise en place d un soutien psychologique et d un traitement médicamenteux lui a permis de retrouver une vie classique. Les études montrent que les désordres psychologiques lors de sortie de groupe à dérive sectaire rappellent les signes des troubles de type addictif, de type syndrome post-traumatique et parfois de type paranoïaque avec hallucinations. Une mère nous appelle car sa fille se trouve dans une secte en Grande-Bretagne et nous demande des conseils. Ces parents ne peuvent rencontrer leur fille qu une fois par an. Après son appel cette mère décide, à notre insu, de récupérer sa fille. Elle nous l amène en consultation et nous nous trouvons devant une jeune femme filiforme de vingtquatre ans présentant une bouffée délirante. Nous la faisons hospitaliser et, progressivement, elle s installe dans une forme de schizophrénie avec des périodes durant lesquelles elle développe la thématique de la secte. Dirons-nous que le modèle du fonctionnement sectaire est avant tout celui d un rapt d âme, modèle de la sorcellerie (Isabelle Stengers) se caractérisant par une crédulité initiale, la signature d un pacte, la participation à des rites antisociaux, puis le retour - ne ment parfois avec prise de conscience de l escroquerie, de la dépendance intérieure et la recherche de l accusation? Nous donnons alors aux patients la place de victimestémoins. Nous n oublions pas que ces patients ont une demande de «métamorphose» dans une dimension «méta-universelle» (c est-à-dire une conversion qui peut se faire quels que soient l origine, les appartenances antérieures, la culture, le niveau social ou intellectuel). Nous n oublions pas que ces patients ont vécu des moments d intense chaleur affective, de fraternité, de cours et d ensei - gne ments sur le sens des désordres sociaux, de pratique d écoute, de méditation, de rituels, de techniques à vocation thérapeutique (interprétation sauvage des rêves, program ma - tion neurolinguistique, hypnose). Lors d une de nos conférences, un jeune adulte de dix-neuf ans vient nous voir pour évoquer ses tentatives de suicide (7) et ses hospitalisations. Il présente une profonde solitude, une tristesse, une absence de liens familiaux ; il est hébergé dans un foyer de jeunes travailleurs. Depuis son enfance, il est dans un mouve ment à dérive sectaire avec tous les membres de sa famille. Sa révolte contre sa famille est devenue une révolte confuse. Il a rencontré plusieurs professionnels du psychisme peu au fait de ces confusions. Il dénonce ces pro fes - sion nels : «je n ai jamais vraiment Regards sur LA REVUE DU CCMM - 13

14 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS pu parler de ce qui s est passé quand j étais dans le groupe. J ai essayé au début mais ils m ont renvoyé à mes difficultés actuelles». Nous le dirigeons vers une association de lutte contre les sectes afin qu il puisse partager son vécu. Il va pouvoir se reconstruire et se réinsérer dans la société. Autre cas : une adolescente de dix-sept ans arrive aux urgences suite à une tentative de suicide par absorption médicamenteuse et scarifications. Elle est accom pa - gnée par des parents, visiblement d un milieu aisé. Après examen clinique et psychologique, nous décidons de l hospitaliser en soulevant l hypo thèse d un état dépressif atypique. Lors de cette hospita lisation, elle nous révèle d abord que ses parents ne veulent pas qu elle fréquente un lycéen d origine maghrébine et musul mane, et, suite à notre discours sur les traditions trans - généra tionnelles, elle évo que l appartenance de ses parents à une secte qui n admet pas des fréquentations en dehors des membres de celle-ci («je ne devais pas le dire» nous déclaret-elle, car elle a peur des consé quences) Son état s amé - liore et nous lui proposons de passer en hôpital de jour et c est alors que le père demande une consultation pour lui-même, ce qui nous surprend. Nous faisons part de cette demande à l adolescente qui accepte que nous le recevions car, dit-elle «il est en arrêt de travail». Il se présente triste et m annonce que son «mouvement» l a rétrogradé de la haute fonction qu il y occupait car sa fille avait rencontré un professionnel du psychisme et moi-même. Cette adolescente est aujourd hui infirmière et reste très attentive aux emprises sectaires dans son milieu professionnel. Abordons maintenant les dégâts «collatéraux». Notre pratique repose sur des rendez-vous téléphoniques ou des s. Cette pratique permet de garder une distance relationnelle et une part de mystère, nous concernant. Sommes-nous dans un équivalent symbolique du groupe d allure sectaire ou en place de ce groupe pour le membre de la famille? Nous considérons que ce membre de la famille est aussi victime-témoin. Mme Y nous appelle car son mari, cadre supérieur, a changé ses habitudes brutalement. Leurs enfants sont partis du foyer. Elle apprend par lui qu une jeune femme mariée, mère de deux enfants et cadre elle aussi, lui fait faire ce qu elle veut. Nos rendezvous téléphoniques amè nent une certaine sérénité, une attente et une prise en charge psychiatrique de son mari qui développe un syndrome dépres sif sévère. Mme W est en ménage avec un spécialiste de la conduite auto - mobile. Ce monsieur est un vieil ami qui a repris contact avec elle après qu elle eût divorcé et connu des ennuis financiers. Au fil du temps elle s aperçoit qu il reçoit des SMS fréquents et que parfois il s absente certains week-ends pour rejoindre des «copains». Un doute s installe et elle découvre qu une femme responsable d une écurie de course le relance pour qu il s associe avec elle. Après discussion et recherche, Mme W trouve qu ils appartiennent à un mouvement à dérive sectaire. Lors de nos échanges télé phoniques, nous l avons conduite à faire une démarche chez un professionnel du psychisme car son état psychiatrique s aggra vait. Depuis nous n avons pas de ses nouvelles malgré deux appels téléphoniques. Il nous semble que le travail préalable de description des mécanismes réels mis en œuvre dans le groupe permette la survenue de moments féconds impliquant des modifications profondes et durables. Le concept de syndrome de Stockholm ou identification à l agresseur nous conduit à penser que le sujet s est embarqué dans un devenirgourou pour ne pas retourner son agressivité contre luimême. Nous savons aussi que la sortie d un psycho-traumatisme s accom pagne de solitude et de honte et que notre travail de professionnel du psychisme est de «réhumaniser» le sujet. Pour ce faire nous disposons de plusieurs approches : l une est psychanalytique. Reprenons ici un passage de la thèse de notre ami Emmanuel DIET «si chacun se trouve entraîné dans l aliénation sectaire c est que cette aliénation sectaire trouve dans la psyché de quoi s engre ner [ ] non seulement du côté de ce qui, dans le pulsionnel, résiste aux processus de civilisation et à ses exigences, non seulement dans l ambivalence à l égard de l interdit œdipien, mais plus subtilement, du fait des pactes dénégatifs, des silences et des non-dits, des interdits de penser, de percevoir et de dire, présents dans toutes les familles. C est du coté de la crypte et du fantôme, des fautes des ancêtres et du mystère des origines que peut être repéré ce qui permet à la séduction et à l emprise de produire la conviction délirante chez des sujets que rien ne permettait auparavant de désigner comme fou». Avec cette approche, pouvonsnous dire que la proposition 14 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

15 thérapeutique se révèle identique à celle de n importe quel autre patient? [ ] Une autre approche est systémique : le groupe sectaire est perçu comme un isolat cultu - rel imperméable aux influen ces. Les membres doivent se soumettre à un contrat de loyauté et à une allégeance incondition - nelle. Le groupe dysfonctionnerait au point d entrainer des relations pathologiques des membres avec l ensemble. Enfin, l on peut adopter une approche psychosociologique : Il est plus facile d amener quelqu un à s engager dans un acte que dans une cause et les techniques d amorçage et d ancrage se révèlent efficaces. Toutes ces approches dissolvent le caractère spécifique de la situation, le réduisant à du «déjàconnu, déjà-entendu». Nous devons relativiser les concepts et prendre en considération des réalités sociales, anthropologiques, religieuses, politiques. Quelles solutions cliniques proposer? Offrons un dispositif spatial d extra-territorialité avec le principe du contradictoire au sein de l entretien : Pensons que ce sont des sujets singuliers avec des attaches (lieu, famille, objet, philosophie) de ce fait le dispositif nécessite la présence de représentants des mondes de la victimetémoin avant son entrée dans le groupe sectaire ; Organisons des séances de synthèse, des séminaires, des échanges avec d autres sujets (il ne s agit pas de «psycholo - giser» les bénévoles pas plus de transformer les cliniciens en militants). Pour la famille de l adepte le dispositif de rendez-vous télé - phonique toutes les trois semaines (sauf urgence) nous semble bénéfique. Ces propos se veulent des éclairages sur un sujet qui fait écrire et dire beaucoup mais qui aurait tendance à se figer. Nous avons voulu donner une sou - plesse à la réflexion. Nous sommes conscients que «l ins - tru men talisation du désir» est le moteur de notre société de consommation. Continuons la recherche, l information et la lutte contre cette instrumentalisation [ ]. Dans la manipulation mentale on peut parler de lavage de cerveau, de viol du psychisme, de suggestion psychologique terme reconnu par le droit français et avancé par Toby NATHAN qui a été chargé de faire un travail autour des sectes. De son expérience clinique il tire des leçons : Il essaye d offrir un espace d extraterritorialité, ne reçoit pas les victimes ni les personnes qui sortent de secte dans leur espace mais leur offre un autre espace. Les personnes qui sortent ont eu des attaches précédentes, donc il fait les démarches avec ces personnes pour retrouver les attaches précédentes. Il organise des séances de synthèse ou de séminaire avec des professionnels. Se pose le problème des sorties de secte. Il préfère travailler avec les associations dans la mesure où chacun reste à sa place. Il ne veut pas devenir un militant. Il souhaite rester dans son domaine pour ne pas risquer d être confronté aux avocats des sectes. Dans un cadre clinique, il évoque le cas d un avocat auquel il a été confronté dans un procès [ ]. n Question du Président MIQUEL à l orateur : peut-on caractériser le fait qu une personne soit sous emprise ou non? Réponse : Le concept de consentement est plus facile pour expliquer la situation que le concept d emprise. Je pense à un groupe dont les membres semblent s auto-satisfaire. Aux membres du groupe viennent s en ajouter d autres auprès du «berger et de la bergère» Chacun travaille avec une responsabilité, c est une micro - société organisée comme une entreprise. Une famille est venue voir un docteur pour lui demander de recevoir un jeune majeur. C est une situation difficile. La personne vient accompagnée de deux adeptes à qui le docteur a demandé de rester dans la salle d attente.. Mais la personne en consultation, en réalité, ne voulait pas sortir du mouvement On est plus à l aise pour aider des victimes à sortir que, dans ce cas là, à cicatriser les blessures. Regards sur LA REVUE DU CCMM - 15

16 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS Jean-Claude DUBOIS Vice-président du CCMM et président du CCMM Centre-Val de Loire Les relations entre les associations d aide aux victimes et les institutions publiques Le 17 septembre 2010, à Bruxelles, Monsieur le Président de la MIVILUDES déclarait : «La seule action associative ne suffit pas, les instances publiques sont concernées et doivent s impli - quer». L adhésion du CCMM à ces propos est totale car, y compris dans le champ des dérives sectaires, il appartient à l État d être le garant des principes qui régissent notre République. Pour contrarier l action de cer - tains prosélytes, il est impératif que les instances publiques se sentent concer nées, ce qui est le cas et l honneur de notre pays. Par ailleurs, dans son rapport au Premier Ministre «La justice face aux dérives sectaires», Georges FENECH soulignait, avant sa nomination, qu il faudrait «Promouvoir le rôle des associations de victimes», «les associations étant insuffi - samment prises en compte». Il n y a aucun antagonisme entre ces deux expressions que le CCMM reprend volontiers à son compte Regards sur LA REVUE DU CCMM

17 Pour introduire mon interven - tion, j ai voulu, en citant le Président de la MIVILUDES, mettre en évidence la nécessité d une réflexion sur les relations associations/pouvoirs publics. [ ] Promouvoir la lutte contre les dérives sectaires Le sondage IPSOS/MIVILUDES Réjouissons-nous des résultats du récent sondage IPSOS qui indique que 66 % des sondés considèrent les sectes commes dange reuses pour la démocratie [ ]. 7 % des personnes inter - rogées connaissent la MIVILUDES et savent précisément ce qu elle fait, 19 % en connaissent l existence. Les efforts de la MIVILUDES, efforts relayés sur le terrain par ceux des associations, trouvent ici leur juste récompense. Ces résultats traduisent le dynamisme de la MIVILUDES la parution du dernier guide en témoigne mais, le CCMM pense que le secteur associatif peut faire encore plus et mieux et qu une façon d y parvenir serait de nous associer davantage à cet objectif de promotion de la lutte contre les dérives sectaires. Dans cette perspective, la nature des relations pouvoirs publics/associations ne seraitelle pas au cœur des enjeux? Les constats de terrain vont dans le sens d une nécessaire intensification de l action. La désignation de correspon - dants «sectes» dans différentes administrations est une excel - lente chose, mais il est parfois bien difficile d entrer en relation avec eux. Ici ou là, l on peut constater que des acteurs institutionnels ignorent cette indispensable distinction entre psychothéra - peutes autoproclamés et psychothérapeutes diplômés! Ailleurs encore, la Cellule d Assistance et d Intervention en Matière de Dérives Sectaires la CAIMADES créée au sein de la Direction Centrale de la Police Judiciaire sous l autorité de l Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, est inconnue Bien sûr, ces constats ne démentent pas les efforts d information et de formation engagés par la MIVILUDES, cependant il nous semble qu ils interrogent sur la mise en œuvre au plus près du terrain. Mais quelle place les pouvoirs publics reconnaissent-ils aux associations? Quelles sont les évolutions récentes? Les relations MIVILUDES/associa - tions se caractérisent par une confiance réciproque, respectueuse de la place de chacun. Pour autant, il appartient au mouvement associatif d attirer l attention des pouvoirs publics sur des difficultés de mise en œuvre sur le terrain. Évolution des structures CDPD : Conseils départe mentaux de prévention de la délinquance, de l aide aux victimes et de lutte contre la drogue, les dérives sectaires et les violences faites aux femmes : L intitulé même des CDPD illustre combien la lutte contre les dérives sectaires est noyée dans un ensemble d attributions alors qu auparavant elle devait bénéficier de cellules ou de comités de vigilance unique - ment consacrés à cette cause. Chacun sait ici que ce n est pas dans ce cadre que peuvent s instaurer des relations constructives entre pouvoirs publics et associations. Mais alors dans quel cadre concevoir ces relations? Qu en dit le Ministère de l Intérieur? GTRDO : Circulaire du Ministère de l Intérieur aux Préfets du 25 février 2008 qui préconise la réunion de groupes de travail restreint. Le Ministère de l Intérieur : Le 23 janvier 2009, une circulaire du Ministère de l Intérieur fixait les orientations propres à ce ministère en matière de lutte contre les dérives sectaires. «Ces réunions doivent regrouper les seuls services de l État concernés par cette matière afin d en conserver le caractère opérationnel». «Les échanges nécessaires avec les associations de défense des victimes doivent s opérer le cas échéant dans le cadre des CDPD en appelant des points d ordre du jour particuliers.» Les associations ont été choquées par cette éviction faisant fi de l importance de leur action Grogne associative: Article CCMM/ADFI Midi libre : SECTES Les associations en mal d écoute extraits : «Les bénévoles de la région regrettent notamment l absence de gens du terrain dans les groupes de travail instaurés en février» «Cette mise à l écart est stupide, elle prive le débat des informations données par les victimes et les familles» Conclusion du journaliste : «Fâchés, l UNADEFI et le CCMM ont Regards sur LA REVUE DU CCMM - 17

18 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS bien l intention de continuer à exister. Mais leur étonnement présent va bien au-delà de la simple blessure d amour propre». Cette grogne a été entendue par les sénateurs et par la MIVILUDES. Remarques du Sénat reprises par la MIVILUDES : Cependant, en 2008 et 2009, les Sénateurs faisaient les constats et préconisations suivants concernant la place des associations, je cite : (Les sénateurs) Remarquent que le thème des dérives sectaires est souvent négligé dans les CDPD, ce qui ne permet pas de bénéficier de l expertise des associations Notent que les associations de défense des victimes ne font pas partie des GTRDO. Préconisent une première partie des GTRDO devrait permettre d impliquer les associations. Dans le Rapport 2009 au Premier Ministre, la MIVILUDES reprenait ces constats et préconisations en insistant sur la place importante des associations dans la lutte contre les dérives sectaires. Il est réconfortant de constater combien sénateurs et MIVILUDES plaident la même cause qui n est jamais que celle de la reconnaissance de la place des associations dans la lutte contre les dérives sectaires. Pour autant, les associations ont leurs attentes et il leur appartient d attirer l attention des pouvoirs publics sur les difficultés de mise en œuvre rencontrées sur le terrain. Attentes associatives : À propos des groupes de travail restreints à dimension opérationnelle : Puisque ce sont les GTRDO qui sont en place, voyons précisément ce qu il en est: Évaluation quantitative La MIVILUDES a participé à 17 CDPD ou GTRDO selon le rapport 2009 et à des GTRDO dans le Gers, l Eure, le Loiret et le Cher selon la lettre bimestrielle n 7 de juin Ces chiffres appellent les remarques suivantes : Participer à des CDPD ou des GTRDO n est pas équivalent en termes d implication contre les dérives sectaires, ce fait est incontestable! Dans quelle proportion ces GTRDO accueillent-ils les associations dans une première partie de leurs réunions? Néanmoins, la MIVILUDES a été invitée une vingtaine de fois par les Préfectures, ce qui, rapporté au nombre des départements donne environ 20% de présence. Évaluation qualitative : quel niveau de concertation? Notre propos n est pas de dresser un quelconque inven - taire des dysfonction nements nous pourrions l élaborer mais d insister sur l impérieuse nécessité d instituer un cadre qui précise nettement la nature des relations pouvoirs publics/ associations et de s assurer de sa mise en œuvre. Illustrons les enjeux par un exemple de terrain significatif : Dans un dossier très complexe, le CCMM a relevé les éléments suivants, sur le site d une organi - sation : la thérapie de la réin car nation, la psychologie astrologique, la kinésiologie inté - grative avec fleurs de Bach et pierres précieuses, la PNL et l hypnose, Fleurs de Bach théra pie,la psychosynthèse, la médiumnité, le reiki, le channe - ling. Que faudrait-il ajouter à cette liste pour s interroger? Sur le portail d une psycho - thérapeute avant qu il ne soit ôté du site : Chamanisme, astro - psychologie, hypnose Errickson nienne. Voici les propos d un adoles - cent :«Alors qu il était en train de boire un verre d eau, il lui a dit qu il pourrait se souvenir du verre d eau qu il avait bu la veille et le jour d avant et le jour d avant avant [ ], et qu ainsi il pourrait remonter jusqu à sa petite enfance et se souvenir de tout».ces propos sont extraits d un témoignage dont on ne peut garantir la neutralité ; mais peuvent-ils avoir été totalement inventés par le témoin? Ne peut-on envisager que les propos de cet adolescent aient été suggérés dans un contexte qu illustrent les informations recueillies par le CCMM? À propos de contexte, pourquoi cet exemple se veutil démonstratif? Concernant les acteurs de la protection de l enfance, le rapport 2009 de la MIVILUDES explicite comment «l efficacité de leur action suppose réflexion 18 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

19 et compréhension du contexte sectaire dans lequel elle s inscrit» car «sans cette appré - hen sion du phénomène en amont, les dispositions prévues par la loi pourraient se voir peu ou mal appliquées»[ ]. Des regrets : l analyse du CCMM n a été reçue ni avant l appel évoqué donc pas de prévention possible ni après, car la justice était passée! Elle n a pu être ni validée, ni invalidée par quelque structure que ce soit. Pourtant, il nous semble que les critères repérés sont de nature à attirer l attention et qu ils justifient l insistance associative à se faire entendre. D excellentes coopérations nationales à mettre en œuvre sur le terrain : Le 16 juin 2008, à l initiative du SADJPV (Service de l Accès au Droit et à la Justice et de la Politique de la Ville), la MIVILUDES, le CCMM, l UNADEFI et l INAVEM (Institut National d Aide aux Victimes et de Médiation) convenaient des trois principaux axes de partenariat suivants : Formation réciproque de leurs personnels, d une part à la prise en charge de victimes d infrac - tions pénales dans le cadre d un procès et d autre part, à la compréhension du phénomène de l emprise mentale ; Amélioration de la prise en compte des appels télépho - niques reçus à la plate-forme 08 VICTIMES, faisant référence à un contexte sectaire ; Conclusion de protocoles assu rant la complémentarité des inter ventions locales des deux types d associations notamment lors d opérations de police judiciaire. Nous avons besoin de nous former aux arcanes de la Justice et réciproquement les acteurs de la Justice ont besoin de mieux appréhender le phéno mène sectaire. Le CCMM se félicite des remarquables résultats obtenus au plan national, mais il n en demeure pas moins vrai, que sur le plan local il est moins évident d obtenir ces mêmes résultats. Le CCMM pense que dans le cadre des relations pouvoirs publics/ associations des stratégies permet tant de progresser sur le terrain sont envisageables. Proposition et réflexions : Le colloque de Lyon : «mise en œuvre des groupes de travail «dérives sectaires» une référence à généraliser? Monsieur Michel TOURNAIRE, Directeur de cabinet du Préfet de la région Rhône Alpes, Préfet du Rhône et Monsieur Jean-Olivier VIOUT, Procureur général près la Cour d Appel de Lyon, ont présenté les principes de fonctionnement qu ils mettent en œuvre. Un impératif : la vigilance : La politique départementale traduit la volonté de mieux associer les associations de défense des victimes et se décline selon les trois axes suivants : Sensibilisation des adminis - trations mise en œuvre de modalités d exercice de la vigilance faire connaître les actions entreprises La place des associations dans le dispositif Les associations sont reconnues en fonction de l efficacité de leur engagement de proximité en matière de : accueil des victimes et de leurs proches, écoute, orientation des victimes, accompagnement et aide aux personnes. Des critères communs confiance, liberté de parole, secret professionnel capacité de chacun à savoir passer la main. Conclusion commune à Mes - sieurs Michel TOURNAIRE et Jean- Olivier VIOUT : Réunir le groupe de travail traduit une volonté de mettre les acteurs de la vigilance contre les dérives sectaires en relation, gage d une réelle réactivité. Ces modalités de fonction - nement sont le fruit d une concertation entre des respon - sables des pouvoirs publics sensibilisés aux dérives sectaires. Il va de soi que le CCMM souhaite que ces pratiques soient géné - ra lisées. La laïcité comme valeur face aux masques «NMR» Il convient enfin d aborder un thème qui nous est cher, celui de la laïcité.[ ] Notre attachement à cette valeur inscrite dans nos statuts nous met à l écart de toute approche Regards sur LA REVUE DU CCMM - 19

20 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS religieuse et nous fait en toute chose privilégier l humain ; c est pourquoi ce sont les victimes d agissements délic tueux ou criminels et leurs proches qui sont l objet de notre attention. Le discours du lobby sectaire contre les associations qui l affrontent peut rapidement se caractériser ainsi : associations liberticides qui seraient en guerre contre le sentiment religieux limitation des dérives sectaires aux saisines de la Justice et au religieux stigmatisation de l action de la MIVILUDES et des associations de lutte refus de reconnaître la notion d emprise ainsi que le bienfondé de la distinction opérée entre les termes «secte» d une part et «dérives sectaires» d autre part. Ceci dit, même si ce lobby fait tout pour instrumentaliser le débat, les thématiques développées ne peuvent engager pouvoirs publics et associations de lutte à entrer dans ce contexte qui n est pas celui qui justifie leurs relations. La vigilance est cependant indispensable car toute position entraînant la confusion ne peut que servir le lobby sectaire. Cette déclaration d un ancien directeur du Bureau des Cultes du Ministère de l Intérieur devant la représentation natio - nale en est une illustration : «S il y a de la maltraitance des enfants, si on dépouille des gens, il existe un cadre juridique qui doit être utilisé. Mais si quelqu un se trouve désespéré à l idée d avoir passé vingt ans dans un mouvement dont il ne partage plus les idées ou d y avoir cotisé de manière exagérée, cela relève du problème de croyances immodérées» Comment ignorer à ce point l emprise dont sont d abord victimes nombre de futurs adeptes? Circulez Amoreena Winckler, Myriam Declair, Nicolas Jacquette, Nathalie Dereuck, Antoine Guelaud, bien d autres victimes telles celles de Montlanquin Circulez apostats mécréants : les dérives que vous dénoncez ne sont que le fruit de vos imaginations délirantes! La notion d emprise n est qu un leurre inventé par des liberticides antireligieux! Il en faut du culot et du cynisme pour procéder à une telle inversion des valeurs! Jean- Michel ROULET avait raison de rappeler quelles sont les victimes! NMR ou pas, croyance immodérée ou pas, nous ne saurions cautionner d un silence complice la conception d un «Dieu tout amour» qui conduit à imposer aux adeptes, enfants compris, prostitution et partouzes (il faut appeler un chat un chat!) Le CCMM entend poursuivre et développer ses relations avec les pouvoirs publics car ce sont les victimes qui sont conce - rnées. Pierre LE COZ, philosophe et Vice-Président du Comité National d Éthique ne les oublie pas: «Il est heureux pour toutes les victimes de nos charlatans spiritualistes que les acteurs des milieux associatifs ne se laissent pas intimider par les universitaires. Car ce ne seront jamais les «chercheurs» en «sociologie du phénomène religieux» qui sortiront les personnes vulnérables de l enfer des sectes.» Oui les relations associations/ pouvoirs publics ont aussi à voir avec l éthique! En conclusion, quelques préconisations du CCMM: Plan de formation dépar temental incluant les associations? Dès lors que des actions de lutte contre les dérives sectaires «s inscrivent dans les priorités du plan de prévention de la délinquance d un département (CDPD)» est-il utopique d envisa - ger que soient votés et financés des plans de formation à la problématique sectaire incluant l action associative? Des direc - tives permettant d aller dans cette direction signifieraient la mission de service public, d aide et de soutien aux familles assurée par la mouvance associative [ ] Des outils publics comme un «référentiel» des dérives. Une MIVILUDES dotée d une unité décisionnelle et opéra tionnelle dans un nouveau cadre législatif. La définition d un cadre qui précise sur le terrain, les relations pouvoirs publics/ associations, au bénéfice des victimes et de leurs familles. n 20 - Regards sur LA REVUE DU CCMM

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