Les Feuilles de coriandre, un récit autour de Mon sieur Ibrahim et les fleurs du Coran d Eric-Emmanuel Schmitt

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1 Les Feuilles de coriandre, un récit autour de Mon sieur Ibrahim et les fleurs du Coran d Eric-Emmanuel Schmitt 1 Eric-Emmanuel SCHMITT Mon sieur Ibrahim et les fleurs du Coran Le Livre de Poche n o 32521, 96 pages. 1 Je vais là- bas. La secré taire m a dit : deux semaines de rem pla ce ment. Dans deux semaines, tout sera ter miné et je passerai à autre chose. Je connais les classes que je vais rem pla cer ; j y suis déjà allée il y a deux mois. Je n appré hende rien et je n attends rien non plus. La classe de troi sième n est pas très facile ; c est une quin zaine de gamins entre qua torze et seize ans. Ils ont échoué là après un par cours dif ficile, jalonné de mala dies, d histoires familiales et sociales déli cates et dou loureuses. Leurs histoires se mêlent, se heurtent, se brisent et s étalent dans une belle pagaille d indis ci pline et de vio lence. Ils ne connaissent que l échec, la désil lu sion et l humi lia tion. Ils sont affu blés de ces enfances mal taillées qui les gêne ront peut-être aux entournures toute leur vie. Ils ne gèrent que l immé diat, le présent n existe que dans le mou ve ment et le bruit. Le passé est perdu. Le futur est impos sible. Le savoir n est que vio lence. Il faut les faire un peu sor tir de leur ter rain vague jon ché de ces détri tus du savoir, leur don ner un peu d espoir, les aider à affron ter la vie, les emme ner en ter ri toire neutre. Je ne serai là que deux semaines, je ferai mon pos sible pour ne pas me perdre dans cette déses pérance. Je fais l inven taire de mes ressources pédagogiques applicables en urgence : je ne peux pas commen cer un lundi matin avec du des sin ou du bri co lage. Un peu de gram maire ou d ortho - graphe simple sur un texte étu dié la semaine pré cédente, corri ger les devoirs ils en ont sûre - ment, les dix der nières minutes leur lire une nou velle ou un conte. Men ta lement, je fais mon petit chronométrage de ce temps que j essaierai tant bien que mal de vivre en main tenant la vio lence à dis tance. L appel, répondre aux ques tions, inscrire le pro gramme de l heure à venir au tableau pour don ner un sem blant de futur, véri fier le tra vail de la semaine der nière, donner les injonctions de travail, promettre une histoire pour les der nières minutes, aider, cor riger en commun, et tou jours me dépla cer lentement, sans heurter l espace, occuper la classe, être là pour exorciser la violence, pour contenir le vide.

2 Il faut trou ver l his toire. Lors du der nier remplacement, ils ont entendu toute ma batterie de nou velles et de contes dis ponibles en urgence dans mon cartable. Dernière solution, écouter un peu de musique : les Beatles, Jerry Lee Lewis, pas Mozart ni Satie. Une fois arri vée, j ouvre la boîte à gants pour prendre le CD qui me sau vera un peu la vie, qui me don nera quelques minutes de répit en fin de séance. Il dégrin gole sur le sol, juste à côté de mon car table. Je l ai oublié, le livre à écou ter, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. C est un de ces CD que j écoute lors des dépla ce ments qui me mènent à l autre bout du dépar te ment. Ces voix- là rem plissent la nuit et l ennui de ses routes dans le froid et le brouillard. Sou la ge ment : ma sur prise de fin d heure, elle est là, à demi ouverte, à côté de mon car table. Je ferai écou ter l his toire en plu sieurs fois, pour res ter modeste, pour ne pas les perdre, pour me don ner le temps de trou ver autre chose en cas d échec. En cas d inté rêt, j ai mes dix der nières minutes assu rées pour les séances sui vantes. 2

3 3 2 Ils m attendent dans le cou loir, gar dés par un sur veillant. Ah, non, pas elle On va encore se cal quer ses his toires à la con Tiens, Jonat, tu pour ras conti nuer ta col lec tion de colo riage de mandalas M dame, on va écrire et faire de la pein ture avec l encre? On va décou per des photos pour faire des trucs débiles? On va faire des trucs avec le dico? J attends le silence, je pose mon doigt sur la bouche. Cer tains sont éton nés et se taisent. Quelques secondes et l exci ta tion retombe dans un silence rela tif, je leur fais signe de ren trer. Tous les dépla - ce ments se font dans un cha hut savamment orchestré, pour tester mes limites, outre pas ser la loi et mon trer leur force. Tout mouvement est un frottement, avec l autre, avec son exis tence, avec sa douleur, avec soi-même. Tout mouvement est un rap port avec la seule chose qui motive leur vie pour la plu part d entre eux : la vio lence. Une classe comme celle- ci est une vraie boule d énergie, produc trice de bruit et de cha leur. Cha cun va cher cher l autre pour ne pas se trou - ver et pour se perdre. L autre est ce qu on ne pense pas être et ce qu on ne veut pas être. L autre est tou jours heurté, jamais accepté. C est un mou vement permanent qu il faut savoir mener à vitesse constante pour évi ter l emballement et l explosion. Chaque individu est réduit à l état de molécule physique qui repro duit en per manence le système de l infi ni ment petit, de ce que l on ne voit pas, de ce qui vit dans l humble, frus tré d une vraie vie, sou mis à la vie elle- même. J attends qu ils s ins tallent. Debout, face à eux, je les observe. J attends qu ils m aient vrai ment vue, patiente, un peu sans espoir quand même. Je pose ma séré nité à côté de la vio lence, pas contre elle. Yo, zen! Elle attend, vénère! Celui qui lance la bou tade me regarde, rigo lard. Je le regarde. Les autres ricanent un peu. Je ne laisse pas tom ber, je pro fite de l éner gie qui m est adres sée. Merci! Bonjour à tous! Puis je décline mon iden tité. Je fais l appel : un regard à cha cun d eux, me rap peler leur nom et leur visage, sou rire un peu, mettre un peu de cha leur entre eux et moi, au moins ça. Le brou haha reprend : attendre. Non, Mme M. n a pas donné de devoirs pour aujourd hui. Non, ils n ont rien fait de spé cial la semaine der nière : que des dic tées. Non, il n y a pas eu d avant ni d après, que du vide. J ins pecte les cahiers de textes pour trou ver les traces d une leçon sur l accord des adjec tifs et d une lec ture à pré pa rer pour le len demain. Dans les plaintes, les lamen ta tions et les menaces vaines, je déli mite un mor ceau du tableau pour y ins crire le programme de l heure. C est quoi : «Écoute : début d un roman»? Je me tourne vers eux sans rien dire et je montre à bout de bras le livret du livre à écou ter, puis je libère le CD de sa pochette. Toute la classe regarde. Une gamine essaie de déchif frer le titre à haute voix. Un grand maigre éclate d un rire gras. L his toire est lue par l auteur, dis-je calmement. C est une his toire de rebeu? L auteur, c est qui? C est pas un rebeu? Hé, ça parle de quoi? C est quoi le Coran? Il cause en fran çais des livres, l auteur? On va sûre ment rien caler! Vous ver rez, on en par lera après avoir travaillé. Je demande le silence, les cahiers ouverts sur les tables, les sty los prêts à écrire. Je me mets en mou ve ment dans l espace de la classe. Mon regard va de table en table, j aide, je réponds, je cor rige, je m inter pose quand la machine explose un peu, je déjoue les petites mani gances qui cherchent à me désta biliser. Je suis comme le mécani cien d une machine à vapeur, en per pétuelle atten tion, chif fon et burette d huile à la main, nour rissant, réconfortant, réglant, ménageant les

4 ardeurs de sa machine. Par fois, l ensei gnant a la même noblesse que le chauf feur de loco motive. Rêver un peu d être chauf feur de la bête humaine, noblesse de la maî trise mais, surtout, fragilité et soli tude face à la défaillance et au doute. Le seul cam bouis qui reste sur moi, il n est pas sur mes mains, il est dans mon âme, il a le gras amer et noir de cette éner gie méprisée et sacrifiée. Je mène tant bien que mal la classe jusqu à dix minutes avant la son nerie. Corriger, complimenter, noter, don ner les devoirs pour le len demain, laisser les élèves dans cette structuration du temps hors de l immé diateté. C est bon! Main te nant, on peut écou ter le début du roman. Tout de suite, les ques tions tombent pêle- mêle : le Coran, l auteur, les ori gines. Non, je ne ferai pas le résumé, il faut écou ter. C est une his toire vraie? Moi j aime que les his toires vraies. Je ne sais pas. L auteur parle comment? En fran çais des livres? Avec des mots qu on comprend pas? En fran çais, ne t inquiète pas. J expli querai les mots compliqués, essaie de t en rappeler. Mieux : marque-les sur une feuille. J enclenche le lec teur de CD. Quelques mesures de piano se confrontent au brou haha, l apaise un peu. Dou ce ment, la voix de l auteur pose la pre mière phrase. «À onze ans, j ai cassé ma tire lire et je suis allé voir les putes» Quelques exclamations d étonnement se lèvent, pêle-mêle parmi les rica nements. Intrigués, faussement gênés, singulièrement accrochés : ils écoutent. Un regard dévoré par de grands yeux bleus n a pas la force de ter mi ner sa réflexion, il fixe le lec teur, la bouche dis tendue comme un pois son que l on vient de sor tir de l eau. Son voi sin n a pas posé la tête dans ses bras pote lés de bébé, n a pas mis son pouce dans sa bouche. Il est resté courbé à mi- chemin de ses bras, le pouce tendu vers sa bouche, immo bile. Le brun au regard noir, dont je n ai entendu que quatre mots en trois semaines de pré sence, fait ses sempiternels gribouillages sur une feuille de papier qui sera soigneusement rangée dans le cahier à la fin de l heure. Le geste est plus lent et plus pré cis. Il ne gri bouille plus, il des sine, il écoute. Une fille et son voi sin ont sus pendu leur bavar dage, ils se donnent des coups de coude, étouffent des glous se ments der rière leurs mains puis se taisent et croisent les bras : ils écoutent. La bande des trois loulous du fond ricanent et se balancent sur leurs chaises. Petit à petit, les chaises s immo bi lisent sur leurs quatre pieds ; ils se taisent. Le plus âgé éructe d un rire gras : Une pute à onze ans, le mec, y s y croit! Un peu plus loin, un autre bon dit en esquis sant un mou ve ment violent. Une fille au regard dur le retient par le bras et lui siffle : Déconne pas, tu vas tout faire foi rer, elle va arrê ter l histoire, c est qu un branleur! La pute, c est toi, t es capable que de te taper des nabots, Jessica, pote dans ma poche, reprend le loulou du fond. Elle me regarde comme pour me pré ve nir de son action, dur cit son regard en émet tant un gro - gne ment contenu, puis lève le poing fermé et l index dressé avec vigueur. Je vais cal me ment me poster derrière le perturbateur pour éviter un emballe ment de la machine, et cal mer un peu la vapeur. La blon di nette au visage d ange a sorti la tête de son sac et de son maga zine de star, elle regarde le lec teur de CD. C est qui le pédé qui raconte des his toires de putes Son chuchotement soulève un bourdonnement de désapprobation. Ils écoutent tous. Je chro no mètre : ils ont passé le stade fati dique des cinq minutes. Je suis sub juguée, mais je sais que je n ai encore rien gagné. Demain, sera sûre ment dif fé rent. «Brigitte Bar dot, rue Para dis». J arrête le lec teur. Je prétexte la sonnerie éminente. Ils se plaignent. Ils veulent la suite tout de suite. Encore un peu M dame, c est qui Brigitte Bar dot? 4

5 La suite demain! Pour l ins tant, essayez d ima gi ner la suite de l his toire. C est tout réflé chi, le mec, y va se taper Brigitte Bar dot. Mais non, connard, c est l Arabe qui va se la taper, la gon zesse! C est pas un Arabe, y le dit dans l his toire. M dame, c est qui Brigitte Bar dot? Tiens, une idée, je ne vous en dis pas plus, vous irez sur le Net et vous cher che rez qui est Brigitte Bar dot. J irai demander à la docu men ta liste de vous ouvrir la salle. Je suis sûre que vous trou ve rez des choses. Avant de quit ter la classe, les trois loulous du fond viennent vers moi, le plus petit s adresse à moi en bais sant les yeux, un peu inti midé : Dites, M dame, y a per sonne qui peut nous embê ter avec l his toire des putes? Pourquoi? Ben on est à l école, et peut- être qu on n a pas le droit? C est un peu du cul, par don, du porno, les his toires de putes Si on vous en parle, vous direz que c est un texte lit téraire et on en reparlera demain, ce n est ni du cul ni du porno C est C est de la vie, c est tout. 5

6 6 3 Ils sont en rang. Ils me demandent déjà à écou ter la suite du CD. J attends le calme, le silence. Ils rentrent et le mou ve ment les anime et les échauffe. Soudain, deux garçons s insultent et se battent à pro pos d une his toire de trousse, tou jours un de ces pré textes déri soires qui fait explo ser au grand jour toute la déré liction qui habite chacun d eux. Un troi sième s est mêlé à la bagarre. S inter poser physiquement, séparer les belligérants en les dis per sant dans la classe, faire taire les insultes, mena cer d exclusion. L agresseur s affale en bougonnant sur sa chaise, réprimant ses der nières insultes dans un grognement enfantin, presque ani mal. Je le regarde ; j attends. Il lève son visage vers moi. C est pas moi qu a commencé! éructe- t-il, bou deur et vin dicatif. Je ne sais pas, je ne veux pas savoir mais c est toi qui cries le plus fort, c est tout. Main te nant, c est ter miné, on n en parle plus. Je retourne vers le tableau. Je marque le pro gramme de l heure. La parole est prise par un grand rou quin, presque en hur lant : Ouais! M dame, pour le roman de truc, là, de l Arabe, non pas de l Arabe, des feuilles de machin Voilà, des feuilles de coriandre. Des quoi? Essaie de te rap pe ler le titre. Ben quoi? Vous moquez pas, M dame, c est long comme titre et plein de mots qu on connaît pas. Je ne me moque pas : c est vrai ce que tu dis, mais essayez de vous rap pe ler le titre en entier. Ils s y mettent à plu sieurs, en plu sieurs tenta tives et me sortent fina lement le titre, triomphale ment. L un d eux me donne même le nom de l auteur, en citant seule ment le deuxième pré - nom. Deux pré noms, ça sert à rien, on est tou jours tout seul avec son nom, lance- t-il en haussant les épaules. On a trouvé des trucs sur Brigitte Bar dot! On peut écou ter la suite tout de suite! Toute la classe reprend la demande dans le brou haha, pous sant un peu de la voix pour essayer de me faire plier. Un élève a déjà sorti toutes les photos qu il a col lec tées, il les fait pas ser, commente à haute voix. Fin de l heure. Cinq minutes si vous traî nez, un quart d heure si le tra vail est fait rapi de ment et sans interruption. Désapprobation générale, mais ils se résignent sans trop de violence, en râlant, pour la forme. Mais, on par lera de Brigitte Bar dot! reprend le grand rou quin en bran dissant ses photos. Je sou pire avec un sou rire. Oui, oui Mais d abord on prend la fiche de lec ture et les ques tions que vous aviez à pré parer. Je sais que je les tiens un peu. Je ne jubile pas. J appré cie seulement le calme rela tif. Ils parlent, s inter pellent, s insultent. Ils ont sorti leurs cahiers et leurs crayons. C est le début de la bonne volonté. Après quelques minutes, un gamin en per di tion cherche un autre pour se frot ter et se chauf fer. Il décroche, l effort devient sur hu main. Je l envoie au tableau. Il écrit péni blement trois mots. Il fal lait lui demander un petit peu plus pour le gra ti fier, pour qu il ne se perde pas dans son échec, pour don ner un peu plus de mesure à ses efforts, lui accorder une taille conve nable à mes yeux, lui mon trer qu il est capable d un peu plus qu il ne croit. Ils essaient de participer, de travailler. J ai envie de conti nuer l écoute du récit avec eux. Une façon de les remer cier pour les efforts qu ils viennent de faire. Il reste deux ques tions : vous les pré parerez à l oral pour le prochain cours. J efface le tableau. Cool, on conti nue l histoire! Super! On peut ran ger les cahiers!

7 Ouais! Ouais! On parle d abord de Brigitte Bar dot! Et tout de suite le grand rou quin res sort ses photos qu il fait pas ser de table en table. Je me tourne face à eux. J attends. Quelques secondes suf fisent pour avoir le calme, pas trop le silence. Oui, on conti nue l écoute. Mais, d abord, on va par ler un peu de ce qu on a entendu hier, et ensuite de ce que vous avez trouvé sur Brigitte Bar dot. Ouais! Une meuf, car rossée grand prix! J ai dit «après», pour Brigitte Bar dot. 7

8 8 4 Alors! Qu avons- nous appris hier dans le début de l his toire? Qui sont les per son nages? Je regarde la classe à la ronde. Qui se lance? Le plus ché tif de la classe, un gamin tordu par la mala die, lève timi de ment la main, puis prend sa respiration : Ben C est l his toire d un gar çon, au début y va parce qu il habite dans une rue où y a des putes, alors il y va Il habite tout seul avec son père. Il a lâché le mor ceau : long soupir de soulagement. Il a onze ans et il a cassé sa tire lire pour payer. Pourquoi va-t-il voir «une pute»? La ques tion les fait un peu rica ner. Je sais qu ils sont gênés, qu ils en savent beau coup plus sur la ques tion qu ils ne veulent le lais ser imaginer. Pour certains, la blessure est un peu plus là, de ce côté un peu trouble de la vie, lorsque l enfance a été gros siè re ment déchi rée par la per ver sion cou - pable de l adulte ou la réa lité d une vie de misère. Là où toutes les his toires de vies se mélangent dans l obscurité du non-dit. Au fond de la classe, un gamin au visage cri blé de taches de rous seur regarde ses mains, s empri - sonne dans les images de sa vie. Il faut mettre des mots pour qu il n implose pas. Parce qu il a piqué du fric à son vieux qu est rapiat. Parce qu il veut être un homme. Pourquoi veut-il être un homme? Ben, pour pou voir écrire l his toire, parce que, quand on est un gosse, on peut pas écrire des his toires et vendre des livres. Alors pour faire croire qu il est un homme, y dit qu il a déjà cou ché avec des meufs. Ouais, et aussi, y taxe l Arabe, quoi, le vieux, c est presque un kaïra, alors, s il veut faire une bande et être le chef et se faire res pec ter, faut qu y soit un homme. Quand tu dis «pour faire croire», tu dis ça pour quoi? Ben, parce que c est une his toire, que l auteur y veut raconter une his toire et pas un truc vrai et y veut pas qu on le prenne pour un puceau, même si tout ça, y l a pas vécu et qu il l invente et qu il est tou jours puceau. C est l auteur qui raconte sa vie ou c est une his toire qu il invente? C est l auteur qui invente une his toire pour raconter sa vraie vie qu il en a honte. Ben, non, c est l auteur qui raconte des trucs qu il invente pour raconter un truc qu il a pas vécu et qu il a envie de vivre, ou des trucs qu il a vécus mais pas comme ça, pas dans une his toire pareille. Mais, M dame, c est complè te ment débile c qu y disent : une his toire c est une his toire, rétorque le visage d ange. Non, je ne pense pas comme toi, je suis comme eux : je me pose un peu la ques tion, pour savoir de quoi l auteur veut nous par ler. Cette ques tion, on pourra se la poser plus tard si vous vou lez. Mais hier, avant de par tir, cer tains sont venus me poser une ques tion importante. Tu peux la reposer, qu on essaie d y répondre? Je m adresse au groupe des trois loulous du fond, essayant de sai sir un regard. Celui qui a pris la parole hier me regarde, son voi sin le pousse du coude en rica nant. Il baisse les yeux. D une toute petite voix, la main devant la bouche, il essaie de construire une phrase. Euh C est pour le truc que l autre il a parlé L his toire de la quoi! de la meuf avec qui y va. C est un truc pas trop de l école, plu tôt dégueulasse. Est- ce que l on peut écou ter ce pas sage en classe, c est ça? Les trois loulous opinent de la tête. Ouais, et aussi, on a cher ché «lit té ra ture» dans le dico, on a cru que c était un mot qui avait à voir avec le cul, on a vu que ça veut dire : un truc écrit pour faire beau. La docu nous

9 a aidés à cher cher, lance le plus bruyant des trois, celui qui me regarde tou jours en rica nant bête ment. C est bien! Mais, vous m avez parlé hier de «truc porno». C est quoi, un film porno? Sans ren - trer dans les détails. Ben, M dame, vous savez pas? Vous vou lez qu on vous raconte? Comment vous savez qu on sait ce qu il y a dans un film porno? Vous avez bien une idée du truc, vous êtes pas pucelle, quand même! C est l hilarité générale. J attends. Je les regarde. La tension retombe. Je sais que c est plus de la gêne que du défi. Moi, j vais vous dire ce qu on voit dans les films por nos : du vrai sexe qui déchire, des mecs qui se branlent, des gouines qui se bouffent la chatte et qui n arrêtent pas de coui ner, des mecs qu en culent des salopes, et des salopes qui taillent des pipes. Tous ricanent, en rajoutent, miment et commentent. Est-ce que, dans l histoire, le gar çon raconte tout ça? Je réitère la ques tion un peu plus fort pour qu ils se calment. Ben non! Y raconte rien, il dit seule ment qu il a cou ché avec une femme, il dit qu il est un homme main te nant. Et pis, c est vrai ce qu il dit : que ça, c est la vie, de deve nir un homme, que ça se fait tout seul qu on a pas besoin des por nos pour être un homme. Et pis, faut pas confondre : le porno, c est des trucs de cul, inven tés pour faire ban der ceux qui regardent. Une pute, ça a rien à voir, c est pour faire l amour avec, c est quelque chose de vrai. Est-ce que le garçon parle de la prostituée avec mépris? Non, il est plu tôt fier de faire l amour avec une plus vieille que lui. Il dit pas «bai ser», «salope», et des trucs dégueu lasses comme ça. Le gamin au visage cri blé de taches de rous seur relève un peu la tête et regarde la fille qui vient de parler. C est bon, on le sait : y fait ça pour deve nir un homme, c est tout, pour pou voir discuter avec les autres mecs. Il est affran chi, et les putes, ça a rien à voir avec le porno, faut pas confondre. On peut pas ser à la suite, main tenant. Je lui sou ris, il me répond d un ric tus apaisé. Tout a été dit. Ils savent que je sais ce qu ils savent et nous avons presque dit ensemble les mots qui flot taient un peu. Main te nant, on les a sor tis du bouillon, on a fait le tri, ils ne nous gêne ront plus. Ils sont enten dus par nous tous. Quels sont les autres per son nages de l his toire? Son père qu est un vieux con, l Arabe qu est pas arabe et Brigitte Bar dot. Le grand rou quin sai sit l occa sion pour relan cer sa fierté d avoir décou vert tant de choses. Ouais, Brigitte Bar dot, c était une actrice qui joue dans des films, mais main tenant, elle est vieille, elle était super canon. Il montre des photos, ébrèche quelques titres de films. La fille au visage long et dur demande : M dame, on écoute la suite main tenant. Ouais, la suite, reprend le petit ché tif. J espère qu il va tom ber amou reux de Brigitte Bar dot. Tu sais, à l époque, tous les hommes étaient amou reux de Brigitte Bar dot. La blon di nette à la tête d ange me sou rit. Le grand brun au regard sombre parle rare ment, seule ment pour insul ter les autres lorsqu il est dérangé dans ses acti vités de gribouillage. En pas sant près de lui, je dis tingue à peine un ours en peluche dans les bras d une sil houette fémi nine aux formes avan tageuses. La voix reprend le récit et fait taire, tant bien que mal, les bruits et la vio lence. 9

10 10 5 Ils tiennent. Ils font des efforts déses pé rés pour ne pas par ler, ne pas aller cher cher l autre. La voix raconte. Ils étouffent les rires et les réflexions ; quelques inter rogations sont chuchotées mais, seule, la voix occupe désor mais l espace sonore de la classe. Der rière, on sent le silence qui gronde pour contenir la violence, à moins que ce ne soit la vio lence qui se bat pour anéan tir le silence. Il va fal loir mettre fin à tout ça, pré pa rer le retour du vide et de la vio lence. Dans trois minutes, nous allons arrê ter l écoute, la cloche va bien tôt sonner. Mon chuchotement soulève une vague de désapprobation comme une plainte violente. Mais, M dame, on peut res ter l heure d après, on a M. B. Il vou dra bien qu on reste avec vous Nous, M dame, on peut pas arrê ter comme ça. Si tu reviens pas demain, si tu perds le CD, si tu meurs en voi ture, faut conti nuer! Dans sa détresse, il me tutoie, le gros bébé potelé. J appuie sur le bou ton, je fais taire la voix. Tout de suite, la vio lence réinvestit l espace : chamaille ries, bous cu lades, insultes reprennent de plus belle. La classe retrouve sa dyna mique et se remet en mou vement, productrice de bruit et de chaleur. Ils sortent de la classe. Le gros bébé potelé vient vers moi, déter miné. M dame, faut qu on écoute la suite main tenant! Ce n est pas pos sible, il faut que tu acceptes d attendre demain, tu n as pas le choix. C est comme ça. On avait dit un quart d heure d écoute avant la son nerie, le quart d heure est terminé ; maintenant, on doit attendre demain pour écou ter la suite. Et peut- être que la suite ne sera pas aussi bien que tu le penses, alors tu ne dois pas avoir peur d attendre. Il arron dit encore plus ses joues avec toute sa frus tra tion. Il est contra rié, il boude, il ne se résigne pas vrai ment. Je connais cette his toire, je l ai lue, je l ai écou tée plu sieurs fois : je croyais la connaître, mais je la découvre vrai ment avec eux. Je les vois autre ment et je me vois autre ment. J ai le plai sir de décou vrir autre chose avec eux au tra vers de ce récit. Moi aussi, j ai peur, moi aussi, j ai hâte d être à demain, moi aussi, j aime rais que les choses soient tou jours comme ça avec eux. M ins tal ler sou vent avec la voix qui raconte et le silence qui fait des efforts déses pérés pour contenir la vio lence. Mais je ne dois sur tout pas cas ser cette petite chose infime, ce petit mor ceau de fil qui sort à peine, je dois le sai sir, le tirer tout dou cement et dégager tant bien que mal, au tra vers de tout ce fatras de vio lence et de mor ceaux d immédiat, cette chose mer veilleuse : le désir.

11 11 6 J attends. Main te nant, ils attendent eux aussi. Les dix minutes de fin de séance sont négo ciées à vingt, en argu men tant qu il faut du temps pour dis cu ter de ce qu ils ont écouté hier, puis rapi de ment négo ciées moitié- moitié. C est- à-dire qu il faut plus de dix minutes pour par ler de ce qui s est passé hier, et puis il y a des ques tions, et puis le tra vail peut être fait rapi de ment si per sonne «fait le con». J accepte le contrat en met tant comme clause le tra vail fait. Je donne un pro gramme, je le charge un peu pour les tenir un peu plus et pour m offrir la petite déma gogie de supprimer le dernier exer cice le moment venu, his toire d asseoir ma noto riété : petite vanité per sonnelle. Je crois qu ils ont compris mon petit manège, ils ne sont pas dupes. Je sup prime tout de suite le der nier exer cice, je n ai plus besoin de jouer à ce jeu- là avec eux. Nous avons la même faim et c est déli cieux de la par tager. L un d eux va au tableau, il orchestre les cor rections, me demande d interve nir pour aider. Je ne suis plus la chose contre laquelle il faut se battre ; je suis la per sonne sur laquelle on peut comp - ter. Ils regardent la pen dule : la faim est bien là. À la demie moins cinq, ils commencent à ran ger leurs crayons, poussent quelques sou pirs d impa tience. À la demie moins trois, ils disent que c est bon, tout est ter miné. À la demie moins deux, je ne tiens plus : je mets fin à l attente. Sou - pirs de sou lagement et exclamations de plaisir. Les doigts se lèvent : ils veulent raconter, faire leurs commen taires. Un jour, Brigitte Bar dot vient tour ner un film dans la rue et ce jour- là, le garçon, il devient super copain avec l Arabe parce qu il sait que l Arabe, que le mec, Momo, y pique des boîtes de conserve et Momo y veut être super pote avec l Arabe quand y voit comment y gruge Brigitte Bar dot avec une bou teille de flotte Un autre conti nue. Ouais, et le mec, il se rend compte que son père est vrai ment con et pas sympa parce qu il dis - cute jamais avec lui et qu il le fait tou jours minable en lui filant la honte, et que l Arabe, qu est pas arabe vrai ment, il est vache ment sympa et qu il rigole tout le temps et qu il lui donne des super trucs pour emmer der son père. On en était arrêté où? Quand Mon sieur Ibrahim, il lui dit de sou rire et que le gar çon y dit que sou rire, c est un truc de riche. Le mec qui raconte, il raconte quoi? Qu il était tout seul? Qu il avait un père con? Que cette histoire- là, c est sa vraie his toire? Je suis pas sûr, il veut seule ment dire qu on peut être copain avec quelqu un de super dif fé - rent. La réflexion est énon cée par celui qui ne dit jamais rien et qui des sine en écou tant. Les autres sont inter lo qués. Il a à peine levé son regard brun. Ben, peut- être, ouais, tu as rai son, mais y a d autres trucs quand même C est pas compli qué d inven ter une his toire comme ça, y a rien de super dur, c est la vie de tous les jours. Alors moi, je dirais que l auteur, il a inventé l his toire pour par ler de comment c est dur quand on vit avec un père qui cause pas et une mère qui s est tirée, une famille à la con, quoi. Et que les Arabes, quand on est copains avec, c est tou jours pour déconner Peut- être que l auteur, quand même, il a été comme ça, limite kaïra et qu il avait envie de raconter qu il a eu de la chance d avoir un copain arabe. Y a aussi un truc impor tant qu il faut dire : c est qu avec Mon sieur Ibrahim et les putes, il est plus heu reux qu avec son père et il voit bien que les adultes, c est pas tous des cons comme son père, parce que, avant d être copain avec Mon sieur Ibrahim, il était super vénère de tout le monde. Je les laisse par ler. Ils ont leurs vies et leurs mots pour dire ce qu ils ont entendu. Juste avant d écou ter la suite du récit, une ques tion me paraît impor tante.

12 Je vou lais vous demander quelque chose : si je peux prendre des notes de ce que l on dit à pro pos de l his toire. Est- ce que je peux l écrire? Est- ce que cela vous dérange? C est pour quoi faire? Pour gar der une trace de ce qui se dit, si on en a besoin un peu plus tard. C est pas pour nous faire minables avec les autres profs et avec le direc teur? Non, non, c est sur tout pour moi, j ai une sale manie de tout écrire. Si vous vou lez, vous pour rez les lire. Mais je ne le mon trerais à personne d autre. C est bon, on sait que vous êtes pas une vieille morue qui va aller baver sur notre dos. S il te plaît, tu peux par ler autre ment! Je comprends ce que tu veux me dire : «morue», c est une expres sion comme une autre, mais «vieille», quand même! Je n aime pas, c est bles sant! Excusez- moi, je vou lais pas dire «salope», et puis, j ai pas dit que c est ce que vous êtes mais ce que vous êtes pas jus te ment, alors c est pour ça Mais, un truc : vous écri vez pas les noms de ceux qui parlent, seule ment ce qui se dit. Pas la peine de dire qui on est, on est assez pris pour des cons comme ça. Tout le monde approuve. Notre his toire à nous, elle est pas inté res sante, rajoute le regard dévoré par les grands yeux bleus. La voix se pose dans l espace sonore de la classe, cha cun a pris sa posi tion d écoute : regard rivé sur le lec teur CD, tête dans les bras, pouce dans la bouche, visage posé dans les mains grandes ouvertes comme pour cacher des larmes, crayon prêt à conti nuer le des sin, balancement sur la chaise, têtes enfouies sous le blou son. 12

13 13 7 Le plus bruyant des trois loulous m inter pelle, là, sur le pas de la porte en ren trant en classe, avant même que les autres se soient installés. Tu sais quoi? Eh ben, on a été cher cher dans le dico, comme Momo, pour «soufi» : c est dingue! On a trouvé la même chose que lui! C est que l auteur, y raconte pas une his toire à la con, c est une his toire vraie, c est sûr! Et puis la docu, elle était sur le cul quand on a dit le mot qu on vou lait trou ver. Elle a posé des ques tions, on n a pas dit que c était parce qu on écou tait «les feuilles de coriandre» ; on a dit qu on avait trouvé ça dans le jour nal, et qu on croyait que c était une mala die d Arabe. Il me sou rit lar ge ment. Il va s asseoir fiè rement en roulant un peu des mécaniques ; la petite blonde à la tête d ange lui fait remar quer en haus sant les épaules que, elle aussi, elle est allée cher cher le mot dans le dic tionnaire. Et alors? Tout le monde a le droit d aller cher cher un mot dans le dico, lui répond- il. Pas d insultes, pas de gestes de mépris, presque pas de vio lence et d agressivité. Je demande qui est allé voir dans le dic tion naire : presque tous les bras se lèvent. Je donne le pro gramme de la séance : plus aucune négo ciation. La vio lence est encore là, mais c est l impa tience qui est main te nant son moteur. Ils n ont plus peur, ils ont sur tout faim de la suite du récit. Je n attends plus le chro no mé trage de la demi- heure : dès que la leçon et les exer cices sont ter minés, nous pas sons au récit. Je demande un résumé de ce qu ils ont entendu la der nière fois. J essaie de don ner un peu d espace au temps un peu de passé d un côté et un peu de futur de l autre, pour que main tenant soit plus paisible. Pour que le présent serve aussi à vivre le passé et à envi sa ger le futur, pas seule ment à se battre. Mon sieur Ibrahim dit à Momo de sou rire, parce que c est sou rire qui rend les gens heu reux. Momo, il sou rit et il se rend compte que les gens sont moins cons avec lui, qu on le traite plus comme un pauvre con. Il est super heu reux que les gens l aiment mieux, mais qu il y a que son connard de père qui comprend rien, il voit seule ment qu il a des dents pour ries. Il est pas capable d aimer son fils. Mon sieur Ibrahim, il emmène Momo en pro me nade dans Paris, et Momo y savait même pas qu il habi tait Paris, et Mon sieur Ibrahim, il lui dit qu il est soufi c est une reli gion des Arabes, un peu comme nous y a les pro tes tants et les catho liques ; c est la docu qui nous a dit ça. Bon, M dame, c est bon, on a fait le résumé, on peut écou ter la suite. J ai l impres sion de leur sou rire en permanence, la recette de Monsieur Ibrahim s est impo sée à moi et je n y peux rien. Ils doivent me prendre pour une idiote, j espère seule ment qu ils ne croient pas que je me moque d eux. Avant de remettre le lec teur en route, je leur glisse, un peu gênée, comme pour m excu ser : Moi aussi, je trouve l his toire pas sionnante. J aime bien l écouter avec vous. Ils ne parlent pas de ce que l on fait aux autres pro fes seurs, comme si c était quelque chose d un peu inter dit. Un récit que per sonne d autre qu eux ne pou vait comprendre. Ils vont cher cher des mots dans le dic tionnaire mais ils ne demandent pas d autres explications aux collègues, c est dans la classe que toutes les ques tions se posent. Ce n est ni une peur ni une appré hension, mais une pudeur. Main te nant, ils n ont plus vrai ment peur d apprendre, ils n ont plus honte de ne pas savoir, c est un peu l effet de ce désir tout neuf.

14 14 8 Le son de la voix, qui joue avec les into na tions de Momo et l accent de Mon sieur Ibrahim, la musique portent toute la vivacité de l his toire. Ils écoutent vrai ment avec plai sir. J avance avec pré cau tion, je mesure chaque écoute, pour ne pas las ser, pour mettre un peu d attente entre chaque séance, pour tenir un peu plus fer me ment le fil du désir. J apprends. Ce sont de petits pas posés sur un sol fra gile vers un monde peut- être merveilleux. Je n avance que si mon pied trouve de la soli dité au sol. J aime et je crains cette mesure, je sais qu à tout ins tant, la machine peut se mettre en mou ve - ment et pro duire de la cha leur et du bruit. Pour l ins tant, la vio lence est conte nue mais elle ne demande qu à se réac ti ver. Je n ai rien gagné et je dois conti nuer à avancer avec précaution. Eux vont timi de ment les uns vers les autres, ils arrivent à se par ler sans vraiment s agresser, discutent sans vou loir avoir le der nier mot, ils s acceptent un peu. Je n ai rien créé : c est le hasard, c est tout. Je ne suis convain cue que de ça. Le reste : l inté rêt, la fas ci na tion, la décou verte, je n en doute pas, mais je me contente de le vivre avec plai sir au jour le jour, avec eux, à leur rythme. Il faut raconter ce que l on a écouté la der nière fois. On peut pas, M dame, c est trop la honte, chu chote presque un des trois loulous du fond. Ah, bon? Pour quoi? Ben Momo, il est pas trop bien dans ses bas kets, c est un peu dur, on peut pas le raconter, c est gênant. C est une his toire, il suf fit de raconter les faits, il n y a rien de si gênant. Je sais ce qui les gêne, mais je veux qu ils en parlent. Je veux qu ils affrontent un peu leurs souf - frances. Où est la gêne? Ben, que son père il est parti et que main te nant il est tout seul. Et que, tout seul, y peut pas vivre comme ça. Si son père, il est parti, c est que lui Le regard aux grands yeux qui dévorent le visage s arrête net, fixe le sol. La honte, vous par lez de honte, c est quoi la honte? On peut aller dans le dico pour la pro chaine fois, c est sûr qu on trou vera ce qu il faut vrai - ment dire, lance sèche ment la fille au regard dur. Les autres approuvent bruyam ment. Non, je vou drais qu on donne notre propre défi ni tion, parlez- moi de la honte avec vos mots à vous. Après, on pourra aller cher cher dans le dic tionnaire. C est super lourd, la honte. C est dur à vivre, on n est rien et les autres sont mieux que nous. Nous, on a per sonne pour nous aider et pour nous dire qu on est bien, pour nous mon trer qu on nous aime. Et quand y a un truc comme pour Momo, le père qui se tire, on se demande bien pour quoi et ce que l on a à faire là- dedans, et si c est pas de notre faute. Momo, y fait le crâ neur et y le dit à per sonne, mais au fond de lui, il est super mal heu reux. Il est tout seul et per sonne de ceux qui devraient l aimer n est là pour le faire, tout le monde peut vous atta quer, per sonne vous défen dra. Pour ça, c est sûr! Si on veut pas être pris pour des connards, on est obligé de faire le kaïra pour avoir l air fort, mais au fond on est mort de trouille de se faire avoir. Parce que, à ce moment- là, les autres y nous consi dèrent encore plus comme des nuls, eux y croient sûr que c est à cause de nous que notre père il est parti, que nous on est pas capable d être consi déré comme quelqu un de bien, même par notre père, alors par eux, faut pas y pen ser. C est tout ça, la honte. Moi, je sais, j avais huit ans Heu reu se ment, quand même, il a Mon sieur Ibrahim, mais même à lui il a trop la honte de le dire. Pour te dire que c est super dur, la honte! Les grands yeux bleus qui dévorent le regard ne m ont pas lâchée. Le plus grand des trois loulous du fond reprend la parole, soli daire : Faut pas croire, M dame, mais l his toire de Momo, c est un peu des trucs qu on connaît, et la honte, c est tou jours dur à vivre : c est comme si t étais tout le temps à poil devant tout le monde, mais là, il en parle bien, l auteur. Il est pas comme le pchitologue, à dire qu il faut

15 oublier et qu il faut pen ser à l ave nir. C est tou jours dans notre tête ces trucs- là, c est dur. Parce que, pour lui, le pchitologue, notre his toire, elle est pliée, on en sor tira jamais. Il le dit pas, mais il le pense quand même, même lui. Là, dans l his toire, ça fait du bien que quelqu un en parle. C est sûr, l auteur, il a pas dû avoir une enfance rigo lote. S il raconte tout ça, c est qu il connaît et que l his toire, à ce moment- là, elle est vraie de vraie. C est un mec sympa Mon sieur Ibrahim, il est rigolo et puis, Momo, ça fait plai sir, il est super démerde, on a envie d être son copain. Mais le père, vrai ment, quel con! Pas éton nant que sa femme s est tirée, il est pas capable d aimer les gens. Il souffre peut- être trop fort pour cela. Je glisse ma sup position doucement. Tu parles! Il a un bou lot et il est pas tout seul, Momo est un super mec et il le voit même pas. Le petit ché tif prend la parole en hale tant, comme dans l urgence. Et puis la honte, c est ça : c est que les parents, quand y peuvent pas faire ce qu il faut, eh ben, on sait bien que les gens y vous regardent, comme des plus nuls que les parents. On a pas de chance d être autre ment que des nuls. Les parents, je sais pas s ils savent, mais pour Momo, son père, c est pas un con vrai ment, il est intel ligent, il lit tou jours des bou quins intelligents, alors il pour rait se rendre compte, quand même! C est bien la preuve qu être con, c est pas une histoire d intelli gence, c est dans le cœur et la tête que ça se passe! Une ques tion tombe comme ça, en plein milieu d une de ces cri tiques impitoyables du père. C est le grand rou quin qui la pose. Et les juifs, M dame, ça existe plus, nor ma le ment, chez nous : ils ont tous été cra més pendant la guerre? Même le père, qu a pas dû vivre la guerre, y sait pas ce que c est. Non, lui, plu tôt, c est peut- être ça, sa honte à lui. C est d avoir été juif. Et il veut pas en par ler avec son fils. C est le des si na teur au regard brun qui a lancé cette phrase. Il a une voix un peu heur tée, mais il parle clai rement, sans aucune gêne. J explique la reli gion, la commu nauté, l accu sa tion d avoir tué Jésus et les per sécutions du Moyen Âge, l isolement dans les ghet tos, les syna gogues dans les grandes villes près de chez nous, la région qui était un lieu d ins tal la tion de cette commu nauté durant des siècles. La Shoah, les camps. Ils écoutent, posent des ques tions. Alors, maintenant, pourquoi ils sont tous par tis se cas ser la gueule avec les rebeux comme on les voit à la télé? C est vrai ment des trucs à la con leurs his toires, alors que c est pas compli qué d être copains comme Momo et Mon sieur Ibrahim. J explique encore. Mais vite, il y a l urgence, la pen dule. Il faut écou ter la suite. Le voyage à la mer, la ques tion sans réponse qui est une réponse, la cir conci sion. La voix, la musique. Ils écoutent. Main te nant, je ne marche plus de table en table pour sur veiller le silence et la vio lence. Je m assois parmi eux et j écoute avec eux. La place est libre à côté du regard brun. Je pose ma main sur son coude. Tout bas, je l inter pelle : S il te plaît, je peux voir ce que tu des sines? Si tu ne veux pas le mon trer, ce n est pas grave. Il hésite un peu, regarde autour de lui puis me glisse deux feuilles char gées de des sins : la femme avec l ours en peluche dans les bras, un vieillard qui tend une bou teille à une jeune femme, un gar çon qui fait la cui sine, un homme qui lit dans un fau teuil, un gar çon et un vieillard à une table de café. Tout un enche vê tre ment de traits qui racontent l his toire. Tu des sines bien, c est chouette! Il me regarde, me sou rit. C est la pre mière fois que je vois vrai ment son regard. Je range avec pré cau tion les deux feuilles dans son cahier, il a déjà repris son des sin caché sous son coude. Je reste près de lui, je regarde les autres écou ter. La vio lence est tou jours un peu là mais elle ne se mani feste pas, elle attend la fin pro vi soire du récit. 15

16 16 9 Mais, M dame, c est quoi, vrai ment, la cir conci sion? C est un truc grave, quand même? J explique. Vous savez ça comment? On le sait car C est une particularité anatomique, le prépuce existe chez tous les gar çons. La circoncision est une tradition religieuse et un acte chi rurgical, pour éviter les infections. Et vous l avez déjà vu? me lance le plus petit des trois loulous du fond en rica nant. Je ne suis pas obli gée de te répondre et je ne te répon drai pas. Que je l aie vu ou pas n a aucune importance. La fille au visage dur reprend la parole. T es con ou quoi? La prof, elle est pas là pour répondre à tes conne ries. Elle se tourne vers moi. Mais, M dame, ça fait mal? Je ne sais pas, mais je ne pense pas, et puis la cir conci sion est pra ti quée quand les gar çons sont bébés, alors ils ne s en sou viennent pas. En plus, c est pra ti qué depuis très long temps, et jamais per sonne n a remis ça en cause sous pré texte que c était dou loureux. Ouais, mais quand même, c est un bout de ton corps qu on fout à la pou belle. Moi, j aime - rais pas qu on me fasse ça! C est vrai, ça, c est un truc un peu relou de se faire cou per le bout de la queue. Moi, pareil, j aime rais pas voir qu on m a enlevé ça, y me man que rait quelque chose. De savoir que j ai un truc bizarre que les autres n ont pas ça me fou trait les boules. De toute façon, c est ta bite Excu sez, M dame ton sexe, et tu le montres pas à tout le monde, et per sonne te demande de le mon trer. C est ton truc secret à toi. Quand même, c est dur comme secret, ça doit faire mal et puis c est une honte de plus à trim ba ler : être dif fé rent. Les filles, c est pareil Quand elles perdent la rondelle, y paraît que ça fait mal, ça fout un peu les cho cottes quand on y pense. On a pas trop envie de faire ça à la fille, si on l aime Ce n est pas la même chose, toutes les filles ont un hymen et ça n a rien à voir avec le pré puce des garçons. Aucun rica ne ment. Ils écoutent, ils veulent par ler de ce corps qu ils découvrent tant bien que mal. Je sais que cer tains savent que cette souffrance- là existe, pas seule ment dans le mys tère de la découverte amoureuse. Mais si, M dame, c est la même chose, c est le corps quand on est adulte et qu on peut avoir des rap ports, c est le truc qu on découvre et qu on sait pas si c est bien ou pas, et qu on a peur de pas savoir, et que de toute façon on est des cons parce qu on sait pas comment c est la pre mière fois, même si on nous a raconté ou si on a vu des por nos. Mais la prof de bio logie vous a expliqué? De toute façon, c est la même chose pour tout le monde, on est tous pareils la pre mière fois. Je n essaie pas de bot ter en touche. Tout doucement, la question a glissé vers la vraie vie. La peur est là et il faut l affron ter. Ouais, mais pas pareil que vous. Avec elle, c est de la chair, c est la pilule, c est les capotes, c est les mala dies, c est tout mort. Elle dit pas les vrais trucs, ceux qu on a envie de savoir vrai - ment. Le plus petit des trois loulous du fond reprend la parole en lan çant un clin d œil à ses deux compagnons. C est vrai, M dame : pour la quéquette, vous pou vez pas dire, mais pour la ron delle des filles, vous pou vez nous expli quer Il voit bien qu il n a pas sou levé l hila rité ; tout le monde le regarde froi dement. Bon, oh! J ai pas voulu faire chier, je vou lais savoir, c est tout! Tu sais que t es qu un con et que tu vas res ter long temps puceau avec des conne ries pareilles. C est pas la prof qu on veut emmer der, c est ce qu on veut dis cuter d important, c est tout.

17 Mon expé rience, elle n est pas impor tante : la plus impor tante, c est la vôtre. Cha cun fait sa propre expé rience et elle ne sert qu à vous. Ce que vous serez prêts à don ner pour aimer l autre, pour partager et pour aimer. Ce n est pas la peine d avoir peur, ce n est pas la peine d avoir honte, l impor tant, c est ce que vous décou vri rez de mer veilleux en l autre et en vous. Et puis, son corps, c est aussi avec l autre qu on le découvre, il n est plus ques tion de choses qui manquent ou pas si l autre accepte votre corps et si vous accep tez son corps. C est tout. Je crois que ça, je peux vous le raconter. J ai répondu à votre question? Tout le monde m a écou tée. Ils secouent dou ce ment la tête en signe d appro bation. J ai parlé presque à voix basse, comme si je par ta geais un secret. Je ne pense pas que la pro vo ca tion du petit loulou est un manque de respect à mon égard ; je la consi dère comme une ques tion. Disons que cela m arrange bien de la consi dérer ainsi. J ai dit ce que je devais dire pour les ras su rer. Je ne sais pas si cer tains d entre eux ont déjà été confron tés à cette pre mière fois. Je ne sais pas vrai ment quel est leur vécu amou reux. Je n ai voulu leur faire par ta ger que ma sin cé rité. Je ne sais pas si j ai été vrai ment enseignante, mais je n avais pas trop le choix : ils me deman daient d être un adulte qui ras sure. La blon di nette à la tête d ange sou pire. Bon, M dame, ça, fau dra pas le dire parce que c est pas ça qu on nous demande à l école, nous on dira pas les trucs que vous nous avez dits, mais ça fai sait tellement du bien de l entendre. M dame, on raconte vrai ment que des conne ries et on vous pose des ques tions à la con. Tout ça, y faut pas le mar quer. On est vrai ment pas des lumières, se lamente le grand rou quin. Non, non! Pas du tout! Une ques tion est une ques tion : c est la réponse qui peut être idiote, jamais la question! Oui, mais on sait pas les dire bien, les ques tions ; on pré pare rien, on dit ce qui nous vient, c est ça qu est chiant! Eh bien, jus te ment, c est ça un dia logue, c est ce que t ins pirent les ques tions des autres et les réponses que l on peut don ner, rien n est prévu, la dis cus sion, c est d abord un grand par tage, on se nour rit de ce que l on trouve et de ce que l on construit. T inquiète, moi j essaie tou jours de les comprendre, vos ques tions, je sais pas si j y arrive. Je pense que l on se comprend. Vous ne devez pas avoir honte de poser des ques tions. Plus vous me posez de ques tions, plus j ai envie d y répondre. C est bon, on peut peut- être continuer? Les grands yeux bleus qui dévorent le regard me regardent en sou riant puis me dési gnent l appareil du men ton. Je sou ris. Je m empresse d aller mettre l appa reil en marche. La voix se pose dou cement sur le silence. 17

18 18 10 Oh! Merde, la police! Il est cuit! s ex clame le plus bruyant des trois loulous du fond. Non, c est pire! Son vieux est clamsé! se lamente le grand rou quin. Per sonne ne dit plus rien. Ils ont tous un regard grave vers le lec teur CD. Le visage cri blé de taches de rous seur se contracte presque dans un ric tus de souf france. Les grands yeux bleus qui dévorent le regard chu chotent, presque plain tifs : Oh, non! Tout mais pas ça ; ça, c est le pire du pire. C est trop dur! C est sûr! Main te nant, si c est une assis tante sociale qui s occupe de lui, il est cuit. Il a pas fini d en baver. Un long soupir de soulagement traverse la classe lorsque Monsieur Ibrahim intervient. Le récit occupe tout l espace de la classe. Le silence est main tenu par la voix, la vio lence a sa petite place dans les interventions. La cohabitation est presque parfaite. C est un équilibre précaire où cir cule une paix heu reuse. La mère de Moïse revient, les regards s éclairent, sou lagés plutôt, amusés. Ouais! Tiens! T avais qu à pas par tir. Bien fait pour toi si y veut pas te voir. C est pas la peine de t expli quer, t es qu une salope! susurre le grand rou quin. Tous les regards fixent le lec teur CD, comme pour en extraire l image de l auteur qui raconte. C est qui, alors, Popol, s il n existe pas? demande la blon di nette à la tête d ange. La ques tion sera repo sée. Tout sera redit à la pro chaine séance. J attends la fin de la visite de la mère pour éteindre le lec teur. Main te nant, avant chaque inter - ruption, je signifie le temps mort avec mes deux mains, je compte jusqu à dix avec mes doigts, puis j éteins l appa reil. À ce moment- là, ils se lèvent, se remettent en mou ve ment. Par fois, il y a des dis putes, des alter - ca tions, mais c est juste pour que la vio lence reprenne sa place. M dame, vous res tez encore combien de temps? Parce que y faut pas qu on manque la fin. La ques tion me réveille, j ai l impres sion de vivre le récit avec eux depuis long temps et qu il durera encore long temps. Je compte : voilà une semaine que je suis là, encore une semaine. Encore une semaine, normalement. Une semaine, sûr? Y faut pas par tir avec la fin de l his toire, M dame, faut qu on la connaisse, la fin! On aura le temps M dame, vous êtes sûre? Parce que, sans ça, on demande à M. B. ou à Mme V. On peut finir pen dant leurs cours. Même, on peut l écou ter encore depuis le début. Le gros bébé potelé ne pleur niche plus après chaque arrêt de l his toire. Il sait qu il va y avoir une fin et il l accepte. L immé diat n est plus vrai ment la petite île où il se débat pour sur vivre. Il me reste une semaine à par ta ger avec eux. J aime rais rester plus longtemps mais je ne pour rai pas indéfiniment écouter le récit. Il faudra bien, à un moment donné, pas ser à autre chose, se confron ter aux hauts et aux bas des his toires qui viendront perturber la classe, et surtout à la violence. Mon sieur Ibrahim et Moïse leur per mettent de se mettre en retrait de leurs vies, l espace de deux semaines, l espace d un hasard heu reux.

19 19 11 Sa mère, elle revient sûre ment parce que c est l assis tante sociale qu a été lui dire que le père de Momo, il était mort : c est sûr! Les grands yeux bleus qui dévorent le regard n ont pas attendu qu on leur donne la parole. Per - sonne ne conteste cette prise de parole : ils approuvent de la voix et de la tête. Ouais! Mais elle en mène pas large, la bonne femme, quand elle revient. Elle fait sem blant de croire que c est pas Momo parce qu elle a un peu les jetons de se faire cas ser la gueule par Momo! Tu crois qu il le ferait? Ben, quand t es vénère contre des parents à la con, tu peux faire des trucs comme ça. Toi, tu le ferais? P t- être pas, quand même, parce que la mère, elle a plu tôt l air d avoir la honte. Alors, bon, j essaie rais d être cool avec elle. Le grand rouquin parle sans crier, calmement. C est sa mère, c est quand même tout ce qui lui reste, et elle a pas l air méchante. C est elle qui est reve nue : c est qu elle a envie de le revoir. C est qu elle l aime encore un peu. Mais lui, il a rai son de lui faire tout un cirque avec Mohammed et Popol, ça lui fait comprendre qu y a des trucs qui se sont pas sés depuis qu elle est par tie. Mais l his toire de Popol, de son fran gin, pourquoi qu il existe pas alors? C est une his toire tor due de son pater nel pour lui foutre plus la honte. Mais quand même, la mère, elle est un peu sur le cul, y a quelque chose quand même. Le regard brun se lève un peu de son des sin. La mère, c est pas une con ne, elle a compris la combine de Momo avec Popol, mais elle joue dans la combine, parce que sûre ment qu elle aussi, elle veut pas par ler du père de Momo tel lement qu il était chiant. Elle sait que main te nant, avec Momo, c est plié. C est plus vrai ment son gosse, elle l a pas élevé, elle doit faire comme si c était quelqu un de nou veau qu elle connais sait pas. C est loin d être une con ne. Il a rai son, Momo, de pas la foutre à la porte et de jouer sa petite combine. Tu crois? inter roge la blon di nette à la tête d ange. Ben oui, t as vu comment y lui cause, il l engueule pas et il lui dit pas qui il est pour ça. Il fait un peu le con en bla guant, et elle, je crois qu elle le comprend vite que c est lui qui se fout de sa gueule pour voir si elle est vrai ment triste et qu elle regrette tout, alors elle rentre dans la combine. Tout le monde l écoute ; il n a jamais autant parlé. Tout de suite après, il se replonge dans son dessin. Le plus petit des trois loulous du fond n en peut plus ; il veut poser sa ques tion, cela fait un moment qu il essaie d inter venir. Il profite de la surprise suscitée par l intervention du regard brun. Alors, c est une his toire vraie ou pas vraie? À votre avis, M dame? L un de ses alter ego de balan ce ment de chaise le frappe vio lem ment sur la tête et hurle : Mais tu nous gonfles avec la vérité! Qu est- ce que t en as à foutre! La seule vérité vraie qu on sait, c est que des his toires comme ça, on peut les vivre tous les jours et que c est la honte, être copain avec quelqu un de bien, c est un truc qu on vit pareil que l auteur. Lui, peut- être qu il l a vécu, peut- être qu il l a lu dans des livres, mais peut- être aussi qu on lui a raconté et lui, quand il l écrit, il invente l his toire. Mais ça veut dire sur tout qu il a compris ce que c est que la honte et d être copain avec un mec bien. Regarde le pchitologue, il t explique des trucs que t as vécu, tu lui demandes pas si c est vrai, tu t en fous, mais des fois y te fait chier parce que y te dit des trucs sur toi que tu veux dire à per sonne et que tu te demandes comment y sait ça. Ben, là, c est pareil. Alors main tenant fous-nous la paix avec la vérité! Parce qu on va encore dis cu ter de ça

20 pen dant des plombes et on va pas avoir le temps de finir l his toire avant que la prof, elle finisse le remplacement! Tout le monde rit. Il tend la main vers son copain. La paix, frère, on écoute Rico- Manu raconter la suite. Il se tourne vers moi. Ben ouais, M dame, Eric-Emmanuel! J aime rais leur dire tant de choses ; je me contente de sou rire en secouant la tête. Hé, M dame, aussi, vous écri vez tout pour quoi, vrai ment? Parce que, en fin de compte, on raconte que des conne ries. Non, je ne pense pas, au contraire, vous dites des choses inté ressantes, et surtout vous vous écoutez. Mais vous allez tout gar der? Je garde tout ce que je note. J espère que c est grand chez vous et pis que vous avez pas peur de la ver mine. Ne t inquiète pas. 20

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