Cours : Bilan et mémoires de la Seconde Guerre mondiale

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1 Cours : Bilan et mémoires de la Seconde Guerre mondiale Introduction La France de l immédiat après guerre est un pays profondément meurtri. Contrairement à la Première Guerre mondiale, la France a été occupée pendant quatre ans et l Occupant a pillé sans retenue les ressources du pays. Les combats ont frappé une grande partie du territoire national. Le pays est exsangue, ruiné. La reconstruction s avère difficile. Mais il y a plus. Parce que Vichy a collaboré avec l Occupant, les Français se sont profondément divisés pendant ces quatre années. L année 1944 se termine de façon dramatique, à tel point que, par endroit, on a frôlé la guerre civile entre résistants et partisans de l Allemagne. Il faudra réconcilier et refaire l unité nationale, défi redoutable tant les plaies de la guerre sont à vif, comme le montre de manière cruelle certaines images de l épuration. Pour refermer au plus vite la «parenthèse de la guerre» les autorités issues de la Résistance ont voulu taire une partie du passé. Une mémoire officielle a été mise en avant, mais elle n a pu occulter qu un temps les différentes mémoires de cette guerre. A partir de la fin des années 1960, le voile se lève et, peu à peu, toute la lumière se fait sur cette douloureuse période. Sur quelles bases la France s est- elle reconstruite? Comment les mémoires de la guerre ont- elles évolué jusqu à nos jours? Telles sont les problématiques qui semblent être au cœur des enjeux de cette période charnière et auxquelles il conviendra d apporter des réponses. Les étapes majeures :. 1944, Discours du général de Gaulle à Paris le 25 août 1944 («Paris libéré»). 1956, Nuit et Brouillard documentaire d Alain Resnais. 1961, procès d Adolf Eichmann en Israël. 1964, Jean Moulin au Panthéon (discours d André Malraux). 1969, départ du général de Gaulle. 1971, Le Chagrin et la pitié, documentaire de Marcel Ophuls. 1995, Jacques Chirac reconnaît la participation de l État français dans le Génocide des Juifs. 1998, Condamnation de Maurice Papon pour complicité de crime contre l humanité. 2007, hommage aux Justes de France, prononcé par Jacques Chirac, qui entrent au Panthéon I. Un lourd bilan et une reconstruction sur des bases nouvelles A. Une France en ruines 1. Un drame humain -> Voir cours sur la Libération et la IVe République 2. Des dégâts matériels considérables -> Voir cours sur la Libération et la IVe République B. Une France internationalement affaiblie 1. Recul de la France sur la scène internationale. Recul de la France en C est un pays affaibli et qui a collaboré avec les Allemands.. La France n est présente ni à Yalta, ni à Potsdam.. La France a échappé de justesse à une occupation américaine. 2. L Empire colonial est contesté. Déjà l Empire se lézarde et certaines colonies veulent s émanciper : - Ho chi Minh proclame l indépendance du Vietnam en septembre 1945 (début guerre d Indochine en 1946). 1

2 - Émeutes à Sétif 8 mai 1945 et terrible répression : est- ce déjà le début de la guerre d Algérie? C. Une France à reconstruire sur des bases nouvelles 1. Une volonté de renouveau très forte chez les Résistants. Au sein de la Résistance, la demande est très forte de rénover la vie politique. On veut du neuf! Une génération s est levée qui demande une véritable révolution, une rupture forte avec l avant guerre. Le programme du CNR (Conseil national de la résistance, 1944) l a clairement exprimé tout comme les résistants de la presse clandestine.. Les deux demandes les plus fortes sont : - plus de d égalité, de justice et de protection sociale, - une rupture avec le libéralisme économique : plus d État. Les premières élections ont lieu en octobre 1945 afin d élire une nouvelle assemblée. 96% des Français souhaitent que cette Assemblée soit constituante (donc pour faire un nouveau régime politique). Un nouveau rapport de force politique émerge avec trois partis dominants : - Le PC (parti communiste) - La SFIO (parti socialiste) - Le MRP (parti de résistants chrétiens de centre- droit). Politiquement l extrême droite est balayée, la droite est en fort recul. La France est majoritairement à gauche en De Gaulle est le chef du GPRF (gouvernement provisoire). Sa priorité est de restaurer l Etat, de redresser la France et de retrouver au plus vite sa puissance internationale.. Mais avant, pour reconstruire sur des bases saines, il faut épurer le pays, c est à dire punir les traîtres et les collaborateurs. 2. L épuration. Elle semble indispensable : comment reconstruire et faire du neuf avant de punir les traitres? Mais elle s annonce difficile.. Cette épuration se déroule en deux temps : - à la libération, elle est d abord «sauvage», violente mais brève. Elle se déroule à la fin de la guerre dans les derniers combats. Inévitable défoulement de la population après les quatre années d occupation. - ensuite une épuration légale. Beaucoup de responsables sont jugés. Une Haute cour pour les principaux responsables de Vichy comme Pétain, Laval ou Darnand (chef de la Milice). Procès de Pétain : il invoque la thèse du bouclier (il aurait cherché à protéger la France). Il ne serait pas responsable.. Pétain, Laval et Darnand sont condamnés à mort. Pétain gracié, prison à vie à l île d Yeu.. Bilan de l épuration en chiffres : personnes ont été jugées, les trois quarts ont été condamnées, condamnations à mort exécutées. - Au total, l épuration a fait environ morts (épuration sauvage et épuration légale) fonctionnaires ont été révoqués.. L épuration permet un fort renouvellement des élites de la nation : presse, hommes politiques. Nombreux hommes politiques sont frappés d indignité nationale. La classe politique est d ailleurs profondément renouvelée en La presse de collaboration est balayée. Des journalistes comme Brasillach fusillés.. L épuration a donc été importante mais elle a été inégale : - elle se focalise surtout sur l intelligence avec l ennemi et oublie certains faits, surtout la responsabilité de Vichy dans la déportation ainsi que sa politique répressive. Ainsi, bien des responsables comme René Bousquet (secrétaire général de la police en 1942) passe entre les gouttes. - Par ailleurs, l épuration économique est très modérée. Quelques nationalisations punitives comme Renault mais peu de choses.. De plus les peines diminuent avec le temps. Et l amnistie est prononcée en 1951 et 1953 pour une partie des faits et dans un souci d oubli et de réconciliation. 2

3 3. L État au cœur de la reconstruction. Partout la guerre a été analysée comme un des résultats de la crise des années 1930 et comme une faillite du libéralisme. Après les drames de l Occupation, les populations attendent également plus de protection et plus de solidarité. L État va donc prendre une place essentielle dans la France de l après guerre: le new deal de Roosevelt montrait la voie à suivre pour lutter contre la crise (intervention de l État dans l économie).. En Grande Bretagne, dès 1942, le rapport Beveridge met en avant la nécessité d une plus grande protection sociale (ce sont les bases du Welfare state).. En France les principales mesures de ce dirigisme économique sont : - les nationalisations, elles sont faites surtout pour que l État puisse piloter la reconstruction du pays. On nationalise les banques, les assurances, l énergie (gaz, électricité, charbon) et les transports (Air France, Renault). - création de la planification. Création du Commissariat au Plan sous la direction de Jean Monnet. Il s agit d une planification incitative et pas obligatoire comme en URSS. Avec le Plan, l État désigne des secteurs prioritaires pour l économie et les soutient (prêts à faible intérêts, priorité dans les aides notamment celles du plan Marshall). Sans surprise, le premier plan donne la priorité aux infrastructures : transports et énergie. Les Houillères du Nord et la SNCF reçoivent les plus gros crédits. - création de la Sécurité sociale. II. La construction d une mémoire officielle de la guerre ( ) Quel souvenir de la guerre s impose après le conflit? A. De Gaulle favorise le mythe d une France totalement résistante 1. Le mythe d une France totalement résistante. A la Libération et sous la V e république, de Gaulle s impose et fait valoir sa vision de la guerre.. Assez rapidement après guerre, on assiste à la construction d un mythe entretenu par de Gaulle lui- même : le mythe d une France et d une population française qui aurait toujours été résistante et ne se serait jamais commise avec l Occupant. Les Français sont assimilés à un peuple de résistants, comme il le dit dès son arrivée à Paris le 26 août 1944 («Paris libéré»).. Pourquoi ce mythe? L explication est simple : pour de Gaulle il faut refermer la «parenthèse» de la guerre au plus vite et réconcilier les Français. Il s agit d éviter de rajouter des drames. De Gaulle sait que Pétain reste populaire au sein d une partie de la population. Il choisit donc de la gracier. Il meurt en 1951 de sa bonne mort.. Autre impératif pour de Gaulle : il faut restaurer l autorité de l État afin que la France retrouve au plus vite une place forte dans le monde. Au nom d un futur à reconstruire ensemble au plus vite, il faut donc oublier le passé. Et pour ce faire, de Gaulle défend l idée d une France résistante et non pas favorable à Vichy. Il oublie sciemment qu elle a en fait été minoritaire.. Le Parti communiste, pourtant opposé à de Gaulle, se présente comme le «parti des fusillés») et conforte également le mythe d une France globalement résistante et l idée que Vichy ne fut qu une parenthèse.. De même les cheminots, glorifiés en 1947 dans le film de René Clément, La Bataille du rail. Tout un symbole de cette France résistante. Ces visions simplistes sont loin de la réalité.. Partout à la Libération, on fête donc une France totalement résistante. De toute façon, de nombreux Français préfèrent ne pas se retourner sur leur passé et une grande partie des drames de l époque sont occultés. 2. Les années de Gaulle : une glorification de la Résistance. Les chefs de la Résistance sont donc des héros. Jean Moulin est glorifié.. Un symbole très fort de ces années de Gaulle : en 1964, de Gaulle décide le transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Discours mémorable, hors du temps et plein de lyrisme d André Malraux (prix Goncourt pour sa célèbre Condition humaine, ancien de la guerre d Espagne, et alors ministre de la culture).. En 1964 également, on institue le concours national de la résistance et de la déportation. 3

4 . Le lieu de mémoire par excellence de la période est le Mont Valérien, où 1000 résistants ont été exécutés pendant la guerre. Le 18 juin 1960, De Gaulle inaugure au Mont Valérien le Mémorial de la France Combattante où reposent 16 corps d anciens combattants. B. 25 ans de mémoires oubliées, occultées, déformées 1. Le déporté de Buchenwald avant celui d Auschwitz. Dans l après- guerre, la singularité du Génocide du peuple Juif est peu reconnue : il est inclus dans la déportation, voire dans la somme des souffrances de l Occupation. La figure de référence du déporté est celle du résistant et l amalgame est fait entre tous les types de camps, dont Buchenwald ou Dachau, selon les sensibilités, constituent les exemples emblématiques.. Déportés politiques et raciaux sont donc confondus dans le même titre de déportés. Les témoignages des quelques rescapés d Auschwitz sont peu écoutés. C est un drame comme un autre d une guerre atroce. Le souvenir de Buchenwald l emporte sur celui d Auschwitz.. Les témoignages des Juifs, nombreux dans les toutes premières années de l après- guerre mais difficilement reçus par la société, se tarissent ensuite.. En 1953, le vélodrome d hiver est détruit dans l indifférence et l oubli.. Le film Nuit et Brouillard (1956), d Alain Resnais et Jean Cayrol, qui concernent le système concentrationnaire dans son ensemble et présente une vision univoque du camp et du déporté, apparaît révélateur de cette période. D ailleurs Resnais est censuré et ne peut pas montrer des images de gendarmes français surveillant le camp de Pithiviers : cela aurait porté atteinte au mythe de cette France qui aurait été exemplaire pendant la guerre.. Plus encore, sur les déportés du STO pèse même le soupçon de lâcheté : ils auraient été des lâches et ont contribué volontairement à la fabrication de matériel de guerre en Allemagne.. Ainsi dans un premier temps, le caractère spécifique du génocide où ont péri Juifs de France et la responsabilité de l État français sont donc gommés. Les Juifs eux mêmes restent discrets souhaitant réintégrer au plus vite la communauté nationale après des années d exclusion. Les principaux responsables de l État français impliqués à un titre ou à un autre dans la déportation des Juifs ne sont d ailleurs pas inquiétés. René Bousquet a pignon sur rue. Maurice Papon reprend même des activités politiques.. D autres mémoires sont également occultées : les prisonniers de guerre, les «Malgré- nous». Autre mémoire déformée : celle de Pétain. Dès les années 1950, à la faveur de la guerre froide et de l anticommunisme, une volonté de défendre le Vichy de Pétain se manifeste juste après sa mort. Une association naît (l ADMP : Association de défense de la mémoire du maréchal Pétain). Avec le vote des lois d'amnistie de 1951 et 1953, la mémoire vichyssoise se réveille. Juste avant la mort du maréchal Pétain en 1951, apparaît un mythe selon lequel la France, durant la guerre, possédait deux cordes à son arc : la corde de Gaulle (l'épée) et la corde Pétain (le bouclier, pratiquant un double jeu pour faciliter la tâche des Alliés et protéger les Français). C'est à la même époque (1954) qu'est publié le livre de l'historien Robert Aron, Histoire de Vichy, qui distingue le bon Vichy, celui de Pétain, du mauvais Vichy, celui de Laval qui aurait collaboré seul avec les Allemands.. Cette première période est donc un temps d oubli, d occultation et de déformation. III. La fin des mythes et la résurgence des mémoires occultées (des années 1970 à nos jours) Les évolutions sont progressives. Elles font progressivement voler en éclats ces mémoires officielles partielles. À partir des années 1970 surtout, les historiens revisitent de fond en comble la période de l Occupation et rétablissent la vérité. A. L histoire de Vichy renouvelée 1. la responsabilité de l État français reconnue. Un virage se produit à la fin des années La génération de Mai 68 manifeste et bouscule les tabous. Elle veut savoir. Face à son passé, le citoyen a besoin de vérités. Le départ et la mort du général de Gaulle vont faciliter cette mise à jour. Au milieu des années 1970 on assiste à un retournement de la mémoire. 4

5 . En 1971 le documentaire de Marcel Ophuls Le Chagrin et la pitié, insiste sur la guerre civile et démystifie une mémoire qui associait tous les Français dans une même souffrance.. En 1972, la grâce présidentielle accordée à l ancien milicien Paul Touvier déclenche un scandale et Pompidou doit se justifier. Toujours la thèse de l oubli : il faut «jeter le voile et oublier cette période où les Français ne s aimaient pas» déclare- t- il. Cette attitude ne passe plus.. En 1973 l historien américain Robert Paxton démontre dans son livre La France de Vichy que Vichy a recherché la collaboration avec l Allemagne et développé un programme xénophobe et antisémite qui ne doit rien aux contraintes de l Occupation. Les certitudes de la Libération volent en éclat. La France va devoir regarder son passé et en exhumer la face noire.. Avec la fin du gaullisme historique et la poussée de l extrême droite l obsession gagne la population. On interroge le passé d hommes politiques comme François Mitterrand. Les polémiques sont nombreuses : Mitterrand ayant fait porter une gerbe de fleurs sur la tombe de Pétain.. Depuis, les historiens ont totalement revisité la période et ont établi de manière indiscutable les responsabilités directes de l État français. 2. Une nouvelle approche de la Résistance, démystifiée. L histoire de la Résistance est elle aussi revue pour offrir une vision plus juste, moins déformée : - On établit que la Résistance a en fait été minoritaire, que son rôle dans la Libération du pays a été limité. - De même elle a connu de profondes divisions. C est probablement à la suite de trahisons que Jean Moulin a été livré aux Allemands - Par contre son rôle politique est reconnu comme essentiel. B. La résurgence (jusqu à l obsession) des mémoires occultées. Dans les années 1960 on assiste à une renaissance de la conscience juive. En 1961, le procès d Adolf Eichmann en Israël pose la question troublante de ce que la philosophe Hannah Arendt a appelé la «banalité du mal» : comment l antisémitisme nazi a- t- il transformé un homme ordinaire en criminel? 111 témoins sont convoqués et reconnus comme des survivants. Pour la première fois, la spécificité du Génocide est affirmée devant l opinion internationale.. Les crimes contre l humanité sont rendus imprescriptibles en France en La nécessité de combattre le négationnisme va réveiller la mémoire juive.. En 1978 : Louis Darquier (un ancien de Vichy) déclare dans l Express, «A Auschwitz, on n a gazé que des poux». Cela fait un tollé. Il est suivi par Robert Faurisson.. En 1979, le feuilleton Holocauste de Marvin Chomsky est diffusé en Europe et aux Etats- Unis et est vu par 120 millions de spectateurs : le film Shoah de Claude Lanzmann impose le terme.. En France, la parole des survivants se libère d autant qu ils se sentent investis d une responsabilité face au négationnisme qui nie l existence des chambres à gaz.. Une menace confirmée par la poussée de l extrême droite à partir des élections municipales de 1983 qui dépasse pour la première fois depuis la guerre la barre des 10% d électeurs.. Des historiens se mobilisent (Vidal Naquet) pour démonter ce mensonge. Serge Klarsfeld exhume la mémoire de tous ces morts. La communauté juive obtient l inculpation pour crimes contre l humanité d anciens responsables de Vichy : Paul Touvier, Maurice Papon, Robert Bousquet ou d anciens SS comme Barbie.. En 1990, la loi Gayssot condamne et interdit tout propos négationniste et en 1993 une journée de commémoration des «persécutions racistes et antisémites» est instaurée le 16 juillet, date anniversaire de la rafle du Vel d Hiv.. Le passé ressurgit. On interroge le passé des hommes politiques. Un des chocs des années 1990 est les révélations de François Mitterrand, ami de René Bousquet, et qui fut pétainiste jusqu au début de Il faut attendre 1995 pour que Jacques Chirac reconnaisse la participation de l État français dans le génocide du peuple juif.. Les commémorations pour le 60 ème anniversaire de la libération d Auschwitz en janvier 2005 donne lieu à de très importantes manifestations avec le nombre très restreint de déportés encore vivants et dans un contexte de réaffirmation de l antisémitisme.. On revient sur la spoliation des Juifs : avec le film Indigènes, résurgence de la mémoire des combattants d Afrique du Nord. 5

6 . De même en 2007, la France rend hommage aux Justes de France, ceux qui ont aidé à sauver des Juifs pendant la guerre, en les faisant entrer au Panthéon.. Cette dernière période est un moment de résurgence et d affrontement de certaines de ces mémoires. Conclusion : Que nous enseigne ces évolutions?. La lutte autour de ces mémoires n est pas anodine. Il se joue gros sur la mémoire de Vichy par exemple. L extrême droite l a bien compris qui n a de cesse de chercher une réhabilitation de Pétain. La communauté juive est effrayée face à l oubli et à certains signes montrant une résurgence de l antisémitisme en France.. Les générations suivantes ont demandé des comptes. Faire exploser les tabous était nécessaire et salutaire, mais aujourd hui, cette obsession du passé n est- elle pas devenue excessive, glorifiant des mémoires particulières différentes et gênant la construction d un avenir commun? 6