Economie des Réseaux Section 9 : Interaction sociale
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- David Fortier
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1 Economie des Réseaux Section 9 : Interaction sociale Philippe Gagnepain Université Paris 1 Ecole d Economie de Paris Centre d économie de la Sorbonne-UG 4-Bureau 405 philippe.gagnepain@univ-paris1.fr Tel :
2 Généralités Les choix de consommation des individus sont affectés par les règles dictées par les normes sociales. Ainsi, au-delà de leurs préférences et leur revenu, les individus sont également affectés par les choix de consommation des autres. Conformité ou course au statut. Vanité Effets de réseau dans les activités de loisir. Offrir des cadeaux est inutile. Langage
3 Course au statut ou conformisme Les décisions sociales dépendent des décisions des autres et influencent les décisions des autres. A la différence des décisions économiques, les décisions sociales ont des conséquences sociales. La course au statut influence le choix de certains biens de consommation : voiture, quartier de résidence, université, vêtements, mais également qui épouser, où diner, etc. Recherche de statut L utilité de l individu i est :
4 Course au statut ou conformisme où les paramètres sont tous positifs. Graphiquement :
5 Course au statut ou conformisme Chaque individu i choisit qui maximise sa fonction d utilité. Les conditions de premier et de second ordre sont : A l équilibre, chaque individu choisit : La recherche de statut crée-t-elle une distorsion du bien-être? On calcule la décision x commune à tous les individus qui résout le programme :
6 Course au statut ou conformisme Les conditions de premier et second ordre sont : De là : On voit alors que Proposition 1 : La course au statut est inefficace puisqu elle conduit les individus à choisir une valeur de x plus élevée que la valeur socialement optimale.
7 Conformisme Course au statut ou conformisme Chaque individu veut minimiser la distance sociale entre luimême et les autres. L utilité du conformiste est : Chaque individu i choisit le qui maximise son utilité. Les conditions de premier et second ordre sont :
8 A l équilibre : Course au statut ou conformisme De son côté, le planificateur social choisit Le x socialement optimal est identique au cas de course au statut. Proposition 2 : Il n existe pas de défaillance de marché en cas de conformisme.
9 Conformité, vanité, et concurrence en prix Les consommateurs peuvent choisir entre deux produits A et B produits à coûts 0 par deux différentes entreprises. L utilité d un consommateur i (préfère le produit i) est : Définition 1 : Les préférences des consommateurs font preuve de - conformité si - vanité si On résout maintenant le UPE de concurrence en prix entre les deux entreprises.
10 Conformité, vanité, et concurrence en prix L entreprise B maximise sous la contrainte De même, A maximise sous la contrainte Les prix et profits à l équilibre sont : Graphiquement, la conformité et la vanité impliquent :
11 Conformité, vanité, et concurrence en prix En cas de vanité, un plus grand réseau réduit la valeur du produit vendu et donc la disponibilité à payer des consommateurs. L entreprise augmente les prix pour se débarrasser d une partie des consommateurs et augmenter la valeur du produit.
12 Conformité, vanité, et concurrence en prix La fonction d utilité des consommateurs est
13 L économie de l amusement Il est parfois nécessaire de faire la queue pour entrer dans les restaurants, les théâtres, les bars ou les discothèques. Pourquoi ces établissements n augmentent-ils pas les prix en présence d excès de demande? La demande est caractérisée par des effets de réseaux. L utilité de chaque consommateur de type i = H, L est Avec La fonction de demande agrégé est
14 L économie de l amusement
15 Supposons que L économie de l amusement Proposition 4 : le prix optimal est créant un excès de demande. Il est important de noter que les consommateurs dérivent de l utilité d une taille de réseau de, même si seulement consommateurs sont servis. Les queues participent donc à la création de richesse de l établissement puisqu elles augmentent sa popularité et sa valeur sociale.
16 L économie des cadeaux Le fait de donner un cadeau est-il justifié d un point de vue économique? On compare une économie où offrir des cadeaux est une norme sociale à une autre économie où les individus ne font pas de cadeaux. L utilité d un individu i (qui préfère le bien j), lorsqu il reçoit un bien k est Puisqu il y a biens, l utilité espérée de recevoir un bien de forme aléatoire est :
17 L économie des cadeaux L utilité de donner un cadeau est : Hypothèse 1 : L embarrassement social lié au fait de ne pas retourner un cadeau est supérieur à la perte d utilité liée à l achat d un cadeau, Proposition 5 : Tout individu qui reçoit un cadeau retournera le cadeau. Un individu qui ne reçoit pas de cadeau ne fera pas de cadeau. On considère maintenant une économie avec individus où
18 L économie des cadeaux chacun reçoit un cadeau des autres (des autres uniquement). Combien de cadeaux sont-ils donnés dans cette économie? Proposition 6 : Chaque individu obtient une utilité plus élevée dans une économie où personne n échange de cadeau, en comparaison à une économie où tout le monde échange des cadeaux. La proposition 5 suggère donc qu il existe deux équilibres dans cette économie, un où tout le monde donne et reçoit
19 L économie des cadeaux des cadeaux, et l autre où personne ne donne de cadeaux (mais a la possibilité de s acheter des cadeaux). Le premier équilibre est inefficace. On définit la fonction de perte de bien-être social comme : De là :
20 L économie des cadeaux Proposition 7 : La perte sociale associé avec l offre de cadeaux Augmente avec la taille de la population à une vitesse quadratique. Augmente à une vitesse décroissante avec le nombre de produit dans l économie. Augmente linéairement avec le paramètre de désutilité.
21 Les réseaux du langage Différents langages dans des pays différents ou à l intérieur d un même pays. Inde : plus de 24 langages différents parlés par au moins un million de personnes. Finlande : deux langues officielles, Finnois et Suédois. Belgique : Flamand, Français, et Allemand. Etc. Pourquoi les individus parlent-ils des langages différents? Modèle de diversité des langues. On considère un environnement avec individus et deux langages fh.
22 Les réseaux du langage Au départ, chaque individu ne parle qu un seul langage. Chaque groupe est en quantité et, Le coût d apprentissage d un nouveau langage est On note la quantité d individus dont E est la langue maternelle (individu E) qui apprennent la langue H. Inversement, on définit. Notons que et L utilité de chaque groupe d individu est :
23 Les réseaux du langage Hypothèse 1 : chaque individu traite et comme des variables exogènes et anticipe ces variables parfaitement. Définition 1 : un équilibre d acquisition du langage (le nombre d individus qui apprennent chaque langage) est la paire qui satisfait : Soit :
24 Les réseaux du langage Proposition 1 : si tous les individus E apprennent la langue H, alors aucun individu H ne va apprendre la langue E, et inversement. De là, n est pas un équilibre. Notons que tous les individus E (H) sont identiques et vont donc tous prendre la même décision. Il existe trois équilibres possibles : Proposition 2 : supposons que. De là :
25 Les réseaux du langage Si, il existe un équilibre unique et inversement. Si, il existe un unique équilibre Si, il existe un unique équilibre On définit maintenant la fonction de bien-être social comme : D après les fonction d utilité initiales, on obtient :
26 Les réseaux du langage On remarque que : et
27 Les réseaux du langage soit : Proposition 3 : lorsque, il existe une défaillance de marché, puisque dans ce cas, est socialement désirable mais ne constitue pas un équilibre. Cette proposition montre pourquoi les gouvernements des pays dans lesquels plusieurs langues sont présentes devraient subventionner l apprentissage d une seconde langue pour une partie de la population. Cette défaillance existe car les individus H ne prennent pas en compte l augmentation de l utilité des individus E.
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