Analyse du chômage des diplômés de l enseignement supérieur :

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1 REPUBLIQUE TUNISIENNE Ministère de l Emploi l et de l Insertion l Professionnelle des Jeunes Observatoire National de l Emploi l et des Qualifications Analyse du des diplômés de l enseignement supérieur : Exploitation des résultats de l enquête auprès des diplômés de 2004 Synthèse Au moment de l enquête, soit environ 18 mois après l obtention du diplôme, la situation professionnelle des diplômés de l enseignement supérieur de 2004 se caractérise par un taux de de 45,7% avec une nette disparité entre les deux sexes, les types de diplômes et les groupes de spécialités d étude: Avec un taux de 51,6%, les femmes sont nettement plus touchées par le que les hommes (38,3%). Avec un taux de 50%, les techniciens supérieurs sont légèrement plus touchés par le que les maîtrisards (48,7%) et nettement plus touchés que les ingénieurs (17,8%). Pour les techniciens supérieurs, la filière «santé et services sociaux» est la moins exposée au avec un taux de 39,7%. A contrario, la filière «agriculture et agro-alimentaire» est la plus exposée au avec un taux de 71,3%. Concernant les maîtrisards, la filière «droit» est la plus touchée par le avec un taux de 68,2% alors que la filière «informatique» est la moins touchée par le avec un taux de 28,9%. Quant aux ingénieurs, la filière «informatique et télécommunication» est la moins exposée au avec un taux de 11,8% alors que la filière «agriculture et industrie agro-alimentaire» est la plus exposée au avec un taux de 31,6%. Quel que soit le diplôme, la filière «droit» demeure la filière la plus vulnérable au avec des taux de qui dépassent les 57%. La filière «informatique» reste la filière la moins touchée par le pour les différents diplômes à l exception des techniciens supérieurs qui ont enregistré un taux de relativement élevé d environ 45%. Par: ZAÏBI Fakher Décembre

2 Introduction Le Ministère de l Emploi et de l Insertion Professionnelle des Jeunes a mené une enquête auprès des diplômés de l enseignement supérieur de 2004 en vue de suivre leur devenir professionnel. L enquête a porté sur un échantillon représentatif d environ 4700 diplômés tirés, selon le type de diplôme et le groupe de spécialités d étude, parmi un total de diplômés. La présente note s inscrit dans le cadre de l exploitation des résultats de ladite enquête. Elle vise à analyser les principaux résultats sur le enregistrés par les diplômés au moment de l enquête, soit environ 18 mois après l obtention de leurs diplômes. Dans cette note l'analyse sera focalisée sur le taux de calculé, conformément aux concepts internationaux, en se référant à la semaine qui précède le jour de l enquête. Ce taux est le rapport entre le nombre de diplômés considérés comme durant la période de référence et le nombre de diplômés actifs. Ils ont été considérés comme, les personnes n ayant pas travaillé au cours de la semaine précédant le jour de l enquête, à la recherche d un emploi, disponible et prêt à travailler dans les deux semaines qui suivent le jour de l enquête. N ont pas été comptabilisés comme, les jeunes en Stage d Initiation à la Vie professionnelle (SIVP1), les jeunes en formation complémentaire ainsi que les jeunes en poursuite des études supérieures. Après une brève présentation des résultats sur le pour l ensemble des diplômés, cette note se livre à une analyse comparative entre les principaux types de diplômes à savoir: technicien supérieur, maîtrise et ingénieur. Ensuite et pour chaque diplôme, une comparaison sera faite entre les groupes de spécialités d étude. Dans une étape ultérieure, cette note sera étoffée et complétée par des indicateurs de parcours qui décriront, mois par mois, les épisodes de par lesquelles ont passé les diplômés de 2004 à compter du mois d obtention de leurs diplômes jusqu au mois de septembre

3 1. Un taux de global de 45,7% avec une nette disparité entre les deux sexes Les résultats de l'enquête montrent que parmi les diplômés de 2004, étaient actifs au moment de l enquête dont se trouvaient sans travail, soit un taux de global de 45,7%. Tableau 1 : Indicateurs relatifs au de l'ensemble de diplômés de 2004 Sexe actifs * Femme ,9 51,6 Homme ,4 38, ,2 45,7 Bien qu'elles soient plus nombreuses (57% de l'ensemble des diplômés de 2004), les femmes sont nettement plus touchées par le que les hommes. Tous niveaux de diplôme confondus, le taux de des femmes calculé au moment de l'enquête est de 51,6% contre seulement 38,3% pour les hommes, soit un écart d'environ 12 points. Si les femmes sont nettement plus touchées par le que les hommes, ce n est pas seulement parce qu à diplôme égal, elles s insèrent moins bien dans le marché du travail, mais aussi en raison de l orientation de leur quasi-totalité vers des diplômes moins demandés par les entreprises. En effet, les résultats de l enquête révèlent que 92,3% des femmes diplômées en 2004 sont titulaires d une maîtrise ou d un diplôme de technicien supérieur. Or, pour ces deux diplômes, les femmes ont enregistré des taux de très élevés dépassant les 50% (cf. graphique 3 page 5). * : rapport entre le nombre de diplômés en et le nombre total de diplômés. 3

4 2. Analyse du selon le diplôme Les techniciens supérieurs sont les plus confrontés au L analyse du selon le diplôme montre que, 18 mois après l obtention du diplôme, les techniciens supérieurs sont les plus confrontés au. En effet, leur taux de est de 50% chiffre un peu plus élevé que celui des maîtrisards (48,7%), mais dépasse de loin celui des ingénieurs (17,8%) et celui des médecins, maîtres et architectes (12,6%). 60,0 50,0 40,0 Graphique 1 : Indicateurs de selon le diplôme 30,0 20,0 10,0 0,0 33,3 43,1 57,1 50,0 48,7 36,3 4,2 17,8 13,8 11,2 Techniciens supérieurs Maîtrisards Ingénieurs Médecins, maîtres et autres 5,5 12,6 Part dans l'ensemble de diplômés Part en Le petit écart de observé entre les techniciens supérieurs et les maîtrisards ne s explique pas par une meilleure insertion des maîtrisards dans le marché du travail, car les résultats de l enquête montrent que ces derniers avaient un taux d emploi 1 (38,3%) plus faible que celui des techniciens supérieurs (43,1%). L écart s explique plutôt par la poursuite des études et la formation qui retenaient bon nombre de maîtrisards (23,2%) et freinaient par conséquent leur entrée dans la vie active (taux d activité 2 de 74,6%). Au contraire, face à un accès limité à la poursuite des études, la majorité (86,2%) de techniciens supérieurs n avait q un choix : enter dans la vie active. 100,0 90,0 80,0 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0 Graphique 2 : indicateurs sur l'activité, l'emploi et la poursuite des études selon le diplôme 86,2 74,6 77,2 63,5 11,5 43,1 38,3 23,2 20,6 Techniciens supérieurs Maîtrisards Ingénieurs Médecins, maîtres et autres 7,8 77,7 89,0 Part en poursuite d'études ou en formation Taux d'emploi Taux d'activité 1 Taux d emploi : rapport entre le nombre de diplômés en emploi et le nombre total de diplômés. 2 Taux d activité : rapport entre le nombre de diplômés actifs et le nombre total de diplômés 4

5 Quel que soit le diplôme, les femmes sont plus touchées par le que les hommes L analyse du taux de enregistré au moment de l enquête selon le diplôme et le sexe révèle que, quel que soit le diplôme, les femmes sont nettement plus touchées par le que les hommes. Dans le cas des techniciens supérieurs, l écart entre le taux de des femmes et celui des hommes est de l ordre de 10 points. Cet écart est un plus élevé pour le diplôme de maîtrise (12 points) et pour le diplôme d ingénieur (13 points). Par ailleurs, l analyse montre qu avec un taux de de 26,8%, les femmes ingénieurs sont nettement moins exposées au que celles titulaires d un diplôme de technicien supérieur (54,7%) et celles titulaires d une maîtrise (53,9%). Le même constat est vrai pour les hommes : avec un taux de de 13,4%, les ingénieurs sont nettement moins touchés par le que les techniciens supérieurs (44,2%) et les maîtrisards (41,5%). 60,0 Graphique 3 : selon le diplôme et le sexe 50,0 40,0 30,0 20,0 44,2 54,7 53,9 50,0 48,7 41,5 10,0 13,4 26,8 17,8 0,0 Techniciens supérieurs Maîtrisards Ingénieurs Homme Femme 5

6 3. Analyse du des techniciens supérieurs La filière "santé et services sociaux" est la moins exposée au La répartition des techniciens supérieurs diplômés en 2004 selon les groupes de spécialités d'étude fait ressortir que 48,2% ont poursuivi leurs études en "ingénierie et techniques apparentées", 30,3% en "gestion, commerce et administration" et 10,3% en "santé et services sociaux". Le reste de spécialités représente 11,2%. Les techniciens supérieurs en «santé et services sociaux» sont les moins confrontés au. Après environ 18 mois de l'obtention du diplôme, ils on enregistré le taux de le plus faible (39,7%). A contrario, les techniciens supérieurs en «agriculture et industrie agro-alimentaires» sont les plus vulnérables au. Leur taux de, enregistré au terme de 18 mois de l'obtention du diplôme, était le plus élevé (71,3%). Entre les deux situations polaires ci-dessus, certains groupes de spécialités ont connu une situation de intermédiaire caractérisée par un taux de inférieur à celui enregistré par l ensemble de techniciens supérieurs. Il s'agit des groupes «mécanique et électriques» avec un taux de de 42,1%, «chimie, biologie et traitement des eaux» (42,4%), «télécommunication et multimédia» (44%), «commerce» (45,1%), «informatique et informatique de gestion» (45,4%) et «bâtiment et travaux publics» (49,6%). Tableau 2 : Indicateurs relatifs au des techniciens supérieurs par spécialité d'étude Spécialités d'études Santé et services sociaux ,3 39,7 Ingénierie et techniques apparentées ,7 47,0 Mécanique et électricité ,0 42,1 Chimie, biologie et traitement des eaux ,6 42,4 Télécommunication et multimédia ,6 44,0 Informatique et informatique de gestion ,2 45,4 Bâtiment et travaux publics ,9 49,6 Agriculture et industrie agroalimentaire ,5 71,3 Autres techniques apparentées à l'ingénierie ,0 43,6 Gestion, commerce et administration ,1 55,9 Commerce ,2 45,1 Comptabilité et finance ,0 56,5 Gestion et administration ,7 56,5 Droit ,5 57,3 Autres spécialités ,9 56, ,1 50,0 6

7 Les diplômés des ISET sont moins exposés au Les diplômés des Institutions Supérieurs des Etudes Technologiques (ISET) représentent près de 39,7% des techniciens supérieurs diplômés en Avec un taux de de 45,3%, ils sont moins touchés par le que les diplômés des autres institutions de formation des techniciens supérieurs (53,3%). Tableau 3 : Indicateurs relatifs au des techniciens supérieurs par type d'institution Type d'institution Instituts Supérieurs des Etudes Technologiques ,7 45,3 Autres institutions ,7 53, ,1 50,0 Le tableau n 4 fait ressortir que, pour la même filière d étude, les diplômés des ISET sont moins touchés par le que les diplômés des autres institutions. Dans le domaine de «l ingénierie et techniques apparentées», les diplômés des ISET ont enregistré un taux de de 42,6% contre un taux de 52,5% pour les diplômés des autres institutions. Pour la filière «gestion, commerce et administration», les taux de sont respectivement de 49,6% et 61,6%. Tableau 4 : des techniciens supérieurs par type d'institution pour les principaux groupes de spécialités d étude Type d'institution Ingénierie et technique apparentées Gestion, commerce et administration Instituts Supérieurs des Etudes Technologiques 42,6 49,6 Autres institutions 52,5 61,6 47,0 55,9 7

8 4. Analyse du des maîtrisards La filière "droit" est la plus touchée par le Les résultats de l enquête montrent que la filière «droit» est la plus touchée par le. En effet, le taux de enregistré par cette filière est de 68,2% contre 28,9% pour la filière «informatique», 35,8% pour la filière «techniques apparentées à l ingénierie», 48,8% pour la filière «langue», 44,4% pour la filière «sciences fondamentales», 50,1% pour la filière «gestion, économie et finance» et 51,5% pour la filière «sciences humaines». La filière "langue" : les maîtrisards en langue française sont les moins exposés au Avec un taux de de 34,2%, les titulaires d une maîtrise en langue française sont nettement moins exposés au que les maîtrisards en langue arabe (53,9%) et les maîtrisards en langue «anglaise» (54,8%). La filière "gestion, économie et finance" : les maîtrisards en finance sont les plus touchés par le Pour la filière "gestion, économie et finance", les titulaires d'une maîtrise en finance ont le taux de le plus élevé (58,7%) suivis par les maîtrisards en économie (49,5%), les maîtrisards en gestion et commerce (49,4%) et les maîtrisards en comptabilité (46,1%). Tableau 5 : Indicateurs relatifs au des maîtrisards par spécialités d'étude Spécialités d'étude Informatique ,3 28,9 Techniques apparentées à l'ingénierie ,9 35,8 Langue ,3 48,8 Français ,6 34,2 Arabe ,5 53,9 Anglais ,8 54,8 Autres langues ,9 12,6 Sciences fondamentales ,5 44,4 Maths physique et chimie ,8 36,9 Science de la vie ,8 60,3 Gestion, économie et finance ,6 50,1 Comptabilité ,7 46,1 Gestion et commerce ,7 49,4 Economie ,2 49,5 Finance ,1 58,7 Sciences humaines ,8 51,5 Droit ,7 68,2 Autres maîtrises ,1 50, ,3 48,7 8

9 5. Analyse du des ingénieurs : les diplômés en agriculture sont les plus touchés Avec un taux de de 31,6% enregistré au moment de l enquête, les ingénieurs ayant poursuivi leurs études dans le domaine de l agriculture ou de l agro-alimentaire sont nettement plus touchés par le que les ingénieurs en «informatique et télécommunication» (11,8%), les ingénieurs en «électricité et électronique» (13,5%) et les ingénieurs en «techniques apparentées» (15,2%). Tableau 6 : Indicateurs relatifs au des ingénieurs par spécialités d'études Spécialités d'étude Informatique et télécommunication ,0 11,8 Electricité et électronique ,8 13,5 Techniques apparentées à l'ingénierie ,6 15,2 Agriculture et industrie agroalimentaire ,8 31, ,8 17,8 6. Conclusion Selon les résultats de l enquête, les diplômés les plus touchés par le sont les techniciens supérieurs en «agriculture et industrie agroalimentaire» avec un taux de de 71,3%, les maîtrisards en «doit» avec un taux de 68,2%, les maîtrisards en «finance» avec un taux de 58,7%, les techniciens supérieurs en «droit» avec un taux de 57,3% et les techniciens supérieurs en «gestion et administration» et en «comptabilité et finance» avec des taux de 56,5%. Les diplômés les moins touchés par le sont les ingénieurs notamment les ingénieurs en «informatique et télécommunication» avec un taux de de 11,8%. Quant aux maîtrisards et techniciens supérieurs en «informatique», ils ont des taux de respectivement de 28,9% et 45,4%. Les diplômés qui constituent le noyau dur (environ 33% de l ensemble de diplômés de 2004) sont les maîtrisards et les techniciens supérieurs en «gestion, commerce et finance». Ils ont des taux de élevés dépassant les 50%. 9