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1 LA PRÉVENTION, ÇA COMMENCE À L ÉCOLE! GUIDE DE PRÉVENTION DES BLESSURES À L ÉCOLE ET EN MILIEU DE TRAVAIL : LE MANIEMENT D OBJETS ET D ÉQUIPEMENTS LOURDS À l intention des enseignants d éducation physique et à la santé au 2 e cycle du secondaire Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) Automne 2009

2 Conception Claude Robillard, enseignant à la retraite, consultant en production et formation Collaboration Mireille Blais, responsable des programmes d éducation physique et à la santé, Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport du Québec Nous tenons à remercier les personnes suivantes pour leur analyse et leurs conseils relativement à la production de ce document : Michel Carle, enseignant à l école secondaire Jean-Jacques-Rousseau Catherine Dupont, directrice des programmes, Ministère de l Éducation, du Loisir et du Sport Julien Gariépy, enseignant retraité au secondaire Francine Payette, chargée de projet, Secrétariat à la jeunesse (SAJ) Sylvie Plante, enseignante au Collège Bourget de Rigaud Josée Sauvage, ergonome et conseillère en prévention-inspection, CSST Serge Trudel, chargé de projet, CSST Nous tenons également à remercier les élèves de 5 e secondaire de l école secondaire Jean-Jacques-Rousseau qui ont accepté de participer à la prise d images : Alexandra Bilodeau Anthony James Bond Zoé Larouche-Champagne Marie-Philippe Roussel Steven Thompson Patrice Vecera Nous tenons à remercier les élèves de 5 e secondaire de l école Jean-Jacques- Rousseau qui ont accepté de participer à la validation du questionnaire : Mélanie Hudon Simon Larose Jessica Lévesque Loïc Mathieu Catherine Morin Jonathan Plante

3 L utilisation du masculin est dans le seul but d alléger le texte.

4 Table des matières Mise en contexte... 1 La prévention des risques de blessures musculo-squelettiques... 3 Étape 1 : Informer les élèves sur les risques associés au maniement d objets et d équipements lourds en milieu de travail L état de la situation Les troubles musculo-squelettiques (TMS) reliés au travail... 6 a. Les TMS : une brève explication... 6 b. Les signes et symptômes des TMS... 6 c. Les causes et contextes associés aux accidents en milieu de travail... 8 d. Les stades de développement d un TMS e. Les charges de travail f. Le port et le transport d un sac à dos Étape 2 : Guider les élèves vers une démarche de prévention en les aidant à détecter, à supprimer ou à corriger les risques de blessures Des liens avec la compétence 1 : Agir dans divers contextes de pratique d activités physiques Le maniement d objets et d équipements lorsqu on est seul a. Déplacer un tube b. Soulever un objet placé au sol c. Déplacer un objet mou d. Descendre un tapis d un chariot e. Dégager un objet en hauteur (exemple 1) f. Dégager un objet en hauteur (exemple 2) g. Déplacer un banc suédois Des liens avec la compétence 2 : Interagir dans divers contextes de pratique d activités physiques Le maniement d objets et d équipements lourds avec un ou plusieurs partenaires a. Déplacer un but de hockey b. Déplacer un but de soccer c. Déplacer un banc suédois d. Transporter un sac e. Soulever un matelas f. Déplacer un tapis g. Déplacer un chariot h. Transporter un poteau i. Insérer un poteau dans un ancrage Étape 3 : Sensibiliser les élèves à l importance d avoir une bonne condition physique Des liens avec la compétence 3 : Adopter un mode de vie sain et actif Annexes Annexe 1 - Questions à se poser lors d un nouvel emploi Annexe 2 - Questionnaire sur les risques d accidents en milieu de travail Annexe 3 - Droits et obligations des travailleurs et des employeurs Annexe 4 - Le port et le transport d un sac à dos Annexe 5 : Le calcul de la charge maximale d un sac à dos

5 Mise en contexte Le présent guide s adresse principalement aux enseignants d éducation physique et à la santé (EPS) au 2 e cycle du secondaire. Il constitue l un des outils pédagogiques offerts au personnel enseignant dans le contexte du projet La prévention, ça commence à l école! Ce projet est une invitation faite au réseau scolaire pour améliorer la formation des jeunes relativement à leur santé et à leur sécurité au travail, en les amenant à adopter une démarche de prévention vis-à-vis des risques liés au travail. Les élèves sont ainsi appelés à : détecter, anticiper et évaluer les risques d accidents; supprimer ou corriger les risques détectés; assurer la permanence des correctifs apportés; exercer leur droit d être informés, de participer à une tâche ou de refuser de le faire; respecter leurs obligations comme travailleurs. Cet outil est conçu pour aider les enseignants d EPS à sensibiliser les élèves de 14 à 17 ans au regard des troubles musculo-squelettiques (TMS), notamment les blessures qui pourraient survenir lors du maniement d objets et d équipements lourds. Les apprentissages peuvent se réaliser dans les cours d éducation physique et à la santé, de même qu à travers les situations d apprentissage et d évaluation associées aux trois compétences du Programme de formation de l école québécoise. Cependant, dans le contexte d une démarche élargie, les enseignants des autres disciplines scolaires sont aussi sollicités afin de développer chez les jeunes une réelle culture de prévention. Bien que les compétences disciplinaires en EPS soient le principal point d ancrage du Programme de formation de l école québécoise en matière de prévention, celui-ci ouvre la porte à des projets multidisciplinaires, notamment par l intention éducative du domaine général Santé et bien-être, qui vise à amener l élève à se responsabiliser dans l adoption de saines habitudes de vie sur le plan de la santé, de la sécurité et de la sexualité, plus particulièrement en adoptant un mode de vie actif et des comportements sécuritaires en toutes 1

6 circonstances. Par ailleurs, avec la compétence transversale Résoudre des problèmes, cette intention éducative peut être mobilisée dans une multitude de situations concernant la prévention des TMS en contexte scolaire. Son processus et ses composantes favorisent, chez l élève, la prise de conscience nécessaire pour détecter, anticiper et évaluer les risques d accidents. 2

7 La prévention des risques de blessures musculo-squelettiques Le cours d éducation physique et à la santé constitue un lieu privilégié pour aborder la prévention des blessures. En effet, l un des rôles de l enseignant en éducation physique et à la santé est d amener l élève à préserver son intégrité physique par l adoption de comportements sécuritaires (MELS, 2006, p. 19). Il a donc un rôle de premier plan à jouer, en présentant des situations d apprentissage qui favorisent le développement d une attitude préventive. Dans le présent guide, l enseignant est appelé à aider les élèves à établir des liens entre certaines tâches à effectuer en éducation physique (ex. : prendre, placer, déplacer, soulever, transporter et déposer des objets de divers poids) et des tâches similaires dans certains milieux de travail (ex. : quincailleries, chantiers de construction, milieux agroalimentaires, entreprises de manutention, de transport, de déménagement ou de fabrication d équipements ou d objets). Ce guide a donc été élaboré suivant trois étapes : Étape 1 Informer les élèves sur les risques associés au maniement d objets et d équipements lourds en milieu de travail (ex. : types de blessures, symptômes). Étape 2 Guider les élèves dans l apprentissage d une démarche de prévention en les aidant à détecter, à supprimer ou à corriger les risques de blessures. Étape 3 Sensibiliser les élèves à l importance d avoir une bonne condition physique (force-endurance et flexibilité) afin de prévenir les blessures. Ces étapes, qui peuvent être abordées dans un ordre différent, présentent un contenu d enseignement, des outils d information et des liens à établir avec les trois compétences à développer chez les élèves dans le programme d éducation physique et à la santé. 3

8 Étape 1 : Informer les élèves sur les risques associés au maniement d objets et d équipements lourds en milieu de travail Les enseignants d éducation physique et à la santé peuvent amorcer une discussion avec leurs élèves à partir de données récentes fournies par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) sur des blessures et des accidents pouvant survenir en milieu de travail. Les élèves peuvent également présenter certains troubles musculo-squelettiques associés au maniement d objets et d équipements lourds. Des liens sont ainsi établis avec le milieu du travail et certaines tâches à effectuer dans le cours d éducation physique et à la santé. Des informations sur les charges de travail et le transport du sac à dos constituent aussi des notions que tous les élèves devraient acquérir au cours de leur passage au secondaire. 1. L état de la situation Les jeunes sont-ils à risque d avoir un accident de travail? Voici un aperçu de la situation chez les jeunes de 24 ans ou moins, selon les données fournies par la CSST (2008) 1 : En 2008, les jeunes occupaient emplois, dont un peu moins de la moitié à temps plein. En 2008, ils ont subi accidents qui ont entraîné 13 décès. En 2007, ils ont subi accidents provoquant 8 décès. De 2000 à 2008, en moyenne, les jeunes ont subi plus de lésions professionnelles annuellement, soit : 55 lésions par jour; 2 amputations par semaine; 1 décès par mois. Durant les années 2004 à 2007 et considérant les heures travaillées, les jeunes ont subi en moyenne 1,3 fois plus de lésions que leurs aînés. 1 Source : 4

9 Ces accidents en milieu de travail résultent majoritairement d un cumul des contraintes de travail (horaires irréguliers, travaux répétitifs, manipulation de charges lourdes, efforts dans la manipulation d outils, etc.), d un manque de formation, d une supervision déficiente et d un manque d expérience dû, entre autres, à de fréquents changements d emploi. La majorité des victimes accidentées de 19 ans ou moins travaillent dans les secteurs du commerce (vente au détail, commerce en gros, restauration et hôtellerie) et des autres services commerciaux et personnels (réparateurs de diverses machines, manœuvres placées par des agences, etc.). NOMBRE DE VICTIMES ACCIDENTÉES PAR SECTEUR D ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE (CSST, 2008) Secteurs d activité économique Nombre de victimes accidentées de 19 ans ou moins 1. Commerce Autres services commerciaux et 1086 personnels 3. Autres secteurs d activité économique Industrie des aliments et boissons Bâtiment et travaux publics Industrie du bois (excluant les scieries) Fabrication de produits en métal Services médicaux et sociaux Transport et entreposage Industrie du caoutchouc et du plastique 117 Total 4634 Des données provenant de l Institut de la statistique du Québec (ISQ) en 2004 ainsi que d autres auteurs révèlent que : pour l année 2004 seulement, la CSST a indemnisé les jeunes de 19 ans ou moins pour un total de lésions professionnelles (Ledoux et autres, p. 1); la moitié des jeunes travaillent à temps partiel, et environ 45 % étudient en même temps pendant l année scolaire (Gervais, 2006); entre l âge de 16 et 19 ans, sept jeunes aux études sur dix travaillent à temps partiel (Roy et autres, 2005; Gaudreault et autres, 2006). 5

10 2. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) reliés au travail a. Les TMS : une brève explication Les TMS constituent les lésions professionnelles les plus fréquemment rapportées par les jeunes en emploi. Habituellement, les TMS reliés au travail réfèrent aux atteintes causées par une sollicitation excessive des tissus musculo-squelettiques, c est-à-dire des atteintes survenant lorsque la demande d un travail dépasse la capacité d adaptation des tissus (Baillargeon et Patry, 2003, p. 17). b. Les signes et symptômes des TMS Les TMS résultent souvent de plusieurs causes qui agissent en interaction. Les tendinites, les bursites, les entorses lombaires et les autres TMS sont des inflammations qui touchent les articulations de la colonne vertébrale, des épaules, des coudes, des poignets, des mains et des genoux. Plusieurs signes et symptômes peuvent annoncer l existence d un TMS. Les plus jeunes sont davantage soumis que leurs aînés à plusieurs facteurs de risque de TMS dans leur travail et ils en ressentent déjà les effets sur leur santé. Localisation des TMS (Photographie d un élève) Douleur à une articulation (en mouvement ou au repos) Inconfort Enflure Engourdissements Augmentation de la sensibilité Fatigue localisée, donc diminution de l endurance et de la force musculaire Diminution de l amplitude des mouvements, allant jusqu à l impossibilité de bouger 6

11 Plusieurs des jeunes entre 15 et 24 ans ressentent le besoin de démontrer leurs capacités. Ils agissent souvent de façon téméraire et sont moins sensibles que ceux qui sont plus âgés aux signes et symptômes annonçant un TMS. Aussi, ils ne déclarent pas toujours les TMS qu ils peuvent subir dans leurs activités en milieu de travail. Considérant qu ils occupent souvent un emploi de transition, leur statut est précaire et ils peuvent craindre de perdre leur emploi, d autant plus qu ils ne connaissent pas bien toutes les lois qui les protègent (Laberge, 2008, p. 5). Les élèves sont invités à consulter l annexe 1 (Questions à se poser lors d un nouvel emploi) pour mieux connaître les règles qui régissent le milieu du travail. Ils sont également conviés à remplir un questionnaire sur les risques d accidents en milieu de travail (annexe 2). Enfin, pour être mieux informés sur les droits et obligations des travailleurs et des employeurs, ils sont invités à consulter l annexe 3. 7

12 c. Les causes et contextes associés aux accidents en milieu de travail Qu est-ce qui peut causer des TMS dans un milieu du travail? Adopter ou maintenir des postures néfastes : dans l éloignement du corps pour saisir des objets; dans le maniement d objets coupants et pointus; D autres facteurs aggravants peuvent occasionner des séquelles souvent tout aussi graves : Exercer des pressions ou des frottements sur certaines régions du corps ; Utiliser ses mains comme marteau. pour éviter tout contact avec des substances chimiques toxiques contenues dans divers produits ou dans l utilisation d équipement chaud de cuisine; Travailler dans un endroit froid ou chaud ; dans le maniement d équipements et de machines dangereuses. Travailler accroupie, d une façon intensive et manquer de temps pour récupérer (récolte, moissonnage, attrapage de volailles). 8

13 Maintenir ou soulever un objet en adoptant des postures ou des positions fatigantes ou inconfortables. Fournir des efforts musculaires importants dans le maniement d objets lourds ou d équipements. Répéter les mêmes mouvements sur une longue durée. S exposer à des vibrations transmises par des outils. Se déplacer dans des escaliers ou des surfaces glissantes avec un danger de glissades et de chutes. Maintenir une posture néfaste ou une station debout durant de longues périodes. Saisir, soulever ou déplacer des charges lourdes, mal équilibrées, molles, placées dans un endroit difficile d accès. Travailler à cadence accélérée. Transporter des objets dans des endroits encombrés ou exigus. Les images proviennent des documents suivants : CSST, Troubles musculo-squelettiques, DC (03-09) et CSST, TMS, La manutention manuelle, DC (07-10). 9

14 d. Les stades de développement d un TMS Un TMS se développe en trois stades (CSST, 2008). Le stade 1 représente les premiers signes de douleur et de fatigue, et doit être considéré comme une alarme qui indique qu il faut apporter des correctifs à la situation de travail ou à l activité de manutention. Stade 1 Stade 2 Stade 3 Douleurs et fatigue ressenties durant les heures de travail. Absence de symptômes le soir et après le travail. Symptômes se manifestant durant les heures de travail. Symptômes persistant après les heures de travail. La douleur peut réveiller la personne la nuit. Symptômes persistant même au repos. Douleurs ressenties même sans faire de mouvements répétitifs. Douleurs perturbant le sommeil. Cet état peut durer des semaines. Il s agit d un état réversible, c est-à-dire que l inflammation peut se résorber complètement. Cet état peut durer des mois. Il est préférable de consulter un professionnel de la santé avant d atteindre le stade 3. À ce stade, les TMS peuvent être irréversibles et il n y a pas de traitement infaillible. Il existe un risque que la douleur devienne chronique. Il est important de consulter un professionnel de la santé dès que les symptômes se confirment, c est-à-dire au stade 2. 10

15 e. Les charges de travail Il y a des limites aux poids qu une jeune fille ou un jeune garçon en bonne santé peuvent porter et soulever occasionnellement sans danger (CSST, 2007, p. 2). 7 kg 10 kg 13 kg 20 kg 3 kg 5 kg 7 kg 10 kg 16 kg 25 kg 10 kg 15 kg 13 kg 20 kg 7 kg 10 kg 7 kg 10 kg 3 kg 5 kg Lorsqu un objet est transporté près du corps et qu il est soutenu par les avant-bras et les mains, le poids maximal que doit avoir cet objet varie selon la hauteur et le sexe de la personne. Lorsqu un objet est transporté loin du corps et 5 kg qu il est soutenu par les avant-bras et les mains, le poids maximal que doit avoir cet objet varie selon la hauteur et le sexe de la personne. f. Le port et le transport d un sac à dos En portant un sac à dos trop lourd pour eux, les jeunes courent le risque de nuire à leur santé et de souffrir de blessures à la colonne vertébrale et aux épaules. De telles blessures pourraient occasionner des problèmes chroniques qui perdureront à l âge adulte. 11

16 Selon l Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec : 50 % des jeunes de 13 à 16 ans disent éprouver des maux de dos au moins une fois par mois; 50 % des jeunes portent un sac à dos trop lourd (plus de 20 % de leur poids, soit près de 9 kilos en moyenne, alors qu il ne devrait pas dépasser 15 % de leur poids). Les élèves peuvent réduire les risques de TMS en utilisant un sac à dos qui leur convient et en l ajustant de manière appropriée. L Association canadienne de physiothérapie et l Association des chiropraticiens du Québec recommandent de choisir et d utiliser un sac à dos doté de certaines caractéristiques. L annexe 4 contient des conseils sur le choix et l utilisation d un sac à dos. L annexe 5 permet de calculer la charge maximale du sac à dos d un jeune. 12

17 Étape 2 : Guider les élèves vers une démarche de prévention en les aidant à détecter, à supprimer ou à corriger les risques de blessures. Une intervention précoce est privilégiée pour amener les jeunes à adopter une attitude de prévention à l égard des risques de blessures associées au maniement d objets et d équipements lourds. Cette deuxième étape met l accent sur la formation des élèves afin de les amener à mieux connaître les principes de base pour manier correctement des objets et de l équipement lourd. Des liens sont établis avec les deux compétences du programme d EPS au secondaire (Agir et Interagir dans divers contextes de pratique d activités physiques). 13

18 Des liens avec la compétence 1 : Agir dans divers contextes de pratique d activités physiques La compétence Agir dans divers contextes de pratique d activités physiques peut être développée en établissant des liens concrets avec le maniement d objets et d équipements par un élève seul. On trouvera ci-dessous les trois composantes de cette compétence, avec quelques indications pour chacune. Analyser la situation selon les exigences du contexte Il s agit ici d amener les élèves à considérer les contraintes liées aux équipements et aux objets à manipuler, à inventorier les ressources nécessaires à la réalisation de la tâche, à sélectionner différentes options d actions et à examiner les conséquences sur le plan de la sécurité et de la préservation de l intégrité physique. Exécuter des actions motrices selon les contraintes de l environnement Il s agit ici d amener les élèves à appliquer les principes de coordination et d équilibration, à doser leurs efforts selon leur niveau d habileté motrice et leur condition physique, à ajuster leurs actions selon les contraintes et à utiliser les équipements et les objets de manière appropriée. Agir dans divers contextes de pratique d activités physiques Évaluer son efficience motrice et sa démarche en fonction du but poursuivi Il s agit ici d amener les élèves à établir des liens entre leurs choix d actions motrices, la qualité de l exécution, les résultats obtenus et leurs choix concernant la manipulation d équipements et d objets en milieu de travail. Il s agit également d aider l élève à prendre une décision sur les améliorations à apporter, s il y a lieu. Ainsi, lorsqu il demande aux élèves d exécuter des tâches de transport et de déplacement d objets et d équipements lourds, l enseignant les amène à analyser la situation, à exécuter des actions motrices de manière sécuritaire, selon les contraintes de l environnement, et à évaluer leur efficience motrice et leur démarche en fonction du but poursuivi. Lorsqu un élève doit déplacer un objet lourd, de grande dimension ou encombrant, les techniques de levage, de transport et de dépôt au sol ou sur une surface surélevée doivent être exploitées. 14

19 1. Le maniement d objets et d équipements lorsqu on est seul 2 a. Déplacer un tube Lorsqu un tube doit être déplacé, il faut éviter de solliciter les muscles du dos en tirant l objet (image A). L élève doit le basculer en le maintenant en appui au sol et le rouler sur le rebord (image B). La même action doit être exécutée, en milieu de travail, dans le déplacement d objets ayant la même forme qu un tube (image C). Illustration Caroline Merola Déplacement d un tube (A) Déplacement d un tube (B) Déplacement d une bouteille de gaz (C) b. Soulever un objet placé au sol Lorsqu on doit soulever un objet placé au sol, il faut éviter une sollicitation importante des muscles du dos (image A). L élève doit positionner ses pieds de chaque côté de l objet, fléchir les jambes en gardant le dos droit et soulever l objet en utilisant les muscles de ses jambes (images B). En milieu de travail, cette position sécuritaire est recommandée (image C). L espace de travail devrait être constamment dégagé, et les objets, rangés après leur utilisation, afin d éviter un encombrement des lieux et les risques de chute. 2 Les photographies présentent d abord une façon de manier des objets qui entraîne des risques de TMS. Celles en parallèle démontrent une manière plus sécuritaire de procéder. 15

20 Illustration Joanne Lagarde Rangement de poids (A) Rangement de poids (B) Rangement d une boîte (C) c. Déplacer un objet mou Lorsqu un objet mou (ex. : un tapis) doit être déplacé, s il n y a pas de poignées, l élève doit le soulever ou le déplacer en utilisant des prises en pince avec le bout de doigts (images A et B). Il est plus sécuritaire de plier le tapis et de le transporter près du corps en le tenant avec les membres supérieurs (image C). En milieu de travail, le transport de divers objets plus ou moins volumineux doit se faire en gardant le dos droit et en les tenant avec les membres supérieurs près du corps (image D). (il faudra faire l ajout de «Déplacement d une boîte (D) + illustration Caroline Mérola» + explications???). Déplacement d un tapis (A) Déplacement d un tapis (B) Déplacement d un tapis (C) 16

21 Illustration Caroline Mérola Déplacement d une boîte (D) d. Descendre un tapis d un chariot Lorsqu on descend un tapis d un chariot pour le déposer au sol, il faut éviter de le soulever de la pile (images A et B), car ce mouvement est exigeant pour les muscles du dos et les épaules. L élève doit le glisser sur la pile et le laisser tomber au sol (image C). Lorsque le tapis doit être replacé sur le chariot, l élève doit éviter de le soulever à la verticale en utilisant ses membres supérieurs (image D). Il est plus sécuritaire de placer le tapis sur le dessus du genou, de maintenir le dos droit et d utiliser les muscles de la cuisse et des membres supérieurs pour le soulever et l amener sur le dessus de la pile (image E). Illustration Joanne Lagarde Déplacement d un tapis du chariot vers le sol (A) Déplacement de feuilles de papier (B) Déplacement d un tapis du chariot vers le sol (C) 17

22 Déplacement d un tapis du sol vers le chariot (D) Déplacement d un tapis du sol vers le chariot (E) e. Dégager un objet en hauteur (exemple 1) Lorsqu un objet est fixé ou placé en hauteur (images A et B), il est plus sécuritaire de dégager l espace sous l objet pour permettre à l élève de garder son dos droit lors de la manipulation (image C). Il est recommandé de positionner l objet à une hauteur facilitant les actions de ranger ou de décrocher l objet (image D). Il faut éviter les emplacements encombrés et élevés qui obligent l adoption de postures instables et qui exigent des efforts importants des membres supérieurs et du dos. Illustration Pierre Berthiaume Rangement d un objet (A) Rangement d un objet (B) Rangement d un objet (C) Rangement d un objet (D) 18

23 f. Dégager un objet en hauteur (exemple 2) Lorsqu une boîte est rangée sur une tablette élevée et que l endroit est encombré (image A), l élève doit faire en sorte que l espace devant la tablette soit libre afin de se rapprocher de l objet et de garder son dos droit (image B). Il est recommandé de ranger les objets à une hauteur située entre la mi-cuisse et les épaules (images C et D). Illustration Joanne Lagarde Rangement d une boîte d objets (A) Rangement d une boîte d objets (B) Rangement d une boîte d objets (C) Rangement d une boîte d objets (D) 19

24 g. Déplacer un banc suédois Pour déplacer un banc suédois ou un objet semblable, il faut éviter de placer ses pieds loin des prises manuelles et de courber le dos sans fléchir les genoux (images A et B). L élève doit plutôt se rapprocher en plaçant ses pieds de chaque côté de l extrémité du banc ou près de l objet, ce qui lui permet de garder son dos droit, de soulever le banc ou l objet et de le déplacer en utilisant les muscles de ses membres inférieurs (image C). Illustration Joanne Lagarde Déplacement d un banc suédois (A) Déplacement d un objet (B) Déplacement d un banc suédois (C) 20

25 Des liens avec la compétence 2 : Interagir dans divers contextes de pratique d activités physiques La compétence Interagir dans divers contextes de pratique d activités physiques peut être développée en établissant des liens concrets avec le maniement d objets et d équipements lourds lorsqu un élève coopère avec un ou plusieurs partenaires. On trouvera ci-dessous les trois composantes de cette compétence, avec quelques indications pour chacune. Coopérer à l élaboration d un plan d action Il s agit ici d amener les élèves à accepter les rôles assignés, à considérer le point de vue des autres, à tenir compte des contraintes de la situation et du but visé, à établir, avec leur(s) coéquipier(s), des règles de fonctionnement efficaces, à les aider à planifier une stratégie, à en anticiper les conséquences et à sélectionner une ou plusieurs actions motrices quant à la stratégie choisie, à sélectionner différentes options d actions et à en examiner les conséquences sur le plan de la sécurité et de la préservation de l intégrité physique. Interagir dans divers contextes de pratique d activités physiques Participer à l exécution du plan d action Il s agit ici d amener les élèves à exécuter des actions motrices en fonction de la stratégie, à observer constamment la position de leur(s) partenaire(s), à ajuster leur position et leurs actions aux aspects imprévisibles de la tâche, à appliquer les principes de communication ou de synchronisation et à jouer différents rôles. Coopérer à l évaluation du plan d action Il s agit ici d amener les élèves à s interroger, avec leur(s) coéquipier(s), sur leurs choix de stratégies, la qualité de l exécution et de la coopération, les résultats obtenus et leur façon de procéder dans la manipulation d équipements et d objets en milieu de travail. Prendre une décision sur les améliorations à apporter, s il y a lieu. Ainsi, lorsqu il demande aux élèves d exécuter avec un ou des partenaires des tâches de transport et de déplacement d objets et d équipements lourds, l enseignant les amène à élaborer un plan, à participer à son exécution et à l évaluer en fonction du but poursuivi. 21

26 2. Le maniement d objets et d équipements lourds avec un ou plusieurs partenaires a. Déplacer un but de hockey Il faut éviter de soulever et de déplacer seul un but de hockey afin de ne pas courir le risque de heurter une personne ou un objet de l environnement (image A). L élève doit le soulever et le déplacer avec un partenaire, en maintenant ses prises à la hauteur de la taille (image B). Déplacement d un but de hockey (A) Déplacement d un but de hockey (B) b. Déplacer un but de soccer Selon les règles établies dans certaines écoles secondaires, les élèves ne doivent pas déplacer les buts de soccer. L explication suivante s adresse donc aux élèves des autres écoles. Lors du déplacement d un but de soccer avec un seul partenaire, il y a un risque d amener l objet en déséquilibre, de l échapper, de le faire buter contre une autre personne ou un objet et d exiger un effort extrême aux épaules et au dos (image A). L élève doit plutôt le soulever et le déplacer à l intérieur d une équipe de quatre, en le saisissant à la hauteur de la taille et en maintenant constamment les poteaux à la verticale. 22

27 Déplacement d un but de soccer (A) Déplacement d un but de soccer (B) c. Déplacer un banc suédois Lors du transport d un banc suédois, éviter de solliciter les muscles du dos en le déplaçant seul (image A). Il est plus sécuritaire de demander l aide d un partenaire. Au moment de soulever le banc, l élève s approche de l extrémité, écarte ses appuis, garde son dos droit et soulève l extrémité du banc à l aide des muscles de ses jambes (image B). Transport d un banc suédois (A) Transport d un banc suédois (B) 23

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