Dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) chez un patient de plus de 70 ans
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- Pierre-Yves Barrette
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1 SITUATION 10 Dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) chez un patient de plus de 70 ans Centre hospitalier universitaire d Angers, service de maladies infectieuses Objectifs institutionnels Uniformiser les éléments communs de prise en charge pour un même groupe homogène de malades (GHM). Cibler et incrémenter les transmissions écrites et orales précises et concises. Construire un référentiel de prise en charge argumenté et fondé, source pédagogique pour les étudiants. Objectifs spécifiques au plan de soins type Ce plan de soins type s adresse à des patients adultes, âgés de plus de 70 ans, présentant une dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) et ayant des facteurs favorisants tels qu un diabète, des ulcères de jambe, une insuffisance veineuse, une obésité. Amorcer un questionnement des pratiques autour d une prise en charge récurrente et connue par tous les soignants. Définition de la dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) Affection bactérienne à streptocoque A touchant le derme et l hypoderme, localisée le plus souvent au niveau des membres inférieurs, et plus rarement aux membres supérieurs et au visage. L érysipèle se manifeste par une fièvre et des signes inflammatoires (douleur, rougeur du membre, chaleur du membre).
2 Dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) chez un patient de plus de 70 ans Lorsqu il existe des plages de nécrose (peau noire, cartonnée, crépitations au toucher, zones bleutées en carte de géographie), il s agit d une urgence médicochirurgicale. Remerciements Ont participé à la rédaction, à la relecture ou à la validation : P. Abgueguen, médecin C. Cantiteau, aide- soignante C. Demerson, cadre de santé M. Landeau, cadre de santé S. Nogre, infirmière C. Parent, aide- soignante V. Rabier, médecin A. Rosier, infirmière M. Taboada, infirmière 155
3 MÉDECINE Photographie des trois domaines cliniques Pathologies, déficiences, ou situation de dépendance : signes et symptômes Complications liées à la pathologie et aux effets secondaires de traitement Réactions humaines physiques et psychologiques Douleur Fièvre supérieure à 38,5 C Rougeur du membre Chaleur du membre Induration Suintement Impotence fonctionnelle Risques liés à la pathologie Risque de complication infectieuse Risque de déséquilibre du diabète Risque de dépendance physique transitoire Risque de chute Risque d escarres Risques liés aux effets secondaires Risques liés aux antibiotiques : allergie, mycose, troubles digestifs Risque de lymphangite Risque hémorragique (anticoagulant) Réactions humaines physiques Douleur Fatigue Réactions humaines psychologiques ou risques Peur Troubles de l humeur : agressivité, repli sur soi, anxiété Perturbation de l image de soi 156
4 Dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) chez un patient de plus de 70 ans Plan de soins type Dans le tableau d analyse du plan de soin type, le lecteur doit identifier la différence entre le risque et le problème réel car ils sont traités ensemble. Problèmes de santé et capacités Douleur Fièvre supérieure à 38,5 C Données Douleur localisée sur la partie du corps infectée (jambe, face, bras ) Douleur constante : à type d élancement, de brûlure, de pesanteur Douleur majorée à la mobilisation Hyperthermie supérieure à 38,5 C Pouvant persister plusieurs jours après instauration du traitement Induisant une fatigue sur prescription médicale adaptées : prescription d antalgiques (pas d AINS) surveillance des paramètres vitaux adaptées : prescription médicamenteux hydratation prélèvements sanguins (hémocultures) surveillance des paramètres vitaux sur décision infirmière ou autres paramédicaux Évaluation de la douleur à l aide d une échelle visuelle analogique ou par surveillance du comportement du patient Surveillance et évaluation de l efficacité du traitement antalgique Installation antalgique du patient : pose d un arceau, jambe surélevée lors de la position assise Mise en place de soins de confort : bain de pied Aide à la mobilisation Proposition d une aide matérielle : déambulateur Faire baisser la température : pose de pack froid découvrir le patient Hydrater : pichet d eau à disposition faire boire Assurer le confort du patient : change régulier des draps, du linge de corps Résultats attendus Diminution de la douleur (échelle EVA inférieure à 3) Confort du patient optimum Régulation de la température corporelle Absence de déshydratation Confort du patient optimum Argumentation théorique et fondements scientifiques PLAN DE SOINS TYPE 157
5 MÉDECINE Problèmes de santé et capacités Données sur prescription médicale sur décision infirmière ou autres paramédicaux Résultats attendus Argumentation théorique et fondements scientifiques assurer l hygiène corporelle (toilette) Risque de complication infectieuse Augmentation ou stagnation de la fièvre Suintement de la plaie Présence de cathéter veineux Absence de réponse au traitement antibiotique Hygiène insuffisante de la part du patient adaptées Mise à jour du vaccin antitétanique Traitement éventuel d une mycose Prescription de pédicure si besoin Recherche et surveillance de la porte d entrée Surveillance de la température 3 fois/jour Évaluation de l efficacité du traitement Évaluation et éducation de l hygiène du patient Aide à l hygiène si besoin Surveillance et réfection du pansement sur la zone infectée Surveillance du cathéter veineux (lymphangite) Absence de manifestation de complication infectieuse Il est important de rechercher et traiter la porte d entrée de la lésion : mycose, plaie La dermohypodermite pouvant se compliquer d une nécrose ou d un choc septique, il est important de reconnaître les signes de gravité Risque lié aux traitements de l érysipèle (antibiothérapie) Allergie Éruptions cutanées : rougeurs, boutons, démangeaisons Mycoses Diarrhées Nausées, vomissements adaptées Recherche de terrain allergique Administration et surveillance Surveillance de la survenue d effets secondaires, évaluation du risque allergique (alerter le médecin) Informer le patient sur les risques d allergie afin qu il collabore Surveillance de l observance du traitement PO Pose de cathéter veineux périphérique Adaptation du régime alimentaire en cas de diarrhées Éviter les dangers : risques écartés Bonne observance et tolérance Fiche «Pose de cathéter veineux périphérique» Fiche «Pose et surveillance des perfusions» 158
6 Dermohypodermite non nécrosante (érysipèle) chez un patient de plus de 70 ans Problèmes de santé et capacités Déséquilibre du diabète lié au syndrome infectieux Données Hyperglycémie Hypoglycémie sur prescription médicale adaptées : antidiabétiques oraux ou insuline hydratation surveillance des glycémies capillaires sur décision infirmière ou autres paramédicaux (glycémie capillaire, injection d insuline, antidiabétiques oraux, régime alimentaire) Surveillance alimentaire Surveillance des signes d hypoglycémie (troubles de la vigilance, sueurs, désorientation, pâleur ) Surveillance de l apparition de toute incidence d aggravation en lien avec le diabète : rétinopathie, mal perforant plantaire Résultats attendus Éviter les conséquences liées à l hyperglycémie ou l hypoglycémie Argumentation théorique et fondements scientifiques PLAN DE SOINS TYPE Risque de dépendance physique transitoire Diminution de la mobilité et/ou alitement Douleur (cf. plan d actions pour la cible Douleur) Perturbation de l image de soi (érysipèle de la face ou incontinence fécale induite par l antibiothérapie) Diminution de l indépendance physique Fatigue adaptées Anticoagulants Bas de contention ou bandes de contention Évaluation des capacités physiques du patient Propositions d aides pour les activités de la vie quotidienne, relation d aide Information sur l importance de la mobilisation Éducation et information sur les risques de phlébite Évaluation du score d escarre Mise en place du matériel adapté (matelas) Aménagement de temps de repos (regroupement des soins) et aménagement de temps de mobilisation Maintenir et/ou recouvrer les capacités physiques Adaptation du patient à la situation Les réactions du patient (douleur, fatigue, peur, troubles de l humeur, perturbation de l image corporelle) sont des facteurs renforçant ce risque : les soignants prennent en considération ces réactions humaines et mettent en œuvre une relation d aide adaptée 159
7 MÉDECINE Chemin clinique Douleur Fièvre Cibles prévalentes Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5 Jour 6 Jour 7 Jour 8 Risque de complication infectieuse Risque lié aux traitements de l érysipèle (antibiothérapie) Déséquilibre du diabète lié au syndrome infectieux Risque de dépendance physique transitoire 160
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