pour une pratique sportive partagée Sport et Handicaps : GUIDE PRATIQUE



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Transcription:

GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Aquitaine

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jacques CARTIAUX CONCEPTION ET RÉALISATION Marie-Noëlle DESTANDAU ONT CONTRIBUÉ À LA RÉDACTION L ensemble des associations mentionnées dans ce guide, Pierre Haristouy, ligue sport adapté Alban Micelli, comité régional handisport Jacques Bourgeois, CREPS Aquitaine Jean-Michel SERRES, DRJSCS Aquitaine CRÉDIT PHOTOS FFH, FFSA, associations et personnes mentionnées, DRJSCS Aquitaine, José PALLARES, Fotolia MAQUETTE ET IMPRESSION Christelle HIVERT, Imprimerie LAPLANTE, MERIGNAC DÉPÔT LÉGAL A parution Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Aquitaine 7 bd Jacques Chaban Delmas 33525 BRUGES CEDEX Té : 05 56 69 38 00 Fax : 05 56 50 02 30 Site internet : www.aquitaine.drjscs.gouv.fr Cette publication distribuée gratuitement a été réalisée grâce au financement de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Aquitaine, à la collaboration du Comité Régional Olympique et Sportif d Aquitaine. Tout droit de reproduction réservé. Guide sport et handicaps pour une pratique sportive partagée. Tirage : 2000 exemplaires Novembre 2011. Avertissement : les informations contenues dans ce guide ont été rassemblées à la date du 1er septembre 2011. Certaines d entre elles sont susceptibles d évoluer. NB : Si vous souhaitez bénéficier des fiches de réactualisation merci d envoyer votre demande à la : DRJSCS Aquitaine, pôle sport, 7 bd Jacques Chaban Delmas 33525 BRUGES CEDEX. Vous veillerez à préciser votre nom et adresse de correspondance, votre structure d appartenance ainsi que votre courriel Edition septembre 2011 2 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Editorial JACQUES CARTIAUX Directeur Régional de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale d Aquitaine «Sport et handicaps : Où en est-on? Que veut-on faire? Pour un meilleur accueil des personnes en situation de handicap en AQUITAINE», voici un nouveau guide régional qui s inscrit dans une démarche pédagogique de sensibilisation au handicap qui se veut être un ouvrage opérationnel destiné aux éducateurs, animateurs, enseignants, dirigeants, élus, etc. Je souhaite que toutes les informations contenues dans ce guide vous soient utiles car notre volonté est bien de développer la pratique des personnes handicapées en les accueillant dans les clubs valides. Ceci passe inévitablement par une meilleure information, un travail en partenariat et en réseau de l ensemble des acteurs du mouvement sportif. C est cette politique d accompagnement et de coopération que nous menons maintenant depuis plus de 5 ans en Aquitaine au sein de la plateforme régionale «sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée». Cet outil de coopération sur le sport handicap, pilotée par la DRJSCS et co-présidée par la DRJSCS et le CROS Aquitaine, est composée des services de l Etat, du mouvement sportif, des collectivités territoriales, des maisons départementales des personnes handicapées, des institutions et établissements de recherche et de formation, des professionnels de l encadrement des activités physiques et sportives adaptées et des professionnels de l action médico-sociale. Nous avons, grâce à cette demarche, conçu une véritable politique régionale d accompagnement en faveur du développement de la pratique sportive des personnes handicapées dans une perspective d égal accès aux sports et aux loisirs et de mixité sociale qui s articule autour des thématiques prioritaires suivantes : communication, labellisation, formation, emploi. L enjeu est de favoriser l accès du plus grand nombre à une pratique sportive et de contribuer au développement du sport pour les personnes handicapées afin qu il soit non seulement un outil de promotion individuelle mais aussi un moyen d insertion sociale et professionnelle. L accessibilité aux pratiques sportives ne se résume pas uniquement à une mise aux normes techniques des équipements ; il s agit de faire du sport un facteur de cohésion sociale. Son développement est "un service public qui doit notamment garantir l égal accès aux pratiques, sans discriminations sociale, physique ou de sexe. La prise en compte du handicap est essentielle, car la pratique sportive est une source d épanouissement pour tous et un creuset de solidarités irremplaçables". Nous développons l idée que la pratique sportive par les personnes handicapées concerne toutes les formes d activités, tous les âges, tous les niveaux (de la découverte à la haute compétition), ainsi que tous les espaces (de l équipement sportif spécialisé aux espaces naturels et de pleine nature). En Aquitaine, si 28 % des habitants sont titulaires actuellement d une licence sportive, le pourcentage est sensiblement inférieur pour les personnes handicapées, quel que soit le type de handicap. L approche en terme d offre, si elle est une condition nécessaire à l exercice du droit à faire du sport pour les personnes handicapées, n est cependant pas suffisante. Il convient aussi de s attacher à susciter la demande d activité des personnes handicapées elles-mêmes, pour leur donner le goût de la pratique et leur «montrer le chemin» du club ou de l association. Je tiens tout particulièrement à saluer le dévouement des bénévoles, l implication des partenaires institutionnels, l ensemble du mouvement sportif et les collectivités territoriales qui apportent leur savoir faire au quotidien et font de cet objectif un enjeu partagé. 3

JEAN-CLAUDE LABADIE Président du Comité Régional Olympique et Sportif d Aquitaine Depuis 2006 l Aquitaine a mis en œuvre une politique volontariste pour faire en sorte que les personnes victimes d un handicap, de quelque nature que ce soit, puissent, comme les valides, accéder aux pratiques sportives, dans les meilleures conditions d accueil, et de prise en charge. Cette démarche a été initiée par la Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports, la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales, et le Comité Régional Olympique et Sportif. Elle s est concrétisée dans une structure commune dénommée : «Plateforme régionale : sport et handicaps pour une pratique sportive partagée». En effet le fil rouge de cette plateforme est : la pratique partagée, tellement est apparu aux différents intervenants qu il était nécessaire de sortir des clichés habituels, qui ont longtemps consistés à développer les pratiques sportives uniquement en institutions, pour aller vers une pratique partagée, ou handicapés et valides, se côtoient, se mélangent, pratiquent ensemble chaque fois que possible. Pour cela il existe une structure prédestinée qui est le club sportif, creuset des rencontres de toutes sortes, des moments de partage, de fraternité, de solidarité. Le mouvement sportif aquitain a fait sien depuis longtemps le fait que «Un club c est bien plus que du sport», maxime qui prend ici toute sa force et sa plénitude. De ce fait l un des projet majeur développé par cette plateforme régionale est la labellisation des clubs qui se mettent en demeure d accueillir des handicapés au même titre que des valides. Il s agit là de l outil essentiel au service de cette volonté. Par ailleurs le travail de cette plateforme régionale a été de se donner d autres outils et d autres moyens pour développer un véritable programme d accès des personnes handicapées aux pratiques sportives. Ils sont tous présentés dans ce guide qui est destiné à faciliter les démarches de ceux qui souhaitent s investir dans ce programme. Je remercie bien vivement Marie-Noëlle Destandau pour le travail qu elle assure, avec un grand professionnalisme, au service de cette très belle cause, notamment en dirigeant et en réalisant une grande partie de ce guide. Le vœu que je forme est que cet ouvrage permette le plus grand développement possible de cette politique d accueil et d intégration de nos amis en situation de handicap, et que le sport du fait de ces vertus de tolérance et de fraternité soit encore une fois un vecteur de cohésion sociale. 4 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

JEAN-CLAUDE RIBERT Président de la Ligue Sport Adapté d Aquitaine Mesdames, Messieurs, La Fédération Française du Sport Adapté (FFSA) a été créée le 27 juin 1971. Elle remplit une mission de service public, et a été reconnue d utilité publique en 1999. Fédération sportive la plus importante en nombre pour les personnes en situation de handicap, elle a reçu une délégation du ministère des sports non pour une discipline mais pour organiser, animer, coordonner les activités physiques et sportives en direction des personnes en situation de handicap mental ou atteintes de troubles psychiques. Par sa philosophie, son organisation et ses échanges, la FFSA se présente comme un lieu favorisant l'intégration et la reconnaissance des personnes handicapées par l'appartenance à une communauté et à un groupe. C est une expérience essentielle pour s'épanouir et s'ouvrir au monde grâce au partage d'une passion avec les autres, comme les autres. Grâce au soutien de ces partenaires institutionnels, la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale, le Comité Régional Olympique et Sportif Aquitaine, l Agence Régionale de Santé, le Conseil régional Aquitaine, et les 5 Conseils Généraux d Aquitaine, la Ligue Sport Adapté d Aquitaine (LSAA) a connu depuis 2007 un développement important. Cette nouvelle dynamique a permis au Sport Adapté en Aquitaine de se professionnaliser par le biais de ses comités départementaux et ainsi d offrir, au plus près des bassins de pratiques, de véritables services ressources, centrés sur le réseau et le partenariat, pour le développement du sport et des activités physiques pour les personnes en situation de handicap mental. Ainsi, les actions depuis 2007 des agents de développement du réseau aquitain ont permis d ouvrir de nouveaux axes : - Lutte contre la sédentarité et l obésité, prévention des complications liées aux situations de handicap. - Intégration par des activités physiques et sportives adaptées en direction des personnes en situation de handicap psychique. - Evolution de la situation régionale qui passe par la coordination de plusieurs commissions (Equipe Technique Régionale, santé, sport, loisirs, activités motrices, formation, sport scolaire, financière, communication, ). - Elaboration de stratégies de développement pour les secteurs sportif et médico-social. - Emergence et accompagnement du secteur haut niveau. Mais si des étapes importantes ont été franchies ces dernières années, la marge de progression est encore énorme. Et ce n est qu en renforçant ces passerelles entre le milieu sportif ordinaire et les établissements médico sociaux, que tous ensemble, décideurs, acteurs, nous pourrons, comme y contribue ce guide, faire de l intégration des personnes en situation de handicap par la pratique des activités physiques et sportives une évidence. Merci de votre soutien qui permettra au slogan «A chacun son défi» de devenir une réalité et une réussite pour toutes les personnes en situation de handicap. 5

D. NADALIÉ Président du Comité Régional Handisport Voici un guide qui vous permettra de pouvoir accueillir les personnes handicapées dans vos structures ou suite à votre formation, il deviendra votre référence pour tout ce qui touche le monde de l handicap et vous permettra de trouver les réponses ou les informations afin de pratiquer des activités physiques de tout type ensemble dans une mixité bénéfique pour tous. Le Comité Régional et tous les Comités Départementaux Handisport, comme le sont aussi nos amis du Sport Adapté, sont complètement associés à la réalisation de ce guide auquel ils ont contribué à travers la Plate Forme Régionale «Sport et Handicaps, Pour une pratique partagée». Cette plate forme est la réunion de toutes les instances du Sport Aquitain autour des comités et ligues qui s occupent du monde de l handicap dans la pratique sportive. Ce guide qui découle, de tous les travaux réalisés en commun, est un exemple en terme d outil pour vous, les professionnels du sport mais aussi pour tous les clubs et associations sportives désirant ouvrir leurs portes au monde de l handicap par la voie des APS. Ce guide est une bible papier de toutes les possibilités d accueil en termes d offres sportives, des formations qui peuvent être délivrées, des différents labels existants mais il est aussi abordé, avec des exemples concrets, des conseils pour éviter l échec. Vous y trouverez aussi beaucoup d outils, soit téléchargeable pour vous aider sur www.aquitaine.drjscs.gouv.fr, soit sous forme écrite (cursus de formation, label, accessibilité, financement, conseils handicap, texte de lois et la liste est longue), vous pourrez compléter la liste des clubs et structures sur le site handiguide quand vous serez prêts à nous accueillir. Tout devient plus facile quand on est aidé, dans cette démarche volontaire qu est l ouverture à l handicap. Merci à tous ceux qui ont permis que soit créée la plate forme Sports et Handicap et que ce guide existe pour une offre de pratique plus simple et surtout plus diversifiée. Quoi de plus simple pour une personne touchée par l handicap que de pratiquer une activité physique dans le club qui est à côté de chez lui, il y a quelques années nous n osions pas y penser aujourd hui nous commençons à nous en rapprocher. Alors n hésitez pas à vous pencher sur ce guide, à le lire, à vous y référer, nous serons là pour vous accompagner alors à bientôt et bonne lecture. 6 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée Sport et handicaps : Où en est-on? Que veut-on faire? Ce guide pratique s inscrit dans une démarche pédagogique et présente un triple objectif : Améliorer la compréhension de la réalité du handicap et convaincre les lecteurs que le handicap ne constitue ni une fin ni une tare mais un caractère universel de la nature humaine. Démontrer que la situation de handicap ne constitue pas une réalité définitive mais évolutive et que chacun peut jouer un rôle effectif pour améliorer la participation sociale de la personne handicapée. Encourager la prise en compte des personnes en situation de handicap et de leurs besoins dans l ensemble des projets sportifs portés par les acteurs associatifs privés et publics. Partant d un contexte général de rappel de quelques définitions sur les handicaps, il vous présente les contextes réglementaires généraux et régionaux qui vous permettront de mieux appréhender l environnement de la personne handicapée. Ce guide est destiné aux techniciens, bénévoles et responsables des associations sportives, mais également aux élus des collectivités locales qui accueillent en leur sein ce public. Vous pourrez au fil des pages découvrir des témoignages, des exemples d actions remarquables, des réponses concrètes à des questionnements que nous avons recueilli aux cours de nos formations et rencontres avec les clubs, les collectivités locales et l ensemble des partenaires regroupés au sein du réseau régional «sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée». 7

Sommaire Editorial... DR, CROS + ligue sport adapté et comité handisport Chapitre 1 Le Handicap Quel contexte? Idées fausses / idées vraies... Les éléments clés du processus de production du Handicap... La perception du handicap au fil du temps... De l insertion à l inclusion... Quelques chiffres clés... Le contexte national... Le contexte aquitain... Chapitre 2 Les personnes handicapées - Quelle définition du handicap? Les déficiences sensorielles et motrices La personne non ou malvoyante (déficience visuelle)... La personne sourde ou malentendante (déficience auditive)... La personne en situation de handicap moteur (déficience motrice)... Les déficiences mentales, psychiques et/ou troubles du comportement La personne en situation de handicap mental, psychique et/ou trouble du comportement (déficience mentale)... La personne polyhandicapée... La personne autiste... Chapitre 3 Références institutionnelles - Quelles références? L évolution des politiques sociales en faveur des personnes handicapées en 3 étapes.... La loi du 11 février 2005, en 10 points... Le code du sport, article 1er... Les normes d accessibilité... Les règles d encadrement... Les Brevets d Etat d Educateur sportif (BEES)... Les Brevets Professionnels de la Jeunesse, de l'education Populaire et du Sport (BPJEPS)... Les Diplômes Universitaires... Les Concours de la Fonction Publique Territoriale dans la filière sportive... La réglementation de l'encadrement Bénévole... L aménagement des formations sportives pour les personnes en situation de handicap... Les aménagements dans le cadre des diplômes JEPS (BPJEPS, DEJEPS et DESJEPS)... L Accueil Collectif de Mineurs et Handicap... En bref : Qu est-ce qu un Accueil Collectif de Mineurs? L accueil d enfants atteints de troubles de la santé ou de handicaps en accueils collectifs de mineurs. Quelques recommandations... 8 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Chapitre 4 Références régionales - Quelles références? La plateforme régionale «sport et handicaps : pour une pratique sportive partagée»... Le projet stratégique... La personne handicapée au cœur d un environnement institutionnel complexe. Les acteurs locaux, les établissements spécialisés, synopsis... Décryptage des acteurs institutionnels... Les services de l Etat «Jeunesse et Sports»... La politique menée... Les personnels à contacter... Les aides financières... L ARS... Les prérogatives, les contacts... Le CREPS... Le certificat de spécialisation... Le personnel à contacter... Le mouvement sportif... La ligue sport adapté, les contacts... Le comité régional handisport, les contacts... Le CROS, les contacts... Les formations à destination des éducateurs et des bénévoles... Les collectivités locales et territoriales... Les compétences... Chapitre 5 Les outils et ressources disponibles en Aquitaine : Quels outils? Enquêtes... Brochure d informations,... Fiches techniques handisport,... DVD, annuaire en ligne,... Labellisation,... Appel à projet,... La campagne de promotion,... Le Pass sport club,... Formations, colloques.... Commander un support de promotion... Sport, handicap et tourisme... Chapitre 6 Un meilleur accès des personnes handicapées aux pratiques sportives - Quelles pistes? Exemples de conventions et de projets (mouvement sportif/institutions) Conventions signées entre la fédération handisport, la fédération sport adapté et les fédérations dites «valides»... Guide de procédures pour rédiger des conventions entre fédérations, associations et établissements (exemples de convention)... Exemples concrets d interrogation Notre association sportive souhaite ouvrir ses activités aux personnes handicapées, quelles sont les précautions à prendre en termes de responsabilité?... Quelles sont les prérogatives des éducateurs spécialisés pour encadrer des activités physiques et sportives dans les centres spécialisés?... Un éducateur sportif titulaire d'une licence STAPS mention APAS (Activité Physique Adaptée et Santé) peut-il encadrer l'activité ski contre rémunération?... Vous êtes éducateur sportif, une personne handicapée est venue s inscrire dans votre club et vous ne savez pas comment l accueillir?... Vous êtes éducateur sportif, vous êtes convaincu des valeurs constructives et socialisantes de votre sport sur la santé et le bien-être des personnes handicapées et vous souhaitez développer une action concrète?... Exemples de rencontres sportives organisées en Aquitaine Pour un sport ensemble... Handilandes... Jeux handivalides... Exemples d actions phares en Aquitaine : Sensibilisation... 1 - Le projet handiscole sport... 2 - Le projet des mercredis sportifs... Intégration d enfants dans les clubs sportifs... Entre enfants en situation de handicap... Pratiques mixtes en club... 9

Chapitre 7 Un meilleur accès des personnes handicapées aux pratiques sportives - Les témoignages Stéphane RAYNAUD, conseiller technique national de boxe... Isabelle HIVERT, sportive UFOLEP, cyclotourisme... Chapitre 8 Un meilleur accès des personnes handicapées aux pratiques sportives - Pourquoi et comment faire? Chapitre 9 Pour mieux comprendre les abréviations, le glossaire Chapitre 10 Pour en savoir plus, les liens, adresses et contacts utiles Chapitre 11 Quelques références bibliographiques Activité physique adaptée Quels intérêts?... Accueillir dans le club Quelles démarches?... Quelles démarches? Comment passer d une idée à sa concrétisation... L accessibilité? L accompagnement humain, le matériel, l aménagement des sites... La réglementation? Le certificat médical, la licence... Les aides financières?... Les contacts?... Les sports accessibles Quels sont-ils?... 10 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Chapitre1 Le Handicap - Quel contexte? Idées fausses/idées vraies Les éléments clés du processus de production du Handicap La perception du handicap au fil du temps De l insertion à l inclusion Quelques chiffres clés Pour mieux comprendre le contexte du handicap et du sport.

IDÉES FAUSSES / IDÉES VRAIES Idées fausses Le handicap est une punition, une malédiction La personne handicapée est envoûtée La personne handicapée ne peut pas travailler Un enfant handicapé ne peut pas apprendre normalement La personne handicapée n est pas normale Une personne handicapée n a pas de sexualité La personne handicapée est une charge pour sa famille et ne peut assumer ses responsabilités familiales et sociales La personne handicapée est une honte pour sa famille Toutes les personnes handicapées sont incapables de travailler et jouent de leur handicap pour mendier Idées vraies Le handicap est une réalité sociale universelle que l on retrouve dans toutes les sociétés humaines et qui est susceptible de toucher tout le monde Les personnes en situation de handicap présentent des incapacités et des capacités La très grande majorité des enfants handicapés sont capables d apprendre tout autant que les autres bien que leur apprentissage nécessite parfois des approches pédagogiques différentes Les personnes handicapées en qualité de citoyen disposent des mêmes droits mais également des mêmes devoirs que les personnes valides Les personnes handicapées peuvent travailler et ainsi assumer les charges familiales valorisées par la société dans laquelle ils vivent Les personnes handicapées ont une sexualité active, peuvent fonder une famille et dans la très grande majorité des cas auront des enfants qui ne présenteront pas le même type de handicap Le handicap trouve son origine dans divers facteurs qu il est possible d influencer par diverses actions afin de limiter les risques pour l individu de développer une déficience et des incapacités LES ÉLÉMENTS CLÉS DU PROCESSUS DE PRODUCTION DU HANDICAP Le handicap n est pas un état figé mais une situation évolutive. Le handicap est une situation relative qui est variable en fonction du contexte social et de l environnement Le handicap est un état qui peut être modifié grâce à la réduction des déficiences et/ou au développement des aptitudes et/ou à l adaptation de l environnement. La terminologie change. Une personne n est plus handicapée mais en situation de handicap. La personne en situation de handicap est une personne comme les autres dont les habitudes de vie sont similaires à celles des autres membres de la communauté. A ce titre, elle doit pouvoir accéder à l ensemble des services offerts par sa société d appartenance. L objectif est de favoriser la participation sociale de la personne. Une participation sociale égale se fera de manière prioritaire dans le cadre ordinaire. 12 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Le handicap - Quel contexte? Chapitre1 LA PERCEPTION DU HANDICAP AU FIL DU TEMPS ASSISTANAT La personne handicapée est un objet de honte pour sa famille et de pitié pour la société. Prise en charge : assurée par des églises dans des asiles spécialisés. Caractéristiques : enfermement, mise à l écart. La personne handicapée est éloignée de la société et cachée au regard des autres. APPROCHE MEDICALE Le handicap est considéré comme un dysfonctionnement, une atteinte du corps. Prise en charge : assurée par le corps médical et/ou dans des centres spécialisés. Caractéristiques : l objectif est avant tout de «réparer» la personne handicapée, de traiter le corps. Or cette prise en charge uniquement médicale ne suffit pas à garantir une insertion dont les principaux ressorts sont sociaux. APPROCHE GLOBALE Le handicap est une situation trouvant son origine dans la personne et dans son environnement. Prise en charge : tous les citoyens ont un rôle à jouer pour une pleine participation sociale de la personne handicapée. La prise en charge en milieu ordinaire est encouragée. Elle est à la fois médicale et environnementale. Caractéristiques : le handicap est défini comme la difficulté pour une personne présentant des incapacités de réaliser ses habitudes de vie dans un environnement donné. L objectif est de favoriser la participation sociale de la personne handicapée. DE L INSERTION À L INCLUSION : LE RÔLE DES SERVICES DE PROXIMITÉ Dans le passé, l objectif affiché était de favoriser l insertion des personnes handicapées. Le principe placé au coeur de l insertion était d amener la personne handicapée à faire les efforts nécessaires pour rejoindre et trouver sa place dans la société. La personne handicapée portait la responsabilité de son insertion ou de son échec. Lorsque l on parle d inclusion, les notions de responsabilité partagée et de droits sont mises en avant. L inclusion repose ainsi sur le principe selon lequel les personnes en situation de handicap disposent des mêmes droits que toute autre personne et que la société en général doit donc reconnaître et favoriser l expression de ces droits en son sein. Lorsque la société n assume pas la pleine reconnaissance de ces droits, ne crée par les conditions favorables à leur expression et met à l écart du développement économique et social un groupe de personnes, elle place elle-même ce dernier en situation d exclusion. La situation d inclusion et/ou d exclusion va notamment se définir en fonction du degré d accès aux services de proximité et au développement. L inclusion peut être comprise comme le moyen d offrir à tous, y compris les personnes handicapées, les mêmes chances de se développer. Cela suppose que la personne handicapée puisse participer et exister au sein des mêmes espaces que les autres membres de la société et donc que ses besoins spécifiques soient clairement pris en compte dès la définition d une politique et/ou la mise en place d un service. Cela suppose également que la personne handicapée puisse exprimer elle-même ses besoins et décider par ellemême de ses choix en terme de prise en charge, de vie quotidienne, de scolarisation etc. INCLUSION 13

QUELQUES CHIFFRES CLÉS Il n y a pas de réponse unique lorsque l on s interroge sur le nombre de personnes handicapées en France. Selon la loi de 2005, il y a handicap s il y a «limitation d activité ou restriction de participation à la vie en société». En 1999, 5 millions de personnes déclarent bénéficier d une reconnaissance administrative de leur handicap soit 8 % des français (Source : déclarations de l enquête HID (handicapincapacités-dépendances) effectuée par l INSEE en 1998-1999). LE CONTEXTE NATIONAL 1 à 3 % de la population générale souffre d une déficience intellectuelle Déficiences : 42 % des français adultes déclarent au moins une déficience : - motrice (arthrose, paralysie ) : 13,4 % - sensorielles (auditive et visuelle) : 11,4 % - organique (cardiovasculaire, respiratoire ) : 9,8 % - intellectuelle ou mentale : 6,6 % Incapacités : 21 % présentent au moins une incapacité (difficultés pour réaliser seuls les actions de la vie quotidienne) - 9 % bénéficient d une aide régulière - 8 % d une reconnaissance administrative de leur handicap - 4 % d une allocation, pension ou autre revenu pour problèmes de santé En 2008-2009, 174 600 élèves handicapés ou présentant des maladies invalidantes étaient accueillis dans les établissements scolaires (1er et 2nd degrés). - 69 % en scolarisation individuelle (classe ordinaire mais pas toujours temps complet) - 31 % dans les dispositifs collectifs (classe d inclusion scolaire dans le 1re degré, unité pédagogique d intégration dans le 2nd) Accueil scolaire en augmentation : +8 % (majorité d enfants ayant des troubles des fonctions cognitives). 78 900 enfants nécessitant des aides particulières sont scolarisés dans des établissements hospitaliers et médicoéducatifs soit à temps complet (75 500) soit partiel (3 400). 5 000 sont scolarisés en Belgique faute d accueil en France. 20 000 enfants sont en absence totale de scolarisation. 100 Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), véritable point d accès unique aux droits, sont installées sur l ensemble du territoire français. La prestation de compensation du handicap, créée par la loi du 11 février 2005, est perçue par 77 800 personnes en septembre 2009, soit un engagement global de plus de 800 millions d'euros, financés par les conseils généraux et la solidarité nationale. 180 000 enfants sont scolarisés en milieu ordinaire, ce qui représente une augmentation de 30 % par rapport à 2005. L insertion professionnelle des personnes handicapées a progressé : La Fonction Publique a sensiblement augmenté la proportion de fonctionnaires atteints d un handicap : 4,38 % en 2009 contre 3,74 % en 2005 ; Les entreprises ont fait d'importants efforts de recrutement, 40 % d'entre elles atteignent ou dépassent le taux de 6 %. Désormais, 715 000 personnes handicapées ont un emploi, dont 80 % en milieu ordinaire ; Enfin, un effort sans précédent a été réalisé en matière de création de places en établissements et services médicosociaux : entre 2005 et 2010, 41 600 places en établissements et services pour personnes handicapées ont été installées. Deux fédérations dites «spécifiques» - handisport et sport adapté - ont reçu du Ministère des Sports une délégation de service public pour développer la pratique sportive en direction des personnes handicapées. Mais il convient également de rajouter que le ministère dont l objectif politique est de réduire les inégalités d accès à la pratique sportive demande aux fédérations dites «valides» d élaborer un plan de développement en direction des personnes handicapées en regroupant des actions, en favorisant : - la mixité des pratiques ; - la diversification de l offre sportive au profit de ces publics ; - la prise en compte de tous les handicaps ; - la sensibilisation, l information et la formation des cadres et bénévoles au sein des fédérations homologues ; et en visant à permettre à un sportif de haut niveau handicapé, de bénéficier des dispositifs prévus dans le cadre des parcours d excellence sportive. - 930 000 malvoyants moyens - 207 000 malvoyants profonds dont 61 000 aveugles complets - 1,5 millions déficients auditifs moyen à sévère - 300 000 déficients auditifs profond ou total - 2,5 millions déficients moteurs 14 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Le handicap - Quel contexte? Chapitre1 La fédération francaise handisport Missions L objectif principal de la Fédération Française Handisport est de rendre accessible au plus grand nombre le sport pour les personnes en situation de handicaps physiques (paraplégiques, tétraplégiques, infirmes moteurs cérébraux, myopathes ), sensoriels (aveugles et malvoyants), sourds et malentendants. Site de la FFH : www.handisport.org 30 000 licenciés La Fédération Française Sport Adapté 700 clubs 100 comités départementaux et régionaux 24 disciplines sportives 6 formes de pratiques : activités motrices, sport loisir, sport de compétition (3 niveaux), sport intégré, sport corporatif, sport paralympique. Missions Organisation, développement, coordination et contrôle des activités physiques et sportives des personnes atteintes de déficiences intellectuelles (définition par un quotient intellectuel inférieur à 69, exemple : trisomie 21) et/ou psychiques (exemple : psychoses et névroses ; autistes). Site de la FFSA : www.ffsa.asso.fr Sur les 800 000 licenciés sportifs aquitains, seuls 4 700 sont licenciés au sein des fédérations sport adapté et handisport (respectivement 3 426 et 1 276 selon les données 2010). On estime à quelques 400 personnes le nombre de personnes handicapées dans les clubs valides. 1 % des licences sportives est donc détenu par des personnes en situation de handicap alors que celles-ci représentent 8 % de la population française (données 1999). Cependant, 16 % des clubs déclarent avoir mis en place un projet pour accueillir des sportifs handicapés. Dans de nombreux cas, le projet d'intégration concerne différents types de handicap. En milieu urbain, près des 2/3 des clubs accueillent ou souhaitent accueillir des personnes handicapées. Projets en fonction du type du handicap Bien que certaines activités facilitent l'accueil du public handicapé, la diversité de l'offre sportive des clubs recensés témoigne de la capacité d'adaptation de certaines disciplines. Accueil des personnes handicapées par famille d'activités Développer une pratique sportive favorisant l intégration des personnes handicapées, c est provoquer une véritable «REVOLUTION CULTURELLE» 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 58% 34% 48% 27% Moteur Mental Auditif Visuel LE CONTEXTE AQUITAIN De plus il existe près de 500 établissements spécialisés pour l'accueil de plus de 21 000 personnes handicapées, dont 40 % se situent en Gironde. D'une manière générale la demande de pratique d'une APS provenant des personnes en situation de handicap est plutôt faible. En 2006, selon l enquête «Sport et Handicaps en Aquitaine» réalisée par la DRDJS et le CROS, 48 % des clubs sportifs aquitains exposent les difficultés majeures rencontrées, que ce soit pour l'accueil ou pour la mise en place de projets pour les personnes handicapées. La moitié d'entre eux manque d'informations sur le public handicapé et 66 % ont des problèmes liés à la formation non spécifique de leur encadrement. 40% 30% 20% 10% 0% 29% 22% 20% 13% 12% Sports de duels Sports de plein air Sports individuels Sports collectifs Sports gymniques et artistiques 4% Multisports 15

Notes 16 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Chapitre2 Les personnes handicapées - Quelle définition du handicap? Les déficiences sensorielles et motrices Les déficiences mentales, psychiques et/ou troubles du comportement S'il est une chose impossible, c'est de donner une définition du handicap sur laquelle tout le monde s'accorde. Et s il est bien un pari difficile, c'est de parler de handicap en "théorie", autour de concepts, de terminologie, à des personnes handicapées, leurs proches, les professionnels qui quotidiennement les côtoient. Pour les personnes handicapées ou les parents, les termes définition et classification, se rapportant au handicap, ont souvent une connotation péjorative, théorique voire technocratique. L'idée de classer des handicaps induit la crainte de voir les gens mis en compartiments, leur souffrance en rubriques, leurs problèmes quotidiens en tableaux et pourcentages... Ce chapitre présente simplement : - quelques notions autour des terminologies "reconnues" qui constituent, à défaut d'un consensus parfait, un langage commun qu'il convient de connaître, - quelques principes à adopter lors d une mise en situation sportive.

UNE DÉFINITION DU HANDICAP? La Loi n 2005-102 du 11 février 2005 dite loi pour l égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 propose une définition intégrant la situation de désavantage que représente le handicap. "Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant." Les différents types de handicap et leurs pictogrammes Chaque déficience est différente et nécessite une approche et une prise en charge spécifique LES DÉFICIENCES SENSORIELLES ET MOTRICES Personne non ou malvoyante (déficience visuelle) Personne sourde ou malentendante (déficience auditive) Personne en situation de handicap moteur (déficience motrice) LES DÉFICIENCES MENTALES, PSYCHIQUES ET/OU TROUBLES DU COMPORTEMENT Personne en situation de handicap mental, psychique et/ou trouble du comportement (déficience mentale) Personne polyhandicapée (déficience mentale) Personne autiste (troubles comportementaux) NB : cette nomenclature émane de la classification internationale des handicaps élaborée par l organisation mondiale de la santé. 18 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée

Les personnes handicapées - Quelle définition du handicap? Chapitre2 LES DÉFICIENCES SENSORIELLES ET MOTRICES La personne non ou malvoyante (déficience visuelle) L Organisation Mondiale de la Santé a mis en place une classification des déficiences visuelles en fonction de la mesure de l acuité visuelle de loin et du champ visuel. Ces déficiences peuvent être de naissance ou bien acquises, issues de traumatismes ou bien de maladies parfois évolutives. On distingue donc 3 types de déficiences : > La mal voyance : ces cas sont très diversifiés et entraînent donc des conséquences différentes pour chaque personne (baisse de la vision centrale ou périphérique, difficulté à percevoir des objets en mouvement, forte baisse ou forte augmentation de la luminosité). Cependant globalement, le mal voyant peut se déplacer seul, il reconnaît les objets et en général peut voir de près. > La mal voyance profonde : comme la mal voyance, les cas sont très diversifiés. Vision floue, tache rétinienne, pas de vision centrale ou périphérique. Le mal voyant profond peut reconnaître le contour des objets. > La non voyance : la personne non voyante ne peut pas Reconnaître des objets ou bien se déplacer sans aide. Parfois, elle peut être plus ou moins sensible à des variations de lumière. Les personnes déficientes visuelles vont compenser la perte de la vue par le développement et l utilisation d autres sens, et en particulier, le toucher, l ouïe et l odorat. Ces sens vont être travaillés pour devenir le plus affiné et le plus précis possible. DÉPLACEMENTS DES PERSONNES AVEUGLES ET MALVOYANTES : - Lorsque celles-ci arrivent dans un lieu inconnu qu elles devront fréquenter pendant plusieurs jours, il importe de prendre le temps nécessaire pour les aider à se repérer afin qu elles parviennent, dans les meilleurs délais, à se déplacer seules, avec ou sans canne blanche, selon leur habitude. - Une personne aveugle ou très malvoyante peut être très opérationnelle dans un endroit connu et faire l admiration de tous. En revanche, dans un endroit inconnu, elle peut être complètement perdue et avoir besoin d être accompagnée. Les personnes voyantes ont souvent bien du mal à comprendre ce phénomène. - Se déplacer seul, pour un aveugle ou un malvoyant, requiert par ailleurs beaucoup de concentration et cela peut être une cause de fatigue intense, d autant que cette concentration est souvent nécessaire pour compenser le handicap visuel dans d autres activités de la vie quotidienne. - Pour être guidée, une personne aveugle doit tenir le bras de son guide juste au-dessus du coude. Ainsi légèrement décalée en arrière de son guide, elle saura, sans qu on soit obligé de le lui dire, s il y a un trottoir à monter ou à descendre. Lorsque le passage devient étroit, le guide mettra son avant-bras dans le dos et l aveugle comprendra alors qu il doit marcher bien derrière son guide. - Évitez à tout prix de tirer ou pousser la personne dans la direction où vous voulez qu elle aille. Par ailleurs, certaines pathologies impliquent des contreindications à certaines activités sportives. Il n est pas rare que des enfants tentent de les dissimuler, tout simplement par pur intérêt pour l activité qui leur est interdite ou pour faire comme les autres dans un souci d intégration. Compte tenu de la complexité de la malvoyance, il est impératif que l encadrement connaisse non seulement ces contre-indications avec précision, mais aussi s informe auprès de l enfant et de ses parents des conséquences réelles de son handicap sur les principaux actes de la vie quotidienne. L encadrement pourra ainsi, en toute sécurité et sans frustrer l enfant inutilement, l aider au mieux à s intégrer dans la limite de ses possibilités. 19

Les personnes aveugles ou malvoyantes impressionnent souvent leur entourage par leur capacité à reconnaître les gens qui les entourent à l aide d indices non visuels tels la voix, le parfum, la démarche. Cependant, cet exercice demande de la concentration et beaucoup de personnes sont très étonnées de ne pas être reconnues alors qu elles l ont été de nombreuses fois auparavant. Dans ce cas seulement, rappelez votre identité. Signalez à la personne que vous sortez de la pièce afin qu elle ne parle pas dans le vide. Si vous voulez donner un objet, mettez-le-lui dans la main plutôt que de le poser à proximité, cela lui évitera de le chercher, de le faire tomber. Et puis, ne le voyant pas, au bout d un moment, il risque d en oublier l existence. Par ailleurs, ayez toujours à l esprit qu il y a de nombreuses choses que vous pensez infaisables par un aveugle ou un malvoyant et qui pourtant le sont. À l inverse, certaines que vous pensez faisables, ne le sont pas sauf avec le concours d autrui. Sachez enfin que bien souvent une personne aveugle ou malvoyante met beaucoup plus de temps que vous pour exécuter une tâche et qu il est alors tentant de la faire à sa place. Mais si l on fait tout à sa place, la personne risque de se sentir rapidement inutile. NB : CE QU IL FAUT FAIRE LORS DES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES Il est essentiel d adopter une prise en charge adaptée. Parler toujours en étant devant la personne L aider à se déplacer en lui laissant tenir l épaule ou le coude. Expliquer des tâches ou utiliser un objet en lui décrivant la forme ou la texture. Utiliser les sons pour le diriger sur un appareil par exemple en tapant pour lui donner des repères. Il existe aujourd hui 2 principales aides techniques au déplacement : la canne blanche et le chien guide (autorisé dans tous les lieux publics). Ne pas pousser la personne. Il est important que les objets utilisés par les personnes déficientes visuelles soient toujours rangés aux mêmes endroits. Lors de la première rencontre, faire visiter les lieux à la personne mal voyante en passant chaque objet au toucher, c est ainsi qu elle prend des repères. L important est de tout décrire et de bien expliquer. 20 GUIDE PRATIQUE Sport et Handicaps : pour une pratique sportive partagée