L ACCOMPAGNEMENT PHARMACEUTIQUE DE L HÉPATITE C À L HÔPITAL ERASME Emilie Quinet, Pharmacien Hospitalier ULB, Hôpital Erasme - juin 2018 AFPHB formations continues Projet du département des produits médico-pharmaceutiques en collaboration avec le service de gastroentérologie, hépatopancréatologie et oncologie digestive 1
PLAN Contexte de l hépatite C Accompagnements pharmaceutiques de l hépatite C Conclusion 2
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde En Belgique A l hôpital Erasme 3
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde HÉPATITE C Inflammation du foie Dûe au virus de l hépatite C Voie transmission principale : sang Phase aigue (6 mois) Phase chronique (dans 75 à 85 % des cas) Génotypes : 7 différents Pas de vaccin 4 Groupe de travail des Jeunes Hépatologues, Hépatite C : 95 questions et réponses. Novembre 2016
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde Evolution de l hépatite C chronique : FIBROSE CIRRHOSE DÉCOMPENSATION HÉPATIQUE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE 5 Groupe de travail des Jeunes Hépatologues, Hépatite C : 95 questions et réponses. Novembre 2016
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde Régions les plus affectées : Méditerranée orientale : prévalence de 2,3% Région européenne : prévalence de 1,5% Rem. Belgique : 70 000 personnes infectées dont 50% s ignorent (estimation) 6 OMS Aide mémoire n 164 - Octobre 2017
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde Avant 2015, traitement standard de l hépatite C : ASSOCIATION D INTERFÉON α-2a OU α-2b (PEGYLÉ OU NON) + RIBAVIRINE Taux d éradication virale 45 à 50 % Mauvaise tolérance Importantes contre-indications Voie d administration non «friendly» 7 Folia Pharmacotherapeutica 41, septembre 2014
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde Depuis 2015, traitement standard de l hépatite C : ANTIRÉTROVIRAUX À ACTION DIRECTE (AAD) ± RIBAVIRINE Efficacité : >95% Très bonne tolérabilité Voie d administration «friendly» Durée : 8 à 24 semaines Coût!! 8 Manns MP and T Von Han. Novel therapies for hepatite C one pill fits all. Nathure Reviews Durg Discovery, 12, 595-610 (2013)
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde 13% 2016 En 2015, sur les 71 millions de personnes infectées : 20% (14 millions) connaissaient leur situation Dont 7,4% (1,1 million) ont débuté le traitement En 2016, 13 % (1,76 million) de personnes supplémentaires ont été traitées L accès au traitement du VHC s améliore, mais reste limité Objectif 2030 : 80% des malades traités 9 OMS Aide mémoire n 164 - Octobre 2017
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde En Belgique Remboursement : Score de fibrose F3 et F4 En attente de transplantation hépatique Remboursement : Score de fibrose F2, F3 et F4 Transplantation d organe ou de cellules souches hématopoïétiques ou de moelle médullaire Maladie extra-hépatique significative liée au virus de l hépatite C Co-infection hépatite B ou VIH Patient dialysé Patient hémophile ou atteint d une autre trouble de coagulation Patient atteint d une hémoglobinopathie Patiente enceinte Par un médecin spécialiste avec formation continue en hépatologie 10
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde En Belgique 11
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde En Belgique Août 2014 : SSPF publié le Protocole d'accord du «Plan VHC» Six axes stratégiques : prévention, dépistage, prise en charge, vaccination, recherche et suivi épidémiologique Dans l axe de prise en charge : le pharmacien hospitalier est repris à deux reprises : «Actuellement, il n'existe aucun hôpital qui garantisse une prise en charge multidisciplinaire du patient. En outre, les pharmaciens hospitaliers ne sont pas systématiquement consultés pour l'évaluation des interactions médicamenteuses. ( ) Il n'existe aucune planification systématique pour permettre au patient de bénéficier des conseils d'un dermatologue, d'un psychiatre, d'un médecin expert en médecine des assuétudes ou d'un pharmacien hospitalier.» 12
CONTEXTE DE L HÉPATITE C Dans le monde Prise en charge de l hépatite C, implication de la pharmacie : En Belgique A Erasme Oct. 2015 Mai 2016 Janv. 2017 Accompagnement pharmaceutique dans le cadre d un TFE par D. Domngang (Pharmacien candidat spécialiste) sous la supervision de C. Moreno (Hépatologue) et S. Lorent (Pharmacien hospitalier) Accompagnement pharmaceutique dans le cadre d une activité de pharmacie clinique par Emilie Quinet (Pharmacien hospitalier) 13
du patient des accompagnements pharmaceutiques Communication Outils Rapport d activités : 2017 14
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, Permanence téléphonique Suivi anamnèse/interactions Effets indésirables Oubli d un comprimé Questions administratives 17
Analyse des interactions : Moteurs de recherche spécifiques : Classer et prendre en charge selon l impact clinique : Pas d interaction cliniquement significative attendue Interaction cliniquement significative potentielle : adaptation posologie ou monitoring Interaction cliniquement significative attendue : association déconseillée ou contre-indiquée 18
Analyse des interactions : www.guidetherapeutiquevih.com, juin 2018 Médicament Zepatier : elbasvir - grazoprévir Epclusa : sofosbuvir -velpatasvir Substrat métabolique Elbasvir : 3A4; P-gp (mineur) Grazoprévir : OATP1B1 et 3A4; P-gp (mineur) Sofosbuvir : P-gp, BCRP Velpastasvir : P-gp, BCRP, OATP1B1/1B3, CYP 2B6, 2C8, 3A4 (in vitro) - Inducteur métabolique Inhibiteur métabolique Elbasvir : BCRP; P-gp (faible au niveau intestinal) Grazoprévir : BCRP; 3A4 (faible cliniquement non significatif) - Velpastasvir : P-gp, BCRP, OATP1B1/1B3 Daklinza : daclatasvir 3A4, P-gp - P-gp, OATP1B1/1B3, OCT1, BCRP Sovaldi : sofosbuvir Exviera - Viekirax : paritaprévir - ritonavir - ombitasvir - dasabuvir Harvoni : lédipasvir - sofosbuvir P-gp et BCRP; rapidement transformé en métabolite (GS-331007) Paritaprévir-ritonavir : 3A4 (majeur) 2C8 (mineur), OATP1B1-1B3, P-gp, BCRP Ombitasvir : 3A4 et 2C8 (mineurs), P-gp, BCRP Dasabuvir : 2C8>3A4, P-gp, BCRP Lédipasvir : P-gp et BCRP; principalement excrété (>98%) inchangé dans les fèces, avec peu d'excrétion rénale Sofosbuvir : P-gp et BCRP; rapidement transformé en métabolite (GS-331007) - - Ritonavir : 2C19 - Paritaprévir/ritonavir : 3A4 (ritonavir), UGT1A1, OATP1B1/1B3 et OATP2B1, P-gp, BCRP Ombitasvir : UGT1A1 Dasabuvir : UGT1A1, P-gp, BCRP. Lédipasvir : P-gp et BCRP (intestinal), OATP1B1-1B3 et BSEP (hépatique) 19
Communication Bip Mail Agenda 20
Communication Outils Outil pour le patient : carnet personnalisé Fiches informatives Mon traitement Mes rendez-vous et contacts 21
Outils pour le pharmacien : Communication Outils 22
Communication Outils 23
Communication Outils 24
Communication Outils 25
Population Traitements Communication 5% (6/129) 2% 3% (3/129) (4/129) Outils Rapport activités En 2017 129 patients traités 49% (63/129) 41% (53/129) Daklinza - Sovaldi Epclusa Zepatier Exviera - Viekirax Harvoni Dont 10 patients sous ribavirine également 26
Nombre d'accompagnements ACCOMPAGNEMENT PHARMACEUTIQUE Nombre et type d accompagnements pharmaceutiques 90 80 Communication Outils Rapport activités En 2017 70 60 50 40 30 20 10 0 9 8 21 2 29 26 10 10 11 16 22 1 20 11 12 7 6 1 1 5 8 7 6 7 3 3 8 3 6 4 6 2 2 3 2 6 2 3 3 3 2 1 5 4 1 3 3 2 Suivi n 4 Suivi n 3 Suivi n 2 Suivi n 1 Décision+initiation Initiation Décision 337 accompagnements pharmaceutiques 27
Communication Outils Rapport activités En 2017 17 % des patients (22/129) ont rencontré un pharmacien avant de débuter un traitement TOUS les patients ont rencontrés au moins une fois un pharmacien 58% des patients (75/129) ont suivi l ensemble du parcours d accompagnement pharmaceutique (= Décision +/- initiation, suivi n 1 et suivi n 2) 28
Nombre et type d interactions médicamenteuses par patient Communication 4% (5/122) 3% (4/122) 6% (7/122) Outils Rapport activités En 2017 20% (24/122) 0 interaction 1 interaction orange 2 interactions oranges 1 interaction rouge Autre 67% (82/122) Chez 67% des patients (82/122*) 1 interaction a été détectée * Une anamnèse médicamenteuse n a pu être réalisée pour 7 patients 29
Communication Outils Rapport activités En 2017 Exemples d interaction médicamenteuse : Exviera / Viekirax + atorvastatine : Contre-indiqué : augmentation des concentrations plasmatiques d atorvastatine (inh. CYP3A4 et OATP1B1) atorvastatine suspendue Zépatier + évérolimus : Monitoring : augmentation potentielle des concentrations plasmatiques d évérolimus (inh. CYP3A4 et P-gp) therapeutic drug monitoring Daklinza / Sovaldi + efavirenz / emtricitabine / ténofovir : Adaptation posologique : diminution des concentrations plasmatiques de daclastavir (ind. CYP3A4) augmentation de la posologie à 90 mg/jour 30
Observance des patients 7% (9/124) 5% (6/124*) Communication Observance parfaite Outils Observance bonne Interruption de traitement Rapport activités En 2017 88% (109/124) De façon subjective, L observance est bonne malgré l oubli de 1 comprimé chez 9 patients 6 patients ont interrompu leur traitement * Un suivi de l observance n a pu être réalisé pour 5 patients 31
Communication Outils Rapport activités En 2017 Nombre et type d appels téléphonique 48 % (62/129) des patients ont donné 1 appel au pharmacien 115 appels téléphoniques à la pharmacie ont fait l objet de 127 raisons d appels Rem. Un appel peut être effectué pour plusieurs raisons Raison Nombre Interactions 70 Effets indésirables 23 Administratif et organisationnel 23 Suivi 8 Oubli 2 Conservation 1 32
Communication Outils Rapport activités En 2017 Tous les patients ont rencontré 1x un pharmacien Près de 2/3 des patients ont suivi l ensemble du parcours d accompagnement pharmaceutique 17% d entre eux ont rencontré un pharmacien avant de débuter leur traitement Le pharmacien a identifié 1interaction chez 1/3 des patients traités 88 % des patients mentionnent avoir une observance parfaite Près de 1/2 patient appelle 1x le pharmacien au cours de son traitement. La majorité (> 80%) des appels est en lien direct avec le médicament. 33
CONCLUSION Grâce aux Antirétroviraux à Action Directe (AAD), l hépatite C chronique est une maladie dont on peut guérir A l hôpital Erasme, la prise en charge de ces patients est multidisciplinaire La Pharmacie de l hôpital Erasme a développé des accompagnements pharmaceutiques afin de répondre à deux points du Protocole d'accord du «Plan VHC» «Actuellement, il n'existe aucun hôpital qui garantisse une prise en charge multidisciplinaire du patient. En outre, les pharmaciens hospitaliers ne sont pas systématiquement consultés pour l'évaluation des interactions médicamenteuses. ( ) Il n'existe aucune planification systématique pour permettre au patient de bénéficier des conseils d'un dermatologue, d'un psychiatre, d'un médecin expert en médecine des assuétudes ou d'un pharmacien hospitalier.» 34
MERCI! Emilie Quinet, Pharmacien Hospitalier juin 2018 AFPHB formations continues 35