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ACCIDENT AVEC EXPOSITION AU SANG OU A DES PRODUITS BIOLOGIQUES Définition L accident avec exposition au sang où à des produits biologiques, appelé A.E.S. est un contact percutané (piqure, coupure, griffure, morsure) ou une lésion cutanée préexistante (eczéma, plaie ) ou muqueux (bouche, œil ) avec du sang ou un liquide biologique contaminé par du sang lors de l effraction cutanée. Rappel des mesures générales de prévention Les mesures de prévention à respecter lors de la manipulation de sang et de liquides biologiques sont fondées sur le principe selon lequel tout sang ou liquide biologique est potentiellement infectant (contaminé par le VIH ou par d'autres agents pathogènes transmissibles par voie sanguine). Elles consistent à : Se laver les mains ; Manipuler avec soin les objets tranchants et piquants et à les jeter immédiatement après usage dans un conteneur ; Ne pas recapuchonner les aiguilles ; Porter des moyens de protection (gants) qui diminuent le risque de contamination. Premiers soins à faire en urgence (recommandation du GERES : http://www.geres.org) Piqûres et blessures ou contact direct du liquide sur une région lésée Ne pas faire saigner Nettoyage immédiat de la zone lésée à l'eau courante et au savon, puis rinçage. Désinfection pendant 10 min : eau de javel 9 Cl diluée au 1/5, ou soluté de Dakin, ou dérivé iodé : polyvidone iodée en solution dermique, ou alcool à 70, ou dérivé des biguanides : chlorhexidine alcoolique dermique. Projections sur muqueuse et/ou yeux Rincer abondamment à l'eau (sur muqueuses) ou au sérum physiologique pendant au moins 5 min. Retirer éventuellement les lentilles de contact, ne pas les remettre sans avis médical.

Consultation Evaluer l importance du risque infectieux et le besoin d initier un suivi sérologique avec un médecin du travail et, selon le risque, contacter un médecin référent. Médecine du travail : - Bergerac : 05 53 63 54 50 - Sarlat : 05 53 31 01 70 - Boulazac : 05 53 08 49 36 - Ste Foy La Grande : 05 57 41 96 89 - Périgueux : 05 53 45 45 00 - Villeneuve sur lot : 05 53 40 22 00 Médecins référents - CHU Bordeaux : Pr. JM Ragnaud, Dr. D Neaud (Pellegrin, tél. 05 56 79 55 23) Pr. P Morlat, Dr. D. Lacoste (St André, tél. 05 56 79 58 23) Pr. JL Pellegrin Pr. J.F. Viallard (Haut Lévêque, tél 05 57 65 64 04) - CHG Périgueux : Dr. J.P. Meraud (tel. 05 53 45 26 43), Dr P. Lataste (tél. 05 53 45 26 00) - CH Ste Foy La Grande : Dr P. Bissolokele (tel : 05 57 41 97 00) - CHG Villeneuve sur lot : Dr I. Chossat (tel : 05 53 40 53 15) VIH Info soignants : 0 810 630 515 (7j/7 de 9h à 21h) Déclaration de l accident L'accident est obligatoirement déclaré dans les 24 heures comme accident du travail (établissements privés), ou dans les 48 heures comme accident de service (établissements publics). Le délai entre l'exposition et la consultation Une personne consultant au delà de 48 heures sera plutôt orientée vers une démarche visant à un diagnostic précoce de l'infection. La sévérité de l'exposition Le risque de transmission est directement lié à la profondeur de la blessure et au type d'aiguille ou de matériel en cause : Plus la blessure est profonde, plus le risque de contamination est élevé.

Les piqûres par aiguille creuse souillée de sang, telles les aiguilles de prélèvement veineux ou artériel, sont les plus susceptibles d'entraîner une contamination. Les piqûres avec des aiguilles sous-cutanées ou intramusculaires ne contenant pas de sang et les piqûres à travers des gants avec des aiguilles pleines, comme les aiguilles à suture, présentent un risque moindre de contamination par le VIH. Les projections cutanéo-muqueuses présentent un risque encore plus faible. Importance de la nature du liquide biologique responsable : 1- Concernant le VIH Seul le sang ou des liquides biologiques contenant du sang ont été à l origine de cas prouvés de contaminations professionnelles par le VIH. A ce jour, si le VIH a également été retrouvé dans le sperme, les secrétions vaginales, le lait, les liquides amniotique, péricardique, péritonéal, pleural, synovial ou céphalo-rachidien, aucun cas de séroconversion, après exposition à de tels liquides, n a jamais été rapporté. Dans la salive, les larmes, l urine, les selles, les sécrétions nasales, la sueur, le virus est habituellement indétectable ou en concentration trop faible pour entraîner une contamination. En ce qui concerne les seringues abandonnées, le virus pourrait survivre plusieurs jours dans du sang séché et donc garder son pouvoir infectant. Néanmoins, en dehors des cas où la seringue vient d'être abandonnée le risque de transmission est très diminué en raison de la coagulation du sang et de la formation rapide d'un caillot bouchant l'aiguille en quelques heures. 2- Concernant le VHC Le virus est retrouvé principalement dans le sang. Cependant, l ARN du VHC a été retrouvé en faible quantité dans d autres produits biologiques : salive, liquide d ascite, sperme, LCR. Le virus survivrait plusieurs semaines à l extérieur de l hôte dans du sang séché, la survie du virus varie selon le type de seringue et la température. La contamination peut se faire par contact direct d une plaie cutanée ou des muqueuses avec du sang infecté, par contact indirect lors d une effraction cutanée avec un objet contaminé par du sang infecté.

3- Concernant le VHB Chez une personne infectée, le virus est présent dans la plupart des liquides biologiques, les principales sources de contamination étant le sang, les sérosités et les sécrétions génitales. A l extérieur de l hôte, le virus survit dans le sang pendant plusieurs semaines, et sur les surfaces au moins 7 jours à 25 C. Le mode de transmission est essentiellement par voie sanguine et par contact avec des objets piquants ou tranchants souillés par du sang. Démarche de suivi biologique de l AES : La connaissance du statut sérologique du sujet source est un élément déterminant pour l évaluation du risque. Elle permet de définir si une surveillance biologique est nécessaire, et si un traitement pour prévenir une infection par le virus VIH est à mettre en route. Dans ce cas, il doit être débuté le plus rapidement possible et de façon idéale dans les 4 heures qui suivent l AES. En cas de non réponse à la vaccination de l hépatite B (ou en l absence de vaccination), un traitement par sérum spécifique et la vaccination doivent être débutés sans retard. En cas de contamination possible par le virus VHC, le suivi est fondé sur la surveillance des ALAT et des anticorps anti VHC à 1 mois, 3 et 6 mois. En cas de détection de l ARN chez le patient source, la réalisation d une PCR de l ARN du VHC à J15-21 est recommandée.