Ma vache, mon maïs fourrage, et moi 50 ans de progrès! Depuis maintenant 50 ans, le maïs fourrage a bénéficié avec succès du progrès génétique et de l innovation variétale. Il a su s inscrire durablement dans les systèmes d exploitation des éleveurs et leur apporter une sécurité dans l approvisionnement en fourrage. L année 2014 est l occasion de retracer l amélioration variétale du maïs fourrage à travers ses grandes étapes et ses dates clés. Le progrès génétique du maïs fourrage a eu deux bénéfices majeurs : augmenter le rendement énergétique à l hectare (Unité Fourragère lait/ha) et augmenter la production laitière du troupeau (Kg de lait/ vache). Ces avancées s inscrivent dans un mouvement plus général d innovations dans l alimentation animale et en machinisme agricole. >>>> rendez-vous en page centrale Jean-François Alary GAEC de l espérance - Aveyron, 240 ha, 63 ha de maïs fourrage, 160 VL, 9000 kg/vl, 13 kg de lait/jdv «Nous avons toujours évolué avec le maïs fourrage, il est aujourd hui la plante d avenir de notre production laitière. C est 60% de la ration journalière. Dans nos conditions c est à la fois la plante la plus productive et la plus nutritive.» sommaire Les éleveurs sont les premiers partenaires et acteurs des progrès enregistrés par le maïs fourrage. Ils sont au cœur de cette évolution. C est grâce à leur confiance dans le maïs fourrage comme pilier de l alimentation de leur troupeau que cette culture fourragère s est développée et est aujourd hui familière de nos paysages. Des éleveurs ont accepté de témoigner et partager leur success story : «Ma vache, mon maïs fourrage et moi». Catherine Lamboley, Présidente de la section maïs UFS Pierre Pagesse, Président de la section maïs GNIS Union Française des Semenciers L Union française des semenciers (UFS) est l organisation professionnelle qui représente 130 entreprises semencières implantées en France et qui ont pour activités la création de variétés végétales, la production et la mise en marché de semences pour l agriculture, les jardins et les paysages. Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants Le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS) rassemble toutes les parties prenantes de la filière semences française, soit 72 entreprises de sélection, 249 entreprises de production, 17 800 agriculteurs multiplicateurs, 23 000 points de vente ainsi que les utilisateurs, agriculteurs et transformateurs. >>>> pages 2/3 50 ans de progrès! >>>> pages 4/5/6/7 ma vache, mon maïs fourrage, et moi...
50 ans de progrès! 1785, Antoine Parmentier (1) imagine le maïs «Le maïs pourrait aussi très bien mériter une place parmi les plantes que l on peut employer en prairie momentanée. Les vaches mangent ce fourrage avec avidité, et il leur donne beaucoup de lait». 1960 Premières variétés précoces et tolérantes aux basses températures Les premiers maïs sont ensilés mécaniquement, avec l apparition des ensileuses à couteaux. Le maïs fourrage conquiert de plus en plus de surfaces. Ce succès rapide est dû aux bons résultats de conservation de l ensilage de maïs, mais également grâce au développement et à la mise sur le marché d hybrides précoces. 1970 l essor du maïs fourrage 360 000 ha 1852, Auguste Goffart (2) précurseur du maïs ensilage Premiers essais d ensilage de maïs en Sologne «Ma conviction profonde est que la culture et l ensilage de maïs sont destinés à provoquer une révolution agricole complète. Elle permettra en dix ans de 1979 Le maïs fourrage atteint doubler le nombre d animaux élevés sur notre sol». Claude Alary, éleveur à Vors (Aveyron) dans les années 60 Le maïs récolté et conservé sous forme d ensilage devient la plante de la révolution fourragère des années 1970 grâce au développement de nouvelles variétés de maïs cultivables dans les zones septentrionales. L essor de cette culture entraîne un bouleversement et une modernisation de toute la chaîne de récolte du maïs fourrage. Ce développement considérable de l ensilage de maïs a favorisé simultanément celui de l ensilage d herbe. le million d hectares 1986, Création du catalogue maïs fourrage 1 ère année où des essais ensilage sont réalisés pour l inscription au catalogue officiel français. 1998 L énergie, nouveau critère à l inscription 1989, Le maïs atteint son plateau avec 1.6 million d hectares Les conditions de sécheresse des années 1989-1990-1991 ont entrainé des transferts de maïs grains vers le maïs fourrage. Prise en compte du critère de valeur énergétique UFL pour l inscription des variétés au catalogue français. Le but est de favoriser la concentration énergétique UFL / kg MS (Matière Sèche) de la plante entière dans les objectifs de sélection. Premières inscriptions au catalogue français prenant en compte la valeur énergétique UFL. 2014 Le maïs fourrage partenaire de l éleveur Depuis quelques années, la surface moyenne en maïs fourrage est de 1 450 000 ha. L avenir du maïs fourrage va de pair avec l évolution de l élevage laitier. La recherche de l optimum économique et des temps de travail sur les ateliers de production est compatible avec un fourrage stocké comme le maïs fourrage. Sous l effet de la suppression des quotas laitiers, de l augmentation de la productivité des ateliers et/ou de la taille des troupeaux, la part du maïs fourrage pourrait augmenter dans l alimentation des ruminants. Simple de culture et d utilisation, le maïs est le partenaire idéal des légumineuses dans le système fourrager par sa concentration énergétique élevée et stable. De plus, sa capacité de substitution dans les usages de la plante récoltée (grain/fourrage) participe à une gestion souple de la sécurité d approvisionnement. (1) Antoine Augustin Parmentier est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste et hygiéniste français connu pour ses travaux sur la pomme de terre (2) Industriel belge et auteur du «Manuel de la culture et de l ensilage des maïs et autres fourrages verts»
50 ans de progrès! ma vache mon maïs fourrage Le monde de l élevage, et notamment la production laitière, a connu de très grandes évolutions ces 50 dernières années. L amélioration génétique des troupeaux et sa diffusion par l insémination artificielle promues par la loi sur l élevage en 1966 marquera les élevages. Dans le même temps, la modernisation des exploitations avec l apparition des stabulations libres suivies des logettes et des salles de traites dans les années 70 continuera de faire croître la productivité des élevages. Ces mutations ont été accompagnées par une meilleure connaissance de l alimentation, de l équilibre des rations et d une maîtrise de la conservation des fourrages. Entre 1974 et 2014, on constate ainsi une augmentation de la production laitière de 4500 kg/vache/an due à l amélioration de l ensemble de ces facteurs. Production moyenne de lait (kg/vache/an) 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 + 4500 kg de lait En près de 40 ans, la production moyenne annuelle de lait par vache a progressé 4500 kg. (3908) 1974 (8415) 2013 1970 1980 1990 2000 2010 2020 Evolution de la production de lait par vache et par an (kg) Source : France Conseil Elevage «La performance laitière moyenne est passée de l ordre de 3900 kg/vl (1974) à près de 8400 kg en 2013. La qualité a suivi avec des TB et des TP plus élevés. Ces évolutions sont aussi liées à la qualité de conduite des troupeaux.» / C. Bousquet Depuis les années 50, et l obtention des premières variétés hybrides modernes, la génétique n a pas cessé d être source de progrès sur le rendement, la précocité, la valeur agronomique (résistance à la verse, aux maladies, ) et, depuis 1998, sur la valeur alimentaire (UFL). Aujourd hui encore, le gain annuel mesuré en terme de rendement est de l ordre de +1%. Simultanément la valeur énergétique moyenne est passée de 0,88 UFL à 0,91/0,93 sur les 20 dernières années, La culture issue des variétés récentes est homogène, saine, facile à récolter : plus régulières, les variétés d aujourd hui sont plus rustiques que celles d hier. Rendement en t/ha 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 Un rendement de + 1 % par an sur 30 ans 10 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 Moyenne ajustée des variétés Modèle linéaire Evolution du rendement dans le réseau des essais variétés post-inscription série SB Source : Arvalis, Institut du végétal Année d inscription des variétés 5 «Le maïs fourrage avec plus de 1,4 millions d hectares est devenu en 50 ans la base de l alimentation du troupeau français. Sa formidable capacité de rendement en toutes conditions et sa conduite maitrisée explique largement ce succès.»
et moi... Jean-François Alary GAEC de l espérance Aveyron, 240 ha, 63 ha de maïs fourrage non irrigué 160 VL Prim Holstein, 9000 kg/vl, 13 kg de lait/jdv «Le maïs fourrage a révolutionné notre exploitation» Le maïs fourrage est arrivé chez nous par hasard dans les années 60. Mon père Claude, avec ses voisins, avait semé du maïs, récolté à la moissonneuse lieuse, en gerbes de plantes entières. Les maïs ont été entassés les uns sur les autres, le tas s est mis à fumer et peu à peu les maïs ont fermenté. Le tassement s est fait par son propre poids et un jour, ils se sont aperçus que les vaches appréciaient ce nouveau fourrage : le maïs fourrage avait fait son entrée dans notre élevage. C est à partir de 1972, que le maïs prend vraiment sa place et depuis sa part dans la ration n a fait qu augmenter. Nous avions trouvé notre voie. En 1991, je rejoins mon père sur l exploitation qui devient, après son départ en retraite, le GAEC de l Espérance avec l arrivée successive de plusieurs familles. Le GAEC de l Espérance c est plus qu une équipe, c est un état d esprit. «J ai amélioré mon rendement» «J ai gagné en rusticité» «Nous avons toujours évolué avec le maïs fourrage, il est aujourd hui la plante d avenir de notre production laitière. C est 60% de la ration journalière. Dans nos conditions, c est à la fois la plante la plus productive et la plus nutritive.» GAEC de l espérance : (de gauche à droite) Laurent Enjalbert, Jean-François Alary, Laurent Monteillet et Joël Pouget. DDans nos conditions de sols silico-argileux et à 800 m d altitude, nous devons compter avec le climat, les gelées tardives et précoces à la récolte surtout dans les fonds de vallées. Avec des parcelles très différentes entre elles, nous gérons aujourd hui nos choix variétaux grâce aux différences de précocité et leur capacité à résister au stress. Nous sommes maintenant arrivés à une très bonne maîtrise du désherbage et une très nette amélioration des levées avec les traitements de semences spécifiques. Sur les 30 dernières années nous avons gagné plus de 3 tonnes à l hectare. «La qualité de mon maïs fourrage est bien supérieure» Les premiers maïs que nous avons semés n ont rien à voir avec les variétés d aujourd hui. A l époque, nous n avions qu un choix limité de variétés. Au début nous recherchions le volume : plus les plantes étaient «géantes», plus nous étions satisfaits, mais nous devions énormément complémenter en énergie et n étant pas dans une région céréalière, les coûts s en ressentaient. Du coup pour augmenter la teneur en grain, nous coupions les maïs plus haut à 30 ou 40 cm, mais cela faisait du «gâchis», et nous n étions pas très à l aise avec ça. Nous nous sommes rendus compte que la qualité devait être au rendez-vous et notre choix s est porté naturellement vers les meilleures variétés, en fait vers les variétés «grain». Là encore nous avons rencontré des difficultés à corriger les rations trop acidogènes et trop fibreuses, peu appréciées par nos laitières. Puis sont arrivées les variétés maïs fourrage, plus performantes et répondant mieux à nos besoins, avec des feuilles et des tiges encore vertes à la récolte et avec des rapports épi/plante équilibrés. Les teneurs en UFL ont évolué et nous dépassons souvent les 0,90 de moyenne. Nous avons également énormément progressé en technique de récolte et en conservation, tout est lié.» «Avec 9000 kg/vl et 160 VL, nous avons gagné en sécurité» / C. Bousquet Pour le GAEC, le maïs fourrage a été le partenaire de notre évolution : nous sommes passés de moins de 5000 à plus de 9000 kg de lait/vl et ce en près de 25 ans. Aucune autre culture ne nous aurait permis cette progression. Le GAEC fait vivre 4 familles et il nous faut assurer à la fois notre revenu et notre avenir. Nous trouvons la sécurité dans la formidable capacité du maïs à produire de tels volumes en seulement 4 à 5 mois. C est aussi la plante avec la valeur alimentaire la plus régulière et la plus prédictible.
Le maïs fourrage demain Maïs et durabilité La base de la production fourragère repose aujourd hui essentiellement sur la production d herbe et de maïs fourrage. Ce dernier a trouvé sa place dans les systèmes fourragers français grâce à sa productivité naturelle et à ses nombreuses qualités (faible IFT, bonne valorisation des engrais de ferme, ). Il garantit à l éleveur une sécurité d approvisionnement de son troupeau tant en termes quantitatif que qualitatif (alimentaire et sanitaire) et lui permet d atteindre une meilleure stabilité dans la gestion de son stock fourrager. Maïs fourrage et innovation Le maïs fourrage présente tous les atouts pour participer à l amélioration des performances et à la qualité de vie des éleveurs comme il le fait depuis 50 ans : fourrage à haute concentration énergétique régulière, progression des rendements continue, sécurité agronomique, gain de temps Aujourd hui, les axes de recherche portent sur l augmentation des rendements et la tolérance au complexe parasitaire des grandes zones d élevage, pour un fourrage en quantité et au profil sanitaire sécurisant. Les enjeux économiques de demain rendent prioritaire l amélioration du maïs en rendement et valeur énergétique, mais aussi l augmentation de la digestibilité de la partie tige+feuilles, ou encore l amélioration des teneurs en protéine. UFS 17, rue du Louvre - 75 001 PARIS - GNIS 44, rue du Louvre - 75001 Paris www.maisfourrage.com