Bilan de l'enquête en ligne sur la connaissance de la formation professionnelle par les salariés 1) Données Internet L'enquête a été ouverte sur le site de la DIRECCTE du 19 septembre 2012 au 15 février 2013. La page a été visitée 885 fois. 85 personnes ont répondu en ligne. L'UT 43 a également reçu 20 questionnaires papiers, distribués à diverses occasions (10 ans de la VAE...), ce qui porte le nombre total de réponses à 105. 2) Réponses aux questions et commentaires Tailles des entreprises dans lesquelles les participants travaillent, et secteurs : Inférieure à 20 salariés : 24 Inférieure ou égale à 50 salariés : 16 De 50 à 300 salariés : 59 Sans réponse : 6 La part des entreprises de 50 à 300 salariés est prépondérante, vraisemblablement en raison des canaux de diffusion utilisés, parmi lesquels, outre la presse, se trouvaient les organisations syndicales, des représentants du personnels et quelques DRH. Ceci explique un meilleur taux de pénétration du questionnaire au sein d'entreprises plus importantes. Toutefois, la part des entreprises d'une taille inférieure à 20 salariés, qui forme près d'un quart des réponses, peut être jugée satisfaisante. Sanitaire et social : 30 Industriel : 19 Bâtiment, Travaux Public : 6
Agricole : 8 Commercial : 6 Enseignement : 9 Gestion comptable, banque, assurances, immobilier : 9 Communication, information : 1 Culture, loisirs, sports : 1 Services à la collectivité : 3 Autre : 11 Sans réponse : 2 Les deux secteurs ayant majoritairement répondu sont le secteur sanitaire et social et le secteur industriel (où l'on retrouve les principales filières altiligériennes : 5 réponses pour la plasturgie, 5 pour l'agroalimentaire, et 4 pour la métallurgie/mécanique ; également une réponse pour l'imprimerie/photogravure et une pour l'électronique). Dans la rubrique gestion comptable, bancassurance, les réponses proviennent toutes de comptables. Ensuite, les résultats sont éclatés entre divers secteurs, et les participants présentent parfois des profils exotiques qui n'avaient pas été anticipés au départ, comme deux fonctionnaires territoriaux, le salarié d'un organisme de formation ou encore celui d'une organisation professionnelle. On note trois réponses dans le secteur du transport, qui aurait dû mériter une rubrique à lui seul. - Statut professionnel et niveau d'études Employé/ouvrier : 48 Technicien : 12 Agent de maîtrise : 13 Cadre : 27 Indépendant, chef entreprise : 2
Sans réponse : 3 Un important motif de satisfaction de l'étude est que près de la moitié des participants appartiennent à la catégorie employés/ouvriers, qui selon les études nationales, sont généralement les moins bien informés en matière de formation professionnelle. Il y avait une crainte au lancement de l'enquête d'avoir des difficultés à toucher ce public. On notera aussi le nombre important de cadres ayant répondu à l'enquête, pour un quart des réponses recensées. N.B : En ce qui concerne les niveaux d'étude, on se réfèrera à la nomenclature nationale utilisée par l'éducation Nationale Niveaux VI et Vbis (aucune qualification ou parties de CAP/BEP) : 0 Niveau V (CAP/BEP) : 22 Niveau IV (Bac à Bac + 2) : 32 Niveau III (BTS/Licence) : 23 Niveaux II et I (maîtrise et au-delà) : 24 Sans réponse : 4 Les niveaux de formation sont relativement équilibrés, et semblent correspondre aux catégories professionnelles évoquées plus haut, notamment si l'on considère que l'acquisition du baccalauréat se généralise de plus en plus au sein de la population active. Cela dit, l'on trouve quelques questionnaires où les qualifications sont apparemment supérieures à celles nécessitées par l'emploi exercé. Malgré tout, on note que c'est une population très formée (pour moitié à Bac + 3 ou supérieur) qui a répondu à l'enquête et que les personnes au niveau d'étude le plus bas ont été peu nombreuses. Faut-il en déduire un mauvais ciblage, un effort de communication insuffisant, la possibilité que cette population n'ait pas vu l'intérêt de l'enquête, la fracture numérique ou un accès généralement insuffisant aux sources d'information? L'initiateur de cette enquête ne se prononce pas mais juge ces pistes également valables. Question relative à la fréquence des formations dont ont bénéficié les participants : Depuis un an : 49 oui et 56 non Depuis deux ans : 25 oui et 80 non
Depuis 5 ans : 32 oui et 73 non Si la réponse était oui, les participants pouvaient indiquer la durée en nombre de jours (65 réponses) : La durée minimale d'une formation est d'un jour, et la plus longue formation recensée est de 35 jours (possibilité qu'il s'agisse d'un CIF). L'écrasante majorité des formations ont duré 5 jours ou moins : 50 réponses, dont la moitié de deux jours ou moins. De loin en loin surgissent des formations dont la durée est plus longue : 6, 8 ou 10 jours (3 réponses chacune), 15 et 20 jours, pour une durée moyenne de 4, 1 jours. On rencontre toutefois de grandes diversités de situations parmi les participants : ainsi seuls 9 d'entre eux (majoritairement des cadres) ont répondu oui à toutes les hypothèses et bénéficient vraisemblablement d'une formation par an. A l'inverse, 32 personnes n'ont bénéficié d'aucune formation depuis plus de 5 ans. 56 personnes ont répondu oui à une des questions, dont une intéressante cohorte de 27 réponses qui ont reçu une formation depuis moins d'un an, ce qui semble indiquer une possible augmentation de la fréquence des formations. Les réponses recensées pour les questions 2 ans et 5 ans ne sont pas très significatives. Seules 8 personnes ont répondu oui à deux questions. Les trois quarts des sondés ont donc bénéficié au moins une fois d'une formation depuis moins de 5 ans, ce qui semble une donnée rassurante, même si les formations très courtes prédominent. L'initiateur de ce questionnaire regrette à présent de n'avoir pas posé de question quant à la typologie des formations, puisqu'il existe un risque que parmi les formations se trouvent des formations obligatoires à la sécurité, difficilement classables comme formation professionnelle «pure» en dépit de leur indéniable utilité. Malheureusement il n'a pas été possible de dégager de tendances identifiables relativement à une corrélation entre niveau de formation et nombre de formations reçues, tant les situations sont disparates. Toutefois, il semble que, conformément à la tendance nationale, plus une personne est diplômée, plus elle a de chances de bénéficier d'une formation, que ce soit par appétence ou meilleure information. Toutefois, ceci doit être tempéré par le fait que la formation professionnelle dépend largement de la politique des entreprises, et de leur santé financière. Questions relatives aux demandes de formation des salariés Depuis un an : 53 personnes sur 105 ont exprimé une demande Depuis deux ans : 25 personnes sur 105. Depuis 5 ans : 19 personnes sur 105. Il semble qu il y ait une recrudescence de demandes depuis un an, notamment parmi les employés/ouvriers de niveau CAP/BEP ou Bac (15 personnes). Mais mis à part les cadres de niveau Bac + 5, très rares sont les personnes qui demandent de la formation plusieurs années de suite (7
cadres sont dans ce cas-là). Les autres demandent une fois de temps en temps. Si l on croise ces données avec les réponses sur la fragilité dans le poste, il apparaît que ces demandes nouvelles ne sont apparemment pas liées à une angoisse par rapport à l avenir, mais à une simple volonté d acquérir de nouvelles compétences. Ce résultat devrait être considéré avec prudence. Le besoin en compétences nouvelles ne semble pas non plus lié à la catégorie socioprofessionnelle ou au niveau de formation : les demandes sont assez bien réparties entre niveaux V, IV et supérieurs. On note toutefois que les demandes sont plus fréquentes parmi les employés/ouvriers du sanitaire et social et de l enseignement qu ailleurs. 41 personnes sur 105 ont exprimé une demande de formation qui n'a pas abouti, et tous ont expliqué les raisons du refus : 10 pour raisons de service (gestion des absences) 15 faute de budget disponible 12 en raison d'un désaccord sur le contenu de la formation (DIF notamment) Les raisons invoquées sont extrêmement classiques, et illustrent bien les problèmes rencontrés, par rapport au DIF notamment. Souvent employeur et salarié peinent à s entendre, et manifestement la cotisation des entreprises au financement du DIF est largement insuffisante, et, compte tenu de la période actuelle, rares sont les DIF pouvant être autofinancés par les entreprises. Quelques autres raisons de refus ont été invoquées, mais elles sont anecdotiques : plusieurs candidats pour une même formation (1), programme inadapté au métier du demandeur (1). Question relative à l'élément motivant le besoin de nouvelles compétences Évolution de techniques, maîtrise d un outil, d un savoir, relatif aux fonctions occupées : 36 Perspectives d évolution de carrière ou d'une nouvelle fonction : 15 Motivations personnelles : 22 Sans réponse : 32 On constate que l'évolution des techniques arrive en tête, suivie de près par les sans réponses. Si l'on en croit cette donnée, près d'un tiers de participants n'aurait jamais rencontré de besoin en compétences. Il est possible aussi qu'il l'ait masqué ou ne se soit pas posé la question. La motivation personnelle est à l'origine de près d'un quart des réponses.
Question relative aux éléments gênant ou au contraire facilitant le départ en formation DATES : Facilité 46 Gêné 24 Sans réponse 35 LIEU : Facilité 43 Gêné 27 Sans réponse 35 PROGRAMME : Facilité 52 Gêné 15 Sans réponse 38 FINANCEMENT : Facilité 40 Gêné 33 Sans réponse 32 INFORMATION SUR LA FORMATION : Facilité 46 Gêné 19 Sans réponse 40
A une majorité, souvent près de la moitié des réponses, il semble que les participants trouvent que généralement leur départ en formation est facilité (moins évident toutefois pour le financement, alors qu'au contraire, plus de la moitié des réponses paraissent créditer l'hypothèse d'une bonne tenue des programmes). Le fort taux de «sans réponse» est probablement alimenté par les personnes n'étant jamais parties en formation ou trop peu souvent pour effectuer des comparaisons. A partir de Bac + 3, les difficultés semblent nettement moins nombreuses pour partir (24 personnes avec une majorité de réponse «facilité» contre 12 dans l autre sens) qu à niveau inférieur (17 contre 13) où la tendance est plus mitigée. Questions relatives à la connaissance des dispositifs de la formation professionnelle Le plan de formation des entreprises? Oui 59 Non 46 Le DIF (droit individuel à la formation)? Oui 75 Non 30 Le CIF (congé individuel de formation)? Oui 70 Non 35 La formation hors temps de travail? Oui 32 Non 73 Le bilan de compétences? Oui 74 Non 31
La VAE (validation des acquis de l expérience)? Oui 75 Non 30 Le dispositif Compétence-Clés (savoirs de base) Oui 12 Non 93 De manière générale, vous estimez-vous suffisamment informé sur vos droits en matière de formation professionnelle? Oui 40 Non 65 A l'exception des possibilités de la formation hors temps de travail et du dispositif compétence-clés dont la diffusion au sein du public salarié reste à améliorer (93 réponses négatives), la plupart des dispositifs, notamment individuels, sont connus des trois quarts des participants, ce qui est encourageant. Léger bémol pour le plan de formation, dont la connaissance est plus restreinte, notamment aux représentants du personnel, qui côtoient annuellement cet outil. Il y a malgré tout une insatisfaction modérée sur la connaissance de leurs droits de la part des salariés : 65 d'entre eux s'estiment insuffisamment informés. Là encore, on trouve une césure nette entre les niveaux de formation : à partir de Bac + 3 (BTS exclus), la connaissance des dispositifs devient assez écrasante (par exemple, 11 cadres à Bac + 5 sur 16, ont répondu oui à plus de 4 questions sur 8). A l inverse 21 ouvriers/employés de niveau Bac ou infra sur 36, ont répondu oui à 4 questions ou moins, tendance qui se confirme jusqu à Bac + 2 (9 sur 11).
Questions relatives à la carrière - 72 personnes sur 105 considèrent que leur situation professionnelle dans l'entreprise n'est pas fragile, ce qui est assez rassurant. Parmi les 33 estimant que leur situation est fragile, voici les réponses invoquées : Faiblesses dans les savoirs de base (lecture, écriture, arithmétique) 0 Absence ou faiblesse des connaissances en informatique 2 Absence de diplôme 4 Qualification professionnelle inadaptée 3 Manque de connaissances techniques 1 Compétences ayant moins de valeur qu avant 12 Age 6 Sexe 0 Autres raisons (notamment contexte économique : 3 ; contrat précaire : 2 ; stress au travail : 1) 6 Si l'on additionne toutes les réponses ayant trait aux compétences ou à la qualification, on trouve 22 personnes dont les compétences ne sont plus ou pas à niveau. Ce chiffre représente un cinquième des sondés et doit être considéré comme un signe inquiétant, signifiant que notre système de formation professionnelle ne parvient pas à offrir à tous le maintien adéquat de leur niveau de formation. - 56 personnes sur 105 verraient un intérêt à obtenir un diplôme supérieur à celui qu'elles possèdent déjà, soit près de la moitié des sondés. - 57 personnes sur 105 estiment qu'une formation en alternance leur serait utile pour renforcer leurs compétences. - Seules 38 personnes sur 105 seraient intéressées par une mobilité interne. Ceci rejoint le faible nombre de personnes estimant leur situation stable. carrière. - Enfin, 54 personnes sur 105 seraient intéressées par une réorientation de leur 32 personnes, dont 17 employés/ouvriers, bien que ne s estimant pas fragiles, apprécieraient d améliorer leurs compétences ou de changer de poste/travail. Il y a donc un dynamisme, même en dehors de toute menace.