Descente de la commission e ducation a l'assemble e nationale: du 27 octobre au 7 novembre 2014 L'activité a été menée par les membres de la Commission de l'éducation, de la jeunesse, des sports et loisirs, de la culture et de la communication. Elle portait sur l'évaluation scientifique de l'école au Burundi. Elle devait se dérouler initialement dans 9 provinces (Cibitoke, Makamba, Rutana, Gitega, Ruyigi, Cankuzo, Muyinga, Karusi, Bujumbura). Sur demande expresse du Président de l'assemblée nationale, trois provinces ont été ajoutées (Ngozi, Kayanza, Muramvya) Objectif - Evaluer scientifiquement (chiffres à l'appui) l'école conçue par la loi n 1/19 du 10 septembre 2013 portant organisation de l'enseignement de base et secondaire. Résultats atteints - 12 provinces sur les 17 qui forment le Burundi ont été parcourues en deux semaines par 12 députés sur les 13 membres de ladite commission (un seul député membre de la commission n'a pas pu faire le déplacement car il était en mission à l'étranger) - Un rapport qui indique quantitativement et qualitativement l'état des lieux de la réforme scolaire est en train d'être rédigé par les fonctionnaires du parlement qui ont fait le déplacement avec les députés. Figure 1. Hon.Marceline Bararufise, Présidendente de la Commission, donne des consignes de travail avant d'entrer en contact avec les autorités administratives de la province Cibitoke (Photo AWEPA) Personnalités rencontrées Les membres de la Commission ont eu des entretiens approfondis avec les autorités administratives (gouverneurs de province, conseillers du gouverneur, administrateurs communaux), les autorités scolaires locales (directeurs provinciaux de l'enseignement, inspecteurs de base, directeurs d'écoles), certains représentants des confessions religieuses ayant des écoles sous convention, ainsi que certains représentants des établissements privés d'enseignement de base. Période de descentes - 1ère semaine : du 27 au 31 octobre, les provinces de Cibitoke, Bujumbura, Makamba et Rutana - 2ème semaine : du 3 au 7 novembre, les provinces de Ruyigi, Cankuzo, Muyinga, Karusi, Gitega, Muramvya, Ngozi, Kayanza
NB. La restitution du rapport de la mission en séance plénière est prévue pour la 1ère semaine du mois de décembre 2014. Figure 2 Les députés posent des questions au Maire de la Ville de Bujumbura, M. Saidi Juma (Photo AWEPA) Quelques constats Les députés ont mené beaucoup d'investigations. 1. Auprès des autorités administratives locales, ils ont voulu savoir a. Au cours de l'année scolaires 2013-2014 i. Combien de classes étaient prévues pour la bonne réalisation de l'école ii. Le nombre de classes réellement construites, celles qui sont déjà terminées et celles encore en construction, ainsi que les raisons de la non finition de ces classes iii. Les écoles primaires en place qui n'ont pas pu bénéficier d'une classe de 7, ou dont la 8 année n'a pas pu démarrer faute de classe iv. Le nombre de bancs pupitres prévus et le nombre de bancs réellement acquis Figure 3 Pendant la récréation de 10h, les élèves de l'école municipale de Nyakabiga font de l'animation au moment où la directrice de l'école s'entretien avec un député (Photo AWEPA) 2. Chez les directeurs provinciaux de l'enseignement, directeurs des établissements scolaires, et chez les représentants des établissements privés d'enseignement de base, les députés ont axés leurs recherches sur: a. L'année scolaire 2013-2014 i. Le nombre des écoliers attendus dans la classe de 7 de l'école 2
ii. Parmi ces écoliers, le nombre de ceux qui ont eu effectivement accès à la 7 année de l'école (filles/garçons) iii. Le nombre d'écoliers qui n'ont pas pu terminer l'année (filles/garçons) iv. Les raisons principales qui ont poussé les écoliers à l'abandon scolaire v. Des chiffres sur les réussites scolaires à l'école (filles/garçons) vi. Comment les autorités scolaires font face à l'échec scolaire, les cours les mieux réussis et ceux qui embêtent le plus les élèves vii. Les cours prévus sur le programme de la 7 année, ceux qui ont été enseigné et ceux qui ne l'ont pas été, pour quels motif Figure 4 Séance de travail avec le Gouverneur de la province Rutana, M. Juvénal Ndayiragije (Photo: AWEPA) b. Pour l'année scolaire 2014-2015 i. Le nombre d'élèves attendus en classes de 7 et de 8 de l'école ii. Le nombre d'enseignants prévus en 7, ceux qui sont en place et ceux qui sont attendus iii. Le nombre d'enseignants de l'école des classes de 7 et de 8 ayant bénéficié de la formation adéquate iv. La disponibilité du matériel scolaire dans les classes de 7 et de 8 v. La radio élève/livre et l'approvisionnement en livres et autres matériels scolaires 3. Les députés ont enfin rencontré les cadres du ministère de l'enseignement de base pour leur demander les arguments qui soutiennent la réforme scolaire de 2013, l'organisation matérielle liée à la cette réforme ainsi que l'état des lieux, soit une évaluation à mi parcoures de la réforme maintenant que les premiers éléments de l'école à 9 classes sont en 8è année, les salles de classes déjà disponibles, la formation des enseignants, les difficultés majeures rencontrées et les perspectives d'avenir. Figure 5 A Ruyigi (est) deux députés interrogent M. Guillaume Kwizera, Directeur provincial de l'enseignement. A droite, une école secondaire de Ruyigi établie sur le site de Nyamutobo (Photo: AWEPA) 3
Quelques données clés de terrain (vue d'ensemble) 1. Toutes les autorités rencontrées estiment que la situation de l'éducation au Burundi se porte bien. 2. L'école fonctionne sur toute l'étendue de la République, donc la réforme scolaire est en cours partout dans le pays. 3. Certaines écoles de la capitale ont pu obtenir les manuels scolaires à temps tandis qu'à l'intérieur du pays c'est tout le contraire 4. Certains nouveaux cours dispensés à l'école ne sont pas bien maîtrisés par les enseignants eux-mêmes (ex. les cours d'entreprenariat et de musique) Dans certaines localités de l'intérieur du pays le cours de musique est dispensé par des choristes vacataires Figure 6 Séance de travail avec le Conseiller principal du Gouverneur de Cankuzo, M. Ferdinand Birahanyi (Photo: AWEPA) 5. Le mouvement de rapatriement des réfugiés burundais en provenance de Tanzanie a provoqué le gonflement des effectifs dans les classes surtout à l'est du pays 6. L'administration et les parents d'élèves ont du fournir beaucoup d'efforts pour la construction de nouvelles salles des classes 7. Certains parents ont été démotivés dans le soutien de l'école considérée comme l'affaire de l'etat. 8. Plus précisément en Mairie de Bujumbura, l'administration a eu des difficultés d'obtention des parcelles où ériger l'école qui coûte excessivement cher 9. La Présidence de la République a fortement contribué dans l'érection de nouvelles salles de classe de 7 et 8 de l'école, en fournissant surtout des tôles et du ciment. 10. Les candidats élèves à l'école dans la classe de 7 sont très nombreux. La réussite au concours national de la 6 classe du primaire pour le passage à l'école a été généreuse: plus de 70% des concourants. 11. Les contributions financières des parents à l'école ont été interrompues par les autorités du ministère de l'enseignement dans le sens de le rendre gratuit 12. Il existe de sérieux problèmes d'obtention des enseignants pour l'école, dès lors que le ministère a gelé les recrutements. L'astuce trouvée pour y faire face a été le redéploiement du personnel enseignant par mutations. 13. Le problème d'insuffisance du matériel pédagogique reste entier (manque de livres, de fichiers du maître, de laboratoire, etc.) 14. A l'intérieur du pays beaucoup de salles de classe manquent un peu de tout: portes, fenêtres, bancs pupitres, etc. 15. Certaines écoles privées se sont méfiées de l'école et ont continué à suivre l'ancien système. Par ailleurs, certaines de ces écoles privées ne remplissent 4
pas les conditions d'être appelé de véritables établissements scolaires (environnement malsain, manque de toilettes, etc.) Leurs initiateurs mettraient plus en avant le volet commercial que l'aspect enseignement. 16. Dans l'est du pays, certaines classes de l'école n'ont pas pu fonctionner faute d'effectifs suffisants d'élèves ayant réussi le concours national 17. Beaucoup de salles de classe sont encore en chantier, le Fonds National d'investissement Communal (FONIC) leur fournit essentiellement des bancs pupitres 18. Certains établissements scolaires pratiquent la double vacation des locaux à cause du nombre élevé des élèves fréquentant les classes de 7 et de 8 de l'école Figure 7 Les députés notent attentivement les explications fournies par la Gouverneure de la province Muyinga, Mme Aline Manirabarusha (à gauche) 19. Des questions se posent quant à la finalité de l'école. Les parents, les élèves et les enseignants n'ont pas été suffisamment préparés à la réforme scolaire, d'où certains dénigrent carrément l'école. 20. Des enseignants ont préféré démissionner et abandonner le travail à l'école plutôt que de continuer à exercer dans des conditions de vie intenable de déplacement et de logement. 21. Il existe plusieurs cas d'abandon scolaire pour les élèves, surtout les filles enceintes, les garçons des régions aurifères et les enfants issus des familles pauvres. Des cas de bastonnades à l'école ont aussi été signalés dans le nord du pays comme motif d'abandon scolaire. 22. Le pays fait face à une grande poussée démographique qui risque d'annihiler les efforts fournis en matière de construction des classes. Il n'est pas rare de trouver dans certaines classes des premières et deuxièmes années jusqu'à 150 élèves. La réussite scolaire en pâtit. *** 5