Doser sa glycémie, quand est-ce utile? Sans aller jusqu'à accuser le sucre d'être une drogue, comme l'ont fait récemment des chercheurs américains, on sait bien que son excès dans le sang est néfaste pour la santé. Doser sa glycémie permet de savoir où on en est. A quel rythme est-ce conseillé en pratique. Les sucres contenus dans de nombreux aliments ou boissons sont transformés dans l'organisme en glucose. Cette molécule est indispensable à la vie car source d'énergie pour les cellules. Normalement l'organisme maintient le taux de sucre dans le sang (glycémie) à un taux stable. Les valeurs normales sont : - glycémie à jeun (c'est-à-dire sans avoir rien mangé, ni bu depuis 12 heures): 0,80 à 1,05 (soit 4,45 à 5,84 mmol/l). - glycémie post-prandiale (dosage environ 2 h après le repas) : inférieure à 1,40g/l (soit 7,8mmol/l). Quand les mécanismes de régulation sont débordés, ce taux s'élève, sans donner de symptômes particuliers. C'est pourquoi se pose la question du dépistage. Cinq situations pratiques. Vous avez 25 ans et prenez la pilule Chez certaines femmes, la prise de pilule peut faire monter le taux de cholestérol, de triglycérides, mais aussi celui de sucre. Ce qui fait alors augmenter le risque de complication cardiovasculaire. Voilà pourquoi il est nécessaire de le dépister. Un premier dosage de la glycémie à jeun (prise de sang en laboratoire) est recommandé lors de la prescription de la pilule. Il est renouvelé tous les deux ou trois ans environ en l'absence de signes d'alerte particulier. Vous êtes enceinte Le glucose en excès chez la future maman est transmis au fœtus, ce qui peut être une source de complication pour la mère et le fœtus. Le dépistage systématique se fait par la recherche de sucre dans les urines (bandelette). Une prise de sang n'est réalisée qu'en cas de résultat urinaire positif ou chez les femmes à risque de développer un diabète gestationnel (pendant la grossesse) : surpoids, antécédents personnels ou familiaux de diabète de type 2 ou ayant déjà eu un enfant de gros poids. Vous avez plus de 45 ans Vous connaissez votre glycémie et vous n'avez pas de facteur de risque particulier : un contrôle est souhaitable de temps en temps pour vérifier que tout va bien mais rien ne presse. Parlez-en à votre médecin à l'occasion. Vous n'avez jamais fait doser votre glycémie, il y a des diabétiques dans votre famille, vous avez pris du poids au moment de la ménopause : un dépistage systématique est conseillé. Vous êtes diabétique de type 1 Pour vous, le dosage de la glycémie, ce n'est pas en laboratoire mais bien sûr chez vous tous les jours : avant de faire votre piqure d'insuline pour savoir quelle dose injecter. Mais la glycémie n'est pas l'examen qui vous permet de savoir si votre diabète est bien contrôlé. Pour cela, il faut doser l'hémoglobine glyquée (HbA1C) qui reflète l'équilibre de la glycémie des trois derniers mois. Un examen qui s'effectue en laboratoire. Vous êtes diabétique de type 2 Le contrôle régulier de votre glycémie est nécessaire pour s'assurer que les comprimés que vous prenez contre le diabète sont efficaces. Faut-il aller jusqu'à faire un contrôle journalier, avec un lecteur de glycémie chez soi? Les avis des médecins sont partagés. Mais généralement, ils estiment que cela n'est pas nécessaire car cela ne débouche pas sur une mesure particulière. Si le résultat est mauvais, nous n'allez pas prendre un comprimé supplémentaire, mais consulter votre médecin. Topsante.com
Grossesse : des patchs nicotiniques inefficaces? Selon un travail mené par des équipes de l'assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), les patchs nicotiniques seraient inefficaces chez les fumeuses enceintes. Selon les auteurs, de nouvelles méthodes doivent donc être développées. Le Dr Ivan Berlin et son équipe de l'hôpital Pitié-Salpétrière a suivi 402 femmes enceintes, à différents stades de grossesse, entre 12 et 20 semaines. Agées de plus de 18 ans, elles fumaient au moins 5 cigarettes par jour. Les participantes ont été réparties en deux groupes. Le premier était traité par des patchs nicotiniques et le second s'est vu administrer un patch placebo. Toutes ces femmes ont bénéficié d'un suivi personnalisé par des professionnels de santé. Au final, les auteurs ont observé que comparativement au placebo, les substituts nicotiniques n'incitaient pas davantage les femmes à arrêter de fumer. Le fait de prendre des patchs n'entraîne pas non plus d'augmentation du poids de naissance des bébés. Par rapport à l'autre groupe. Vers de nouvelles approches En effet, dans les deux cohortes, le délai moyen de reprise de la cigarette était de 15 jours. Seules 11 femmes sont parvenues à arrêter complétement dans le groupe «patch nicotinique» contre 10 dans l'autre. Et aucune différence n'a été observée sur le poids de naissance des nouveau-nés. En revanche, la pression artérielle des femmes traitées avec les substituts était significativement plus élevée. Pour le Dr Berlin, «ces résultats doivent nous encourager à évaluer de nouvelles approches pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer. Rappelons qu'en France, en 2010, environ 30% des femmes enceintes disaient avoir fumé avant la grossesse, en moyenne 10 cigarettes par jour. Près de 17% fumaient au 3e trimestre de grossesse, ce qui correspond à 137 000 foetus exposés au tabagisme maternel. destinationsante.com
Le tabagisme passif concerne plus de la moitié des femmes enceintes. Selon une étude espagnole, plus de la moitié des femmes enceintes non fumeuses sont exposées au tabagisme passif, surtout à la maison. En 2006, l'espagne a voté l'interdiction de fumer au travail et dans les lieux publics tels que les magasins. Mais il était encore possible de fumer dans les bars et restaurants. Une exposition au tabac nocive notamment pour les femmes enceintes. Une étude espagnole, publiée dans le journal «Science of the Environment», a suivi près de 1800 femmes enceintes partout en Espagne entre 2004 et 2008. Les chercheurs ont donc pu observer l'impact de la loi de 2006: une baisse des risques liés au tabagisme passif au travail mais une exposition élevée au domicile. Parmi les 1800 participantes, plus de la moitié (55 %) étaient exposées au tabagisme passif: 38,5 % des expositions se faisaient dans les restaurants ou les bars, près de 25 % à la maison et moins de 10 % au travail. Les auteurs de l'étude mettent en avant que l'exposition au tabac est plus forte le weekend et les jours fériés. Ils expliquent que ces moments sont propices pour rester à la maison ou aller au restaurant. Or, ces lieux, souvent mal ventilés, entraînent une exposition accrue et prolongée à la fumée de cigarette. Le conjoint, source principal d'exposition. En outre, l'étude révèle que les conjoints qui s'interdisent de fumer à la maison mais qui allument une cigarette au restaurant, exposent tout autant leurs femmes au danger du tabac. «Le fumeur minimise les risques liés au tabagisme. Il est encore moins conscient que la fumée affecte la santé de son entourage et celle du fœtus», affirme au Figaro le docteur Juan Aurrekoetxea, coauteur de l'étude et professeur de médecine préventive et santé publique à l'université du Pays Basque. Pour mesurer l'impact de la cigarette sur les femmes enceintes et identifier les lieux les plus à risques, les chercheurs leur ont tout d'abord proposé un questionnaire. Au premier et troisième trimestre de grossesse, les chercheurs ont demandé aux participantes si elles fumaient occasionnellement, de façon régulière ou pas du tout et dans quel cadre elles pouvaient être exposées au tabagisme passif - à la maison, au travail ou dans des bars/restaurants La cotinine: preuve d'intoxication tabagique. Des échantillons d'urine ont également été collectés lors des rencontres pour mesurer la concentration de cotinine, un marqueur biochimique produit par la transformation de la nicotine dans le foie. Son dosage permet de surveiller l'exposition des non fumeurs au tabac. Ainsi, plus les femmes enceintes non fumeuses sont exposées à la cigarette, plus la concentration de cotinine dans leurs urines est élevée et plus le risque est grand pour l'enfant à naître. «L'exposition à la fumée de tabac augmente le risque de retard de croissance du fœtus, dans le développement neurologique et cognitif mais aussi un risque accru de mort subite à la naissance Par ce dosage, les chercheurs ont pu en déduire que le domicile était le lieu le plus à risque pour les femmes enceintes et pour le fœtus. Ils en ont également conclu que le conjoint était la principale source d'exposition aussi bien à la maison qu'au restaurant et dans les bars où il est interdit de fumer depuis 2011. Une «mesure juridique nécessaire pour protéger la santé des nonfumeurs et beaucoup plus efficace que les campagnes d'éducation». LeFigaro.fr
Cholestérol : après un infarctus ou un AVC les statines sont systématiques! Prescrites à quelques 5 millions de personnes en France, les statines, ces médicaments anti-cholestérol font polémiques car certains professionnels de la santé considèrent qu'on en prescrit trop. Cependant, elles sont indispensables après un accident cardio-vasculaire. Admis depuis des décennies, le rôle du LDL-cholestérol dans la formation des plaques d'athérome a fait l'objet du Prix Nobel attribué en 1985 à Joseph Goldstein et Michael Brow. C'est à la même époque que les statines qui font baisser le LDL-cholestérol en stoppant sa production par le foie, sont arrivées sur le marché. «Progrès majeurs de la pharmacologie cardiovasculaire, les statines ont fait l'objet d'un nombre d'études jamais atteint pour aucun autre traitement!, affirme le professeur Gabriel Steg de l'hôpital Bichat de Paris. Après un accident cardiovasculaire, plusieurs essais successifs (4S, Care, Lipid...) ont démontré de façon éclatante que leur utilisation était associée à une réduction marquée du nombre d'infarctus du myocarde et à une diminution de la mortalité cardiovasculaire de l'ordre de 10 à 15 %. Des résultats confirmés en 2010 par une méta-analyse (Cholestérol treatment trialists, CTT) qui a mis en évidence la réduction du risque d'infarctus ou d'avc de l'ordre de 20 % pour chaque baisse de 1 mmol/l de LDL-cholestérol. Les statines diminuent la mortalité. Aucun autre médicament utilisé pour faire baisser le mauvais cholestérol n'a d'effet démontré sur la mortalité globale! D'où les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui réaffirment l'intérêt de traiter par statine en première intention les patients ayant fait un infarctus ou un AVC en utilisant les spécialités les mieux évaluées en termes de résultat, soit toutes les statines (atorvastatine : Tahor et génériques, fluvastatine : Lescol et génériques, pravastatine : Elisor et génériques, ou simvastatine : Zocor et génériques) en dehors de la plus récente (rosuvastatine : Crestor) pour laquelle les effets sur la réduction des risques et la mortalité sont encore en cours d'évaluation. Le traitement est institué aux doses les plus faibles, l'efficacité maximale étant obtenue en 4 semaines environ. La posologie est ensuite ajustée en fonction du taux de LDL-cholestérol recherché (inférieur à 1 g/l après un infarctus), et de l'apparition éventuelle d'effets secondaires, plus fréquents avec l'augmentation des doses. Quant aux autres médicaments hypolipémiants (ézétimibe, fibrates, colestyramine et oméga 3), ils sont envisagés uniquement en association aux statines, en cas d'intolérance à celles-ci ou en présence d'une anomalie lipidique particulière (hypertriglycéridémie, hypo-hdlémie). Le traitement ne dispense des modifications de mode de vie recommandées pour la prévention cardiovasculaire.
Un traitement à surveiller. Comme tout traitement efficace, il doit être surveillé. Il existe deux effets indésirables indiscutables des statines. Le premier, c'est le risque musculaire qui se manifeste souvent par des crampes ou parfois une élévation modérée des enzymes musculaires qui, dans ce cas, doivent être surveillées (CPK et transaminases car le risque musculaire augmente en cas de maladie du foie). Si l'effet persiste, le traitement peut être diminué, voire arrêté, car il existe de rares cas de rhabdomyolyse, une destruction des cellules musculaires. Le second effet notable, c'est l'augmentation indiscutable mais modeste de la glycémie à jeun et une tendance à l'émergence de plus de diabète chez les patients sous statines. Des inconvénients à mettre en balance, pour chaque patient, avec les effets positifs du traitement. Un traitement sans danger au long cours. Ces médicaments devant être pris au long cours, il est légitime de se poser la question de leur innocuité. Pour y répondre, nous disposons de données assez récentes issues du suivi pendant 11 ans et 15 ans de patients inclus dans 2 grands essais cliniques (ASCOT LLA et WOSCOPS). «Très rassurantes, elles n'ont retrouvé aucune augmentation d'un risque supplémentaire de cancer mais au contraire une réduction de la mortalité toute cause de 14 %», explique le Pr Steg. Une 3e étude, HPS (Heart Protection Study) montre une réduction en moyenne de 23 % des événements cardiovasculaires 6 ans après la fin de l'étude et aucune augmentation de l'incidence des cancers, de mortalité par cancer et ce, même chez les patients les plus âgés. Quant au risque d'hémorragie cérébrale, une analyse récente sur plus de 250 000 patients ne montre aucune augmentation décelable de ce risque sous statines, indépendamment du type de statine ou du taux de LDL-cholestérol de départ. Vous le saviez? Attention au jus de pamplemousse. Le jus de pamplemousse augmente la concentration sanguine des statines, leur efficacité et... le risque d'effet secondaire. Attention aussi aux compléments alimentaires à base de levure de riz rouge utilisés contre le cholestérol, les autorités de santé ont signalé des effets indésirables d'ordre musculaire ou hépatique similaires à ceux des statines! Topsante.com