Chapitre 2 : l économie monétaire Controverse sur la monnaie entre courants de pensée : neutre ou active Peut-on se servir de la monnaie pour absorber les déséquilibres de l économie réelle? Dématérialisation de la monnaie (de + en + scripturale) Rôle et statut des banques centrales Monnaie : Ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents pour régler leurs transactions. I. Monnaie et création monétaire A. Les formes et fonctions de la monnaie 1. Les fonctions de la monnaie a. Intermédiaire dans les échanges Evite le troc et la double coïncidence des besoins. Permet le dvpt des échanges. b. Instrument de mesure : unité de compte Evite le système où le prix de chaque bien devrait être exprimé en fonction des autres biens de l éco => ts les agents devraient connaitre des Milliards de prix relatifs => baisse échanges. c. Instrument de réserve de valeur Valeur nominale de la monnaie (nombre d unité de compte) perdure dans le temps. Si on la laisse comme ça => perte de pouvoir d achat. Ce PA peut être transféré dans le futur mais baisse à cause de l inflation => valeur réelle. 2. Les différentes formes de la monnaie a. L évolution de la monnaie Monnaie d abord constitué de biens => monnaie marchandise. Monnaie métallique => métaux à faible valeur. Billet apparus au 17 ème siècle mais en circulation au 19 e. Ils sont convertibles en or jusqu en 1914. Cette convertibilité apparait et disparait plusieurs fois => controverse bullioniste. b. Les formes actuelles de la monnaie Monnaie fiduciaire : (fiducia = confiance en latin), ensemble des billets de banque émis par la banque centrale. Page 1 sur 6
Monnaie divisionnaire : pièce de monnaie. Le pouvoir libératoire (libère le débiteur de sa dette) est limité car repose sur la confiance entre agents (valeur support < valeur nominale). La controverse bullioniste oppose : La «currency school» = billet émis avec contrepartie en or = 1844 acte de Peel. La «banking school» = 1797 inconvertibilité des billets en or pour éviter afflux de demande de conversion lors de panique financière. La banking school gagne après la RI. En Europe la BCE émet la monnaie fiduciaire mais elle peut autoriser les banques centrales nationales d en émettre (ex : la France). Monnaie scripturale : monnaie crée par un jeu d écriture (chèques, virements) aujourd hui une grande majorité des opérations se fait avec la monnaie scripturale => dématérialisation de la monnaie. B. La création monétaire 1. Le pouvoir de la CM Quand une banque accorde un crédit sans épargne préalable = création monétaire Monnaie crée : créance de la banque envers le client débiteur. L Etat peut aussi demander des avances de trésorerie à la banque centrale. Le trésor utilise ce financement pour reverser les traitements aux fonctionnaires => création monétaire dans le circuit éco. Pouvoir de Cm détenu par la banque centrale, les banques de second rang et le TP. La monnaie créée peut être utilisé pour acheter des devises par la banque centrale et les banques commerciales => les agents pourront régler leur transaction. 2. Le multiplicateur de crédit a. Le mécanisme Octroi de crédit à un agent non financier. Les crédits font les dépôts => CM Une partie des dépôts est gardée par la banque (pour honorer les retraits, pour régler des dettes envers d autres banques => compensation interbancaires) => fuite en monnaie centrale + obligation de réserve en monnaie de la banque centrale. Somme réservé calculé par un % sur le montant du crédit dépôt initial Hausse MM => hausse monnaie centrale b. Les critiques Page 2 sur 6
La formule est la même dans l autre sens => diviseur de crédit : l augmentation de la demande de crédit explique la CM en proportion moins importante On peut considérer que les banques accordent des crédits selon leurs propres critères et se refinancent en monnaie centrale auprès de la banque centrale 3. Le refinancement en monnaie de banque centrale Limites à la CM Les projets les plus risqués ne sont pas financés. Le crédit accordés par la banque A ne peut servir au règlement d une dette envers un agent déposant cet argent dans une banque B. Phénomène de compensation : banque A doit régler banque B en fuites de monnaie centrale => augmente son besoin de refinancement en monnaie centrale et baisse son pouvoir de CM. 4. La masse monétaire a. Le critère de liquidité Monnaie = actif parfaitement liquide (pouvoir libéral immédiat et sans coût). Un marché est liquide si on arrive à vendre des titres. Multiplication et accès au marché à CT des ménages et entreprise => actifs très liquides => difficile de donner une définition précise de la monnaie. b. Les agrégats de monnaie et de paiement 3 agrégats définis par ordre décroissant de liquidité : - M1 : billets, pièces, dépôts à vue 4550 Ma d - M2 : M1 + livret A, jeunes, bleus, épargne logement 8210 Ma - M3 : M2 + placement à terme, SICAV, FCP < à 2 ans négociables et émis par des institutions financières 9313 => MM - M4 : M3 + autres TCN (émis par institution non financière), bon du trésor. II. La monnaie dans l économie A. La neutralité de la monnaie (classique) Seule politique monétaire admissible = contrôler l augmentation de la MM pour éviter l inflation. La monnaie est exogène : offre de monnaie sous contrôle de la banque centrale pas liée à l activité éco. La monnaie est neutre : Pour Say, la monnaie n est qu un voile => les produits s échangent contre des produits. La théorie quantitative de la monnaie : toute hausse de la MM = hausse des prix. L inflation est partout et toujours un phénomène monétaire (Friedman). Page 3 sur 6
B. La monnaie dans l analyse keynésienne Politique monétaire permet de résorber les déséquilibres en agissant sur le taux d intérêt. 1. La préférence pour la liquidité Pour Keynes, les agents demandent de la monnaie pour réaliser des transactions et pour sa parfaite liquidité laissant + de liberté à l agent dans le temps. 3 motifs. a. Le motif de précaution Thésaurisation s explique par la prudence des agents ne voulant pas être sans liquidité pour faire face aux dépenses imprévus. b. Le motif de transaction Les ménages épargnent pour acheter des biens dont le prix est trop onéreux pour être acquis sur le coût. c. Le motif de spéculation Les agents gardent leur monnaie pour réaliser un placement sans risque à taux de rémunération + élevé car estiment les taux actuels trop bas. Quand les taux baissent, ceux qui ont les placements antérieurs + attractifs voyant les prix augmenté les vendent. La demande d encaisse augmente (besoin de monnaie). Sous un taux d intérêt planché, la vente de titre obligatoire se généralise, les agents préférant une remontée des taux protecteurs de nouveaux titres => «trappe à liquidité». 2. La monnaie influence la sphère réelle Pour Keynes, le taux d intérêt est le prix de la monnaie (un faible taux d intérêt incite à thésauriser si on compare la liquidité de la monnaie avec les faibles revenus => encaisses indisponibles). Hausse de la MM => baisse taux d intérêt => effet + sur croissance et investissement. Dans la théorie quantitative de la monnaie, l augmentation de MM => hausse des transactions => la sphère monétaire à une influence dans la sphère réelle. Elle n est pas neutre mais active. 3. La demande d encaisse réelles (+ libéral) Développé par Pigou pour répondre à la préférence pour la liquidité de Keynes. La monnaie est considérée comme une richesse par rapport à son PA. Les agents ne raisonnent pas sur la valeur nominale de leur encaisse mais sur leur valeur réelle. Quand le niveau général des prix augmente la valeur réelle des encaisses des agents baissent. Ils doivent donc augmenté leurs encaisses nominales pour conserver le même pouvoir d achat expliquant que la monnaie soit détenue pour elle-même. Page 4 sur 6
III. Les politiques monétaires A. Les objectifs 1. Quelles décisions éco sont arbitrées par le taux d intérêt? a. Analyse classique Pour les classiques, le taux d intérêt est la variable d un choix inter temporel : consommer ou épargner. Le taux d intérêt est le prix du renoncement à une satisfaction immédiate => prix du temps. b. Analyse keynésienne Pour Keynes, le taux d intérêt dans la décision d arbitrage entre la détention de monnaie est un placement immédiat rapportant un intérêt => prix du renoncement à la liquidité. Variable centrale de l éco équilibre entre épargne et investissement et entre O et D de monnaie. 2. Les conséquences sur la politique monétaire a. Politique monétaire keynésienne En récession : baisse taux d intérêt pour augmenté investissement. Hausse masse monétaire = n entraine pas inflation car éco en équilibre de sous emploi et assure le bon déroulement d un niveau de transaction + élevé. La vitesse de circulation de la monnaie ne peut s ajuster immédiatement. En expansion : hausse taux d intérêt pour réduire l inflation. b. Politique monétaire monétariste Lutte contre inflation => objectif 1 er des monétaristes. L augmentation de la MM doit être < à l augmentation de l activité. La banque centrale dispose de moyen de contrôle de l évolution de la MM et elles doivent donc être indépendantes des gouvernements. B. Les instruments de la politique monétaire. 1. Les instruments directs Contingentement => baisse le volume de crédit (utilisé en France de 1977 à 87 mais abandonné car inefficace depuis la libre circulation des capitaux). 2. Les instruments indirects a. Politique de taux En période d inflation, la banque centrale augmentera ses taux directeurs. Il faudrait qu en période de récession, elle accepte de les baisser, mais «phobie» de l inflation. Page 5 sur 6
Leur objectif unique est la stabilité des prix, inscrit dans les statuts de la BCE où des points de désaccords avec les gouvernements qui privilégient les trois autres objectifs de politique économique (Kaldor) : la lutte contre le chômage, le retour de la croissance et l équilibre du commerce extérieur. Les taux directeurs de la BCE sont : Taux de refinancement des banques commerciales (taux plancher) Taux de prêt marginal aux banques commerciales (même sens de flux mais taux plafond) Taux de facilité de dépôts (taux de rémunération des excédents de monnaie centrale des banques commerciales) Les banques commerciales peuvent se financer sur le marché interbancaire (entre elles) à taux qui se situera entre les taux de refinancement planché et plafond. b. Politique de réserve obligatoires Le pourcentage des dépôts mis en réserve réduit les crédits accordés aux agents et donc la création monétaire. La banque centrale peut décider seule de faire varier ce pourcentage à la hausse ou la baisse pour contrôler la quantité de monnaie en circulation. c. Politique d open Market Le financement de l Etat par émission de bons du Trésor (obligations de court terme) qui seront achetés par les banques sur le marché interbancaire. La banque centrale peut réduire la quantité de monnaie en circulation en achetant des bons du trésor (ce qui influera sur leur cours) et augmenter la masse monétaire en achetant des bons. Page 6 sur 6