Tournons la page UN NOUVEAU CHAPITRE POUR LES ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS DU NIVEAU POSTSECONDAIRE



Documents pareils
Centre de demande d admission aux universités de l Ontario OUAC

LA DETTE PUBLIQUE DU QUÉBEC ET LE FARDEAU FISCAL DES PARTICULIERS

Travailleurs étrangers temporaires. Vos droits sont protégés

Le Plan libéral pour les soins familiaux

Document d information n o 1 sur les pensions

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010

Document d information n o 4 sur les pensions

Le ministre Oliver dépose un budget équilibré et un plan axé sur des impôts bas pour favoriser l emploi, la croissance et la sécurité

Brock. Rapport supérieur

Étapes suivantes du plan d action du Manitoba

LES ORGANISMES DE BIENFAISANCE, LES CITOYENS ET LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL :

Passeport pour ma réussite : Mentorat Vivez comme si vous mourrez demain. Apprenez comme si vous vivrez éternellement Gandhi

Frais de scolarité et de subsistance des étudiants à plein temps dans les universités et collèges du Canada qui confèrent des grades

Étude comparative sur les salaires et les échelles salariales des professeurs d université. Version finale. Présentée au

Introduction. Le Canada est un pays qui donne son plein rendement.

Trousse des nouveaux arrivants. Impôt sur le revenu. Feuilles de travail

Soumission à la consultation pré-budgétaire du Nouveau-Brunswick janvier 2011

Une famille, deux pensions

Foire aux questions Régime médicaments du Nouveau-Brunswick Le 10 décembre 2013

Sources de revenu et autonomie des immigrants âgés au Canada SOMMAIRE

SONDAGE NATIONAL DES MÉDECINS 2014

August ASSOCIATION CANADIENNE DE LA CONSTRUCTION MÉMOIRE PRÉBUDGÉTAIRE 2015 Comité permanent des finances

GENWORTH FINANCIAL CANADA PROPOSITION PRÉBUDGETAIRE OCTOBRE 2006

À propos de Co operators

DOCUMENT D INFORMATION. Septembre 2014 LA FISCALITÉ DES PARTICULIERS AU QUÉBEC

Écoutez ce qui se dit sur l épargne-retraite au Canada

Bourse d études de l Ontario pour les étudiants sourds fréquentant un établissement postsecondaire à l extérieur du Canada

RÉSUMÉ DES BAISSES D IMPÔTS ET DES CHANGEMENTS FISCAUX

Régime d assurance-maladie, de soins dentaires et d assurance-vie pour les artistes professionnels. Proposition de partenariat public-privé

Coup d œil sur l assurance prêt hypothécaire de la SCHL

Rapport sur les droits à l égalité des. Autochtones

Association canadienne de la construction. Mémoire prébudgétaire 2015

Soumission à la consultation prébudgétaire du Nouveau-Brunswick Février 2013

Régime d épargne collectif de

DOCUMENT DE TRAVAIL SUR LES RÉGIMES DE RETRAITE PRIVÉS DU MINISTÈRE DES FINANCES (JANVIER 2009)

Programme canadien pour l épargne-études Rapport statistique annuel

EMPLOIS D ÉTÉ CANADA Créer des emplois, renforcer les collectivités. Guide du demandeur

LE DROIT À ADÉQUAT. Comment lutter pour vos droits

Bulletin de service Bureaux d agents, de courtiers en immeubles et d évaluateurs de biens immobiliersetdes autres activités liées à l immobilier

Présentation au Comité permanent des finances de la Chambre des communes Mémoire prébudgétaire juillet 2014

CODE DE CONDUITE FOURNISSEUR SODEXO

Formules pour le calcul informatisé des retenues sur la paie

Notre société prend-t-elle soin de ses enfants?

Canadian Institute of Actuaries Institut Canadien des Actuaires

Le Québec, terre de traduction

Commentaire de la SCPCP concernant le projet de loi C-32

BOURSES D ÉTUDES ACCESSIBLES À LA COMMUNAUTÉ DES FC

Taux et montants des crédits d impôt fédéraux et provinciaux non remboursables pour

Appel à l action relativement au chômage, au sous-emploi et à la pénurie de main-d œuvre qualifiée

Étude des tendances en matière de soins de santé au Canada

PRIORITÉS POUR LE BUDGET FÉDÉRAL DE 2012

L éducation au Québec : L état de la situation

Le réseau FADOQ plaide pour une réelle adaptation du Régime de rentes du Québec

Chronique Assurances et gestion des risques. sous la responsabilité de Gilles Bernier 1

Régime enregistré d épargne-études (REEE) Le REEE, un jeu d enfant

La fiscalité nous permet de nous offrir collectivement des services et une qualité de vie supérieurs. Les revenus de l État sont à la baisse

La retraite. n est pas un privilège! Avant-propos. Qu est-ce que le RREGOP? En savoir plus sur le RREGOP pour mettre fin aux malentendus

Consultation sur le référencement entre assureurs de dommages et carrossiers. Commentaires présentés à L Autorité des marchés financiers

Mémoire du Congrès du travail du Canada. présenté à la

Module 5 - L épargne Document 5-7

MÉMOIRE CONSEIL QUÉBÉCOIS DU COMMERCE DE DÉTAIL SUR LE DOCUMENT DE CONSULTATION VERS UN RÉGIME DE RENTES DU QUÉBEC RENFORCÉ ET PLUS ÉQUITABLE

Imposition des sociétés

Réglementation des jeux de casino

Pour information seulement

SOMMAIRE DU RÉGIME RÉGIME FIDUCIAIRE D ÉPARGNE-ÉTUDES GLOBAL (le «Régime»)

Redépôt du projet de loi C-377 Sommaire de nos arguments

COMMENTAIRE. Services économiques TD

Règles concernant les avantages accessoires du secteur parapublic

Ressources financières et autres

MODALITÉS ET CONDITIONS DU PROGRAMME DE RÉCOMPENSES MASTERCARD DE LA BANQUE WALMART DU CANADA

MÉMOIRE PRÉSENTÉ AU COMITÉ PERMANENT DES FINANCES SEPTEMBRE 2002 DE LA CHAMBRE DES COMMUNES

Une nouvelle vision de l épargne-retraite collective ÉPARGNE-RETRAITE COLLECTIVE. Produits d épargne-retraite collective

Enquête sur les perspectives des entreprises

Rapport sur le budget du Québec

OSGOODE HALL LAW SCHOOL Université York MÉMOIRE PRIVILÉGIÉ ET CONFIDENTIEL

REVENDICATIONS PARTICULIÈRES : NÉGOCIER L ACQUITTEMENT DE LA DETTE NATIONALE DU CANADA

Le statut des coopératives au Canada

Le gouvernement du Canada offre un

Mémoire de la Corporation des associations de détaillants d automobiles présenté dans le cadre du processus prébudgétaire 2014

environics research group

LE TRAVAIL SAISONNIER constitue depuis longtemps

Les Américains, les Britanniques et les Canadiens ont une position sévère envers la criminalité

La vente liée avec coercition

double fiscalité attention à la trappe

RAPPORT FINAL. Étude sur la littératie financière chez les jeunes POR #

Commentaires de la Confédération des syndicats nationaux. au Ministère des Finances du Canada sur les régimes de retraite à prestations cibles

FAQ LES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX ET L IMPÔT SERVICE DE SOUTIEN À LA DÉCLARATION DE REVENUS 2012

OUVRIR UN COMPTE PERSONNEL

Régime d indemnités pour perte de salaire de RBC Assurances. Protégez vos employés tout en réalisant des économies

ET LES DISPONIBILITÉ ARMÉES NATIONALE. 1 er mars

Brochure. Programme de prêts REE LA BANQUE AU SERVICE DES CONSEILLERS. Réservé aux conseillers à titre d information

Information Le secteur des services financiers canadien

De meilleurs soins :

d évaluation Objectifs Processus d élaboration

«Prenez vos finances. «Comment vais-je arriver. en main.» à payer mes comptes?» Prendre soin de soi. À quoi s attendre. Que faire

Votre voix en. médecine familiale. Votre voix en. médecine familiale

Cessation d emploi et protection d assurance collective

Profits et pauvreté: la dimension économique du travail forcé

«Pour une pleine participation des retraités et des ainés au développement régional le modèle coopératif»

Les régimes d avantages sociaux au Canada

Transcription:

Tournons la page UN NOUVEAU CHAPITRE POUR LES ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS DU NIVEAU POSTSECONDAIRE Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario

Pour des renseignements sur le présent document, veuillez vous adresser à : Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 900-180, rue Bloor Ouest Toronto (Ontario) M5S 2V6 TÉL. : 416.925.3825 TÉLÉC. : 416.925.6774 COURRIEL : communications@cfsontario.ca WEB : www.fceeontario.ca This document is also available in English.

Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-ontario La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-ontario, avec ses plus de 350 000 membres représentés par 38 syndicats étudiants dans toutes les régions de la province, est la voix des étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire en Ontario. La Fédération représente des étudiantes et étudiants à plein temps et à temps partiel au niveau collégial, et à tous les cycles universitaires. Algoma University Students Union Association générale des étudiantes et étudiants du Collège Boréal Brock University Graduate Students Association Carleton University Students Association Carleton University Graduate Students Association Association étudiante de La Cité collégiale Student Association of George Brown College Association étudiante du Collège Glendon University of Guelph Central Student Association University of Guelph Graduate Students Association Lakehead University Student Union Association des étudiantes et étudiants adultes et à temps partiel de la Laurentienne Association des étudiantes et étudiants aux études supérieures de l Université Laurentienne Association générale des étudiant(e)s de l Université Laurentienne Laurentian Students Union - Barrie Association des étudiantes et étudiants francophones de l Université Laurentienne McMaster University Graduate Students Association Nipissing University Student Union Ontario College of Art and Design Student Union Fédération étudiante de l Université d Ottawa Association des étudiant(e) s diplômé(e)s de l Université d Ottawa Queen s University Society of Graduate and Professional Students Ryerson Students Union Continuing Education Students Association of Ryerson Association étudiante de l Université Saint-Paul University of Toronto Scarborough Campus Students Union University of Toronto Graduate Students Union University of Toronto Students Union University of Toronto Mississauga Students Union Association of Part-Time Undergraduate Students of the University of Toronto Trent University Central Student Association University of Western Ontario Society of Graduate Students Wilfrid Laurier University Graduate Students Association University of Windsor Students Alliance University of Windsor Graduate Students Society University of Windsor Organisation of Part-time University Students Fédération des étudiantes et étudiants de York York University Graduate Students Association Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 1

Résumé des recommandations Frais de scolarité Garantir l accès à l éducation postsecondaire en réduisant les frais de scolarité aux niveaux de 2005 pour tous les étudiants et étudiantes, y compris les étudiantes et étudiants de l étranger, et pour tous les programmes. Élaborer une stratégie à long terme pour la réduction progressive des frais de scolarité dans la province. Coût : Dépend de la mise en œuvre de la recommandation Plan d un an : 1,2 milliard $ Plan de trois ans : 0 $ la première année (réduction de 16,3 % par la réaffectation des fonds de la bourse de l Ontario pour les frais de scolarité et des crédits d impôt provinciaux) 500 millions $ les 2 e et 3 e années (réduction de 8,3 % par année) Rétablir les frais de scolarité postprogramme en Ontario en réduisant de 50 pour cent les frais pour tous les étudiants et étudiantes pendant la période de recherche, de rédaction de thèse, ou de travail hors campus dans le cadre de leurs études supérieures. Coût : 134 millions $ Assurance-santé OHIP pour les étudiantes et étudiants étrangers Faire de l Ontario la province la plus attrayante pour les étudiantes et étudiants étrangers qui veulent y faire des études, travailler, vivre et rester, en leur redonnant le droit à l OHIP sans les obliger à payer une prime, et limiter la période d attente à trois mois, comme c est le cas pour tous les nouveaux Ontariens et Ontariennes. Coût : Selon le programme 2 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

Soutien pour les cas d agression sexuelle Créer une division au sein du gouvernement de l Ontario pour les questions d agression sexuelle qui sera chargée de faire respecter des mesures de responsabilisation, de signalement et d appui. Proposer une loi qui exige que tous les établissements d enseignement postsecondaire aient une politique distincte sur les agressions sexuelles qui sera élaborée dans le cadre d un processus dirigé par les étudiantes et étudiants. Affecter des dépenses à un fonds de ressources à long terme pour les agressions sexuelles qui permettrait aux étudiantes et étudiants, aux groupes de campus, aux universités et collèges d y puiser pour créer ou améliorer des programmes d éducation ou de formation, et pour appuyer les ressources du campus ou de la communauté environnante. Coût : 6 millions $ Protection de l autonomie des syndicats étudiants Réintroduire et adopter rapidement une loi sur le même modèle que le Projet de loi 184, Loi de 2011 sur les associations étudiantes des collèges et des universités, pour protéger les syndicats étudiants de l ingérence d une tierce partie, en particulier l ingérence de l administration du collège ou de l université. Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 3

Choisir une nouvelle voie pour l éducation postsecondaire Le système d enseignement postsecondaire en Ontario est arrivé à un moment décisif. Dans une économie où plus de 75 pour cent des nouveaux emplois affichés nécessitent des études au collège ou à l université, il n est pas surprenant qu un nombre croissant d étudiantes et d étudiants et de familles considèrent que l éducation supérieure n est plus une option, mais une nécessité. Par contre, plus de deux décennies de manque de vision en matière de politique publique ont fait que l Ontario est devenue la province où une éducation collégiale ou universitaire coûte le plus cher, et qui s est laissée distancer par les autres provinces en ce qui concerne les taux d encadrement, le nombre d étudiantes et d étudiants par classe et le financement par étudiant. La moyenne des frais de scolarité est passée de 1 464 $ en 1990 au montant stupéfiant de 7 235 $ en 2013, sans aucun signe de ralentissement dans un proche avenir. La crise de l inabordabilité du prix a dissuadé de nombreux jeunes de poursuivre une éducation postsecondaire et a placé un fardeau de dettes de plus en plus lourd sur le dos des étudiantes et étudiants qui ont réussi à accéder au collège ou à l université. L endettement moyen pour une étudiante ou un étudiant qui a eu recours à l aide financière aux études est de 27 000 $ après un programme de quatre ans. Cet énorme fardeau financier retarde beaucoup de décisions de la vie importantes, comme celles de fonder une famille, de devenir propriétaire d une entreprise ou d acheter une maison, ce qui aura des conséquences économiques non seulement pour l étudiante ou l étudiant, mais pour l ensemble de la province. Il y a eu plusieurs occasions où le gouvernement provincial aurait pu corriger les erreurs du passé, comme il a tenté de le faire en 2004 lorsqu il a imposé un gel des frais de scolarité. Malheureusement, le gel a été brusquement annulé en 2006 et depuis les frais de scolarité auront bientôt doublés sous la direction des gouvernements libéraux. Au lieu d aborder les questions fondamentales qui touchent l éducation postsecondaire en Ontario, les coûts immédiats de plus en plus importants, la qualité et les infrastructures qui se détériorent, les décisionnaires ont joué avec la situation financière et l avenir des étudiantes et étudiants pour se faire du capital politique. L endettement moyen pour une étudiante ou un étudiant qui a recours à l aide financière aux études est de 27 000 $ après un programme de quatre ans. Des régimes de bourses d études à créneau particulier fournissent un répit financier pour une fraction d étudiantes et d étudiants des collèges et universités de l Ontario. Et l internationalisation des campus ressemble de plus en plus à une concurrence effrénée pour attirer des étudiantes et étudiants de l étranger qui rapportent deux ou trois et parfois quatre fois plus de revenus que les étudiantes et étudiants canadiens. Le nombre de hauts responsables des administrations augmente à un taux alarmant et non justifié, tandis que le personnel à temps partiel et contractuel aux emplois précaires enseignent la vaste majorité des cours de premier cycle. Pire encore, dans un climat politique où le financement public diminue et n est plus prévisible, les établissements d enseignement doivent se concentrer uniquement à préserver leur bonne réputation afin de pouvoir attirer de plus en plus d étudiantes et d étudiants. Cette préoccupation de la perception du public 4 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

Plus de 75 % des nouveaux emplois affichés nécessitent des études au collège ou à l université. a fait que certains établissements hésitent à s occuper des vraies questions, comme la sécurité des campus et les agressions sexuelles, de peur de faire du tort à leur réputation. Malgré ces réalités, les étudiantes et étudiants ont toujours ouvert la voie en proposant des solutions réfléchies, raisonnables et pratiques aux défis auxquels le secteur de l éducation postsecondaire est confronté. Ce document contient notre vision pour un système d éducation collégiale et universitaire à prix abordable, sain, sécuritaire et respectueux. Nous proposons une réduction des frais de scolarité pour assurer à toute la population de la province un accès à l éducation dont elle a besoin et mérite. Nous demandons que les étudiantes et étudiants étrangers aient de nouveau droit de participer au régime d assurance-maladie public de sorte que notre province devienne un endroit plus attrayant pour y faire des études et un endroit encore plus attrayant où s installer pour y vivre après les études. Nous demandons des protections légales pour les syndicats étudiants pour qu ils puissent assurer la représentation et la défense des intérêts de leurs membres sur le campus et hors campus, sans peur de pénalités ou de punitions de la part de l administration de leur établissement. Finalement, nous demandons des mesures décisives des établissements d enseignement postsecondaire et du gouvernement provincial pour aborder et prévenir la violence sexuelle sur nos campus et dans nos collectivités. Ces propositions ne régleront pas tous les défis uniques et difficiles qui existent dans les collèges et les universités de l Ontario mais elles sont un début. Puisque nous sommes à la croisée des chemins, nous devons prendre une décision sur l avenir de l éducation supérieure dans notre province, sur ce qu elle devrait être et sur ce que cela signifie. Cette décision nous mènera à faire un choix : nous pouvons poursuivre sur la même voie que nous suivons depuis les deux dernières décennies, ou nous pouvons choisir ensemble une nouvelle voie, vers un système d éducation postsecondaire à prix abordable, accessible, qui n exclut personne, qui est sécuritaire, respectueux et sain. Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 5

Éducation à prix abordable et accessible Garantir l accès à l éducation postsecondaire en réduisant les frais de scolarité pour tous les étudiants et étudiantes. Depuis maintenant six ans, l Ontario présente des obstacles considérables pour les étudiantes et étudiants à faible et à moyen revenu qui veulent poursuivre des études en droit, en médecine ou en dentisterie. Les frais de scolarité des étudiantes et étudiants étrangers demeurent non réglementés et sont souvent de quatre à cinq fois plus élevés que pour leurs pairs canadiens. Selon Statistique Canada, les frais de scolarité pour l année scolaire 2014-2015 s élevaient à 7 539 $ pour les étudiantes et étudiants du premier cycle, par comparaison à 7 257 $ en 2013-2014. Pour les étudiantes et les étudiants des cycles supérieurs, les frais ont atteint 8 738 $, comparativement à 8 470 $ l an passé. La hausse continuelle des frais de scolarité a été une tendance qui date depuis des décennies sous les gouvernements provinciaux de toutes les allégeances politiques. Mais même si les étudiantes et étudiants de l Ontario paient plus que leurs pairs dans les autres provinces, ils reçoivent moins pour leur argent. Les classes des étudiantes et étudiants des collèges et universités de l Ontario sont les plus surpeuplées, les taux d encadrement sont les pires et le financement par étudiant accordé par le gouvernement provincial est le plus bas de tout le Canada. En 2013, le gouvernement provincial a instauré un nouveau cadre de quatre ans pour les frais de scolarité. Selon ce cadre, les augmentations des frais de scolarité peuvent s élever à trois pour cent pour la plupart des programmes, et à cinq pour cent pour les programmes des cycles supérieurs et des professions libérales. D ici 2016-2017, les frais de scolarité auront augmenté de 108 pour cent depuis que les libéraux ont pris le pouvoir en 2003. Comme pour les cadres précédents, ce nouveau plan permet des hausses de frais de scolarité pour les de professions libérales à un taux plus élevé que pour les autres programmes. Ces hausses s ajoutent aux hausses importantes qu ont vues certains programmes dans les années 1990 et au début des années 2000. Pendant cette période, les frais de scolarité pour des études en droit ont triplés; ils ont presque quadruplé pour des études en médecine, et presque quintuplé pour des études en médecine dentaire. La forte hausse des frais de scolarité pour ces programmes d études professionnelles a créé des obstacles considérables pour les étudiantes et étudiants à faible et à moyen revenu qui veulent poursuivre des études de droit, de médecine ou de médecine dentaire. 1 Des collèges et universités font beaucoup de recrutement auprès des étudiantes et étudiants étrangers pour compenser le manque à gagner depuis que le gouvernement a diminué le financement et depuis que les plafonds des frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants canadiens ont limité cette source de revenus privés. Les étudiantes et étudiants ont vécu des hausses pouvant atteindre jusqu à 50 pour cent depuis les neuf dernières années. Les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs font face eux aussi à des obstacles financiers considérables dans la poursuite de leurs recherches et de leurs études en Ontario. Au cours des années 1990, de nombreuses universités ontariennes ont commencé à arrêter de réduire les frais de scolarité pour les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs pendant leur période de recherche ou de rédaction de thèse. On a nommé ces frais les «frais de scolarité postprogramme». Puisque ces étudiantes et étudiants avaient terminé leur période de scolarité et n utilisaient plus la plupart des ressources fournies par l université, de nombreux établissements avaient reconnu qu il était inutile et inéquitable de les obliger à payer le même montant complet en frais de scolarité. Mais, aujourd hui, la plupart des universités imposent des frais de scolarité complets aux étudiantes et étudiants des cycles supérieurs qui ont terminé leurs cours, leur demandant de payer chaque année des milliers de dollars pour la simple utilisation de leur carte de bibliothèque. Le gouvernement de l Ontario justifie les hausses des frais de scolarité en disant qu il y a toujours l aide financière aux études, dont des crédits d impôt, des prêts d études, des programmes de bourses ciblées, et des bourses d études accordées par l établissement. 6 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

Inscriptions selon le milieu socioéconomique (2011) Universités Collèges 1 er quartile (supérieur) 2 e quartile 3 e quartile 4 e quartile (inférieur) Il fait l éloge de ces programmes comme moyen d aider les étudiantes et étudiants de communautés marginalisées à accéder aux études postsecondaires. Mais si l on consulte les données de Statistique Canada sur les inscriptions, on constate une fracture socioéconomique qui persiste sur les campus des collèges et universités. En 2011, 52 pour cent des inscriptions à l université provenaient d étudiantes et d étudiants du quartile supérieur de revenu, tandis qu à peine 10 pour cent du quartile inférieur. Pour la population étudiante des collèges pendant la même année, de laquelle on dit souvent qu elle est plus diverse du point de vue socioéconomique, 43 pour cent des inscriptions provenaient du quartile supérieur de revenu, tandis qu un peu plus de 10 pour cent provenaient du quartile inférieur. 2 Les frais de scolarité élevés en Ontario ont entraîné des niveaux de dettes sans précédent et ont eu un effet négatif sur la capacité des étudiantes et étudiants de familles à faible ou à moyen revenu d accéder à l éducation postsecondaire. Les étudiantes et étudiants qui empruntent pour étudier au collège ou à l université terminent leurs études avec une dette moyenne de 27 000 $, ce qui retarde les décisions importantes de la vie, comme l achat d une maison ou d un véhicule, la création d une entreprise ou la fondation d une famille. 3 Financer l éducation postsecondaire en forçant les étudiantes et étudiants de s endetter lourdement ne fait que punir les personnes qui n ont pas les moyens financiers pour défrayer elles-mêmes les coûts. Dans certains cas, l étudiante ou l étudiant qui est obligé d emprunter le maximum admissible en aide financière du gouvernement paiera 50 pour cent de plus que l étudiante ou l étudiant qui peut payer les frais immédiatement. En 2004, le gouvernement libéral a respecté sa promesse de geler les frais de scolarité pour tous les étudiants et étudiantes de l Ontario. Près de onze ans plus tard, on se souviendra des libéraux comme le gouvernement qui a doublé le coût d une éducation au collège ou à l université. Près d une décennie de vision étroite nous a donné une province où il faut des études postsecondaires pour envisager un avenir stable, mais, par contre, l accès à l éducation n a jamais été aussi dispendieux. Afin d assurer la vigueur économique de notre province et de garantir une stabilité financière pour les étudiantes et étudiants et leurs familles, l Ontario doit commencer une nouvelle étape de politique en matière d éducation supérieure, en commençant par une véritable réduction des frais de scolarité pour tous les étudiants et étudiantes. Recommandation : Garantir l accès à l éducation postsecondaire en réduisant les frais de scolarité aux niveaux de 2005 pour tous les étudiants et étudiantes, y compris les étudiantes et étudiants de l étranger, et pour tous les programmes. Élaborer une stratégie à long terme pour la réduction progressive des frais de scolarité dans la province. Coût : Dépend de la mise en œuvre de la recommandation Plan d un an : 1,2 milliard $ Plan de trois ans : 0 $ la première année (réduction de 16,3 % par la réaffectation des fonds de la bourse de l Ontario pour les frais de scolarité et des crédits d impôt provinciaux) 500 millions $ les 2 e et 3 e années (réduction de 8,3 % par année) Rétablir les frais de scolarité postprogramme en Ontario en réduisant de 50 pour cent les frais pour tous les étudiants et étudiantes pendant la période de recherche, de rédaction de thèse, ou de travail hors campus dans le cadre de leurs études supérieures. Coût : 134 millions $ 1. Association des universités et collèges du Canada, «Frais de scolarité par université 2012-2013». 2. Demande de renseignements auprès de Statistique Canada, février 2014. 3. Centre canadien de politiques alternatives-ontario. «Making Every Job a Good Job». Octobre 2013. Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 7

Accès équitable aux soins de santé Faire de l Ontario un meilleur endroit pour étudier pour les étudiantes et étudiants étrangers, en leur redonnant le droit à l assurance-maladie publique. En 1994, le gouvernement de l Ontario a retiré l admissibilité des étudiantes et étudiants étrangers à l Assurance-santé de l Ontario (OHIP). Actuellement, les étudiantes et étudiants étrangers doivent payer une assurance privée par l entremise du Régime d assurance maladie universitaire (RAMU), au coût de 700 $ à 2 000 $ par an. 1 Ce régime d assurance-maladie à but lucratif fournit une couverture limitée qui n est pas universellement acceptée par les médecins, les hôpitaux et les cliniques de l Ontario. Les étudiantes et étudiants étrangers dans les collèges doivent aussi payer une assurance-maladie privée obligatoire qui n est pas toujours acceptée par les fournisseurs de soins de santé et dont le coût s élève normalement de 500 $ à 700 $ par an. 2 Les étudiantes et étudiants étrangers font partie intégrante de la population des campus des collèges et universités en Ontario, et ils apportent une diversité et une contribution inestimable à ces communautés. La population d étudiantes et d étudiants étrangers en Ontario est la plus importante de tout le Canada 3 et le gouvernement provincial a annoncé, dans le budget de l Ontario de 2010, son intention d augmenter leurs nombres de 50 pour cent. 4 Cet objectif a été atteint au cours des dernières années et continue d être dépassé tous les ans. À la fin de leurs études, la vaste majorité des étudiantes et étudiants étrangers restent dans la province et continuent de participer à l économie et aux collectivités locales. On estime que, pour la période de 2011 à 2016, 100 pour cent de la croissance nette de la main d œuvre au pays aura été due à l immigration. 5 Pendant qu ils vivent et travaillent au Canada, les étudiantes et étudiants étrangers paient des taxes de vente et des impôts, et contribuent au Régime de pensions du Canada et à l Assurance-emploi. En 2010, les étudiantes et étudiants étrangers en Ontario ont contribué près de 3 milliards de dollars à l économie de la province, soit une contribution de 1,8 milliards au PIB, créant plus de 29 000 emplois et plus de 200 millions de dollars de recettes pour l État. 6 Les étudiantes et étudiants étrangers risquent d aller faire leurs études ailleurs, où les frais de scolarité sont moins élevés, mais là aussi où ils Les étudiantes et étudiants étrangers contribuent tous les ans 3 milliards de dollars à l économie de l Ontario. ont accès au programme provincial d assurancemaladie, comme en Colombie-Britannique, au Manitoba, à l Île-du-Prince-Édouard ou en Nouvelle-Écosse. Pour que la province demeure concurrentiel, des mesures immédiates doivent être prises pour s assurer que l Ontario continue d attirer et de retenir ces étudiantes et étudiants. Ces autres provinces ont des modèles d intégration des étudiantes et étudiants étrangers à leur régime d assurance-maladie publique, et ces modèles qui peuvent être adaptés pour l Ontario. Les régimes d assurance-maladie de la Colombie-Britannique et du Manitoba n imposent aucuns frais de participation aux étudiantes et 8 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

étudiants étrangers, mais ils imposent un délai d attente de six mois, et les cartes santé sont émises pour la durée des études au Canada. Dans la province de la Nouvelle-Écosse, le régime d assurance pour les soins de santé exige que l étudiante ou l étudiant réside dans la province pendant 12 mois consécutifs avant de pouvoir obtenir une carte santé provinciale. En Nouvelle-Écosse, une couverture immédiate est offerte aux étudiantes et étudiants étrangers qui occupent un poste d assistant à la recherche ou à l enseignement dans l établissement qu ils fréquentent. La Fédération propose que le ministère de la Santé et des Soins de longue durée accorde aux étudiantes et étudiants étrangers le droit à l OHIP sans les obliger à payer une prime, et de limiter la période d attente à trois mois, comme c est le cas pour tous les nouveaux Ontariens et Ontariennes. Une vaste majorité d étudiantes et d étudiants étrangers qui travaillent déjà sur les campus et à l extérieur des campus participent au système ontarien d impôt sur le revenu des particuliers, donc leur employeur contribue au programme de la Contribution-santé de l Ontario. En faisant payer une prime d assurance-santé aux étudiantes et étudiants étrangers, on leur fait payer deux fois pour la même chose. Les étudiantes et étudiants étrangers contribuent tous les ans plus de trois milliards de dollars à l économie ontarienne, créent des emplois qui génèrent des revenus et contribuent à la croissance économique de l Ontario. Une vaste majorité des étudiantes et étudiants étrangers en Ontario restent au Canada après leurs études, où ils fondent une famille et continuent de travailler et de contribuer à l économie. Il n est pas juste que, pendant qu ils étudient et travaillent en Ontario, on leur refuse le même droit aux soins de santé que leurs pairs canadiens. Recommandation : Faire de l Ontario la province la plus attrayante pour les étudiantes et étudiants étrangers qui voudraient y étudier, travailler, vivre et y demeurer, en leur redonnant le droit à l OHIP sans les obliger à payer une prime, et en limitant la période d attente à trois mois, comme c est le cas pour tous les nouveaux Ontariens et Ontariennes. Coût : Selon le programme 1. Régime d assurance maladie universitaire. Taux de prime du RAMU. Site Web. Septembre 2014. 2. Sommaires des frais de scolarité des établissements, 2013. 3. Roslyn Kunin & Associates, Inc. «Economic Impact of International Education in Canada». Mai 2012. 4. Gouvernement de l Ontario. Budget provincial 2010. Mars 2010. 5. Citoyenneté et Immigration Canada. «Le rôle de l offre de travailleurs migrants sur le marché du travail canadien». Juin 2012. 6. Roslyn Kunin & Associates, Inc. «Economic Impact of International Education in Canada». Mai 2012. Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 9

Prévention des agressions sexuelles et soutien Faire des collèges et universités de l Ontario des chefs de file en matière de prévention des agressions sexuelles. Une femme sur cinq vit une agression sexuelle pendant ses études dans un établissement d enseignement postsecondaire. 1 Il n est pas exagéré de dire que les agressions sexuelles continuent d être un sérieux problème dans tous les collèges et universités de l Ontario. Les campus reflètent la société en général, et présentent les mêmes problèmes systémiques qui existent dans les familles et dans les milieux de travail. Cependant, lorsqu il s agit de violence sexuelle, les campus sont uniques. Les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire vivent un nombre disproportionné d agressions sexuelles comparativement à la population générale. 2 Les universités et collèges possèdent des outils uniques pour aborder et prévenir la violence sexuelle. Que ce soit dans les salles de cours ou dans les résidences, les universités et collèges ont de nombreuses possibilités de mettre en œuvre des programmes obligatoires d éducation sur le consentement et des règles et procédures claires pour prévenir les agressions sexuelles et aborder les problèmes qui en résultent. Malheureusement, les universités et collèges sont restés plutôt inactifs sur la question des agressions sexuelles sur les campus. En fait, ce sont les étudiantes et étudiants qui ont été aux premiers rangs de la lutte contre la violence sexuelle dans les établissements d enseignement postsecondaire. Depuis 1981, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants a mené la charge contre la violence sexuelle sur les campus et contre la culture du viol avec leur campagne Non, c est non. Les étudiantes et étudiants partout dans la province ont montré qu ils prennent la question au sérieux. Par exemple, la Fédération des étudiantes et étudiants de York a mis en place des séances obligatoires sur l équité et sur le consentement pour des milliers d étudiantes et d étudiants pendant les activités d accueil, et la Ryerson Students Union offre un service d assistance téléphonique pour les cas d agression sexuelle. Les étudiantes et étudiantes travaillent aux premières lignes sur cette question. Malheureusement, malgré les demandes des étudiantes et étudiants, les administrations des collèges et universités n ont pas voulu appuyer ce travail. En fait, en 2013, le problème s est répandu à un point tel que la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-ontario a produit une info-fiche pour aider les syndicats étudiants à réagir au manque de volonté des administrations sur la question de la violence sexuelle. 3 Dans certains collèges et universités, on disait même aux étudiantes et étudiants que si on parlait de violence sexuelle, on attirerait une attention non souhaitée sur le fait que celle existe sur le campus, et que la population étudiante n était pas suffisamment mature pour entendre parler de ce sujet. Nous ne pouvons plus accepter de telles réponses. C est inacceptable pour les étudiantes et étudiants et pour le gouvernement de l Ontario. Un article d enquête du Toronto Star a signalé cette année que de nombreux campus ne sont pas bien préparés pour traiter des cas d agression sexuelle, et même que dans de nombreux cas, ils empirent la situation. Cela est dû au fait qu il y a peu de politiques en place, que les systèmes de soutien diffèrent et ne sont pas adéquatement financés, et qu il n y a pas de structure de responsabilisation dans le secteur. En fait, en novembre 2014, seulement 9 des 102 collèges et universités au Canada possédaient une 1 femme sur 5 sera agressée sexuellement pendant ses études dans un établissement d enseignement postsecondaire. 10 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

politique sur les agressions sexuelles. 4 Il n existe aucun système de surveillance ou de responsabilité en matière de violence sexuelle dans le secteur de l éducation postsecondaire. On doit s attendre à ce que les collèges et universités agissent dans les cas de plaintes d agression sexuelle, mais ils ne le font pas, et la victime n a pas de recours. Il est important aussi de reconnaître que de nombreux étudiants et étudiantes qui arrivent au collège ou à l université en Ontario ne sont tout simplement pas informés ou pas conscients du concept de consentement et de la véritable définition d une agression sexuelle. Des mesures d action doivent être prises pour assurer la mise en place de programmes d éducation obligatoires en matière de prévention, de politiques et de procédures adéquates, de ressources d appui bien financées et diverses, et de mesures de responsabilisation. C est la seule manière de combattre les agressions sexuelles sur les campus de manière significative. Recommandation : Créer une division au sein du gouvernement de l Ontario sur les questions d agression sexuelle qui sera chargée de : Compiler toutes les politiques pertinentes du secteur; Développer et appliquer des normes de collecte de données sur les agressions sexuelles déclarées dans tous les collèges et universités de l Ontario; Recueillir les informations sur les agressions sexuelles déclarées dans tous les collèges et universités de l Ontario aux fins d une analyse provinciale; Surveiller et faire appliquer les mesures de responsabilisation des universités et collèges, recevoir les plaintes présentées par les étudiantes et étudiants en ce qui concerne le non-respect de ces mesures et donner suite à ces plaintes; et Statuer sur la question d un fonds de ressources pour lutter contre la violence sexuelle, qui sera mis à la disposition des étudiantes et étudiants, des groupes de campus, des universités et collèges, pour l éducation et la formation, ou pour créer des ressources de soutien ou pour développer celles qui existent déjà. Recommandation : Adopter une loi qui exige que tous les établissements d enseignement postsecondaire aient une politique distincte sur les agressions sexuelles qui sera élaborée dans le cadre d un processus dirigé par les étudiantes et étudiants. Cette législation assurerait que tous les collèges et universités sont tenus légalement d agir adéquatement lorsqu ils reçoivent une plainte d agression sexuelle. Elle donnerait aussi aux étudiantes et étudiants des voies de recours si leur université ou collège n a pas de politique en matière d agressions sexuelles, ou si la politique n a pas été adéquatement respectée. Recommandation : Affecter des dépenses à un fonds de ressources à long terme pour lutter contre la violence sexuelle qui permettrait aux étudiantes et étudiants, aux groupes de campus, aux universités et collèges de demander des fonds pour créer ou améliorer des programmes d éducation ou de formation, et pour appuyer les services sur le campus ou dans la communauté environnante. Coût : 6 millions $ 1. Toronto Star. «Involving bystanders to fight sexual violence on campus». Mars 2014. 2. Statistique Canada. Mesure de la violence faite aux femmes - tendances statistiques, 2013. 3. Trousse des campus pour la lutte contre la violence sexuelle, Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-ontario, 2013. 4. Toronto Star. «Canadian post-secondary schools failing schools failing sexual assault victims», novembre 2014 Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 11

Protection de l autonomie des syndicats étudiants Mettre fin à l ingérence d une tierce partie dans les activités d organisation des syndicats étudiants. Les syndicats étudiants servent un objectif essentiel pour leurs membres, sur le campus et hors campus. Ils sont les représentants de leurs membres auprès de leur établissement respectif et auprès de tous les ordres de gouvernement. Ils coordonnent des campagnes sur une multitude d enjeux qui touchent la population étudiante, dont le coût de l éducation postsecondaire, les efforts pour défier l oppression et la discrimination, jusqu à la promotion de transports en commun publics au prix plus abordable. Les syndicats étudiants sont les pierres angulaires de la vie du campus. Ils organisent des activités et financent les groupes du campus. Ils offrent des services essentiels aux étudiantes et étudiants, dont des banques alimentaires, des services d imprimerie à prix réduit, des services d accompagnement et des conseils juridiques gratuits. Malgré la diversité de leurs activités et le rôle important qu ils jouent pour appuyer les étudiantes et étudiants au cours de leur vie sur le campus, les syndicats étudiants en Ontario font face à des niveaux d ingérence sans précédent de la part de l administration de leur collège ou université. En tant qu organisations constituées légalement en personne morale et sans but lucratif, les syndicats étudiants sont indépendants par rapport à l établissement dans lequel ils représentent leurs membres. Les établissements perçoivent normalement les cotisations des étudiantes et étudiants au nom du syndicat étudiant, mais ils sont tout de même obligés de les lui remettre dans un délai raisonnable et n ont pas l autorité de les retenir pour quelque raison que ce soit. Malgré tout cela, des collèges et universités partout dans la province retiennent des cotisations dues au syndicat étudiant, ferment ou reprennent des locaux étudiants, s ingèrent dans leur processus électoral, et, dans des cas extrêmes, des syndicats ont même été dissous. Bien que les établissements essaient souvent de justifier ces gestes en prétendant se soucier d eux de façon paternaliste, la plupart des incidents sont clairement motivés par des raisons politiques. Par exemple, en 2010, la Carleton University Students Association et la Graduate Students Association at Carleton University se sont retrouvées dans une bataille très publicisée avec l université au sujet de la remise de leurs cotisations. L administration prétendait vouloir tenir les syndicats étudiants responsables de l argent qu ils recevaient, même si les deux syndicats étudiants avaient reçu des opinions de vérification sans réserve sur leurs états financiers. Après une longue campagne, qui a compris une poursuite judiciaire et a attiré l attention des médias de grande diffusion et du député provincial d Ottawa-Centre, l administration a finalement remis les fonds. Tristement, aussi récemment qu 2015, l administration a encore une fois retenu les cotisations dues à la Graduate Students Association. Malheureusement, cet exemple à l Université Carleton n est pas le seul exemple d ingérence de l administration dans les affaires d un syndicat étudiant. Après des élections controversées à la Fédération des étudiantes et étudiants de York, en 2009, des étudiantes et étudiants ont déposé une demande d accès à l information auprès de l Université York. L information obtenue a révélé que l administration avait communiqué Les syndicats étudiants en Ontario ont fait face à des niveaux d ingérence sans précédent de la part de l administration de leur collège ou université. 12 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

avec des membres du personnel de certains députés fédéraux et provinciaux, qui s étaient informés sur le pouvoir de l administration d annuler les résultats des élections du syndicat étudiant. En outre, au printemps 2014, l Université de Windsor a retenu des cotisations dues à l University of Windsor Student Alliance en demandant la refonte de ses règlements et le remaniement de ses structures internes. Malgré le fait que le syndicat étudiant a obtenu un examen judiciaire indépendant, et a adopté de nouveaux règlements à l assemblée générale annuelle à laquelle était présent un nombre record de membres, l Université a continué de retenir les cotisations jusqu au début de 2015. Ces trois cas parmi beaucoup d autres signalent une tendance perturbante d établissements qui menacent ou utilisent des mesures punitives contre les syndicats étudiants pour des raisons politiques. Cependant, les punitions ne sont pas les seuls moyens qu utilisent les administrations pour contrôler les activités des syndicats étudiants. De nombreux syndicats étudiants n ont pas le droit d obtenir des renseignements sur leurs membres pour pouvoir leur communiquer de l information sur leurs campagnes, leurs services et leurs activités. En tant que membres cotisants, les étudiantes et étudiants ont le droit de connaître les avantages de l adhésion à leur syndicat étudiant. Sans accès à ces renseignements importants, les étudiantes et étudiants ne peuvent pas exercer pleinement leurs droits et responsabilités en tant que membres du syndicat. Cette réalité en Ontario est empirée par une absence de protections légales pour les syndicats étudiants comme celles qui existent en Colombie-Britannique et au Québec. Un projet de loi qui avait été proposé par le député provincial d Ottawa-Centre, Yasir Naqvi, et l ancien député provincial de Trinity-Spadina, Rosario Marchese, est mort au Feuilleton pendant les élections de 2011. Le projet de loi 184 aurait protégé les syndicats étudiants de l ingérence d une tierce partie tout en assurant qu ils demeurent ouverts et tenus responsables envers leurs membres. Bien que la législation n ait pas été réintroduite après l élection de 2011, une mesure de ce genre a un appui multipartite puisque des députées et députés provinciaux des trois partis ont dit qu ils appuieraient le dépôt d un nouveau projet de loi. Comme tout autre organisme sans but lucratif, les syndicats étudiants sont soumis aux dispositions et à la réglementation dans la Loi sur les organismes sans but lucratif, et ainsi, il existe divers mécanismes pour assurer qu ils sont transparents, ouverts et tenus responsables envers les étudiantes et étudiants qui paient leurs cotisations. Étant donné ces réalités légales, et le fait que les syndicats étudiants et les administrations sont souvent en désaccord sur les priorités et l orientation de l établissement d enseignement, les administrations des universités et collèges ne doivent jouer absolument aucun rôle dans la surveillance et le fonctionnement des syndicats étudiants leurs membres étant les seuls qui possèdent le droit et la responsabilité de le faire. Recommandation : Réintroduire et adopter rapidement une loi sur le même modèle que le Projet de loi 184, Loi de 2011 sur les associations étudiantes des collèges et des universités, pour protéger les syndicats étudiants de l ingérence d une tierce partie, en particulier de l ingérence de l administration du collège ou de l université. Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 13

Payer pour les priorités : Augmenter les revenus et réduire les coûts Le budget de l Ontario reflète les priorités du gouvernement au pouvoir. Malheureusement, lorsqu il est temps d examiner comment fournir des services publics de grande qualité à la population de la province, les options pour accroître les recettes du gouvernement sont souvent ignorées. La question du coût des propositions avancées dans le présent document pourrait facilement être traitée par la mise en œuvre de certaines mesures d économie et par l amélioration de l équité et de la progressivité du système d imposition en Ontario. Mesures de réduction des coûts : Réforme du secteur COQES Le Conseil ontarien de la qualité de l enseignement supérieur (COQES) est un organisme indépendant qui fait de la recherche sur l éducation postsecondaire en Ontario. Le COQES devrait apporter une perspective nécessaire sur les pressions subies dans le secteur de l éducation postsecondaire et sur les options de politiques et les solutions de rechange qui peuvent améliorer et renforcer le système d éducation collégiale et universitaire. Par contre, le COQES favorise continuellement des recherches qui se conforment au programme politique du gouvernement au sujet de la transformation du secteur et refuse d examiner les problèmes soulevés par la population étudiante, le personnel et le corps enseignant des collèges et universités de l Ontario. Les pratiques du COQES en matière de recherche ont été remises en question, alors que des chercheurs prêtés par leur établissement pour travailler en sous-traitance sur des projets du COQES ont sonné l alarme à propos de limites imposées à leur liberté de recherche. En particulier, des chercheurs de l Université Queen s ont publiquement condamné le COQES lorsque les résultats de leur recherche ont été modifiés de façon significative pour cadrer avec les recommandations de politiques recherchées par le conseil et l université. Les auteurs n avaient même pas été informés des changements avant la publication du rapport. En même temps, le COQES choisi de passer outre le besoin d effectuer de la recherche sur des questions importantes telles que l impact des frais de scolarité élevés, les longs délais d achèvement des études, le faible taux de persévérance scolaire, la prolifération du personnel enseignant contractuel et autres, malgré les demandes de la population étudiante, des membres du personnel et du corps enseignant. Recommandation : Au lieu de financer un organisme au programme douteux qui n adhère pas aux normes élevées d intégrité éthique et de qualité de la recherche, le gouvernement provincial devrait mieux utiliser ces fonds pour augmenter le nombre de Bourses d études supérieures de l Ontario. Économies : 5 millions $ Plafonnement des salaires Alors que le sous-financement gouvernemental chronique a mené à une privatisation furtive de l éducation postsecondaire, il demeure important que les collèges et universités fassent preuve de transparence et qu ils soient tenus responsables quant à l utilisation des fonds publics et des frais de scolarité payés par les étudiantes et étudiants. Ces derniers appuient le plafonnement des salaires des principaux administrateurs des collèges et universités. Le plafonnement des salaires de l administration des collèges et universités est un moyen qui permet non seulement de redistribuer les fonds dans le système pour mieux en faire bénéficier les étudiantes et étudiants, mais aussi d assurer un meilleur équilibre entre la rémunération raisonnable et les autres dépenses de l établissement. 14 Tournons la page : un nouveau chapitre pour les étudiantes et étudiants du niveau postsecondaire

Recommandation : Plafonner les salaires à 250 000 $ dans le secteur universitaire, et à 200 000 $ dans le secteur collégial. Économies : 17 millions $ par année Mesures pour générer des revenus Investir dans l éducation postsecondaire pour assurer un système d éducation collégiale et universitaire de grande qualité, à prix abordable et accessible aurait des effets positifs sur la santé, le développement des communautés, l engagement civique et l économie. Augmenter les revenus de la province permettrait de mettre en œuvre les recommandations des étudiantes et étudiants et de faire d autres investissements pour améliorer l éducation postsecondaire publique et d autres services publics dans la province. Les étudiantes et étudiants accueillent favorablement les mesures dans le budget 2012 de l Ontario, qui ont mené à l introduction d une surtaxe sur les revenus personnels de plus de 500 000 $ et qui a gelé les coupes prévues pour l exercice financier, puisqu ils reconnaissent le besoin de conserver ces revenus. En plus, si on incluait plus de contribuables dans la catégorie touchée par la surtaxe et si on rétablissait l imposition des sociétés, on pourrait grandement accroître la capacité de l Ontario de maintenir et d améliorer ses services publics. Recommandation : Introduire une surtaxe de 2 pour cent sur les revenus personnels de plus de 250 000 $. Revenus : 1,3 milliard $ par an Recommandation : Rétablir le taux d imposition des sociétés au niveau de 2009, soit de 11,5 pour cent à 14 pour cent, et rétablir l impôt sur le capital des moyennes et grandes entreprises à 0,3 pour cent pour les entreprises générales, et à 0,9 pour cent pour les sociétés financières. Revenus : 3,9 milliard $ par an Fédération canadienne des étudiantes et étudiants Ontario 15

CANADIAN FEDERATION OF STUDENTS-ONTARIO FÉDÉRATION CANADIENNE DES ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS-ONTARIO