Le magazine de Rouen Business school Alumni Association. Promoscopie 2008. p. 11 Dossier



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Le magazine de Rouen Business school Alumni Association # Promoscopie 2008 p. 11 Dossier

Jean-Marie Brussieux Gérant Roboplanet Brest Audrey Le Tiec Contrôleur de gestion Radio France Julien Bonnot Responsable VO-Corporate Sales Porsche France Sa Thomas Zaruba Senior Project manager Brand Advocate Alexandre Marois Chargé d études Ipsos Alice Legrand Consultante Corporate Treasury PwC Célian Lemaignen Business Analyst Schlumberger Claire Legué Sénior Consultant Corporate Value Advisory PwC Sydney Clémence Gottrand Acheteuse PPR Purchasing Enguerran Milhiet Senior Consultant Euromena Consulting Beyrouth Guillaume Merville Fondateur Pawer SAS Jennifer Thepot Chef de produit Intersnack France May Boucherak Senior Associate Advisor KMPG LLP New York Laura Gallet Junior Brand Manager Orangina Schweppes Amsterdam Que sont-ils devenus? Loan Vo Thanh Tho Consultante Lynx Conseil Marlène Arnault Congé sabbatique Argentine Myriam Tawil Senior Account Executive Dentsu Beyrouth Nicolas de Lovinfosse Chargé d affaires Leverage Finance Crédit Agricole CIB Jean-Pierre Cuocci Risk Capital Market Analyst BNP Paribas Londres Solenne Regnier Responsable de clientèle Adconion Pierre Julin Risk & Financial Analyst GE Global Banking Mehdi Ait Yahoui Deputy MidCap Coordinator BNP Paribas Bahrain Priscille de Maillard Contrôleur de Gestion Roche Bobois Sarah Nicolas Consultant Marketing Symphony IRI Group Sébastien Coffe Consultant en innovation Erdyn Consultants Cyril Patel Business Manager Région Ouest PORSCHE France Marie Le Floc h Chargée des ressources humaine Œuvre de Secours aux Enfants Pauline Betout CRM Country Coordinator Hewlett Packard Stockholm Sophie Le Gouill Contrôleur financier SITA groupe Suez environnement Stéphanie Rutka Inspectrice bancaire La Banque Postale Thomas Guidez Risk Manager RCI Banque Istambul Thomas Soleil Consultant systèmes d information Accenture Vanessa Haye Cadre financier Reporting Groupe Bouygues SA Mathilde Fontanet-Derangere Senior 2 Ernst & Young Sidonie Boisson de Chazournes Analyste Crédit Direction risques Société Générale

édito 140 ans et tant de projets à venir sommaire Depuis 1871, notre école, la deuxième école de management créée en France, affiche clairement son ambition de former des entrepreneurs prêts à relever les défis d un monde en perpétuelle évolution. De la vision des fondateurs, «Former des chefs ou des directeurs de comptoirs à l étranger, des agents consulaires capables de représenter dignement la France dans les relations du commerce international», à son expression actuelle «Explorer de nouveaux mondes, entreprendre en leaders responsables», Rouen Business School a l ambition de figurer parmi les premières écoles européennes de management. Cette dynamique est portée par un cercle vertueux : qualité du recrutement initial, excellence et innovation académique, fierté d appartenance et dynamisme du réseau d alumni. Aujourd hui forts de 15 000 noms, intégrant désormais les programmes bachelor, et ayant accompli la transformation de notre modèle économique fondé désormais sur une adhésion à vie dès le premier jour de l entrée à l école, nous sommes prêts à accompagner l école dans les défis qui nous attendent : le défi des classements internationaux, le défi du financement grâce au fundraising, le défi de la mobilisation du réseau quand s élargit et s accroît notre communauté. Chacun d entre nous a un rôle à jouer dans cette dynamique : par exemple en devenant ambassadeur de sa promo ou de son entreprise, en animant un club, en participant au fundraising, en s impliquant dans les jurys d admission, en portant un projet pour le compte des alumni ou de l école. Il n est pas de petite contribution, toutes aident au rayonnement de notre bien commun : l école. Bon anniversaire! Marc-Antoine Jarry (MGE 94) Président Actualité Rouen Business School Faire ce pour quoi on est fait... 4 Fundraising Dans la cour des grands... 6 Portrait Vive le mouvement!... 8 Mobilité La tête dans les étoiles.... 10 Dossier Promoscopie 2008... 11 Spécial Finance Amsterdam, Singapour, New York et... 20 Entreprendre Petit concentré de bonne humeur.22 Parcours hors des sentiers battus Fabricant d intérieurs... 24-25 Ils (elles) publient...27 Revue de presse...28 Directeur de la publication : Marc-Antoine Jarry Rédacteur en chef : Marie-Lise Trochu Ont collaboré à ce numéro : Marie-Suzel Inzé, Violaine Le Gall, Élisabeth Escande (Intelligence & Learning Center), Marie-Françoise Delaporte, Site internet École : www.rouenbs.fr Site internet Association : www.rouenbs-alumni.net Conception : Le Perroquet bleu, Rouen, www.bleu.net Crédit photo : Joerg Lehman (P.10) Olivier Bourgeois Impression : Galaxy Imprimeurs Planet R, la revue de Rouen Business School Alumni Association BP 188-76 825 Mont-Saint-Aignan CEDEX Tél. : 02 32 82 58 00 - Fax : 02 32 82 47 19 Alumni.association@rouenbs.fr

Actualité Rouen Business School Faire ce pour quoi on est fait Quel est le signe distinctif de Marc de Bourmont, diplômé du Master Grande École (promotion 93)? Être, depuis la rentrée 2010, enseignant-chercheur en Comptabilité au sein de Rouen Business School. Retour sur un parcours original. Vous avez travaillé 6 ans à la Société Française d Assurance Crédit, puis chez Deloitte & Touche, avant de vous orienter vers une carrière d enseignantchercheur. Quelles sont les raisons d un tel revirement professionnel? Il ne s agit pas du tout d un revirement soudain et irréfléchi. Ma vocation est née, alors même que j étais étudiant à l école. à l époque, je donnais des cours de comptabilité à mes camarades en difficulté. Ce fut une réelle révélation. Ma décision était prise. Je voulais devenir enseignant-chercheur. Comment avez-vous vécu ce changement de trajectoire radical? Les premiers mois ne sont pas faciles à aborder. Mais cette période permet de faire le point et de prendre du recul, ce qui n est pas forcément facile à réaliser en entreprise. Je suis passé par des phases de doutes. Mais je faisais enfin ce que j avais désiré depuis plusieurs années. Et c est certainement ce qu il faut retenir de mon parcours : faire ce pour quoi on est fait. Quel regard portez-vous sur votre parcours aujourd hui? Alors pourquoi avez-vous débuté votre parcours en entreprise? Une fois mon diplôme en poche, il m a paru pertinent de débuter ma carrière en me frottant au monde de l entreprise, plutôt que de continuer tout de suite vers la voie doctorale. Je souhaitais bénéficier d une expérience professionnelle au préalable. En fait, j ai construit l ensemble de mon parcours avec cet objectif en point de mire. D autres diplômés ont suivi la voie de l enseignement-recherche, exemples : Isabelle Fontaine (MGE 95), Maître de Conférences, Université Est Creteil. Ludovic François (MS MOI 91), Professeur affilié HEC. Carine Guirod Deslée (MGE 96), Maître de Conférences, Université de Lille 2. Anne Marie Schlosser (MGE 68), Doyen de Advancia et de Négocia. Henri Zimnovitch (MGE 75), Professeur, Université Sud 11. Marc de Bourmont (MGE 93) Vous avez repris vos études après six années d expérience professionnelle. Comment avez-vous réussi à franchir le cap? La décision n a pas été si compliquée à prendre car ce projet mûrissait depuis longtemps. En 2000, je me suis lancé. J avais économisé un peu d argent dans ce sens. J ai quitté mon poste et je me suis inscrit au DEA «Gestion, comptabilité, management, audit» de l Université de Dauphine. Ensuite, je suis parti à HEC afin d obtenir mon doctorat. C est là-bas que j ai commencé à enseigner avant d être recruté en 2006 par l EM Lyon. Je ne regrette rien de mes choix. J ai obtenu mon doctorat et j ai atteint mon objectif de devenir enseignant-chercheur. Et ce qui est amusant, c est que je reviens enseigner à l endroit même où ma vocation est née. Je suis l exemple même d une carrière non-linéaire. L école m a apporté une formation généraliste solide. J ai su en tirer profit. Aujourd hui, mes expériences professionnellesnourrissentmes travaux de recherche et illustrent les concepts théoriques que je développe en cours. Stéphanie Duparque 4

Actualité Rouen Business School Contribuer à l évolution des normes et des institutions Jean-François Serval est diplômé de l ESC Rouen en 1967, diplômé de l Institut de Droit Comparé et DES de droit privé et de droit Public. Il participe en 1971 à la création d un cabinet d audit qui deviendra Constantin Associés et qu il dirigera jusqu en 2007, date à laquelle la partie européenne est cédée à un «grand 4». Jean-François Serval (MGE 67) Sous sa conduite, Constantin Associés deviendra l un des principaux cabinets d audit indépendants européens avec une implantation mondiale. Il créera ainsi son pendant Américain Constantin Associates CPA LLP dont il est l animateur et l associé. Au cours de cette carrière, il rédigera différentes études ainsi que de nombreux mémoires et articles de prospective bancaire, de fiscalité étrangère. Certaines études spécifiques sur la création d entreprises innovantes ont été publiées en France ou aux États-Unis. Depuis 2009, dans le cadre de sa vision du renforcement de l efficacité de l audit externe qui a été défaillant dans la certification des comptes des institutions financières, il a récréé un réseau international d audit «Groupe Audit SERVAL & Associés» ayant vocation à mettre en œuvre des méthodologies rénovées et à contribuer à l évolution des normes et des institutions. Jean-François Serval a assuré des missions de Commissariat aux Comptes pour des entreprises de dimension mondiale et opère de nombreuses expertises et prestations des plus complexes sur des questions financières tant aux Etats-Unis qu en Europe. Jean-François Serval participe à de nombreux cercles de réflexion et d organisations professionnelles françaises et internationales. Il est Chevalier de la Légion d Honneur et de l Ordre National du Mérite. Il est l'auteur de très nombreux articles sur la monnaie et les normes comptables et d'audit et a récemment publié chez Eyrolles avec Jean-Pascal Tranié un ouvrage intitulé «La monnaie virtuelle qui nous fait vivre» (voir page 27). Cet ouvrage préfacé par Christine Lagarde explique l'évolution du rôle de la monnaie dans le développement économique, et ce que l'on doit en penser aujourd'hui. Les auteurs analysent les enjeux d une réforme monétaire nécessaire au retour d une croissance pérenne en occident. Le Master Grande école a récemment procédé à une importante réforme de la politique éditoriale des mémoires de recherche. Chaque mémoire doit désormais s inscrire dans des thématiques en lien avec les 4 pôles de recherche de l école, pour alimenter le débat public sur des problématiques d actualité. En replaçant le mémoire de recherche comme élément fondamental de la scolarité, le Master Grande école donne l occasion aux étudiants de valoriser leur capacité à produire de la valeur ajoutée intellectuelle. Les 4 pôles de recherche de Rouen Business School FINANCES RESPONSABLE TR@JECTOIRES JEUNES ET PRATIQUES RESPONSABLES DE LA CONSOMMATION CUSTOMER RETAIL, RETAIL & SUPPLY CHAIN Gestion de portefeuille, Produits dérivés et Gestion de risques Nouvelles carrières Consommation alimentaire des jeunes CRM & Customer insight Finances d entreprise, Comptabilité financière et RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) Sphères de vie Apprentissage de la consommation citoyenne Internationalisation de la distribution Intermédiation financière : comportements stratégiques et régulation Compétences Génération écrans Expérience & point de vente économie monétaire et financière Didactique professionnelle Communiquer aves les jeunes Maison de l entrepreneuriat Supply Chain 5

Fundrasing Dans la cour des grands Comme vous avez pu le lire dans les derniers numéros de Planet R, et dans les différents e-mailings en décembre dernier, votre Association RBSAA s engage aux côtés de l école pour relever les défis de l avenir. Yves Goblet (MGE 73), ex-dirigeant de Bouygues, est le nouveau président du Comité de Campagne, la task force mise en place pour assurer le financement du développement de Rouen Business School. Il nous explique pourquoi cette mobilisation est nécessaire dans une business school moderne et comment il compte s organiser pour collecter 4 millions d euros d ici 2013 et 10 millions dans les cinq ans. 6 Yves Goblet (MGE 73) Lorsque tu as été invité à prendre le relais de René Silvestre (MGE 72) pour la présidence de ce Comité, quelles ont été tes motivations? Ma motivation, et celle des membres du comité de campagne, est de contribuer à la mutation de l école Supérieure de commerce de Rouen connue de tous les «anciens», en une business school reconnue au plan européen et international. Il est vrai qu un chemin important a été parcouru au cours des huit dernières années, mais seule une campagne de développement atteignant pleinement ses objectifs, permettra à Rouen Business School d avoir les moyens de ses ambitions. Quels sont les grands défis à relever à l horizon 2013? Les défis à relever à échéance 2013 sont portés par Arnaud Langlois-Meurinne et son équipe de direction, et sont structurés autour des cinq dominantes suivantes : Finaliser la triple accréditation AACSB, EQUIS, et AMBA permettant à Rouen Business School de jouer «dans la cour des grands» et de bénéficier à la fois d une reconnaissance internationale et d une meilleure attractivité au niveau des employeurs et des futurs candidats aux concours d entrée. Structurer la recherche de l école et son corps professoral autour de chaires ayant vocation à rayonner au niveau international et dont une, «Nouvelles Carrières» est déjà financée via la campagne de développement dès cette année par des groupes prestigieux (LVMH, AIR FRANCE KLM) et d autres en attente de signature. Affirmer le caractère multiculturel et international de l école avec ses 1000 étudiants étrangers sur le campus et ses 30 accords privilégiés parmi les 160 universités partenaires. Resserrer le lien avec les entreprises partenaires de Rouen Business School via le Corporate Club, la mise en rythme du Executive Campus rue d Athènes à, et le déploiement du Centre CarrieR avec l Association des Alumni. Développer ces quatre points dans le cadre de la vision de Rouen Business School «Explorer de nouveaux mondes, entreprendre en leaders responsables» que nous allons décliner selon une dizaine de dimensions qui caractériseront l ADN de Rouen BS, et de ce fait sa différenciation. Avec ses 3650 étudiants, Rouen Business School a acquis une dimension qui lui permet d exister au plan européen. Sa reconnaissance passera moins par une taille accrue que par la mise en avant d une personnalité reconnue, différenciée, et s appuyant sur des forces distinctives. Quel est le rôle des différentes parties prenantes de l opération? Toutes les parties prenantes sont alignées sur cette ambition. Arnaud Langlois-Meurinne, le directeur général de Rouen Business School et Marc- Antoine Jarry (MGE 94) Président de notre Association, ont un rôle clé au sein du comité de campagne dont les recettes alimenteront les quatre thèmes suivants : La mise en place à court terme de trois nouvelles chaires : entrepreneuriat, finance responsable, consommation des jeunes. La mise à niveau d infrastructures au sein du campus de Mont-Saint-Aignan : rénovation de l Auditorium, création d une esplanade, aménagement d une salle d activités culturelles et sportives. La création et le financement de Starting Bloc, l incubateur dédié aux étudiants et Alumni sur le campus. Le financement de bourses de solidarité destinées aux candidats aux concours éligibles à une bourse, et le financement de bourses internationales. Comment les diplômés peuvent ils agir, chacun à leur niveau, qu ils soient jeunes ou moins jeunes, modestes ou plus fortunés? Nous espérons que les diplômés de l école seront nombreux à nous appuyer selon des modes

Fundrasing qui peuvent être différents : Nous ouvrir la porte d entreprises qui peuvent être tentées par un mécénat en faveur de Rouen Business School. Nous recommander auprès de diplômés de Rouen Business School motivés par la campagne de développement Contribuer personnellement à la campagne en ciblant l un des thèmes (entrepreneuriat, bourses de solidarité ) À noter que la fiscalité, que ce soit au niveau de l IRPP, de l ISF, ou du mécénat, permet de défiscaliser jusqu à 75 % du don, et parfois plus dans le cadre du transfert d actions possédées en propre. Quels sont les prochains rendez-vous programmés pour articuler cette campagne? Un premier rendez-vous a eu lieu le 10 mars au Cercle Suédois à où nous avons réuni les 80 premiers membres du Cercle des Ambassadeurs. Ceux-ci contribueront à faire rayonner la campagne de développement de Rouen Business School. Nous invitons les lecteurs de Planet R intéressés par le Cercle des Ambassadeurs à écrire ou téléphoner à Flora Davoult. Nous serons heureux de les convier au Cercle Suédois à l occasion d une nouvelle réunion. Que peut-on espérer pour l École en termes de résultat? En terme de résultats, la mise en rythme de l ambition 2013 de Rouen Business School jointe à la mobilisation des diplômés, initie un cercle vertueux : une compétence accrue en recherche et au sein de la faculté, des accréditations complètes, une relation renforcée avec les entreprises, un meilleur rayonnement international, une personnalité de plus en plus distinctive. L ensemble de ces items contribueront à accroître la réputation et donc l attractivité de Rouen Business School, que ce soit au niveau de ses pairs, que des employeurs et des futurs candidats aux différents programmes. Quelle reconnaissance les diplômés peuvent-ils attendre, au-delà d un reçu fiscal? La reconnaissance, pour chaque diplômé ambassadeur de la campagne de développement, est d abord de rejoindre un cercle de grands diplômés qui construisent en commun un projet intéressant. Il y a, d une part, un motif de fierté, et d autre part une meilleure reconnaissance du diplôme qui profitera à tous. À noter que selon le niveau des dons, nous avons prévu d honorer nos généreux donateurs. Propos recueillis par Marie-Lise Trochu Le Comité de Campagne Il est constitué de Diplômés engagés et influents qui se réunissent mensuellement pour échanger sur la Campagne de Développement. Ils aident à déterminer les priorités stratégiques, à identifier et évaluer les donateurs et partenaires potentiels. Ils facilitent le recrutement et l action des Ambassadeurs. Ils apportent leur meilleur soutien au Directeur de l école, en participant aux actions de sensibilisation, de sollicitation et de suivi. Contact flora.davoult@rouenbs.fr 0232821759 Yves Goblet (73) Président du Comité de Campagne Vincent Le Prince (68) PDG Normandie Logistique Marc-Antoine Jarry (94), Executive Strategic Director, Ogilvy Jacky Lintignat (75), DG KPMG SA Christian Marquis (89), DG ADEAR Rouen Développement Didier Taupin (82), DG Keyrus Ilan Benhaim (01), Co-founder & Executive Partner venteprivee.com Michèle Ferrebeuf (76), PDG McCann Erickson France Le cercle vertueux du nouveau modèle Les adhésions à vie assurent un financement pérenne à l Association Étudiants et diplômés bénéficient du réseau et du Centre CarrieR Les diplômés soutiennent l école par leurs dons et leur participation 7

Portrait Vive le mouvement! Didier Taupin (82) a une spécificité : générer de la croissance. Adepte de la diversité et du jeu collectif, à l écoute du marché, l homme identifie les besoins et les transforme en business units florissantes. 8 Didier Taupin (MGE 82) être entrepreneur, c est un état d esprit plus qu une question de statut juridique. La preuve avec Didier Taupin. Depuis son diplôme obtenu en 1982, il illustre naturellement la vision de Rouen Business School : explorer de nouveaux mondes, entreprendre en leader responsable. Ainsi, de ses débuts comme auditeur chez Touche Ross à la direction générale de Keyrus, son parcours révèle des valeurs : privilégier le mouvement, refuser d être un apparatchik. Depuis 2007, Didier dirige Keyrus, petit groupe de conseil et services informatiques, spécialiste des solutions de Business Intelligence :1 300collaborateurs dans 11 pays, 120 millions d euros de chiffre d affaires. Deux années de décroissance Flash-back sur juin 2007 : Didier quitte Ineum, société créée en 2003 pour reprendre les activités de conseil de Deloitte France, et qu il a mariée à Proudfoot consulting en août 2006. «Après 25 années de travail intense, je pensais prendre quelques mois de vacances, se souvient le diplômé, mais quelques personnes ont appris ma disponibilité. J ai étudié chaque possibilité en évaluant trois aspects : trouver un endroit où j ai plaisir à travailler, où mes compétences soient utiles, et où je puisse investir financièrement». Un contact retient l attention de Didier. «Éric Cohen, fondateur de Keyrus, voulait continuer à développer sa SSII, résume Didier. L entreprise était spécialisée en Business Intelligence et avait grossi vite et elle était axée seulement sur le développement et l expertise technologique.» Un terrain idéal pour qui sait faire évoluer les modèles, gérer la transition, valoriser les compétences. «Nous nous sommes rencontrés une dizaine de fois, reprend le diplômé. Nous avons travaillé sur un projet : faire émerger une marque nouvelle et forte. C est avant tout une histoire d hommes!» Il faut alors mettre en œuvre la stratégie : construire la réputation de l entreprise auprès des directions Métiers et non plus des seules directions IT, mettre en place une équipe de managers, créer une culture de groupe, muscler la gestion de projet, le contrôle de gestion et le pilotage des activités, installer des processus de gestion des Ressources Humaines Autant de chantiers qui entraînent deux années de décroissance. Aujourd hui, avec 12 % de croissance organique, le groupe récolte les premiers fruits de son nouveau positionnement. Associé à 34 ans Avec Keyrus, Didier n est pas allé au plus facile. Question d habitude. Ainsi dès sa sortie de l école, il délaisse Coopers où il vient de faire un stage pour Touche Ross. «C était le moins connu des «big eight», mais il voulait développer sa présence en France, se souvient Didier. Dans un petit cabinet challenger, on prend vite des responsabilités. En neuf ans je suis devenu associé.» Didier n est pas du genre à se satisfaire d un titre. «J avais 34 ans, je n allais pas passer 30 ans comme associé lambda. L horreur si on l envisage sous cet angle!» s exclame-t-il en riant. Presque par hasard, à la lecture d un fax qui ne lui est pas adressé, il découvre un nouveau défi. «La toute jeune filiale hongroise de Deloitte cherchait son Directeur Général, poursuit Didier. J ai demandé à partir. Mes associés français ne comprenaient pas l intérêt de s engager sur un poste opérationnel aussi risqué et éloigné!» En 1991, Didier débarque à Budapest avec sa femme et ses deux enfants. Là c est le plongeon dans un autre monde. «Les normes comptables n existaient pas, le droit des sociétés non plus et toutes les entreprises ou presque appartenaient encore à l État! rappelle-t-il. Certains mots n existaient pas non plus : cash-flow, marketing, liquidation» Didier se souvient de la première mission qu il dirige : établir les premiers états financiers de la Banque Nationale de Hongrie aux normes internationales. Pas simple! 450 millions de consommateurs La filiale décolle. «Les multinationales américaines, les conglomérats japonais, les PME italiennes, venaient découvrir les 450 millions de consommateurs devenus accessibles, raconte Didier. Nous étions un acteur incontournable entre les entreprises locales et les investisseurs. Ainsi, après quatre ans, la filiale comptait près de 300 collaborateurs et nous étions leaders sur notre marché.» L arme de notre diplômé? «Motivation, solidarité, diversité, répond Didier. J ai mélangé des notables Hongrois, des experts internationaux de Deloitte et de jeunes diplômés locaux.» 1995. Didier refuse la direction

Portrait générale de la zone Europe de l Est. Les jobs de «VRP de luxe», les voyages incessants, très peu pour lui. Il rentre en France et trouve vite un nouveau territoire à côté de ses responsabilités de direction des opérations de l Audit pour la France. «Avec l internationalisation des entreprises et des marchés financiers, fournir une information financière fiable, détaillée et rapide, était un must et aussi un challenge pour les directeurs financiers de grands groupes, explique-t-il. J ai travaillé sur une offre de conseil pour améliorer les processus de reporting et de consolidation, puis l efficacité globale de leur fonction». Conflit d intérêt Une fois de plus, le pari est gagnant. En 2000, Didier devient le patron des activités Conseil de Deloitte en France : 500 personnes, 30 associés, 75 millions d euros de chiffres d affaires. Il pourrait penser à la direction de Deloitte France mais il n en a pas le temps. Suite à l affaire Enron notamment, la notion de conflit d intérêt secoue les grands cabinets. La loi de sécurité financière de 2003 interdit désormais en France aux cabinets de faire du conseil et de l audit chez un même client. Or l Audit de Deloitte compte parmi ses clients 42 % des entreprises du CAC 40 ; il faut donc séparer les activités de Conseil ou se résoudre à les voir traverser une crise très grave. Pour Didier c est une responsabilité et une opportunité. «J ai proposé aux associés de Conseil de monter un LBO, explique-t-il. Ils ont hésité à quitter un grand cabinet international pour créer une PME française. Toutefois le projet était industriel et entrepreneurial. Il sauvait les équipes, le fonds de commerce, et offrait des perspectives de gain.» Naissance donc d Ineum Consulting,spécialisteduconseil en management indépendant, avec l appui d un fonds d investissement britannique. Agir sur la société Après trois ans, l entreprise se sépare du fonds d investissement et fusionne avec un petit groupe anglais coté à Londres, MCG, et sa marque de conseil Proudfoot consulting. Ineum se développe à Londres, New York, mais les relations avec les Anglais se compliquent. Le succès d Ineum et des opportunités de fusion ou d investissement pourraient donner trop de leadership à Didier. «Les Anglais ont eu peur de perdre leur influence et leur job. Peut-être ai-je été un peu trop vite, confie-t-il. Je me suis effacé plutôt que de faire une guerre d actionnaires que je pouvais gagner mais qui aurait été destructrice de valeur or mes associés et moi-même possédions 30 % du capital du groupe MCG.» On l a vu, Didier se remobilise vite chez Keyrus. Parallèlement, ce diplômé de 53 ans s implique dans la stratégie de Rouen Business School. Président du Conseil d Orientation Stratégique, il est aussi un des grands contributeurs du nouveau modèle de financement, lequel s appuie sur le fundraising. «Contribuer au projet de Rouen Busines School est une façon d agir sur la société, argumente Didier. Ainsi, j ai affecté mes dons à la Maison de l entrepreneuriat.». Tout autre choix eut été étonnant, non? Marie-Suzel Inzé Mini-cv 1982 : Touche Ross puis Deloitte & Touche et Londres 1991 : Managing Partner de Deloitte Hongrie 1996 : Directeur des Opérations Audit. Développe une offre de conseil aux directions financières 2000 : Patron des activités Conseil de Deloitte France 2003 : Fondateur et Président d Ineum Consulting 2006 : Fusion d Ineum et Proudfoot consulting 2007 : DG de Keyrus Keyrus Keyrus est un groupe de conseil et de services informatiques comptant 1 300 collaborateurs dans 11 pays. Il s est donné pour mission «d aider ses clients à fournir à chacun de leurs collaborateurs les informations et la motivation pour développer leur entreprise et leurs équipes». Pour ce faire, le Groupe Keyrus a mis en place une gamme complète de prestations dans les domaines suivants : Conseil en Management (Keyrus Management) Business Intelligence - Performance Management e-business Performance digitale Le Groupe Keyrus est coté à l Eurolist d Euronext www.keyrus.fr Indiscrétions Son classement à la sortie de Rouen Business School : dernier de la promotion! Sa qualité : la fidélité à ses amis. Il voit toujours ses copains d alors : Jean-Louis Boss, Cyrille Maa Ntap, Christian Pajot. Sa façon de se ressourcer : la famille d abord. Son message aux jeunes diplômés : «No limit! Le monde est vaste! soyez proactifs!» Ce qu il ne voudrait pas : être «obligé» de travailler. Sa passion : le sport, il en a pratiqué de nombreux, notamment à Rouen aujourd hui, tennis et golf. Ses engagements associatifs : Rouen Business School (Président du COS, membre du Comité de campagne, membre du CA), Société des Investisseurs des Rives de la Seine. 9

Mobilité La tête dans les étoiles Témoignage de Sophie Vannier (MGE 07), aujourd hui chef de projet chez Alain Ducasse Entreprise. à ce qui m a été annoncé, si bien que je décide de démissionner après moins de deux semaines. L embauche au sein du groupe Alain Ducasse, chef multi-étoilé 10 Les débuts dans l événementiel Après une année de césure et un stage de fin d études dans le milieu de l événementiel, je décide de rester dans ce milieu. Je suis tout de suite recrutée par une agence d événementiel et de tourisme d affaires. La fin d un cycle Laurent Plantier, directeur général d Alain Ducasse entreprise, Sophie Vannier (MGE 07) et Alain Ducasse Après trois ans en tant que chef de projet dans la même agence, les dossiers et les clients commencent à se suivre et se ressembler. La crise n ayant pas permis à l agence de se développer, je ne peux envisager au- cune évolution à court ou moyen terme. Il est donc temps pour moi de passer à autre chose. La fausse opportunité En parallèle, une maison d édition spécialisée dans l économie et les sciences et possédant un service d organisation de congrès médicaux voit mon CV sur internet, et me propose un poste de chef de projet, responsable de l organisation de ces congrès. Cette proposition arrive au bon moment, et le poste semble être une réelle opportunité. J intègre donc cette maison d édition. Malheureusement, la réalité ne correspond pas du tout La transition Le jour de cette décision, nécessaire mais difficile à prendre, j entame alors des recherches pour un nouveau poste, et j appelle l association des diplômés. Marie-Lise Trochu m oriente alors vers Anne Crolais et Alain Lecouvey, s occupant respectivement du Club CarrieR et d Entretiens CarrieR, deux outils de l association que je découvre par la même occasion. Trois jours plus tard, j assiste à ma première réunion Club CarrieR. En petit comité d anciens de l école, tous dans une période de transition, nous évoquons nos différents parcours ainsi que nos attentes et recherches. Chaque rendez-vous est ainsi le moyen de discuter avec des personnes qui prennent le temps d écouter, de donner leurs conseils, mais aussi le moyen d échanger des contacts et de travailler des étapes de la recherche d emploi qui peuvent pêcher. L entretien CarrieR, quant à lui, permet de s entretenir en tête à tête avec un ancien, volontaire, pour faire le point sur le métier dans lequel on évolue ou vers lequel on tend. Dans ce contexte, le rendez-vous que j obtiens me permet de conforter mon idée première, à savoir : je dois rester dans le milieu de l événementiel et non m orienter vers un autre métier. Forte des conseils apportés par ces réunions et rendez-vous, je poursuis mes recherches de poste. Un mois après avoir entamé les démarches, Alain Ducasse Entreprise m appelle et m informe que j ai été retenue pour le poste que je convoitais : responsable de l événementiel, et notamment de l organisation de l opération «Tous au Restaurant» (fête conviviale de la restauration invitant le plus grand nombre à découvrir les tables de France ; pour plus d informations, aller sur : www.tousaurestaurant.com). Ma mauvaise expérience en maison d édition était donc un mal pour un bien, puisque le poste que j occupe actuellement m épanouitpleinement.quelplaisir de travailler avec un grand chef comme Alain Ducasse et de gérer des projets porteurs de valeurs d échange et de convivialité! Merci encore à l association des diplômés, toujours très dynamique, dont le soutien m a été très utile. Les réunions du Club CarrieR notamment m ont permis de rythmer ma période de transition, de prendre du recul sur ma situation, de me poser les bonnes questions, et de mieux envisager mon changement de poste. Aujourd hui, j évolue la tête dans les étoiles!

Dossier Promoscopie 2008 Trois ans après, que sont-ils devenus? Au fil du temps, le classement du Financial Times des Meilleurs Masters in Management européens puis mondiaux est devenu un repère dans l enseignement supérieur. Rouen Business School sera donc comme chaque année sollicitée par le FT en avril/mai pour lui fournir les coordonnées des étudiants sortis trois ans auparavant. Aussi Planet R a-t-il anticipé en mettant le focus sur la promotion 2008. Les bénéfices sont déjà là : actualisation des coordonnées, recueil de témoignages, pré-enquête «maison» et mobilisation face à l enjeu. Un dossier réalisé par Marie-Suzel Inzé et Marie-Lise Trochu Avertissement : les statistiques données ci-dessous se rapportent aux 195 diplômés ayant répondu à l enquête. les participants n ont pas répondu systématiquement à toutes les questions d où des petits écarts d un tableau à l autre. Le questionnaire a été administré en décembre 2010. 190 diplômés sur 359 ont répondu. Le taux de réponse s élève donc à 52,9 %. Avec un taux de réponse de 53 % et comparée aux chiffres des années précédentes, l enquête Rouen Business School est instructive sur les ex-étudiants : ouverture et maturité sont au nombre de leurs qualités. La promotion 2008 est mobile : en décembre dernier, un diplômé sur quatre (parmi les répondants) travaillait hors de nos frontières. Si elle privilégie les grandes entreprises et la finance, la promo 2008 se révèle exigeante et proactive. Pour elle, le respect du projet professionnel est une priorité et le réseau un atout clé pour trouver un emploi ad hoc. Ou en changer. Les témoignages recueillis dans ce dossier portent haut la vision de l école. Les diplômés explorent de nouveaux territoires, entreprennent en leaders responsables, et ce dans tout secteur! Jean-Marie «retourne» une entreprise délaissée par les investisseurs, Sébastien plonge dans le conseil en innovation industrielle. Audrey, contrôleuse de gestion chez Radio-France, se lance vers les mille métiers de la radio. Aux Pays-Bas, Laura développe l image de Schweppes, quand Claire, depuis Sydney, effectue une mission pour le gouvernement australien. Pierre et Jean-Philippe, respectivement Business analyst et Risk Capital Market Analyst, voient au-delà des simples chiffres. Marie, Loan et Cyril optimisent, qui les RH d une association, qui le marketing des entreprises, qui le réseau Porsche. For sure, le Financial Times va avoir du grain à moudre. Nous comptons sur chacune et chacun d entre vous, plus nombreux encore, pour répondre à leur enquête par mail. 11

Dossier Un plein-emploi relatif En décembre 2010, 96,8 % des répondants étaient en activité professionnelle et presque tous étaient en CDI. Un bémol toutefois à ces bons résultats : 47 % de la promotion n a pas répondu à l enquête. on constate une légère baisse des diplômés en CDI : 90 % contre 94 % pour les promos 2006 et 2007. Parallèlement le taux de diplômés en CDD augmente : 4,5 % contre 2 % les deux années précédentes. Vive les grandes entreprises! Pas de surprise, les diplômés continuent à préférer les grandes structures. Ainsi 51,4 % des répondants travaillent dans des entreprises de plus de 2000 salariés. De 100 à 499 salariés De 500 à 1999 salariés De 50 à 99 salariés 9,8 % 16,2 % 6,4 % 13,3 % À noter : la forte progression du nombre de salariés travaillant dans des entreprises de 10 à 49 salariés : 13 % contre seulement 4 % en 2006. De 10 à 49 salariés 1,2 % 1,7 % De 5 à 9 salariés De 1 à 4 salariés 51,4 % Plus de 2000 salariés 12 Choix du job : priorité au projet professionnel Pour choisir leur emploi, 74,4 % des diplômés de la promotion 2008 ont privilégié l adéquation entre leur projet professionnel et l emploi. D année en année, certains critères sont de moins en moins souvent cités : le lieu : 39 % pour la promo 2006, 31 % pour la promo 2007, 28 % pour la promo 2008 Quel a été votre principal critère de choix? le salaire proposé : 45 % pour la promo 2006, 38 % pour la promo 2007 35 % pour la promo 2008 la notoriété : 50 % pour la promo 2 006 40 % pour la promo 2007 31 % pour la promo 2008. 74,4 % 35,6 % 35,6 % 31,1 % 27,8 % 20 % 8,9 % 3,3 % 1,7 % 1,1 %

Dossier Le réseau, la clé de la recherche d emploi Pour trouver un emploi, le réseau (personnel et professionnel) s avère très efficace. Et la tendance se renforce au fil du temps. 30 20 10 Relations personnelles professionnelles - diplômés Candidature spontanée Sites Internet spécialisés Stage de fin d études Cabinet de recrutement Site Internet de l entreprise Autres Un diplômé sur quatre à l étranger Ainsi en décembre 2010, 25 % de la promo 2008 était installée hors des frontières. La comparaison avec les enquêtes précédentes montre l installation d une réelle tendance : les diplômés sont de plus en plus nombreux à partir à l étranger en début de parcours. Dans la promo 2006, ils n étaient que 16 % à être à l étranger trois ans après leur sortie de Rouen et 22 % dans la promo 2007. La représentation des diplômés s élargit dans le monde : ils sont présents dans 21 pays, ils l étaient dans 16 pays pour les promos précédentes. En France, l Ile-de-France garde son attractivité (deux diplômés sur trois y travaillent). Les régions sont les perdantes. Depuis trois ans, elles attirent de moins en moins de diplômés : 17 % en 2006, 14 % en 2007, 12 % en 2008. Pourtant de belles opportunités existent! En province à l étranger 11,9 % 24,9 % à ou en région ienne 63,3 % Salaire 2006 2007 2008 Comme chaque année, 20 % des répondants ne répondent pas à la question sur le salaire. La moitié des répondants déclare un salaire annuel brut compris entre 32 000 et 39 000 euros. Le salaire moyen d embauche semble augmenter mais les augmentations se font plus rares ou moins fortes. Côté secteur d activité, l audit s avère le secteur le plus gratifiant avec une forte évolution des salaires depuis l embauche dans l audit : 22 %. De plus, même si les effectifs sont limités, les transports (+19 %) et l immobilier et les services (+16 %) font des efforts conséquents. Côté fonction, les fonctions Achats et Ressources Humaines annoncent des résultats attractifs : 17 % pour la fonction achats et 14 % pour les ressources humaines. De quoi générer de nouvelles vocations. Salaire moyen d embauche brut annuel Salaire moyen brut annuel actuel* *hors primes et gratifications 34 700 34 600 35 700 39 100 38 000 39 100 Le salaire des chefs d entreprise (3 réponses) : à la création de leur entreprise, les trois avaient un salaire moyen net mensuel 2 300. Aujourd hui, ce salaire moyen est passé à 5 983 avec des écarts très importants : minimum de 1 750 et maximum de 13 000 net mensuel! 13

Dossier Secteur ou fonction, des choix classiques 46 % des diplômés travaillent en Banque Finances Assurances études Conseil Audit. Dans les promotions précédentes, les diplômés étaient plus nombreux à opter pour les secteurs Banque-Finances-Assurances, études Conseil et Audit. 53 % pour la promo 2006, 49 % pour la promo 2007, 46 % pour la promo 2008. Les fonctions financières arrivent en tête : elles drainent 21 % des diplômés. À noter : la chute des Marketing et Ventes, passée de 32 % pour la promo 2006 à 25 % pour la promo 2008. Création d entreprise : des projets plus que des faits La création d entreprise attire peu de diplômés. On compte quatre chefs d entreprise seulement parmi les 190 répondants en activité professionnelle : trois hommes et une femme. Deux chefs d entreprise sont des créateurs et deux sont des repreneurs. Deux n ont pas de salarié, 1 en a entre 5 et 9 et le dernier entre 10 et 49. 3 chefs d entreprise ont accepté de communiquer sur leur salaire. Ces quatre chefs d entreprise travaillent dans le commerce/ distribution, le conseil, le BTP et la construction ainsi que dans les technologies de l information (services). Finances/Banques/Assurances 18,9 % études et conseil 17,2 % Autres secteurs industriels 10,9 % Mobilité : un sur deux a déjà changé, un sur quatre cherche un autre emploi Audit 10,3 % Commerce/distribution 6,9 % Communication média 5,2 % Industrie agroalimentaire 5,1 % Technologie de l information y compris Ingéniérie informatique 4 % énergies 3,4 % Administration d état, collectivité territoriale 2,9 % Hôtellerie restauration/tourisme 2,9 % Télécommunications 1,7 % transports 1,7 % Luxe 1,7 % Humanitaire 1,1 % On constate de plus en plus de mouvement en début de parcours. Ainsi, la part des répondants n ayant pas encore changé d emploi diminue chaque année. Promo 2006 : 59 % Promo 2007 : 54 % Promo 2008 : 51 % 23 % des diplômés en activité professionnelle cherchent un autre emploi. La moitié d entres eux exercent dans l audit ou le conseil, des fonctions qui, on le sait, sont souvent un marche pied vers une autre entreprise. Derrière cette envie de changement, on trouve différents motifs : 67 % des diplômés mettent en avant l élargissement des compétences et la progression de carrière. Trois autres raisons sont énoncées : meilleure rémunération. La part du critère rémunération a fortement diminué par rapport aux années précédentes. À juste titre : l analyse des salaires prouve d ailleurs que le nouvel emploi n offre pas de meilleure rémunération que le précédent. réorientation professionnelle 30 % des diplômés cherchant un autre emploi envisagent la possibilité de créer leur propre entreprise. mobilité géographique. 14 BTP/Construction 1,1 % Immobilier et services 1,1 % éco-industrie environnement et aménagement 0,6 % Enseignement - formation 0,6 % Autres 2,9 % Nous remercions les diplômés qui ont répondu, Françoise Dorey, Directeur Qualité de Rouen Business School, Coralie Bodilis qui a conçu et administré le questionnaire, Marie-Françoise Delaporte qui a actualisé la base de données. Et merci d avance à tous les lecteurs de la promo 2008 qui prendront le temps de répondre au FT! Résultats détaillés de l enquête sur demande : alumni.association@rouenbs.fr

Dossier Reprise d entreprise En bref Licence de droit Stage en Capital Risk (Suisse) Stage Analyste financier en SSII Majeure : Finance contrôle et pilotage Finance Internationale En bref Double licence Économie Langues étrangères Année de césure : stage contrôleur de gestion chez Cisco Systems - stage fusion Dossier acquisition en cabinet Majeure : Corporate finance Jean-Marie Brussieux Un diplômé inoxydable Avec un euro symbolique, Jean-Marie Brussieux rachète Robot Planet SARL, l entreprise familiale. Entre contrôle de corrosion et développement international, l homme est sur les fronts de mer. Jean-Philippe Cuocci Hier Sydney, demain New York Finance offers great international opportunities. La finance offre de belles perspectives à l international. Las finanzas Témoignage sous-titré de Jean-Philippe Cuocci. Le déclic 2008. À quelques mois de son diplôme, Jean-Marie est en contact avec Oresys (conseil en management et organisation). Un coup de fil va faire changer le breton de cap. L entreprise familiale, fondée sur un brevet lié à la détection de la corrosion dans les coques des bateaux, va fermer. «Les capital riskers qui avaient repris l entreprise laissaient tomber! raconte le diplômé. Moi je tenais à cette entreprise car le brevet a été déposé par mon père.» Alors, pour un euro symbolique, le diplômé rachète Robot Planet SARL : 5000 euros de trésorerie, 70000 euros de dettes et un produit qui «fonctionne presque.» Le creux de la vague L année 2008 est difficile. «J ai dû à la fois renégocier les dettes et récupérer des subventions pour finaliser le produit, résume Jean-Marie, qui se passe alors de salaire. Le robot de détection fonctionnait mais l usure de certaines pièces rendait l entretien coûteux.» L homme règle le sujet grâce aux compétences des PME de Pôle Mer Bretagne puis réfléchit au marché. Tankers et gaziers ou petits bateaux de pêche? «La flotte de pêche vieillit car elle n est pas renouvelée, répond Jean- Marie. La corrosion peut être fatale à très court terme sur un bateau de pêche.» Le temps d une formation obligatoire - en contrôle non destructif par ultrasons, et l homme part prospecter les sociétés de restauration navale. «Le robot a été très bien accueilli, s enthousiasmet-il. À temps égal, il fait 150000 à 200000 points de mesure contre 500 pour un détecteur classique!» Les commandes arrivent doucement, pour la prestation de contrôle elle-même comme pour le robot. «En hypothèse basse, je devrais réaliser 110000 euros de chiffre d affaires en 2011, prévoit le diplômé. De plus, je suis en contact avec un gros armateur coréen et des ports brésiliens. Je compte recruter un scientifique et un expert et me consacrer au développement.» Si les perspectives sont prometteuses, le chef d entreprise veille au grain. La concurrence va arriver, il faut vendre maintenant les spécificités du produit, qui peut travailler en zones explosives. Le mot de la fin? «Les possibilités de business sont énormes en région, fait remarquer Jean-Marie. Pourquoi les diplômés rouennais n en profitent-ils pas?» La question reste entière. Sur tous les fronts L amour des chiffres pour mieux comprendre les entreprises, la passion des langues avec l anglais, l espagnol et l italien «courants.» Avec ces deux atouts, Jean-Philippe avait un parcours tout tracé : la finance internationale. Méthodique comme il se doit, le diplômé explore d abord le contrôle de gestion et les FUSAC. Pour décider que finalement la finance d entreprise est the best choice. Pile et face Premiers pas avec un VIE de 18 mois en Australie pour BNP-Paribas, dans le département Risk Management. Le diplômé enchaîne en partant 8 mois à Hong-Kong et revient en juillet 2010 pour exercer à Londres. Même entreprise, même département. «Le métier de Risk Capital Market Analyst est un mélange de «regular» et d «exciting», déclare Jean-Philippe avec un flegme tout britannique. D un côté, on travaille sur le long terme, il faut analyser les données financières des institutions financières, banques et compagnies d assurance attribuer une note (rating) et fixer des limites pour chaque type de produits financiers (SWAP ), des limites (Value At Risk) qui vont encadrer les transactions des traders. De l autre, c est le «live trade» et on vit à toute allure : quand un trader peut dépasser les limites, il faut décider en cinq ou dix minutes si on engage la banque sur un risque de 10 millions d euros C est palpitant! On est au cœur de la finance. Résistance au stress indispensable dans des journées de travail de 12 heures. Heureusement, le sport est là et trois fois par semaine, l amateur de foot va taper dans le ballon rond. Le mot de la fin? Of course, la suite sera internationale. «Je ne me vois pas revenir en France, affirme Jean-Philippe en riant. Après Sydney, Hong-Kong, je voudrais partir à New York. Pour cela, j attendrai d avoir plus d expertise, d être senior. Je veux donc d abord passer par le management ou bien par le front office.» Retourner en Australie, pourquoi pas? «La vie là-bas, c est un rêve quand on a de bons revenus!», confie le diplômé. Ce qui semble bien être le cas 15

Cyril Patel Marketing/commercial En bref Prépa HEC Année de césure : Stage BMW AG, gestion de projet, à Munich - Stage Porsche France, assistant chef de produit Majeure : Finance, contrôle et pilotage Stage fin d études : auditeur chez PriceWaterhouseCoopers. Sébastien Coffe Conseil en innovation En bref Prépa HEC Année de césure : SFR - Tokyo Dossier Majeure : Marketing services Stage fin d études : Ubisoft Conduite impeccable Démarrage 16 Business Manager région Ouest chez Porsche France, Cyril Patel pousse les rapports au maximum. Vente, marketing, audit? Cyril ne savait pas vraiment. Une seule chose était sûre : il évoluerait dans le secteur automobile. Avec deux stages dans le secteur - trouvés par les annonces de Rouen Business School-, sa feuille de route l emmène droit au but. «En mai 2008, Porsche France m a contacté car la chef de produit partait en congé de maternité, relate le diplômé. À son retour, elle a changé de poste et je suis passé en CDI. Et en novembre 2009, j ai intégré la direction des ventes!» Un beau parcours quand on sait que Porsche France, filiale de Porsche AG, ne compte que 40 personnes Vitesse de croisière Avec ce poste de Business Manager région Ouest, Cyril a opté pour le terrain. Aussi, c est au volant d une Porsche Cayman S - coupé deux places, 6 cylindres à plat, 320 chevaux - que le diplômé sillonne un grand quart Nord-Ouest de la France. «Je supervise 10 centres Porsche, qui sont gérés par des investisseurs indépendants, détaillet-il. Je fais le lien entre ces centres et le siège, et couvre donc de nombreux sujets : je discute objectifs de vente, opérations marketing, investissements immobiliers avec les responsables de site, activités après-vente avec les chefs d atelier» Justement quelques chiffres : l objectif de Porsche France est de livrer plus de 3000 véhicules en 2011*. Fort d une gamme qui s élargit, notamment avec la Porsche Panamera et de nouvelles motorisations hybrides, Cyril compte bien y contribuer. «L industrie automobile me plaît, commente-t-il. Mais quand je vois les parcours des autres diplômés (majoritairement en Audit, Banque), j ai l impression d être un extraterrestre!» Le mot de la fin? Dans une structure aussi petite, les perspectives sont restreintes. D autant que Cyril a déjà un tour de circuit d avance : à 25 ans, il occupe un poste «senior» «L avenir est au niveau européen, enchaîne Cyril. Le groupe Volkswagen-Porsche est en passe de devenir le premier groupe automobile mondial. Je pourrais occuper le même poste au siège de Porsche AG, à Stuttgart, et couvrir un pays ou bien une région du monde.» Il faudra alors laisser le coupé pour l avion * à comparer à Ferrari (300 voitures par an), Audi BMW Mercedes (150 000 voitures par an réunis tous les trois), sur un marché français de 2,265 millions de véhicules particuliers. Oser l industrie Consultant en innovation industrielle, Sébastien Coffe a plongé dans le monde des «ingés». Une innovation en soi. Téléphonie, cacophonie La téléphonie, les nouvelles technologies, c était le monde de Sébastien. Aussi à sa sortie de Rouen Business School, le diplômé entre-t-il avec plaisir chez Kertel, opérateur alternatif de téléphonie mobile. Le marché ne répond pas comme prévu et le chef de produit en fait les frais. Après un licenciement économique, Sébastien part faire le point au pays du Soleil Levant (sa mère est japonaise). Innovation Après 124 lettres de candidature et des entretiens en nombre, Sébastien signe chez Erdyn Consultants, un cabinet de conseil en innovation industrielle. 25 personnes, 2,5 millions de chiffre d affaires et un univers nouveau : le cabinet intervient dans les secteurs énergies, environnement, matériaux et mécanique, chimie, Et pour une clientèle faite d entreprises mais aussi de ministères, universités, collectivités publiques. «Nous avons une expertise reconnue en méthodologie, depuis la stratégie générale ou la prospective jusqu à l aide à la décision et la mise en œuvre opérationnelle, explique le consultant. Sébastien plonge donc dans des dossiers inhabituels pour un diplômé d école de commerce. «Un consortium de recherche nous a demandé une étude sur les méthodes non destructives de détection de fissures dans le béton, répond Sébastien. En interviewant des chercheurs américains, je dois comprendre comment le produit serait accueilli sur le marché, définir un potentiel de marché» De plus, l équipe se compose d ingénieurs et de chercheurs, il y a juste un diplômé en Sciences Humaines et Sociales! Pas simple, pourtant rien n effraie le franco japonais qui déclare : «J apprends énormément de choses et grâce aux ingénieurs, je progresse en méthodologie.» Le mot de la fin? S il rêve toujours de téléphonie, Sébastien continue son chemin dans l industrie. «J ai demandé à passer commercial, affirme-t-il. Je n ai pas d expérience mais ce n est pas un problème : dans ce monde d ingénieurs, on considère qu un diplômé d école de commerce sait forcément vendre : il a plus le sens des réalités qu un chercheur». Justement, principe de réalité aidant, Sébastien envisage de s inscrire dans un Master en Ingénierie pour renforcer ses connaissances techniques. Le double diplôme, une arme béton pour attaquer l industrie?

Claire Legué Conseil financier En bref Prépa HEC Année de césure : Analyste Fusions - Acquisitions chez JCDecaux MBA Pepperdine University (États-Unis) Laura Gallet Marketing En bref Prépa HEC Année de césure : 4 mois d échange au Canada stage de 3 mois en audit chez PriceWaterhouseCoopers stage de 3 mois en marketing chez JC Decaux à Madrid Majeure : Marketing, produit, communication Stage fin d études : Assistante Chefs de Produits L Oréal Un modèle très Claire À Sydney, Claire Legué est Senior Consultant chez PricewaterhouseCoopers (PwC). Sa spécialité : les modèles financiers. Soif de marketing Junior Brand Manager chez Orangina Schweppes International, Laura Gallet œuvre pour le développement européen de la marque Schweppes. Envie de loin Stratégie Pour Claire, c était évident : son parcours serait financier et international ou ne serait pas. Avec une deuxième année «International Track» consommateurs de L Oréal, Laura, en professionnelle du marketing, Après ses stages en marketing et un CDD de quatre mois au service (tous les cours en anglais), le ton était donné. Aussi, après un premier pose un diagnostic précis sur son parcours. «Après mes expériences poste en fusions acquisitions chez JCDecaux à, Claire démissionne en juillet 2009 pour suivre son compagnon muté à Sydney. ment», précise-t-elle. Pour mettre en œuvre sa stratégie, elle postule en B to B, B to C en opérationnel, je voulais passer au développe- Let s go! chez Orangina Schweppes International. Elle signe vite pour un VIE d Assistant Brand Manager à Amsterdam. Il y a six mois, le VIE est terminé et Laura est confirmée comme Junior Brand Manager. Réseau boulot (mais pas trop) Trouver un travail à 20000 km? Facile! En effet, à peine deux mois après son arrivée, Claire commence comme consultante chez PricewaterhouseCoopers. «Le marché de l emploi est plus fluide qu en France, et surtout, avant de partir, j ai contacté les diplômés vivant en Australie, confie Claire. Avec leur aide, j ai pu revoir mon CV et mes lettres de motivation, améliorer mes présentations pour les entretiens. Quand je suis arrivée à Sydney, tout est allé plus vite. Le réseau, c est une des grandes forces de Rouen Business School!» Le résultat est convaincant. «Je suis maintenant consultante en business modelling, explique la diplômée. Je travaille sur des modèles financiers de transaction, fusions, acquisitions et sur des sujets plus opérationnels comme les budgets des entreprises.» Entre restructuration de dettes et consulting pour le gouvernement australien sur les process, les problématiques sont variées et presque agréables à gérer! «La culture de travail australienne est très différente et préserve l équilibre entre vie professionnelle et vie privée, souligne Claire. La journée démarre tôt, mais à 19 heures elle est souvent terminée!». Cet emploi du temps permet à notre globe-trotter d être déléguée de Rouen Business School Alumni Association et de Pepperdine University. «Je suis le point de contact des étudiants en recherche de stages, organise des déjeuners avec le réseau des diplômés rouennais présents en Australie, résume-t-elle. Les échanges professionnels sont très enrichissants et de vraies amitiés se nouent». Le mot de la fin? «Je reviendrai en Europe, murmure Claire. Mes racines sont là-bas!» Avec son expérience, la consultante sera la bienvenue. En attendant, place aux week-ends à la plage, au bush-walking et à la plongée sousmarine! Une formule qu il faudra modéliser un jour, non? Au royaume des marques Démarrer sur une marque aussi emblématique est une chance. «Schweppes est une marque qui a une vraie histoire, argumente Laura. C est la première marque de boisson gazeuse, elle est née en 1783. Avant Coca-Cola!» Aujourd hui, la marque se heurte à une problématique tonique à souhait. «Le consommateur résume Schweppes à l Indian Tonic, qu il mélange avec un alcool, or la gamme propose une dizaine de références aux fruits! synthétise Laura. Notre but est donc d élargir la consommation à l ensemble de la gamme.» Pour Orangina, l équipe tente d établir l image de la marque à l international. Ainsi, si pour les Français l Orangina est une boisson connue depuis l enfance, pour les Néerlandais, c est la boisson des vacances d été en France. Pour gagner des parts de marché, Laura et ses deux collègues du Brand Management développent des outils et ce pour 12 pays européens : de la création de nouveaux produits au packaging, de l identité visuelle au site internet. Des outils qui seront ensuite adaptés dans chaque pays par des partenaires locaux. «La marque est de plus en plus dynamique, énonce la diplômée. Ainsi l année dernière nous avons réalisé une campagne internationale avec Nicole Kidman pour Schweppes!» Dans un groupe en mouvement il a été racheté en 2009 par le groupe japonais Suntory - la jeune femme découvre que «le marketing, ce n est jamais fini!» Heureusement, aux Pays-Bas, on sait respecter l équilibre personnel/professionnel. Le mot de la fin? «Je m épanouis énormément dans le marketing! s exclame Laura. L équipe est jeune et internationale, c est très enrichissant sur le plan culturel.» Pourtant, on s en doute, Amsterdam ne sera qu une étape Soft drink ou pas, la suite s annonce pétillante. 17

Ressources Humaine Dossier En bref Prépa HEC Année de césure : Université de McMaster (Canada) - Stage RH chez Essilor international Majeure : Gestion des Ressources Humaines Conseil Marketing En bref Prépa HEC Stages : assistante chef de produit chez Danone, Dossier Accor, Caudalie Majeure : Marketing produit et communication Stage fin d études : Caudalie Marie Le FLoc h Attention, RRH en pleine croissance Marie Le Floc h est Chargée de ressources humaines dans une association, l Œuvre de Secours aux Enfants. Un choix qui a du sens : la cause est belle et le poste large. Premiers pas En 1 re année, Marie découvre les Ressources Humaines. Elle ne les quittera plus. Son premier poste l entraîne dans les relations sociales pas simples par définition Elle choisira vite un environnement à la fois plus large et différent : l Œuvre de Secours aux Enfants. Une association certes mais qui compte aujourd hui 600 salariés, 20 établissements pour enfants, personnes handicapées et personnes âgées, 30 millions d euros de budget, et un historique de 100 ans en France. 18 L âge adulte Marie a vu juste. Recrutement, affaires sociales, administration du personnel, contrôle de gestion sociale, le poste donne accès aux fondamentaux des RH et à de belles responsabilités. Toutefois c est une création de poste «Les directeurs étaient ancrés dans leurs habitudes de travail et dans leur indépendance vis-à-vis du siège, mais la centralisation était nécessaire au vu du développement, illustre Marie. Mais ce n est pas facile de faire accepter le changement! J ai dû instaurer une relation de confiance et prouver mon utilité.» La partie semble gagnée car maintenant, la majorité des directeurs appelle directement la diplômée pour lancer un recrutement. Il lui a aussi fallu renégocier les accords sur le temps de travail. Vaste chantier surtout quand tous les accords sont soumis à agrément par le Ministère des solidarités et de la cohésion sociale! Reste la question financière. «Nous dépendons majoritairement des subventions, soupire Marie qui travaille au quotidien avec le DG et le chef comptable de l association. Les budgets se réduisent, il faut trouver des solutions sans disposer des moyens. Ainsi, il devient difficile de recruter et nous manquons de ressources pour fidéliser les bons éléments.» Heureusement, l associatif présente des avantages certains. «Il y a une bonne ambiance de travail et nous visons l équilibre des comptes, pas la rentabilité maximum, cite la diplômée. Donc, même si je suis moins bien payée que dans le secteur privé, je me lève le matin avec plaisir. Je sais pourquoi je vais travailler!» Le mot de la fin? Marie commence à réfléchir. «J adore mon poste mais la structure est trop petite pour que je puisse évoluer, résume-t-elle. D autre part, rester trop longtemps dans l associatif pourrait m empêcher de retourner en entreprise.» Un jour Marie quittera l enfance pour de bon. À regret, on l a compris. L Vo Thanh Tho De bon conseil Loan Vo Thanh Tho Pribile a trouvé le job qui bouge à son rythme : consultante chez Lynx Conseil. Questions/réponses À peine son cursus marketing terminé, Loan s interroge : le job de chef de produit est-il fait pour elle? Passer deux ans ou plus sur un produit ne risque-t-il pas d être ennuyeux? La réponse, la jeune femme va la trouver sur un forum à Rouen Business School. «Vous voulez un métier qui se renouvelle? Alors faites du conseil!», lui suggère une diplômée en poste chez Oresys. Sur mesure Reste à choisir le bon cabinet. «Je voulais être autonome et apprendre rapidement, précise Loan. Aussi j ai opté pour Lynx Conseil, un jeune cabinet spécialisé en optimisation des process et dépenses Marketing et Communication.» Sans complexes d ailleurs car Lynx regorge de talents issus des grandes écoles parisiennes. Loan s attaque donc aux process du conseil : audit des départements marketing, mise en œuvre des recommandations, conduite du changement, évaluation et analyse des résultats et accompagne ses clients dans de multiples appels d offres (agences, imprimeurs, street marketing ). La variété est là et les responsabilités sont vite au rendez-vous. «Pour le compte d une grande enseigne de la distribution, j ai eu pour mission de mettre en place de nouveaux process afin d optimiser les campagnes de communications, et d intégrer une plateforme de travail collaboratif entre le département marketing, ses agences et ses imprimeurs», illustre Loan. Opérationnel à souhait, le job semble idéal. À ceci près que «Le conseil est rigoureux et exigeant, tempère la diplômée. En tant qu experts dans notre domaine, nous n avons pas le droit à l erreur chez notre client!» Et cela va sans dire, pas question de compter ses heures. Le mot de la fin? «Dans cinq ans, je serai sans doute ailleurs mais toujours dans le conseil. L optimisation est une niche et je voudrais élargir mon champ d action, remarque la consultante. Sûrement dans un cabinet de transformation ou bien dans un plus grand cabinet de conseil Marketing. Je voudrais travailler sur des problématiques plus larges, qui allient le stratégique à l opérationnel.» Sa dernière remarque sera sur ses études. «J adore mon métier et je ne comprends pas pourquoi le conseil n est pas davantage mis en valeur auprès des étudiants», termine Loan. Voilà un beau sujet à optimiser.

Contrôle de gestion En bref Prépa HEC Année de césure : six mois dans une ONG à Boston - six mois dans une start-up New York Majeure : Finance, contrôle et pilotage Financial Management Program En bref Dossier IUT Gestion des Entreprises & Administration (Grenoble) Bachelor of Art Business Management (Edinburgh) Année de césure : GE Money Bank Majeure : Finance d entreprise Audrey Le Tiec écoutez la différence Pierre Julin 100 % finance Contrôleur de gestion à Radio-France, Audrey Le Tiec conjugue l analyse des chiffres et la connaissance des métiers et des hommes. Après deux ans de Financial Management Program, Pierre Julin est Risk Finance analyst chez GE Global Banking. Rondement mené Trois ans après sa sortie de Rouen Business School, Audrey dit encore merci à Alain Broutin. Non seulement pour la célèbre Majeure qu il anime : Finance, contrôle et pilotage «C est lui qui a transmis l annonce de Radio-France, laquelle proposait un poste de contrôleur de gestion. L idée d entrer dans une structure publique me plaisait. J ai Program» (FMP). eu mon premier entretien en décembre 2007, et j ai commencé mifévrier.» Normal, à la radio, les blancs sont interdits. Mise en ondes Dans la grande maison, la jeune femme se sent à sa place. «J aime les valeurs de Radio-France : donner à tous, jeunes, vieux, citadins ou ruraux, l accès à la culture, à l information, au divertissement» affirmet-elle. Le budget de Radio-France s élève à 625 millions d euros. Si les notions de chiffre d affaires ou de marge sont moins mises en avant que dans l entreprise privée, la bonne utilisation des fonds publics à 90 % s impose. Pour cela, Audrey, dont le bureau se situe en face d une cabine de montage, a sa méthode. «Je pourrais rester derrière mon ordinateur à construire et étudier des tableaux. Non! Je vais à la rencontre des métiers : journaliste, metteur en ondes, réalisateur, producteur précise celle qui pratique théâtre et danse. J adore mettre les choses en perspective avec la réalité, j ai donc insisté pour aller sur les événements. Je vais sur les captations de concert regarder les moyens déployés. Les équipes sur place sont-elles cohérentes avec le projet? Quelle est la relation contractuelle avec la salle de concert? Comment se déroulent les relations avec les artistes?» Audrey doit aussi expliquer à ceux qui fabriquent la radio ce à quoi sert le contrôle de gestion. Indispensable pour nouer une relation de confiance. «Je voulais un métier avec une grande dimension relationnelle, je l ai trouvé! résume la diplômée. Je suis peut-être moins bien payée que dans une entreprise classique mais cela m importe peu. Sur le plan de mon épanouissement personnel et professionnel, je suis gâtée!» Actuellement, cette passionnée de concert s intéresse à la stratégie multimédia de Radio-France. Le passage sur le Web et les nouveaux médias la fascine. Le mot de la fin? «Je voudrais passer à la production, confie Audrey. Cela prendra sans doute un peu de temps mais j y arriverai!» Pour notre diplômée, la lumière rouge devrait vite s allumer. Programme chargé Le stage de césure de Pierre s avère déterminant. Chez GE Money Bank, le diplômé fait une double découverte : la mentalité américaine, à l encadrement motivant, et celle d un programme tentant pour qui aime la finance orientée banque. Le «Financial Management En janvier 2008, Pierre signe. Son FMP démarre par six mois à chez GE Money, en contrôle financier interne, au siège Europe Centrale et Europe de l Est. Il continuera par Londres dans l analyse des portefeuilles Assurance, puis en Business Development (acquisitions/ ventes). Le dernier semestre voit Pierre revenir à chez GE Global Banking, cette fois en controllership sur les risques de crédit. «Cours de finance, examens tous les deux mois, changements d équipe les deux années ont été intenses!», résume Pierre. Lire entre les chiffres Janvier 2010. C est décidé, Pierre reste dans le département. Un bon choix : la filiale a des banques dans 20 pays et annonce un portefeuille de plusieurs milliards de dollars. Au quotidien, le job comprend des journées longues et des questions délicates. «Comment définit-on le risque crédit? dit le Risk Finance analyst. Dans ce métier, il faut être capable de challenger les filiales pour s assurer que l on montre l image la plus fidèle, la plus rigoureuse de l entreprise, de prendre du recul vis-à-vis des chiffres, d imposer sa vision au-delà des ratios. Ce que j analyse en interne, c est aussi ce que les investisseurs vont voir.» Quand on reporte au siège de GE Capital (600 milliards de dollars d actifs), les capacités de communication sont une autre forme d expertise Le mot de la fin? L avenir, Pierre le voit pour le moment dans un siège. C est vrai, ils ont leurs avantages : grandes opportunités d apprentissage et aussi d interaction avec les leaders de GE. «Je me vois bien rester toute une carrière chez GE, conclut le diplômé. Les possibilités sont gigantesques, je peux changer de pays, explorer d autres voies que la seule finance» Toutefois chez le financier une autre idée est en train de germer. Celui qui, étudiant, a créé une société d import de savons grecs (certes les stocks ne sont pas écoulés ) livre son secret : «Diriger mon propre business me tente.» Tout un Program! 19

Spécial Finance Amsterdam, Singapour, New Tous deux de retour en France depuis quelques mois, Éric Le Bris (MGE 89) et Loïc Lebrun (MGE 97) ont passé plusieurs années en tant que responsables financiers à l international. Ils racontent à Planet leurs passages, en Asie et au Pays-Bas pour le premier, et aux États-Unis pour le second. Le choc de la première expérience à l étranger L adaptation à l environnement professionnel 20 Diplômé de l ESC Rouen en 1997, Loïc Lebrun a fait un premier passage outre-atlantique à sa sortie de l école. Dans le cadre d un CSN* chez Thales, il est parti un an à Kansas City en tant que contrôleur de gestion. «C est durant cette première expérience aux États-Unis que j ai ressenti le choc culturel et vécu la période où l on compare tout à notre pays d origine, se rappelle-t-il. De ce fait, quand neuf années plus tard, je suis reparti là-bas, je ne suis pas repassé par ce stade.» C est une expérience comparable qu Éric Le Bris a vécue en étant expatrié par Sanofi-Aventis une première puis une seconde fois à Singapour. «En 1994, raconte-t-il, mon expatriation à Singapour a été un double choc. C était mon premier départ à l étranger, dans une région que je ne connaissais pas. En plus, la décision s est prise très vite. On m a proposé le poste un vendredi après-midi et je devais me décider le lundi suivant. J ai aussi vécu un choc professionnel puisque, jusqu alors financier, je devais remplir là-bas une fonction commerciale.» En Asie, l activité ne faiblit jamais. «Il n y a pas de période creuse dans l année et très peu de vacances à l exception de deux jours pour le Nouvel an chinois, explique Éric Le Bris. Les clients et les partenaires demandent une très grande réactivité. Du coup, les journées sont bien remplies mais l ambiance est dynamique, ce qui est positif. Dans le monde professionnel, il faut savoir s adapteràl enthousiasmespontané des collaborateurs asiatiques. Lorsqu une nouvelle idée était évoquée en réunion, mes collaborateurs se lançaient directement dessus le lendemain, sans attendre que le projet ait été plus clairement défini, se souvient Éric Le Bris, qui est resté six ans à Singapour pour sa seconde expatriation. J ai ainsi appris qu il fallait clarifier les missions à confier à chacun.» Aux Pays-Bas, où il est resté de 2001 à 2003 en tant que responsable financier d un projet avec un autre laboratoire pharmaceutique, Éric Le Bris a dû s adapter à un tout autre environnement. «En partant à Singapour, je m attendais à être dépaysé et je n ai pas été déçu, explique-t-il. En partant à Amsterdam, je ne pensais pas que les Pays-Bas seraient aussi différents de la France, malgré la faible distance géographique qui nous sépare.» Éric Le Bris y a trouvé les négociations particulièrement difficiles, les Néerlandais exprimant dès le départ leur position qu ils ne modifient pas ensuite. Contrôleur de gestion de la filiale française d IMS Health, un groupe américain d études et de conseil pour les industries du médicament et les acteurs de la santé, Loïc Lebrun est parti en 2007 au siège de cette société dans le Connecticut en tant que éric Le Bris (MGE 89) contrôleur de gestion de la nouvelle activité de conseil, puis directeur financier. Il a été marqué par le professionnalisme des collaborateurs américains. «Je suis structuré en France, mais là-bas, j avais l impression d être en bas de fourchette! raconte-t-il. J y ai aussi découvert le mode de management à l américaine dans laquelle la société valorise l excellence professionnelle et agit avec pragmatisme. Que ce soit sur les investissements ou les décisions de gestion, la société est capable de se décider rapidement, accepter de prendre ses pertes puis avancer.»