DISCOURS DE M. DAVIGNON A L'OCCASION DE LA SIGNATURE DU MEMOIRE D 1 ENTENTE SUR L 1 ENERGY BUS CANADA-CEE. Bruxelles, le 17 decembre 1979



Documents pareils
Proposition de la Commission sur les allégations nutritionnelles et de santé en vue de mieux informer les consommateurs et d'harmoniser le marché

Chambre de métiers et de l'artisanat du CANTAL

Canada. m y 1*1. 8^1 Agriculture AUG. f/jfwjêkw. Canada. Canadian Agriculture Llbrary Bibliothèque canadienne de l'agriculture Ottawa K1 A 0C5

Réception de Montréal Secteur des valeurs mobilières. Discours d ouverture

DIALOGUE AVEC LES CONSTRUCTEURS DE VEHICULES

La transition énergétique L Energiewende allemande. 7 Conclusions clés. Une initiative de la Fondation Heinrich Böll Publié le 28 novembre 2012

Étude : Épargne nationale au Canada et aux États-Unis, 1926 à 2011 Diffusé à 8 h 30, heure de l'est dans Le Quotidien, le jeudi 26 juin 2014

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie

Conclusions du Conseil sur l'innovation dans l'intérêt des patients

Trousse d information sur la défense des droits. Alliance nationale des associations de golf

La politique économique doit privilégier le cap du moyen terme

Comment Faire pour Payer moins d'impôts en 2015

Enjeux du plan d'investissement

Analyse et exploitation des données du rapport. du PNUD sur le développement humain

Avis d Energie-Cités. Cette proposition est disponible sur :

La FSESP se félicite de l'occasion qui lui est donnée d'apporter sa contribution au débat et de suggérer certains changements.

Management du changement. Les 12 erreurs fatales

les lacunes: Approches intégrées pour la prévention de la criminalité et la sécurité»

"High Performance Workplace Event: People mean business"

AFP Economie - Mardi 15 Janvier :47 - Heure Paris (674 mots) ass-soc-gen

Services bancaires pour les petites et moyennes entreprises Ce que vous devez savoir

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

Et si l économie sociale créait une mutuelle d épargne solidaire?

Conclusions du Conseil sur le financement pour la croissance et le financement à long terme de l'économie européenne

APPLICATION DU SCN A L'EVALUATION DES REVENUS NON DECLARES DES MENAGES

CE DONT LE CANADA A MAINTENANT BESOIN POUR ENRAYER LA CRISE ÉCONOMIQUE UNE DÉ CLARATION DU CONSEIL CANADIEN DES CHEFS D ENTREPRISE

Comité sectoriel de la sécurité sociale et de la santé Section sécurité sociale

48,5 Bcf RAPPORT T SUR L'ÉNERGIE DE L ONTARIO JAN MAR 2015 PÉTROLE ET GAZ NATUREL. Infrastructure de transport du gaz naturel

Protéger la couverture des médicaments des Canadiens

L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon. Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal

Comité sectoriel du Registre national. Avis RN n 01/2013 du 11 décembre 2013

Economical présente un aperçu du projet de règlement sur la démutualisation des sociétés d assurances multirisques

Politique d'exécution des ordres (Politique de meilleure exécution) Best Execution Policy. CapitalatWork SA CapitalatWork Foyer Group SA

Intervention de M. Assane DIOP Directeur exécutif, Protection sociale Bureau international du Travail, Genève ***

AVIS N 68 DU BUREAU DU CONSEIL DE L EGALITE DES CHANCES ENTRE HOMMES ET FEMMES DU 14 FEVRIER 2003, RELATIF AU TRAVAIL AUTORISÉ POUR LES PENSIONNÉS :

PROGRAMME D'ASSURANCE COMPLET

La situation financière des SNF françaises Quelques éléments de diagnostic élaborés à partir des comptes nationaux

Deuxième Examen global de l Aide pour le commerce

CONVENTION COLLECTIVE DE TRAVAIL N

Scb,fleider ACCORD EUROPEEN. C,FEiectric. Entre. La Direction du groupe Alstom 1. représentée par

Patrimoines. La retraite Le moment pour vous simplifier la vie

August ASSOCIATION CANADIENNE DE LA CONSTRUCTION MÉMOIRE PRÉBUDGÉTAIRE 2015 Comité permanent des finances

N 301 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE

MÉMOIRE CONSEIL QUÉBÉCOIS DU COMMERCE DE DÉTAIL SUR LE DOCUMENT DE CONSULTATION VERS UN RÉGIME DE RENTES DU QUÉBEC RENFORCÉ ET PLUS ÉQUITABLE

MONITEUR DE LA BRANCHE INDUSTRIE MEM. Avril 2014

SPONSOR. In cooperation with. Media partners

LIGNES DIRECTRICES POUR L'ÉTABLISSEMENT D'UNE ENTENTE SUR LA COPROPRIÉTÉ D'UNE ASSURANCE-VIE

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

COMMISSION EUROPÉENNE

Nécessité d un «électrochoc» fiscal

Une réussite : Les prix de rachat garantis soutiennent les énergies renouvelables en Allemagne

Banque aurait dû travailler seule et prendre des mesures beaucoup plus drastiques pour contrer cette poussée inflationniste.

Systèmes de transport public guidés urbains de personnes

TRAVAILLER ENSEMBLE POUR SURMONTER LA CRISE MONDIALE: UN ENGAGEMENT DES DIRIGEANTS D ENTREPRISE DU CANADA

RE : Changement proposé au processus de vérification du casier judiciaire à la dactyloscopie

Les entreprises de distribution de radiodiffusion

Résumé. La transformation du système de crédit du Brésil. Que peuvent apprendre les pays africains de la croissance et du développement du Brésil?

COMMENT LA PENSION DE RETRAITE EST-ELLE CALCULÉE ACTUELLEMENT?

Réduire l effet de levier des banques, un impact néfaste sur notre économie? (2/2)

Commence à explorer les carrières pendant tes études secondaires Alors que tu te prépares à la transition vers le secondaire, tu

L EMPLOYABILITE DES JEUNES AU MAROC

Silence, on meurt! 1

LE RÉSULTAT DU CERTIFICAT PEB Pour le résidentiel

Proposition d un MODÈLE D ORGANISATION DE SERVICES

Mise au point à propos du programme PAAS ACTION Suivi de la rencontre avec les ministères Avril 2011

Document de travail Régime de responsabilité et d indemnisation pour le transport ferroviaire

ISBN

ANALYSE. La transition énergétique allemande à la recherche de son modèle

Note sur le projet Narbonne - Malvési

PROCEDURE D AGREMENT EN QUALITE DE BANQUE ET ETABLISSEMENT FINANCIER

Bienvenue à notre sondage en ligne pour l examen du Code canadien de déontologie professionnelle des psychologues

Intact Corporation financière annonce ses résultats du troisième trimestre

Driving Down Costs* - Stockage grande densité

Dossier de presse Contact presse Aude Ballade D ossier de Presse Banques-en-ligne.fr - Février

Royal (Jordan) Inc RE/MAX. Marché d acheteur. Marché de vendeur. C est lorsque la demande diminue que le surplus

Document d information n o 1 sur les pensions

Cas n COMP/M CREDIT MUTUEL / COFIDIS. RÈGLEMENT (CE) n 139/2004 SUR LES CONCENTRATIONS

Avis de consultation

Efficacité énergétique. Conférence Green Univers Le 13 octobre 2011

Dans quelle mesure les entreprises des pays développés ont-elles intérêt à s'installer dans les pays en développement?

ASSURANCE-LITIGE EN MATIÈRE DE BREVETS

Les Canadiens continuent de négliger des moyens simples de régler leurs dettes personnelles plus rapidement

L'assurance responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants

Revue de presse : Introduction en Bourse de Twitter. 1 ère ES 2 Théodore Aubanel 2013 Par Eva Fraicher et Victoire de Camaret

Texte de l'arrêté "Site e-business"

PROGRAMMES ET DES PARTENARIATS EN MATIÈRE D'ÉDUCATION ET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL INFRASTRUCTURES COMMUNAUTAIRES

Du 1 avril 2015 au 31 mars 2016 FORMULAIRE DE RÉINSCRIPTION AU TABLEAU DES MEMBRES À TITRE DE THÉRAPEUTE CONJUGAL ET FAMILIAL

P A R L E M E N T W A L L O N

COMITE DU COMMERCE DES AERONEFS CIVILS. Projet. Compte rendu de la réunion du Comité tenue le 14 mars 1988

FINANCE & RISK MANAGEMENT TRAVAIL INDIVIDUEL I

Mémoire de Visa Canada au Comité permanent des finances de la Chambre des communes dans le cadre des consultations prébudgétaires de 2015

Appel à projets Incubation et capital-amorçage des entreprises technologiques de mars 1999 L'appel à projets est clos

LE GRAND ÉCART L INÉGALITÉ DE LA REDISTRIBUTION DES BÉNÉFICES PROVENANT DU FRACTIONNEMENT DU REVENU

SOMMAIRE. AVRIL 2013 TECHNOLOGIE ÉTUDE POINTS DE VUE BDC Recherche et intelligence de marché de BDC TABLE DES MATIÈRES

L ACCOMPAGNEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES CANADIENNES DANS LEUR EXPANSION EN EUROPE

Par la présente et conformément à notre règlement interne, je me permets de poser une question parlementaire à Monsieur le Ministre des Finances.

Transcription:

SCHEMA DU DISCOURS DE M. DAVIGNON A L'OCCASION DE LA SIGNATURE DU MEMOIRE D 1 ENTENTE SUR L 1 ENERGY BUS CANADA-CEE Bruxelles, le 17 decembre 1979 Je ne reviendrai pas longuement sur les consequences du conflit israelo-arabe du Yom Kippour, mais force est de constater que si l'on a beaucoup parle a l'epoque de La " crise " de l'energie, six ans plus tard, le monde occidental commence seulement a saisir reellement L'enjeu energetique et sa repercussion sur notre mode de vie. A La veille d'une nouvelle hausse du prix du petrole brut, nos experts ont calcule qu'une majoration de 6 dollars Le barril aura pour effet d'alourdir La facture petroliere des Neuf de 20 a 25 milliards de dollar. IL est done grand temps qu'au niveau de la Communaute Europeenne une strategie energetique globale soit mise en place qui determine notre actio~ commune au cours de La decennie qui commence dans mains de quinze jours. Loin de moi L'intention de jouer aux prophetes de malheur : nous n'en sommes plus desormais au point ou nous pouvons nous contenter de discourir sur La crise de L'energie et pleurer sur notre sort.

- 2 - On attend de nous des actes politiques clairs et constructifs. Si la tache de La Commission Europeenne n'est pas des plus aisees, puisque aussi bien les traites europeens ne sont pas des -plus explicites en matiere de politique energetique commune, on ne peut pas lui faire le reproche de ne pas avoir utilise son pouvoir d'initiative. On a un peu ricane Lorsque La Commission a propose une serie de mesures au Conseil des Ministres visant l'horizon 85-90. Progressivement, cependant, un systeme communautaire, mime s'il presente encore des failles importantes, a pu etre degage : des mesures legislatives <a caractere volontaire ou contraignant) ainsi que des mesures financieres (programmes de recherche, de developpement, pr~ts de La Banque Europ6enn! d'investissement, etc.) ont ete prises. L'occasion nous est donnee ici aujourd'hui, grace a nos amis canadiens d'apporter un element important de r ponse a la crise energetique. C'est en effet par des operations concretes et ponctuelles comme celles du Bus de l'energie que nous pouvons montrer a notre opinion publique que nous sommes engages veritablement dans une des batailles fondamentales qui decoulent de cette crise, a savoir la bataille contre le gaspillage de l'energie. C'est la essentiellement l'inter~t d'un programme comme celui du Bus de l'energie.

- 3 - En effet, il s'adresse en premier lieu au secteur gros consommateur d'energie : les petites et moyennes entreprises absorbent annuellement environ 20% de l'energie primaire dans la Communaute. Or, les etudes les plus recentes en la matiere soulignent que d'ici a l'an 2000, l'introduction de technologies nouvelles mais aussi une attitude mains laxiste a l'egard du gaspillage, permettront d'epargner entre 15 et 35 %des besoins en consommation d'energie de l'industrie. Comme vient de l'indiquer Monsieur l'ambassadeur TAIT, il est resulte des visites de l'energy BUS au Canada, des economies d'energie en moyenne de l'ordre de 20% pour les petites et moyennes entreprises ainsi consultees. Derriere la secheresse de ce pourcentage se cache pour les responsables des PME visitees un gain appreciable qui est lui exprime en l'occurrence en vrais dollars canadiens. Et je voudrais ici aussi tuer un bobard qui a la vie dure : qui dit economie d'energie ne dit pas automatiquement atteinte a notre prosperite.

- 4 - - ( Notre ingenierie est parfaitement capable de ''ramasser Le gant'', l'economie d'energie signifie avant tout stimuler le developpement d'industries, de produits, de services nouveaux et partant, d'emplois nouveaux. J'en reviens aux implications pratiques du Bus de l'energie. Axe en priorite sur les Petites et moyennes entreprises il comble pour celles-ci un fosse ~ La fois psychologique et tech~io~1c. Contrairement aux grandes compagnies, les PMF hesitent ~ se Lancer dans des programmes potentiels d'economie d'energie, tout simplement parce qu'elles ne disposent pas du know-how pour identifier ces possibilites d 1 epargne de l'energie. Il faut done leur apporter sur place La technologie (ordinateur, etc) qui permet concretement de Leur faire La demonstration des economies d'energie facilement realisables et qui auront un impact immediat ou presque sur Leur bilan financier.

- 5 - En 1978, dans La foulee de ce que L'on a qualifie d'ure (utilisation rationelle de L'energie) il a ete suggere de creer Un systtme communautaire d'assistance directe principalement en faveur des PME. Un P.rogramme communautaire de Bus de L'Energie a ete elabore par La Commission Europeenne qui s'inspire du systeme utilise avec succts au Canada depuis 1977. La suite, vous La connaissez : Le Bus canadien a parcouru cette semaine les differentes regions de Belgique, aprts un passage aux Pays-Bas et son periple doit Le mener dans d'autres pays de La Communaute. Comme il s'agit d'un projet concret et qui doit necessairement pouvoir fonctionner souplement et rapidement aupres des principaux interesses, La Commission Europeenne a suggere que Le futur projet similaire europeen fonctionne par L'entremise des instances nationales concernees. Il aurait ete absurde de faire attendre ceux qui sont prets a commencer Leur experience du bus de l'energie : c'est le cas des Pays-Bas ou le projet doit normalement demarrer au debut de 1980.

- 6 -,, Le role de La Communaute est d'assurer La centralisation des donnees recueillies par les "bus" de l'emergie au centre commun de recherche d'ispra. Si vous voulez, pourparler _clairement, Ispra jouera un role de banque de donnees que pourront consulte~- non seulement les bus europeens, mais le bus canadien et tous les autres partenaires qui souhaiteraient cooperer dans ce genre d'experience. fois le gouvernement Canadien En terminant, je tiens a remercier une nouvelle d'avoir coopere avec La Communaute dans ce domaine trts concret de l'economie d'energie. La aussi nous avon~ marque des points vis-a-vis des sceptiques qui se demandaient au lendemain de la signature de l 1 accord- cadre Canada-CEE, le 6 juillet 1976, comment les deux parties signataires allaient bien pouvoir "remplir" ce cadre. Je puis vous dire, Monsieur l'ambassadeur TAIT, que votre Bus de l'energie consiitue bel et bien une action concr~te de cooperation industrielle dans Le sens indique par L'Accord cadre.