«Ils ne préviennent pas mais se préviennent»

Documents pareils
Défibrillation et Grand Public. Méd-Cl JAN Didier Médecin chef Méd-Cne PIVERT Pascaline

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Épreuve d effort électrocardiographique

FORMATION SAUVETEUR SECOURISTE DU TRAVAIL

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

La situation des arrêts cardiaques dans le département

Prise en charge du patient porteur d un dispositif implantable. Dr Philippe Gilbert Cardiologue CHU pavillon Enfant-Jésus

2 La chaîne de survie canadienne : espoir des patients cardiaques

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

LES ACCIDENTS DUS A L ELECTRICITE. Comité pédagogique SAP SDIS 43

Notions de base Gestion du patient au bloc opératoire

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Conseil Français de Réanimation Cardio-pulmonaire (CFRC) Recommandations pour l organisation de programmes de défibrillation

La prise en charge de votre maladie, l accident vasculaire cérébral

troubles comportementaux aigus et/ou cognitifs tous les intervenants de l entreprise Prise en charge immédiate sur le lieu de travail.

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Les différentes maladies du coeur

admission aux urgences

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Qu est-ce que la fibrillation auriculaire? (FA)

7- Les Antiépileptiques

Formation à l utilisation du défibrillateur semi-automatique (DSA)

Femmes, prenez soin de votre cœur! LIVRET DE PREVENTION

Insuffisance cardiaque

informations pratiques

Ischémie myocardique silencieuse (IMS) et Diabète.

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Le cœur et les artères des femmes sont en danger

Leucémies de l enfant et de l adolescent

PARTIE 5 NOTICE HYGIENE ET SECURITE

Ministère de l intérieur, de l outre-mer et des collectivités territoriales

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

Urgence de terrain : conduite à tenir Actualisation de la réanimation cardio-pulmonaire

Or, la prévention des risques psychosociaux relève de l obligation générale de l employeur de protéger la santé physique et mentale des salariés.

QUESTIONNAIRE SUR LA SANTE RESPIRATOIRE ET ALLERGIQUE DES ECOLIERS ET LEUR ENVIRONNEMENT SCOLAIRE

Bilan d Activité du Don de Plaquettes par cytaphérèse Sur une Période d une année au Service Hématologie EHS ELCC Blida.

DEMONSTRATION DE FONCTIONNEMENT DU DÉFIBRILLATEUR

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Accident de travail et de trajet (droit privé)

Info. Ligue contre l Epilepsie. Epilepsie. Qu est-ce que c est une crise épileptique ou une épilepsie?

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Quand le stress nous rend malade

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

RECOMMANDATIONS OFFICIELLES - DEFIBRILLATEURS AUTOMATISES EXTERNES

Conseils sur la conduite à tenir en cas de suicide d un salarié sur le lieu de travail

PRINCIPE ET FONCTIONNEMENT DES DÉFIBRILLATEURS AUTOMATIQUES IMPLANTABLES (DAI)

Bulletin de veille sanitaire octobre 2012

25/09/2014 CR : BRASSIER Julia. LEVERRIER Floriane L2 Médecine d'urgence (AFGSU) P. MICHELET 8 pages. Détresse vitale Arrêt cardiaque Alerte

TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS)

LA MÉTHAMPHÉTAMINE LE CRYSTAL C EST QUOI

Or 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin.

prise en charge médicale dans une unité de soins

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

Ce document est destiné à vous permettre de découvrir l offre de formation du Centre d enseignement des soins d urgence du Bas-Rhin (CESU 67).

Prévenir et Indemniser la Pénibilité au Travail : le Rôle des IRP

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

La migraine : quelle prise de tête!

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

Vous et votre traitement anticoagulant par AVK (antivitamine K)

ÉNONCÉ DE PRINCIPE CONJOINT DE L'AMERICAN COLLEGE OF SPORTS MEDICINE ET DE L'AMERICAN HEART ASSOCIATION

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

La prise en charge de votre épilepsie

Démarche d évaluation médicale et histoire professionnelle

droits des malades et fin de vie

Parcours du patient cardiaque

La prise en charge de votre cardiopathie valvulaire


Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Atelier gestes d urgences

Bouger, c est bon pour la santé!

FORMULAIRE DE DECLARATION DU RISQUE PERTE DE PROFESSION INSTRUMENTISTE ARTISTE LYRIQUE LUTHIER

Prise en charge de l embolie pulmonaire

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

Le dispositif de la maladie imputable au service

Infirmieres libérales

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES

Exemple de Projet d Accueil Individualisé ELEVE CONCERNE

9.11 Les jeux de hasard et d argent

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

Livret d information destiné au patient MIEUX COMPRENDRE LA FIBRILLATION ATRIALE ET SON TRAITEMENT

Carte de soins et d urgence

TRONC COMMUN SOINS CRITIQUES : Cardiologie - Document du participant Module 2 DIRECTION DES SOINS INFIRMIERS ET DES REGROUPEMENTS CLIENTÈLES

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

SYNTHESE SUR L ETUDE DES METIERS DU PRESSING - Janvier

Carnet de suivi Lithium

Transcription:

MALAISES SUR LES LIEUX DE TRAVAIL «Ils ne préviennent pas mais se préviennent» Dr Gérard ARASZKIEWIRZ SMIBTP BEAUVAIS Conférence CRAM Clermont 18 janvier 2005 1

Plan de la présentation Les malaises au travail Aspect médicaux Malaises liés au travail, malaises au travail Prévention La mort subite Définition, conduite à tenir DSA Prévention Rôle spécifique du médecin du travail Organisation des secours Protocole 2

Différents types de malaise 3

Différents types de malaise Selon la gravité Du plus bénin au plus grave : mort subite Selon la cause Connue ou non Symptomatique d une pathologie Symptomatique d une situation, en relation possible avec le travail Individuelle Ou collective 4

Malaise Lipothymie - Syncope Perte de connaissance Motifs fréquents de consultation et/ou d hospitalisation Correspondent à de nombreuses causes médicales Gravité variable selon la cause 5

Définitions : MALAISE Terme largement utilisé mais très imprécis Désigne une situation pathologique aiguë «perçue par le malade ou par l entourage comme une modification de son état antérieur». Caractérisé par par un trouble de conscience ou de vigilance (perte de connaissance brève ou lipothymie) avec ou sans hypotonie, qui peut être responsable de chute. Episode aigu et spontanément régressif. 6

Définitions : SYNCOPE Perte de connaissance brève (en règle quelques secondes à moins de 3 minutes) complète associée à une perte du tonus musculaire et spontanément résolutive sans intervention médicale, en général sans mouvements anormaux, ni morsure de la langue ou perte d urine 7

Définitions : LIPOTHYMIE Équivalent mineur de la syncope. La symptomatologie est très variée : «malaise» passager caractérisé par une impression d évanouissement imminent avec pâleur, sueurs, bourdonnement d oreille, brouillard visuel, souvent précédé de nausées et d une pâleur du visage et aboutissant rarement à une perte de connaissance. 8

Pertes de connaissance autres Exemple, crise d épilepsie Sa durée dépasse 3 minutes et peut atteindre plusieurs dizaines de minutes; elle peut s accompagner de mouvements tonico-cloniques, d une morsure de la langue et d une perte d urine. Le retour à la conscience est souvent progressif avec obnubilation. 9

MALAISE SYMPTÔME Dès qu un signe persiste au décours d un malaise ou dès qu il existe un signe d accompagnement ( mal de tête, douleur thoracique, hypotension ), le malaise ne doit être considéré que comme un épiphénomène ou un signe de gravité. 10

Malaises - épidémiologie Fréquent : 3 à 10 % des motifs de consultation dans les SAU et 1 à 3 % des admissions. Prévalence (nb de cas) importante - 8 personnes entre 35-45 ans - 40 personnes > 75 ans Possible gravité - 24 % mortalité pour les malaises de cause cardiaque 11

Gestion médicale d un Malaise 1- INTERROGATOIRE +++: Permet le diagnostic dans 50 % des cas Malade, entourage, et témoins Notion malaise identique? Malaise isolé ou collectif? Âge du patient ATCD personnels et familiaux Traitement en cours ++ (20 % des malaises sont iatrogènes) Prise de toxiques? 12

Gestion médicale d un Malaise 2- Examen clinique ++++ Signes non spécifiques (lésions traumatiques..) Signes d orientation - Pouls - Tension artérielle aux 2 bras - Examen cardiovasculaire - Examen neurologique 13

Orientation diagnostique 1- Causes cardiologiques Rares... Mais graves - début brusque - retour rapide à la normale - pâleur +++ - durée >5 min - ATCD cardiologiques - notion de survenue à l effort - prise de médicaments antiarythmiques - signes : douleurs thoraciques, palpitations, dyspnée 14

Orientation diagnostique 2- Causes neurologiques Epilepsie - mouvements tonico-cloniques, morsure langue, perte urine - confusion lors de la reprise de conscience - signes de focalisation transitoire : déficit 3- Causes métaboliques : Diabète, Hypoglycémies 4- Malaise vago-vagal - circonstances déclenchantes (émotion) - ATCD identiques, prodromes (signes avant coureurs) - phase de récupération +ou - prolongée avec asthénie - jeune âge 15

Orientation diagnostique 4- Hypotension orthostatique - changement de position - reproductibilité - causes «iatrogènes», certains médicaments 5- Orientation psychiatrique - absence d autres causes - stress ou événement déclenchant - pathologie connue - ATCD de malaises identiques 16

Orientation diagnostique 6- Dans tous les cas - Si la grande majorité des malaises est de diagnostic assez facile - Un malaise apparemment banal peut amener à découvrir une maladie grave et/ou nécessitant bilan et traitement adaptés - Nécessité - du recueil du maximum d informations - d un examen attentif - le cas échéant d un bilan complet 17

MALAISE ET TRAVAIL Le malaise survenant au travail pose les problèmes - de sa cause, éventuellement liée au travail : le malaise est-il lié aux conditions de travail? - de ses conséquences : gestion du malaise dans l environnement de travail 18

Malaise lié au travail Malaise vagal Émotions Conditions de travail Contraintes physiques : bruit, confinement Odeurs, produits chimiques Tensions psychologiques (Harcèlement moral) Charge mentale Organisation Travail posté Cadences Liées à la personne (ATCD médicaux, émotivité) 19

Rôle de Malaise lié au travail Liés à la chaleur Déshydratation Vasodilatation, hypotension Prévention Ambiance thermique : température d air confortable, protection du rayonnement, aération Organisation : limiter les expositions, pauses Vêtements adaptés Hydratation 20

Malaise lié au travail Intoxication au CO Diagnostic parfois difficile, à évoquer Circonstances Proximité dispositif combustion ou échappement Confinement Signes Maux de tête, nausées, vomissements Agitation Troubles neurosensoriels Gravité++ Tt en milieu hospitalier Rechercher d autres personnes intoxiquées 21

Gestion d un Malaise au travail 1- Conduite à tenir Règles du Secourisme du Travail (QS - Cf. présentation) Cas de l arrêt cardio-resp. (QS - Cf. présentation) Recueillir le maximum d information pour le diagnostic Liaison avec services médicaux d urgence 2- Problèmes spécifiques à gérer Émotion du groupe de travail lors de l intervention Malaises symptomatiques de mauvaises CDT Malaises graves : soutien psychologique, «debriefing» 22

Malaise au travail - PREVENTION 1- Prévention collective Identification des risques et prévention (CO) Amélioration des conditions de travail (chaleur, bruit, odeurs, confinement ) Identification et résolution des situations de stress Prévention des conséquences : organisation des secours, secourisme 2- Prévention individuelle Aptitude médicale Conduites à tenir devant certains type de malaises (diabétiques, épileptiques) 23

LA MORT SUBITE SUR LES LIEUX DE TRAVAIL 24

DEFINITION La mort subite est classiquement définie comme une mort naturelle, survenant contre toute attente, chez un sujet en bonne santé apparente. Elle survient chez des individus qui vaquant à leur occupation habituelle succombent de façon inopinée, imprévisible et immédiate, en dehors de toute action extérieure. 25

Les causes de mort subite Les Légistes considèrent trois catégories de morts subites: - Lésionnelles : rupture d anévrysme de l aorte - Lésionnelles et sanctionnant une pathologie sous-jacente (athérome coronarien ) - Fonctionnelles sans pathologie sous-jacente 26

Les causes de mort subite Il est nettement établi la prépondérance respective des affections cardio-vasculaires, neurologiques, respiratoires et digestives. Les études démontrent qu il y a une prédominance pour les personnes de 40 à 60 ans avec une moyenne à 49 ans et pour les individus de sexe masculin. Il n y a pas d études fiables pour définir le % réel de mort subite sur les lieux de travail; les données épidémiologiques sont incomplètes. 27

Les causes de mort subite Les études épidémiologiques ne permettent pas d établir une répartition rigoureusement des morts subites par catégorie professionnelle. On affirme cependant qu elles trouvent plus facilement les catégories professionnelles exerçant des responsabilités. Plusieurs travaux soulignent le rôle notable du stress psychologique et de l effort physique dans la genèse et le déclenchement de phénomène aboutissant à une mort. 28

Circonstances de survenue (1) 60000 morts subites /an en France. Une étude statistique de «SPAIN» montre que la mort survient à domicile dans 75 % des cas, pendant le repos ou au cours d activité physique légère ou modérée. Elle se produit également pendant le sommeil 30 % des cas, ou au décours d un effort physique notable (10 % des cas) durant le travail ou lors d activité sportive. 29

Circonstances de survenue (2) Une étude des Dr Hadengue et Loriot met en évidence une différence significative entre les hommes (47% des morts subites à domicile, 10% sur les lieux de travail) et les femmes (78% à domicile, 2.7% sur les lieux de travail). 30

Circonstances de survenue (3) La statistique de «SPAIN» met également en valeur l incidence défavorable des émotions, ce que confirme une autre étude de «O.Paul». Dans 30 % des cas, les stress psychologiques sont présents dans la demi-heure précédant le décès. Les accès de frayeur se traduisent par des bradycardies susceptibles d entraîner la mort par arrêt cardiaque vagotonique. La colère, l anxiété provoquent des tachycardies. 31

Circonstances de survenue (4) En ce qui concerne l infarctus du myocarde, on relève un pourcentage plus important de stress émotif dans le cas de mort subite. L expérimentation corrobore ces observations : elle a permis d établir que le stress provoque un abaissement du seuil de stimulation électrique des cellules cardiaques, ce qui peut entraîner des troubles du rythme ventriculaire. 32

Les prodromes L étude de «O.PAUL» indique que plus du tiers des futures victimes avaient souffert de douleurs thoraciques, de fatigue ou de dyspnée. Une étude statistique établie sur 324 cas de morts subites coronariennes pour lesquels on disposait de données sur ce qui avait précédé le décès, montre que 164 victimes (51%) ont présenté des prodromes : symptômes prémonitoires tels que douleurs rétrosternales, dyspnée, nausées, vomissements. 33

Les Facteurs de Risque HTA TABAC : l incidence annuelle est de 1.7/1000 chez les non fumeurs, de 3.3/1000 chez ceux qui fument 20 cig./j, de 5.4/1000 ( X 3 ) pour un tabagisme > à 20 cig./j. POIDS : la surcharge pondérale accroît sensiblement le risque de mort subite. Un diamètre abdominal élevé multiplie par 3 le risque de mort subite de cause cardiaque (INSERM Empana - 2004) 34

Les Facteurs de Risque Hypercholestérolémie Diabète Sexe : la mort coronarienne (subite ou non) frappe 4.4 hommes pour une femme. Âge : l incidence annuelle est pour les hommes de 1.2/1000 de 45 à 54 ans, de 3.9/1000 de 55 à 64 ans et de 3/1000 de 65 à 75 ans. 35

Les patients coronariens et le risque de mort subite Ces patients appartiennent tous à la population des sujets à haut risque, on peut cependant distinguer 3 catégories plus particulièrement exposées : Les angineux : le risque dépend de l importance des lésions coronariennes. Les sujets qui ont présenté un IDM ; le risque est très élevé dans l année qui suit l IDM. Les sujets qui ont présenté une fibrillation ventriculaire. 36

ACR sur les lieux de travail Faire face à la mort subite sur les lieux de travail, c est d abord être confronté à une grande urgence médicale et devoir tenter des manœuvres de réanimation. La qualité de cette réanimation dépend pour une large part de l organisation des secours propres à l entreprise et dont la mise en place incombe au médecin du travail. Cependant le pronostic est mauvais : moins de 5% sortent de l hôpital sans séquelle 37

CAT devant un ACR On estime qu entre le moment où survient l ACR et l apparition de lésions cérébrales irréversibles, il s écoule moins de 3 minutes. Une minute de MCE efficace est nécessaire avant que le sang oxygéné ne circule dans les artères. Ceci explique l urgence absolue d agir, l importance d entreprendre quelque chose avant l arrivée des équipes médicales spécialisées. 38

CAT devant un ACR Le diagnostic d arrêt cardiaque s établit devant les signes cliniques de la mort apparente: principalement disparition des pouls fémoraux et carotidiens, l absence de ventilation, la pâleur ou la cyanose du visage et des extrémités. Le but de la réanimation est d assurer une ventilation et une perfusion du cerveau et des organes. Le cœur et le cerveau sont immédiatement menacés, avec pour ce dernier des chances de récupération faibles si l arrêt a duré plus de 4 minutes. 39

CAT devant un ACR La prise en charge de l ACR comprend le plus souvent deux phases: 1- une première dite de base relevant du secourisme ± DSA - QS 2- une seconde phase correspondant à une réanimation spécialisée Bilan : diagnostic (clinique, ECG, dextro, sat.), bilan lésionnel Intubation OT, ventilation Voie veineuse, injections de solutés et médicaments : Adrénaline, antiarythmiques 40

CAT devant un ACR Intérêt du D.S.A. Sur les 60 000 morts subites / A.C. en France / a 35 000 seraient dues à une Fibrillation Ventriculaire (1ère cause d A.C.) IDM Troubles du rythme ou de la conduction Choc hémorragique ou vasoplégique 41

Prévention de la mort subite par insuffisance coronarienne A- la prévention primaire Elle a essentiellement pour but d éviter l apparition de certains FDR d artériosclérose coronarienne. En premier lieu, il faut lutter contre le tabagisme, l hypercholestérolémie, le surpoids, la sédentarité, contrôler la TA. 42

Prévention de la mort subite par insuffisance coronarienne B- la prévention secondaire Le dépistage des coronaropathies passe par l examen systématique des patients susceptibles de présenter ce type d affection. Le dépistage des troubles du rythme et de la conduction C- la prévention tertiaire Il s agit essentiellement des différents médicaments (VD coronariens,antiagrégants plaquettaires, les bétabloquants) du pacemaker et aussi du défibrillateur implantable. 43

ORGANISATION DES SECOURS RÔLE DE CONSEIL DU MT Conditions nécessaires Bonne connaissance de la situation Compétence en médecine d urgence Mise à jour régulière de ces données afin de maintenir l adéquation des moyens et de l organisation Interlocuteurs Le chef d entreprise, interlocuteur privilégié, celui qui en dernier lieu décide de l organisation des secours. Il se doit prendre en compte l avis du médecin du travail. Chargé de sécurité, Infirmière(s), CHSCT et DP, Secouristes, Salariés, SAMU, pompiers, hôpitaux, médecins etc 44

ORGANISATION DES SECOURS RÔLE DE CONSEIL DU MT Diagnostic de la situation Entreprise : structure, activité, moyens et organisation. Salariés, de l encadrement, du CHSCT, des délégués du personnel. Risques (connaissance des produits manipulés (FDS), historique et analyse des accidents, visites d atelier, recueil d informations lors des visites ). Données de la fiche d entreprise. Moyens de secours en place et de leurs résultats. Equipes SST : nombres, répartition, compétences. Pompiers d usine, Equipiers de seconde intervention Ressources extérieures : SAMU, SMUR, hôpitaux et cliniques, services spécialisés (Urgences toxico, services de grands brûlés, urgences de la main ). Mise en place (moyens, organisation) Evaluation, suivi, mise à jour 45

ORGANISATION DES SECOURS RÔLE DE CONSEIL DU MT Procédures d alerte, de prise en charge initiale des blessés et de leurs transports. Information des salariés et responsables sur ces procédures Moyens de communication et d alerte Locaux de soins, équipements, matériels Selon l arrêté du 12 juin 1984, art.5 : «L ensemble du matériel nécessaire pour donner les premiers soins aux accidentés et aux malades ainsi que les consignes à observer en cas d absence de service infirmier sont établis par l employeur après avis du médecin du travail en fonction des risques spécifiques à l entreprise, et portés dans le document prévu à l article R. 241-40 du Code du travail», document relatif aux dispositions nécessaires pour la délivrance des premiers soins. DSA 46

ORGANISATION DES SECOURS RÔLE DE CONSEIL DU MT Contrôle, entretien du matériel de premiers secours Moyens d évacuation : véhicules, accès Moyens humains : agents de sécurité, secouristes, infirmière : effectifs et répartitions (selon les plages horaires et les lieux), formations, recyclages, équipements. Consignes = protocoles 47

ORGANISATION DES SECOURS PROTOCOLE Principes Il appartient au médecin d'établir des consignes au cas où les urgences se produiraient en dehors de ses heures de présence. Pas de protocole type : les consignes sont basées sur la connaissance précise des risques professionnels, sur le matériel, les locaux et l organisation dans l entreprise. Chaque médecin devant déterminer et écrire le protocole adapté à chaque entreprise. Elles doivent être adaptées, écrites, validées par la direction, claires, simples, précises, diffusées à la population cible, régulièrement rappelées et mises à jour. 48

MALAISES SUR LES LIEUX DE TRAVAIL «Ils ne préviennent pas mais se préviennent» Conférence CRAM Clermont 18 janvier 2005 49