COMPTE RENDU DES DELIBERATIONS DE LA SEANCE DU 13 AVRIL 2015



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Transcription:

COMPTE RENDU DES DELIBERATIONS DE LA SEANCE DU 13 AVRIL 2015 Service "Direction Générale Assemblée "

SOMMAIRE CARNET DE LA CHAMBRE DE COMMERCE Participants...... 3 Excusés...... 3 Prochaine Assemblée Générale...... 40 Économie régionale et rôle de la Banque de France. 4 Présentation du plan stratégique et des projets d EMLYON... 12 Positionnement et actions de la CCI de Lyon dans le domaine de l enseignement supérieur........ 25 VOTES : Convention de partenariat CCI de Villefranche et du Beaujolais CMA du Rhône CCI de Lyon pour un diagnostic économique pour la Communauté de Communes Beaujolais Pierres Dorées... 31 Avis relatif au projet de Schéma Directeur d Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Rhône Méditerranée... 33 INFORMATIONS DU PRESIDENT Informations générales... 36 2

PARTICIPANTS Mesdames, Anne-Sophie PANSERI, Nathalie PRADINES, Messieurs François BERGEZ-LACOSTE, Jean CANETOS, Jean-Michel COQUARD, Christophe CROZIER Marc DEGRANGE, Jacques DESCOURS, Pierre-Emmanuel FANTON, Philippe FLORENTIN, Norbert FONTANEL, Vincent GIRMA, Philippe GUERAND, Alain GUILLON, François GUILLON, Emmanuel IMBERTON, Jean-Michel JOLY, Fabrice LENOIR, Hervé MARIAUX, Henri MEUNIER, Pierre MOSSAZ, Jean MOUGIN, Yves POMMIER, Bruno TARLIER, Philippe VALENTIN. (Membres élus) Madame Évelyne GALERA, Messieurs Sylvain BARBIER, Jean-Noël BARDET, Jihade BELAMRI, Didier CHARBONNEL, Jacques COIRO, Frédéric GIRAUD, Bernard GUINET, Yves MONNERET, (Membres associés) EXCUSES Madame Sophie DEFFOREY CREPET, Elisabeth THION, Messieurs Roland BERNARD, Christian BERTHE, André-Claude CANOVA, Jean-Philippe DIEHL, Michel DULAC, Philippe EYRAUD, Alain LANDAIS, Christophe MARGUIN, Dominique MINJARD, Robert NATALI, Jean-Roger REGNIER, François ROYER. (Membres élus) Madame Jocelyne CORNEC, Jocelyne PEYREFITTE, Messieurs Eric BONNAC, Paul MINSSIEUX, Pierre NALLET, Claude POLIDORI, Christian SAINZ, Ronald SANNINO. (Membres associés) 3

ACCUEIL Le Président Emmanuel IMBERTON accueille Monsieur Patrick VARGIU qui représente Monsieur Hervé LE FLOC H LOUBOUTIN, Administrateur Général des Finances Publiques. Économie régionale et rôle de la Banque de France Le Président Emmanuel IMBERTON salue Pierre DU PELOUX, directeur régional de la Banque de France. La CCI l a convié aujourd'hui à l occasion de son assemblée générale pour qu il rappelle le rôle de la Banque de France et qu'il commente la situation de l'économie générale telle que la Banque de France la voit aujourd'hui. Pierre DU PELOUX salue l assemblée et la remercie de l'avoir convié. La Banque de France, ce sont 10 000 personnes en France dont 5 000 à Paris qui s'occupent de la politique monétaire et 5 000 qui sont réparties dans l'ensemble du territoire et qui ont trois métiers : distribuer des billets aux banques pour les distributeurs, s'occuper du surendettement des ménages (1 000 personnes s en s'occupent pour le compte de l'état), et coter les entreprises du département ou de la région dans laquelle se trouve la Banque de France qui est l'activité essentielle. C'est à partir de ce métier, qui est de mettre une cotation sur les bilans, que la Banque de France peut, à travers la connaissance des entreprises, faire une analyse de la situation économique du département, de la région ou d'un secteur d'activité. La cotation, c est une évaluation du risque de crédit. Ce n est pas une note sur la plus ou moins bonne gestion de l'entreprise, c'est une note sur le risque de crédit de l'entreprise, à savoir la capacité d une entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de deux ou trois ans. Cela ne concerne pas uniquement le remboursement du crédit des banques, mais aussi celui du crédit fournisseur, il s agit de l'ensemble des engagements financiers. Il y a 12 cotes possibles, la meilleure étant 3++, la moins bonne étant 9 et quand on est dans la note P, cela veut dire qu'il y a une procédure judiciaire. 4

Cette cotation est une analyse à dire d'expert. Il ne s agit pas uniquement de calculer des ratios et d appuyer sur un bouton pour qu il en ressorte une note. C est l analyse de beaucoup de données chiffrées. La Banque de France s'appuie sur toutes les données comptables publiées par les greffes des tribunaux. Elle a toutes les informations sur les comptes, les bilans, les décisions prises par les greffes. Elle a aussi des données très importantes, à savoir les encours de crédit, le montant de tous les crédits qui sont faits aux entreprises et qui sont déclarés par toutes les banques à la fin de chaque mois, cela permettant de voir l'évolution du crédit bancaire des entreprises. La Banque de France a également des discussions avec les dirigeants, elle essaye de voir 15 % des gens qu elle note chaque année et que cela tourne régulièrement. La cotation est gratuite, elle est systématiquement et obligatoirement communiquée à l'entreprise et elle est mise à disposition de toutes les banques sur une base de données informatique. En revanche, pour avoir accès à cette cotation, les banques payent ; cela rapporte 80 M par an à la Banque de France. Ce système de cotation est relativement fiable. En effet, 0,01 % des entreprises cotées 3++ au 31 décembre 2011 étaient en défaillance un an plus tard. Plus la note est mauvaise, plus le risque de défaillance est important. 22 % des entreprises cotées 9 sont en défaillance l'année suivante. La Banque de France note 238 000 entreprises chaque année dont 30 000 en Rhône- Alpes et 9 530 pour le seul département du Rhône. Si l on considère qu'une grande entreprise, c'est plus de 750 M de chiffre d'affaires, la BDF en note une cinquantaine dans la région Rhône-Alpes et une trentaine dans le département du Rhône. Elle note surtout des PME voire des TPE (+ 750 000 de CA). Avec la connaissance de ces situations d entreprise, il est possible d avoir un regard sur le fonctionnement de l'économie de Rhône-Alpes ou sur l'économie du département du Rhône par exemple. Pierre DU PELOUX donne quelques exemples d'analyse de la situation économique de la région Rhône-Alpes à travers le bilan des entreprises en indiquant comment a évolué la situation financière des entreprises, à savoir la cotation des entreprises de la région Rhône-Alpes entre le bilan du 31 décembre 2009, pire moment de la crise, et celui du 31 décembre 2014. Pour cela, il a réparti le nombre d'entreprises par notation 3++ étant ce qu'il y a de mieux, P étant ce qu'il y a de moins bon. La crise a un peu dégradé la situation 5

financière des entreprises de la région, mais très peu sur les extrêmes. En effet, une majeure partie des entreprises dont la situation financière est la plus solide (3++, 3+ et 3) en 2009 sont toujours dans ce créneau en 2014. Les entreprises qui étaient très solides avant la crise sont donc restées très solides. De même, la proportion de celles qui étaient les plus fragiles (5, 6, 7, 8, 9 ou P) n'a pas changé, 12 à 13 %. En revanche, au milieu de ces deux extrêmes il y a eu des changements importants. La cotation médiane était en 2009 à 4+ quand elle est en 2014 à 4. Il y a eu une dégradation assez importante, 3 à 4 000 entreprises ont vu leur notation se dégrader. Pierre DU PELOUX reprend ensuite le même exemple, mais spécifiquement sur les entreprises industrielles qui sont au nombre de 6 300. La proportion de celles qui sont en bonne situation (3++, 3+ et 3) par rapport aux autres entreprises est de l'ordre de 30 % et entre 2009 et 2014, cette proportion d'entreprise a même augmenté. On constate que les entreprises industrielles sont en meilleure situation financière que le reste des secteurs et les meilleures d entre elles se sont plutôt améliorées. En revanche, la situation financière des entreprises se trouvant au milieu de ce schéma a beaucoup évolué. Toutefois, la plus grosse proportion était sur la cote 4, de l'ordre de 25 % tous secteurs confondus, maintenant à 22 %. Enfin, pour ce qui concerne les entreprises du BTP, les choses sont différentes. Le nombre d'entreprises qui étaient très bien notées a légèrement baissé et il y a eu une très forte dégradation vers la cote 4. La situation dans le secteur du BTP est assez délicate et elle s est relativement dégradée. Par ailleurs, la BDF publie le montant des encours de crédit des entreprises d'une région ou d'un département tous les mois. L encours de crédit pour la région Rhône-Alpes s élève à plus de 90 Md, les crédits liés à l'immobilier des entreprises représentant la moitié de ce montant. Les encours de crédit pour les PME et TPE augmentent de 1 % par an, quand ils évoluaient en 2010 et 2011 de l'ordre de 7 à 8 % par an. D un autre côté, l encours des crédits à court terme représente 12 Md dont 4 à 5 Md pour les PME et TPE. Cet encours de crédit à court terme qui représente l'activité n'augmente pratiquement plus depuis six mois, il était même en baisse en décembre 2014. La BDF réalise aussi chaque année une enquête auprès des entreprises de la région afin d'apprécier l'évolution de leur activité, de leur rentabilité, de leur exportation. Cette 6

enquête est rendue publique chaque année en février. En 2014 dans le domaine de l'industrie, l'activité mesurée par rapport au chiffre d'affaires a progressé de 0,6 % alors que l'année précédente elle était en baisse comme l'année 2012. En 2014, les entreprises industrielles de la région Rhône-Alpes ont connu une très légère amélioration de l'activité par rapport aux deux années antérieures ainsi que le service aux entreprises recoupant les services informatiques, les services de transports de marchandises et l'ingénierie technique. En 2014, c'est le secteur qui se développe le plus dans la région Rhône-Alpes. Quant au secteur du BTP, alors qu il est souvent en décalage par rapport au reste de l'économie et notamment de l'industrie (les cycles sont plus longs dans le BTP), cette année il y a une baisse importante. L analyse du BTP a ensuite été décomposée entre gros œuvre, second œuvre et travaux publics. L'ensemble du secteur a vu son chiffre d'affaires baisser de 3,1 %, le chiffre d affaires du gros œuvre ayant baissé de 3,1 %, celui du second œuvre de 2,5 % et celui des travaux publics de 4,3 %. En 2014, le chiffre d affaires total dans l industrie a augmenté de 0,6 %, le chiffre d affaires à l'export ayant augmenté de 1,2 %. Le moteur de la région Rhône-Alpes pour l'industrie est l export. Pour 2015, les chefs d entreprise industrielles envisagent une augmentation de leur activité de 2,6 % et de la même manière, leur chiffre d'affaires export se développerait beaucoup mieux que l'année précédente. Le taux de 0,6 % d'augmentation du chiffre d'affaires en 2014 se décompose en 0,5 % venant de l'export et 0,1 % venant de la demande interne. Pour 2015, le taux de 2,6 % d'augmentation du chiffre d'affaires de l industrie prévu serait composé de 1,5 % venant de l export et de 1,1 % venant de la demande interne. Il devrait donc y avoir une reprise de l'activité industrielle en 2015, reprise autant due à l export qu'à la demande interne. Enfin, Pierre DU PELOUX présente les prévisions d'activité pour les entreprises de la région Rhône-Alpes dans le secteur des services. La BDF n analyse pas tous les services, elle analyse le transport routier, les éditions, les activités informatiques de logiciels et l ingénierie technique. Les chiffres d'affaires prévisionnels pour 2015 sont favorables, à 5 % contre 2,6 % en 2014 et 1,6 % en 2013. Dans le détail toutefois, c est assez différent. Les chiffres concernant l'ingénierie et les études techniques ont été très mauvais en 2013 et 2014 dans la mesure où ce secteur est très influencé par le bâtiment et les travaux publics. La prévision pour 2015 dans ce secteur montre qu'une reprise est attendue par les chefs d'entreprise. 7

À partir de toutes les données qu'a la Banque de France, elle est à même de faire des études sophistiquées pour le compte d'une région, d un département, d un secteur industriel. Ces études sont payantes, mais étant très poussées, elles permettent d'affiner les choses. Par exemple, pour la région Rhône-Alpes, en mettant en ordonnée le taux de valeur ajoutée des industries qui va de 10 à 40 et en abscisse le taux de marge brute, à savoir le ratio entre l'excédent brut d'exploitation et le chiffre d'affaires allant de -2 % à +16 % et en indiquant également les secteurs industriels (la taille des ronds qui représentent un secteur industriel est fonction de l'effectif), l on constate que les industries pharmaceutiques qui ont un effectif relativement modeste, mais quand même important, ont un taux de valeur ajoutée de l'ordre de 40 % et un taux de marge brute de l'ordre de 16 %. À l'autre extrémité, l'industrie automobile a un taux de valeur ajoutée de 16 % et un taux de marge brute de l'ordre de 2 %. C est dans le quart supérieur droit qu il y a le taux de marge brute et le taux de valeur ajoutée le plus élevé et c'est là qu'il y a la majeure partie des secteurs industriels. Pierre DU PELOUX se tient à présent à disposition pour répondre aux questions. Pierre-Emmanuel FANTON faire remarquer que, concernant le financement des entreprises, le financement inter-entreprises compte pour 2/3 quand celui des banques compte seulement pour 1/3. Tenant compte de cela, il demande pourquoi les banques ont accès à beaucoup d'informations et pas les entreprises. Pierre DU PELOUX estime que Pierre-Emmanuel FANTON a raison. Il ajoute que, concernant les entreprises en défaillance, un assureur de crédit en France regarde un an avant leur défaillance quels engagements ces entreprises avaient vis-à-vis des banques et des autres entreprises. Ainsi, au moment de la défaillance les encours de crédits bancaires à court terme sont divisés par deux car les banques constatent cette défaillance à venir et concernant les crédits inter entreprises, les encours ont parfois augmenté. En effet, les 2/3 du crédit court terme d une entreprise ne viennent pas des banques, mais du crédit inter-entreprises et c'est un vrai sujet, mais Pierre DU PELOUX ne sait pas de quelle façon on pourrait avoir connaissance de la somme de ce crédit inter entreprises. Quant aux délais de paiement, il est très difficile de réduire les délais de paiement inter entreprises. Il semblait à Pierre MOSSAZ que lorsque les entreprises étaient cotées 3++, elles bénéficiaient dans le cadre de la convention Bâle II interbancaire européenne d'un 8

avantage si elles le faisaient valoir auprès de leur banquier. Cependant, cela n est pas connu de tous les patrons de PME. Cet avantage permettait d'avoir un meilleur taux dans la mesure où les banques ne sont pas obligées d'adosser au prêt les réserves correspondantes. Il demande si c est toujours d'actualité. Par ailleurs, lorsque la BDF décerne une cotation, il demande dans quelle mesure cette cotation l engage vis-à-vis de ses clients, à savoir les banques. Il demande si la Banque de France a une responsabilité juridique. Pierre DU PELOUX confirme la première remarque de Pierre MOSSAZ, en revanche cela n'est pas uniquement valable pour les entreprises cotées 3++. Si une banque demande un crédit auprès de la Banque Centrale Européenne, celle-ci lui accorde un crédit, mais s il y a des garanties. Et pour avoir des garanties, il faut amener des valeurs du trésor ou bien, et cela n existe pas en Allemagne, en Italie, etc..., amener en garantie des crédits qui sont faits à des entreprises bien notées par la Banque de France. Cela ne s adresse pas qu aux entreprises cotées 3++, mais également 3+, 3 et 4+. En conséquence, 35 % des crédits qui sont faits à des entreprises peuvent servir de garantie auprès de la Banque Centrale Européenne. Toutefois, une bonne notation de la BDF donne un avantage à la banque, mais ne se traduit pas juridiquement, réglementairement et obligatoirement par un meilleur taux. Quant à la deuxième question de Pierre MOSSAZ, Pierre DU PELOUX lui répond que la Banque de France n est pas engagée, elle est indépendante par rapport aux banques. Les banques ont toutes un système de notation interne de par la réglementation bancaire. Elles sont obligées d'avoir un système interne qui classe leurs créanciers sur une échelle contenant 12 positions. Il est assez rare que la notation de la BDF diverge de celle des banques, la BDF est toutefois plus sévère, les banques tenant compte dans leur note des garanties qu'il y a dans l'entreprise. Yves MONNERET va poser une question quelque peu provocatrice. Il a connu la société Charbonnages de France qui comptait encore 15 000 personnes il y a 15 ans et qui a perdu ses principales missions lorsque l'extraction du charbon a été supprimée. Ces agents de l'état ont été payés en retraite anticipée. Sachant que 10 000 personnes travaillent pour la Banque de France et qu elle a perdu sa principale mission en 2001 par l'apparition de l'euro, sachant par ailleurs que la BDF a une politique salariale extrêmement favorable, Yves MONNERET demande si elle a réalisé la mutation de son organisation, mutation qui est la mode aujourd'hui dans le cadre de l'état. 9

Pierre DU PELOUX répond de façon provocatrice également. La Banque de France est une entreprise complètement à part, elle gagne de l'argent parce qu'elle a une ressource colossale. En effet, elle vend des bouts de papier qui ne lui coûte rien du tout. Elle vend un billet de 500 qui lui coûte 0,1. C est une ressource considérable! La contrepartie, c'est qu elle doit redistribuer à l État, son unique actionnaire, tout ce qu elle gagne. Chaque fois qu'elle réalise un bénéfice, la BDF le reverse à l'état. En 2014, elle a gagné 8 Md et a versé en impôts 4 Md à l'état. Par ailleurs, les missions de la Banque de France n ont pas changé. La décision de politique monétaire ne lui appartient plus, elle appartient à la Banque Centrale Européenne qui prend les décisions avec 18 personnes actionnaires de la BCE. La BCE est une filiale de la BDF à hauteur de 20 %, les Allemands ayant 25 %. Toutes les décisions sont prises non plus par le Gouverneur de la Banque de France, mais par 19 personnes mais il faut ensuite exécuter cette décision. Quand il s'agit de prêter à une banque française, ce n'est pas la BCE qui prête, c'est la BDF. Quand il s'agit de fabriquer des billets, la BCE demande d'imprimer des billets et la BDF fabrique 30 % des billets en circulation. Les missions de la BDF n'ont pas disparu, mais elles ne sont plus exercées de la même façon. Enfin, Pierre DU PELOUX précise que la BDF essaye de faire des efforts de productivité de façon importante. Il revient sur la mission d'assurer les commissions de surendettement. La Banque de France, comme toutes les banques centrales, n'a pas le droit de rendre des services gratuits à l'état, mais comme l'état lui a demandé de s occuper du surendettement, celui-ci doit lui rembourser 250 M cette année pour assurer le traitement de 200 000 dossiers de surendettement. Il y a deux ans et demi, le coût était à peu près le même, mais la BDF traitait trois fois moins de dossiers. Certes, la BDF ne va pas vite, mais elle fait toutefois des efforts. Son personnel réparti sur le territoire représente 5 000 personnes, mais il y a 10 ans c'était 9 000 personnes et en 2020, il sera au nombre de 3 500. LA BDF rendra le même service à la collectivité sur la cotation des entreprises qu'il y a 10 ans avec au moins 35 % d'effectifs en moins. Jean-Michel JOLY demande à Pierre DU PELOUX d'évoquer le rôle du médiateur du crédit afin d informer les élus de cette assemblée pour qu ils puissent aider les chefs d'entreprise en difficulté le plus tôt possible s agissant de l'aide qu il peut leur apporter. 10

Pierre DU PELOUX remercie Jean-Michel JOLY d avoir posé cette question. En 2009, Monsieur RICOL a été chargé par le Président de la République de créer la médiation du crédit ; en pleine crise, le crédit s est effondré, cela étant en partie lié à la baisse importante d'activité. Un chef d'entreprise qui n'obtient pas de crédits ou qui doit réduire ses crédits à la demande de sa banque peut demander l'appui de la Médiation du crédit. René RICOL savait que seul à Paris, il n'aurait pas pu tout traiter, il s'est donc appuyé sur le réseau de la Banque de France. Depuis 2009, la BDF est donc le délégué de la médiation du crédit dans chaque département. Tout chef d'entreprise qui, quels que soient son activité et son niveau de chiffre d'affaires, se voit refuser un crédit ou supprimer son découvert peut faire appel au Médiateur du crédit. Le chef d entreprise s enregistre sur Internet et la BDF le rappelle dans les 48 heures pour connaître la situation et contacte les banques. En 2009 et 2010, la Banque de France a traité plusieurs milliers de dossiers de médiation du crédit qui ont obtenu un résultat positif dans les 2/3 des cas. En revanche, depuis 2010, 2011 le nombre de dossiers de médiation est en baisse. En 2014, pour l'ensemble de la région Rhône-Alpes, la BDF a traité 500 dossiers dont 1/3 sur le Rhône et la taille des entreprises sollicitant la médiation du crédit ne cesse de diminuer. En effet, 90 % des dossiers concernent des entreprises de moins de cinq salariés. Il ajoute que les CCI qui ont signé un accord avec la médiation du crédit en 2009 peuvent adresser à la BDF les entreprises en médiation afin de préparer les dossiers. La médiation du crédit avait été mise en place de façon temporaire pour deux ans en 2009, mais cela a été renouvelé deux fois et Pierre DU PELOUX pense que cela va maintenant entrer dans les mœurs. Il rappelle que lors d une saisie d'un dossier de médiation du crédit, les banques se sont engagées à ne pas couper les découverts pendant la discussion. En revanche, si le chef d entreprise fait appel à la médiation une fois que les banques lui ont supprimé le découvert, c'est trop tard. Le Président Emmanuel IMBERTON remercie Pierre DU PELOUX pour son intervention très utile aux chefs d'entreprise. Il serait intéressant qu'il puisse venir plusieurs fois au cours du mandant pour apporter ces précisions qui sont les bienvenues. 11

Présentation du plan stratégique et des projets d EMLYON Philippe GUERAND estime que l'enseignement supérieur est un enjeu majeur du monde économique en France et particulièrement en région Rhône-Alpes. La montée en gamme pour accroître des marges encore trop faibles, la digitalisation des activités, l'internationalisation des marchés, la recherche et l'innovation pour tracer l avenir, toutes ces questions sont intimement liées au niveau des compétences, à l'excellence de l'éducation et donc à la formation supérieure d'un nombre croissant de collaborateurs. La compétition globale dans laquelle la CCI est entrée de plain-pied, la mise en place de la Métropole qui poursuit le même objectif d'émergence internationale du territoire, l'extraordinaire diversité et la richesse du terreau entrepreneurial sont autant de défis auxquels il est du devoir de la CCI et des élus d y répondre. Ils sont en ordre de marche pour le faire tout d'abord autour d'établissements emblématiques de très haut niveau au premier rang desquels se trouve EMLYON. Il indique que l assemblée générale accueille son directeur général, Bernard BELLETANTE qui va présenter les enjeux de cette école que la CCI soutient, accompagne et qu elle aime avec constance et conviction. Il sera également question de CPE (Ecole supérieure de Chimie, Physique et Electronique) qui constitue un réservoir de formation d'excellence dans ses domaines propres. Comme il faut répondre aux besoins spécifiques des PME et TPE du territoire, la CCI a entamé depuis plusieurs années une démarche de rénovation complète de ses activités de formation. Sa stratégie produit aujourd'hui ses effets à travers notamment deux initiatives magnifiques, à savoir la création d EKLYA, école tournée vers la vente et ESTA Lyon, école assurant une formation hybride scientifique et commerciale sur le modèle développé par la CCI de Belfort dont le directeur a été reçu à la CCI de Lyon il y a quelque temps. La CCI travaille également sans relâche au renforcement des liens entre le monde économique et celui de l'enseignement supérieur public et privé. À la demande conjointe des présidents de la CGPME et du MEDEF, le Président de l'université de Lyon a accepté d'intégrer Emmanuel IMBERTON au conseil de l'administration de la COMUE 12

(Communauté d Universités et Etablissements). Le vote devrait intervenir d'ici peu. Le Président de la CCI de Lyon est également membre du Comité d'orientation Stratégique, organe de liaison entre la COMUE et la Fondation pour l Université de Lyon qui traite notamment du concours IDEX 2, volet majeur de financement pour l'avenir. La CCI, à travers les élus, est également présente dans les conseils d'administration de nombreux établissements. Deux exemples seront présentés avec l ECAM et l INSA. Enfin, la CCI développe un effort intense et continu dans l'intérêt du territoire et Philippe GUERAND affirme qu il faut le faire localement, mais aussi en réseau notamment au sein de la CCI de région. C'est bien la mise en commun des ressources des CCI de Rhône- Alpes, sous l'égide de la CCIR, qui permettra d'avancer plus vite et plus fort dans la réalisation de cette mission essentielle qu'est la formation. Philippe GUERAND laisse la parole à Bernard BELLETANTE. Bernard BELLETANTE salue l Assemblée. C'est avec beaucoup de plaisir qu il se tient devant elle pour lui présenter la position d EMLYON. 1. Diagnostic : Les points de force sont : Les programmes avec une très forte employabilité. 80 % des étudiants ont un emploi avant de quitter l'école, ce taux étant à 100 % dans les six mois suivants. Cette école sait innover sur le plan pédagogique, le meilleur exemple étant le programme IDEA, Innovation, Design, Entrepreneuriat et Arts, qui a été fait avec l École Centrale et qui est unique en Europe. C est l'un des éléments sur lequel EMLYON construira une partie de son avenir. Les classements français et européens sur le programme Grande École sont de bons niveaux, ils le sont peut-être un peu moins sur les autres programmes au niveau européen. La qualité de la recherche : EMLYON a la chance d'être l'une des trois meilleures écoles de management en termes de recherche et dans le domaine des sciences de gestion, EMLYON est le premier producteur en termes de qualité académique. Les points de vigilance sont : Un portefeuille de programmes déséquilibré : trop de produits pas tous rentables 13

Un manque d'industrialisation : beaucoup d enseignants sont de grands artisans qui veulent faire du sur-mesure, mais parfois il faut être un peu plus industriel Faiblesse du numérique Dispersion de la recherche : la liberté académique a conduit EMLYON à laisser faire chaque chercheur son propre plan de développement et ses propres recherches, mais il faut concentrer cette recherche Problème stratégique de positionnement de la formation continue. En effet, sur la base du marché, on trouve des intervenants comme CEGOS ou DEMOS qui sont très industrialisés, sur le haut du marché on trouve HEC et au milieu, EMLYON se cherche. Au niveau international, les points de force d EMLYON sont un excellent programme d échange étudiants, de recherche et un réseau de diplômés ALUMNI présent dans une centaine de pays dans le monde. 8 000 diplômés sont présents dans le monde, cela étant fort pour l'école. Les points de vigilance à l international sont l absence de revenus significatifs à l'étranger, moins de 2 % de l activé d EMLYON provient de l étranger. Cette école s'est développée à l'étranger sur une stratégie du coup, sans se structurer autour. Alors qu EMLYON a été l'une des premières écoles présentes en Chine, aujourd hui le marché campus en Chine sert essentiellement à accueillir des étudiants et professeurs français. Cela ne crée pas de la valeur, il faut donc redéfinir la fonction de ce campus. Enfin, EMLYON a beaucoup trop de partenariats très dispersés et un portefeuille d'entreprises étrangères très faible. En termes de ressources, les points forts portent bien sûr sur le soutien de la CCI, la grande qualité du management financier et une trésorerie intéressante. Les points de vigilance portent quant à eux sur l immobilier vieillissant et non-adapté, un système d'information de bric et de broc, une dégradation forte des conditions d'exploitation, le résultat d'exploitation étant proche de zéro, la décroissance des financements publics et l absence de relais de croissance importante. 2.- Un environnement changeant Bernard BELLETANTE évoque la globalisation éducative et fait la différence entre internationalisation et globalisation. L internationalisation, c est avoir des professeurs non français, c est être capable d'envoyer les étudiants à l'étranger et la globalisation, c'est 14

travailler à l étranger avec des étudiants étrangers. Il faut passer de l exportation à la capacité de produire sur place. De nouveaux marchés sont à explorer et il faut se focaliser de Shanghai à Sao Paulo, mais il faut aussi de nouveaux contenus. En effet, il ne s agit plus seulement de former les étudiants au fonctionnement des entreprises européennes. Il faut aussi faire face à une nouvelle concurrence. À ce titre, Bernard BELLETANTE prend le pari que d'ici cinq ans une Business School chinoise ou américaine sera installée en France. Il ne sera pas toujours possible d opposer, comme cela a été fait récemment avec une université portugaise qui voulait s'installer dans le sud de la France, une interdiction par l'état, l'europe va jouer là-dessus et des intervenants étrangers vont venir. Il y aura également de nouveaux champs concurrentiels. Les concurrents investissent fortement dans les télévisions, le satellite pour y développer de l'information, de l'éducation. Il faut aussi faire face à une nouvelle allocation des ressources ; dans le monde entier, les financements publics diminuent et quand les financements publics sont mis à disposition au niveau de l'union européenne ou de la World Banque, ils exigent systématiquement que ce soit dans les pays émergents ou que ce soit en alliance avec des pays émergents. Il n'y a pratiquement plus de financements dédiés à la vieille Europe. Enfin, Bernard BELLETANTE se demande combien d'acteurs français seront des acteurs globaux pour faire face à ces exigences dans une dizaine d années. Par ailleurs, EMLYON est face à la révolution copernicienne du numérique. La question que se pose Bernard BELLETANTE est simple, quand EMLYON sera-t-elle Ubérisée? On assiste en effet à une fragmentation, de la gratuité, des systèmes de plug and play (procédure permettant aux périphéries d être reconnus rapidement et automatiquement) de plus en plus développés ; Khan Academy mettait en ligne sa version gratuite de l enseignement primaire version francophone. En 10 jours, 100 000 personnes se sont inscrites. Ces nouveaux acteurs, producteurs, distributeurs de contenu sont en train d'être des substituts par rapport à nos institutions, universités et écoles. Ces acteurs peuvent être un jour capable de certifier. Si demain Google, Apple ou IBM décident de certifier un parcours de formation, de s'associer à une Business School, à une université, ils produiront, distribueront et certifieront les contenus. Concernant les nouveaux parcours d'apprentissage et les nouveaux usages, Bernard BELLETANTE a l habitude de dire qu il faut passer de l'âge de l'ortf à Netflix. Il y a 15

quelques années, on payait une fois par an et il fallait être le dimanche soir pile à l heure pour voir le film alors qu aujourd'hui avec Netflix, on peut voir le film quand on veut et l'arrêter. Il faut savoir qu'une entreprise comme M6 fait payer plus cher sa publicité sur le replay que sur le direct. Les comportements ont changé, les consommateurs de culture se sont appropriés leurs rythmes de consommation. Quand les étudiants s'approprieront-ils eux aussi leur rythme d'éducation? Par ailleurs, la pression est forte sur les prix et les marges et c'est notamment lié avec le développement du numérique. On assiste à une modification de la chaîne de valeur. Là où une école apporte de la valeur en créant et en diffusant du contenu, cette diffusion est maintenant gratuite. La chaîne de valeur n'est plus sur la diffusion du savoir, elle se positionne sur la capacité à construire des compétences pour les collaborateurs des entreprises qui suivent des formations et pour les étudiants. EMLYON est également confrontée à une triple performance : Performance académique à travers la recherche et les contributions intellectuelles, Performance financière : il faut faire face à la raréfaction des financements publics, à une marchandisation croissante. Par exemple, Dauphine (Université Paris- Dauphine) et l École Centrale de Paris viennent d'être autorisées à développer des coûts de scolarité qu'elles factureront directement aux étudiants et à leur famille et elles continueront à recevoir l impôt. Pourquoi pas EMLYON? Mais il y a aussi de nouveaux modèles financiers et juridiques. Faudra-t-il avoir fait toute sa scolarité dans la même institution pour avoir le diplôme de cette institution? Aujourd hui, la réponse est claire, il faut l'avoir fait, on ne peut pas avoir un diplôme français sans avoir la quasi-totalité de sa scolarité dans une école en France, mais cela ne résiste pas au potentiel de l'économie numérique. Performance sociétale en termes d emploi, d activité économique, de responsabilité sociale. Enfin, EMLYON a des accréditations, composante clé de sa performance de marque et c'est de la qualité et non pas de la rigidité. En effet, on présente trop souvent la qualité et les accréditations comme étant des processus rigides et coûteux, mais tous les dirigeants d entreprise ont un jour utilisé la standardisation comme un outil de différenciation. Les classements sont de plus en plus prégnants et ces accréditations sont une condition nécessaire. Il faut remarquer que sur 7 500 Business School dans le monde, 65 sont triple accréditées (Aacsb, Equis et Amba) et 13 d entre elles sont françaises. 1 % des 16

Business School dont EMLYON ont la triple accréditation et les écoles françaises sont excellentes. 3. Nouveaux territoires 2020 Bernard BELLETANTE a construit un plan stratégique. EMLYON doit être un facteur d'attractivité mondiale de Lyon et de son écosystème. En 2020, EMLYON devra être parmi les trois ou quatre Business School françaises capables de rivaliser à un niveau mondial. Pour cela, il faut tout d abord accroître l activité d EMLYON et atteindre le nombre de 5 000 participants non-français, mais aussi globaliser les programmes et s installer dans trois, quatre campus continentaux en Chine, en Afrique voire en Amérique Latine avec des incubateurs, élément très différenciant d EMLYON au niveau mondial, en plus des campus de Lyon et Saint-Étienne et très certainement d'un campus à Paris pour la fin de cette année. Le but est aussi d avoir trois réseaux mondiaux d'entreprises autour de l entrepreneuriat. La recherche sera résumée sur trois grands clusters mondiaux qui sont l'entrepreneuriat et l'innovation, les nouveaux usages liés à l'analyse du numérique et le travail et l emploi. Enfin, cette croissance s articulera autour des trois accréditations mondiales incontournables et qui donnent un certain nombre de critères. EMLYON construit également son plan sur de nouveaux contenus avec tous les modèles autour du big dada qui sont en train de changer fortement les métiers. Cela nécessite d augmenter le niveau de mathématiques des étudiants qui est aujourd hui devenu insuffisant. EMLYON va donc remettre des mathématiques en première année afin que les étudiants soient capables de traiter les modèles autour du big data. Mais il y aura aussi de nouveaux modèles d'entreprise selon le modèle de la gratuité. EMLYON va accentuer son avantage sur l'entrepreneuriat et la créativité comme elle le fait avec Centrale avec IDEA (programme en innovation entrepreneuriale) et avec son incubateur. Toutes les activités pédagogiques d EMLYON seront soutenues par un nouveau Learning Hub. La bibliothèque classique est abandonnée, l'apprentissage apprend en allant ailleurs, dans d'autres domaines. Il est prévu d investir dans un nouveau système d information digitale et EMLYON s oriente vers un nouveau modèle de faculté. 4.- Les principales réalisations d EMLYON EMLYON a réalisé un carton plein sur les accréditations mondiales. L école ouvrira par ailleurs un campus à Casablanca à destination de l'afrique francophone en septembre 17

2015. Elle va également créer avec l'école Normale Supérieure de Shanghai une Joint Business School en septembre 2015. Il faut savoir aussi que des diplômés de l École Centrale et d EMLYON se sont réunis autour d'une fondation de droit américain et sont prêts à financer une partie de développement des activités d EMLYON, en particulier sur l entrepreneuriat. L intérêt fiscal américain fait qu un dollar donné à une école, c'est un dollar d'impôt économisé. C'est un point de compétitivité fondamental. Concernant la digitalisation, EMLYON a signé un partenariat unique et mondial avec IBM. IBM et EMLYON vont avancer de concert vers les nouveautés digitales, les nouveaux outils d'analyse. À ce titre, la nouvelle bibliothèque ouvrira en septembre 2015 et Bernard BELLETANTE convie le Président Emmanuel IMBERTON à organiser une AG de la CCI dans cette nouvelle organisation. À noter que toutes les salles sont en cours de réaménagement pour permettre les pédagogies innovantes. Le cluster sur les recherches autour des nouveaux usages a démarré et EMLYON investit dans le digital à travers les technologies éducatives qui sont dans son incubateur. EMLYON réalise donc un plan d'investissement lourd. Alors qu elle investissait de 800 000 à 1 M par an, cette année elle investira près de 9 M. Depuis un an, le budget de l activité est passé de 54 à 62 M et il est visé un budget de 90 M à cinq ans. L école a également entrepris un effort d'allégement des charges de personnel, diminuant le volume de la masse salariale sur l exercice actuel de 1,5 M. Le retour à l équilibre d exploitation est prévu en 2014-2015 pour enclencher un cercle vertueux à partir de 2015-2016. Concernant les performances sociales, le CE a donné un avis favorable au plan stratégique, cela n étant pas son habitude et le corps professoral accepte également les changements proposés. L école a démarré le Plan Vert qui a été mis en place par la conférence des présidents d'université qui oblige les écoles reconnues par le Ministère de l'éducation Nationale à avoir un plan de développement durable. Bernard BELLETANTE conclut son propos en soulignant qu il a passé une année exceptionnelle avec des personnes exceptionnelles. Et avant de répondre aux éventuelles questions, il affiche une carte du monde sur laquelle il demande à ses étudiants de trouver en 30 secondes la France sur cette représentation du monde, le but de cet exercice étant de leur montrer qu'ils doivent changer leur façon d'analyser le monde. 18

Philippe FLORENTIN remercie Bernard BELLETANTE de cette magnifique démonstration synthétique et extrêmement pédagogique. Sa question n'est pas une provocation, mais appelle une réponse sans ambages. En regardant cette carte du monde, il a du mal à situer en 30 secondes la France et Lyon, encore moins. En d'autres termes, Bernard BELLETANTE remet tout à plat à l'heure du numérique et de la révolution copernicienne, selon le terme utilisé, et Philippe FLORENTIN lui demande si pour autant on s'est posé la question de remettre en cause ce nom extrêmement pénalisant dans une dynamique internationale. En effet, aucune autre école y compris celle d où vient Bernard BELLETANTE n'a gardé un nom à vocation régionale. Philippe FLORENTIN a le sentiment que ce nom est pénalisant pour avoir une dynamique internationale. Il demande également si le siège d EMLYON aura toujours vocation à être à Lyon dans la dynamique brillante qui vient d être exposée. Par ailleurs, toujours concernant cette mise à plat que Bernard BELLETANTE a faite depuis son arrivée il y a moins d'un an, il évoque le fait que la révolution du numérique a conduit des écoles comme l école 42 montée par Xavier NIEL à une véritable révolution dans le recrutement des étudiants et dans la vocation d'internationalisation des programmes. Ces étudiants sont déjà chassés par la NASA, par LVMH, bref par les grands groupes du monde alors même qu'ils n'ont aucun cursus traditionnel de recrutement. Une mise à plat a été faite au niveau de l'enseignement, mais Bernard BELLETANTE n a pas évoqué les modes de recrutement des étudiants. Dans le schéma directeur de l EMLYON, Philippe FLORENTIN demande si on peut toujours recruter des étudiants via le schéma classique du bachotage, des prépas. Il demande quel système est laissé à la personnalité des étudiants, à l instar de l école 42 et ce qu il en est des équivalences avec les autres formats de grandes écoles. Bernard BELLETANTE précise tout d abord que la première question n est pas provocante, mais sensible. Il va être très direct, dans le monde académique EMLYON est parfaitement bien connue, cette école ayant un passé de qualité et faisant partie des 1 % d écoles triplement accréditées dans le monde. Où que l on se trouve dans le monde académique, on connaît EMLYON et un certain nombre de DRH qui travaillent avec le monde académique connaissent de ce fait EMLYON. En revanche, dès que l on sort de ce monde académique et de ces quelques DRH, EMLYON n'est pas connue, mais HEC ne l'était pas non plus. Il y a quelques années, quand HEC a fait une enquête de notoriété au 19

niveau mondial, ils se sont aperçus que HEC Montréal était cité systématiquement, mais pas eux, ils ont donc ajouté HEC Paris. Bernard BELLETANTE reste convaincu que l'on ne peut pas tout changer en même temps. L école engage une véritable révolution numérique, elle doit aller sur la globalisation et changer de nom, ce serait enlever un repère qui existe aujourd'hui. Et si l on regarde les écoles qui ont changé de nom au cours des cinq dernières années, c'était des écoles de milieu de tableau qui devaient impérativement faire un choc à tous les niveaux y compris au niveau de la marque. Elles ne pouvaient pas partir au niveau mondial avec le nom ESC Marseille ou Bordeaux École de Management même si Bordeaux et l Olympique de Marseille sont des marques connues. Ce n était pas possible parce qu'il n'y avait pas d'image d'excellence. Or, EMLYON bénéficie de cette image d'excellence et elle bénéficie d un tissu d'entreprises qui, par rapport aux autres régions françaises, est assez exceptionnel. Lorsque l on va en Chine, on parle de Mérieux, de SEB et les Chinois savent que c'est à Lyon. Enfin, Bernard BELLETANTE va faire la même réponse qu il a faite à un Doyen coréen qui lui demandait si Lyon est loin de la Tour Eiffel, à savoir : 2 heures en train. À l'échelle d'un Asiatique, il a considéré que l'on était à Paris. Bernard BELLETANTE n'a pas abordé le sujet, celui-ci ne lui paraissant pas prioritaire. Le jour où sa gouvernance souhaitera l'aborder, il le sera. Il répond ensuite à la deuxième question de Philippe FLORENTIN. L école 42 a décidé de ne respecter aucune réglementation y compris étatique. Elle n a aucun diplôme, aucune accréditation. Cependant, il ne pense pas que l on soit prêt aujourd hui à faire table rase de cette reconnaissance de qualité. Des écoles 42, il y en a en Australie, aux États-Unis et en Chine, elles ont trois caractéristiques : Les gens qui les montent se servent les premiers. Sur un secteur où la maind œuvre est rare, si on arrive à préempter cette main-d œuvre de qualité à l'avance, cela coûte moins cher que d aller la chercher après. Ils les encouragent énormément à faire des start-up et dès que ça commence à frémir, ils prennent 70 % du capital. Aucun professeur permanent, aucune charge fixe et ils prennent tout le monde, il n y a pas de sélection d étudiants. Quand 100 personnes entrent à l'université, 20

toutes disciplines confondues, 12 obtiennent le niveau Master, mais qu en est-il des 88 restantes? Sur 100 étudiants qui entrent à EMLYON, 99,5 en sortent diplômés. Philippe FLORENTIN estime que le filtre est en Prépa et non pas à l EMLYON. À l école 42, il y en a 3 000 au départ et ils en gardent 100. Bernard BELLETANTE précise que les classes préparatoires dans l'activité de l'emlyon représentent 22 %. EMLYON a déjà complètement modifié ses segments de marché. La filière classe préparatoire grande école est aujourd hui en dessous de 25 % d activité dans toutes les écoles du haut de tableau. Derrière cela, il estime que Philippe FLORENTIN a raison sur la nécessité de modifier les modes de recrutement. Il fait part d une anecdote : l'un de ses anciens élèves est aujourd hui Ambassadeur du Royaume du Maroc en Italie, il a été Ambassadeur du Royaume du Maroc en France et il est venu rencontrer les étudiants d EMLYON venant du Maroc. Il a demandé à une jeune étudiante marocaine ce qu elle a eu comme sujet à l'oral, elle répond "cuisine au beurre ou à l'huile d'olive" et il avait eu la même question en 1970. Les choses étaient donc restées identiques depuis les années 70 et ce n est pas acceptable, il ne faut pas rester sur une inertie dans le domaine des classes préparatoires. À présent, il n'y a plus ce type de question et pour d'autres programmes, EMLYON a supprimé les oraux d entretien de manière à travailler uniquement sur les dossiers. Toutes les grandes Business School américaines travaillent sur dossier et là où il y avait 200 candidats par an, il y en a aujourd hui 1 500. Cela est en train d'évoluer au même rythme que la pédagogie. Alain GUILLON, étant présent depuis quatre ans dans le Golfe Persique, fait remarquer qu il voit régulièrement l'arrivée de Business School MBA américaines ou anglaises, mais aucune école française. Bernard BELLETANTE l invite à Casablanca et Shanghai au mois de septembre. EMLYON met en place des Pop Up Campus, à partir de Casablanca l école va développer des programmes en ligne avec des semaines de face à face avec les experts de l'école et sera présente sur plusieurs villes africaines. Il faut répondre à cette globalisation et tenir compte des nouveaux modes de concurrence. Il donne raison à Alain GUILLON, les Américains, les Asiatiques et notamment les Chinois et Coréens interviennent massivement dans les marchés émergents et il faut qu EMLYON y aille aussi, c est indispensable. Sans cela, elle redeviendrait une école régionale d'il y a un siècle. 21

Jean-Noël BARDET indique que dans le modèle des grandes écoles françaises en particulier, le rôle des Alumni a été prépondérant ; HEC a sa réputation à travers les jobs qu'occupent ses anciens élèves et il en va ainsi pour la plupart des grandes écoles par le rayonnement des anciens élèves et parce qu'il y a besoin de repenser le système de financement à travers les fondations des grandes écoles. Dans le projet EMLYON, il y a une ligne sur Alumni, ligne sur laquelle Bernard BELLETANTE est passé rapidement. Jean-Noël BARDET demande quel rôle jouent ces anciens élèves, s ils ont un rôle aussi important que par le passé et s ils font partie de la stratégie d EMLYON. Bernard BELLETANTE estime qu il faut concevoir les écoles comme étant une communauté de différents types de membres et les diplômés font bien évidemment partie des membres qui développent une école. Ayant 25 ans de vol dans l'enseignement supérieur, il ne connaît en France que deux structures où les diplômés sont réellement impliqués, à savoir HEC et Sciences Po Paris. Tous les diplômés de Sciences Po Paris qui ont fait l'ena ensuite ont accordé à Richard DESCOINGS des budgets considérables ; le poids des diplômés de Sciences-PO a été très fort. Pour les autres écoles, en France il est très difficile de mobiliser les diplômés. En effet, il n y a pas d'incitation fiscale et quand HEC annonce 8 à 9 M par an de financement par ses diplômés, le coût d'acquisition est de 23 % et 70 % sont payés par des entreprises. Par ailleurs, il faut associer les diplômés à des projets ambitieux et non simplement sur des bourses. Il faut que les diplômés puissent être associés à ces projets ambitieux et dans moins d'un mois, Bernard BELLETANTE va proposer aux diplômés d EMLYON de l accompagner sur l'ensemble du Learning Hub, la bibliothèque digitale, permettant une disposition permanente du savoir et des échanges entre pairs 24h/24, 365 jours/an. Les diplômés qui accompagneront l'école dans le déploiement de ce projet auront un accès illimité, ils pourront utiliser toutes les conditions de visio, de partage à partir de chez eux. Ce sera la première fois que l'on proposera aux diplômés d accompagner un projet concret qui permettra à EMLYON de faire la différence. Bernard BELLETANTE précise qu il rencontre régulièrement le président de la Fondation ainsi que le président de l association des diplômés, ces deux personnes étant membres du conseil d'administration et sont associées à chaque idée. Mais les gens se demandent plutôt si c est une bonne idée de faire un Bachelor à Saint Etienne, d ouvrir une école en 22

Afrique et en Asie et si cela ne va pas faire baisser le niveau de l'école. Mais si EMLYON ne le fait pas, l'école n existera plus. Bernard BELLETANTE passe une partie de son temps à convaincre les diplômés qu'il faut changer l école, qu'il faut aller plus loin et le reste du temps à leur présenter les projets à venir. L un des diplômés d EMLYON est le fondateur de 1000mercis.com, il a fait fortune et vient de s'installer aux États-Unis où il développe une société de big data. Il accompagne EMLYON sur la conception des cours, sur le projet avec IBM (il a donné la vision d'un utilisateur) et il accompagne l école financièrement de manière significative. Les diplômés sont une pièce majeure, mais c'est à EMLYON de trouver les projets dans lesquels ils vont entrer. Le Président Emmanuel IMBERTON demande à Bernard BELLETANTE des précisions sur le Bachelor de Saint-Étienne. Bernard BELLETANTE précise que le Bachelor de Saint-Étienne a démarré en septembre 2014. Ce Bachelor est un programme après le Bac, en quatre ans. 85 étudiants étaient présents à la rentrée dont la moitié d'entre eux ne sont pas de la région lyonnaise, cela montre la réactivité d EMLYON au niveau français. De forts investissements en mobilier et en réaménagement des salles ont été faits. Les étudiants et les parents sont ravis. La prochaine rentrée devrait être aux objectifs, avec une centaine d étudiants. Les indicateurs sont au vert ; c'est une très belle opération qui permet de rapprocher EMLYON de l'environnement industriel de Saint Etienne et qui lui a permis de se rapprocher de l'école de Design de Saint-Étienne. Bernard BELLETANTE recevra également le directeur de l'école des mines de Saint-Étienne pour développer des coopérations sur place. Frédéric GIRAUD demande en quoi les Bachelors sont maintenant essentiels dans la stratégie d EMLYON. Bernard BELLETANTE lui répond qu EMLYON a besoin de relais de croissance, notamment en France. En effet, en France le marché des classes Prépa stagne depuis 15 ans et le marché des Master est concurrencé par l'université et n'est pas en extension pour des raisons démographiques. Les deux segments de marché sur lesquels une école peut croître en France sont donc la formation continue, EMLYON navigant entre le segment de marché du bas et celui du haut, et le marché des Bachelors où EMLYON était absente. Des écoles l avaient depuis longtemps et avaient fait le pari de mettre sur le 23