DOSSIER DE PRESSE. Prise en charge des patients adultes atteints d hypertension artérielle essentielle



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DOSSIER DE PRESSE Prise en charge des patients adultes atteints d hypertension artérielle essentielle Mardi 11 octobre 2005 Responsable de la communication Karen CANDAU Contact presse : Gisèle CALVACHE / Virginie LANLO Tél. 01 55 93 73 17 / 18 - Fax 01 55 93 74 16 contact.presse@has-sante.fr Haute Autorité de santé 2, avenue du Stade de France 93218 SAINT-DENIS LA PLAINE CEDEX Tél. : 01 55 93 70 00 Fax : 01 55 93 74 00 www.has-sante.fr

SOMMAIRE I. Contexte et objectifs p. 2 II. Définition de l hypertension artérielle p. 3 III. Principales conclusions et recommandations p. 4-6 1- Automesure tensionnelle et mesure ambulatoire p. 4 de la pression artérielle (MAPA) 2- Objectifs tensionnels p. 4 3- Mesures hygiéno-diététiques p. 5 4- Traitement pharmacologique p. 5-6 Annexe 1. Rappel méthodologique : les recommandations pour la pratique clinique 1- Méthode d élaboration 2- Rôles du groupe de travail et du groupe de lecture 3- Rôle de la Haute Autorité de santé p.7-8 Annexe 2. Liste complète des membres du comité d organisation, du groupe de travail et du groupe de lecture p. 9-10 1

I CONTEXTE ET OBJECTIFS L augmentation de l incidence de l hypertension artérielle (HTA) est un problème de santé publique majeur au même titre que celle de l obésité et du diabète. En France, près de 8 millions de personnes sont atteintes d HTA. Dans 94% des cas (étude CREDES), l HTA essentielle est prise en charge par les médecins généralistes. L objectif de ce travail est de préciser les modalités de prise en charge d une personne présentant une HTA essentielle (c est-à-dire qui n est pas consécutive à une maladie ou une cause identifiée). Il s appuie sur les données les plus récentes de la littérature médicale et sur les recommandations internationales. Sont exclues du cadre de ces recommandations les urgences hypertensives, la prise en charge de l HTA chez le sujet de moins de 18 ans, chez la femme enceinte, chez la femme prenant un contraceptif oral ou un traitement hormonal substitutif. Ces recommandations s adressent à tous les professionnels de santé amenés à prendre en charge un patient hypertendu, et plus particulièrement aux médecins généralistes, gériatres, cardiologues, néphrologues, endocrinologues-diabétologues et neurologues. Elles actualisent les recommandations pour la pratique clinique publiées par l Anaes en 2000 sur le même thème. En optimisant la prise en charge des personnes hypertendues, il est aujourd hui démontré que le risque de survenue de complications cardiovasculaires diminue significativement. Une relation médecin-malade de qualité favorise le bon contrôle tensionnel. 2

II DEFINITION DE L HYPERTENSION ARTERIELLE En prévention primaire, la relation continue entre le niveau de pression artérielle (PA) et le risque cardiovasculaire s observe même chez les sujets normotendus ; ainsi le risque de présenter un événement cardiovasculaire est dépendant du niveau de pression artérielle. La pression artérielle systolique (PAS) est le composant de la pression artérielle qui prédit le mieux le risque cardiovasculaire chez le sujet de plus de 50 ans. L HTA est définie de façon consensuelle par une PAS 140 mmhg et/ou une PA diastolique (PAD) 90 mmhg, mesurées au cabinet médical et confirmées au minimum par 2 mesures par consultation, au cours de 3 consultations successives. En cas de PA 180/110 mmhg, il est recommandé de confirmer l HTA par 2 mesures par consultation, au cours de 2 consultations rapprochées. La décision de la prise en charge de la personne hypertendue repose à la fois sur les valeurs de la PA et sur le niveau de risque cardiovasculaire global (RCV). Selon les critères retenus par le groupe de travail : Le niveau de risque faible est défini par : - PA comprise entre 140-159 mmhg (PAS) et/ou 90-99 mmhg (PAD) sans autre facteur de risque cardiovasculaire associé. Le niveau de risque moyen est défini par : - PA comprise entre 140-159 mmhg (PAS) et/ou 90-99 mmhg (PAD) associée à 1 ou 2 autres facteurs de risque cardiovasculaire ; - PA comprise entre 160-179 mmhg (PAS) et/ou 100-109 mmhg (PAD) associée à aucun, 1 ou 2 autres facteurs de risque cardiovasculaire. Le niveau de risque élevé est défini par : - PA supérieure ou égale à 180 mmhg (PAS) et/ou 110 mmhg (PAD) ; - PA comprise entre 140-179 mmhg (PAS) et/ou 90-109 mmhg (PAD) associée à : un nombre de facteurs de risque cardiovasculaire (hormis l HTA) 3, et/ou un diabète, et/ou une atteinte des organes cibles (HVG, microalbuminurie) ; - quel que soit le niveau de PA en cas de présence de : maladie cardiovasculaire (prévention secondaire) et rénale. Les facteurs de risque utilisés pour estimer le risque cardiovasculaire global sont : - l âge (> 50 ans chez l homme et > 60 ans chez la femme) ; - le tabagisme (tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans) ; - les antécédents familiaux d accident cardiovasculaire précoce : infarctus du myocarde ou mort subite avant l âge de 55 ans chez le père ou chez un parent du premier degré de sexe masculin ; infarctus du myocarde ou mort subite avant l âge de 65 ans chez la mère ou chez un parent du premier degré de sexe féminin ; AVC précoce (< 45 ans) ; - le diabète (diabète traité ou non traité) ; - la dyslipidémie : LDL-cholestérol 1,60 g/l (4,1 mmol/l) ; HDL-cholestérol 0,40 g/l (1 mmol/l) quel que soit le sexe. 3

III- PRINCIPALES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 1- Automesure tensionnelle et mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) Un des principaux objectifs de l automesure et de la MAPA est de confirmer la présence d une hypertension artérielle. Ces deux types de mesure permettent de corriger les erreurs de diagnostic par excès (HTA blouse blanche) ou par défaut, plus rares (HTA masquée ou ambulatoire isolée). «L HTA blouse blanche» se définit par une PAS 140 mmhg et/ou PAD 90 mmhg au cabinet médical lors de mesures répétées, alors que la PA mesurée à domicile (automesure ou MAPA lors d activités usuelles) est inférieure à 135/85 mmhg. Il est ainsi recommandé de mesurer la pression artérielle en dehors du cabinet médical avant de débuter un traitement antihypertenseur médicamenteux : - en cas de chiffres de PA compris entre 140-179/90-109 mmhg et en l absence d une atteinte des organes cibles, de diabète, d antécédent cardio ou cérébrovasculaire, ou d insuffisance rénale lors du bilan initial ; - chez le sujet âgé dont la variabilité tensionnelle est augmentée et chez qui la fréquence de l effet blouse blanche est importante (selon les essais cliniques, cette fréquence a été évaluée à 15 voire 25 % après 60 ans). L utilisation de l automesure est encouragée pour son intérêt dans l éducation thérapeutique du patient. L interprétation des résultats de l automesure demeure en revanche un acte médical. La liste des appareils d automesure validés et recommandés est publiée et régulièrement mise à jour par l Afssaps. Il est essentiel d informer et d impliquer la personne dans la prise en charge de son hypertension. Il s agit de : - former la personne à l utilisation, si nécessaire, de l automesure tensionnelle ; - lui expliquer les enjeux de la maladie hypertensive et l intérêt d une bonne observance ; - définir avec elle des objectifs précis et réalistes adaptés à sa situation ; - la sensibiliser aux mesures hygiéno-diététiques et les hiérarchiser pour favoriser son adhésion ; - préserver sa qualité de vie en évaluant régulièrement la tolérance au traitement et en préférant des médicaments ne nécessitant qu une prise quotidienne. 2- Objectifs tensionnels Dans le cas d une HTA (hormis en cas de diabète ou d atteinte rénale) il est recommandé de faire baisser les chiffres tensionnels en dessous de 140 mmhg pour la PAS et 90 mmhg pour la PAD. Chez le patient diabétique, l objectif tensionnel est une PA < 130/80 mmhg. Chez le patient insuffisant rénal, l objectif est une PA < 130/80 mmhg et une protéinurie < 0,5 grammes par jour. 4

3- Mesures hygiéno-diététiques Des mesures hygiéno-diététiques sont recommandées chez toutes les personnes hypertendues quel que soit le niveau tensionnel, avec ou sans traitement pharmacologique associé. Ces mesures sont plus efficaces si elles sont proposées dans le cadre d une éducation thérapeutique destinée à informer la personne sur son HTA et sur les risques cardiovasculaires associés, et à définir des objectifs précis et réalistes adaptés à chaque personne. Ces mesures sont mises en place dès le début de la prise en charge et leur application est réévaluée tout au long du suivi du patient. Les mesures hygiéno-diététiques comprennent notamment : - la limitation de la consommation en sel (NaCl) à 6 grammes par jour maximum ; - une réduction du poids en cas de surcharge pondérale, afin de maintenir l indice de masse corporelle (IMC) en dessous de 25 kg/m 2, ou, à défaut, afin d obtenir une baisse de 10 % du poids initial ; - la pratique d une activité physique régulière, adaptée à l état clinique de la personne, d au moins 30 minutes et 3 fois par semaine ; - la limitation de la consommation d alcool à moins de 3 verres de vin ou équivalent par jour chez l homme et 2 verres de vin ou équivalent par jour chez la femme ; - l arrêt du tabac, associé si besoin à un accompagnement au sevrage tabagique ; - un régime alimentaire riche en légumes, en fruits et pauvre en graisses saturées (graisses d origine animale). La mise en œuvre de ces mesures ne doit pas retarder le début d un traitement pharmacologique, s il est nécessaire, en particulier chez les personnes dont le risque cardiovasculaire est élevé. 4- Traitement pharmacologique L HTA n est qu un des aspects du risque cardiovasculaire, il est donc indispensable d avoir une approche globale vis-à-vis des autres facteurs de risque cardiovasculaire de la personne. Après mesure de la PA et estimation du niveau de risque cardiovasculaire global d un patient, le traitement antihypertenseur combinant mesures hygiéno-diététiques et traitement médicamenteux peut être envisagé. Les principaux objectifs du traitement pharmacologique antihypertenseur sont : - de réduire la mortalité et la morbidité cardiovasculaires c est-à-dire assurer la prévention de l infarctus du myocarde, de l accident vasculaire cérébral et de l insuffisance cardiaque ; - d éviter l évolution vers l insuffisance rénale chez les hypertendus, notamment chez les sujets particulièrement à risque comme les diabétiques. Le bénéfice du traitement pharmacologique est avant tout dépendant de la baisse de la PA quelle que soit la classe d antihypertenseurs utilisée. 5

Dans l HTA essentielle non compliquée, les 5 classes d antihypertenseurs majeurs recommandés sont : - les diurétiques thiazidiques ; - les bêta-bloquants ; - les inhibiteurs calciques (ICA) ; - les inhibiteurs de l enzyme de conversion (IEC) ; - les antagonistes des récepteurs de l angiotensine II (ARA-II). Ces 5 classes ont montré un bénéfice sur la morbi-mortalité cardiovasculaire, dans les essais cliniques. Elles peuvent donc être proposées en première intention dans la prise en charge d un hypertendu essentiel non compliqué. Le choix d un traitement médicamenteux sera adapté à chaque personne en fonction : - des indications préférentielles de certaines classes dans des situations cliniques particulières ; - de l efficacité et de la tolérance des médicaments déjà pris par la personne ; - de l existence de comorbidités pouvant justifier ou contre-indiquer certains antihypertenseurs ; - et du coût du traitement et de sa surveillance, en sachant que les diurétiques thiazidiques font partie des classes dont le coût journalier est le plus faible. Il est recommandé de débuter par une monothérapie. Une association fixe d antihypertenseurs à dose faible ayant l autorisation de mise sur le marché (AMM) en première intention pour l indication HTA peut également être proposée. En cas de réponse insuffisante au traitement initial, une bithérapie pourra être instaurée selon les indications de ces recommandations. Les associations préférentielles préconisées sont : - IEC + diurétique thiazidique ; - ARA II + diurétique thiazidique ; - bêta-bloquant + diurétique thiazidique ; - ICA de type dihydropiridine + bêta-bloquant ; - ICA + IEC ou ARA II ; - ICA + diurétique thiazidique. Cas particulier de la prévention cardiovasculaire secondaire : En cas d antécédents : - d accident vasculaire cérébral (AVC), - d accident ischémique transitoire (AIT), - d insuffisance coronarienne, - d artériopathie symptomatique des membres inférieurs et aorto-iliaque, - et d insuffisance rénale, il est recommandé de débuter une prise en charge thérapeutique (mesures hygiéno-diététiques et traitement médicamenteux) immédiate afin d atteindre les objectifs tensionnels suivants : - PA < 140/90 mmhg ; - ou PA < 130/80 en cas d insuffisance rénale. 6

Annexe 1. Rappel méthodologique : les recommandations pour la pratique clinique 1- Méthode d élaboration Cette méthode d élaboration de recommandations professionnelles en santé permet d établir l état des connaissances à propos de situations cliniques et de proposer aux professionnels de santé des conduites à tenir dans un objectif d amélioration de la qualité des soins. La méthode «RPC» repose sur la sélection, l analyse et la synthèse objectives d une littérature médicale abondante et la prise en compte de l avis de professionnels ayant une expertise dans la prise en charge des patients concernés. L initiative du processus et le choix du thème incombent à un promoteur. Un comité d organisation délimite le thème, définit les questions à traiter, choisit les participants et assure la logistique de l ensemble du processus. Les recommandations sur le thème de la «Prise en charge des patients adultes atteints d hypertension artérielle essentielle» ont été élaborées par la Haute Autorité de santé à la demande de la Société française d hypertension artérielle. Les sociétés savantes et associations suivantes ont été sollicitées pour participer à leur élaboration : - Société française d hypertension artérielle - Société française neuro-vasculaire - Société française de médecine générale - Fédération française de neurologie - Société de néphrologie - Collège national des généralistes enseignants - Société de formation thérapeutique du généraliste - Société française de gériatrie et de gérontologie - Société française de cardiologie - Association de langue française pour l étude du diabète et des maladies métaboliques (Alfediam) - Société française de neurologie - Association pédagogique nationale pour l enseignement de la thérapeutique 2- Rôles du groupe de travail et du groupe de lecture Un groupe de travail multidisciplinaire, composé de personnalités et d experts représentant les différentes spécialités intéressées par le thème, réalise la synthèse objective des données scientifiques et propose une première version des recommandations. Un groupe de lecture multidisciplinaire, composé comme le groupe de travail de personnalités et d experts du thème, donne son avis sur le fond des recommandations, leur forme et leur applicabilité. Le texte final des recommandations est ensuite établi par le groupe de travail. Il est avalisé par le groupe de travail et le groupe de lecture. 7

3- Rôle de la Haute Autorité de santé La Haute Autorité de santé, après accord de son Collège, organise, coordonne et finance l élaboration des recommandations professionnelles : recherche documentaire, coordination de la synthèse de la littérature, réunion du comité d organisation et du groupe de travail, saisie du groupe de lecture, mise en forme éditoriale. Après acceptation des recommandations par le groupe de travail et le groupe de lecture, le texte est soumis pour discussion à la Commission recommandations pour l amélioration des pratiques de la HAS et pour validation finale au Collège. La HAS, avec l aide des sociétés savantes, assure la diffusion des recommandations auprès des cibles concernées. Pour en savoir plus sur la méthode d élaboration des recommandations pour la pratique clinique, se référer au guide méthodologique Anaes de 1999 : «Les recommandations pour la pratique clinique Base méthodologiques pour leur réalisation en France» Guide téléchargeable gratuitement sur le site Internet de la HAS : www.has-sante.fr 8

Annexe 2. Liste complète des membres du comité d organisation, du groupe de travail et du groupe de lecture Comité d organisation - Dr Valérie ASSUERUS, neurologue, Aix-en-Provence - Dr Philippe BOISNAULT, généraliste, Magny-en-Vexin - Pr Jean-Pierre FAUVEL, néphrologue et thérapeutique, Lyon - Pr Hector FALCOFF, généraliste, Paris - Dr Marc FRARIER, généraliste, Garges-lès-Gonesse - Pr Maurice LAVILLE, néphrologue et thérapeutique, Lyon - Pr Dider LEYS, neurologue, Lille - Pr Jean-Louis MAS, neurologue, Paris - Pr Hugues MILON, cardiologue, Lyon - Pr Gérard SLAMA, diabétologue et nutritionniste, Paris Groupe de travail - Pr Bernard CHAMONTIN, cardiologie et thérapeutique, président du groupe de travail, Toulouse - Pr Jean-Michel HALIMI, néphrologie et thérapeutique, chargé de projet, Tours - Dr Christine REVEL, chef de projet, HAS, Saint-Denis - Pr Bernard BAUDUCEAU, endocrinologue, Saint-Mandé - Pr Gilles CHATELLIER, épidémiologiste, Paris - Dr Yvon CLAUDEL, généraliste et gériatre, Bort-les-Orgues - Dr Thierry DENOLLE, cardiologue, Dinard - Pr Jean-Pierre FAUVEL, néphrologie et thérapeutique, Lyon - Pr Bernard GAY, généraliste, Rions - Dr Gersende GEORG, ingénieur en informatique médicale, Paris - Dr Marielle GOUTON, cardiologue, Lyon - Dr Olivier HANON, gériatre, Paris - Pr Jean-Michel MALLION, cardiologue, Grenoble - Dr Gilles MOREL, généraliste, Dijon - Dr Didier ROUGEMONT, neurologue, Paris - Dr Florence SCHECK, généraliste, Afssaps, Saint-Denis - Dr Brigitte SEROUSSI, informatique médicale, Paris - Dr Alain SIMAVONIAN, généraliste, Paris - Dr Bernard VAISSE, cardiologue, Marseille Groupe de lecture - Pr Roland ASMAR, cardiologue, Paris - Pr Arnaud BASDEVANT, médecin nutritionniste, Paris - Dr Michel BEAUFILS, néphrologue, Paris - Pr Joël BELMIN, gériatre, Ivry-sur-Seine - Pr Athanase BÉNÉTOS, gériatre, Vandœuvre-lès-Nancy - Dr Christophe BERKHOUT, généraliste, Dunkerque - Dr Guillaume BOBRIE, néphrologue, Paris - Pr Éric BRUCKER, endocrinologue, Paris - Pr Max BUDOWSKI, généraliste, Paris - Pr Alain CASTAIGNE, cardiologue, Créteil - Dr Jean-Pierre CLAVEL, biologiste, Nogent-sur-Marne 9

- Dr Jean-Pierre COURRÈGES, endocrinologue, Narbonne - Pr Thierry DANTOINE, médecin interniste gériatre, Limoges - Dr François DANY, cardiologue, Limoges - Dr Philippe DE CHAZOURNES, généraliste, Saint-Denis La Réunion - Pr Xavier GIRERD, cardiologie et thérapeutique, Paris - Pr Maurice GIROUD, neurologue, Dijon - Pr Michel GODIN, néphrologue, Rouen - Pr Régis GONTHIER, gériatre, Saint-Étienne - Dr Philippe GOSSE, cardiologue, Bordeaux - Pr François GUEYFFIER, pharmacologue clinicien, Lyon - Dr Jean-Christophe GUILLERM, généraliste, Paris - Pr Louis GUIZE, cardiologue, Paris - Pr Thierry HANNEDOUCHE, néphrologue, Strasbourg - Pr Daniel HERPIN, cardiologue, Poitiers - Dr Jacques JULIEN, cardiologue et médecine interne, Paris - Dr Dominique LAMBERT, généraliste, Saint-Mesmin - Pr Thierry LANG, épidémiologiste, Toulouse - Pr Pierre LANTELME, cardiologue, Lyon - Pr Marie-France LE GOAZIOU, généraliste, Lyon - Pr Didier LEYS, neurologue, Lille - Dr François MOUNIER-VEHIER, neurologue, Lens - Pr Jean-Philippe NEAU, neurologue, Poitiers - Pr Robert NICODÈME, généraliste, Toulouse - Dr Alexandre PERSU, néphrologue, Bruxelles - Pr Pierre-François PLOUIN, médecin interniste, Paris - Pr Muriel RAINFRAY, gériatre, Bordeaux - Dr Gilles RODIER, neurologue, Mulhouse - Pr Claude ROUGERON, généraliste enseignant, Anet - Pr Michel SAFAR, médecin interniste et thérapeutique, Paris - Pr Alain SIMON, cardiologie et thérapeutique - Dr Paul STROUMZA, néphrologue, Marseille - Pr Armelle TILLY-GENTRIC, gériatre, Brest - Pr Paul VALENSI, endocrinologue, Paris - Pr Jacques WAGNER-BALLON, généraliste, Tours - Pr Faiez ZANNAD, cardiologie et thérapeutique 10