RAPPORT FINAL DU PROJECT AU BURUNDI



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Transcription:

1 ENCOURAGER L INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION DU CAFÉ ET DES CULTURES VIVRIÈRES PAR L UTILISATION DE LA FUMURE ORGANIQUE DANS LES ZONES COUVERTES PAR LE PROJET CFC/OIC/30 AU BURUNDI CFC/ ICO/52/FT RAPPORT FINAL DU PROJECT AU BURUNDI Période Couverte: Juillet 2012 à Décembre 2013 Par : - Mr. KARERA Denis, Directeur Général de ARFIC - Mr. NIZIGIYIMANA Nicodème, Directeur Administratif et Financier de ARFIC - Mrs Pacifique BIGIRIMANA, ex-chef Agent dans le terrain pour le projet CFC/ICO/52/FT Mars 2014

2 Remerciements à: Le Fonds Commun pour les produits de base (CFC) Organisation Internationale du Café (OIC) Gouvernement du Burundi Ministère de l Agriculture et de l Élevage du Burundi Direction Provinciale de l Agriculture et de l Élevage (DPAE) Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) Confédération Nationale des Associations de Caféiculteurs (CNAC) Votre contribution a été cruciale pour la réussite de ce projet.

3 TABLE DES MATIERES i. Sigles et abréviation. 4 ii. Liste des tableaux.5 0. Introduction...6 I. Résumé du Projet...7 II. Historique et contexte du Projet...8 III. Mise en œuvre, résultats et impact du Projet...16 IV. Enseignement tiré du Projet..26 V. Perspectives et diffusion des résultats...26 VI. Conclusion Générale et recommandations...27 VII. Bibliographie...29 ANNEXES 30

4 i. ABREVIATIONS ET SIGLES ARFIC : Autorité de Régulation de la Filière Café AEP FBU : Agence d Exécution du Projet : franc burundais BNDE : Banque Nationale de Développement Economique CFC OIC CNAC C.P : Fond Commun pour les produits de base : Organisation Internationale du Café : Confédération Nationale des Associations de Caféiculteurs : Contrepartie OCIBU : Office du café du BURUNDI SDL PROD DPAE USD T CNTA : Station de Dépulpage Lavage : Producteur : Direction provinciale de l Agriculture et de l Elevage : Dollar américain : tonne : Centre National de Technologies des Aliments SOGESTAL : Société de Gestion des Stations de Lavage ISABU ha : Institut Supérieur de Recherche Agronomique du Burundi : Hectare

5 ii. LISTE DES TABLEAUX Tableau n 1 : Part du café dans le PIB...8 Tableau n 2 : Part du café dans les recettes d exportation...9 Tableau n 3 : Caractéristiques des producteurs cibles du projet...12 Tableau n 4 : Sites et producteurs sélectionnés...18 Tableau n 5 : Crédit octroyé par activité...19 Tableau n 6 : Evolution du cheptel....21 Tableau n 7 : Situation du recouvrement du crédit projet cfc /ico /52/ft 21 Tableau n 8 : Volume de production des cultures..22 Tableau n 9 : Situation du recouvrement du crédit projet cfc /ico /30 24

6 0. INTRODUCTION Le Burundi est un pays totalement dépendant du devenir de son agriculture. Son économie dépend fortement du secteur agricole qui occupe plus de 90% de la population, contribue pour plus de 50% au produit intérieur brut (PIB) et procure 95% des recettes d exportation. Près de 70% de la population vivent en deçà du seuil de pauvreté (moins d 1 $ US/jour et par habitant) et 85% des ménages font quotidiennement face à une insécurité alimentaire. Le café est la plus importante culture de rente, il procure plus de 60% des recettes d exportation et constitue également une source monétaire pour environ 600 mille ménages. Dans l optique du développement de la caféiculture au Burundi, le CFC a financé le projet pilote CFC/OIC/52/FT intitulé «Encourager l intensification de la production du Café et des Cultures vivrières par l Utilisation de la Fumure Organique dans les Zones couvertes par le Projet CFC/OIC/30 au Burundi». Basé sur les acquis du projet précédent CFC/OIC/30, son objectif principal est de consolider les revenus et la sécurité alimentaire des caféiculteurs à travers la promotion de la fertilisation organique. De juillet 2012 à décembre 2013, l ARFIC en collaboration avec la BNDE, les DPAE s et les Organisation de caféiculteurs, a exécuté le projet CFC/OIC/52/FT au Burundi sous la supervision de l OIC. Son exécution était axé sur cinq composantes à savoir :a)octroi de crédits pour le développement de l élevage et des cultures de diversification,b) formation sur les bonnes pratiques agricoles pour la fertilisation organique,c)appui à la fertilisation organique du caféier,d) optimisation des résultats du projet précédent CFC/OIC/30, e)coordination, supervision et suivi du projet. Ses résultats sont satisfaisants et cadrent bien avec son objectif. La mise en œuvre et les acquis de ce projet sont présentés dans ce rapport.

7 I. RESUME DU PROJET 1. Titre du projet : Encourager l intensification de la production du Café et des Cultures vivrières par l Utilisation de la Fumure Organique dans les Zones couvertes par le Projet CFC/OIC/30 au Burundi 2. Numéro du projet : CFC/OIC/52/FT 3. Agence d Exécution du projet : Autorité de Régulation de la filière café du Burundi (ARFIC) 4. Institution de Collaboration : a) La Banque Nationale de Développement Economique (BNDE) pour l intermédiation financière ; b) Les Directions Provinciales de l Agriculture et de l Elevage (DPAE s)pour l extension des services d encadrement technique; c) Les Unions et Fédérations des Associations des caféiculteurs ; d) L Institut Supérieur de Recherche Agronomique du Burundi (ISABU) pour la fourniture des intrants. 5. Pays concerné : Burundi 6. Date de démarrage du projet : Juillet 2012 7. Date d achèvement du Projet : Juin 2013 8.Prolongation du Projet : De Juillet à Décembre 2013 9. Financement total Burundi : 392.825 USD répartis comme suit : a) Fonds Revolving pour les prêts : 220.000 USD b) Financement du CFC : 98.175 USD c) Contrepartie burundaise : 74. 625 USD

8 II. HISTORIQUE ET CONTEXTE DU PROJET II.1.Historique Au cours de l atelier de présentation des résultats du projet CFC/OIC/30 exécuté au Burundi de janvier 2008 à décembre 2011, les participants ont été unanimes sur les avantages du Projet aux producteurs bénéficiaires et sa contribution dans la promotion de la sécurité alimentaire et l augmentation des revenus des producteurs. Ils ont exprimé le souhait que le Projet soit prolongé pour pouvoir clôturer toutes les activités, notamment le réapprovisionnement du fonds revolving, la stratégie de commercialisation pour les produits diversifiés, l élaboration du rapport sur l impact du projet au Burundi et l organisation d un atelier d évaluation définitive du projet. Il a été constaté cependant qu il serait pratiquement impossible de prolonger le projet suite aux implications financières. Pour ce faire, il a été proposé de dresser une demande pour le financement du Projet «Fast- Track». Subsidiairement à cette proposition, la Ministre de l Agriculture et de l Elevage a adressé une demande à l OIC et au CFC en vue de combler le vide entre la période actuelle et le temps nécessaire pour préparer le projet à grande échelle qui sera présentés aux autres Institutions Financières sur base des résultats positifs du Projet CFC/OIC/30. Cette demande de financement a été adressée officiellement à l OIC et au CFC avec copie pour information au FGCCC, l Agence d Exécution du Projet (AEP), en date du 3 octobre 2011. Il est prévu que ce projet de financement «Fast-Track» sera appuyé par le réseau des bénéficiaires du Projet CFC/OIC/30 mais ne fait pas partie de ce Projet. Ce projet est lié à une activité associée proposée par les caféiculteurs qui étaient bénéficiaires du projet CFC/OIC/30, notamment le développement de l élevage du bétail pour la production de la fumure organique pour la fertilisation des caféiers et des cultures de diversification. Dans ce cadre, le projet «Fast-Track» vise la consolidation du système de crédit existant qui permet aux producteurs de diversifier la base de leurs revenus à travers le développement d autres activités additionnelles, en particulier l élevage, et réduire leur dépendance sur le café. Cela développera leurs capacités et leurs coopératives et améliorera aussi leurs relations avec les institutions financières. II.2.Contexte du Projet II.2.1.Pertinence du Projet par rapport à la stratégie de l OIC A travers sa stratégie de développement pour le café, l OIC a identifié plusieurs domaines d intervention telle que la diversification des cultures pour une analyse globale (document ICC-105-16). Comme inclus dans ses programmes de solutionner les problèmes auxquelles les caféiculteurs font face, l OIC encourage les projets de diversification horizontale. De tels programmes inclus les projets qui visent de générer les revenus supplémentaires à la culture

9 du café. La dépendance sur les exportations du café expose beaucoup de pays africains en voie de développement à des crises économiques et accentue également l instabilité au niveau des recettes d exportation. Le programme de diversification a été identifié comme solution potentielle à ce défi. Dans ce contexte, l Organisation Internationale du Café donne une priorité considérable aux projets de diversification m mais qui contraire encouragent les d autres solutions alternatives et une diversification verticale de produits qui aboutissent à une meilleure valeur ajoutée. Une telle stratégie devrait avoir deux objectifs principaux : D une part, faire de la diversification une source additionnelle de revenus pour les producteurs de café par l adoption d autres cultures, ce qui leur procurera des revenus substantiels, et d autre part présenter la diversification comme moyen d augmenter la valeur ajoutée obtenue aussi bien par le café que par les cultures diversifiées. En plus, l une des objectifs de l OIC est de promouvoir l économie durable du café. Il est crucial que la production et la transformation du café tiennent en compte les critères de l Agenda 21 des Nations Unies en vue d assurer la durabilité économique, environnementale et sociale. L OIC cherche à promouvoir l utilisation de nouvelles technologies respectueuses de l environnement à travers la chaîne de production et de transformation, le contrôle intégré de la fumure biologique et la technologie moderne pour l amélioration de la fertilité du sol. En encourageant la fertilisation du sol par la fumure organique, ce Projet «Fast-Track» se veut pertinent pour l Organisation Internationale du Café. II. 2.2. Place du café dans l économie burundaise Introduit au Burundi dans les années 1902 par les colons allemands, la culture du café s est développée vers les années 1930 sous la colonisation belge, avec objectif principal d améliorer les revenus monétaires des paysans, contraints jusqu alors, à une économie de subsistance. Les conditions climatiques et le relief accidenté du Burundi ont favorisé, en grande partie, le développement du café arabica. Ce café est cultivé presque sur tout le territoire national, il occupe 10% des terres cultivables (PAM, 2007) et se classe parmi les plus doux du monde. D après le dernier recensement fait par l ISTEEBU en 2007 : 589 950 ménages sur 1 404 642 ménages burundais (soit 42%) sont caféiculteurs ; Le verger burundais est constitué de 122 728 183 pieds de caféier en plantations villageoises ce qui donne environ 200 pieds par ménage en moyenne ; 60% des caféiers ont un âge situé entre 9 et 30 ans 1 Production La production du café burundais est très cyclique. La moyenne annuelle du café marchand est de 20 000 tonnes (moyenne de 1,1 Kg de cerise par pied). Le graphique suivant montre l évolution de la production du café de 2002-2003 à 2011-2012:

10 Graphique n 1 : Evolution de la production du café de 2001à 2012 Production du café marchand (Tonne) 45000 40000 35000 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 Production du café marchand (Tonne) Cette cyclicité accentuée est la résultante de plusieurs facteurs regroupés comme suit : a) Causes profondes : Baisse de la fertilité due en grande partie au manque de pallie ; insuffisance de taille de caféier, vieillissement du verger. b) Causes aggravantes : aléas climatiques, maladies et ravageurs comme l anthracnose et la punaise, dégénérescence de la variété. 2 ) Part du café dans le PIB Le tableau n 1 nous montre la part du café dans le PIB de 2002-2003 à 2008-2009. Tableau n 1 : Part du café dans le PIB de 2002-2003 à 2008-2009 Année Revenu du café en million de FBU PIB (en milliards de Fbu ) Part du café (en %) 2002-2003 15 584,00 584,6 3 2003-2004 24 837,5 644,7 4 2004-2005 32 341,60 748,5 4 2005-2006 43 586,60 860,9 5 2006-2007 40 838,30 934,7 4 2007-2008 35 288,80 945,3 4 2008-2009 47 184,20 1012,9 5 Moyenne 34237,28571 818,8 4 Source : BRB, ISTEEBU

11 D après ce tableau n 1, les recettes du café représentent en moyenne 4% du PIB pour la période considérée de 2002-2003 à 2008-2009. 3 ) Part du café dans les recettes d exportation (de 2001-2002 à 2009-2010) Selon l ISTEEBU, les exportations du Burundi sont principalement : a) les produits d origine végétale basés sur l industrie agroalimentaire dont le café, le thé, le coton, le sucre, les produits de la brasserie comme la bière et limonades ; b) les plantes ; c) les produits d origine minière ; d) les produits d origine animale comme les peaux bruts. La part du café dans les recettes d exportation est présentée dans le tableau n 2: Tableau n 2 : Part du café dans les recettes d exportation de 2001-2002 à 2009-2010 Année Recettes d'exportation du café marchand Total recettes d exportation Part du café (en million de FBU) (en million de FBU) (en %) 2001-2002 2002-2003 16 326,30 32092,8 51 15 584,00 28 868,10 86 2003-2004 24 837,5 40 618,70 80 2004-2005 32 341,60 52 688,60 83 2005-2006 43 586,60 62 450,80 65 2006-2007 40 838,30 60 155,60 68 2007-2008 47 184,20 69 109,30 68 2008-2009 47 184,20 78 631,40 60 2009-2010 44723,3 73560,7 61 Moyenne 39 075,75 62 272,00 63 Source : BRB, ISTEEBU Ce tableau montre que le café occupe une place prépondérante dans les exportations burundaises, il a contribué à 63% en moyenne pour la période allant de 2001-2002 à 2009-2010. II.2.3. Fondement du Projet Avec une population estimée à 8.3 millions d habitants, le Burundi est l un des pays les plus peuplés d Afrique et est classé parmi les premiers pays les plus pauvres au niveau mondial. Ses activités économiques reposent essentiellement sur l agriculture pratiquée par plus de 90% de la population vivant en milieu rural. Les cultures vivrières essentiellement cultivées pour la subsistance, représentent 87% de la production totale agricole. Les cultures d exportation représentent le reste avec 8% pour le café, 1,7% pour le thé et le sucre, et 3,3% pour d autres cultures. Selon le International Food Policy Research Insitute (IFPRI) (l Institut International

12 de Recherche sur les Politiques Alimentaires), l Indice de la Faim dans le Monde (GHI) du pays est de 37,9, ce qui classe le Burundi parmi les 26 pays du monde qui souffrent de l insécurité alimentaire extrêmement alarmante. Un projet de quatre ans «Accès au Financement pour le Développement des Cultures de Diversification dans les Zones de Production du Café, Projet CFC/OIC/30» a été exécuté au Burundi depuis janvier 2008 et a pris fin en juin 2012. Son objectif central était de promouvoir la sécurité des revenus des caféiculteurs et réduire la pauvreté dans les zones productrices du café à travers la promotion d un système de crédit revolving durable pour le financement, à petite échelle, des activités de diversification des producteurs. Ce Projet visait aussi à solutionner les problèmes liés à la sécurité alimentaire dans les communautés productrices de café. Une évaluation du projet à mis parcours conjointement réalisée par le CFC et l OIC en novembre 2010 et en juillet 2011 a signalé que le projet a été mis en place pour atteindre son objectif de réduire la pauvreté et solutionner les problèmes liés à la sécurité alimentaire au Burundi. Le mécanisme d octroi et du suivi des crédits a été bien utilisé avec succès en octroyant des prêts à 1.375 producteurs participants au projet au Burundi, ce qui a permis aussi bien l augmentation de production de leurs cultures vivrières que l amélioration de leurs revenus. Sur base des résultats du Projet, le Fonds Revolving a été reconstitué avec le recouvrement des prêts faits par les producteurs bénéficiaires. Tous les producteurs sélectionnés ont bénéficié du projet les magasins de stockages et autres équipements en vue de faciliter la récolte et le stockage, la transformation et le transport de leurs produits diversifiés. Dans le but de consolider ces réalisations, une proposition d introduire une fertilisation organique dans la production du café et des cultures diversifiées a été faite en vue de stabiliser la production en diminuant le coût global de production sans oublier le coût de la fertilisation. Il a été pensé aussi qu en introduisant les méthodes culturales organiques, le projet»fast- Track» pourrait partir des résultats du projet précédent et élaborer un programme d extension du Projet pour l ensemble des caféiculteurs Burundais, projet à soumettre aux bailleurs de fonds majeurs. II. 2.4. Objectifs spécifiques et résultats attendus du Projet

13 1 Objectifs spécifiques du Projet a) Promouvoir les pratiques agricoles durables ; b) Promouvoir la gestion de l élevage et des cultures dans les zones productrices de café ; c) Promouvoir la sécurité alimentaire dans les zones productrices de café ; d) Reconstituer un fonds revolving ; e) Renforcement des capacités des producteurs dans la gestion de crédit et de l épargne ; f) Elaborer un projet d extension du projet en vue d appuyer la lutte contre la pauvreté en milieu rural au Burundi. 2 Résultats attendus 1) L augmentation de la production de l élevage ; 2) Les producteurs sont techniquement et financièrement équipés pour entreprendre l agriculture organique ; 3) La production des cultures de diversification à travers la méthode d agriculture organique ; 4) La disponibilité des denrées alimentaires ; 5) L amélioration de la fertilité des sols ; 6) Le logiciel de gestion des données agricoles développé ; 7) L amélioration du savoir-faire des caféiculteurs en matière de gestion de leur crédit et de leur épargne sont améliorées ; 8) L élaboration du programme d extension de la diversification à grande échelle.

14 II.2.5. Caractéristique des producteurs cibles du Projet Les caractéristiques des producteurs cibles du projet sont résumées dans le tableau n 1. Tableau n 3 : Caractéristiques socio-économiques des producteurs cibles au Projet Caractéristique Situation actuelle Contraintes Assistance appropriée Exploitation - Les chefs de ménage sont généralement des hommes - La taille de la famille : 6 personnes en moyenne - Type : traditionnel avec association des cultures Agriculture de rente - Constituée essentiellement par le café sur de petites superficies (moyenne de 200pieds de caféier par ménage) Agriculture vivrière - Constituée essentiellement de légumineuses, oléagineux, céréales, tubercules, bananes et cultures maraîchères - Agriculture surtout d autosubsistance - Exiguïté des terres - Familles de grande taille - Manque de moyens techniques et financiers pour moderniser l exploitation - Dégénérescence des variétés - Absence ou insuffisance de paillis, - Forte pression de maladies et ravageurs - Cyclicité avec amplitude anormale de la production - Rémunération tardive et peu incitative - Manque de moyens de transport - Fluctuation des cours mondiaux - Manque de financement - Manque de financements - Intrants chers - Main d œuvre chère - Exiguïté des terres - Maladies et ravageurs - Aléas climatiques - Insuffisance d infrastructures de transformation et de conservation - Manque de marchés d écoulement - Financements pour la formation en vue d améliorer les pratiques culturales ; - Financement d autres activités non agricoles ; - Sensibilisation sur la santé reproductrice - Introduction de nouvelles variétés plus performantes ; - Promouvoir le prix au producteur - Solutions alternatives au paillage ; - Financements pour l achat des intrants et des moyens de transport. - Promotion des institutions de financement agricole ; - Réduction ou subvention des prix des intrants ; - Promotion des infrastructures de transformation et de conservation ; - Recherche des marchés d écoulement intéressants.

15 Elevage - Dominé par les caprins - Autres animaux : ovins, porcins, volailles, lapins et bovins - Système d élevage surtout extensif - Rareté et prix élevé des produits vétérinaires - Insuffisance de pâturages - Insuffisance des races améliorées - Main d œuvre chère - Personnel vétérinaire insuffisant - Repeuplement du cheptel avec des races améliorées ; - Mise en place des pharmacies vétérinaires suffisantes ; - Intensification de l élevage ; - Formation d un personnel vétérinaire suffisant. Maisons d habitation - Essentiellement couvertes de tôles ou de tuiles - Electricité rare - Existence des bornes fontaines publiques pour l approvisionnement en eau potable - Habitations situées loin des centres urbains - Maisons peu équipées - Octroi des financements Source de revenus - café - Produits vivriers - Rarement produits d élevage - L agriculture est la seule source de revenus surtout le café - Elevage peu développé - Diversification des activités sources de revenus - Développement de l élevage Source : Rapport d étude socio économique dans les sites du Projet CFC/OIC/30

16 III. MISE EN ŒUVRE, RESULTATS ET IMPACT DU PROJET III.1. Mise en œuvre du Projet III.1.1.Stratégies de mise en œuvre Cinq composantes ont été définies pour aboutir aux objectifs du projet. Il s agit de : a) Octroi de crédits pour le développement de l élevage et des cultures de diversification b) Formation sur les bonnes pratiques agricoles pour la fertilisation organique ; c) Appui à la fertilisation organique du caféier ; d) Optimisation des résultats du projet précédent CFC/OIC/30 ; e) Coordination, supervision et suivi du projet. III.1.2.Organigramme du Projet L organigramme du projet est présenté dans le schéma qui suit : CFC OIC GOUVERNEMENT DU BURUNDI (Ministère de l agriculture et de l élevage) ARFIC (Equipe Technique du Projet) COMITE DE PILOTAGE DU PROJET INSTITUTION DE COLLABORATION BNDE UNIONS ET FEDERATIONS DES CAFEICULTEURS DPAE PRODUCTEURS BENEFICIAIRES Dont : CFC et le Gouvernement du Burundi sont les bailleurs de fonds du Projet ; ICO est le Superviseur du Projet ;

17 OCIBU, ARFIC Institution de mise en œuvre du Projet au Burundi ; BNDE l'institution d intermédiation Financière sélectionnée ; DPAE chargé de l encadrement technique des activités de diversification ; Union des caféiculteurs pour la gestion et le suivi du remboursement du crédit ; Les Producteurs bénéficiaires du crédit sont des membres des Unions des Associations des caféiculteurs autour des stations de lavage du café (SDL); 2 Rôle de l Equipe technique du Projet L Equipe technique avait le rôle d assurer une bonne coordination des activités, d établir un cadre de concertation pour la programmation et l évaluation des activités avec les institutions collaboratrices et de produire et transmettre à l OIC et au CFC les rapports techniques et financiers. Elle était composée de : un Coordonnateur National qui est le Directeur Général de l ARFIC ; un Coordonnateur National Adjoint qui est le Directeur Administratif et Financier de l ARFIC; un Chef des Opérations sur Terrain ; un Socio économiste ; un Responsable du Suivi et du Contrôle des Prêts ; un Assistant ; un Comptable ; Un informaticien ; 3 Rôle des Institutions de collaboration Des conventions conclues dans le cadre du projet précédent CFC/OIC/30 entre l OCIBU (remplacé par l ARFIC) et différentes Institutions de collaboration pour appuyer techniquement dans l exécution du projet, ont été renouvelées pour le Projet CFC/OIC/52/FT. a) Convention d intermédiation financière avec la BNDE La Banque Nationale de Développement Economique(BNDE) est une institution financière mixte. Elle a été choisie pour sa bonne gestion et sa longue expérience en matière de crédit agricole. La convention signée entre l OCIBU et la BNDE dans le cadre du financement des activités de diversification définit le mécanisme d octroi et de remboursement des crédits, les conditions de prêts, le taux d intérêt, etc. Les missions de cette banque sont résumées comme suit : - Mettre à la disposition des Unions sélectionnées les prêts sollicités dans le cadre de la convention ; - Mettre à la disposition de l OCIBU les plans de décaissement des prêts et les échéanciers de remboursement ;

18 - Sensibiliser les producteurs cibles à l épargne et à la gestion du crédit ; - Assurer le suivi et le recouvrement des prêts octroyés ; - Transmettre le rapport semestriel des activités de crédit de cette ligne de financement ; - Etc. b) Conventions avec les Directions Provinciales de l Agriculture et de l Elevage (DPAE s) Les Directions Provinciales de l Agriculture et de l Elevage sont des structures étatiques chargées de l encadrement technique et de la vulgarisation.elles ont l avantage de posséder des encadreurs de la colline à la province. Dans cette convention le rôle des DPAE s est de : - Assurer l encadrement technique des différentes activités de diversification et organiser des réunions de sensibilisation sur l utilisation optimale des intrants en vue d optimiser les rendements ; - Faciliter la mise à disposition et la distribution des intrants de qualité notamment les semences, les engrais et les produits phytosanitaires ; - Suivre la récolte, le stockage et de la commercialisation des produits de diversification ; - Assurer la formation des producteurs et des représentants des Associations sur les itinéraires techniques avec élaboration des fiches techniques à mettre à la disposition des producteurs; c) Conventions avec les Unions et les Fédérations des Associations des Caféiculteurs Les Unions et les Fédérations sont des structures dans lesquelles se rencontrent toutes les Associations des caféiculteurs autour de chaque station de lavage et qui participent à l encadrement des producteurs pour la caféiculture. Ils connaissent très bien les caféiculteurs. Le mécanisme de crédit adopté est basé sur la caution solidaire des Unions des associations de caféiculteurs. Une convention a été donc signée avec l OCIBU. Dans cette convention, les Unions ont pour tâches de: - Faciliter la sélection des producteurs bénéficiaires et Organiser des réunions de sensibilisation des producteurs bénéficiaires sur gestion du crédit; - Faire un suivi de l utilisation des crédits, de la récolte, du stockage et de la commercialisation des produits de diversification ; - Faire un suivi rigoureux du recouvrement des crédits ; - Assurer la gestion des équipements communautaires. III.1. 3. Mécanisme de Financement appliqué pour les activités de diversification

19 Le modèle de crédit testé avec le projet CFC/OIC30 a été utilisé pour exécuter la première composante du projet : «Octroi de crédits pour le développement de l élevage et des cultures de diversification».ce modèle est indiqué dans le Schémas ci-dessous : Schéma 2 : Mécanisme de crédit CFC OCIBU/ARFIC (Agent de mise en œuvre) BNDE Banque local régional (Banques et IMF) Source : rappo Unions des Association / Association de producteurs/sdl /SOGSESTAL Banque Nationalepour le Développement Economique (BNDE) * Fournisseurs Producteur Source : Rapport de l Etude de gestion et procédure de mise en place des prêts Ce mécanisme est décrit comme suit : - Les fonds du CFC transitent sur un compte spécial du Projet avant d être versé sur le compte de l Institution d intermédiation financière ; - Les Unions des Associations de Caféiculteurs autour des stations de lavage représentent les bénéficiaires. Elles ouvrent les comptes dans les banques et micro-finances régionales qui leurs sont proches ; - Les Unions adressent les demandes de prêt à la BNDE ; après notification du crédit, elles signent une convention avec la BNDE avant la mise à disposition des prêts représentant la main d œuvre et du matériel ; - Les Unions signent une convention avec les bénéficiaires avant d entrer en possession des fonds ; - Les bénéficiaires sont obligés de livrer leur café à la station de lavage ; - A la vente des récoltes des activités de diversification, les recettes sont d abord virées dans les comptes au niveau des Unions ; ensuite les prêts sont remboursés à la BNDE à partir de ces comptes. Si les recettes ne sont pas suffisantes, les Unions et la station de lavage prélèvent sur les recettes du café pour le remboursement du montant restant ; - Les fournisseurs d intrants et matériel agricole sont directement payés par la BNDE.

20 Pour renforcer ce système de crédit, le logiciel PAFED («Produce Accounting for Farmers Earnings and Deductions» a été exploité. En effet, il permet l enregistrement de toutes les informations concernant les Bénéficiaires des crédits et calcule automatiquement le montant des prêts à octroyer à chaque Caféiculteur. Il permet également l enregistrement des productions des Caféiculteurs et fait les opérations de recouvrement. III.1.4. Sélection des sites, des producteurs et mise en place des prêts a) Choix des sites Huit sites au total ont été sélectionnés. Il s agit des zones autour des SDL s Karinzi, Kinyovu,Kiririma et Mutsinda dans la région de Buyenzi, Mugina et Kirasa dans la région de Mumirwa, Korane et Taba dans la région de KIRIMIRO. Ces sites ont été choisis en tenant compte de la bonne organisation de leurs Unions, de la grande importance du café dans leur économie et d un taux de remboursement de 70% du crédit du projet CFC/OIC/30. b) Choix des bénéficiaires Un total de 604 producteurs bénéficiaires a été sélectionné suivant les critères de choix ciaprès : - Avoir un minimum de 200 pieds de caféiers ; - Avoir un minimum de 1000 pieds de caféiers pour bénéficier du crédit d élevage de bovin ; - Disposer des terres accessibles en toute saison pour les cultures de diversification proposées ; - N avoir pas de mauvais antécédents dans le remboursement des crédits antérieurs ; - Etre fournisseur régulier du café cerise à la station de lavage ou à la coopérative des caféiculteurs ; Tableau n 4 : Site et Producteurs sélectionnés SDL Province Nombre de colline Nombre de producteurs Korane Gitega 7 61 Taba Muramvya 7 85 Karinzi Kayanza 7 68 Kinyovu Kayanza 7 83 Kiririma Kayanza 7 75 Mutsinda Ngozi 8 71 Mugina Cibitoke 8 102 Kirasa Bujumbura 15 59 Source : Rapport d activité du projet, de juillet 2012 à décembre 2013 III.1. 5. Mise en place des prêts

21 Les prêts d un montant de 101 217 USD ont été mis en place pour un total de 604 producteurs. La répartition du crédit par activité est présentée dans le tableau n 5 Tableau n 5 : Crédit octroyé par activité Activité financée Nombre de producteurs Crédit(USD) Oignon 6 2 517 Chou 4 423 Tomate 16 7 702 Riz 10 1 828 Manioc 2 601 Entretien du caféiers 15 3 413 TOTAL CULTURE 53 16 484 Poules 20 5 425 Bovins 105 36 910 Caprins 852 40 069 Porcin 18 2 329 TOTAL ELEVAGE 995 84 733 TOTAL GENERAL 1048 101 217 Ce tableau montre que l élevage occupe 84% des prêts. D après les producteurs, deux raisons expliquent ce choix : l élevage présente moins de risque eu égard aux aléas climatique ; il procure des revenus appréciables et aussi produit des fertilisants organiques pour les cultures. III.1.6. Equipements du Projet Le Projet CFC/OIC/52/FT ayant aussi la mission de consolider les résultats du Projet précédent CFC/OIC/30, des équipements de ce dernier ont été acquis pour organiser et renforcer la production, la commercialisation des produits en intégrant la collecte, le transport, le stockage et la transformation. Ces équipements sont : onze broyeuses de manioc et sept décortiqueuses de riz pour appui à la transformation ; pulvérisateurs à raison de 8 par union et 12 balances pour faciliter la lutte phytosanitaire et la pesé lors de la répartition des intrants agricoles ; douze petits entrepôts ; deux pick up pour appuyer l équipe technique dans le suivi évaluation des activités dans les sites du projet ;

22 un camion de capacité 8 tonnes géré par l Equipe Technique du Projet et destiné au transport des intrants et des produits agricoles vers les marchés les plus offrants identifiés. III.1.7. Organisation des sessions de formation des producteurs bénéficiaires La formation de 604 producteurs bénéficiaires a été organisé avec objectif de renforcer leur capacité en : - Techniques de conduite de l élevage de bovins, de porcin, de poules et de caprins ; - Techniques de production et d utilisation du compost de Fumier ; - Gestion et remboursement du crédit, mobilisation de l épargne ; - Gestion des équipements communautaires. Cette formation a été assurée par les DPAE s (dans le cadre de la convention avec le Projet) sous la supervision de l Equipe technique du Projet. III.1.8. Rapport financier Le financement du Projet CFC/OIC/52/FT provenait de deux sources : le don du CFC et du Gouvernement du Burundi. En effet le montant total décaissé par le CFC a été de 80 000 USD et le Gouvernement du Burundi via l ARFIC a débloqué pour le Projet un don d un montant total de 70 millions de FBU. Les états financiers montrent qu au 30 décembre 2013, la consommation du budget est de 98%. III.1.9. Supervision du Projet Le Directeur Général du CFC et l Economiste en Chef de l OIC ont effectué une misions de supervision du Projet en Août 2013. Suite aux recommandations issues de cette missions d évaluation, le Projet a été prolongé jusqu au 30 décembre 2013. III.2. Résultats et impact du Projet III.2.1. Résultats Les principaux résultats obtenus sont présentés par composante : Composante 1 : Octroi de crédit pour le développement de l élevage du bétail et des cultures de diversification Les principaux résultats pour la composante 1 sont : L Octroi des prêts d un montant total de 151 178 026 FBU (soit 100 718 USD) à 604 producteurs pour l élevage de 860 têtes de Caprins, 107 têtes de bovin, 50 têtes de porc et 870 têtes de poules et les cultures (riz, manioc,oignon,chou,tomate )

23 L augmentation du bétail indiquée par un total de 1381 naissances (taux de 144%) chez les bovins et les caprins comme le montre le tableau n 6. Tableau n 6 : Evolution du cheptel période de janvier à décembre 2013 Animaux élevés Nombre au démarrage du projet Naissances à la fin du Projet Taux d augmentation (%) Bovin 105 48 50 Caprins 852 1333 156 Total 957 1381 144 Source : Rapport d activité, de juillet 2012 à décembre 2013 la production de 252 tonnes de compost de fumier par les bovins soit une moyenne de 2,4 tonne par tête ; la fertilisation organique d un total de 30768 pieds de caféier chez 121 bénéficiaires de bovins et caprins (moyenne de 254 pieds par ménage). En février 2014, le taux de recouvrement du crédit de la saison 2013A est de 4,6%. Ce taux faible de recouvrement est expliqué par la chute de la production du café pendant la campagne 2013-2014 (diminution de 50%). La situation par Union est présentée dans le tableau ci-dessous: Tableau n 7 : Situation du recouvrement du crédit du projet CFC/OIC/52/FT en février 2014 UNION CREDIT (FBU) +12% d'int. RECOUVREMENT (FBU) FBU TAUX(%) IMPAYE (FBU) Dukeburane/MUGINA 28154154 0 0 28154154 Mboneramuyango/KORANE 22207946 0 0 22207946 Yagikawa /KINYOVU 26465582 5020222 19,0 21445360 Dusangirijambo/KARINZI 20621156 400000 1,9 20221156 Turumwe /TABA 19678404 0 0,0 19678404 TOTAL 117127242 5420222 4,6 111707020 Source : BNDE Composante 2 : Formation des producteurs sur les bonnes pratiques agricoles pour l agriculture intensive avec l utilisation de la fumure organique et sur la gestion du crédit et de l épargne Les résultats de la composante 2 sont principalement la formation de 581 producteurs bénéficiaires sur quatre thèmes, à savoir : - technique de conduite de l élevage de bovins, de poules et de caprins ;

24 - technique de production et d utilisation de la fumure organique ; - gestion et remboursement du crédit ; - gestion des équipements communautaires. Composante 3 : Appui à la fertilisation organique du caféier et des cultures vivrières Pour la composante 3, les résultats obtenus sont : l octroi des crédits d un montant total de 3413 USD pour la fertilisation organique de 14 020 pieds de caféier et des cultures diversifiées (de la tomate, de l oignon et du chou). Le tableau ci-dessous montre la production obtenu pour les cultures. Tableau n 8 : Volume de production des cultures diversifiées Activité Superficie (Are) Volume de Production attendu(kg) Volume Production obtenu(kg) de Oignon 180 45 000 48600 Tomate 252 63 000 50400 Riz 200 10 000 9025 Total 632 118 000 108025 Source : Rapport d activité, de juillet 2012 à décembre 2013 Composante 4 : Optimisation des résultats du Projet précédent CFC/OIC/30 Les résultats issus de l optimisation des résultats du Projet précédent CFC/OIC/30 sont principalement : La formation sur l exploitation du logiciel de gestion de crédit qui a eu lieu dans les cinq fédérations pour un total de dix personnes à raison de deux par fédération (le conseiller technique et le secrétaire) ; L utilisation des 12 magasins construits pour abriter les unités de transformation et stocker des produits à transformer. Ces magasins sont aussi des points de rencontre des membres des Unions pour des échanges et des réunions ; Neuf unités de transformation à savoir 5 broyeuses de manioc et 4 décortiqueuses de riz ont été opérationnalisés et sont en essaie de valorisation dans six sites à savoir Mugina, Musigati,, Karinzi, Mwendo,Gisagara et Mushonge. Pour le reste des sites(6), l opérationnalisation des équipements se heurte au problème de manque de raccordement électrique. Signalons que ces machines ont été octroyées aux Unions sous forme de crédit.

25 Après la période d assai qui expire avec le mois de juin 2014, le recouvrement se fera sur une période de trois ans, avec un taux d intérêt de 5%. Au 30 septembre 2013, le taux de recouvrement des crédits est de 84% et le fond revolving reconstitué est de 243 millions de francs burundais.la situation par Union bénéficiaire est présentée dans le tableau qui suit. Tableau n 9 : Situation du recouvrement du crédit du projet CFC /OIC/30 au 30 Septembre 2013 SDL CREDIT TOTAL REMBOURSEMENT DU CREDIT TOTAL (FBU) Recettes de diversification. Recettes du café Total % MUGINA 58283819 14935382 22372944 37308326 64 MUSIGATI 72741659 12900540 59841119 72741659 100 KINYOVU 32889566 15917531 6286994 22204525 68 KARINZI 26182714 17417414 8765300 26182714 100 MUBUGA 25052659 5302544 11625900 16928444 68 GISAGARA 16392528 3560562 12831966 16392528 100 MUSHONGE 37247704 6981700 24074640 31056340 83 GISHAMBUSHA 29855019 6121455 23734176 29855631 100 MWENDO 48204180 14770080 22712477 37482557 78 KORANE 39201517 15015903 11389390 26405293 67 TABA 20343548 10853800 9489748 20343548 100 RUVUBU 36896214 10322975 26573239 36896214 100 TOTAL 443291127 134099886 239697893 373797779 84 Source : BNDE Un programme d extension des résultats a été conçu par l ARFIC et un Projet y relatif a été adressé au CFC pour appui au financement. III. 2.2. Impact du Projet L impact du Projet est positif que ce soit au point de vue environnemental, économique ou social. 1 Amélioration de la fertilité et promotion de la fertilisation organique des cultures vivriers et du caféier Les producteurs sont conscients des effets positifs des apports de la fertilisation organique en complément à la fertilisation minérale sur l augmentation de la production et l amélioration de la structure et de la fertilité du sol. Ils témoignent aussi de la diminution du coût de la fertilisation par l utilisation de la fumure organique produite.

26 2 Amélioration des conditions de vie des bénéficiaires Le projet a permis aux bénéficiaires de : lutter contre l insécurité alimentaire par l augmentation de la production des cultures vivriers et des produits animaux ; d augmenter leurs revenu car l animal bénéficié constitue une source monétaire immédiate : les producteurs vont jusqu à comparer le bétail à l argent sur un compte bancaire ; repeupler le cheptel ; d être estimé socialement : les producteurs ont témoigné que c est prestigieux d avoir une vache chez soi. 3 Amélioration des capacités des producteurs dans le choix des projets et leur gestion Les producteurs savent bien faire le choix des projets rentables. C est ainsi qu ils ont beaucoup sollicité l élevage par rapport aux cultures. En effet, cette activité est très rentable et contribue aussi à l augmentation de la production des cultures vivrières et du café par le compost du fumier qu elle procure pour la fertilisation. Les producteurs maîtrisent la gestion du crédit. Ils géraient de plus en plus mieux leurs crédits, et chaque activité diversifiée a été bien suivi pour être bénéfique. De plus, certains essayaient de minimiser davantage le coût et les risques du projet de diversification. IV. ENSEIGNEMENT TIRE DU PROJET Trois leçons ont été tirées de ce projet, notamment que : a) L accès facile au crédit et le perfectionnement des capacités des producteurs à travers la formation constituent un meilleur appui au développement de la caféiculture ; b) Dans le programme d appui à la diversification, l élevage de bovins présente un double avantage : d une part, il est source de revenu et d autre part, il procure du compost de fumier pour la fertilisation ; c) Le taux de recouvrement très faible dû à la diminution de la production du café pendant la campagne 2013-2014 ( 50%) nous montre qu il serait souhaitable que le terme du crédit soit de deux ans. Cela permettrait de faire face aux problèmes de cyclicité accentué de la production du café burundais et ainsi parvenir à un meilleur recouvrement sur deux campagnes successives. V. PERSPECTIVES ET DIFFUSION DES RESULTATS Le projet a été très bénéfique aux producteurs de café et ces derniers souhaiteraient la continuité du crédit pour la diversification. Considérant qu un fonds revolving de trois cent

27 millions de francs burundais a été cédé au Burundi et devra être reconstitué à partir des recouvrements des crédits et, dans les perspectives de garantir la pérennité du financement des activités alternatives pour les caféiculteurs, des dispositions suivantes devraient être prises : dresser un programme d extension et chercher les bailleurs pour le financement ; faire une large diffusion des résultats sur le plan national en vue d encourager les Institutions Financières à octroyer ce genre de crédit agricole aux caféiculteurs ; améliorer le système de crédit par la caution solidaire des Coopératives de caféiculteurs (et non des Unions) pour faciliter le recouvrement sur les recettes du café ; que le terme du crédit soit renégocié à 2 ans correspondant à deux campagnes café car l expérience a montré que les producteurs préfèrent rembourser en grande partie sur les recettes du café que sur les recettes des activités de diversification ; créer une cellule chargée de la gestion du fonds de garantie et de suivi du financement des activités de diversification au niveau de l ARFIC. VI. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS. Les résultats du projet sont en général satisfaisants et l impact est positif du point de vue socio économique et environnemental. En effet, les principales réalisations du projet sont : l octroi des prêts d un montant total de 101 217 USD pour les activités de diversification de 604 producteurs ce qui a permis l augmentation de la production des cultures diversifiées à plus de 95% et du cheptel à 144% en moyenne. les ménages bénéficiaires ont appris les méthodes de production du compost et son application sur les cultures vivrières et le caféier. La production moyenne du compost de fumier a été de 2,4 tonnes par ménage ayant bénéficié du crédit pour élevage de bovin ; le financement de la fertilisation organique de 14 020 pieds caféier avec un crédit d un montant de 5 550 000 FBU (soit 3413 USD) pour 15 producteurs ; la formation d un total de 581 producteurs qui a permis à ces derniers d acquérir des connaissances sur les pratiques modernes de production du fumier, sur la fertilisation organique du caféier récemment encouragée au Burundi, sur la bonne gestion des crédits et des équipements communautaires. L impact du Projet est positif. Il s agit entre autre du repeuplement du cheptel, de l amélioration du revenu et des capacités de gestion de crédit des producteurs bénéficiaires. De surcroit, des effets positifs de la fertilisation organique sur l amélioration du sol sont une réalité. Cependant, même si le taux de recouvrement du crédit est très faible, les producteurs sont conscients que le taux de recouvrement satisfaisant est le principal facteur de la continuité de ce système de crédit.

28 Tenant compte de ce qui précède, l ARFIC a noté que : le recouvrement doit être suivi pour la reconstitution du fonds de garantie ; Le crédit en faveur des caféiculteurs devrait être pérennisé et que l élevage de bovins s avère importante par rapport aux autres activités de diversification en considérant qu en plus d être une source de revenu, il produit aussi des fertilisants organiques ; Le perfectionnement des capacités des producteurs à travers la formation constituent un meilleur appui au développement de la caféiculture ; Le système de crédit doit être amélioré en revoyant le terme du crédit à deux ans pour permettre le recouvrement sur les recettes de café en deux campagnes ; Le programme d extension et de diffusion des résultats des deux projets CFC/OIC/30 et CFC/OIC/52/FT devrait être priorisé pour contribuer au développement durable de la caféiculture au Burundi.

29 BIBIOGRAPHIE 1. Equipe Technique du Projet CFC/OIC/30, Rapport d Etude Socio-économique dans les régions productrices du café au Burundi, 2009. 2. HARIMENSHI vénérant, Rapport d Etude des expériences passées et actuelles du crédit agricole au Burundi, 2009 3. ISABU, Rapport d Etude des causes profondes de la cyclicité du caféier du Burundi,2007 4. ISTEEBU, Recensement Général des Caféiers, 2006-2007 5. Nixon BURGON, Rapport d Etude de gestion de prêts et procédure de mis en place, 2010, 6. SIMASHIZWEKO Aster, Rapport de l Etude d impact du Projet CFC/OIC/30 au Burundi, 2011 7. Equipe Technique du Projet CFC/OIC/30, Rapport de l Etude de marché des produits de cultures diversifiée au Projet CFC/OIC/30, 2012 8. Rapport annuel d activité du Projet CFC/OIC/52/FT : 2012, 2013, 9. Rapport de l Atelier final d évaluation du projet CFC /OIC /30,2012 10. Rapport annuel BRB 11. Rapport annuel ISTEEBU 12. Rapports annuels ARFIC 13. Willy Gaie et Jean Flémal, la culture du caféier d Arabie au Burundi,1988

30 ANNEXES I.TAUX DE RECOUVREMENT DES CREDITS DU PROJET CFC/OIC/30 AU 31 DECEMBRE 2012 SDL Crédit Remboursement total (FBU) FBU par les product. Recette du café Fonds de G. Total % Mugina 58283819 14935382 22372944 0 37308326 64 Musigati 72741659 12900540 19962791 39878328 72741659 100 Kinyovu 32889566 9540851 6286994 0 15827845 48 Karinzi 26182714 17417414 8765300 0 26182714 100 Mubuga 25052659 5302544 11625900 0 16928444 68 Gisagara 16392528 3560562 11686501 1145465 16392528 100 Mushonge 37247704 6981700 17540147 6534493 31056340 83 Gishambusha 29855019 6121455 17412336 6321840 29855631 100 Mwendo 48204180 14770080 0 22712477 37482557 78 Korane 39201517 15015903 11247708 141682 26405293 67 Taba 20343548 10853800 9489748 0 20343548 100 Ruvubu 36896214 10322975 18982809 7590430 36896214 100 Total 443291127 127723206 155373178 84324715 367421099 83 Source : BNDE II.TAUX DE RECOUVREMENT DES CREDITS DU PROJET CFC/OIC/30 AU 30 SEPTEMBRE 2013 SDL CREDIT TOTAL REMBOURSEMENT DU CREDIT TOTAL (FBU) Recettes de Total % diversification. Recettes du café MUGINA 58283819 14935382 22372944 37308326 64 MUSIGATI 72741659 12900540 59841119 72741659 100 KINYOVU 32889566 15917531 6286994 22204525 68 KARINZI 26182714 17417414 8765300 26182714 100 MUBUGA 25052659 5302544 11625900 16928444 68 GISAGARA 16392528 3560562 12831966 16392528 100 MUSHONGE 37247704 6981700 24074640 31056340 83 GISHAMBUSHA 29855019 6121455 23734176 29855631 100 MWENDO 48204180 14770080 22712477 37482557 78 KORANE 39201517 15015903 11389390 26405293 67 TABA 20343548 10853800 9489748 20343548 100 RUVUBU 36896214 10322975 26573239 36896214 100 TOTAL 443291127 134099886 239697893 373797779 84 Source : BNDE

31 III. TAUX DE RECOUVREMENT DES CREDITS DU PROJET CFC/OIC/30 JUSQU À FEVRIER 2014 UNION CREDIT (FBU) +12% d'int. RECOUVREMENT (FBU) FBU TAUX(%) IMPAYE (FBU) Dukeburane/MUGINA 28154154 0 0 28154154 Mboneramuyango/KORANE 22207946 0 0 22207946 Yagikawa /KINYOVU 26465582 5020222 19,0 21445360 Dusangirijambo/KARINZI 20621156 400000 1,9 20221156 Turumwe /TABA 19678404 0 0,0 19678404 TOTAL 117127242 5420222 4,6 111707020 Source : BNDE IV. REPARTITION DU CREDIT SAISON 2013A Activité financée Nombre de producteurs Nombre d'animaux Nombre de Caféier sup.(are) crédit(usd) Oignon 9 - - 180 2,517 Chou 4 - - 41 423 Tomate 22 - - 457 7,702 Riz 10 - - 200 1,828 Manioc 2 - - 100 601 Entretien du caféiers 15-14,020-3,413 TOTAL CULTURE 62 0 14,020 978 16,484 Poules 10 430 - - 2,932 Bovins 91 94 - - 32,710 Caprins 230 391 - - 18,171 Porcin 6 16 - - 729 TOTAL ELEVAGE 337 931 0 0 54,542 TOTAL GENERAL 399 931 14,020 978 71,026

32 V. Répartition du crédit saison 2013B Activité financée Poules Bovins Caprins Porcin TOTAL GENERAL Nombre de producteurs Nombre d'animaux crédit(usd) 10 440 2,493 14 14 4,760 169 461 21,898 12 34 1,604 205 949 30,755 VI. PRODUCTION DU COMPOST DE FUMIER DES BOVINS SDL Nbre de Nbre de Quantité de Quantité utilisée sur Quantité de fumier en bovins caprins fumier produit les cultures vivrières dépôt pour le caféier Korane 12 46 47,506 31,334 10,550 Kinyovu 16 100 42,770 40,239 1,361 Karinzi 0 58 45,750 12,600 20,860 Mubuga 0 68 21,786 16,780 9,650 Mushonge 0 66 13,456 10,458 3,490 Mwendo 0 30 11,300 8,150 3,560 Mugina 15 48 32,686 23,650 12,459 Total 43 416 215,254 143,211 61,930 Source : Rapport des Unions, Décembre 2012

33 VII. Compte d exploitation des cultures de diversification saison 2013A Activité SUP Produit attendu Coût de production (FBI) Production estmée(kg) Coût unitaire FBU/Kg Intérêt (FBI) à 12% Recette estimée (FBU) Bénéfice estimée (FBU) Oignon 180 bulbes 3,649,000 45,000 300 437,880 13,500,000 9,413,120 Tomate 252 tomate fraiche Riz 200 riz paddy Manioc Entretien du Caféier 11,167,948 63,000 400 1,340,154 25,200,000 12,691,898 2,651,000 10,000 500 318,120 5,000,000 2,030,880 100 manioc cru 872,000 20,000 100 104,640 2,500,000 1,523,360 561 Cerise 4,949,060 28,040 350 593,887 9,814,000 4,271,053 Total 1293 23,289,008 2,794,681 56,014,000 29,930,311