2 Scénario 2 : «Les polarités fonctionnelles organisent le territoire» Le scénario de polarités fonctionnelles demeure inscrit dans une perspective d évolution démographique soumise à l accueil d activités économiques. Il est basé sur l objectif d une redynamisation du territoire dans tous les secteurs, et pas seulement sur l habitat (risque de territoire «dortoir»). Il est également basé sur le constat que les modes de peuplement actuels génèrent des dégâts sur l environnement du fait d un éloignement des lieux d habitat, d équipements / services et d emploi, et donc d un accroissement des déplacements. Ce phénomène est accentué par le peuplement diffus, qui limite les possibilités futures de déployer des réseaux de transport en commun sur le territoire. Pour limiter ces impacts négatifs, les communes prennent la décision : D accroître l offre d emplois locale au moyen d une politique économique ambitieuse en matière de corrélation des pôles d emplois et des pôles d habitat afin d agir efficacement sur la limitation des déplacements pendulaires vers l agglomération angevine, en réduisant l empreinte écologique du territoire. En matière d urbanisme, d entrer ainsi dans une logique plus vertueuse, en confortant les pôles de l armature urbaine, c est-àdire en favorisant le développement de l habitat dans les pôles d emploi et d équipements, en favorisant le renouvellement urbain, en privilégiant le développement en continuité des bourgs existants, dans le respect de l activité agricole. Les pôles du territoire sont hiérarchisés en fonction de leur importance actuelle et de celle qu ils sont amenés à jouer dans le futur (pour les communes accueillant les zones d activités du dispositif Actiparc). La hiérarchisation des pôles s accompagne d une réflexion sur leur fonctionnalité en matière de commerces et d équipements : l objectif étant de maintenir un bon niveau de services sur un territoire rural, les politiques en matière de petite enfance, de services aux personnes âgées et des services sociaux sont mises en œuvre en tenant compte de cette hiérarchie et du renforcement à venir des capacités d accueil de population. Dans cette même optique, la mutualisation des services est encouragée à une échelle intercommunale voire à l échelle du SCoT (ou en partenariat avec les territoires voisins hors SCoT). Conséquences chiffrées d un tel scénario Au cours des trois dernières années, le rythme de commercialisation des ZAE a été d environ 9 ha par an (dont 6 ha sur les seules zones Actiparc). En comptabilisant les ZID départementales, on peut estimer à environ 150 ha la disponibilité en foncier à commercialiser pour l installation d entreprises. Au rythme actuel, il faudrait plus de 17 ans pour commercialiser le tout. L un des objectifs du SCoT dans le cadre de ce scénario, serait de ramener cette durée à une échéance 2020. Ce scénario trouve sa crédibilité dans un triptyque accordant aux pôles d activité Anjou Actiparc, polarités structurantes, un triple positionnement : des espaces de desserrement des entreprises de l agglomération 15
angevine, des espaces d accueil d activités exogènes, et le développement endogène. Les ZA départementales sont complétées au niveau local par la pérennité d une offre à vocation artisanale et d accueil de services de proximité. Ce positionnement stratégique se fonde sur une politique dynamique de prospection et de communication confortée par le rapprochement actif entre les sites Anjou Actiparc du territoire et les agglomérations d Angers et de Cholet. L ambition est de procéder à un rééquilibrage des flux pendulaires, au bénéfice du territoire du SCoT, sur la base d un accord partenarial convenant à toutes les parties : développement économique et limitation des déplacements motorisés pour le territoire du SCoT, capacité de renouvellement urbain sur les espaces libérés par les entreprises dans un contexte de raréfaction foncière, et affirmation de projets structurants et «métropolitains» pour l agglomération d Angers, voire de Cholet. Population 55000 53000 51000 49000 47000 45000 43000 41000 39000 37000 35000 Perspective d'évolution du peuplement 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Années 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 48 600 69 75 70 65 60 55 50 Densité On peut estimer dans le cadre de ce scénario la population Evolution des besoins en logement supplémentaire grâce à cette politique économique ambitieuse à 1 440 24 000 3,2 habitants supplémentaires 2. L accueil de population extérieure sera plus faible que dans le scénario 1 puisque dans ce scénario, on raisonne désormais cet accueil. On estime à 2 000 la population s installant sur le territoire mais travaillant ailleurs d ici 2020. Le gain de population global sera donc de 3 400 environ, correspondant à un besoin de 4 900 nouveaux logements, soit un rythme annuel de 350 logements / an. 2 Résultat basé sur le taux de population active de 73 % du Maine-et-Loire, et sur un taux de création de nouveaux emplois de 20 % sur les espaces économiques commercialisés Nombre de résidences principales 22 000 20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Années 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 21 130 2,3 2020 3,0 2,8 2,6 2,4 2,2 2,0 Taille moyenne des ménages 16
Résumé du scénario 2 Les mouvements territoriaux Poursuite de la croissance démographique liée au mouvement de périurbanisation Besoins en logement à échéance 2020 (scénario tendanciel) Consommation foncière pour l habitat (liée au taux de logement individuel, groupé et collectif actuel et à ceux du PDH) et à l absence de renouvellement urbain. Population estimée à échéance 2020 : 48 600 Densité estimée : 69 habitants / km² Taille des ménages à échéance 2020 : 2,3 Croissance de population : 0,5 % par an 21 130 logements, soit environ 3 440 logements supplémentaires par rapport à 2006. Cet effort étant davantage corrélé à un développement endogène, un rééquilibrage de l effort de construction est souhaitable entre les trois CC, correspondant à : 98 nouveaux logements par an sur la CC Loire Layon (150 / an sur la dernière décennie) 86 / an sur la CC Coteaux du Layon (109 / an sur la dernière décennie) 61 / an sur la CC Vihiersois Haut Layon (58 / an sur la dernière décennie) On limite raisonnablement la taille des parcelles (1000 m² pour le logement individuel, 450 m² pour l habitat groupé). La consommation est estimée autour de 280 ha à échéance 2020, avec application du PDH. Un tel scénario, fortement orienté sur le développement économique, qui nécessite la mise à disposition de nouvelles ressources de main d œuvre et de nouveaux partenariats ville/campagne implique : De recentrer la croissance de population globale sur les pôles d emploi et d équipement, De consacrer d importants efforts au développement économique. Pour cela, il faudra enclencher une meilleure concertation entre les communes sur leurs politiques d habitat. Pour favoriser l accueil de populations actives disposées à travailler sur le territoire, l effort de construction de logements devra tenir compte des parcours résidentiels, et notamment du besoin en locatif public pour les jeunes ménages. Les collectivités devront donc fournir un effort en matière de production de logements sociaux, planifié en tenant compte de la localisation des activités économiques, mais également de la proximité des équipements et des services. Pour favoriser cette planification, une démarche de type Programme Local de l Habitat pourrait être mise en œuvre à l échelle des communautés de communes ou du SCoT. L hypothèse de PLU intercommunaux pourrait également être avancée. Afin de répondre aux besoins des populations qui travaillent sur ou à proximité du territoire, l offre en logement devra être diversifiée pour mieux correspondre aux parcours résidentiels des ménages. Cet afflux nouveau de population «captive» (travaillant et résidant sur le territoire) contribue à limiter les processus d évasion commerciale. Cette 17
limitation suppose cependant un travail sur le renforcement de l attractivité des pôles commerciaux existants (enseignes attractives, qualité de l urbanisme commercial, politiques d animation et de communication ). La couverture en services publics et en équipements de proximité s équilibre au plan territorial. Le développement de filières d excellence et de compétitivité qui structure et met en réseau le tissu d entreprises locales est encouragé afin de soutenir le développement endogène. L objectif de croissance économique se fonde également sur le désenclavement et une mise en réseau numérique des zones d importance stratégique locale, à l échelle des communautés de communes. Au plan touristique, la plus forte corrélation entre les pôles d emplois et les pôles d habitat contribue à favoriser une pratique sport-loisirs-nature plus intensive, par une meilleure appropriation du territoire. Les projets touristiques structurants autour de l oenotourisme se poursuivent, contribuant au renforcement de la qualité de vie du territoire. Ce scénario aboutit à une organisation territoriale plus raisonnée et plus solidaire. Echappant au piège de la «zone dortoir», le territoire affiche une vocation forte de lieu de vie conjuguant pôles d emplois et pôles d habitat, fixant mieux les résidents actifs sur le territoire. 18
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