Tables ronde : Les thérapies à médiation animale - Catherine ROBLIN : Association AFIRAC ( association Française d information et de recherche sur l animal de compagnie ) La présence du chien induit selon Catherine Roblin un «mieux-être». - Sabine ROUBIRE Association Lianes. L association «Lianes», créée en novembre 2003, a pour objectif de maintenir les liens entre un maître et son animal familier,( lorsque cela ne nuit pas au bien-être de l animal). Son action prend la forme de services à domicile, pour les personnes en situation d handicap provisoire ou permanent, de pensions pour les animaux de personnes hospitalisées ou Sans Domicile. Sa pratique et son but : Sabine Roubire effectue deux types de pratiques. Soit Sabine Roubire organise des visites et animations avec des chiens en maisons de retraite, soit Sabine Roubire travaille sur le maintien du lien Homme animal avec des Sans Domiciles Fixe ou des personnes isolées. L objectif est de maintenir la relation, les liens entre l animal et son maître, lorsque ce dernier rencontre des difficultés (problèmes sociaux ou de santé) L animal permet, selon Sabine Roubire, de recréer ou de maintenir le contact avec le patient. Il facilite la communication. On va parler de soi à travers son chien et accepter parfois plus facilement une aide pour soi si cette aide commence par viser son animal. Les limites : Cette pratique demande beaucoup de temps et n a d effets que sur du long terme. Sabine Roubire met en avant le manque d accès à des structures pour des prétextes d hygiène liés à l animal. Lorsque Sabine Roubire travaille avec des Sans Domicile, elle explique que le contact est difficile car le cadre n est pas fixe. Sabine Roubire souhaite sensibiliser les structures à accueillir des animaux. Sabine Roubire explique que la personne et son animal forment un groupe indissociable, dans lequel le soutien est réciproque et les passés et avenirs sont étroitement liés. Les conditions : Cette pratique une formation minimum en éthologie et en psychologie en particulier pour le type de public, avec qui Sabine Roubire travaille : Sabine Roubire intervient dans une relation homme/animal qui existe déjà et elle doit essayer de la comprendre. 1
- Isabelle DE TOURNEMIRE Association «Parole de chien» Isabelle De Tournemire travaille avec les maîtres et leurs chiens, lors d interventions dans des hôpitaux, des maisons de retraites. Pratique et objectif : Isabelle De Tournemire propose des animations collectives sans thérapeute. Seul des animateurs encadrent les séances. Le but est de responsabiliser le patient. Isabelle De Tournemire dira : «Faire faire avec le chien» Avantages : Tout comme Catherine Roblin, elle parle de «mieux-être». Il n y a pas de jugement d humain, ni de psychologues : il y a seulement le maître, son chien et un animateur. Ceci instaure un climat affectif et de confiance, qui permettra au patient de recommencer à croire en lui. Limites : Même si les apports sont nombreux, Isabelle De Tournemire insiste sur le fait qu il existe peu de retour et un manque d évaluation possible dans cette pratique. Cas particuliers : Isabelle De Tournemire travaille également avec des autistes. L objectif est alors de revaloriser le patient en le mettant en situation de responsabilité. Les ateliers se déroulent seul, et non en groupe. En effet un autiste sollicite beaucoup d attention, et ne peut s occuper d un chien. Ce dernier peut montrer une résistance et est souvent fatigué au bout d une heure. - François BEIGER Zoo thérapeute / éthologue canin Président Fondation pour la trisomie au Canada Président et fondateur de l institut Français de zoothérapie Président association «Handicap, rêves, défis, jeunesse». Son histoire, une pratique : Père d un trisomique, François Beiger est éthologue canin et tient un élevage de chiens depuis 32ans. Après la naissance de son fils, il s est penché sur la thérapie à médiation animale. François Beiger pratique la zoothérapie avec des chiens polaires dans un hôpital au Québéc. François Beiger insiste sur la particularité du monde «autiste», et l importance de l animal dans ce genre de thérapie. 2
François Beiger ne prétend pas guérir : la zoothérapie n est pas une médecine selon lui. L animal est un participant à part entière et François Beiger insiste sur le fait que cette thérapie nécessite une formation sociale, sanitaire des personnes. - Laurence FONTANA-MULLER: Educatrice spécialisée en Suisse / Praticienne en thérapie avec le chien Association «Fondation Per Canem». L association «Per canem» a pour mission, de travailler avec toutes personnes, qui désirent d entreprendre avec son chien, ou un chien, une action a effet thérapeutique. Laurence Fontana-Muller explique que ce genre de thérapie peut aider des personnes, rencontrant des difficultés, ayant un manque de confiance en soi, démontrant une agressivité, ou encor des troubles de l attention. Pourquoi le chien : Laurence Fontana-Muller explique avoir été témoin d un sauvetage de personnes par des chiens. Laurence Fontana-Muller a été émue de voir ce que pouvait engendrer la présence d animaux : les personnes ne venaient vers les sauveteurs que parce qu il y avait les chiens. Laurence Fontana-Muller souligne également «l effet miroir» du chien : si la personne est triste, l animal le sera aussi. Dans ces thérapies, le chien a le rôle de récepteur des réflexions internes du patients. Pour faire prendre conscience au patient des relations, qu il a avec l animal et ce qu elles révèlent, elle utilise ainsi la vidéo dans ses séances. L Homme et le chien entretiennent des relations, qui reflètent souvent de nombreux aspects de la vie quotidienne, et le travaille de l association «Lianes» consiste à développer ces relations. Après avoir établi un bilan initial, l association «Lianes» construit un projet individuel ou de groupe avec chaque personne. Formation proposée avec le chien : Dans le cadre d une mesure d insertion social, le Département de Santé public de Fribourg a lancé une formation avec le chien d une durée de 1 an. La seule condition est de venir avec son animal. Une histoire : Laurence Fontana-Muller raconte l histoire d une jeune fille de douze ayant eu recours à une thérapie avec le chien. Suite à un grave accident de la route, Jeanne, jeune fille de 12ans, était en difficulté pour s exprimer, extérioriser ses émotions, maintenir ses capacités, de mémoires, d attention et gérer les situations d échecs. Au début de la thérapie, Jeanne montrait une attention peu soutenue et était renfermait, donnant l impression de ne pas exister, d être vide.. Actuellement, Jeanne est capable réagir, seule avec assurance face à une situation d échec. 3
Grâce au chien, elle a appris à parler en son nom, mais aussi à aborder les thèmes, les plus secrets, qui la touchaient émotionnellement. Laurence Fontana-Muller a pu constaté, que le chien dans son environnement représente un ensemble de données visuelles et attire le reagard de manière spontané et naturelle. Dans ce cas précis, Jeanne s est montré capable d observer de façon durable et de relater ce qu elle voyait. Son évolution est constante et montre qu elle peut évoluer encore. - Pierre RYBARCZYK Docteur en science animal / Ethologue Association «Chien et compagnie» Sa démarche : Tout d abord, Pierre Rybarczyk va essayer de rechercher les bénéfices que l animal peut générer dans la thérapie. Autre point important, la connaissance de l animal : il faut comprendre l animal pour améliorer la pratique et savoir dans quelle mesure le chien est un élément stimulant. Il faut évaluer la situation selon la relation entre le patient et l animal pour ensuite mesurer la pratique à adopter. Cas particulier : Pierre Rybarczyk souligne également l aspect stimulant du chien pour des personnes à réactions non verbales. Mais Pierre Rybarczyk ne démentit pas les problèmes de communications dans les thérapies à médiation animal avec des enfants autistes par exemple. Pierre Rybarczyk insiste donc sur la difficulté et l attention que ce genre de pratique demande de la part du thérapeute. Selon Pierre Rybarczyk, il n y a pas de théorie miracle, il faut se focaliser sur ce qui fonctionne et non sur les déficiences du patient. Le chien ne doit pas être un élément frustrant mais stimulant. Limites : Pour que ce genre de thérapie réussisse, il faut un cadre précis, avec une participation du chien soumise à notre volonté. Un problème d éthique évident se pose selon Le docteur Pierre Rybarczyk: l animal n est pas un jouet. Problème d évaluation : Pierre Rybarczyk explique que plusieurs auteurs, dont Vernay, constatent que les activités associant l animal souffrent d un manque flagrant de rigueur méthodologique, générant peu de données fiables et par de voie de conséquence, peinant à élaborer un cadre théorique cohérent. Pierre Rybarczyk pense qu il est nécessaire d élaborer un protocole de recherche. Ceci permettrait d atteindre une bonne lisibilité d axes de travail et de se positionner par 4
rapports aux contraintes médicales, hygiéniques, réglementaires, voire idéologiques, quant à l introduction de l animal en institution. - Vanessa KOCHER Psychologie clinique Son expérience et son constat : Vanessa Kocher a effectué deux stages où l animal a été un médiateur dans la relation thérapeutique ; l un dans une Maison d Enfants à Caractère Social, l autre à l association de thérapie avec le cheval «HOPLA». Vanessa Kocher retient de ses expérience un constat évident : l animal facilite la rencontre, notamment en ce qui concerne les enfant ayant des difficultés relationnelles. La rencontre étant, selon Vanessa Kocher, l élément clés de la mise en place d un travail thérapeutique. En se basant sur l élan affectif que l enfant peut avoir pour l animal, Vanessa Kocher pense que la présence de l animal pourrait faciliter les premiers contacts et permettrait de diminuer l appréhension que les enfants peuvent ressentir face à un psychologue. Selon Vanessa Kocher, l animal permettrait donc de rentrer plus facilement en contact avec certains enfants, de les rencontrer, et donc de mettre en place un travail thérapeutique. Question : Comment introduire des animaux dans une structure institutionnelle, où il y a autant de conditions d hygiènes? Réponse de François BEIGER Aucune loi en France n interdit la présence d animaux dans les hôpitaux. Par contre, il faut pour cela présenter un projet écrit avec une implication d une équipe de professionnels et d un vétérinaire. Question : D où vient cette fascination pour l animal? Réponse de l association «Parole de chien» : L animal ne juge pas. Il existe une relation d éveil entre l enfant et l animal. Réponse de Pierre RYBARCYK : Tout d abord il y a une relation d archaïsme entre l humain et le chien : ce dernier nous renvoie à l animalité en nous. Il est un élément intéressant, dans le sens où le patient devra, pour apprendre quelque chose à l animal, puiser dans ses propres ressources afin de trouver une alternative à la violence. 5
Réponse de Marguerite WEITH Marguerite WEITH complète cette réponse en confirmant que l animal nous renvoie bien à notre archaïsme. Mais elle précise que l animal n est pas guérisseur, et que l on ne domine jamais entièrement son archaïsme. Elle pense qu on le travaille tout au plus. 6