CPE Le Contrat de Performance Energétique



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LES OPERATEURS D EFFICACITE ENERGETIQUE 5 mars 2010 CPE Le Contrat de Performance Energétique La recherche d une gestion énergétique efficace des installations de chauffage et de climatisation est à la base d une grande partie des milliers de contrats d exploitation comportant une garantie de résultat dans la durée. Le Contrat de Performance Energétique a été introduit par la loi du 3 août 2009 dite «Grenelle I». Le CPE utilise et caractérise les modes contractuels existants en leur apportant la dimension «amélioration de l efficacité énergétique avec garantie de résultat dans la durée». Ce n est pas un mode contractuel supplémentaire. Le CPE est fortement novateur car il intègre trois dispositions nouvelles essentielles : 1. Il concerne tout le bâtiment et non plus les seules installations techniques. 2. Un diagnostic énergétique du bâtiment (enveloppe et équipements) est réalisé précédemment à la contractualisation du CPE proprement dit. 3. La garantie de résultat porte explicitement sur les consommations d énergie (et non plus les dépenses d énergie), avec une méthode rigoureuse de mesure et vérification. Les deux premiers éléments requièrent des compétences élargies, en interne dans nos entreprises et/ou en s associant avec d autres acteurs de la filière bâtiment. Le troisième nécessite une évolution significative de nos méthodes et outils d exploitation. L ensemble doit être clairement traduit dans les dispositions contractuelles. Il s agit donc d une évolution fondamentale. Le CPE apporte une nouvelle dimension à l efficacité énergétique et crée un contexte dans lequel les entreprises de la profession pourront exprimer tout leur savoir faire. Ce document, établi par un groupe de travail interne à la profession, précise les éléments fondamentaux qui caractérisent le CPE pour les entreprises de Fedene, en conservant évidemment notre spécificité essentielle d opérateur dans la durée sur le site de nos clients. Ce document doit permettre à nos entreprises adhérentes de s approprier le CPE et de le mettre en œuvre dans sa philosophie et dans ses modalités, en particulier sous l angle des clauses contractuelles. Notre profession, riche de sa grande expérience des actions d efficacité énergétique et surtout de l exploitation avec garantie de résultat dans la durée, est particulièrement bien préparée pour relever le défi d un fort développement des CPE, au moment où l amélioration des performances énergétiques du parc immobilier existant constitue une priorité pour répondre aux enjeux climatiques et énergétiques des prochaines décennies. 28, rue de la Pépinière 75008 PARIS - T : 01 44 70 63 90 - F : 01 44 70 63 99 - www.fedene.fr

LES FONDAMENTAUX DU CPE CONTRAT DE PERFORMANCE ENERGETIQUE Préambule En signant un CPE, un opérateur d efficacité énergétique apporte à son client une garantie d amélioration, dans la durée, de l efficacité énergétique. Cette garantie a une valeur car elle est assortie d une pénalité financière ou d un bonus. Le CPE est issu de la Directive 2006/32/EC du 5 avril 2006 sur l'efficacité énergétique : Contrat de Performance énergétique «Un accord contractuel entre le bénéficiaire et le fournisseur (normalement une Société de Services Energétiques) d une mesure visant à améliorer l efficacité énergétique, selon lequel des investissements dans cette mesure sont consentis afin de parvenir à un niveau d amélioration de l efficacité énergétique qui est contractuellement défini». Efficacité énergétique «Le rapport entre les résultats, le service, la marchandise ou l énergie que l on obtient et l énergie consacrée à cet effet». Cette définition a fait l objet de précisions complémentaires apportées par le Club des Services d Efficacité Energétique (Club S2E) «L amélioration de l efficacité énergétique doit être vérifiable et mesurable ou encore estimable dans les cas où un comptage n est pas adapté. Le prestataire doit fournir une garantie de résultat sur l amélioration de l efficacité énergétique et met en œuvre les moyens qui lui permettent de s engager par contrat à caractériser avec précision la situation de référence, atteindre durablement les objectifs de qualité et d amélioration de l efficacité énergétique annoncés, contrôler et à mesurer la performance» (extrait du guide des services d efficacité énergétique du Club des Services d Efficacité Energétique (Club S2E). Ce sont les fondements du CPE, portés par les opérateurs d efficacité énergétique. Pour garantir l amélioration de l efficacité énergétique dans la durée, l opérateur d efficacité énergétique doit être en mesure de contrôler l ensemble de la chaîne des prestations depuis le diagnostic jusqu à l exploitation des installations. Différentes étapes structurent le CPE : Il s agit d un contrat global. 1. Définir le périmètre des actions de performance énergétique. 2. Définir et utiliser une méthode de mesure et vérification de cette performance. 3. Caractériser la situation historique et définir la situation de référence en précisant les paramètres d ajustement. 4. Déterminer les actions de performance énergétique. 5. Garantir les économies d énergie dans la durée. 6. Communiquer sur l amélioration de la performance énergétique et environnementale. 7. Garantir l état du patrimoine technique en fin de contrat.

1. Définir le périmètre des actions de performance énergétique Le Maître d ouvrage qui envisage de recourir à un CPE commencera par réaliser, à ses frais, un audit patrimonial de son (ou de ses) bâtiment(s), soit en interne avec ses propres ressources, soit avec un prestataire extérieur. Cet audit patrimonial lui permettra d évaluer les gisements d amélioration de l efficacité énergétique et de décider de recourir ou non à un CPE. Si le Maître d ouvrage décide de passer un CPE, il consultera alors un ou plusieurs opérateurs afin de recevoir des offres. Selon les cas, l amélioration de la performance énergétique du bâtiment intéresse : Les équipements : - amélioration et maintien dans la durée de leur performance (systèmes de gestion, conduite, maintenance,...), - mise en œuvre de matériels plus performants et de technologies plus respectueuses de l environnement. Les énergies utilisées : optimisation de l approvisionnement avec notamment recours aux énergies renouvelables et de récupération et raccordement à un réseau de chaleur. Le bâti, en particulier pour ce qui concerne l isolation thermique. La sensibilisation et le comportement des utilisateurs du bâtiment. Avec le maître d ouvrage, les opérateurs d efficacité énergétique précisent les gisements d économies d énergie, définissent les actions à mener, s engagent sur la performance correspondante dans la durée et y associent le cas échéant une garantie sur l état du patrimoine technique à terme. Le programme d actions peut concerner : - le chauffage et l eau chaude sanitaire, - la distribution, l émission et la régulation de la chaleur, - la climatisation, la ventilation et l éclairage, - les «utilités», la vapeur, l air comprimé, le froid industriel, - l enveloppe du bâtiment et son isolation, - les réseaux électriques, - les systèmes de régulation et d automatismes du bâtiment,... Le périmètre des actions doit tenir compte des conditions réglementaires, fiscales, juridiques, environnementales, sanitaires qui diffèrent suivant le type et l utilisation du bâtiment (résidentiel, tertiaire marchand ou non marchand ; parties communes / parties privatives). Il convient de prendre en compte les répartitions des charges entre locataires et propriétaires au regard des nouvelles réglementations pour l habitat ou des «baux verts» pour les bâtiments tertiaires par exemple. Des clauses particulières devront être introduites pour tenir compte des spécificités relatives aux actions sur le bâti et, en particulier, l enveloppe extérieure (autorisations administratives, liaison avec l architecte, assurances et garanties décennales, ).

2. Définir et utiliser une méthode (un protocole) de mesure et vérification La mise en œuvre du Contrat de Performance Energétique suppose que l on puisse mesurer, sans contestation, les gains énergétiques obtenus. La mise en évidence précise de ces gains est rendue difficile par le fait que l on ne peut mesurer, dans les mêmes conditions, la différence entre l énergie consommée dans la situation d origine et celle qui résulte des actions ou travaux d amélioration. Il est donc nécessaire de disposer de procédures claires, permettant de qualifier très exactement le contexte et le processus des mesures à effectuer. Prévoir dans le CPE, un document décrivant précisément les opérations de Mesures et de Vérifications et leur coût, le type d instruments mis en œuvre, le niveau de précision, les modalités de diffusion des informations,... permet aux deux parties de disposer d une référence claire, vérifiable et opposable, réduisant considérablement les risques de contestation. Il existe une méthode «Protocole International de Mesures et de Vérifications» (IPMVP) qui décrit la mise en œuvre de procédures à l intérieur d un cadre donnant le niveau de précision, le coût, la forme du rapport, le calendrier,... et la manière de transcrire ces opérations dans un document contractuel. Ce Protocole est diffusé par : - Efficiency Valuation Organization (EVO) www.evo-world.org. Il est recommandé d utiliser la transposition française de l IPMVP. Il est rappelé que, selon l IPMVP, le coût de la démarche «mesures et vérifications» doit être sensiblement inférieur à 10 % de la valeur économique des économies d énergie garanties. Voir aussi l annexe : les 13 points et les quatre options méthodologiques de Mesure et Vérification de l IPMVP

3. Caractériser la situation historique et définir la situation de référence en précisant les paramètres d ajustement La situation historique désigne l ensemble des consommations énergétiques et le niveau de service associé constatés sur une période significative donnée (plusieurs années si possible) antérieure à la conclusion du contrat. La situation de référence est déduite de la situation historique à partir des valeurs de référence des paramètres d ajustement et prend en compte, le cas échéant, les nouvelles conditions d usage. Elle est indépendante des actions à mener et sert de base au calcul de l amélioration de la performance énergétique. A. Caractériser la situation historique Pour établir la situation historique, l opérateur d efficacité énergétique recueille préalablement auprès du maître d ouvrage, grâce à l audit patrimonial : - l inventaire des ouvrages et des équipements (plans, surfaces, matériaux, âge des bâtiments, ), - les consommations énergétiques constatées au cours des années précédentes, - les niveaux de service existants (température, qualité de l air, éclairement ), - les facteurs d influence tels que les conditions d occupation et d usage des locaux. B. Définir la situation de référence La démarche consiste en l analyse des données et éventuellement des résultats des campagnes de mesures pour : - vérifier leur cohérence, - rechercher les consommations d énergie anormales, - déterminer et calculer les indicateurs de résultat, - étudier l adéquation entre les dimensionnements, les systèmes de régulation et les besoins, - appréhender les conditions de conduite, d entretien et de maintenance, - sélectionner des paramètres d ajustement parmi les facteurs d influence, ce qui permet de définir la situation de référence et sa formule d ajustement. C. La situation de référence ajustée : A l issue de chaque période contrôlée, on vérifiera l obtention de l amélioration de l efficacité énergétique garantie. Le choix qui a été fait consiste à ajuster la situation de référence à chaque contrôle en fonction de la valeur des paramètres d ajustement. C est à la situation de référence ajustée que l on compare, à chaque contrôle, la situation mesurée.

4. Déterminer et exécuter les actions de performance énergétique L opérateur d efficacité énergétique procède à un diagnostic complémentaire. Ce diagnostic conduit à la définition précise des solutions d amélioration proposées lors de l élaboration des offres, portant sur tout ou partie des actions listées ci-après : - intervention sur le bâti (isolation, ) et modification des installations et des équipements, avec description et dimensionnement estimé, - préconisations d introduction d autres énergies, notamment énergies renouvelables et de récupération et raccordement à un réseau de chaleur, - mise en place ou remise à niveau des systèmes de comptages de l énergie et leur suivi, - optimisation des conditions d exploitation (conduite et maintenance des équipements, maîtrise de la demande), - actions de sensibilisation et de formation des occupants du bâtiment à des comportements économes en énergie. L opérateur précise les économies d énergie attendues grâce à ces actions de performance énergétique, par rapport à la situation de référence. Le programme d actions de performance énergétique intègre : - la valorisation des économies d énergie (les montants des investissements étant couverts, totalement ou en partie, par les économies générées et garanties contractuellement), - les coûts liés au programme d actions, - les éventuelles modalités de financement, prenant en compte subventions, aides, dispositions fiscales, eco PTZ,, - le degré de coopération avec les occupants pour atteindre le plein effet des actions. L opérateur d efficacité énergétique proposera alors au moins deux solutions : - avec une amélioration minimale de 15 % de l efficacité énergétique et un temps retour brut sur investissement inférieur à 8 ans, - avec une amélioration de l efficacité énergétique importante : par exemple pour le cas de l habitat, on prévoira au moins 35% si la consommation est > 200 kwh/m 2.an et au moins 25 % en dessous de ce seuil. Une vigilance particulière doit porter sur les clauses spécifiques concernant : - les cas de non obtention des autorisations administratives, - les plans de progrès, la modification du programme des travaux, - la clause de rencontre, - le remplacement ou l ajout d actions (actions correctives ou non).

5. Garantir les économies d énergie dans la durée Un CPE comporte un engagement de résultat : l opérateur d efficacité énergétique garantit, pour toute la durée du contrat, un résultat en termes d économie d énergie, défini contractuellement. L économie d énergie est la différence entre les consommations nouvelles constatées et celles de la situation de référence ajustée, tenant compte des paramètres d ajustement (y compris les niveaux de services). Cette économie d énergie garantie permet de conforter le client dans sa décision d investir en actions d amélioration, et de lui faciliter l obtention de financement ainsi que, le cas échéant, la répercussion sur les locataires d une partie des charges correspondantes. Les clauses contractuelles comportent pour l opérateur d efficacité énergétique l obligation de garantir un niveau d économie d énergie : Si le résultat est inférieur à l objectif, deux cas de figure se présentent : - si l exploitation des équipements, avec fourniture d énergie, est confiée à l opérateur de façon forfaitaire, il appartiendra à ce dernier de faire face aux fournitures d énergie nécessaires à l obtention du service défini, sans pouvoir prétendre à quelque dédommagement que ce soit, - s il n y a pas fourniture d énergie dans le contrat, l opérateur devra verser au client les sommes correspondant au dépassement de consommations (à un coût de l énergie précisé dans le contrat). Si le résultat est supérieur à l objectif, se traduisant par une réduction plus importante que prévu des consommations énergétiques, l opérateur et le client partageront annuellement, à raison de 50% chacun, les économies financières qui en résulteront (à un coût de l énergie précisé dans le contrat). Il pourra être envisagé d autres dispositions telles que la mise en place d un compte spécial d efficacité énergétique. Il faudra apprécier s il y a lieu d introduire des clauses de sauvegarde, notamment concernant le comportement des usagers.

6. Communiquer sur l amélioration de la performance énergétique et environnementale L opérateur d efficacité énergétique s engage, à périodicité convenue (au moins une fois par an) à présenter un bilan comprenant au minimum : - une analyse commentée des résultats obtenus par comparaison à la situation de référence ajustée et aux niveaux de performance garantis. Ces économies d énergie constatées seront notamment traduites en économie d énergie primaire et en tonnes de CO2 évitées, - les actions décidées pour combler les écarts éventuels de performance et pour corriger les éventuels dysfonctionnements constatés, - le réajustement éventuel et argumenté du planning des actions, - des informations sur l évolution de la réglementation. 7. Garantir l état du patrimoine technique en fin de contrat L opérateur d efficacité énergétique s engage à maintenir en l état de fonctionnement les installations. En fin de contrat, un état contradictoire des installations confiées à l opérateur d efficacité énergétique sera réalisé au cours du premier semestre de la dernière période de 12 mois du contrat. 8. Le CPE et les contrats publics Le CPE utilise et caractérise les modes contractuels existants. Dans le secteur public, les supports sont le Marché Public et le Contrat de Partenariat : - par sa forme de contrat global, le Contrat de Partenariat est parfaitement adapté aux exigences et aux contraintes du CPE, - pour ce qui concerne les Marchés Publics, le Code des Marchés (art. 10) incite plutôt à l allotissement. Cependant, l article 5 de la loi du 3 août 2009 (Grenelle I) autorise le recours à un marché global pour les marchés publics prenant la forme de CPE.

Glossaire L efficacité énergétique se réfère au rapport établi entre les résultats, le service, la marchandise ou l énergie que l on obtient et l énergie consacrée pour y parvenir. La performance énergétique désigne l amélioration de l efficacité énergétique. Elle désigne ainsi le différentiel entre l'efficacité énergétique de la situation de référence et l'efficacité énergétique estimée ou mesurée à un instant «t». La situation historique désigne l ensemble des consommations énergétiques et le service associé constatés sur une période significative donnée (plusieurs années si possible) antérieure à la conclusion du contrat. Les facteurs d influence représentent l ensemble des caractéristiques et des paramètres pouvant avoir un impact mesurable sur les consommations d énergie. Ils sont liés à des conditions : - externes : conditions climatiques, - d usage : extension du site, modification du périmètre de prestations, modification des paramètres de consigne, conditions d occupation du bâtiment, niveau de confort intérieur,... Ils peuvent être récurrents (ex : données météorologiques) ou ponctuels (ex : changement d usage). Les paramètres d ajustement sont retenus contractuellement parmi les facteurs d influence et sont utilisés comme base pour les ajustements de la situation de référence. La situation de référence est déduite de la situation historique à partir des valeurs de référence des paramètres d ajustement et prend en compte, le cas échéant, les nouvelles conditions d usage. Elle est indépendante des actions à mener et sert de base au calcul de la performance énergétique. Pour l année n, la situation de référence ajustée est calculée en fonction de la valeur des paramètres d ajustement de l année n. La situation mesurée est l ensemble des consommations mesurées en situation réelle pour une période donnée du contrat. L audit patrimonial désigne l audit réalisé par la personne publique en amont de la consultation. Le diagnostic complémentaire se réfère à l analyse de l immeuble effectuée par l opérateur d efficacité énergétique dans le cadre de la consultation.

Annexe Mesures et vérification des performances Les 13 points du protocole IPMVP Le protocole IPMVP répond aux pré-requis obligatoires suivants : 1. Décrire les Actions d'amélioration de l'efficacité Énergétique, le résultat attendu, les procédures de mise en service employées pour vérifier le succès de l'implantation de chacune d elles. Identifier les changements prévus quant aux conditions décrites dans la situation de référence. 2. Identifier l option sélectionnée dans l IPMVP (A, B, C ou D) et le périmètre des mesures pour la détermination des gains. Décrire la nature des effets interactifs et de leurs impacts possibles au-delà de celui-ci. 3. Documenter la situation de référence du site, à l intérieur du périmètre des mesures : données de consommation d énergie de référence, assorties des conditions dans lesquelles elles sont observées. Un Audit énergétique, destiné à établir les objectifs d un programme d économie ou les termes d un CPE, fournit, en général, la plus grande partie de la documentation relative à la situation de référence, nécessaire au Plan de M&V. 4. Identifier la période de suivi, de durée variable selon l option et les paramètres retenus. 5. Définir les conditions d ajustement des mesures de consommation d énergie. 6. Spécifier la procédure exacte d analyse des données, les algorithmes et les hypothèses à formuler pour chaque rapport de suivi des gains. 7. Indiquer les prix de l'énergie utilisables pour évaluer les économies financières et, le cas échéant, leurs formules de révision. 8. Spécifier les points de mesure et les procédures garantissant leur fiabilité, la / les période(s) si la mesure n est pas effectuée en continu. 9. Assigner les responsabilités du suivi et de l enregistrement des données d énergies, des variables indépendantes, des facteurs statiques, à l intérieur du périmètre des mesures, pendant la période de suivi. 10. Évaluer la précision attendue dans l expression du gain d efficacité énergétique, en intégrant les erreurs relatives aux mesures, aux échantillonnages et à la modélisation. 11. Définir le budget et les ressources requis pour les travaux préparatoires, l établissement du Plan de M&V pendant la période de suivi. 12. Fournir un /des modèle(s) de rapports pour documenter et rendre compte des résultats des M&V. 13. Indiquer les procédures d assurance de qualité utilisées dans la démarche de M&V.

Les quatre options méthodologiques de Mesure et Vérification (A, B, C et D) L IPMVP propose quatre options méthodologiques de M&V pour déterminer les gains réalisables dans un projet de S2E. Leur choix dépend de plusieurs considérations, tel que le périmètre des mesures, par exemple. Si l on souhaite mesurer les gains globaux au niveau d un site, on choisira l option C ou D. En revanche, si le volume des gains qu une Action d Amélioration de l Efficacité Energétique doit générer est faible en regard de la consommation globale du site, on préférera l option A ou B isolant le processus, objet de l Action. Le choix de l option est, en général, un exercice itératif, au cours duquel les parties co-contractantes déterminent des valeurs-clés permettant d aider à la décision : le coût des opérations de M&V, rapporté au gain contractuel devant être généré par l Action d Amélioration de l Efficacité Energétique ; les contraintes de durée et du niveau de documentation à produire ; le niveau de précision des mesures. Les options A et B s appliquent à des Actions d Amélioration de l Efficacité Energétique entreprises sur des sous-ensembles isolés dont les effets interactifs avec leur environnement sont évalués comme négligeables, c est-à-dire inférieurs à l erreur type. - L option A impose la mesure des paramètres principaux et autorise l estimation des autres paramètres, c'est-à-dire que certaines données seront fixées par hypothèse, d un commun accord, sans être mesurées, pour autant que l on puisse prouver que l erreur générée par ces estimations n affecte pas, de manière significative, les gains présentés dans les rapports de suivi. - L option B impose que tous les paramètres soient mesurés, ce qui exclut toute estimation. L option C s adresse à un ensemble cohérent (par exemple, un bâtiment dans sa globalité) pour lequel les comparaisons s effectuent, sur la base de mesures continues, soit par des comptages communs par énergie, soit par l agrégation de comptages et de sous-comptages par énergie. Elle ne doit être envisagée que pour des projets où les gains escomptés sont élevés (typiquement supérieurs à deux fois l erreur type) par rapport aux variations énergétiques aléatoires ou inexplicables. L option D, originellement pensée et utilisée pour de grands ensembles (immeubles, usines,...), fait appel à des modèles de simulation, principalement traités par des programmes informatiques dédiés. Selon le contexte et le coût de sa mise en oeuvre, elle peut s appliquer également à des sous-ensembles isolés. Cette méthode impose la calibration du modèle par des données mesurées, ou relevées et, dans ce cas, couvrant au minimum une période d une année. Son intérêt réside dans le fait que la simulation peut remplacer les mesures de la période de référence ou celles de la période de suivi. L option D ne devrait être employée que dans les cas pour lesquels les autres options ne sont pas applicables. Une Annexe nationale, spécifique de l IPMVP, liste des dispositions particulières applicables aux projets réalisés sur le territoire français. L option D est plus particulièrement recommandée dans les cas suivants : - Manque de données de mesure pour la période de référence ou la période de suivi. Cas typique des bâtiments neufs ou en rénovation profonde. - Actions d Amélioration de l Efficacité Energétique portant sur le clos-couvert : isolation thermique, ouvrants, etc. - Actions d amélioration multiples, générant des interactions non négligeables et ne pouvant être traitées par les options A et B, ou dont le coût de traitement de l option A ou B serait prohibitif. - Modifications profondes dans l utilisation du bâtiment, prévues ou non, devant prendre effet au cours de la période de suivi.