DIAGNOSTIC REGION CENTRE FILIERE GRANDES CULTURES. Septembre 2011



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Transcription:

DIAGNOSTIC REGION CENTRE FILIERE GRANDES CULTURES Septembre 2011 Rédigé par : 1

Partenaires membres du comité technique Partenaires membres du comité de filière 2

SOMMAIRE 1. LA PRODUCTION EN GRANDES CULTURES DE LA REGION CENTRE...5 1.1. LES GRANDES CULTURES, UNE PLACE DE CHOIX EN REGION CENTRE...5 1.2. LES RENDEMENTS EN REGION CENTRE :...9 1.3. DES EXPLOITATIONS DE GRANDE TAILLE :...13 1.4. DES SYSTEMES D EXPLOITATION ADAPTES AUX CONDITIONS PEDOCLIMATIQUES DES PETITES REGIONS :...15 1.4.1. Une diversité de systèmes d exploitation de grandes cultures :...15 1.4.2. Agrandissement des structures et dépendance à la PAC :...18 1.5. LES HOMMES SUR LES EXPLOITATIONS DE GRANDES CULTURES :...20 1.6. L INSTALLATION EN GRANDES CULTURES :...22 1.7. QUELLE CONCURRENCE SUR LE FONCIER?...22 2. LA PRODUCTION, LES FLUX, LES MARCHES :...24 2.1. LA PLACE DE LA FRANCE (CAMPAGNE 2009/2010)...24 2.2. LES FLUX DE LA REGION CENTRE, UNE VALORISATION HORS REGION ULTRA MAJORITAIRE : 25 2.3. LES PRIX ET LES CHARGES, LA VOLATILITE INSTALLEE A TOUS LES ETAGES :...27 3. LA COLLECTE ET LA TRANSFORMATION DES GRANDES CULTURES EN REGION CENTRE :...29 3.1. LA COLLECTE :...29 3.1.1. Les coopératives :...29 3.1.2. Le négoce :...29 3.2. LES FILIERES :...30 3.2.1. La filière céréales :...30 3.2.2. Les céréales bios :...31 3.2.3. La filière des oléagineux:...32 3.2.4. La filière des protéagineux :...32 3.2.5. La filière sucrière :...33 3.3. LA TRANSFORMATION ::...34 4. L EMPLOI DANS LA FILIERE REGIONALE GRANDES CULTURES :...36 5. BIOMATERIAUX, BIOENERGIES :...36 5.1. LES CULTURES NON ALIMENTAIRES EN REGION CENTRE :...36 5.2. LES BIOCARBURANTS :...37 5.3. L HUILE VEGETALE PURE :...38 5.4. AUTRES VALORISATIONS NON ALIMENTAIRES :...39 6. GRANDES CULTURES ET ENVIRONNEMENT :...40 6.1. CONTEXTE REGLEMENTAIRE ENVIRONNEMENTAL REGIONAL :...40 6.2. L EAU :...41 6.2.1. Gestion quantitative de l eau :...41 6.2.2. Le risque phytosanitaires :...44 6.2.3. Les nitrates et la fertilisation :...45 6.3. LA BIODIVERSITE :...47 6.4. LES ACTIONS TERRITORIALES...49 6.5. ÉNERGIE, QUALITE DE L'AIR ET EXPLOITATIONS DE GRANDES CULTURES :...51 7. LES SERVICES LIES A LA PRODUCTION REGIONALE...53 7.1. L ACCOMPAGNEMENT TECHNIQUE :...53 3

7.2. LE SUIVI SANITAIRE :...53 7.3. LA RECHERCHE, L EXPERIMENTATION, LES REFERENCES :...55 7.3.1. L expérimentation :...55 7.3.2. Les références systèmes :...55 7.3.3. La recherche :...56 7.3.4. L innovation :...56 7.4. LA FORMATION...57 8. FOCUS SUR QUELQUES THEMATIQUES : LES ENJEUX DU PROJET DE FILIERES GRANDES CULTURES :...58 8.1. LES FACTEURS DE CHANGEMENT :...58 8.2. LES ENJEUX DU PROJET DE FILIERE GRANDES CULTURES REGION CENTRE :...59 8.2.1. Au niveau de l exploitation agricole en grandes cultures :...59 8.2.2. Apporter de la valeur ajoutée sur l exploitation et dans la filière :...59 8.3. LA COMPLEMENTARITE ENTRE LES PRODUCTIONS DE GRANDES CULTURES ET LES PRODUCTIONS ANIMALES :...61 8.4. LA PAC QUELLES EVOLUTIONS POUR QUELLE INFLUENCE ET QUELLES EVOLUTIONS DE LA FILIERE GRANDES CULTURES DEMAIN?...61 8.5. LA LOGISTIQUE REGIONALE...62 9. FORCES ET FAIBLESSES DE LA FILIERES GRANDES CULTURES :...63 4

Préambule : Dans ce document, on entend par grandes cultures la culture de céréales, d oléagineux (colza, tournesol essentiellement), de protéagineux (pois, féverole, lupin essentiellement), de betterave industrielle, de lin et chanvre, de luzerne. Les autres cultures végétales sont exclues. Au besoin, ces catégories peuvent être détaillées tout au long du diagnostic. 1. La production en grandes cultures de la région Centre 1.1. Les grandes cultures, une place de choix en région Centre Les grandes cultures occupent une part importante des surfaces et de l activité des exploitations de la région. 60% des exploitations de la région sont à orientation grandes cultures et 90% des surfaces concernent l une ou l autre production de ce projet de filière. Répartition des surfaces en grandes cultures 2010 : Betteraves Pois protéagineux industrielles Féveroles Tournesol Colza Blé tendre Autres céréales Seigle Avoine Maïs grain Triticale Orge et escourgeon Blé dur Source : SAA, SASD, GCMENS, DRAAF-SRISE, 2010 Le Centre se situe au 1 er rang européen des régions céréalières par les volumes produits (9,2 Mt sur la récolte 2009, donnée relativement stable sur les 5 dernières années en fonction cependant des aléas climatiques notamment) et elle se positionne loin devant ses rivales françaises Picardie et Champagne Ardenne (13% de la production nationale pour la région Centre, niveau stable depuis 2000). La France est ainsi le 1 er pays européen sur la récolte 2008 de céréales en volumes avec une production de près de 70,5 Mt devant l Allemagne (50 Mt), l Espagne (24 Mt) et l Italie (20 Mt). Cette production est relativement plus stable que certains de nos concurrents sur la scène européenne. La France connait des 5

variations moins fortes que l Espagne, la Hongrie, la Pologne et l Italie dans une moindre mesure. 1 La France est aussi le premier pays européen sur la récolte 2006 par les surfaces en céréales (16% des surfaces en céréales européennes) par exemple devant la Pologne (15%), l Allemagne (12%), l Espagne (11%) ou la Roumanie (9%). 2 Presque la moitié du chiffres d affaires de l agriculture régionale (1,180 milliards sur 2,481 milliards 3 ) est réalisé par les grandes cultures, essentiellement céréales et oléagineux. Sans pouvoir approcher les petites régions agricoles, la répartition départementale des surfaces est significative. Ainsi en 2008, les surfaces en céréales représentaient 67% et 64% de la SAU départementale d Eure-et-Loir et du Loiret, surface ramenée à 44% et 43% de la SAU départementale pour le Cher et l Indre. Les oléagineux représentent en moyenne 15,5 % de la surface départementale avec cependant deux extrêmes autour de cette moyenne, le Loiret à 10,5 % et l Indre-et-Loire à près de 18%. Le blé tendre en constitue le fer de lance, sur la récolte 2009, il a couvert 29% de la SAU des exploitations. Cette production se segmente en blé meunier (le plus fréquent), blé fourrager et des filières d excellence comme le blé de force traité par certains organismes collecteurs sur des marchés spécifiques. Le Centre arrive également au 1 er rang des régions françaises pour la culture de graines oléagineuses : un cinquième de la surface nationale de Colza est cultivée en région Centre. Blé tendre et oléagineux représentent un tiers de la valeur des productions agricoles de la région 4. Le blé dur occupe cependant depuis un peu plus d une décennie maintenant une place importante dans les surfaces avec 103 000 ha emblavés en 2009 (7 M qx produits) et 129 000 ha en 2010 1. En 2010, la région est la première région productrice de Blé dur devant Midi Pyrénées, Poitou Charentes et Languedoc Roussillon. Cependant, ces bonnes performances masquent le décrochage très important qu a connu le blé dur suite à la réforme de la PAC de 1992, les surfaces passant de 173 000 ha en 1990 à 26 000 ha en 1993 avant de remonter suite à la mise en place d un complément d aide en 1994. En 2008, la région représentait près de 20% des surfaces en blé dur au niveau national retrouvant ainsi une place de grand producteur de blé dur à l échelle nationale. Les orges d hiver et de printemps sont également très présents, ainsi que dans une moindre mesure le maïs. En matière d orges, la région a su par ailleurs développée une filière importante au plan national en orge de brasserie. Sur les oléagineux, le tournesol, moins fréquent que le colza est cependant bien présent sur l Ouest. En matière d oléagineux, la région a produit 14 M qx sur 2009 soit 18,7 % de la production nationale, en léger recul par rapport à 2005 où elle pesait 21%. La région Centre demeure néanmoins la première région française sur ces productions. Avec 120 000 ha pour la campagne 2009, le maïs grain a connu son étiage en termes de surfaces. Il est en concurrence avec les cultures spéciales dans les assolements et subit le contrecoup de contraintes en matière d eau. On constate cependant un regain d intérêt pour la culture en zone pluvial dans le Cher, l Indre et l Indre-et-Loire. Le maïs irrigué demeure cependant très largement majoritaire. 5 Le pois protéagineux avait quasiment disparu des assolements même s il connaît un regain en surfaces depuis quelques année (récolte 2009 =18 000 ha contre 15 400 ha la récolte précédente) sans doute guidé en partie par les nouvelles évolutions de la PAC et le soutien national à la production de protéines. La région Centre n est ainsi plus que la quatrième région française en matière de protéagineux derrière la Picardie (quasi le triple, l Ile 1 Eurostat-NewCronos 2 Agreste les dossiers n 1, juin 2008 d après Eurostat 2006 3 Mémento de la statistique agricole 2010, Agreste Centre, MAAP 4 L agriculture de la région Centre, septembre 2010, Agreste Informations-MAAP 5 ARVALIS, entretien avec Régis Doucet 6

de France et Champagne Ardenne. La région contribue cependant à la production de protéagineux biologiques fortement concentrée sur l Ouest (60% de la production nationale) avec les Pays de la Loire en leader. De plus, certaines exploitations disposent de betteraves à sucre ou de pommes de terre en tête de rotation en Beauce notamment. Enfin, la région arrive au 2 ème rang français pour les surfaces de cultures destinées aux bio-carburants et s inscrit de façon volontariste dans les projets de développement des bios énergies 6. Source : DRAAF-Centre, L agriculture de la région Centre, septembre 2010 La production régionale de betteraves industrielles se concentre sur les départements du Loiret (74 %) et d Eure-et-Loir (25%) en lien avec les potentiels d irrigation et l implantation des outils de transformation. La superficie est de 26 415 ha sur la récolte 2009 pour 2,4 Mt produits, l année est cependant euphorique avec une augmentation de 14% des surfaces par rapport à la récolte 2008 qui avait pour sa part connu une baisse des surfaces : - 6 % de surfaces du fait principalement de la réforme de l OCM et de très bon rendements (93 t/ha en moyenne) du fait de conditions climatiques favorables tout au long de la saison. Soulignons la réorientation des producteurs sur le bioéthanol suite à la réforme de l OCM sucre 7. La région en 2008 a exploité 6,5 % de la surface nationale en betterave industrielle et produit en 2009 2,4 Mt soit 6,8 % de la production nationale ; Soulignons de plus que cette production s intègre au bassin betteravier «sud seine». En lin et chanvre, les surfaces sont inférieures à 500 ha dans la statistique régionale pour des productions de près de 18 000 qx et 38 000 qx. La production de chanvre se concentre à 50% dans le Loiret et celle de lin à 100 % en Eure-et-Loir. La luzerne se concentre dans le Loiret en lien avec l unité de déshydratation SIDESUP implantée dans le nord du département. Le département produit 87 500 qx et le Cher produit également 4 375 qx en 2008. 8 La production est faible comparativement à d autres régions notamment Champagne Ardennes qui concentre une majorité des unités de déshydratation (production totale en luzerne pour déshydratation en France = 10 M qx). De plus, la SIDESUP concentre de plus en plus son activité sur la luzerne produite en agriculture biologique (1000 ha en bio sur 1400 ha en 2010). 6 PRDA 2009-2013 région Centre, 2009, CRAC 7 Bilan annuel des productions agricoles de la région Centre, 2010, Agreste Région Centre, MAAP 8 Agri Repères, Edition 2009 7

Pour revenir à la production biologique, les grandes cultures couvrent en 2009 9 906 ha (bio + conversion) ha en progression de 22,3% par rapport à 2008 soit 7,3 % de la surface nationale des grandes cultures bio et. Les céréales couvrent 7 605 ha et représentent donc la majorité des surfaces en grandes cultures de la région. Environ 12.000 tonnes de céréales bio et en conversion 2 ème année ont été collectées en région Centre sur la campagne 2008-2009, soit moins de 60% de la production (21.000 tonnes), les 40% restants correspondent à l autoconsommation. (4 ème rang national en surface, 10 ème rang national en nombre d exploitations). 9 Les oléagineux couvrent 1 310 ha en progression de 43,5%, les protéagineux 991 ha en progression de 14,6%. Les trois premiers départements à produire des grandes cultures biologiques sont l Indre-et- Loire, le Loir-et-Cher et le Cher loin devant l Eure-et-Loir et Loiret. Le potentiel de développement est important aux vues de la place des grandes cultures en conventionnel en région Centre et de l investissement progressif des groupes coopératifs sur ces débouchés. La luzerne occupe une place de choix dans les rotations en grandes cultures biologiques, c est souvent une tête de rotation apportant des bénéfices importants au plan agronomique en matière de gestion du «salissement» des parcelles et d apport d azote. Surfaces en grandes cultures biologiques par département : Source : Agence Bio, édition 2010, données 2009 Le Centre est une région importante à l échelle française et européenne en matière de productions de grandes cultures. Elle occupe les premiers rangs nationaux et européens sur certaines productions. Elle a développé au delà de ces aspects quantitatifs un savoir faire qui sont reconnus au travers de filières exigeantes en matière de qualité : blé meunier, blé dur, orge de brasserie, sucres... Elle se distingue également par son potentiel de développement en matière de grandes cultures biologiques. 9 Etude Offres et débouchés en agriculture biologique CRAC/Bio Centre sur projet CASDAR APCA, 2010 8

1.2. Les rendements en région Centre : Evolution des rendements en céréales en région Centre : une stagnation depuis 15 ans Qx/ha 85 80 75 70 65 blé tendre blé dur orge printemps 60 55 orge hiver 50 45 40 Linéaire (blé tendre) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Sources : CRAC et SRISE-DRAAF Centre Les rendements céréaliers varient annuellement en fonction des conditions climatiques et des progrès techniques. Ils sont ainsi passés d un rendement moyen de 62 q/ha en 1989 à 72 q/ha en 2009. On constate cependant une stagnation cependant depuis le milieu des années 90 en lien notamment avec l évolution des réglementations environnementales (restrictions d eau, usage des intrants ) et la capacité à investir des producteurs eux-mêmes fortement tributaires des résultats économiques des années antérieures. La région Centre se classe au 12 ème rang national pour le rendement moyen, rang expliqué par le potentiel agronomique faible des départements du sud de la région et les partie ouest et est, ce rendement masque donc des disparités régionales fortes et s explique également par la faible part du maïs dans l assolement (10% en 2009) qui pénalise la région par rapport à des régions comme l Alsace et l Aquitaine par exemple. De façon plus spécifique, en blé dur, les rendements sont variables d une année sur l autre du fait de la sensibilité de la culture aux conditions pédoclimatiques, à la conduite de la culture pour une faible part et aux problèmes sanitaires (mosaïques, fusariose). Au delà du rendement, c est la question de la qualité de la production qui guide avant tout sa rentabilité (risque de déclassement en cas de moucheture ou mitadinage). Source : ARVALIS-Institut du Végétal, 2010 9

En maïs grain, la région approche l excellence en matière de rendement avec 90 à 100 quintaux à l hectare. qx/ha 40 Evolution des rendements en oléagineux en région Centre 35 30 25 20 15 10 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 colza tournesol Linéaire (colza) Linéaire (tournesol) Source : SRISE-DRAAF Centre En 20 ans, les rendements de colza de la région Centre ont progressé sensiblement. En Tournesol, ils ont globalement augmenté passant de un peu plus de 20 q/ha au début des années 90 à 25 q/ha en 2007-2008-2009. Encore plus que les céréales, les facteurs climatiques et les problèmes sanitaires notamment pour le Tournesol peuvent expliquer des baisses ponctuelles de ces rendements. Rdt (qx/ha) Evolution des rendements en pois en région Centre 60 55 50 45 40 35 30 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : CRAC et SRISE-DRAAF Centre D une année sur l autre, les rendements sont très variables en protéagineux. Il existe de plus une disparité régionale assez forte à nouveau. Des gains sont possibles en pois notamment par un travail variétal et l amélioration des conduites de cultures. De plus, l intégration du pois dans les rotations par exemple a un effet bénéfique sur les résultats des cultures suivantes. La baisse tendancielle des rendements en pois depuis 25 ans s expliquent sans doute partiellement par le déplacement de cette culture sur des parcelles moins «productives» compte tenu de l intérêt économique annuel de cette culture. Le rendement de la betterave industrielle en 2009 pour la région Centre est de 908 qx/ha pour un rendement national de 939 qx/ha et une richesse saccharimétrique de 19,5% au niveau national. 10

D après l Institut Technique de la Betterave, les rendements en sucre de betterave progressent de façon soutenue depuis les années 50 avec l atteinte d un record de 14,5 t/ha atteint en 2009. La courbe de tendance réalisée à partir de 1990 met en évidence une augmentation moyenne de 180 kg/ha/an de sucre au niveau national. On estime généralement que ce progrès est dû pour moitié à l amélioration variétale et pour la seconde aux évolutions des itinéraires techniques. Dans le cadre de la betterave, le changement climatique semble également avoir eu un rôle dans cette forte progression des rendements de la betterave sucrière sur les 20 dernières années. 10 950 Betterave industrielle évolution du rendement (q/ha à 16%) Région Centre 900 850 800 750 700 650 600 550 500 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Source : SRISE-DRAAF Centre En région Centre, la possibilité d irriguer est un plus indéniable et une nécessité pour la stabilisation et l optimisation du rendement avec cependant dans le cadre de l évolution des règles en matière de gestion de l eau une influence négative potentiellement sur les autres cultures présentes dans l assolement des systèmes développant la betterave. Sur l ensemble des cultures, des disparités régionales sont constatées et s expriment en fonction essentiellement des potentiels pédoclimatiques des petites régions agricoles et des systèmes qui y sont de fait associés : (Source DRAAF, enquêtes terres labourables 2009) Rdts en qx/ha : < à 68 68 à 73 73 à 80 Rdts en qx/ha : < à 36 36 à 40,5 > à 40,5 > à 80 Source : DRAAF-SRISE, enquêtes pratiques culturales 2009 10 La technique betteravière, n 941, décembre 2010, ITB 11

En agriculture biologique, avec une moyenne de 35 quintaux/ha sur blé tendre d hiver, les rendements s améliorent en remontant vers le nord : partant d environ 30 quintaux/ha dans le sud de la région pour monter jusqu à 50 dans le nord de la Beauce. La moyenne en France est d environ 27 quintaux/ha 11. Les céréales qu on retrouve le plus souvent dans les assolements sont le blé tendre, l orge, l avoine, le triticale et le maïs. Sur le blé et l orge, les rendements correspondent à environ la moitié des rendements en conventionnel, en revanche les autres céréales atteignent environ 75% des rendements conventionnels. Les rotations sont plus longues (rotation de 5 à 10 ans voir plus) et plus diversifiées en agriculture biologique qu en conventionnel tout particulièrement pour les systèmes spécialisés en grandes cultures. C est à la fois une nécessité agronomique (tête de rotation, règles d alternance) et économique (recherche de valeur ajoutée au travers de cultures particulières). 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Rendements moyens et Taux de présence des principales cultures de vente dans les assolements des céréaliers bio de la région Centre en 2008 Légende : "35" : rendements moyens 2008 en quintaux / ha 35 20 35 35 36 33 24 ND ND ND 35 25 30 30 ND ND ND blé tendre colza orge printmps féveroles hiver avo ine triticale Source : enquêtes de Bio Centre auprès de 31 céréaliers de la région Centre tournesol maïs Légumes de plein champ mélange pois-céréales blé de printemps petit épeautre pois de printemps pois d'hiver lentilles sarrasin orge d 'hiver Source : Etude Offres et débouchés en agriculture biologique CRAC/Bio Centre CASDAR APCA, 2010 La région Centre au même titre que d autres régions françaises connaît depuis une quinzaine d années à présent a minima une stagnation sur les céréales et oléoprotéagineux de ces rendements. Les raisons sont diverses, limites de la recherche variétale et de l adaptation aux contextes locaux, évolution des systèmes d exploitation et notamment des rotations, évolution/adaptation des pratiques agricoles d amendements, de traitements phytosanitaires également au regard des enjeux environnementaux et d un contexte économique de plus en plus changeant, pression sanitaire, évolution climatique 11 Source FranceAgrimer tirée de Etude Offres et débouchés en agriculture biologique CRAC/Bio Centre sur projet CASDAR APCA, 2010 12

1.3. Des exploitations de grande taille : En matière d exploitations spécialisées sur les grandes cultures la région Centre se place parmi les régions à surface moyenne relativement importante (142 ha en moyenne pour les OTEX Grandes cultures) et en forte croissance + 14,5 % entre 2000 et 2007) 12 : France OTEX Grandes cultures Nord-Pas-de-Calais Midi Pyrénées Lorraine Champagne Ardenne Bourgogne Centre Picardie 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 Surface moyenne des exploitations OTEX Grandes cultures (ha) Source : Enquêtes structures 2007, AGRESTE Il existe des disparités importantes cependant entre les régions, la région Centre se classant derrière la Lorraine, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne et la Picardie. Cette classification s explique notamment par des disparités fortes au sein de la région Centre en matière de taille d exploitations réduisant la moyenne. Ainsi, les plus grandes exploitations se concentrent plutôt sur les zones à moindre potentiel type Champagne Berrichonne tandis que les régions à bon potentiel comme la Beauce ont plutôt développé des systèmes de taille plus réduite en développant de part leur potentiel d irrigation notamment des cultures spécialisées (légumes, betteraves ). Les exploitations de grandes cultures se concentrent donc sur les secteurs de Beauce et de Champagne Berrichonne, ces systèmes sont cependant présents sur la quasi totalité du territoire avec des disparités de taille et de systèmes importantes. Dans la classification des OTEX, ceux concernant les grandes cultures regroupent un peu plus de 60% des exploitations professionnelles de la région. Les données suivantes illustrent cependant des disparités en matière de taille des exploitations en fonction des régions agricoles, différences essentiellement dues aux potentiels pédoclimatiques influant sur l évolution des systèmes. 12 Enquête structures, 2007, DRAAF-SRISE 13

La région Centre comprend des exploitations de taille assez variable en fonction des contextes pédo-climatiques des petites régions agricoles. Les systèmes spécialisés de grandes cultures se concentrent néanmoins sur la Champagne Berrichonne et la Beauce. La plupart des exploitations de la région Centre se situe néanmoins dans un contexte dit de région intermédiaire tout comme les régions Poitou-Charentes, Bourgogne, Champagne Ardenne et Lorraine ainsi caractérisé (Cf. paragraphe suivant) : - Rendement en blé tendre situé à peine à la moyenne française - Assolement possible tournant autour de blé tendre, orge d hiver colza et tournesol sans accès généralisé aux cultures à forte valeur ajoutée, des possibilités existent cependant en région (semenciers, oignons, pommes de terre) notamment en Champagne Berrichonne - Revenu moyen à l hectare inférieure à des exploitations plus diversifiées dans leurs cultures - Paiements PAC rapportés à l hectare de SAU supérieurs aux exploitations de grandes cultures diversifiées. 14

1.4. Des systèmes d exploitation adaptés aux conditions pédoclimatiques des petites régions : 1.4.1. Une diversité de systèmes d exploitation de grandes cultures : Le réseau ROSACE grandes cultures décrit les principaux systèmes d exploitation de cette orientation technico-économique présents en région Centre. La quantification régionale réalisée en 2003 avec pour base le recensement agricole de 2000 donnait 69% des exploitations en grandes cultures décrites par un cas type ROSACE 13. Les critères principaux de tri typologiques sont : - le potentiel agronomique des sols : bon, moyen, mauvais - la SAU de l exploitation - la main d œuvre - la présence d irrigation ou non. Les cas types ROSACE décrivent des fonctionnements d exploitations dans leur globalité en année de croisière, les résultats sont donc lissés sur trois ans. Ces «modèles» montrent qu en fonction des territoires considérés, on ne peut parler d exploitations en grandes cultures sans distinguer des systèmes à la logique et au fonctionnement parfois très différent conduisant à des situations et des évolutions possibles variées, les systèmes de grandes cultures de la région Centre demeurent diversifiés comparativement à d autres régions françaises plus spécialisées : En voici cinq exemples et un système bio (version provisoire ROSACE 2010) afin d illustrer ces différences : (les cartes présentées donnent les cantons de présence du système du plus clair au plus foncé en nombre croissant sur base du recensement agricole 2000) GC 120b : ce système développe 100 à 150 ha sur des sols à potentiel agronomique faible ce qui limite le résultat. La main d œuvre est de 1 UTH. Le système est viable à condition que les intrants soient optimisés et que les charges de structures demeurent faibles. Le système est considéré comme stable mais développant peu de perspectives. Ce système est parmi les plus dépendants de l évolution de la PAC. SAU UTH Rotation type EBE PB/ha Ch op./ha Ch. Str. /ha MB/ha PAC/EBE 120 1 Colza/Blé/orge 36 000 960 330 330 620 107% Cas type mise à jour 2010, modélisation sur 17 années, Réseau ROSACE Grandes Cultures GC 121 : ce système développe 70 à 120 ha de SAU sur des sols à potentiel agronomique moyen sans grande possibilité d irrigation. 1 UTH suffit à tenir l exploitation. Le parcellaire est souvent groupé, l exploitation compte peu de surcharge de travail ce qui facilite une bonne maîtrise technico-économique des cultures. Le potentiel des sols est par contre limité, l assolement peu diversifié de fait et le système est très dépendant des évolutions de la PAC. En matière d évolution, l agrandissement demeure modéré du fait du peu de possibilités er l introduction d une nouvelle activité pourrait consolider le système. Ce type d exploitation se rencontre tout particulièrement sur les zones de polyculture élevage et en champagne berrichonne. SAU UTH Rotation type EBE PB/ha Ch op./ha Ch. Str. /ha MB/ha PAC/EBE 100 1 Colza/Blé/orge 47 500 1 150 300 372 850 64% Cas type mise à jour 2010, modélisation sur 17 années, Réseau ROSACE Grandes Cultures 13 Dénombrement des exploitations de la région Centre selon la typologie ROSACE, décembre 2004, CRAC 15

GC 128 : Ce système développe 150 à 250 ha de SAU pour 2 UTH dont 1 salarié sur des sols à potentiel agronomique bon. Il possède une capacité de stockage représentant les 2/3 de la production, stockage développé en cellules ce qui permet une valorisation fine des variétés. La main d œuvre permet également de conserver une conduite assez fine des cultures. Ce système est par contre difficile à transmettre du fait un capital important. Les cas de parcellaire morcelé peuvent poser des problèmes d organisation. En perspectives, le système est équilibré donc assez stable, la main d œuvre présente permettrait cependant de cultiver au besoin plus de surfaces. SAU UTH Rotation type EBE PB/ha Ch. Op. /ha Ch. Str. /ha MB/ha PAC/EBE Pois ou colza/blé dur ou 95 1 330 220 2 400 492 930 75% blé tendre/orge 650 Cas type mise à jour 2010, modélisation sur 17 années, Réseau ROSACE Grandes Cultures GC 131a : grandes cultures et betteraves. Ce système développe 60 à 120 ha de SAU sur un système irrigué. 1 à 1,2 UTH sont nécessaires pour faire tourner le système. La betterave représente 10 à 20 % des surfaces. Ces exploitations développent également de bonnes capacités de stockage (de 25 à 100 % entre la ferme et les OS) ce qui permet de bien valoriser les céréales à la vente. L irrigation permet d obtenir une production régulière et qualité en betteraves et céréales ce qui renforce le résultat d exploitation. Le potentiel de rendement est de plus élevé. La surface et l assolement vont cependant nécessiter de l entraide ou des travaux par tiers pour les implantations et les récoltes de betterave et de maïs. De plus, le résultat est fortement tributaire de la proportion de betteraves et du poucentage de surfaces irriguée. Le système demeure également très dépendant des évolutions de la PAC et se doit de limiter les investissements. SAU UTH Rotation type EBE PB/ha 90 1 à 1,2 Ch op./ha Ch. Str. /ha MB/ha PAC/EBE Betterave/Blé tendre/orge de 41 700 1 620 1 020 600 560 76% printemps Cas type mise à jour 2010, modélisation sur 17 années, Réseau ROSACE Grandes Cultures GC + CS 131 b : grandes cultures et cultures spéciales Ce système développe de 80 à 140 ha en système irrigué pour 1,2 UTH complétés par de la main d œuvre temporaire ou des travaux par tiers. Le système a développé des cultures spéciales annuelles du fait de sa capacité d irrigation qui de fait est prioritaire sur ces cultures. Il développe une moindre dépendance à la PAC mais est dépendant de contrats annuels sur des marchés assez fluctuants. Il peut par contre assez vite réagir et s adapter à la demande du fait de son faible recours à l investissement, les travaux sont en effet assez fréquemment réalisés à l entreprise et la main d œuvre gérée en collectif. SAU UTH Rotation type EBE PB/ha 130 1,2 Pomme de terre et oignons/blé tendre, blé dur ou orge de printemps/pois/blé tendre, blé dur 93 100 Ch op./ha Ch. Str. /ha 2 140 755 670 MB/ha PAC/EBE 1 385 Cas type mise à jour 2010, modélisation sur 17 années, Réseau ROSACE Grandes Cultures 45% 16

GC 121 Bio : grandes cultures sans élevage. Ce système développe 80 à 130 ha de SAU sans herbe pour 1 UTH sur des sols à potentiel moyen. Le système a une bonne capacité de stockage avec possibilité d alloter ce qui renforce la gestion de la qualité et les possibilités de vente. Le potentiel moyen des sols implique des adaptations agronomiques : semis précoce, cultures de printemps difficiles le système est très dépendant de la valorisation du blé en l absence de cultures de niches. Enfin, la gestion de l enherbement et de la matière organique implique des adaptations agronomiques en continu en fonction du contexte climatique et des marchés. Les légumineuses sont donc particulièrement importantes dans la rotation SAU UTH Rotation type EBE PB/ha 100 1 Luzerne/Blé/Triticale/Féverole/ Blé/orge/Trèfle ou Sarrazin/Blé 59 000 1 040 Ch op./ha Ch. Str. /ha MB/ha PAC/EBE 95 347 945 51% Cas type version provisoire mise à jour 2010 Soulignons ici que les exploitations en grandes cultures biologiques se caractérisent notamment par leur rotation. La plus répandue est la suivante : 2 ou 3 ans de luzerne / blé / céréale secondaire / protéagineux / blé/ céréale secondaire. Le protéagineux est en général une féverole ou un pois (printemps ou hiver) mais peut être également une lentille ou lentillon. Dans les terres trop acides (ph<6.5, dans l Indre-et-Loire) pour la culture de la luzerne cette dernière est remplacée par du trèfle 14. Pour des raisons agronomiques, dans l ensemble les assolements sont plus variés qu en conventionnel et les rotations deux fois plus longues. Le blé et le maïs irrigué sont généralement les céréales les plus rémunératrices (source Demain La Bio). En agriculture biologique, la rotation est un élément fondamental du système, il en va cependant de même en système conventionnel. En effet, elle est au cœur de la compréhension du fonctionnement d une exploitation de grandes cultures, c est «la clef de voute du système végétal» (Fiche technique n 1 Grandes cultures bio, Bretagne). Colza/blé/orge, betterave ou pomme de terre/blé tendre/orge de printemps, la rotation peut se complexifier ou non en fonction du potentiel agronomique des terres, des débouchés existants, de la capacité à irriguer ou non, des possibilités en matériels, en main d œuvre, de la taille de l exploitation. L évolution de la rotation est au centre de toutes les attentions lorsque sont évoquées les thématiques liées par exemple au développement des systèmes économes en intrants, aux restrictions d usage de l eau, au passage en agriculture biologique, à la recherche de nouveaux débouchés Les systèmes de grandes cultures en région Centre sont assez diversifiés. Ils de distinguent par leur adaptation aux territoires qui a dicté l évolution en taille des exploitations en lien avec le potentiel agronomique des sols et la capacité à irriguer. La rotation en est un élément fondamental qui illustre les enjeux d avenir des systèmes : questions environnementales, débouchés et rentabilité économique, travail des agriculteurs Enfin, les systèmes de grandes cultures régionaux demeurent fortement dépendants à la PAC. 14 Etude Offres et débouchés en agriculture biologique CRAC/Bio Centre sur projet CASDAR APCA, 2010 17

1.4.2. Agrandissement des structures et dépendance à la PAC : L évolution des systèmes grandes cultures en région Centre, une dépendance accrue à la PAC et une augmentation de la taille des structures : Les premières modélisations ROSACE sur les grandes cultures remontent à 1994 sur des données de 1993. En comparant les systèmes précédents à ces données, on constate sur 15 ans : une augmentation sensible des surfaces par système avec la disparition des plus petits systèmes décrits (75 ha et 85 ha de SAU) et une augmentation des bornes bordant les systèmes : le GC 121 était par exemple décrit de 50 à 100 ha la dépendance aux indemnités compensatoires était moindre, elles oscillaient ainsi en fonction des systèmes de 12 à 40% du produit brut total. Aujourd hui aucun système n est décrit à moins de 65% de dépendance PAC mis à part les systèmes avec cultures spéciales. Certains sont également plus proches des 100%. - L évolution de la taille des structures d exploitations : La tendance à l agrandissement des structures (+ 14,5 % en surface moyenne de l OTEX entre 2000 et 2007) est confirmée par l étude de l évolution des aides PAC sur les systèmes grandes cultures, évolution à la hausse qui de part la liaison des aides aux surfaces traduit la croissance des superficies. Cette évolution traduit également la dépendance de plus en forte des exploitations de grandes cultures à la PAC : 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 00 01 02 03 04 05 06 07 5000 de 5 à 10000 de 10 à 15000 de 15 à 30000 de 30 à 50000 > à 50000 Répartition des paiements PAC sur les systèmes grandes cultures en région Centre en pourcentage d exploitation par tranche d aides Source : DRAAF-FranceAgrimer En matière d évolution des structures, un autre indicateur est l évolution en nombre d exploitations. Le nombre de chefs d exploitation diminue donc, les données MSA chiffraient le nombre de chefs d exploitation en grandes cultures à 14 169 en 2003 contre 12 532 en 2009 soit une baisse de 11,5% en 7 ans. En parallèle, le nombre d exploitations de grandes cultures de plus de 100 ha passait de 4 731 (34% des exploitations de grandes cultures) en 2003 à 5 705 (45,6%) en 2009. Cette évolution des structures vers l agrandissement (à relativiser cependant en fonction des zones) pose la question de la transmission et du statut d exploitations au capital de plus en plus important. 18

- La dépendance à la PAC : Si l on compare la situation au niveau européen toutes productions sur cette question de la dépendance à la PAC, la région Centre fait partie en 2003 des régions les plus dépendantes à la PAC avec un niveau d aides et production agricole rapportées à l hectare de SAU moindre : Part des aides dans les productions régionales(2003) 15 16 Sur 15 ans, la PAC a aussi évolué. Ainsi, la conditionnalité des aides (développée dans la partie autour de l environnement dans ce diagnostic) a impliqué des évolutions des systèmes, les contractualisations sur des mesures agro-environnementales (Contrats Territoriaux d Exploitation, Contrat d Agriculture Durable et aujourd hui Mesures Agri-Environnementales Territorialisées) accroient également cette dépendance en impliquant normalement des évolutions des systèmes. Les mesures du développement rural représente cependant une part de quelques pourcents dans le total de l accompagnement de l Union Européenne à l agriculture régionale. Tout dernièrement, le bilan de santé de la PAC a illustré ce phénomène de dépendance des exploitations de grandes cultures. Basé sur l idée d un rééquilibrage des aides dans un contexte 2007-2008 favorable (prix des céréales élevés notamment), le bilan de santé de la PAC a acté une baisse des soutiens à ce secteur. Cependant, l année de sa première application, au moins pour le 1 er semestre, s est faite dans un contexte économique morose pour les grandes cultures. Sur l OTEX grandes cultures, c est 8000 euros finalement de revenus net qui étaient perdus par les agriculteurs dans les simulations réalisées par le service statistiques la DRAAF en juillet 2009. Cette baisse appliquée sur des exploitations en situation tendue était difficile. Le contexte des prix (forte hausse sur le second semestre 2010) de fin d année 2010, début 2011 a cependant atténuer partiellement les impacts de cette redistribution en fonction des stratégies de stockage et de vente des agriculteurs et des Organismes collecteurs. Au delà de l effet redistribution, ce bilan de santé a illustré en grandes cultures l inadaptation d aides stables au regard de fluctuations très importantes des charges (intrants, pétrole ) et des prix payés aux producteurs (multiplication et division par deux au moins sur un an). Enfin, les aides peuvent avoir des effets directs qui jouent contre elles et illustrent les capacités d adaptation des agriculteurs de la région. En 1992, l application de la réforme de la PAC a entraîné une chute brutale des superficies en blé dur, illustrant l opportunisme 15 Dans «Les exploitations agricoles européennes et françaises», Vincent Chatellier, Nathalie Delame 16 dans «Localisation des productions agricoles dans l UE», K. Daniel, V. Chatellier, E. Chevassus-lozza, 2003 19

économique. L augmentation récente des surfaces en protéagineux soutenus pour quelques années dans le cadre du plan protéines pourrait laisser croire au même phénomène. Les questions autour de l autonomie des exploitations, de l approvisionnement des élevages en alimentation non OGM, la montée en puissance des questions environnementales laissent cependant penser que ce phénomène pourrait tenir dans le temps. Les systèmes de grandes cultures présentent une dépendance importante à la PAC. Le rapport aides PAC sur Excédent Brut d Exploitation est de plus en plus défavorable. Les agriculteurs de la région se montre cependant réactifs aux signaux des aides et ce parfois de façon brutale pour preuve les évolutions en 92 des surfaces en blé dur et plus récemment celles de pois protéagineux. 1.5. Les hommes sur les exploitations de grandes cultures 17 : L OTEX (Orientation Technico-Economique des exploitations) céréales-oléo-protéagineux compte 1,1 Unité de Travail Agricole (UTA) par exploitation avec cependant une variation régionale allant de 1,4 UTA par exploitation dans le Cher à 1 UTA en Indre-et-Loire en lien avec le développement et la taille des systèmes d exploitation. Sur les exploitations professionnelles uniquement, le nombre d UTA monte à 1,4 UTA en moyenne par exploitation de l OTEX grandes cultures. Ces UTA sont constitués en grande majorité des chefs d exploitation, l OTEX compte peu de salariés. Chaque UTA exploite en moyenne 101,8 ha pour une moyenne nationale de 80,7 ha classant la région au 3 ème rang national pour la productivité du travail derrière la Lorraine, la Bourgogne et devant Champagne-Ardenne et la Franche-Comté. Pyramide des âges des chefs d'exploitations professionnelles OTEX Céréales et oléoprotéagineux 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 2003 2005 2007 5,0% 0,0% Moins de 25 ans 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans 50 à 54 ans 55 à 59 ans 60 à 64 ans 65 ans et plus Source : SRISE-DRAAF Centre La moyenne d âge de l OTEX est de 48 ans, conforme à la moyenne régionale mais la proportion des 55/64 ans est plus importante et en augmentation témoignant du vieillissement des chefs d exploitation. Si cette tendance se poursuivait sur les années futures au même rythme, la classe des plus de 50 ans représenterait en 2019 54% des exploitants de l OTEX en région Centre contre 49% aujourd hui. Les exploitations de grandes cultures en région centre sont majoritairement individuelles (63%) contre 37% de formes sociétaires avec une prédominance des EARL. De plus, les 17 L agriculture de la région Centre, septembre 2010, Agreste Informations-MAAP 20

sociétés civiles vont occuper une place importante dans le Cher (20% des exploitations de grandes cultures) et l Indre (plus de 15%), les autres départements étant proches des moyennes régionales. Le travail de production GC 121 en Unité de main d œuvre Le travail de production GC 131a en Unité de main d œuvre Source : Cas type ROSACE Grandes Cultures, 2010 Le travail sur les exploitations agricoles de grandes cultures est très rythmé, il laisse la place pour un certain nombre d agriculteurs à de la pluri-activité, utilisée parfois pour compenser une taille et une rentabilité d exploitation trop faible. Elle permet également pour un profil d agriculteurs de gérer les travaux à l entreprise sur leur foncier. On compte ainsi 21% de l OTEX grandes cultures en pluriactivité d après les données de la MSA en 2010 contre seulement 12% sur la totalité des OTEX. Cette proportion est en croissance sur les dernières années passant de 18% en 2003 à 21% en 2010 si l on comptabilise les agriculteurs à titre principal et titre secondaire de cet OTEX même si la donnée brute demeure stable (environ 2 600 agriculteurs concernés). L augmentation de proportion est imputable à la baisse du nombre total d exploitations de l OTEX. Cependant, au sein de ces agriculteurs en pluriactivité, c est le nombre et la proportion d agriculteurs à titre secondaire qui augmentent sur la même période passant de 1042 à 1348 agriculteurs soit de 7,3% à 11% des agriculteurs de l OTEX. A l opposé de cette pluriactivité, l agrandissement des exploitations peut impliquer des contraintes en matière d organisation du travail et de rentabilité des exploitations dans certains cas. En pratique, augmenter sa surface peut être une solution satisfaisante pour «diluer» ses charges de structure, notamment les charges de mécanisation. Or, dans les faits, on a pu constater dans bon nombre d exploitations que l agrandissement s est accompagné d investissements supplémentaires en matériels afin de maintenir une marge de sécurité face à la nouvelle charge de travail. Cette «fuite en avant» a donc rarement permis d atteindre l objectif de rentabilité visé au départ. Pour gérer cette contrainte, les agriculteurs ont mis en place différentes outils collectifs le plus souvent (si l on ne parle pas du recours au travail à l entreprise et l externalisation de certaines tâches) : CUMA, société foncière, à participation L exemple le plus abouti est sans doute l assolement en commun qui permet dans le cas d une expérience réussie de gérer contraintes matériels/investissements et organisation du travail. La mise en place d un assolement en commun apparaît comme une opportunité pour «remettre à plat» l ensemble de l organisation. La mutualisation du travail et le partage des produits permettent de dégager des marges de sécurité en ajustant le plus finement possible les besoins en matériels avec les ressources en main d œuvre disponible. Ainsi, les gains obtenus se chiffrent à un double niveau : un parc matériel mutualisé et adapté à la surface permettant une réelle compression des charges de mécanisation (de 10 à 25 % d économie soit - 20 à - 80 /ha) une organisation collective du travail adaptée au parc matériel mutualisé permettant un gain de productivité de l ordre de 30 minutes à 1 H 30 par hectare cultivé en grandes cultures. 21

Outre les gains de productivité, ce type d organisation apporte aussi de la sérénité face à d éventuels coups durs. 18 Les exploitations de grandes cultures emploient relativement peu de salariés. Elles sont essentiellement pilotés pas des chefs d exploitation dont l évolution inquiète quant à l avenir des structures : vieillissement de la population, diminution en nombre. Entre pluriactivité et agrandissement des structures, schématiquement, deux voies d évolution se dégagent aujourd hui pour les exploitations afin de faire face à une pression économique accrue. Des solutions existent cependant en matière de mutualisation, travail en commun, mise en commun des moyens de production afin de gérer également des contraintes en travail (temps et pénibilité) de plus en plus importantes. 1.6. L installation en grandes cultures : Les exploitations de grandes cultures sont majoritaires dans les dossiers d installation. En 2010, les ADASEA ont comptabilisé 112 installations en orientation grandes cultures sur 212 au total en région. Les exploitations de grandes cultures séduisent donc les jeunes. Cependant, ces «bons résultats» ne doivent pas masquer deux enjeux majeurs : - le nombre de demandeurs pour des installations sur des exploitations en grandes cultures est très importants et le nombre d offres d exploitations demeurent faible notamment dans le répertoire à l installation. De plus, un nombre conséquent d exploitations «part» à la restructuration chaque année comme cela a été montré dans le paragraphe précédent sur l agrandissement des structures. - L évolution de la taille des exploitations pose la question de l évolution du métier (système simplifié, taille ) et des capacités effectives qu auront à l avenir des jeunes à reprendre des exploitations en grandes cultures aussi bien en termes de capitaux que de formation nécessaire pour gérer de telles structures (comptabilité, commercialisation, accès aux marchés, gestion des risques ) 1.7. Quelle évolution du foncier agricole en région Centre? «Sur la période 1995-2003 : Le Centre prend la tête des régions françaises en terme de perte de terrains à usage agricole avec une réduction de près de 5 500 ha/an entre 1995 et 2003, ce qui représente une perte de production agricole annuelle de 4,4 M par an. La perte de terre agricole alimente pour 3/5 ème l artificialisation et pour 2/5 ème les espaces naturels et boisés. La chasse constitue une activité importante en région Centre. Le rythme d'accroissement de l'artificialisation est le même que celui de métropole soit 0,8% de la superficie régionale sur un rythme de 3 800 ha/an. Les espaces naturels et forestiers s accroissent dans le Centre sur un rythme de 2 400 ha/an. Sur une période plus récente (2007-2009) : Le Centre perd 7 850 ha/an de terres agricoles. Le rythme tend à s accroître même si la région n est plus en tête pour la perte de surface agricole. La perte de surface agricole (et autres surfaces) alimente à part quasi égale l artificialisation et les sols naturels et boisés. Le rythme d artificialisation s accélère et atteint 5 100 ha/an en moyenne sur ces deux années en grignotant sur les terres agricoles et, dans une moindre mesure les espaces naturels et boisés. 18 Assolement en commun de la réflexion à la réalisation, guide de l agriculteur, Appel à projets CASDAR 2005 22

Entre 1999 et 2009, la réduction de la Surface agricole utile régionale s élève à l équivalent de la surface moyenne de 15 communes de la région Centre (-32 700 ha). EN matière de cultures annuelles cependant, le foncier demeure stable durant la période 1995-2003, ce sont plutôt les surfaces en herbe qui régressent fortement ainsi que la vigne et les vergers qui peinent à résister.» 19 19 DRAAF-Centre, Dossier Utilisation du Territoire, septembre 2010 23

2. La production, les flux, les marchés : En juillet 2010, dans son bilan de campagne céréalière et des oléo-protéagineux, le directeur de FranceAgriMer notait en introduction que «les marchés (sur la campagne précédente et malgré une certaine stabilité) sont restés empreints d une forte volatilité liée aux incertitudes économiques mondiales, à l instabilité des bourses aux valeurs et aux fortes fluctuations monétaires. Les marchés à terme des matières premières demeurent sous la pression des investisseurs financiers et amplifient les fluctuations des marchés physiques», traduisant ainsi l influence extrêmement importante des marchés et des flux non physiques sur le cours et donc le prix des matières premières produites dans les filières de grandes cultures. 2.1. La place de la France (campagne 2009/2010) La France a une balance commerciale positive sur les principales productions de grandes cultures que l on parle de blé tendre, maïs, colza, tournesol, protéagineux. Elle est par contre déficitaire sur le soja valorisé en alimentation animale essentiellement 20. En effet, l Europe est globalement déficitaire sur les matières riches en protéines destinées à l alimentation animale (73% de déficit en 2007-2008). Pour la France, ce déficit a approché les 50% sur les campagnes 2005-2006, 2006-2007 et 2007-2008 et ce malgré l essor des oléagineux. En céréales, la France a exporté 15 à 18 Mt sur la campagne 2009/2010 au sein de l Union Européenne, les Pays Bas étant le premier acheteur en blé et toutes céréales avec 3 à 3,5 Mt. En fonction des productions et des campagnes, les exports se répartissent ensuite différemment. Ainsi l Espagne est le 1 er acheteur en maïs en fonction de la situation de l élevage notamment. La Belgique est le 1 er importateur d orge français sur la campagne 2009/2010. Hors Union Européenne, la France a exporté sur cette même campagne du blé (10 Mt) et de l orge (1,6 Mt) essentiellement. Le Maghreb est particulièrement important dans la stratégie d export française qui se positionne aussi sur le marché égyptien, du golfe ou asiatique 21. En matière de blé dur, on peut noter que la France est le 1 er exportateur européen de semoule de blé dur. Elle exporte ainsi 24% de sa production totale de semoule sur la récole 2009. En matière de pâtes, avec 11% d exportation de la production, la France importe également 57% de sa consommation sur cette même récolte dont 50% d Italie. 22 La France et ses territoires d outre-mer se situent au 8ème rang mondial des producteurs de sucre du monde, derrière notamment le Brésil et l'inde. Elle est aussi le 3ème producteur mondial de sucre de betterave derrière l Allemagne et les Etats-Unis. La France est également le 1 er producteur mondial de bio-éthanol issu de betterave (6 Mhl environ). Elle a produit 2,960 Mt de sucre alimentaire dont 1 Mt environ sont exportés dans l Union Européenne en 2009. Ces données sont variables d une année sur l autre (niveaux de localisation de l offre mondiale, importance des stocks disponibles, évolution de la demande, substitution de matières premières ). La tendance montrerait toutefois l importance des débouchés en fabrication d aliments du bétail et des exportations qui constituent depuis plusieurs années la variable d ajustement des marchés. A contrario, les autres utilisations amidonnerie, et meunerie pour les céréales apparaissent assez stables sur le moyen et long terme. 20 DRAAF-Centre, L agriculture de la région Centre, septembre 2010 21 Présentation FranceAgriMer, rencontres régionales 2010 22 ARVALIS Institut du Végétal, 12 ème journée nationale Filière Blé Dur, 2010 24