Une filière, un avenir!
Edito.. La production de légume a vu sa filière en pleine mutation ces 10 dernières années grâce aux techniques et aux innovations mais aussi par la prise en compte des évolutions des attentes des consommateurs. Aujourd hui, nous devons faire face au renouvellement des générations qui peine à remplacer tous les maraîchers qui partent en retraite. Pourtant, le maraîchage en Maine et Loire possède bien des atouts : - Une grande diversité des légumes produits - Des sols propices dans toute la vallée de la Loire - Une organisation commune de la gestion de l eau - De grands axes routiers, - Des structures commerciales dynamiques - Aujourd hui, vous souhaitez vous installer pour produire des légumes. Ce guide va vous aider à vous poser les bonnes questions pour affiner votre projet et choisir le mode de production le plus adapté à vos aspirations. Jeannick Cantin Président du CDDL et du pôle Végétal A la Chambre d Agriculture 2
Sommaire La filière dans le Maine et Loire..p 4 Le temps des choix p 6 Le temps de l élaboration du projet p 8 Le temps des décisions p 9 Le temps du suivi de projet p 10 Vos contacts dans le département p 11 3
La filière maraîchère en Maine et Loire En Maine et Loire, il est possible du cultiver tous les légumes, à la fois en plein champs, mais aussi sous abris. Le Maine et Loire compte 581 exploitations maraîchères ou légumières qui disposent de 2500 ha de légumes de plein champ ou sous abris. Ces exploitations sont génératrices d emploi agricole puisqu elles comptent 266 salariés permanents et 3700 salariés saisonniers chaque année pour exercer les métiers de chefs de culture ou agents de culture. Situé au carrefour de l Ouest de la France, entre Nantes, Paris, Tours et Poitiers 4
Les grands circuits de production Du producteur au consommateur, il y a parfois de nombreux intermédiaires. Le maraîcher peut vendre lui même ses légumes au consommateur, ou les vendre aux grossistes. Mais il peut aussi déléguer la commercialisation à des structures coopératives. Quels sont les différents types d exploitation que l on peut trouver en Maine et Loire? De par leurs histoires, les exploitations maraîchères ont pris différents virages au cours des 50 dernières années. Cela va des exploitations familiales qui commercialisent en vente directe jusqu aux exploitations employants plusieurs permanents et orientées vers la production et la commercialisation de leurs légumes. Entre ces deux schémas, les exploitations que l on trouve sont familiales ou non, uniquement tournées vers la production maraîchère ou au contraire, ayant d autres ateliers de productions et, qui assurent elles mêmes leur commercialisation ou qui la délèguent à une coopérative. Tout est envisageable selon votre projet. Est-ce que je préfère vendre en direct aux consommateurs ou expédier mes légumes? Deux possibilités s offrent à vous pour la commercialisation de vos produits. Soit vous optez pour l expédition, c est à dire la vente en circuit long. Soit vous optez pour la vente directe aux consommateurs. Dans le premier cas, vous pouvez adhérer à une coopérative qui se chargera de la commercialisation, ou bien assurer vous même les relations avec les acheteurs (grossistes, GMS, centrales d achats ). Dans le second cas, vous devez développer une gamme plus importante pour satisfaire le consommateur qui souhaitera avoir un maximum de choix. 5
Le temps des choix Avant de commencer à rechercher une exploitation, il est important de prendre un temps pour se poser les bonnes questions. Quels sont les légumes que je souhaite produire? En Maine et Loire, la gamme de légumes produits est très large et dépend de plusieurs facteurs. Des conditions pédo-climatiques de votre exploitation (type de sol et climat) mais aussi du débouché que vous envisagez (vente directe ou expédition). Les légumes de plein champ La salade et mâche Les légumes d été Les légumes anciens Les légumes botte Les fraises et petits fruits rouges Les Alliums Vers quel débouché je souhaite me tourner, plutôt le marché du légume frais ou du légume transformé? Pour l un comme pour l autre, vous serez soumis aux aléas climatiques. Si vous êtes adhérent d une coopérative, en frais et en transformé, vous devrez répondre à un cahier des charges stipulant l itinéraire technique à appliquer sur la culture ainsi que le calibrage et le mode de conditionnement. Si vous êtes producteur indépendant et que vous souhaitez produire du légume pour la transformation, votre production sera soumise à une contractualisation avec le transformateur, ce qui peut être intéressant concernant la planification de votre travail. Quel circuit de commercialisation correspondrait le mieux à mes compétences : plutôt la vente directe ou l expédition? Pour faire ce choix vous devez vous demander si le contact au consommateur vous plaît ou si vous préférez négocier vos prix quotidiennement avec vos acheteurs. Suis-je capable de vendre mes légumes seuls ou en coopérative? La question à se poser ici est de savoir si vous êtes doué en relationnel. La vente en direct avec l acheteur, qu il soit le consommateur final ou l intermédiaire, est un métier à part entière. Dans un cas il faut pouvoir expliquer au consommateur le mode de production, lui proposer plusieurs variétés, lui donner quelques conseils sur le mode de préparation etc Dans le second cas, il faut savoir négocier vos prix, chaque jour, rester en contact avec vos grossistes pour leur recenser les volumes qu ils souhaitent et leur dire ce que vous avez en quantité et en qualité. Si vous ne vous sentez pas prêt à engager ce type de commercialisation, la coopérative se chargera de le faire pour vous. 6
Ai-je envie de travailler seul ou de m associer avec un autre exploitant agricole? Pour cette question, tout dépend de vos connaissances en techniques culturales. Il peut être rassurant dans un premier temps de s associer avec une personne de plus grande expérience que vous pour apprendre, au fil des saisons, les techniques de conduite des cultures. Par ailleurs, le fait de travailler en société vous permet d organiser votre travail à deux ce qui vous offre la possibilité de vous dégager du temps pour d autres activités. Reprendre une exploitation déjà existante ou créer une nouvelle structure? Selon les opportunités que vous aurez, soit dans votre environnement familial, soit suite à des stages, vous pourrez trouver un maraîcher qui cède son entreprise. Ce qu il faut savoir pour cette option, dans la majorité des cas, le cédant préférera rester habiter sur le siège de l exploitation mais l avantage c est qu il pourra vous conseiller. Pour créer une nouvelle structure en maraîchage, vous devez commencer par chercher un terrain (le fermage s élève à 150-180 /ha/an et l hectare coûte entre 3000 et 5000 (à l achat) hors des zones péri-urbaines. Ensuite les critères de choix qui entrent en compte sont, par ordre d importance, la disponibilité en eau, le type de sol et la localisation par rapport aux opérateurs commerciaux. En effet, vous devez disposer d une bonne capacité d irrigation car les légumes sont des cultures irriguées. Pour le choix du terrain, privilégiez les terres limonosableuses mais tout dépend de vos choix de cultures, à chaque type de sol ses légumes. Viendront ensuite l achat de tunnels si vous faites des cultures sous abris (environ 10 /m² pour des abris plastiques froids avec irrigation, prix neuf) puis de matériel plus spécialisé ainsi que d un frigo ou une chambre froide pour stocker les produits. Sans oublier un local phytosanitaire aux normes. Trouver ma future exploitation Pour avoir un aperçu des exploitations à reprendre, connectez vous sur le site du répertoire départ-installation de l ADASEA. www.repertoireinstallation.com 7
Le temps de l élaboration du projet «Confronter son projet» Votre projet prenant forme dans votre esprit, il est temps de le confronter à un regard neuf. Un entretien au Point info Installation vous renseignera sur votre capacité à mettre en œuvre votre projet et sur la viabilité ou réalité de ce dernier. Vous pourrez ainsi exprimer vos motivations, vos capacités financières, techniques, la pertinence de l ensemble : Production, commercialisation, main d œuvre Un point sera fait sur les conditions à remplir pour bénéficier des aides à l installation. Le point info installation pourra alors, si votre projet est défini, vous orienter vers l élaboration du 3P (Plan de Professionnalisation Personnalisé) ainsi, l ensemble des démarches sera inscrit dans un calendrier. Sinon, il pourra vous diriger vers le Répertoire départ Installation (RDI) de l ADASEA pour rechercher une exploitation. Vous déciderez alors si vous vous orientez vers un projet individuel ou associatif. L itinéraire de l installation ; Votre projet étant défini, vous vous êtes engagé, dans le cadre du 3P, à suivre le stage préparatoire à l installation, élaborer le projet de développement économique (PDE, véritable tableau de bord prévisionnel de l exploitation pour les 5 ans à venir,), suivre des journées d informations en adéquation avec la nature de votre projet, réaliser éventuellement des stages pratiques en exploitation pour parfaire vos connaissances. Peutêtre, dans le cas de reprise après un tiers, vous engagerez-vous dans un stage de parrainage, période d installation progressive. Présenter le projet Votre PDE terminé, il vous faut solliciter les financements et les aides. La première démarche sera auprès du banquier pour obtenir un engagement de suivre votre projet. (Il est possible, et souhaitable, d en rencontrer plusieurs). Ensuite, le projet sera présenté à la CDOA, pour les accords de financement et les demandes d aides (DJA, attributions diverses, reconnaissance du caractère «Jeune agriculteur..) C est l ADASEA qui présentera votre projet, une fois que vous aurez, avec elle, remplit le dossier de demande. Ce dossier sera peut-être accompagné de devis, contrats, engagements de productions à solliciter au préalable. Les autres démarches Il faudrait également, avant l accord de la CDOA, que vous obteniez l autorisation d exploiter. Cette demande se fait auprès de la DDEA, après avoir informé le cédant et les propriétaires. Si vous choisissez le statut sociétaire, il faudra également élaborer (Ou modifier dans le cas d intégration d une société existante), les statuts, enregistrer la société ou les modifications auprès du tribunal de commerce (Voir le CFE). Il y aura peut être aussi des contrats à signer avec des organismes de collecte ou de commercialisation 8
La mise en place réelle. Il s agit de la concrétisation de votre projet. En rencontrant le CFE (Centre de formalité des entreprises, à la chambre d agriculture), vous pourrez en une seule visite, réaliser votre inscription en tant qu exploitant (MSA), l enregistrement auprès des impôts, (Baux, TVA..) registre du commerce et société (Sociétés), Il faudra fournir à l ADASEA la preuve de votre installation pour le versement de votre DJA. Egalement, la rencontre auprès des assurances sera nécessaire, de même que l inscription à un centre de comptabilité de votre choix. Vous retournerez aussi à la banque pour signer les demandes de prêts. Et en Bio, comment ça se passe? Si vous vous installez sur une exploitation en agriculture conventionnelle, la période de conversion est de 3 ans pour des cultures pérennes (asperges) et de 2 ans pour les cultures annuelles. De plus, il existe des aides à la conversion (de 900 /ha). Si vous vous installez en bio directement, les aides concernent les terres à convertir ou les terres en bio et viennent en complément de la DJA et cette prime forfaitaire globale s élève à 6000. Enfin, pour obtenir la certification Bio vous devez être contrôlé par un organisme agréé, entre 350 à 1000. Les contrôles ont lieu une fois par an sur rendez vous et un contrôle inopiné est réalisé une fois tous les deux ans. Le temps des décisions et du suivi Vous êtes maintenant installé agriculteur!! il est temps de mettre en place vos projets. Vous allez sans doute être confronté à des réalités différentes. Il peut être intéressant de solliciter un suivi, (technico économique) au moins les premières années, pour conserver un regard extérieur sur votre entreprise. Vous serez peut-être confronté au besoin de main d œuvre. Comment embaucher? Les démarches? Commander? Les règles de sécurité? Les réglementations peuvent évoluer, et il est nécessaire de se tenir informer, de même qu il est essentiel de suivre l évolution des techniques ; (Journaux, réunions techniques ) Des choix sont aussi à faire régulièrement. Vus devrez analyser votre capacité à maîtriser les situations et les aléas. Des échanges avec des collègues ou des techniciens permettent d analyser sereinement le vécu quotidien. 9
Le temps du suivi du projet dans sa durabilité Vous êtes maintenant installés depuis plus d un an, et vous vous posez des questions sur la durabilité de votre système d exploitation. Le «développement durable» s articule autour de trois piliers tout aussi importants les uns que les autres : - L environnement, géré sur votre exploitation par le volet technique Au quotidien, pour vous il s agit de vous tenir informé des lois en vigueur sur votre territoire concernant la gestion de l eau d irrigation, l utilisation des produits phytosanitaires et des engrais. La gestion durable de l environnement s intéresse aussi à la biodiversité via la plantation ou l entretien de vos haies, des abords des cours d eau. - Economie Une bonne gestion économique de son entreprise passe par l anticipation des marchés et la capacité à fidéliser vos acheteurs sur du long terme. La sécurité de l entreprise passe par des clients fidèles et fiables. Votre entreprise doit également rester compétitive et performante, c est pourquoi vous devrez poursuivre les investissements pour votre outil de travail. - organisation du travail et gestion des ressources humaines Ce volet n est pas à négliger puisque l organisation de votre travail a un impact sur votre disponibilité pour la profession et pour votre vie personnelle. Il en est de même pour la gestion de vos ressources humaines, l attention que vous portez à vos salariés joue sur leur efficacité au travail, sur leur fidélisation et sur l image de l entreprise. Vous souhaitez tester votre entreprise, le CDDL a mis au point un diagnostic stratégique des exploitations maraîchères. N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez le faire pour votre exploitation. 10
Vos contacts dans la région Point Info Installation Maison de l Agriculture 14, avenue Jean Joxé 49006 Angers cedex 02 41 96 76 76 ADASEA 14, avenue Jean Joxé 49000 Angers www.adasea.net 02 41 96 77 51 MSA 3, rue Charles Lacretelle 49070 Beaucouzé 02 41 31 75 75 www.msa.fr SAFER 14, avenue Jean Joxé 49000 Angers 02 41 96 96 00 www.safer.fr CDDL (conseil technique) 5, place de la République 49250 Beaufort en Vallée 02 41 68 97 48 www.cddl.org Chambre d Agriculture du 49 Conseil juridique, fiscal, stratégique, ressources humaines 14, avenue Jean Joxé 49000 Angers 02 41 96 75 00 www.maine-et-loire.chambagri.fr ADEFA 14 Avenue Joxé BP 80423 49000 ANGERS Cedex 01 Tél : 02 41 96 76 56 CFE Maison de l agriculture 14, avenue Jean Joxé 49000 Angers 02 41 96 75 09 Coopératives agricoles Fleuron d Anjou ZA La Ronde 49650 Allonnes 02 41 53 04 84 www.fleurondanjou.fr La Rosée des Champs ZI de la Saulaie BP 15 49700 Doué la Fontaine 02 41 59 17 66 www.roseedeschamps.fr CAFPAS Route de Bourgueil 49650 Allonnes 02 41 52 00 28 11
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