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Transcription:

Mon collègue le Ministre de l Agro-industrie et de la Sécurité Alimentaire Monsieur l ambassadeur de France Monsieur le secrétaire général de la commission de l océan indien (COI) Monsieur le directeur de l Agence Française de Développementà l Ile Maurice Mr Via, Chargé D affaire de la République de Madagascar Dignitaires scientifiques d outre-mer Le personnel de mon ministère et du ministère de l Agroindustrie et de la Sécurité Alimentaire Mr Nundoochan, Représentant de L OMS Mesdames et Messieurs, Je suis honoré d avoir été invité à prononcer le discours officiel à l ouverture de ce symposium sur la veille sanitaire de l océan indien. J ai pris connaissance avec une immense satisfaction des thèmes qui sont à l ordre du jour de vos travaux. Ces thèmes sont d une importance capitale pour la sécurité sanitaire de nos peuples. La résistance aux antibiotiques, la surveillance épidémiologique, le paludisme sont autant de thèmes pertinents pour nous tous. La veille sanitaire est un outil très

important pour repérer tout évènement inhabituel ou anormal qui poserait un risque à la santé publique. La région de l océan indien représente un environnement propice à l émergence de ces maladies telles que le paludisme, la dengue et le chikungunya. La présence des vecteurs, une population inadéquatement immunisée, des actions de prévention et moyens de lutte inégaux contribuent à cette situation. La surveillance sanitaire continue s impose dans la région, puisque les maladies émergentes venant d autres régions géographiques représentent un risque permanent. Sans contrôle et sans surveillance ces maladies peuvent avoir des conséquences catastrophiques de par l exiguité de nos territoires et la capacité des communications. Mesdames et Messieurs, 2

Grâce à la mondialisation, les échanges entre différents pays ont augmenté en termes de l emploi, le commerce et le tourisme. Les pays sont plus vulnérables aux nouvelles maladies. Ainsi la détection précoce, et une riposte rapide s avèrent indispensables parmi les dispositifs nécessaires pour la veille sanitaire. En l an 2009, un accord a été établi entre la COI et le gouvernement mauricien ainsi que d autres états membres afin de renforcer la surveillance des maladies transmissibles dans la région. Le projet Réseau de Surveillance et d Investigation des Epidémies (RSIE-COI) a fait ses preuves en diminuant la menace de la sécurité sanitaire des cinq états membres de la COI. 3

Cet accord a été bénéfique pour nous tous. Le soutien financier, voire technique de la COI, a permis à l île Maurice de renforcer ses capacités en matière de surveillance des maladies ainsi que les capacités du laboratoire central et le département d entomologie. La COI a aussi fait don des équipements informatiques pour mieux encadrer la riposte contre les épidémies. Les professionnels de santé publique ont aussi bénéficié des formations et ont participé aux évènements scientifiques organisés par la COI. Un médecin mauricien a suivi une formation dans le cadre de FETP (field epidemiology training program). Maurice a un système de veille contre le paludisme qui est presque parfait. Les fiches de santé que nous demandons aux passagers, tant locaux qu étrangers, de remplir à nos ports sont utilisés pour le suivi et la détection. Cela nous a permis de nous protéger contre ce fléau Au cours des années la transmission locale de la dengue et la malaria a été atténuée avec succès dans notre île. A travers la COI, nous pouvons 4

échanger et partager nos expériences,nos compétences, nos succès et des données épidémiologiques avec le but de perfectionner la veille sanitaire régionale. Ce type de surveillance dans la région de l'océan indien reste un modèle qui pourrait être adapté à d'autres petits états insulaires puis qu'ils sont exposés aux mêmes menaces épidémiologiques,amplifiées par les changements climatiques qui entrainent d autres conséquences néfastes pour la santé. Mesdames et Messieurs, L objectif des institutions de contrôle est d être indépendant et agir uniquement sur la base des données techniques et scientifiques. Les systèmes d alerte et d inspection sanitaires, doivent êtres séparés des intérêts d autres acteurs productifs ou économiques. Surveiller l état de santé de nos populations est primordial. Détecter, alerter, gérer et prévenir résument la mission de veille sanitaire. Le concept global de One Health (une Seule Santé) a obtenu le soutien de l Agence Française 5

de Développement, la COI et le réseau Surveillance des Epidémies et Gestion des Alertes (SEGA-One Health). Ce réseau interdisciplinaire d experts est capable d assurer le succés de la veille sanitaire en général. Je dois rendre un hommage appuyé aux bailleurs des fonds et aux scientifiques qui aident à la formation de nos cadres. Les maladies qui touchent les hommes et les animaux représentent une perte pour nos économies et impactent sur la productivité de nos pays sans une santé à toute épreuve, il n y aura pas de santé économique. Il est choquant de constater que 60% des maladies infectueuses chez l homme sont d origine animale. Il faut avoir une approche d ensemble pour la veille sanitaire/ vétérinaire. Il est triste de constater que même l OMS à été prise de court par la pandémie d Ebola. L OMS a ensuite crée un fonds spécial pour des crises à venir. Il est dommage que le monde 6

est mieux préparé pour les conflits armés que pour les épidémies capables de décimer les populations. Mon ministère maintient une collaboration pérenne avec la COI. Le but est de renforcer les capacités nationales et internationales des pays membres de la zone de l océan indien en matière de la détection, d alerte rapide, de diagnostic et d autres éléments essentiels à la veille sanitaire. Puisque la santé a un impact direct sur le développement économique, il nous faut améliorer le niveau de veille sanitaire dans la région. Nous devons avoir une organisation performante avec les expertises requises. Un environnement favorable à la santé est le but recherché. J espère que ce symposium apportera des échanges fructueux entre les pays membres dans le domaine de la veille sanitaire. Les menaces d épidémies seront avec nous toujours mais, 7

avec la veille sanitaire, gardons l éspoir qu elles resteront au satde des menaces. Maurice s engage à élaborer une politique de sécurité sanitaire en collaboration avec ses partenaires de la COI. L état de santé de Maurice est tributaire de l état de santé dans notre region. Je souhaite plein succés à vos travaux qui vont améliorer la disponibilité des connaissances scientifiques et des expertises pour s attaquer aux risque et èvenements anormaux. Avec la veille sanitaire qui pourrait s étendre à l ensemble des facteurs de risque, nous arriverons à éviter les crises sanitaires. Le sang contaminé, la maladie de la vache folle, l amiante, Ebola, Syndrome Respiratoire Aigue et sévère (SRAS) sont autant de crises qu il a fallu gérer amis qu on aurait pu éviter. 8

La veille sanitaire demeure l outil le plus sûr pour la prévention des problèmes, et des crises sanitaires. Maintenant j ai le grand plaisir de procéder à l ouverture de ce symposium. Merci. 9