RELEVÉ DE NOTES DU SÉMINAIRE SERVICE CIVIQUE DU 23 SEPTEMBRE 2014



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Transcription:

PRÉFET DE LA RÉGION RHONE-ALPES Direction Régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale Pôle Développement Social Territorial Service Jeunesse, Éducation Populaire et Vie Associative. RELEVÉ DE NOTES DU SÉMINAIRE SERVICE CIVIQUE DU 23 SEPTEMBRE 2014 Ouverture du séminaire par A. PARODI, directeur régional Jeunesse, Sports et Cohésion Sociale : Ce séminaire s inscrit dans le travail à mettre en œuvre au sujet du service civique et surtout de son accessibilité en mettant en exergue l accès pour tous et à la citoyenneté. Au démarrage du service civique, il a pu être indiqué qu il n était pas destiné aux non diplômés. Il apparaît donc important de travailler la question. L objectif présidentiel est fixé avec 100 000 jeunes qui se seront engagés dans un service civique d ici 2017. L objectif quantitatif doit être tenu, mais aussi, l objectif qualitatif. Même si le taux de jeunes sans diplôme, ou relevant de ZUS (zones urbaines sensibles) n est pas nul, il doit s améliorer. Le service civique est au cœur des préoccupations des contrats de ville, même si les villes peu touchées par les ZUS se sentent moins concernées. Le service civique permet d aborder la jeunesse de manière positive, il doit permettre aux jeunes de se sentir citoyen, de reprendre confiance et de sublimer leur situation, notamment les jeunes les plus en difficultés (décrocheurs ou jeunes ayant une difficulté liée à une image dégradée). Pour les jeunes décrocheurs, un travail doit s engager avec les établissements scolaires pour permettre un service civique comprenant une formule avec un temps scolaire et un temps de service civique. Pour mémoire, lors de l Assemblée générale d Unis Cité, un jeune décrocheur apportait son témoignage. Par ailleurs, dans le plan jeunesse, le service civique est un axe central du plan. Dans une période parfois sombre, il convient de souligner et valoriser ce qui marche. 98 % des jeunes qui ont fait un service civique le recommanderaient à un ami. Il convient d inscrire dans ce dispositif les jeunes les plus en difficultés, comme pour les emplois d avenir, dans une logique d équité, d accessibilité, de conduite de projet, de tutorat. Le service civique ne doit pas correspondre à des propositions d actions pour les bac + 5, type ingénieur, mais il doit permettre une possible progression. Dans les structures, il faut inventer l engagement à plusieurs autour d un groupe hétérogène, plutôt qu accueillir un seul jeune en difficulté. Les pistes concrètes pour le service civique doivent être réfléchies avec le soutien du conseil régional, des collectivités. Intervention de Madame Sarah BOUKAALA, conseillère régionale, élue à la jeunesse : Depuis 2011, il est mené un travail en collaboration avec les services de l État sur le service civique. Il existe deux manières de voir le service civique : - Le service civique réservé à une petite élite qui correspond à un sous-salariat du secteur associatif, - Le service civique qui correspond à une formidable expérience pour les jeunes, qui s inscrit dans un tremplin pour l engagement, l insertion et permet aux jeunes d avoir une expérience de mobilité. C est, en collaboration avec les services de l État, que le Conseil Régional s engage pour un service civique de qualité avec : o Une reconnaissance du statut : par l attribution de la carte M RA (530 jeunes l ont demandée), la carte réduction TER Illico, les formations BAFA/BAFD, les formations du réseau SAVARA. o Un travail avec le réseau associatif et la mise en place de la plateforme CRAJEP.

Au niveau du conseil régional, un travail est mis en œuvre avec les services de Philippe MEIRIEU sur l @portfolio qui devrait permettre aux jeunes ayant accompli une mission de service civique d identifier, reconnaitre et faire reconnaitre les compétences acquises sur cet @portfolio. Intervention de Madame Hélène PAOLETTI, directrice de l Agence de Service Civique : Mme PAOLETTI souligne l importance du travail des services de l État, du conseil régional et des associations pour les jeunes. Le service civique n est pas destiné aux jeunes diplômés mais à tous. 30 % des jeunes n ont pas le bac et le service civique compte 58 % de filles. Il est nécessaire d avoir un équilibre qui corresponde à la société des jeunes. Pour tendre vers cet équilibre, nous pouvons collectivement nous appuyer sur les fondamentaux du service civique à savoir des missions non excluantes, un engagement de tous les jeunes et le travail à plusieurs. Le rapport de François CHEREQUE rappelle l objectif de 100 000 jeunes en service civique en 2017 avec un objectif de qualité dont l accessibilité. Monsieur PARODI mentionne l idée de rassemblements de volontaires en 2015 avec : - Un rassemblement en avril à Valence, - Un rassemblement sur Lyon à une date ultérieure, après l été. Ces rassemblements correspondront aux 5 ans du service civique et la présence de Monsieur CHEREQUE pourrait être envisagée. MP Nectoux précise l origine du projet : ATD ¼ Monde et l Atelier des Friches ont conduit une expérience autour de l accueil de volontaires qui n auraient pas pu trouver une place pour s engager dans le service civique s ils n avaient pas eu cette collaboration particulière. De cette expérience est née la volonté de réfléchir avec d autres à cette question. Ainsi, un groupe de travail a partagé son expérience et son questionnement sur l accueil de jeunes éloignés. Ce partage d expériences est à porter à la connaissance de l ensemble des associations et collectivités, aujourd hui, afin d aller plus loin dans l accueil de volontaires éloignés du dispositif. Le déroulé de la journée : - Le matin : o Table ronde avec des témoignages de structures et des témoignages de jeunes (sous formes d enregistrements). La table ronde est animée par la MRIE qui a conduit des travaux sur la place des jeunes. - L après-midi : o Trois ateliers avec retour des propositions et pistes de travail. TABLE RONDE : Atelier des Friches, volontaire ATD ¼ Monde, Ville de Grenoble, Association de sauvegarde de l enfance et de l adolescence de Savoie, Mission locale d Albertville, avec une animation et des questions par la MRIE. Les interventions des structures ont été ponctuées par des témoignages enregistrés de volontaires, qui sont données sous l intitulé «témoignages des volontaires» dans la restitution globale du séminaire. Comment est-ce qu on se rencontre (jeune et structure) autour du service civique? Comment on s engage? L atelier des friches (petite structure) est une association dont le but est la mise en valeur de la nature en ville par l art ; les habitants participent aux installations. Il apparaissait que la structure avait des difficultés à aller au contact du public et que ce temps de difficulté a coïncidé avec le contact d une jeune qui a candidaté pour faire un Service Civique (SC) et la rencontre d ATD ¼ Monde. Ainsi, une équipe s est constituée autour de 2 volontaires d ATD, deux jeunes arrivés par le biais d ATD ¼ Monde et une personne ayant fait une demande spontanée. La rencontre avec les jeunes a fait l objet de plusieurs temps (individuel, collectif, informel) mais également des temps collectifs avec une formation où toute l équipe était impliquée (association + volontaires service civique). Il y a eu également pendant une semaine un temps particulier afin de prendre «possession des lieux, se connaître, se reconnaître et rencontrer les jeunes de la cité». 2

L entretien avec les jeunes? Il s est agi d un temps d échange sur les attentes de la mission et sur les attentes du jeune sur la mission. Pour la ville de Grenoble, il s agit d une volonté politique. L idée d accueillir 50 jeunes est assortie d une mixité sociale en plusieurs temps de rencontre. La ville de Grenoble est le référent du jeune, la structure : le tuteur. Le dossier de candidature du jeune comprend la description de toutes les missions possibles, le recrutement se fait en lien avec le tuteur. Même si les missions sont différentes, la 1 ère rencontre ne change pas. En effet, un jeune n a pas de vision concrète de la mission. Aussi, depuis 2013, il est mis en place une rencontre sur le lieu de la mission et ce qui importe est l intérêt du jeune pour la mission. Pour la mission locale d Albertville : il s agit d une action dans le cadre du raccrochage en lien avec la Sauvegarde de l Enfance et de l Adolescence. La durée des missions est de 6 mois et 8 à 10 jeunes sont accueillis. Les activités portent sur la rénovation, la restauration de patrimoine. Les volontaires sont connus par les partenaires sociaux (PJJ, centres sociaux ), mais pas par la mission locale. Dans un 1 er temps, les partenaires ont été informés collectivement pour l accueil de jeunes ; de plus, des entretiens individuels ont été assurés pour l accueil des jeunes de 16 à 21 ans. L accueil de jeunes de 16 ans nécessite un encadrement et un tutorat importants. La Sauvegarde de l Enfance assure des interventions auprès des jeunes en difficulté. Un travail a été élaboré entre les missions locales et la Sauvegarde afin d apporter une possibilité de solution pour le jeune. Il apparaît qu il est important pour les jeunes de ne pas être seul, visiblement c est le cas aussi pour les structures. Se mettre à plusieurs contribue à apporter de la force? Le faire ensemble : élément central du service civique? Comment on a réfléchi à la mission, comment on l adapte? La mission : élément central? Pour la mission locale : il s agit du 4 ème chantier où collectivement, on grandit avec les jeunes. Les modules sont adaptés pour permettre des choses concrètes et que les jeunes acquièrent des compétences qui leur serviront ultérieurement. Le module sur le projet professionnel et la confiance en soi se réalise en demi-groupe. Les jeunes partent trois jours à l extérieur. La démarche mise en œuvre est la suivante : 6 semaines de chantier (fort) ; 6 semaines chez un bailleur. Entre chaque séquence : intégration avec l UCPA dans le cadre de tourisme solidaire pour préparer le centre UCPA. Les modules : accès au code de la route, bilans de santé, liens avec le planning familial, liens avec les agriculteurs. Ce sont des temps où les jeunes progressent beaucoup. Pour la ville de Grenoble : le service civique n est pas que pour les jeunes diplômés, il n est pas que pour les jeunes non diplômés. Cela fait sens de trouver de la mixité. Pour les structures qui accueillent des jeunes les plus éloignés, un travail vise à reprendre des fondamentaux (arriver à l heure, assurer des missions techniques) ; il est important alors de disposer d un panel de missions (qui ne disposent pas toutes d agréments). L atelier des friches : au départ, la structure avait un besoin autour de la médiation, l attente était suffisamment large et s est déclinée en plusieurs étapes : aller à la rencontre du public : il s est avéré que ce n est pas forcément ce qui convenait le mieux. Aussi, grâce à l équipe de volontaires, la mission a été recadrée et réorientée ; cela a permis de répondre aux besoins d indépendance des jeunes et a permis également l adaptation de la mission aux besoins du quartier. Ce qui marche pour les jeunes «les plus éloignés» : c est le bouche à oreille. Ce n est pas facile de dire «je veux être volontaire.» La volonté ne veut pas dire qu on peut s engager dans une équipe. La rencontre ne doit pas être un entretien, mais un appui fort. Dans la mission avec l atelier des friches, ce qui a marché, c est que le tuteur «s est mouillé» avec les jeunes, tant physiquement que dans le positionnement. Il s agit 3

d un engagement réciproque, de progression de mission où le jeune peut apporter une touche sur cette mission et où la structure a laissé sa place, cet espace au jeune. Etre volontaire, c est déjà une partie du chemin. Comment on balise ce chemin? Comment on rencontre un jeune qui n a pas encore envisagé d être volontaire? Comment faire et vivre des choses ensemble? La question de l utilité et de l envie est importante pour les volontaires mais également pour les professionnels et les structures. L utilité correspond à une attente générale. Elle doit permettre aux jeunes de s en emparer. A l atelier des friches, les jeunes ont «reconstruit» leur mission. L utilité est dans les deux sens (structure et jeune). Pour la ville de Grenoble : il y a une rencontre avec le jeune au début de la mission et au bout de 6 mois. La mission doit être flexible, adaptée pour que les jeunes soient utiles, acquièrent des compétences. Les jeunes sont fiers d avoir «fait», d avoir tenu jusqu au bout. Il n est pas demandé à tous la même chose, fixé les mêmes objectifs. C est important de s adapter, de laisser cette place mais c est également parfois compliqué à gérer et à faire comprendre à chacun. Pour la Sauvegarde : le questionnaire passé aux jeunes dans le cadre du séminaire montre le «bout de chemin» que les jeunes sont capables d assurer. L utilité est testée aussi par l absence : comment gérer l absence dans le service civique? Dans le témoignage, il est indiqué : à quoi on sert? et les remarques : «j en ai marre» interrogent sur le «j en ai marre de quoi? de quoi je suis fier?» Quelles sont les difficultés, qu est-ce qui a été mis en place? qu est-ce qui n a pas réussi? Mission locale : Le travail en binôme ainsi que le tutorat sont très importants. Ce qui a été mis en place : un travail de régulation entre les partenaires avec un point individuel sur le jeune afin de croiser les regards plus un moment d écoute chaque jour entre le conseiller de la mission locale et l éducateur de la Sauvegarde afin d apporter si nécessaire une réaction rapide et éviter que les difficultés et les «soucis» s amplifient la nuit chez le jeune. Il faut varier les missions pour les jeunes et pour les adultes? Ville de Grenoble : Les jeunes doutent d eux et de nous. Ils ont parfois des parcours chaotiques et le rôle de la structure est de croire en le jeune à sa place. Il faut «aller les chercher». Il est mis en place une semaine d intégration en début de mission. Une formation de 3 jours consécutifs par 3 fois permet des liens permanents avec les tuteurs. Les jeunes testent les adultes des structures. Il apparaît des difficultés, dans un groupe, quand un jeune est absent et que les autres sont présents. Le principe d équité se trouve mis à mal. Il convient particulièrement d être dans la communication avec les jeunes, les voir régulièrement. Parfois, ce sont les tuteurs qui ont un «coup de blues». Le référent du volontaire et le référent tuteur sont formés. Un travail en amont vise à la sensibilisation. Le rôle de la structure est d être présente quand le tuteur a des doutes. Le tuteur référent sur la mission est autonome. Toutefois, si la situation est trop compliquée avec le jeune, c est la Ville de Grenoble qui prend le relais. Atelier des Friches : l équipe n est pas nombreuse. Quand un jeune décide de partir, cela a un impact sur l équipe, les tuteurs. Les difficultés sont partagés avec les tuteurs, l équipe, le conseil d administration de l association. Le cadre est posé à plusieurs niveaux. Dans un dialogue avec le jeune, il y a un espace pour questionner, comprendre ensemble : «tu quittes la mission, mais dans quel délai? Quelles sont les raisons de l abandon?» Il faut redéfinir la mission et la finir de façon satisfaisante pour le jeune et pour l équipe. ATD ¼ Monde : quand le jeune a décidé de rompre le service civique : il est rappelé que l on ne rompt pas un contrat comme cela ; en effet, deux personnes signent le contrat. Le temps nécessaire à une prise de recul a été organisé, trouvé, permis (celui du doute, du maintien du lien, de la décision). Il est rappelé l utilité du jeune quand il a envie de rompre. Quand le jeune est absent, il est important de l informer de l avancée de la mission. 4

Qu est-ce que cela apporte à la structure? Mission locale : il est très important de ne pas lâcher les jeunes après le service civique. La mission locale a mis en place un suivi renforcé, travaille sur les compétences et le savoir-être. Comment continuer à accompagner et assurer un accompagnement renforcé afin d aider le jeune à rebondir. Il est très important de ne pas lâcher les jeunes. Le travail au plus près des éducateurs permet un regard croisé afin de ne pas considérer le jeune uniquement sur l aspect du projet professionnel. Il faut tenir compte du jeune dans sa globalité. Ce partenariat demeure au-delà du SC. La Sauvegarde : il fait connaître le service, cela a des retombées sur le quartier. Le travail en lien avec la mission locale, pour les jeunes, favorise l accès aux dispositifs de droit commun. Ville de Grenoble : après le service civique : il convient de travailler sur les liens, le maillage sur la situation du jeune pour qu après le service civique, ce ne soit pas un vide pour le jeune et que des professionnels prennent le relais. L impact du service civique n est pas immédiat, s inscrit dans un parcours de vie écorchée. Il faut plus de temps. Il est important de créer des maillages pour que le jeune ne soit pas lâché. Atelier des friches : il est plus difficile pour les petites structures de suivre les jeunes, mais il est nécessaire d assurer un suivi. Les effets du service civique consistent en un «raccrochage» dans la vie. Avec ATD ¼ Monde, pendant la mission, il a été important d apporter des observations écrites, d analyser le service civique, son importance et les limites de la mission. Ses échanges ont été repris lors de la dernière semaine et ont permis à chacun et collectivement de se rendre compte du chemin parcouru. Notamment, il est apparu important d avoir des projets longs mais aussi plus courts qui restent, qui sont visibles, palpables. Ca rend compte aussi de ce que l on a appris sur soi-même, comment on a évolué. Volonté et engagement? Qu est-ce que cela apporte à chacun dans cette aventure? L importance des temps de recul pour chacun? Atelier des friches : une des grandes utilités du service civique : cela a permis une réflexion sur l association entre membres de l association et avec les autres ainsi qu une interrogation complète du service civique. ATD ¼ Monde : le service civique comprend du formel et de l informel. Il s agit aussi d un espace de liberté pour l association, pour le jeune ; cela se distingue du monde professionnel, du monde scolaire. Echanges avec la salle : MIETE : La place du handicap dans le service civique? CRAJEP : Dans le cadre du service civique, les personnes en situation de handicap sont avec les autres. Le service civique s adresse à tous les jeunes, tous les milieux, toutes les origines. Il reste un travail à faire pour le rendre encore plus accessible. ML : Il y a des jeunes qui ont une orientation MDPH (maison départementale du handicap) en mission de service civique. ADJD : Le service civique : accessible à tous. La sélection se réalise déjà sur dossier pour une association, ce qui amène à éliminer des jeunes. En entretien, les jeunes qui parlent moins bien sont moins retenus pour la mission. Il faut réfléchir sur la mission de service civique au sein de la structure comme un temps d apprentissage. Mission locale Grenoble : Le service civique est un moment où le jeune construit son avenir, sa vie. Un travail est mené sur les jeunes mineurs, des interrogations se font jour sur «faut-il porter le jeune à bout de bras», sur la 5

façon d accompagner la rupture, l errance. Il y a une préparation avant le service civique. Une réflexion à mener sur le dernier mois de la mission : quelles propositions pour les mineurs à faire aux parents? Ville de Grenoble : il faut accepter que le jeune ait envie d arrêter et accepter d anticiper la rupture de contrat que la décision vienne du jeune ou de la structure. Il faut accompagner cette rupture par la structure. Pour les mineurs, la ville de Grenoble réfléchit à un accompagnement par un conseiller budget. Unis Cité rappelle l importance du faire, de bien s entourer et insiste sur la notion d équipe. «on avance quand on parle». Hélène PAOLETTI : l agence de service civique va valoriser ce travail. Sur la question du handicap, l agence est sensible, effectivement, il reste des progrès à faire en ce sens car les jeunes en situation de handicap envisagent encore moins le service civique, il faut que l idée du service civique devienne possible. La solution pour les structures passe par le partenariat (avec dérogation). Se posent les questions suivantes : Comment on annonce le service civique? Comment on fait pour que les jeunes s y retrouvent? Il faut mettre la pression : par exemple, une structure envisage l accueil de 5 jeunes : OK mais 2 jeunes sans le bac. L indemnité peut être suspendue. Pour les mineurs : travailler le rapport à l argent. Compte-rendu rédigé par G. FAIVRE-SALVOCH Le 02/10/14 6