Les déterminants de l investissement



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Transcription:

Les déterminants de l investissement Après avoir expliqué ce qu est l investissement et montré ses effets sur l économie via l offre et la demande (article du 25 octobre sur ce blog), nous allons nous interroger dans ce nouvel article sur les raisons ou causes qui poussent l entrepreneur à investir. Quels sont les déterminants de l investissement? De quels éléments dépend la décision d investir? Nous montrerons qu il y a plusieurs raisons d investir donc plusieurs déterminants, en particulier les débouchés ou demande anticipée, le coût relatif du capital et du travail, le taux de profit ou rentabilité escomptée. Ces motivations différentes conduisent à des types d investissement différents et sont liés à des contraintes de capacités de production et de financement, notamment de niveau de taux d intérêt et d endettement.? cet article = les causes Investissement? article du 25 octobre 2014 = les conséquences I) Les débouchés futurs : la demande anticipée ou attendue C est l économiste anglais John Maynard Keynes qui a mis en avant le rôle de la demande dans le fonctionnement de l économie et la motivation d investir. Il l appelle la demande «effective» dans son livre «Théorie Générale de l emploi, de l intérêt et de la monnaie» (1936). La demande globale dont il est question ici est surtout constituée de la consommation des ménages, de l investissement des administrations publiques et des ménages en logement et des exportations (minimisons ici l investissement privé des autres entreprises et la reconstitution des stocks). La relation établie est la suivante : Demande future prévue augmente => investissement des entreprises augmente mais cette relation nécessite une hypothèse de départ : il faut une pleine utilisation des capacités de production des entreprises, sinon elles n ont pas besoin d investir. Cela signifie que les entreprises sont dans l incapacité d accroître durablement leur production avec les seuls équipements existants. Il faut avoir recours à des équipements supplémentaires, donc investir. Si on se réfère à la grille de classement des types d investissement (article du mois d octobre), il s agit donc ici d investissement de capacité (et non de productivité), par exemple une usine supplémentaire ou une usine agrandie. De plus, comme il est entraîné par une augmentation de la demande, on dit que c est un investissement induit. Le graphique cidessous de l Insee montre bien la corrélation entre taux d utilisation des capacités de production (désignons le par Tucp) et le taux d investissement (Tinv) des entreprises sur une période de près de 30 ans. Si le Tucp est bas, cela traduit une période de récession donc l investissement est faible. Inversement, en période de forte croissance économique, le Tucp est élevé donc si la demande continue de croître, il faut investir.

D autre part, cet investissement induit déclenche un mécanisme appelé «accélérateur». Ce mécanisme a été exposé en 1917 par l économiste américain John Maurice Clark et par l économiste français Albert Aftalion. Selon ce principe, une simple variation de la demande de biens de consommation entraîne une variation plus que proportionnelle de la demande de biens d équipement, donc de l investissement. Cette relation fonctionne dans les deux sens : augmentation ou diminution, comme on le voit sur ce graphique de l Insee sur une période de 10 ans (qui cependant assimile ici la demande de biens de consommation à la valeur ajoutée, donc à la production). Ce principe suppose que le coefficient de capital (K/VA) reste constant (il faut n unités de biens d équipement pour produire 1 unité de biens de consommation et que le taux d utilisation des capacités de production est élevé en phase d expansion.

Démonstration mathématique (le lecteur non averti peut passer) A titre d exemple supposons que le coefficient de capital soit 4 (il faut 4 unités de biens d équipement ou 4 machines pour produire 1 unité de bien de consommation). La demande de biens de consommation passe de 100 en t1, à 105 en t2, puis à 107 en t3, et 106 en t4. Elle augmente donc de 5% en t2 puis de 1.9 % en t3 et baisse de 0.9 % en t4. Pour satisfaire ces nouvelles demandes, il nous faut donc 400 unités de capital ou machines en t1, puis 420 en t2 soit + 20, puis 428 en t3 soit + 8, puis 424 en t4, soit - 4. En imaginant de plus un taux d usure des équipements de 10 %, il nous faut donc rajouter l achat de 40 machines chaque année (investissement de remplacement). On arrive donc à des achats 60 machines en t2, puis 48 en t3 puis 36 en t4. On voit bien que la production de biens d équipement commence par augmenter fortement en t2, puis diminue dès l année t3 alors que la demande de biens de consommation continue d augmenter mais plus faiblement et poursuit sa chute en t4. Ainsi l année t3 les entreprises de biens d équipement devront forcément produire moins de biens d équipement que l année t2 (sauf à exporter), donc il y a un début de récession dans ce secteur avant celui du secteur des biens de consommation (en t4). La crise débute dans le secteur des biens d équipement. De même, l expansion débute aussi dans ce secteur. C est pourquoi, on peut dire que l investissement est au cœur du cycle économique. Son essor provoque une phase d expansion autoentretenue car l accélérateur et le multiplicateur jouent à la hausse. Mais son ralentissement ou sa baisse provoque une phase de récession (accélérateur et multiplicateur jouent à l envers). Conclusion du I : Demande + de débouchés attendus Investissement induit de capacité + effet accélérateur Jseco22 (si capacités de production pleinement utilisées) Note : ne pas confondre les 2 mécanismes, accélérateur (décrit ci-dessus) et multiplicateur (article du 25 octobre sur ce blog : un investissement initial finit par provoquer au bout de n périodes un accroissement du revenu national bien supérieur à la valeur de cet investissement initial). Le schéma ci-dessous résume les 2 mécanismes : Effet accélérateur Investissement Effet multiplicateur Consommation Revenu (Jseco22)

II) Le coût relatif du capital et du travail. Un deuxième déterminant de l investissement pour les entreprises est la comparaison du coût du travail avec le coût du capital. Rappelons que le capital technique et le travail sont les 2 grands facteurs de production (avec le progrès technique, voir l article du 29 août 2013 sur ce blog). Ici la motivation n est plus de répondre à un accroissement durable de la demande, mais plutôt de chercher à améliorer la compétitivité, notamment la compétitivité- coût (ou prix). Si le coût du travail, surtout non qualifié, augmente plus vite que le coût du capital technique (les équipements), alors l entrepreneur peut être tenté de réduire ce coût en investissant dans du capital technique plus performant, plus moderne. Il réalise alors un investissement de productivité ou de modernisation (et non un investissement de capacité comme ci-dessus), par exemple l achat de robots, de machines à commandes numériques, de machines à découpe laser ou l installation d une chaîne automatisée de production. Ainsi la productivité horaire du travail va augmenter ce qui va permettre de réduire les coûts unitaires de production et d être plus compétitif. Chaque travailleur va produire plus par heure de travail. Cependant si la productivité augmente plus vite que la production, alors l entreprise supprimera des emplois. Il y aura des licenciements et une aggravation du chômage, du moins à court terme. A long terme, les gains de productivité peuvent déboucher sur des hausses de salaires et/ou de profits et stimuler la demande donc la croissance et l emploi (article du 29 septembre 2013 sur ce blog). En remplaçant des travailleurs par du capital technique dans les entreprises, on dit qu il y a «substitution du capital au travail» dans la combinaison des facteurs de production. Cette méthode permet de lutter contre le processus de délocalisation lorsqu une entreprise n est plus assez compétitive (transfert d usines et donc d emplois à l étranger, ici dans des pays à plus bas coût de main d œuvre). Conclusion du II : Coût du travail augmente plus vite que le coût du capital technique et forte concurrence Investissement de productivité ou de modernisation (il y a substitution du capital au travail) Gains de productivité Baisse du coût unitaire de production Compétitivité prix améliorée Jseco22 III) Le taux de profit (attendu ou escompté, espéré) : cela vaut-il la peine d investir? (À quoi bon investir, si cela ne rapporte pas suffisamment?) Investir? Oui, encore faut-il que cela soit rentable pour l entreprise qui en prend le risque. La recherche du profit est donc aussi un argument poussant l entrepreneur à investir. Elle est liée

à la question du financement de l investissement, donc du niveau du taux d intérêt et à celle du taux d endettement de l entreprise. A) qu est-ce que le profit? Comment le mesurer? 1) Le profit? On peut avancer plusieurs approches : Un solde comptable (recettes- dépenses = bénéfice) ; C est aussi la rémunération du «capital», donc des apporteurs de capitaux (l EBE, excédent brut d exploitation) selon les économistes libéraux = le bénéfice à répartir entre les apporteurs de capitaux tels que les actionnaires, les prêteurs, l entreprise ; La récompense d une prise de risque (selon l économiste autrichien Joseph Schumpeter, l entrepreneur est un innovateur). 2) Comment le mesurer? Il y a plusieurs indicateurs : le taux de marge : EBE / VA x 100 le taux d épargne brute : EB / VA x 100 le taux de rentabilité économique du capital : EBE / capital investi x 100 Le taux de rentabilité financière du capital : = [EBE intérêts] / [cap investi emprunts] x 100 = [EBE intérêts] / capitaux propres engagés X 100 (pour les définitions, voir l article du 19 janvier 2013 sur ce blog) B) on remarque une certaine corrélation entre le taux de marge et le taux d investissement. Ainsi sur ce graphique de l Insee sur une période de près de 50 ans (taux de marge en rouge, taux d investissement en bleu), on peut observer que le taux d investissement varie à peu près comme le taux de marge. Ainsi, on voit une baisse du taux de marge sur la période 1974-83 puis une remontée à partir de 1984. De même le taux d investissement chute de 1973 à 1983 (crise économique) et remonte un peu jusqu en 1990 (politique de rigueur salariale et reprise économique). Ensuite il baisse à nouveau (crise économique 1993-94), avant de remonter (1998, reprise économique).

Tx de marge Tx d inv Tx d autofinancement 1) Comment interpréter cette corrélation? Certes, il faut du profit pour investir, mais il y a 2 interprétations théoriques possibles : a) Pour les économistes libéraux, le profit sert à autofinancer les investissements. L autofinancement désigne le financement des investissements d une entreprise par sa propre épargne brute (donc par ses profits). On peut résumer cette thèse simple par la formule de l ancien chancelier allemand, Helmut Schmidt dans un discours au Bundestag en1976 : «Les profits d aujourd hui font les investissements de demain qui font les emplois d après demain». Taux d autofinancement = Epargne brute / Inv. x100 Sur le graphique ci-dessus on voit assez nettement la corrélation entre le taux d autofinancement et le taux d investissement (sauf à certaines périodes voir plus bas) ; b) Pour les économistes keynésiens, le profit sert à récompenser la prise de risque et permettra de rembourser les emprunts contractés pour financer les investissements (cf. démonstration chiffrée du multiplicateur). 2) Mais le profit doit-il être pris isolément pour décider d investir? Non, il faut le comparer au taux d intérêt réel (taux d intérêt nominal taux d inflation) afin d arbitrer entre investissement et placement financier (ou remboursement des emprunts si endettement élevé). Pour cela, Il faut calculer la profitabilité Profitabilité = taux de profit attendu taux d intérêt réel avec taux de profit mesuré par le taux de rentabilité économique (soit EBE/capital investi x 100) et taux d intérêt réel = taux d intérêt nominal taux d inflation

=> Profitabilité = taux de rentabilité économique taux d intérêt réel 2 Cas peuvent se présenter : profitabilité > 0 et profitabilité < 0-1 er cas : profitabilité > 0 : C est-à-dire taux de profit attendu - taux d intérêt réel > 0 donc taux de profit attendu > taux d intérêt réel => décision d investir De plus, comme le taux d intérêt réel est faible, il est conseillé d emprunter pour financer cet investissement. Ainsi, la rentabilité financière sera plus élevée. C est l effet levier. Rappel : le taux de rentabilité financière du capital : = [EBE intérêts] / [capital investi emprunts] x 100 = [EBE intérêts] / capitaux propres engagés X 100-2 ème cas : profitabilité < 0 : C est-à-dire taux de profit attendu taux d intérêt réel < 0 Donc taux de profit attendu < taux d intérêt réel Alors : décision de ne pas investir Et décision de placement financier ou de remboursement des dettes (désendettement) Par exemple sur le graphique, entre 1984 et 1991, le taux de marge se redresse fortement mais le taux d investissement augmente moins vite. Conclusion du III : Le profit peut être désigné par plusieurs indicateurs Il y a une corrélation entre profit et investissement (source d autofinancement) Mais le profit doit être comparé au taux d intérêt réel (profitabilité) Conclusion générale : Dans cet article, nous avons donc vu que la demande future attendue peut expliquer un investissement induit de capacité (c est-à-dire qui accroît les capacités de production). De plus, cet investissement est au cœur du cycle économique expansion- récession donc de la croissance économique par le jeu combiné des mécanismes de l accélérateur et du multiplicateur. La comparaison du prix des facteurs de production, travail et capital technique, explique quant à elle, l investissement de modernisation ou de productivité destiné à améliorer la compétitivité- prix en économie concurrentielle ouverte. Mais la décision d investir dépend aussi du profit escompté. A quoi bon investir si cela n est pas rentable? Cependant, s il y a un profit espéré, il faut aussi arbitrer entre investissement et placement financier et décider du mode de financement de cet investissement. Pour cela, il faut comparer le taux de profit attendu et le taux d intérêt réel, c est-à-dire calculer la profitabilité. Si elle est

positive et si le taux d intérêt réel est faible, il faut investir et financer cet investissement par endettement afin de bénéficier d un effet levier financier. Mais tous ces déterminants sont complémentaires. Même avec du profit et des taux d intérêt bas, un entrepreneur n investira pas s il n a pas la perspective de débouchés futurs. La confiance dans l avenir est donc un élément majeur. C est ce qui fait défaut en 2014 en France pour expliquer la chute de l investissement privé. Jseco22, le 26 novembre 2014 Professeur de sciences économiques et sociales, retraité