Item 121 : Polyarthrite rhumatoïde (Évaluations)



Documents pareils
Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Douleurs des mains. Douleurs des mains les plus fréquentes: pertinence, causes, traitements. C.Zenklusen septembre 2013

L arthrose, ses maux si on en parlait!

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Accidents des anticoagulants

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

I Identification du bénéficiaire (nom, prénom, N d affiliation à l O.A.) : II Eléments à attester par un médecin spécialiste en rhumatologie :

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

La prise en charge de votre polyarthrite rhumatoïde

Trucs du métier. L arthrite psoriasique en l absence du psoriasis. clinicien@sta.ca. Avez-vous un truc? Son épidémiologie et son expression

Item 182 : Accidents des anticoagulants

Sérodiagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

Item 123 : Psoriasis

Item 154 : Tumeurs des os primitives et secondaires (Évaluations)

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES. Spondylarthrites. Décembre 2008

LA PROTHESE TOTALE DE GENOU

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

La maladie de Still de l adulte

Le syndrome SAPHO Ostéomyélite multifocale chronique récidivante Spondylarthrite hyperostosante pustulo-psoriasique

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Genou non traumatique

Préfaces Introduction... 8

ANDRIANJAFISON Francia

Spondylarthrite juvénile. Dr Sandrine Lacassagne Hôpital Necker 25 Novembre 2010

RHUMATISMES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES DE L ADULTE : diagnostic et prise en charge initiale par le généraliste. DOSSIER DOCUMENTAIRE

Les Spondylarthrites

Lombalgie inflammatoire. François Couture Rhumatologue Hôpital Maisonneuve Rosemont Avril 2010

Item 123. Psoriasis. Insérer les T1. Objectifs pédagogiques

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

SYNDROME DU TUNNEL CARPIEN, EPICONDYLITE ET TRAVAIL : POINT DE VUE DU RHUMATOLOGUE

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

La maladie de Berger Néphropathie à IgA

La polyarthrite rhumatoïde est-elle une maladie courante parmi la patientèle d'un rhumatologue?

Que représentent les Spondyloarthrites Axiales Non Radiographiques? Pascal Claudepierre CHU Mondor - Créteil

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

1 of 5 02/11/ :03

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

LES ORTHESES DE COMPRESSION CONTENTION

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

TRAITEMENT DE LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE

Carte de soins et d urgence

Les fractures de l extrémité inférieure du radius (238) Professeur Dominique SARAGAGLIA Mars 2003

UTILISATION ET PRECAUTION D EMPLOI DES AINS Professeur Philippe BERTIN, Chef de Service de Rhumatologie, CHU Limoges Octobre 2009

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

Bien vous soigner. avec des médicaments disponibles sans ordonnance. juin Douleur. de l adulte

Semaine de la sécurité des patients: novembre 2012

Dr Pascale Vergne-Salle Service de Rhumatologie, CHU de Limoges. Membre enseignant chercheur EA 4021

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Humira Solution pour injection dans un injecteur prérempli

La drépanocytose. Sikkelcelziekte (Frans)

Biomécanique des pathologies de contraintes de l avant-pied et du médio-pied

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

PRECISION ÉLIMINATION DE L INFLAMMATION. mensuel PRECISION

La maladie de Horton Artérite temporale Artérite à cellules géantes

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Les traumatismes et l arthrite inflammatoire

GROSSESSE et lupus/sapl

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

PHYSIOTHERAPIE ET RHUMATISMES INFLAMMATOIRES

Les formes cliniques. Maxime Breban

Catherine Prost Squarcioni Centre de Références Maladies Rares NET-DBAI-IDF Hôpital Saint Louis et hôpital Avicenne

La prise en charge de votre insuffisance cardiaque

POLYARTHRITE RHUMATOÏDE/ RHEUMATOID ARTHRITIS. Jacques Morel et Bernard Combe. Service d'immuno-rhumatologie, CHU Lapeyronie MONTPELLIER cedex 5

Compte-rendu d examen anatomo-pathologique - hépatite chronique

Suivi ambulatoire de l adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 10 mai 2006

1 ère Edition, septembre La Rhumatologie au Quotidien Dr RALANDISON D. Stéphane Page 1

rhumatoïde DES de Biologie médicale Cours d immunologie Vincent Elsermans

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

Les rhumatismes inflammatoires. Arthrite Rhumatoïde, Arthrite psoriasique, Spondylarthrite ankylosante

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

Communiqué. Abbott présente à Santé Canada une demande d homologation d HUMIRA pour le traitement du psoriasis POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

Chirurgie du pied. réponses à vos questions. Vous allez être opéré(e) d un hallux valgus. collection

LA LOMBALGIE CHRONIQUE : Facteurs de risque, diagnostic, prise en charge thérapeutique

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Insuffisance rénale. Définition. o Insuffisance rénale aiguë

Le don de moelle osseuse :

Atelier N 2. Consultation de patientes porteuses d une maladie générale

Institut WanXiang Historique de santé du patient

Leucémies de l enfant et de l adolescent

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 18 novembre 2009

Anémie et maladie rénale chronique. Phases 1-4

Information pour les patients dialysés qui prennent du chlorhydrate de sévélamer (RENAGEL)

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

LISTE DES ACTES ET PRESTATIONS - AFFECTION DE LONGUE DURÉE HÉPATITE CHRONIQUE B

Vignette clinique 1. Femme, 26 ans; caissière. RC : Dorsalgie depuis 18 mois. ATCD : Tabagisme 20 paquets/année; pas de maladies chroniques HMA :

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

Problèmes locomoteurs

La prise en charge de votre spondylarthrite

LES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES. Le 2 décembre 2008

Fiche Produit Profils Médicalisés PHMEV

Spondylarthrite ankylosante

Transcription:

Item 121 : Polyarthrite rhumatoïde (Évaluations) Date de création du document 2008-2009

CAS CLINIQUE : CAS CLINIQUE N 8 Scénario : Vous voyez en consultation pour la première fois Madame H., âgée de cinquante et un ans, fonctionnaire. Depuis trois mois, elle se plaint d une douleur en fin de nuit (à partir de 4 h du matin), suivie d une raideur (tous les matins pendant une heure), siégeant principalement aux articulations métatarsophalangiennes, métacarpophalangiennes et interphalangiennes proximales des deux pieds et des deux mains. À l interrogatoire, vous ne notez pas d événement intercurrent ou ayant précédé le début des troubles. Elle présente pour principaux antécédents une hystérectomie pour fibrome utérin il y a deux ans, un glaucome à angle ouvert, une dilatation des bronches semble-t-il secondaire à une primo-infection tuberculeuse à l âge de dix ans, un asthme allergique (depuis l enfance) et une hypertension artérielle traitée depuis cinq ans par irbésartan et hydrochlorothiazide. Elle fume un paquet de cigarettes par jour. Elle n est pas ménopausée. Son traitement habituel comprend, outre l antihypertenseur, du salbutamol en spray à la demande. L examen rhumatologique retrouve un gonflement du genou droit, des poignets, des 1re, 2e, 3e, 4e métacarpophalangiennes, et des 2e, 3e, 4e interphalangiennes proximales des deux mains. Les interphalangiennes distales sont discrètement déformées, sans signes inflammatoires locaux, avec une palpation au travers de la peau de tuméfactions osseuses évocatrices d ostéophytes. Il existe trois petits nodules fermes au bord des 2e, 3e et 4e doigts. L examen général met en évidence la présence de crépitants à la base droite. Elle vous montre un test au latex, demandé par son médecin traitant, positif au 160e, et des radiographies des mains. Voir photo dans le cahier couleur (cas clinique 8.1). QUESTION 1/6 : Quel diagnostic vous paraît le plus vraisemblable? Pourquoi?

Polyarthrite rhumatoïde. Arguments : Fréquence : il s agit de l étiologie la plus fréquente de polyarthrite chronique à cet âge. Terrain : femme âgée de la cinquantaine, pic de fréquence de la maladie. Signes rhumatologiques : - raideur articulaire > 1 heure depuis plus de six semaines ; - arthrites de plus de trois groupes articulaires depuis plus de six semaines ; - atteintes des mains depuis plus de six semaines ; - atteintes symétriques depuis plus de six semaines ; - nodules des doigts compatibles avec des nodules rhumatoïdes. Signes généraux : absence de signes articulaires (atteinte axiale, atteinte des interphalangiennes distales) ou extra-articulaires (atteintes viscérales ) orientant vers une autre pathologie. Signe biologique : présence de facteurs rhumatoïdes. QUESTION 2/6 : Quel examen biologique immunologique vous paraît le plus important pour éliminer un diagnostic différentiel? Décrivez brièvement la méthode habituellement utilisée pour sa réalisation. Facteurs antinucléaires pour rechercher des arguments en faveur d une autre maladie autoimmune : lupus érythémateux ou syndrome de Gougerot-Sjögren. On pratiquera un dépistage sur cellule Hep2, puis, en cas de positivité, une recherche de spécificité (notamment anti-adn natif) par ELISA ou par test radio-immunologique selon la méthode de Farr ou sur Crithidia luciliae, mais aussi une recherche d anticorps antiantigène soluble (anti-sm, anti-ssa et SSB notamment). QUESTION 3/6 : Quel(s) examen(s) complémentaire(s) radiographique(s) vous paraît (paraissent) indispensable(s)? Pour quelle(s) raison(s)? Radiographies des mains et poignets de face, des avant-pieds de face, et des avant-pieds de trois quarts pour la recherche de signes typiques de polyarthrite rhumatoïde déminéralisation et, surtout, érosion et afin d avoir une image initiale en vue de la surveillance ultérieure. Elle permet en outre de vérifier l absence de signe de chondrocalcinose. Radiographie pulmonaire pour obtenir un cliché initial et vérifier que les anomalies cliniques sont bien en rapport avec des images de dilatation de bronches.

Radiographie des genoux pour vérifier l absence de pincement articulaire et l absence de signes de chondrocalcinose. L échographie et l IRM pourraient être discutées. QUESTION 4/6 : Proposez-vous une biopsie synoviale pour étayer le diagnostic? Pourquoi? Non, la biopsie synoviale n est pas nécessaire devant un tel tableau car sa valeur diagnostique (faible sensibilité et spécificité) est très faible pour un coût et une lourdeur élevée. QUESTION 5/6 : Après traitement par anti-inflammatoire non stéroïdien, Madame H. présente une élévation de la créatinémie à 110 micromoles alors qu elle était à 80 auparavant. Quel mécanisme évoquez-vous? Quels examens complémentaires conseillez-vous? Quelle attitude thérapeutique pratique conseillez-vous? Insuffisance rénale aiguë (IRA) fonctionnelle d origine iatrogène. Coprescription d une association sartan-thiazidique et d un AINS : les antagonistes des récepteurs de l angiotensine empêchent la vasoconstriction de l artère efférente du glomérule. Chez cette patiente sous ARA2, la pression intraglomérulaire est maintenue grâce à la vasodilatation de l artère afférente. Les AINS inhibent la vasodilatation de l artère afférente du glomérule : la pression intraglomérulaire chute, conduisant à la baisse du débit de filtration glomérulaire ; c est l insuffisance rénale aiguë. De plus, le diurétique thiazidique entraîne une hypovolémie majorant cette insuffisance rénale. Les examens complémentaires à réaliser sont : - ionogramme sanguin avec Na, K, Cl, HCO3, à la recherche d une hyperkaliémie (et d une acidose métabolique) ; - ECG en cas d hyperkaliémie ; - bandelette urinaire : vérifier l absence d hématurie ou de protéinurie, qui orienteraient vers une cause organique surajoutée ; - échographie rénale de façon systématique devant une IRA : éliminer un obstacle, taille des reins. Arrêt des AINS : contre-indication si elle garde ce traitement antihypertenseur. Arrêt des ARA2 et du thiazidique : réévaluation de la nécessité du traitement. Quand la fonction rénale est rétablie, réintroduction ou remplacement par un inhibiteur calcique ou une association inhibiteur calcique-thiazidique (les bêtabloquants sont ici contre-indiqués). Surveillance de l efficacité de ces mesures par ionogramme sanguin et créatininémie dans les 48 heures.

QUESTION 6/6 : Grâce à vos conseils, tout se passe bien pendant dix ans sur le plan rénal. Mais vous avez eu du mal à contrôler l inflammation qui a toujours persisté durant le suivi. Elle développe alors une insuffisance rénale plus franche et, cette fois-ci, compte tenu de la durée de l inflammation, vous évoquez une amylose. De quel type d amylose peut-il s agir? Quels autres signes peuvent vous orienter? Quels examens complémentaires proposez-vous? On évoque ici une amylose AA, dite secondaire, devant l antécédent de polyarthrite rhumatoïde (40 % des causes d amylose AA). Les amyloses AA peuvent également être secondaires à des infections chroniques : ici antécédent de dilatation des bronches.à l examen clinique, on recherchera une hépatomégalie, une splénomégalie. À l interrogatoire, une diarrhée, un amaigrissement (localisation intestinale). La macroglossie est classiquement absente. L atteinte cardiaque est rare et il n y a pas de neuropathie périphérique dans l amylose AA. Les examens complémentaires à réaliser sont : ionogramme sanguin, urée, créatinine avec calcul de la clairance ; protidémie, albuminémie ; bandelette urinaire, protéinurie des 24 heures : abondante avec éventuellement syndrome néphrotique ; numération des éléments figurés des urines ; pour le diagnostic différentiel : sérologies des virus de l hépatite B et de l hépatite C, VIH, radiographie pulmonaire ; échographie rénale : gros reins ; échographie cardiaque : à la recherche d une hypertrophie septale. Preuve histologique : biopsie des glandes salivaires, de la muqueuse rectale ou de la graisse abdominale, avec examen anatomopathologique : coloration de la substance amyloïde au rouge Congo et dichroïsme jaune-vert en lumière polarisée ; ponction-biopsie rénale : dépôts extracellulaires amorphes.

CAS CLINIQUE : CAS CLINIQUE N 9 Scénario : Monsieur I., cinquante-trois ans, souffre depuis six mois d une polyarthrite de début brutal aux genoux pour toucher ensuite successivement les deux poignets, les métacarpophalangiennes (prédominant sur les 2e et 3e rayons) et les chevilles. Les antiinflammatoires non stéroïdiens sont peu efficaces et la polyarthrite reste douloureuse sous 15 mg de Cortancyl, avec une raideur matinale de deux heures et de nombreux réveils nocturnes. Il s agit d un patient ayant une intoxication tabagique de 100 paquets-années. Il a été opéré, un an avant la polyarthrite, d un carcinome épidermoïde du lobe supérieur droit. Le bilan d extension était négatif et l exérèse de la tumeur a été complète. L intervention s est compliquée d une embolie pulmonaire traitée par anticoagulants. L examen clinique montre la persistance de synovites des articulations douloureuses et un hippocratisme digital, sans autre élément d orientation. La VS est à 59 mm à la première heure ; la CRP est à 30 mg/l ; la calcémie est normale ainsi que le bilan hépatique. L examen du liquide synovial du genou montre 20 000 éléments/mm3 dont 90 % de polynucléaires, sans germe ni microcristaux. Les facteurs rhumatoïdes sont négatifs. Des anticorps antinucléaires sont présents à taux faible (1/160). Des radiographies des mains et une radiographie pulmonaire sont réalisées (clichés cidessous). QUESTION 1/8 : Quelles hypothèses diagnostiques envisagez-vous? Justifiez.

Polyarthrite rhumatoïde devant le caractère chronique de l atteinte polyarticulaire, à prédominance distale, avec une synovite depuis plus de six semaines et avec des lésions d arthrite sur les radiographies des mains (pincement des interlignes radiocarpien et intracarpiens ; érosions des métacarpophalangiennes du II). Une autre connectivite devant des anticorps antinucléaires positifs. Cet élément n élimine pas une polyarthrite rhumatoïde. Il n y a pas d élément d orientation pour une connectivite, ni à l interrogatoire ni à l examen clinique (par exemple, signes extra-articulaires, en particulier cutané). Une polyarthrite paranéoplasique : mais l atteinte articulaire est apparue après une exérèse complète d une tumeur pulmonaire. La radiographie pulmonaire ne montre pas de récidive. La radiographie des mains ne montre pas d appositions périostées. Une chondrocalcinose articulaire. Il n y a pas de microcristaux dans le liquide synovial du genou. La radiographie des mains ne montre pas de calcifications des ligaments triangulaires des carpes. QUESTION 2/8 : Quels examens complémentaires demandez-vous pour avancer dans le diagnostic de cette polyarthrite? Concernant le diagnostic de polyarthrite, on peut demander : une radiographie des avant-pieds à la recherche d une érosion de la tête du 5e métatarsien ; des anticorps anti-ccp. Les examens complémentaires permettent par ailleurs d éliminer une autre connectivite en recherchant de façon systématique, devant les anticorps antinucléaires positifs, la présence d anti-adn natif, d anti-ena (antigènes nucléaires solubles) et d anti-cardiolipine, compte tenu de l antécédent d embolie pulmonaire. QUESTION 3/8 : Les examens complémentaires demandés sont normaux. Quelle prise en charge thérapeutique proposez-vous? Un traitement antalgique : repos, antalgiques de niveau II. Les morphiniques doivent être utilisés avec précaution compte tenu de l atteinte pulmonaire. Un traitement de fond : - Sont acceptés : Arava ou Salazopyrine ou méthotrexate. - Les anti-tnf sont contre-indiqués en raison de la néoplasie récente.

La corticothérapie sera progressivement diminuée dès que le traitement institué sera efficace. Éventuellement, la corticothérapie sera remplacée par un AINS + IPP. QUESTION 4/8 : Comment envisagez-vous la surveillance de ce patient dans les six prochains mois? Surveillance de la tolérance du traitement de fond : biologie régulière, examen clinique. Surveillance clinique de l efficacité du traitement de fond : durée de la raideur matinale, EVA de la douleur, échelle d appréciation globale de l activité du rhumatisme par le malade, nombre d articulations douloureuses et gonflées (indice DAS). Surveillance de l atteinte pulmonaire : examen clinique et radiographique du poumon dans six mois. Prévention de l ostéoporose cortisonée chez cet homme prenant 15 mg de Cortancyl : densitométrie osseuse ; prescription d un supplément vitaminocalcique et d un bisphosphonate. QUESTION 5/8 : Le patient étant de plus en plus gêné par ses douleurs et limitations d amplitude, vous décidez de lui prescrire de la kinésithérapie. Il a des difficultés croissantes à assumer ses tâches quotidiennes. Quelles sont les deux grandes catégories de techniques antalgiques que peut employer le kinésithérapeute pour soulager ses douleurs? Massage, physiothérapie (thermothérapie, électrothérapie, ultrasons). QUESTION 6/8 : Vous décidez de faire appel à un ergothérapeute libéral pour revoir l organisation du domicile. Sous quelle condition financière pouvez-vous le faire intervenir? Il faut que le patient puisse payer la prestation qui n est pas remboursée par la sécurité sociale en libéral. QUESTION 7/8 : Vous estimez que votre patient a besoin d aides humaines à domicile et d adaptations techniques de son domicile. À quel organisme départemental devez-vous adresser votre patient pour obtenir ces aides? La maison départementale pour les personnes handicapées.

QUESTION 8/8 : Vous constatez un enraidissement articulaire croissant à l examen clinique. Par quelles techniques le kinésithérapeute pourra-t-il améliorer l usage des membres supérieurs à court et long termes? Mobilisation passive et active à sec et dans l eau (balnéothérapie). Renforcement des muscles péri-articulaires. Développement des compensations si nécessaire. Éducation à l économie articulaire.