LES RISQUES PSYCHOSOCIAUX Dr Martine Isnard Avril 2011 1
DEFINITIONS RISQUES PSYCHOSOCIAUX : risques professionnels qui portent atteinte à l intégrité physique et à la santé mentale des salariés. Les troubles peuvent se traduire par du stress, mal-être, inquiétude se développant en forme aggravée par de l angoisse, souffrance, dépression, troubles du sommeil, maladies psychosomatiques. Ces risques peuvent également favoriser des troubles musculosquelettiques, des maladies cardio-vasculaires voire des accidents du travail. 2
DEFINITIONS Le stress est une composante des troubles psychosociaux. «Le stress n est pas une maladie en soi mais par son intensité et sa durée, il peut menacer la santé physique et mentale de personnes» (INRS) Un état de stress survient lorsqu il y a déséquilibre entre la perception qu une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu elle a de ses propres ressources pour y faire face. 4 signes d appel : fatigue, troubles du sommeil, addiction, somatisation. 3
POINTS DE REPERE Nécessité et obligation pour l employeur de prendre en compte ces RPS. Nombreux textes de lois et parutions depuis 1993 (Plan santé au travail 2005-2009 notamment). Médiatisation des suicides au travail. 4
MODELES EXPLICATIFS DU STRESS Le stress est la réponse d adaptation de l organisme à toute demande ; lorsque ces réponses deviennent chroniques et que la situation à gérer dépasse les capacités d adaptation de l organisme, les conséquences néfastes apparaissent (modèle de SELYE). Modèle de KARASEK : lien entre travail contraignant ou non avec une demande psychologique variable et une autonomie dans le travail variable. S y ajoute le soutien social. Cas le pire : forte demande + faible contrôle + absence de soutien. Une forte demande avec une faible autonomie stress Modèle de SIEGRIST (effort-récompense ): intègre la reconnaissance au travail pour toute charge fournie. 5
REACTIONS A CES RISQUES Réactions physiques : migraines, problèmes de sommeil, tension musculaire, problèmes de poids, hypertension artérielle, affections de peau, hausse du cholestérol. Réactions psychologiques : humeur dépressive, ennui, anxiété, perte de mémoire, irritabilité, manque de concentration, pessimisme, défaut d initiative. Réactions comportementales : agressivité, conflits, surconsommation d alcool, absentéisme, baisse de productivité, isolement, désintérêt. 6
UN DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX : HARCELEMENT Exemples de formes de harcèlement : Harcèlement individuel : jeu entre séduction et rejet de la personne pour détruire l autre. Harcèlement institutionnel : stratégie de gestion de l ensemble du personnel ; objectifs de postes irréalistes générant une situation chronique d épuisement et d insatisfaction. 7
DISTINCTION ENTRE HARCELEMENT ET CONFLIT Conflit Relations de collaboration Reproches nommés Communication directe et franche Codes sociaux présents Harcèlement Comportement peu coopératif Non dits Communication indirecte et pernicieuse Codes sociaux absents : mépris, ignorance 8
AUTRES COMPORTEMENTS Conflits extériorisés Pression à la productivité Abus de pouvoir, gestion autoritaire Comportements liés à des contraintes professionnelles 9
LES TECHNIQUES DE HARCELEMENT Techniques d isolement : changement d horaires, omission d information sur les réunions, demande aux autres de ne plus communiquer avec la personne désignée. Techniques de persécution : surveillance des faits et gestes (tiroirs, contrôle des communications téléphoniques, contrôle durée pauses, absences..) Techniques d attaque du geste de travail : perte du sens du travail par injonctions paradoxales (correction fautes inexistantes, faire refaire une tâche), par suppression de tâches définies dans le poste de travail, par demande d objectifs irréalisables et irréalistes entrainant une situation d échec. 10
LES TECHNIQUES DE HARCELEMENT Techniques punitives : mettent le salarié en situation de justification constante (notes de service systématiques, utilisation de lettres recommandées avec AR ) Techniques relationnelles : relation de pouvoir avec tutoiement sans réciprocité, niveau verbal élevé et menaçant, disparition des savoir-faire sociaux (bonjour, au revoir, merci), critique systématique. 11
LES CONSEQUENCES Peur de ne plus être à la hauteur Peur de ne plus avoir la reconnaissance du travail exécuté Démotivation, baisse de l implication Diminution de l estime de soi professionnelle Epuisement professionnel et stress Diminution du bien-être avec envie de quitter l entreprise Sur l entreprise : fonctionnement, baisse de productivité, erreurs sur les tâches, augmentation du taux d absentéisme. Sur les salariés : arrêts maladie, accidents du travail, erreurs professionnelles, difficultés à faire face, travail perçu différemment. 12
PYRAMIDE DE MASLOW ET MOTIVATION 5 : besoins poussant l individu à devenir ce qu il veut - réalisation de soi. 4 : passe souvent par l estime des autres, l individu veut être reconnu. Peut être très moteur dans le travail. 3 : besoin social d être dans un groupe. 2 : motivation pour avoir la sécurité de l emploi, économiser 1 : besoins les plus élémentaires : se nourrir, se vêtir, avoir un toit 13
Le manager ne doit pas exercer de pression trop importante sur les employés. Il doit absorber son stress et ne pas le communiquer sinon cela crée une incapacité de la base à réagir puisqu ils n ont aucun moyen d action à leur niveau. 14
COMMENT EVITER LE HARCELEMENT MORAL Être respectueux, tolérant Favoriser le dialogue Être vigilant à tout changement d attitude Ne pas juger, rester objectif Prendre du recul en se méfiant de ses émotions et de son comportement 15
PREVENTION Action sur la tâche de travail Absence de contradictions Complexité des tâches : adéquates aux compétences Coopération, information Marges de manœuvre Transparence des décisions, retours d informations Prescription réaliste, explicite, prévisible 16
GESTION DU STRESS Adopter une bonne hygiène de vie: attention à l abus d alcool, café, tranquillisants, tabac Equilibrer vie professionnelle et personnelle Pratiquer une activité sportive : de la promenade jusqu'à une activité plus intense selon les goûts de chacun 17