Analyse du projet de travail de rue : «Comète Atouts Jeunes» sur la zone quartier Decock



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Transcription:

Analyse du projet de travail de rue : «Comète Atouts Jeunes» sur la zone quartier Decock Atouts Jeunes AMO, Comète AMO, 26, avenue du Karreveld 9, rue de Soignies 1080 Molenbeek 1000 Bruxelles 02/410.93.84 02/513.85.07 1

1) Introduction : Les AMO : qu'est-ce que c'est? 1 L'AMO est un service qui apporte une aide aux jeunes dans leur milieu habituel de vie (famille, école,...) L'objectif prioritaire d'une AMO est d'aider les jeunes à s'épanouir dans leur milieu de vie et dans leurs rapports avec l environnement social (notamment à l école, dans la famille, les quartiers ): en leur apportant une aide individuelle; en soutenant leurs projets; en les aidant à résoudre leurs difficultés (familiales, scolaires, administratives, juridiques...). L'aide accordée par une AMO est gratuite, confidentielle et anonyme. Qui peut y faire appel? Tout jeune de moins de 18 ans qui a besoin d'aide, de conseils ou d écoute ou qui éprouve des difficultés. Toute personne, parent ou familier qui rencontrent des difficultés dans l'éducation ou la relation avec un enfant. Tout enfant ou jeune qui est en situation de danger ou de difficultés. Des droits et des devoirs L'AMO est un service social qui reçoit toute demande lui étant adressée volontairement. D autre part, il faut savoir qu aucune autorité ne peut vous contraindre à vous adresser à ce type de service. Lors d'un contact avec une autorité quelle qu'elle soit, il vous est possible de vous faire accompagner d'un travailleur social. Toutes les informations que vous partagerez avec une AMO sont confidentielles. Si vous demandez la collaboration d'une AMO, un dossier sera ouvert et vous pourrez le consulter régulièrement mais personne d autre n y aura accès. Vous avez le droit, à tout moment, de mettre fin à l'intervention d'une AMO. 1 «Demande de soutien... plus d'informations sur les A.M.O.», site de l aide à la jeunesse : http://www.aidealajeunesse.cfwb.be/index.php?id=329 (page consultée le 10/11/2014) [En ligne] 2

2) Méthodologie et timing de travail : Le groupe de travail a décidé de produire une base de diagnostic social sur un quartier vierge, visant à faire une collecte d informations et à créer une réalité commune aux deux A.M.O. L idée était qu en travaillant sur un territoire «neutre», entre nos deux A.M.O, nous pourrions expérimenter, partager nos difficultés, discuter de problématiques et y répondre ensemble, créer des outils communs, etc. Cette démarche visait à construire un «laboratoire à ciel ouvert». Nous avons estimé la création de ce diagnostic à plus ou moins 6 mois, renouvelables. Voici le schéma de ce timing : 6 mois de diagnostic (renouvelable) janv juin Collecte d informations Analyse des infos Pistes d actions +- 3 mois +- 1 mois +- 2 mois La période de collecte d informations commença en janvier 2014. Durant cette période, nous avons, dans un premier temps listé les acteurs du quartier en faisant un quadrillage du quartier. Dans un second temps, nous avons rencontré certains de ces acteurs évoluant dans notre zone d action, à savoir : Commerces/cafés Jeunes socialisés dans la zone et habitant la zone Associations Habitants (pensionnés, travailleurs, personnes qui ne travaillent pas, parents d enfants, parents d adolescents, etc.) Concierges Écoles Services communaux (propreté, agents de préventions, Atrium, etc.) Pour cette tâche, nous nous sommes séparés en binôme avec, à chaque fois, un travailleur de Comète et un travailleur d Atouts Jeunes : 3

Simon et Élise Christophe et Manue Jonathan et Aurélie Nous nous sommes séparés les acteurs par binôme comme suit : Simon et Élise s occupent des habitants et des concierges Christophe et Manue s occupent des écoles et des services communaux Jonathan et Aurélie s occupent des commerces/cafés et des associations Exemple de grille d entretien utilisé pour questionner les acteurs du quartier : Présentation du service, des missions + présentation de la personne dans le service Quelle est la réalité de quartier rencontrée par la personne? Quelle est sa vision du quartier? En vue de cette réalité (positive ou négative) quelles sont les actions déjà tentées dans le quartier? Résultats? Quelle serait votre image d un quartier idéal? Que mettre en place pour y arriver? Ces questions nous ont permis d avoir une base plus ou moins commune dans chaque groupe pour faciliter la mise en commun et l échange inter-binôme. Cela nous a permis de construire des pistes de réflexion avec les personnes vivant dans le quartier. 3) Zone de travail : La zone de travail investie a été le quartier Decock de Molenbeek (alentours de la rue jean baptise Decock, rue des 4 vents, place de la duchesse, etc.) Pour commencer, nous nous sommes limités aux tours et alentours, mais suite à nos rencontres entre partenaires et réunion de groupe, nous avons agrandi quelque peu la zone pour inclure certaines associations qui gravitaient autour de notre champ d analyse. Nous avons cependant toujours gardé comme point central les tours de la rue Decock. 4

Emplacement des deux A.M.O par rapport au quartier à investir: Vue satellite du quartier : 5

4) Retour des interviews, sentiments présents dans le quartier: Voici quelques retours anonymisés de jeunes, d associations, etc. du quartier lors de nos entretiens : Écoles : interview d une directrice d école: L école a quelques contacts avec des associations du quartier, mais qui se limitent généralement aux écoles de devoirs comme avec «la rue, la CLES, ou la goutte d huile». Le quartier semble plus calme qu avant. La directrice relève cependant qu il n y a pas beaucoup d échanges intergénérationnels, qu il n y a peu d associations présentes dans ce coin de Molenbeek malgré leur proximité. Interview d une assistante sociale d une école primaire : On remarque une grande solitude chez les mamans, particulièrement du quartier. Les mamans sont souvent dépassées, entre autre, par les démarches administratives à suivre pour leur famille, elles ne savent pas toujours vers qui se tourner. L école est trop petite face à la demande et aux jeunes inscrits dans l école. Ceci crée certaines violences. Le corps enseignant se sent parfois dépassé. Commerces : Café dans le quartier n 1: Nous avons été accostés par un tenancier de café qui nous regardait dans la rue, et se demandait ce que nous faisions. Nous lui avons expliqué le travail de collecte d informations que nous faisions. Il nous a expliqué qu il faisait des activités avec certains jeunes du quartier. Selon lui, deux autres cafés faisaient également cela dans le quartier, car les plus grosses associations n étaient pas présentes. Dans le quartier, il y a peu d espace vert, le seul agoraespace qu il y ait est souvent squatter par des ados, voir des jeunes adultes. Café dans le quartier n 2 : Il en ressort que dans ce quartier, les enfants [5-12] n ont pas ou peu d espace de socialisation. Dans ce cadre-là, certains cafés organisent des activités pour les plus grands, pour que les tranches d âge ne se retrouvent pas tout le temps ensemble en bas des tours. 6

Associations : Constat global : Plusieurs associations sont à proximité du quartier Decock, mais peu d entre elles proposent des activités spécifiques autour des tours. Les jeunes se sentent d ailleurs délaissés. Certaines associations sont de ce fait victime de vandalisme. Nous n avons pas croisés de travailleurs de rue durant nos collectes d informations, et il en ressort que le quartier Decock en général aurait besoin d activités «non structurées» pour toucher un plus grand nombre de personnes. Concernant la salle de sport du quartier, elle propose de temps en temps des heures de salle aux jeunes du quartier. En même temps, elle fait face à la difficulté de ne pas pouvoir canaliser et encadrer les jeunes du quartier. Services communaux : Des caméras ont été placées dans certaines zones de la commune, pour faciliter la verbalisation des personnes faisant du dépôt clandestin. Il n y a plus le temps de jouer la carte de la prévention [à part dans les écoles], il y a beaucoup de pression venant des habitants qui se plaignent de l insalubrité. C est pourquoi la verbalisation est prioritaire. Nettoyeur de rue : Il constate qu il n y a pas de plaines de jeux pour les enfants, très peu d espace sport disponible et ouvert. Le quartier est très sale à cause des dépôts clandestins partout. Habitants et logement : 2 techniciens du Service des Logements : Beaucoup de dégâts sont faits par des personnes extérieures, mais les habitants eux-mêmes ne sont pas toujours respectueux des lieux non plus. Quand il y a un dégât dans les espaces communs des bâtiments, les charges augmentent pour tous. Il y a une tension entre habitants et le service logement. Il y a très peu de dialogue. Rencontre avec un habitant : La dégradation s est faite progressivement. Il y a beaucoup d humidité dans les logements. Il y a une réelle surpopulation des logements, ceux-ci ne sont pas adaptés aux familles qui y vivent [5 personnes pour 2 chambres], impossibilité de reloger, car il faudrait un grand 7

appartement et il n y en a pas. La frustration est grande quand des nouveaux habitants ont un plus grand appartement. Les habitants ne se sentent pas écoutés. Jeunes : Groupe de jeunes (8 15) : Il en ressort qu ils ont l impression que rien n est fait pour eux. Ils donnent comme exemple que des jeunes de tous les quartiers aux alentours ont des heures de salle de sport (dans la salle Decock en face des tours) et qu eux non. Cela crée des tensions palpables. Un jeune de 15 ans en décrochage scolaire depuis 1 an et demi : Ce qui nous frappe c est que personne ne semble se soucier de sa situation. Il nous dit fièrement se débrouiller dans la rue et que l école ne lui sert à rien. Il évoque vaguement le fait de suivre une formation l année prochaine. On constate un rapport à l argent déjà très fort. Jeunes adultes (18+) : Leur préoccupation principale est l emploi. Beaucoup veulent travailler, mais ne savent pas tellement comment s y prendre. Beaucoup ont arrêté l école très tôt. Ils déplorent qu il n y a pas de présences récurrentes d acteurs sociaux pour les plus jeunes du quartier. 5) Évaluation du partenariat : En travaillant sur un territoire «neutre», entre nos deux A.M.O, nous avons pu expérimenter un terrain inconnu, pour que chaque A.M.O parte avec une certaine neutralité sur l action à mener. La grande plus value pour les deux équipes a été de pouvoir échanger sur nos difficultés personnelles, sur notre manière d intervenir sur le terrain ainsi que sur notre expérience. La grande difficulté a été de trouver du temps entre les équipes pour investir ce terrain que nous ne fréquentons pas habituellement. 6) Conclusions : Suite à la collecte d informations et aux réunions d analyses entre tous les binômes, on a très vite compris qu un travail de fond devait être opéré. La base de diagnostic sur laquelle nous avons travaillé mériterait d être complétée ou tout du moins affinée, pour refléter de manière précise les problématiques qui se jouent dans le quartier. 8

Voici cependant les quelques hypothèses que nous avons pu identifier et vérifier : Perte de contacts entre les différents acteurs du quartier. Bâtiments sociaux dans un état d insalubrité avec une surpopulation dans les appartements, ce qui crée des tensions palpables entre les habitants, le service du logement, les concierges et les jeunes. Les associations «jeunesse» de proximité se renferment sur elles-mêmes avec un public fermé. Les jeunes n entrant pas dans le cadre sont relégués à la rue sans accueil ni accompagnement. Problèmes ancrés de déchets clandestins propreté. Les endroits de socialisation des jeunes ne sont pas investis par les différents acteurs du quartier. Repli des différents groupes sociaux sur eux-mêmes, ce qui exclut la discussion entre ces différents groupes. 7) Prolongement du travail : Comme on a pu le constater, les problématiques sont diverses et touchent à beaucoup d acteurs différents elles sont systémiques. Pour aller plus loin dans le processus et dépasser cette première phase d observation et d analyse d informations, il faudrait beaucoup plus de moyens matériels, mais aussi de moyens en termes de personnel. Une présence de rue plus fréquente pour multiplier les contacts et gagner la confiance du quartier nous semble obligatoire au risque d être discrédité par les publics cibles. Pour nous, il serait intéressant d investir la rue massivement pour permettre aux jeunes qui y trainent à longueur de journée d être redirigés vers des services sociaux existants. En effet, selon notre observation, chaque «partie» (jeunes, associations par exemple) reste souvent dans son espace de confort, et le lien ne se crée pas ou très peu. En investissant la rue, on pourrait recréer ce lien nécessaire. Nous avons cependant quantifié ensemble qu il faudrait au moins avoir une présence 3 fois par semaine dans le quartier pour affiner notre analyse et notre plan d action, ce qui est très compliqué vu la charge de travail des deux équipes dans leur zone de travail respective. Cependant, cette première étape est essentielle et forme une base de départ si un projet autonome ou une équipe extérieure voulait investir complètement cette zone d action. Pour conclure, nous pensons que cette première phase a pu permettre un échange d expérience, de pratique entre les différents travailleurs. 9