Soins et accompagnement médical, psychologique, social et juridique des demandeurs d asile particulièrement vulnérables



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Transcription:

Soins et accompagnement médical, psychologique, social et juridique des demandeurs d asile particulièrement vulnérables FER -13 septembre 2012- Maison des Polytechniciens Paris Pascal Revault - Directeur opérationnel du Comede 1/18

Soins et accompagnement des demandeurs d asile Les activités du Comede : centre de soin, centre ressource et plaidoyer La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales : entre vulnérabilités et continuité des soins La question de la certification médicale : questions posées par les certificats de compatibilité des violences subies, la non excision des jeunes filles dans le cadre de la protection subsidiaire, la prise d empreinte non réussie en préfecture, l expertise médicale de l âge chez les mineurs déclarés Conclusion 2/18 Comede-2012

Les activités du Comede : centre de soin, centre ressource et plaidoyer Article 2 - L'Association [Comede] a pour but : d'assurer une prise en charge médicale, sociale et psychologique des exilés dans les cas où elle est inexistante ou inadéquate et d'agir en faveur de celle-ci ; de participer à la réflexion et à la mise en oeuvre d'actions permettant d'améliorer l'insertion des exilés dans le pays d'accueil ou de les aider à envisager leur retour librement consenti au pays d'origine ; de porter témoignage sur leur situation dans les limites du secret professionnel ; de gérer toute structure ou établissement dont l'activité est en rapport avec les buts de l'association. 3/18 Comede-2012

Les activités du Comede : centre de soin, centre ressource et plaidoyer Centre de santé 3 280 patients en 2011 Permanences téléphoniques 3 865 appelants 86% demandeurs d asile Observatoire Espace santé droit 407 usagers 1 995 appelants Documentation - formation 54 707 utilisateurs du Guide Comede Groupe de recherche et plaidoyer : DGS, Inpes, InVS, Acsé, ARS CFDA, ODSE, OEE, MOM 4/18 Comede-2012

Les activités du Comede : centre de soin, centre ressource et plaidoyer Un bilan de santé et de prévention, en lien avec le ministère de la santé (groupes de travail et recommandations, médecine de soin et non de contrôle) En parallèle à l accompagnement social et juridique pour l accès aux soins et la protection maladie (CMUc, AME) Et d activités spécifiques concomitantes : Centre de vaccination (moins d une personnes sur deux est à jour, VHB/DTP) Education pour la santé (dépistage-bilans de santé, facteurs de risque, contraception,alimentation) Education thérapeutique (maladies chroniques maîtrise et adaptation des soins) Sans oublier le travail en réseau : du CLAT, aux associations de ressortissants, d hébergement 5/18 Comede-2012

La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales ½ Orientation de 2ème recours/relations personnelles Hommes 73% Age médian 32 ans Ancienneté de résidence 1,1 ans (avant 1 ère consultation) Origine géographique 2011 File active Centre de santé/esd 3687 23 279 25 Davantage de morbidité grave : - Femmes (VIH, PT, MCV, VHC) 1057 3 48 203 989 33 66 1266 17 - Enfants (PT) 103 - Exilés > 60 ans (MCV, VHB/VHC, VIH, PT) 146 - Originaires d Afrique sub-saharienne 1778 10 682 41 1 6/18 Comede-2012

La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales : principales pathologies Quatre principaux groupes pathologiques (Observation du Comede pour 6 338 patients à suivre /16 481 personnes de 2005-2011) : Psychotraumatismes : 2113 Maladies infectieuses : 1889, dont 77% VHB (et VHC) Certaines maladies chroniques non infectieuses : 984, dont 71% diabète Maladies cardio-vasculaires : 969 Autres : 383 (handicap grave, cancer ) Près de 40% des personnes suivies en 2011 pour affection grave et/ou chronique; dont 81% diagnostiquées en France (# 90% dans le cas des infections par le VIH et le VHB/VHC) 7/18 Comede-2012

Taux de prévalence des principales affections en fonction des H-F(taux pour 1000 personnes, Comede 2005-2011 sur 16 481 personnes ayant consulté, InVS/OMS, 2011, prévalences plus élevées pour les femmes et les hommes) Comede-2012 F- H ANG AST SCHI DIA MCV PSY TB VHB VHC VIH Monde nd nd nd 30 nd nd 2,4 52 22 7 Com 6-20 13-18 2-6 50-39 97-45 212-98 5-6 41-72 23-15 23-4 Fra - nd - 38 nd nd 0,09 7 8 2 AFC 9-36 9-14 1 38-41 125-92 219-189 9-19 43-104 38-32 32-14 AFN 0 8-26 0 76 153-89 145-83 8-0 8-26 15-16 0-3 AFO 7-12 18-35 5-26 48-25 78-48 255-115 3-7 78-176 10-8 43-9 ASC 0 0-5 0 0 70-16 53-63 18-5 175-63 158-73 0 AS S 2-29 16-14 <1 80-54 50-33 169-50 0-4 2-24 2-8 <1 CAR 0-8 21-8 0 56-90 83-60 125-143 7-8 49-60 0-8 0-15 EE 0 18-4 0 40-8 80-19 252-147 0-1 12-54 34-38 0-1

La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales : enjeux autour de la santé mentale Parmi les 704 personnes reçues par les médecins et psychologues depuis décembre 2011 : 74% ont subi des violences (définition OMS) 27% ont subi des tortures (définition ONU) 14% ont subi des violences liées au genre (39% chez les femmes et 4% chez les hommes) Difficultés de repérage en particulier chez femmes migrantes en grande précarité double violence, là-bas et ici Pas de pathologie chronique associée dans la majorité des dossiers Le psychotraumatisme et la dépression, 1ères causes de morbidité 9/18 Comede 2012

La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales : caractériser la vulnérabilité Premiers résultats sur 1580 consultations en 2012 au Centre de santé : - 44% présentent des difficultés linguistiques - 29% n ont «personne avec qui partager leurs émotions» - Hébergement : 65% chez un particulier [ ], 14% par une association, 6% Cada, 6% Samu social, 3% squat, 3% à la rue, 2% «chez eux» - Ressources financières : 61% perçoivent moins de 325 par mois (ATA) et 36% entre 325 et 450-64% sans protection maladie effective [les consultations ultérieures au centre de santé font diminuer ce chiffre à 28% : question des délais d obtention qui augmentent à cause du délai et des conditions de traitement par les caisses et des délais d obtention d un rendez-vous en préfecture/domiciliation ] - 24% n ont «personne pour les accompagner» - 17% ne peuvent «manger à leur faim» 10/18 Comede-2012

La population soignée et soutenue et ses caractéristiques épidémiologiques et sociales : Quels obstacles aux soins? 637 obstacles à l accès aux soins ont été documentés concernant 263 personnes ayant consulté au centre de santé 25% obstacles à l accès au CSS : dont langue 7%, aide au dossier 5% et traçabilité du dossier 5% 22% erreurs de procédure au CSS : dont délai de traitement > 2 mois 11% et dossier «perdu» 5% 35% erreurs de droit par la sécurité sociale (CSS) : erreurs très diverses dont 8% refus admission immédiate et 8% régularité de séjour CMU/AME, exigence de RIB 18% obstacles au sein des dispositifs de soins, qu il s agisse de refus de soins en ville, de ruptures de droits, de dysfonctionnement de la PASS, l hôpital. 11/18 Comede-2012

La question de la certification médicale : l évolution du statut des nouveaux réfugiés 60 000 50 000 40 000 Fondation du Comede Nouveaux demandeurs d asile 30 000 20 000 10 000 Nouveaux réfugiés et protégés 0 1973 1978 1983 1988 1993 1998 2003 2008 Nouveaux étrangers malades 12/18Comede-2012

Et l évolution du taux de certificats médical au Comede 40% 30% 20% 10% 0% 1982 1987 1992 1997 2002 2007 13/18 Comede-2012

La question de la certification médicale : certificats de compatibilité avec les violences rapportées devant l OFPRA, la CNDA L authentification médicale d une séquelle et sa compatibilité avec le récit sont mis en avant. Or : Risques et dérives de «l exigence de certificat» dans un contexte de crise du droit d asile : - Mythe de la «preuve médico-psychologique» - «Prime à la torture» en violation de la convention de Genève («craignant avec raison des persécutions») - Discordances entre les temps juridique et thérapeutique Une expertise officieuse réalisée de préférence par le médecin traitant, si lésions «invisibles» pour le juge : impartialité, compatibilité, en dehors de toute «urgence», dans une situation marquée par les difficultés à dire 14/18 Comede-2012

La question de la certification : protection subsidiaire et risque d excision La protection de l enfant est mise en avant avec un contrôle annuel de l intégrité des organes génitaux externes. Or : Confusion entre une médecine de contrôle et une médecine de prévention en contradiction avec le code de santé publique en France, article R.4127-100 Retentissement sur l enfant : Perturbation de la construction de son identité sociale et sexuelle, (risque documenté lors des examens dans le cadre d une recherche de maltraitance) Déresponsabilisation des parents et suspicion également dans l espace familial : l enfant serait protégé de leur carence potentielle, ou d une mise en danger intentionnelle de leur part 15/18 Comede-2012

La question de la certification et la saisie difficile des empreintes A la troisième prise d empreinte infructueuse en préfecture, le placement en procédure prioritaire du demandeur d asile est le plus souvent réalisé. Or : L intentionnalité d une lésion de la pulpe des doigts n explique pas forcément les difficultés de saisie (erreur de la machine et de la procédure à prendre également en compte) Une étude pilote au centre de santé du Comede ayant porté sur 21 personnes en 2011, après revue de la littérature, co-expertise dermatologue et médecin généraliste conclue à la possibilités de causes pouvant expliquer les difficultés de saisie Inflammation de la pulpe des doigts en rapport avec un terrain allergique, la manipulation de produits corrosifs, les travaux de bâtiment Troubles de l hydratation de la pulpe des doigts La rare adermatoglyphie ou maladie de l immigration retardée Dans ce contexte afin d aider la personne à bénéficier des avantages sociaux qu elle nécessite (accéder à une demande d asile non diminuée), le médecin peut-être amené à réaliser un certificat 16/18 Comede-2012

La question de la certification médicale: expertise et âge chez les mineurs Les mineurs étrangers isolés, autour de 16 ans, sont de plus en plus confrontés à une expertise de leur âge, qui deviendrait ainsi systématique, pour décider de leur statut administratif et de la procédure à suivre. Or : L accès aux soins et une protection sont prioritaires L avis 88 du CCNE en 2005 et de l Académie de Médecine en 2007 ont demandé de ne pas pratiquer cet examen car : pas de distinction nette entre 16 et 18 ans et examen à distance nécessaire atteinte à la dignité de l enfant Examen avec irradiation (radiographie) non indispensable Rappeler qu une contestation des résultats de l expertise est possible par le mineur, et qu un consentement éclairé avant la réalisation des tests nécessite une information appropriée (interprète si besoin) 17/18 Comede-2012

Conclusion Le certificat médical ne doit en aucun cas se substituer à la parole de l enfant et des parents et à une protection de l Etat. La réalisation d une certification doit se discuter dans les situations particulièrement marquées par les difficultés à dire Un dépistage librement consenti est possible au sein d un bilan de santé global qui repose sur la confiance, la non confusion des rôles, l intérêt de diagnostiquer les co-morbidités et un projet de soins Les ruptures de soins et les situations de vulnérabilité soulignent l intérêt d une collaboration pluridisciplinaire et en réseaux, à renforcer dans le cadre d une approche fondée sur le lien social, familial et l accès aux droits 18/18 Comede-2012