DAN..:: emergency needs assessment branch



Documents pareils
BASE DE DONNÉES DES ASPECTS SOCIOÉCONOMIQUES EN MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE

Nouveautés printemps 2013

APPENDIX 6 BONUS RING FORMAT

First Nations Assessment Inspection Regulations. Règlement sur l inspection aux fins d évaluation foncière des premières nations CONSOLIDATION

PIB : Définition : mesure de l activité économique réalisée à l échelle d une nation sur une période donnée.

INSTITUT MARITIME DE PREVENTION. For improvement in health and security at work. Created in 1992 Under the aegis of State and the ENIM

Calculation of Interest Regulations. Règlement sur le calcul des intérêts CONSOLIDATION CODIFICATION. Current to August 4, 2015 À jour au 4 août 2015

Comprendre l impact de l utilisation des réseaux sociaux en entreprise SYNTHESE DES RESULTATS : EUROPE ET FRANCE

Renewable Energy For a Better World. Transforming Haïti s energy challenges into wealth and job creating opportunities ENERSA

Archived Content. Contenu archivé

POLICY: FREE MILK PROGRAM CODE: CS-4

General Import Permit No. 13 Beef and Veal for Personal Use. Licence générale d importation n O 13 bœuf et veau pour usage personnel CONSOLIDATION

CEPF FINAL PROJECT COMPLETION REPORT

Quatre axes au service de la performance et des mutations Four lines serve the performance and changes

Credit Note and Debit Note Information (GST/ HST) Regulations

EN UNE PAGE PLAN STRATÉGIQUE

CHIFFRES CLÉS. IMport

Support Orders and Support Provisions (Banks and Authorized Foreign Banks) Regulations

Frequently Asked Questions

Improving the breakdown of the Central Credit Register data by category of enterprises

Les contraintes de financement des PME en Afrique : le rôle des registres de crédit

SMALL CITY COMMERCE (EL PEQUEÑO COMERCIO DE LAS PEQUEÑAS CIUDADES)

Empowering small farmers and their organizations through economic intelligence

Outils d évaluation des réseaux routiers (RONET) Version 1.0

AUDIT COMMITTEE: TERMS OF REFERENCE

Natixis Asset Management Response to the European Commission Green Paper on shadow banking

OUVRIR UN COMPTE CLIENT PRIVÉ

Mise en place d un système de cabotage maritime au sud ouest de l Ocean Indien. 10 Septembre 2012

Gestion des prestations Volontaire

Sub-Saharan African G-WADI

ETABLISSEMENT D ENSEIGNEMENT OU ORGANISME DE FORMATION / UNIVERSITY OR COLLEGE:

affichage en français Nom de l'employeur *: Lions Village of Greater Edmonton Society

Application Form/ Formulaire de demande

Qui sont-ils? Pedro. Tamacha. 9 En quantité, Tamacha mange suffisamment, mais son alimentation n est pas satisfaisante en qualité.

Interest Rate for Customs Purposes Regulations. Règlement sur le taux d intérêt aux fins des douanes CONSOLIDATION CODIFICATION

INDIVIDUALS AND LEGAL ENTITIES: If the dividends have not been paid yet, you may be eligible for the simplified procedure.

La BDP. Système financier International. La Balance des Paiements I- Le Compte courant. Identité du Revenu National.

Stratégie DataCenters Société Générale Enjeux, objectifs et rôle d un partenaire comme Data4

Import Allocation Regulations. Règlement sur les autorisations d importation CONSOLIDATION CODIFICATION

Face Recognition Performance: Man vs. Machine

Loi sur la Semaine nationale du don de sang. National Blood Donor Week Act CODIFICATION CONSOLIDATION. S.C. 2008, c. 4 L.C. 2008, ch.

L ESPACE À TRAVERS LE REGARD DES FEMMES. European Economic and Social Committee Comité économique et social européen

EU- Luxemburg- WHO Universal Health Coverage Partnership:

United Nations, World Population Prospects, CD ROM; The 2008 Revision.

Discours de Eric Lemieux Sommet Aéro Financement Palais des congrès, 4 décembre 2013

Le projet WIKIWATER The WIKIWATER project

Dans une agence de location immobilière...

Règlement sur les baux visés à la Loi no 1 de 1977 portant affectation de crédits. Appropriation Act No. 1, 1977, Leasing Regulations CODIFICATION

Faits saillants et survol des résultats du sondage

Networking Solutions. Worldwide VSAT Maintenance VSAT dans le Monde Entretien. Satellite Communications Les Communications par Satellite

REVITALIZING THE RAILWAYS IN AFRICA

FORMULAIRE D OUVERTURE DE COMPTE ENTREPRISE

Plan de la présentation

Input Tax Credit Information (GST/HST) Regulations

that the child(ren) was/were in need of protection under Part III of the Child and Family Services Act, and the court made an order on

NORME INTERNATIONALE INTERNATIONAL STANDARD. Dispositifs à semiconducteurs Dispositifs discrets. Semiconductor devices Discrete devices

PLAN DIRECTEUR DES PARCS, MILIEUX NATURELS ET ESPACES VERTS PARKS, NATURAL HABITATS AND GREEN SPACES MASTER PLAN

Rountable conference on the revision of meat inspection Presentation of the outcome of the Lyon conference

diffusion externe les services d'orange pour l agriculture en Afrique

sur le réseau de distribution

Le passé composé. C'est le passé! Tout ça c'est du passé! That's the past! All that's in the past!

Life Companies Borrowing Regulations. Règlement sur les emprunts des sociétés d assurance-vie CONSOLIDATION CODIFICATION

Monitoring des classes de neige des calottes polaires par Envisat

Règlement sur le télémarketing et les centres d'appel. Call Centres Telemarketing Sales Regulation

INVESTMENT REGULATIONS R In force October 1, RÈGLEMENT SUR LES INVESTISSEMENTS R En vigueur le 1 er octobre 2001

Formulaire d inscription (form also available in English) Mission commerciale en Floride. Coordonnées

BNP Paribas Personal Finance

Lean approach on production lines Oct 9, 2014

Projet de réorganisation des activités de T-Systems France

The new consumables catalogue from Medisoft is now updated. Please discover this full overview of all our consumables available to you.

L impact des délais de paiement et des solutions appropriées. Dominique Geenens Intrum Justitia

THE EVOLUTION OF CONTENT CONSUMPTION ON MOBILE AND TABLETS

COPYRIGHT Danish Standards. NOT FOR COMMERCIAL USE OR REPRODUCTION. DS/EN 61303:1997

Forthcoming Database

THÈSE. présentée à TÉLÉCOM PARISTECH. pour obtenir le grade de. DOCTEUR de TÉLÉCOM PARISTECH. Mention Informatique et Réseaux. par.

Borrowing (Property and Casualty Companies and Marine Companies) Regulations

Discours du Ministre Tassarajen Pillay Chedumbrum. Ministre des Technologies de l'information et de la Communication (TIC) Worshop on Dot.

Small Businesses support Senator Ringuette s bill to limit credit card acceptance fees

Le système de protection sociale en santé en RDC

Université de XY University of XY. Faculté XY Faculty of XY

CONVENTION DE STAGE TYPE STANDART TRAINING CONTRACT

Le Cloud Computing est-il l ennemi de la Sécurité?

Cheque Holding Policy Disclosure (Banks) Regulations. Règlement sur la communication de la politique de retenue de chèques (banques) CONSOLIDATION

Sagemcom EDI with Suppliers

RISK-BASED TRANSPORTATION PLANNING PRACTICE: OVERALL METIIODOLOGY AND A CASE EXAMPLE"' RESUME

Disclosure on Account Opening by Telephone Request (Trust and Loan Companies) Regulations

IPSAS 32 «Service concession arrangements» (SCA) Marie-Pierre Cordier Baudouin Griton, IPSAS Board

NOM ENTREPRISE. Document : Plan Qualité Spécifique du Projet / Project Specific Quality Plan

Exemple PLS avec SAS

Cloud Computing: de la technologie à l usage final. Patrick CRASSON Oracle Thomas RULMONT WDC/CloudSphere Thibault van der Auwermeulen Expopolis

Disclosure on Account Opening by Telephone Request (Retail Associations) Regulations

Avis certifiant que des pays accordent les avantages du droit d auteur. Certification of Countries Granting Equal Copyright Protection Notice

de stabilisation financière

Francoise Lee.

The impacts of m-payment on financial services Novembre 2011

Data issues in species monitoring: where are the traps?

THE LAW SOCIETY OF UPPER CANADA BY-LAW 19 [HANDLING OF MONEY AND OTHER PROPERTY] MOTION TO BE MOVED AT THE MEETING OF CONVOCATION ON JANUARY 24, 2002

Sustainability Monitoring and Reporting: Tracking Your Community s Sustainability Performance

Le No.1 de l économie d énergie pour patinoires.

Provide supervision and mentorship, on an ongoing basis, to staff and student interns.

Transcription:

DAN.:: emergency needs assessment branch République Démocratique du Congo: Profil des marchés pour les évaluations d urgence en sécurité alimentaire Katholieke Universiteit Leuven Strengthening Emergency Needs Assessment Capacity (SENAC) Janvier 2006

2

République Démocratique du Congo: Profil des marchés pour les évaluations d urgence de la sécurité alimentaire Préparé par: Eric Tollens et Apollinaire Biloso Katholieke Universiteit Leuven Janvier 2006 Programme Alimentaire Mondial, Service de l Evaluation des besoins d urgence (ODAN) Ce profil des marchés a été préparé dans le cadre du projet «Renforcement de la capacité d évaluation des besoins d urgence» (SENAC). Le projet SENAC a pour but de renforcer la capacité du PAM à évaluer les besoins humanitaires dans le domaine de l alimentation au cours des opérations d urgence et immédiatement après, grâce à des évaluations précises et impartiales. Ce profil des marchés en République Démocratique du Congo est l un des onze exercices pilotes entrepris en 2005 afin de développer des formats standards pour les évaluations des marchés en situation d urgence. Pour toute question sur ce document ou sur le projet SENAC, merci de nous contacter à : odan_info@wfp.org Programme alimentaire mondial des Nations Unies Siège social: Via C.G. Viola 68, Parco de Medici, 00148, Rome, Italie Ce document a été produit avec le soutien financier de l Union européenne. Les vues exprimées ci-après ne reflètent en aucun cas l opinion officielle de l Union européenne. 3

4

République Démocratique du Congo: Profil des marchés pour les évaluations d urgence de la sécurité alimentaire Janvier 2006 5

6

Table des Matières EXECUTIVE SUMMARY...9 RÉSUMÉ...13 INTRODUCTION...21 CHAPITRE 1 - LA DEMANDE DES MARCHÉS...22 1. LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE...22 2 LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE...31 CHAPITRE 2 - L OFFRE DES MARCHÉS...38 1. LA PRODUCTION AGRICOLE...38 2. LES SOURCES DE SURPLUS AGRICOLE OÙ S APPROVISIONNER LOCALEMENT?...42 3. LES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES...51 4. LA PROTECTION DOUANIÈRE ET LES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES...53 5. LES GRANDES SOCIÉTÉS D IMPORTATION DE PRODUITS ALIMENTAIRES...54 6. L AIDE ALIMENTAIRE...57 CHAPITRE 3 - LA PERFORMANCE DES MARCHÉS ET DES OPÉRATEURS...60 1. L APPROVISIONNEMENT EN DENRÉES ALIMENTAIRES DES GRANDES ZONES URBAINES...60 2. LE TRANSPORT FLUVIAL...61 3. LE TRANSPORT ROUTIER...63 4. LES TRACASSERIES LIÉES AU TRANSPORT ET À LA CORRUPTION...64 5. LE STOCKAGE DES PRODUITS AGRICOLES ET ALIMENTAIRES...66 6. LES PRIX DES PRODUITS AGRICOLES ET ALIMENTAIRES...68 CHAPITRE 4 - LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE...70 1. CADRE MACROÉCONOMIQUE...70 2. LA RDC - UN ÉTAT FRAGILE EN RECONSTRUCTION; LE RÔLE VITAL DE L AGRICULTURE...73 3. LES ÉTUDES DE FILIÈRES ET DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE...76 CHAPITRE 5 - LISTE DE CONTRÔLE...77 1. ELABORATION D UN SYSTÈME EFFICACE D INFORMATION ET D ALERTE RAPIDE SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE - UNE COLLABORATION PAM - FAO...77 2. LISTE DE CONTRÔLE...80 LISTE DES FIGURES...85 LISTE DES TABLEAUX...86 LISTE DES ABRÉVIATIONS...87 ANNEXE - SOURCES D INFORMATION...88 RÉFÉRENCES...90 7

8

EXECUTIVE SUMMARY This study was undertaken as part of the World Food Programme (WFP) Strengthening Emergency Needs Assessments Capacity (SENAC) project. The objective of the project is to strengthen WFP capacity to assess emergency food needs through accurate and impartial assessments in the immediate aftermath of a crisis. This particular study elaborates the key characteristics of food systems and markets in the Democratic Republic of the Congo (DRC), with the specific purpose of identifying essential pre-crisis market information that may support emergency food security assessments by WFP and partners, and help anticipate the possible effects of food aid on local markets. The DRC is a fragile state, emerging from a period of extensive, protracted conflict that claimed the lives of about four million people. More than 1,000 deaths per day were still occurring as recently as 2004 due to conflict, and the current death rate in DRC is 40 percent higher than all other countries in sub-saharan Africa (IRC, 2004) (The Lancet, 2005). A large UN peacekeeping effort is underway in the country, at an estimated cost of USD three million per day. Food aid is a vital element in the peace-building process, particularly in the humanitarian triangle in the east formed by Bunia, Kindu and Kalemie. Various humanitarian projects distributed some 72,000 metric tons of food assistance in the DRC throughout 2004. A primary consideration is the role of hunger in the nascent peace-building process, and food aid will be necessary to assist vulnerable groups, internally displaced persons and returning refugees. Local markets in general in the conflict-prone eastern part of the country are generally very thin (poorly supplied) as people are often afraid to travel to distant markets and thus mostly live on their own subsistence crops. Furthermore, given the generally insecure conditions, there is very little storage of food maintained for fear of theft and looting of supplies. For all practical purposes, the DRC is virtually a landlocked country. Situated on both sides of the Equator, seasons alternate between the north and south in the country, ensuring a more or less steady supply of food. One consequence of the geography and seasonality of the DRC is that almost no basic food stocks (cereals) are maintained in the country, and the availability of cereal stocks may last for at most a maximum of one month. Although there is plentiful storage capacity, most of the capacity is poorly utilized and poorly maintained. WFP, on average, maintains between 20,000 to 30,000 metric tons of food aid stocks. Overall, it is important to understand that the primary food security of the DRC is basically in the ground in the form of cassava cultivation, ready to be harvested at any point between nine to 24 months after planting. Cassava is the primary food staple, is cultivated in nearly every province, and provides (on average) at least half of the daily estimated caloric intake. Severe hunger, even famine, would most likely be present in the DRC without the cultivation of cassava. Cassava is a semi-perishable 9

commodity and very difficult to store and handle, thus not suggested as a form of food assistance (even chips or chikwangue, a cassava paste). A less perishable cassava product, such as gari from Nigeria, is unknown in the DRC. Maize is the other major staple food crop, more important in the savannahs in the north and south of the country than in the rainforest basin. Major surplus areas of maize output are present in only two provinces: north of the Equator province in South-Ubangi (Gemena) and in Mongala districts (Bumba) and Kwilu district in Bandundu province. Maize and rice are the only food staples transported over long distances on the many inland waterways of the DRC. Maize is by far the most important type of cereal food aid, and WFP has successfully started to purchase maize from local markets in the DRC. As few local suppliers maintain stocks, however, notification of planned local purchases (tenders) should be made well in advance, a systematic list of possible suppliers compiled, and the reliability of suppliers monitored. Local purchases of WFP have had no noticeable impacts on market prices in cities. The main supplier of maize, CDI-Bwamanda, supplies most of the local maize for food aid financed by the European Commission and distributed in Kinshasa. The quantities CDI-Bwamanda sells to the European Commission and to WFP are small compared to the overall size of the market for cereals in Kinshasa, with its six million inhabitants. Nevertheless, for the maize farmers in South Ubangi who are supplying CDI-Bwamanda, the market outlets in Kinshasa guarantees stable and relatively good prices, and functions as an incentive to production. CDI-Bwamanda, and other local suppliers (such as SOCAM), however, cannot deliver more than 10,000 to 15,000 tons total per year. There are no larger scale maize traders in the country. Rice is another important food staple. The DRC imports more than 200,000 metric tons annually, despite significant potential for increased rainfed rice production. In terms of food consumption patterns, as household incomes increase, rice demand rapidly increases, with rice the preferred food staple based on household purchasing power. Groundnuts and pulses are also important as a major sources of protein in the daily diet, although remain rather expensive for most people. Soybeans are currently not an important food source. Plantains are very important in terms of local food supplies in rainforest areas, such as Kisangani or Bas Fleuve district in Bas Congo. Consumption of animal protein is very low at present, mostly due to low purchasing power. Large amounts of very cheap, low grade edible offal (from beef), poultry (old layer hens, plus low quality poultry parts), and very low cost fish ( mpiodi, frozen, ungutted horse mackerel) are imported, and kept as frozen stock in large refrigerated cooling units in urban areas nationwide. Artesanal fisheries fishing and small ruminant (goat) husbandry are important in terms of local animal production. About 200,000 metric tons of wheat (or wheat equivalent) are imported annually to mill into flour. The consumption of bread in the DRC is a very important, and increasing, source of low-priced food, with certain types of bread sold in the DRC 10

considered some of the lowest cost breads in the world. A three-year USAID Title II financed food assistance program, has supported the imports of wheat flour, as payment for the wheat imports by the largest wheat miller in the country are monetized and used for various development projects. There are no reliable agricultural production or food marketing statistics for local areas available after 1995. Thus, figures published for the last decade are basically projections, without real statistical value. There is also a dearth of information on food marketing, and no recent literature or information on marketing margins or food wholesale prices is available. The availability of trade data related to food imports is also limited, with retail food prices in Kinshasa currently the only consistent and reliable statistics. Therefore, one of the best sources on food marketing in larger cities are the various road rehabilitation impact studies, where road traffic has been counted and analysed. The road rehabilitation studies show that Bas Congo province, the traditional breadbasket for Kinshasa, has doubled and tripled the amount of food supplied from the province to Kinshasa markets, while supplies from Bandundu and other provinces remain stagnant. Much has been accomplished in feeder road rehabilitation and in the repair of major portions of asphalted trunk roads. Reports illustrate the extent and pervasiveness of illegal taxing, harassment and corruption by public officials in transportation and marketing chains (IRM, an US-based NGO supported by USAID). This pressures transaction costs upward, is a source of increased risk, and results in higher costs throughout the marketing chain the primary food in the larger cities is relatively expensive. Also, it is more of a problem for locally produced foods traveling over long distances road, rail and water than for imported foods where economies of scale apply and where there is relatively less harassment in the ports. Overall food security in the country is still very poor, with an estimated 73 percent of the population chronically food insecure. There are, however, indications that this number may be overstated, and efforts are underway to determine more reliable food security indicators. A major nationwide survey, undertaken to support the elaboration of the PRSP process, will provide new information and insights on the extent and nature of food insecurity and the breadth and depth of poverty in the DRC. For the moment, however, market information is based on fragmented, local anecdotal evidence. This means that markets are imperfect, with significant price risks and high information costs, that results in volatile prices and contributes to poor market integration. Currently, WFP-FAO are seeking to collaborate on the operation of an early food security warning system that is based on price spikes in food markets. The system would have 49 sentry posts monitored by DRC, WFP and FAO staff, in order to monitor prices along various points in the supply chain. A warning would be issued when prices exceed 90-95 percent confidence limits, calculated on a quarterly basis and accounting for seasonality. At the same time, the sentry posts could be used as a 11

national network to monitor harvests, establish agricultural production statistics and conduct nutrition and food consumption surveys. Currently, there is no strategic food reserve, managed at the national level, and there is also no operational early warning system, production, supply and demand (food balance sheet) information is virtually nonexistent, purely anecdotal or unreliable. There are, however, reports available (some of which commissioned by WFP), on vulnerability and nutritional status, particularly in the eastern conflict-prone regions. Overall, the situation in these areas remains bad, and women and children are particularly affected. Food consumption per capita in Kinshasa is reportedly increasing, with an estimated average food consumption of 1,675 kilocalories and 50 grams of protein per capita per day. This caloric intake remains far below current international food security thresholds (WHO-FAO) that establish the daily energy supply (kilocalorie) necessary to lead a normal and active life. All nutritional surveys in former conflict areas, however, still highlight an extremely difficult humanitarian situation in terms of under nutrition and malnutrition, and there is a real need for more information on coping strategies of vulnerable groups. The major macro-economic indicators for the DRC have shown some progress, with a fairly stable exchange rate and inflation close to or below 10 percent per year. Economic growth in 2004 was estimated to range between four and five percent, and as a resource rich country, the DRC should be able to attract foreign investment, particularly for mining and forestry. The risk is that there will be strong economic growth, but that development considerations will be left behind. Although the informal sector dominates the country, it appears to not be a potential source of broadbased economic growth. The agricultural sector currently employs about 70 percent of the population and may be able to provide equitable growth, with subsequent positive social and nutritional effects. A 2004 Round Table on agriculture discussed plans to restructure the Ministry of Agriculture, launch agricultural research, seed production, artisanal fisheries and feeder road maintenance initiatives. The reduction of administrative harassment and corruption, feeder/primary road rehabilitation and delineating navigation routes on major rivers were the three major priorities in terms of supporting the development of local food production and markets in order to supply major urban areas. The final chapter of the profile focuses on statistical data used for the market profile and the application of this market information for future Emergency Food Security Assessments (EFSA). The data is presented in four tables that present information on demand, supply, marketing chains and macro-economic indicators. Sources for market information to collect and analyze during an EFSA are presented with suggestions in regard to how frequently primary data should be updated, particularly in regard to the overall needs of WFP. 12

RÉSUMÉ Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet "Renforcement de la capacité d'évaluation des besoins d'urgence" (SENAC) du Programme alimentaire mondial (PAM). L'objectif du projet est de renforcer la capacité du PAM à évaluer les besoins d'urgence en nourriture grâce à des évaluations correctes et impartiales au cours de la période qui suit immédiatement une crise. Cette étude détermine les caractéristiques principales des systèmes alimentaires et des marchés en République Démocratique du Congo (RDC) et a comme objectif spécifique l'identification des informations essentielles sur les marchés en situation de pré-crise qui peuvent contribuer à une évaluation d'urgence de la sécurité alimentaire par le PAM et ses partenaires et aider à anticiper les effets possibles de l'aide alimentaire sur les marchés locaux. La RDC est un état fragile, émergeant d'une période de conflits généralisés et prolongés qui ont coûté la vie à près de quatre millions de personnes. Plus de 1000 morts par jour suite au conflit ont été enregistrés au cours de l année 2004 et le taux actuel de mortalité en RDC est 40% plus élevé que dans les autres pays de l'afrique sub-saharienne (IRC, 2004, The Lancet, 2005). Une vaste opération de maintien de la paix par les Nations Unies est en cours dans le pays à un coût estimé de trois millions de $E.U. par jour. L'aide alimentaire est une composante essentielle du processus d établissement de la paix, particulièrement dans le "triangle humanitaire" à l'est du pays formé par Bunia, Kindu et Kalemie. Quelques 72,000 t de nourriture ont été distribuées en RDC en 2004 par des projets humanitaires. La faim joue un rôle primordial dans le processus d'établissement de la paix et l'aide alimentaire sera nécessaire pour assister les groupes vulnérables, les personnes déplacées à l intérieur du pays et les réfugiés de retour. En général les marchés locaux situés dans les zones instables de l'est du pays sont très limités (peu de produits) car les gens ont souvent peur de se déplacer vers des marchés lointains et vivent principalement de leurs propres productions. De plus, étant donné les conditions générales d'insécurité, il y a très peu de stockage de produits alimentaires de peur des vols et des pillages. La RDC est un pays virtuellement enclavé à tous points de vue. Situé de part et d autre de l'equateur, les saisons alternent entre le Nord et le Sud du pays, assurant ainsi une offre de produits alimentaires plus ou moins stable. Une conséquence de ces caractéristiques géographiques et saisonnières de la RDC est que très peu de stocks d'aliments de base (céréales) sont maintenus dans le pays, et la durée des stocks disponibles de céréales ne dépasse pas un mois au maximum. Bien qu une importante capacité de stockage existe, la plupart des infrastructures est peu utilisée et mal entretenue. Le PAM, en moyenne, stocke entre 20,000 et 30,000 t de réserves alimentaires. Il est important de noter que la sécurité alimentaire primaire de la RDC est assurée par le manioc dans son sol qui peut être récolté à tout moment entre 9 et 24 mois après la 13

plantation. Le manioc est l'aliment de base, cultivé à grande échelle dans chaque province et fournissant, en moyenne, au moins la moitié des calories ingérées par jour. La faim et même la famine séviraient dans le pays sans la culture du manioc. Le manioc est un produit alimentaire semi périssable une fois récolté et très difficile à stocker et à manipuler, et il ne peut donc pas être considéré pour l'aide alimentaire (même les cossettes ou la "chikwangue" - pâte de manioc). Un produit du manioc moins périssable comme le "gari" du Nigeria n'existe pas en RDC. Le maïs est l'autre aliment de base du pays, plus important dans les savanes au Nord et au Sud que dans la cuvette centrale de la forêt équatoriale. Des zones de surplus important de maïs existent seulement dans deux provinces: au nord de la province de l'equateur au Sud-Ubangi (Gemena) et district de Mongala (Bumba), et le district du Kwilu de la province de Bandundu. Le maïs et le riz sont les seules céréales transportées sur de longues distances sur les innombrables rivières et voies fluviales de la RDC. Le maïs est la principale céréale utilisée pour l aide alimentaire et le PAM a commencé à acheter localement, avec succès, du maïs sur les marchés locaux. Comme peu de commerçants maintiennent des stocks, des informations sur les achats locaux envisagés (appels d'offre) doivent leur être fournies suffisamment à l avance, une liste systématique des fournisseurs possibles doit être compilée et la fiabilité de ces fournisseurs doit aussi être évaluée régulièrement. Les achats locaux du PAM n'ont pas eu d'effets importants sur les prix des marchés dans les villes. Le fournisseur principal de maïs, CDI-Bwamanda, approvisionne la plupart du maïs local pour l aide alimentaire grâce à un financement de la Commission européenne, et elle est distribuée à Kinshasa. Les quantités que CDI- Bwamanda vend à la Commission européenne et au PAM sont faibles comparées à la taille globale du marché des céréales à Kinshasa, avec ses six millions d'habitants. Néanmoins, pour les producteurs de maïs au Sud-Ubangi, qui fournissent ce maïs au CDI-Bwamanda, les marchés de Kinshasa garantissent des prix stables et relativement élevés et ont pour effet d'encourager la production. CDI-Bwamanda et d'autres fournisseurs locaux (comme SOCAM) ne peuvent néanmoins pas livrer plus de 10,000 à 15,000 t par an. Il n'existe pas de plus grands commerçants de maïs dans le pays. Le riz est une autre céréale de très grande importance. La RDC importe annuellement plus de 200,000 t de riz, malgré le potentiel de production de riz pluvial très important dans le pays. En termes de profil de consommation alimentaire, la demande de riz croît rapidement lorsque les revenus augmentent car le riz est l'aliment de base préféré et sa consommation dépend du pouvoir d'achat des ménages. Les arachides et les légumineuses sont également importantes comme sources majeures de protéines dans l'alimentation, mais elles restent plutôt chères pour la plupart des personnes. Le soja n'est pas une source significative de nourriture actuellement. Les bananes plantain sont une source essentielle d aliments dans la zone de la forêt équatoriale, comme à Kisangani ou au Bas-Fleuve dans la province du Bas-Congo. La consommation de protéines animales est actuellement très basse, essentiellement à cause du pouvoir 14

d'achat limité. De grandes quantités d'abats de bœuf très bon marché et de basse qualité, de poulets (vieilles poules pondeuses et morceaux découpés de basse qualité) et de poisson très bon marché ("mpiodi" chinchard- congelé, non éviscéré) sont importées et conservées dans des chambres froides un peu partout dans les villes. La pêche artisanale et le petit élevage de chèvres et de poules sont importants en terme de production animale locale. A peu près 200,000 t de blé (ou d'équivalent blé) sont importées annuellement pour la mouture en farine. La consommation de pain en RDC est très importante et en augmentation ; le pain est une source de nourriture bon marché et certains types de pains vendus en RDC peuvent être considérés comme les moins chers du monde. Un programme d aide alimentaire financé par USAID Titre II, sur trois ans, soutient l'importation de farine de blé en couvrant le coût de l importation par le plus grand moulin à blé du pays, et cet argent est monétisé et utilisé dans des projets de développement. Il n'y existe pas de statistiques fiables sur la production et la commercialisation agricoles en RDC depuis 1995. Les statistiques disponibles après cette date sont donc essentiellement des projections sans valeur statistique réelle. Les informations sur la commercialisation de produits vivriers manquent aussi et il n'existe pas de publications ou rapports sur les marges de commercialisation ou les prix de gros. Il y a également peu de données disponibles sur les importations alimentaires et des informations solides et fiables existent seulement sur les prix de détail des marchés de Kinshasa. Pour cette raison, une des meilleures sources d'information sur l'approvisionnement vivrier des grandes villes sont les études d'impact de la réhabilitation des routes qui dénombrent et analysent le trafic routier. Ces études d'impact sur la réhabilitation des routes au Bas Congo montrent que cette province, traditionnellement le grenier de Kinshasa, a doublé voir même triplé la quantité de nourriture amenée sur les marchés de Kinshasa, alors que les apports de la province de Bandundu et d'autres provinces ont stagné. De grands efforts ont été réalisés pour la réhabilitation des routes de desserte agricole et la réparation de grands tronçons de routes asphaltées. Cependant, des rapports documentent aussi l'ampleur et l'étendue des taxations illégales, tracasseries et corruption des autorités vis-à-vis du transport et de la commercialisation des produits agricoles (source : IRM, ONG américaine supportée par USAID). Ces pratiques font monter les coûts de transaction, constituent une source de risques et augmentent les frais de commercialisation le long de la chaîne, avec pour résultat un coût relativement élevé de la nourriture de base dans les grandes villes Elles créent un problème davantage pour la production locale qui est transportée sur de longues distances - routes, rail et voies fluviales que pour les produits alimentaires importés qui bénéficient d économies d'échelle et pour lesquels les tracasseries dans les ports sont moins importantes. La situation générale de la sécurité alimentaire dans le pays reste très préoccupante avec 73 pour cent de la population estimés en situation d insécurité alimentaire 15

chronique. Il semble néanmoins que ce chiffre soit exagéré et des efforts sont en cours pour déterminer des indicateurs plus fiables de la sécurité alimentaire. Une grande enquête nationale, entreprise dans le cadre de l'élaboration du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) procurera de nouvelles informations sur le degré et la nature de la sécurité alimentaire et sur l'ampleur et la profondeur de la pauvreté en RDC. Actuellement, l'information sur les marchés est basée sur des informations fragmentaires, locales et anecdotiques. Elle indique que les marchés sont imparfaits, avec un risque sur les prix et des coûts d'information élevés qui donnent lieu a une grande volatilité des prix et contribuent à la faible intégration des marchés. Le PAM et la FAO ont l'intention de collaborer sur un système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire basé sur le suivi des hausses des prix sur les marchés alimentaires. Le système aura 49 postes sentinelles suivis par le personnel du gouvernement de la RDC, le PAM et la FAO, sur lesquels seront prélevés les prix aux différents points de la chaîne de commercialisation. Une alerte pourrait être lancée quand les prix dépassent 90-95% des limites de l intervalle de confiance calculé sur une base trimestrielle et tenant compte des variations saisonnières. En même temps, les postes sentinelles pourraient constituer un réseau national de suivi des récoltes et permettre l établissement de statistiques agricoles sur la production et la conduite d enquêtes sur la nutrition et la consommation alimentaire. Il n'y a pas actuellement de réserve alimentaire stratégique gérée au niveau national et il n'existe pas de système d'alerte précoce opérationnel. Les statistiques sur la production, l offre et la demande (bilans d'approvisionnement) sont virtuellement non disponibles car anecdotiques et peu fiables. Il existe néanmoins des rapports (dont plusieurs commandités par le PAM) sur la vulnérabilité et sur l'état nutritionnel, particulièrement pour la partie Est du pays soumise à des conflits. La situation dans ces régions reste mauvaise de façon générale, en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants. La consommation alimentaire par personne est en augmentation à Kinshasa selon plusieurs rapports, avec une moyenne estimée à 1675 kilocalories et 50 grammes de protéines par jour. Cette consommation calorique reste bien en dessous des normes actuelles sur les besoins journaliers en énergie (kilocalories) nécessaires pour mener une vie normale et active (OMS/FAO). Toutes les enquêtes nutritionnelles antérieures au conflit indiquent néanmoins une situation humanitaire extrêmement difficile en termes de sous-alimentation et de malnutrition et des informations supplémentaires sur les stratégies de réponse des groupes vulnérables sont indispensables. Les principaux indicateurs macro-économiques de la RDC ont montré une amélioration, avec un taux de change relativement stable et un taux d inflation voisin ou inférieur à 10 pour cent par an. La croissance économique en 2004 était estimée entre quatre et cinq pour cent, et du fait de ses richesses en ressources naturelles la RDC pourrait attirer beaucoup d'investissements étrangers, surtout dans le secteur minier et forestier. Le risque est qu'une croissance économique rapide soit 16

accompagnée d un faible développement réel à la base. Bien que le secteur informel domine le pays, il n'apparaît pas comme une source potentielle de croissance économique bien distribuée. Le secteur agricole emploie actuellement à peu près 70 pour cent de la population et peut représenter une source de croissance économique équitable, avec des effets sociaux et nutritionnels positifs. La table ronde agricole tenue en 2004 a débattu des plans de restructuration du Ministère de l'agriculture, de la relance de la recherche agronomique, de la production de semences, de la pêche artisanale et des initiatives d entretien des routes de desserte agricole. La réduction des tracasseries administratives et de la corruption, la réhabilitation des routes de desserte/routes principales et le balisage des voies fluviales principales ont été identifiées comme les trois priorités principales en termes de soutien au développement de la production alimentaire locale et des marchés en vue d'approvisionner les principaux centres urbains. Le dernier chapitre de cette étude se concentre sur les données statistiques utilisées pour établir un profil des marchés et sur l'utilisation de cette information sur les marchés pour les évaluations d'urgence de la sécurité alimentaire. Les données sont présentées dans quatre tableaux qui présentent l'information sur la demande, l'offre, la chaîne de commercialisation et les indicateurs macro-économiques. Les sources d'information sur les marchés à collecter et à analyser pendant une évaluation d'urgence de la sécurité alimentaire sont présentées avec des suggestions concernant la fréquence de la mise à jour de ces données primaires, compte tenu des besoins spécifiques du PAM. 17

* Note importante: la RDC compte désormais 26 provinces au lieu de 11 ; ce récent changement n est pas pris en compte dans ce rapport. Figure 1 Carte de la RDC 18

19

Figure 2 Distribution de la population 19

Figure 3 Carte de la végétation 20

INTRODUCTION Cette étude s inscrit dans un projet plus large sur le renforcement des capacités d évaluation des besoins d urgence, dénommé SENAC (Strenghtening Emergency Needs Assessments Capacity), dont l objectif général est de renforcer les capacités du PAM d estimer les besoins humanitaires dans le secteur alimentaire pendant et après une crise. Ce projet comprend le développement de méthodes et d outils d analyse et la production de matériel de référence. Il traite cinq thèmes : 1. le rôle des marchés dans les situations de crise et l effet de l aide alimentaire sur les marchés; 2. l impact de l aide alimentaire sur les ménages bénéficiaires et non bénéficiaires; 3. l insécurité alimentaire chronique et transitoire; 4. les réponses «non alimentaires» et les approches multisectorielles lors des crises alimentaires; 5. les études préliminaires avant l occurrence d une crise et les systèmes d alerte. Ce rapport se rattache au premier thème. Il a pour objet d élaborer un profil des marchés des aliments de base à partir des éléments suivants: 1) des informations obtenues avant la crise et des données de base relatives aux marchés alimentaires; 2) une liste des données à actualiser de manière permanente et de manière ponctuelle lors d une situation de crise. Des études similaires ont été effectuées à Madagascar et en Côte d Ivoire avec une méthodologie identique partant d une analyse de l offre et de la demande en aliments de base. Cette information est essentielle pour l étude du marché, lieu où se confrontent l offre et la demande pour aboutir à un certain équilibre. La liste des personnes et des institutions interrogées dans le cadre de cette étude réalisée en RDC est incluse à la fin de ce document. L étude a été menée en étroite collaboration avec les différents services du PAM à Rome et à Kinshasa. La méthodologie a consisté à prendre connaissance des documents parus sur la question puis, sur la base des informations obtenues, à prendre contact avec les structures et les personnes susceptibles d apporter des informations utiles. Lorsque ces structures disposaient de documents relatifs aux thématiques abordées, ceux-ci ont été collectés dans la mesure du possible. Dans les autres cas ils sont simplement mentionnés comme documents disponibles. Des personnes clés des différents ministères, des institutions internationales et les acteurs commerciaux à Kinshasa ont été interviewés lors de la mission. Etant donné l étendue du territoire congolais et l état des voies de communication, il n a pas été possible de faire de recherches sur le terrain à l intérieur du pays. 21

CHAPITRE 1 - LA DEMANDE DES MARCHÉS 1. La consommation alimentaire Ce chapitre porte sur la consommation alimentaire telle qu elle se présente à travers des enquêtes budget-consommation, qui sont une source assez fiable d informations sur la demande des marchés. D autres aspects seront étudiés plus loin dans le rapport. Il est à noter que l accès alimentaire à Kinshasa est probablement meilleur que dans le reste du pays ; cela s explique par le fait que les revenus moyens sont supérieurs à Kinshasa malgré l incidence élevée de l extrême pauvreté dans la capitale. Par ailleurs, s il existe beaucoup d informations sur la consommation alimentaire à Kinshasa, on ne dispose guère de renseignements sur les autres villes ou villages. Il faut noter un manque cruel de données sur le milieu rural et les petits centres urbains, ce qui constitue la limite principale de cette étude. Kinshasa Pour Kinshasa, la dernière enquête PNUD-SOCOMEG (2000) 1 a été effectuée auprès de 1 225 ménages, un échantillon assez fiable. Les autres enquêtes de 1975, 1986, 1990 et 1995 portaient également sur un échantillon statistiquement fiable. Les résultats sont présentés dans les tableaux 1 à 3 2. En 2003, la Coordination des urgences de la FAO a effectué une enquête rapide sur les marchés de Kinshasa, qui n était guère détaillée. Le résultat global est également repris dans le tableau 3. Il en est de même de l enquête menée en 2004 à Kinshasa par le même organisme. La première remarque qui s impose est que la consommation en calories est bien inférieure à celle des bilans d approvisionnement alimentaire et que déjà en 1975 la consommation n était que de 1 797 calories par personne et par jour. Par contre, la consommation de protéines est toujours supérieure à celle des bilans. On constate au cours des années une tendance à la baisse, qui aboutit pour l année 2000 à 1 368 calories et 38,5 g de protéines par personne et par jour. Ces chiffres sont fiables, les enquêtes budget-consommation ayant la réputation d être exactes. On ne parle plus de consommation apparente (comme avec les bilans) mais de consommation réelle. Les spécialistes en nutrition humaine et en physiologie affirment que cette consommation n est pas viable, sauf si on réduit au maximum l effort physique, par exemple en dormant la plupart du temps. 1 Source: Nkwembe Unsital (2002). 2 Une consommation de 2 300 calories et de 70 g de protéines par personne et par jour est considérée par les nutritionnistes comme le minimum nécessaire permettant à une personne de mener une vie active et saine. 22

Les autres observations intéressantes que l on peut faire sont les suivantes: Le manioc reste prédominant mais diminue en importance, probablement à cause des problèmes de production: mosaïque africaine, bactériose, etc. Souvent, les cossettes de manioc sont aussi chères que les céréales (maïs, riz importé); Le blé (farine) diminue également en importance; Les légumes (feuilles fraîches) se maintiennent, grâce à l agriculture urbaine et péri-urbaine et le soutien aux maraîchers de Kinshasa (projet FAO); Le riz augmente nettement en importance. Aussi bien le riz local que le riz importé progressent beaucoup. Depuis 1975, la consommation de riz local a été multipliée par 2,7 et celle du riz importé par 2,4. Comme les grands bassins rizicoles du pays (Bumba et environs, Maniéma) ne peuvent pas approvisionner Kinshasa, le riz provient nécessairement du Bas-Congo (Mawunzi), du Kwilu (Idiofa) et surtout de la riziculture pratiquée dans le pool Malebo (projet FAO et coopération italienne). Ce dernier a probablement un très grand impact. Pour le riz importé, les prix actuels sont élevés, les plus élevés depuis cinq ans, mais malgré cela, les importations de riz continuent d'augmenter; La consommation de boissons alcoolisées (bière) diminue fortement en raison de l effritement du pouvoir d achat; Les poissons frais et conservés (congelés, surtout chinchard-mpiodi) se maintiennent remarquablement; La consommation de plantains augmente beaucoup (multipliée par 2,3 depuis 1975). Les plantains proviennent uniquement du Bas-Fleuve, en partie par chemin de fer. La production du Bas-Fleuve, en zone forestière, devrait donc avoir beaucoup augmenté. En principe, les plantains coûtent assez cher; La consommation d huiles et autres matières grasses, surtout l huile de palme, diminue fortement. Avec l ouverture de la province de l Equateur, on peut s attendre, dans un proche avenir, à un meilleur approvisionnement. La faible consommation d huile de palme peut contribuer aux carences en vitamines A, D et E (solubles dans les matières grasses); La consommation de maïs grain connaît une hausse spectaculaire (multipliée par 2,35 depuis 1975) malgré le manque d approvisionnement de l Equateur (Ubangi) en 2 000. C est surtout le Kwilu (de Kikwit à Idiofa) qui produit du maïs mais aussi, dans une moindre mesure, les deux Kasaï. On a remarqué que pendant certaines périodes, la farine de maïs se vend au même prix que la farine de manioc, phénomène jamais constaté dans le passé, car la farine de manioc était toujours moins chère. Les variétés hautement productives de maïs, développées dans les années 1980 par le P.N.M. (financement USAID) ont-elles un impact important actuellement? On constate également que beaucoup de ménages mélangent la farine de maïs et la farine de manioc (bidia); La consommation de lait progresse continuellement (multipliée par 3,7 depuis 1975). Est-ce dû à la poudre de lait, au lait de soja (usine à Kingabwa) ou au lait de production péri-urbaine? La consommation de poulets a diminué depuis 1995 de 25 pour cent, probablement du fait d un manque de pouvoir d achat; 23

La consommation de sucre a diminué de 41 pour cent depuis 1975 pour les mêmes raisons ; La consommation de viande bovine a diminué de 50 pour cent depuis 1975, aussi par manque de pouvoir d achat; La consommation de haricots diminue de façon constante. La production provenait essentiellement du Bas-Congo et du Kivu, mais il n y a plus d apports du Kivu; La consommation d arachides a diminué de 70 pour cent depuis 1975. Les arachides coûtent cher; Les poissons fumés, salés et séchés ont connu une régression: de 6,13 kg en 1975 à 0,67 kg en 2000. Déjà en 1986, la consommation n était que de 1,72 kg. Autrefois, on importait beaucoup de poisson salé-séché (makayabo ), mais c était un produit cher; Du point de vue énergétique, le manioc procure 32 pour cent des calories, suivi du blé (pain) (20 pour cent ), du riz (16 pour cent ) et de l huile de palme (10 pour cent); Pour les protéines, la consommation moyenne par tête et par jour n est que de 39,5 g et diminue constamment. La principale source est le blé (33 pour cent), suivi du riz (11 pour cent ), du poisson frais et conservé (11 pour cent), du manioc (9 pour cent ), des légumes frais (8 pour cent ) et des poulets (6 pour cent). 24

Tableau 1 Consommations alimentaires annuelles (kg/tête), ville de Kinshasa N Produits Années 1975 1986 1990 1995 2000 1 Manioc (tubercules) 176,71 165,39 161,84 156,52 145,31 2 Blé (farine) 37,92 32,08 30,37 28,36 26,48 3 Légumes (feuilles fraîches) 24,73 25,03 25,12 24,24 24,35 4 Riz 8,41 12,81 15,41 19,43 21,51 - riz local (grains) 4,91 7,62 9,26 11,82 13,09 - riz importé (grains) 3,50 5,18 6,15 7,61 8,42 5 Boissons alcoolisées 31,90 18,42 15,76 12,98 10,69 6 Poissons frais et conservés 11,40 10,97 10,81 10,62 10,43 7 Plantains 3,85 5,39 6,22 7,43 8,89 8 Huiles et autres matières grasses 14,78 10,18 9,08 7,88 6,83 9 Maïs grains 2,84 4,02 4,64 5,57 6,68 10 Lait 1,72 2,83 3,56 4,74 6,32 11 Condiments (sels, piments) 3,46 4,06 4,33 4,70 5,09 12 Volailles 1,90 4,51 7,23 6,03 4,48 13 Sucre 6,59 5,12 4,72 4,27 3,86 14 Viande bovine 6,53 4,67 4,21 3,70 3,26 15 Haricots 5,02 3,97 3,68 3,34 3,03 16 Tomates en boîtes 1,39 1,57 1,69 1,74 1,85 17 Agrumes divers 1,12 1,25 1,30 1,38 1,45 18 Oignons 2,29 1,64 1,48 1,30 1,14 19 Bananes douces 1,91 1,48 1,37 1,24 1,12 20 Arachides (coques) 2,79 1,52 1,87 1,05 0,85 21 Poissons fumés, salés, séchés 6,13 1,72 1,32 0,94 0,67 Autres produits 14,41 3,50 2,75 2,10 1,62 Total 367,80 322,13 318,76 309,54 295,91 Sources: Houyoux,(1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe Unsital (2002) 25

Tableau 2 Consommation annuelle per capita (kg, calories et g de protéines), ville de Kinshasa N Produits Année 2000 Kg Calories Protéines 1 Manioc (tubercules) 145,31 433,9 3,6 2 Blé (farine) 26,48 268,2 12,9 3 Légumes (feuilles 24,35 33,3 3,2 fraîches) 4 Riz 21,51 212,0 4,4 - Riz local (grains) 13,09 - - - Riz importé (grains) 8,42 - - 5 Boissons alcoolisées 10,69 9,6 0,2 6 Poissons frais et conservés 10,43 21,7 4,4 7 Plantains 8,89 20,7 0,4 8 Huiles et autres 6,83 132,6 - matières grasses 9 Maïs grains 6,68 65,0 1,7 10 Lait 6,32 14,7 0,7 11 Condiments (sels, 5,09 13,9 0,4 piments) 12 Volailles 4,48 24,9 2,5 13 Sucre 3,86 36,1-14 Viande bovine 3,26 21,1 1,6 15 Haricots 3,03 27,9 1,6 16 Tomates en boîtes 1,85 2,7 0,2 17 Agrumes divers 1,45 1,1 0,0 18 Oignons 1,14 1,1 0,0 19 Bananes douces 1,12 2,6 0,0 20 Arachides (coques) 0,85 6,9 0,4 21 Poissons fumés, salés, 0,67 7,6 1,3 séchés Autres produits 1,62 10,0 - Total 295,91 1 367,6 38,5 Sources: Houyoux,(1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe Unsital (2002) et nos calculs 26

Tableau 3 Consommations alimentaires annuelles per capita (calories et g de protéines), ville de Kinshasa, 1975-2004 Année Calories Protéines 1975 1 797 59,8 1986 1 506 46,8 1990 1 471 46,3 1995 1 438 44,0 2000 1 368 38,5 2003 1 594 47,1 2004 1 675? Sources: Houyoux,(1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe Unsital (2002) et nos calculs; pour 2003, bulletin INFOSEC Nr. 31 du 25.11.2003 de la Coordination des urgences, FAO; pour 2004, bulletin INFOSEC Nr. 35 du 30.12.2004 de la Coordination des urgences, FAO En conclusion, on peut dire que la situation alimentaire à Kinshasa se dégrade de façon continue (voir les tableaux 1 à 3). La situation était mauvaise dès 1990 avec une consommation de 1 797 calories et 46 g de protéines seulement. Cependant la consommation en 2004 était au-dessus du niveau de l année 2000 (1 368 calories versus 1675 calories selon le tableau 3). En août 2002, une enquête sur la consommation des ménages a été menée à Kinshasa par la FAO auprès de 2000 ménages, répartis dans les quartiers centraux et périphériques de la ville (FAO, 2002). La consommation par jour était en moyenne de 1 349 calories et de 36 g de protéines. Le Kinois consommait ainsi environ deux fois moins de calories que la moyenne subsaharienne (2 150 calories) et mondiale (2 750 calories). Dans les quartiers centraux, la moyenne était de 1 579 calories et 46 g de protéines, contre 1 165 calories et 27 g de protéines dans les quartiers périphériques. Dans les quartiers centraux, le riz venait en tête des aliments glucidiques, suivi du pain, du manioc, du maïs et du sucre tandis que dans les quartiers périphériques, le maïs était à la première place, suivi du manioc, du riz, du pain et du sucre. En moyenne, 64,5 pour cent des Kinois dépensaient moins de 0,5 dollar E.-U. par jour pour se nourrir, 27,5 pour cent dépensaient entre 0,5 et 1 dollar E.-U. et 8 pour cent 1 dollar E.-U. ou plus. Les habitants des quartiers périphériques sont nettement plus pauvres que ceux des quartiers centraux et cela se reflète dans leur consommation alimentaire. Souvent, la recherche de la quantité prime sur tout autre considération alimentaire. Lubumbashi Selon l enquête menée par la FAO à Lubumbashi en octobre 2002 (Informations sur la sécurité alimentaire en RDC n 27, 2002) sur la consommation des ménages (1 250 ménages répartis dans les 42 quartiers des 7 communes que compte la ville), la consommation moyenne était de 1 335 calories et 40,5 g de protéines par personne et 27

par jour. Un ménage comptait en moyenne 7,5 personnes. Ici, la farine de maïs occupait de loin la première place comme source de calories (75 pour cent). Les feuilles de manioc étaient le légume le plus consommé. Environ 70 pour cent des protéines provenaient des céréales. Près de 80 pour cent de la farine de maïs sont importés du sud du continent, tout comme le haricot (90 pour cent) et l arachide (70 pour cent). Kikwit Une enquête semblable a été menée à Kikwit. La consommation par jour et par personne était de 1 835 calories et 32,6 g de protéines. Le manioc procurait 49 pour cent des calories et le maïs 18,3 pour cent. L huile de palme était très importante et apportait également 16,5 pour cent des calories. Kindu Une autre enquête menée à Kindu en octobre 2002, ville qui était prise en tenailles par les Mayi-mayi, a montré une consommation moyenne journalière de seulement 1 116 calories et 22,4 g de protéines. La taille moyenne des ménages était de 10 personnes. La ration alimentaire était principalement constituée de pâte et de feuilles de manioc, prises en un seul repas par jour. L enquête 1-2-3 Cette enquête, qui est abordée plus loin dans le rapport, couvre tout le pays et est effectuée en appui au document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP). Elle est conduite par l Institut national de la statistique (INS), avec le soutien d AFRISTAT et un financement de la Coopération française. Elle concerne l emploi, le secteur informel et les conditions de vie des ménages. Les principaux résultats pour Kinshasa sont disponibles depuis le 15 juin 2005. Concernant la consommation des ménages, seules des données au niveau agrégé sont actuellement publiées. Nous ne disposons donc pas des résultats détaillés de la consommation alimentaire (voir cidessous les principaux résultats). La proportion de la population de Kinshasa disposant de moins d un dollar par jour 3 est de 58,8 pour cent. La profondeur de la pauvreté est de 22,6 pour cent 4 et la sévérité de 11,3 pour cent 5. L indice de Gini est de 42,5 pour cent ; il est relativement élevé et indique donc des inégalités de revenus importantes. Cela signifie qu il existe en République démocratique du Congo une 3 Taux de change utilisé: 1dollar E.-U. = 470 FC 4 La profondeur de la pauvreté indique l écart relatif entre le seuil de pauvreté et les dépenses moyennes des ménages pauvres. Elle est ici 22,6 pour cent, soit une valeur inférieure au seuil de pauvreté. Plus le niveau de dépenses moyennes est inférieur au seuil de pauvreté, plus la profondeur de la pauvreté est grande. 5 La sévérité de la pauvreté mesure la répartition des ménages pauvres autour de leur niveau de dépenses moyennes. Plus la proportion des ménages très pauvres est grande, plus la sévérité est forte. La sévérité ici est de 11,3 pour cent est n est donc pas très grande. 28

petite couche de population assez aisée. La proportion des dépenses alimentaires des ménages est de 53,9 pour cent. Le taux d alphabétisation est de 69,6 pour cent, le taux d activité de 42,5 pour cent et le taux de chômage de 6,3 pour cent, mais le taux d occupation dans le secteur informel est de 70,9 pour cent et le taux de sous-emploi de 74,2 pour cent. La consommation annuelle moyenne des ménages (y compris l autoconsommation et les loyers imputés sur la base de 6,4 personnes en moyenne par ménage et de 26,6 pour cent de femmes chefs de ménage) est de 986 600 FC (2 100 dollars E.-U.). En réalité, la consommation moyenne cache une profonde hétérogénéité au sein des ménages : la moitié des ménages doit se contenter de moins de 715 000 FC (1 521 dollars E.-U.) alors qu une minorité d environ 5 pour cent des ménages dépense plus de 2,6 millions par an (5 319 dollars E.-U.). La consommation moyenne annuelle par tête des 25 pour cent des ménages les plus pauvres est estimée à 65 500 FC (139 dollars E.-U.) tandis que celle des 25 pour cent les plus riches (dernier quartile) atteint 414 700 FC (882 dollars E.-U.), soit un rapport de 1 à 6,3. Les «ménages privés informels» consacrent plus de la moitié de leur budget (57,7 pour cent) au poste «alimentation et boissons non alcoolisées», contre moins de 50 pour cent pour les «ménages privés formels». Au niveau de l ensemble des ménages, 46,2 pour cent des dépenses de consommation sont consacrés à l alimentation. La consommation alimentaire à Kinshasa est plus forte que celle observée dans beaucoup d autres capitales africaines. Les dépenses de logement (effectives et imputées) arrivent en seconde position avec environ 23,5 pour cent des dépenses. Les dépenses de consommation concernant les transports est de 6,7 pour cent et celles relatives à l habillement et aux chaussures dépassent 6 pour cent ; enfin, les dépenses de scolarité représentent 4,2 pour cent du total, tandis que la part des autres secteurs de consommation est inférieure à 3 pour cent. La dépense alimentaire annuelle par ménage est de 456 000 FC (970 dollars E.-U.), soit 77 200 FC (164 dollars E.-U.) par tête et 115 400 FC (246 dollars E.-U.) par unité de consommation. De manière systématique, plus les ménages sont pauvres, plus leur consommation en pain, en céréales et en légumes est importante. Le pain et les céréales représentent 31,9 pour cent de la consommation alimentaire des plus pauvres et seulement 26,2 pour cent de celle des plus riches. En contrepartie, les postes «viande» et «poissons et fruits de mer» sont d autant plus importants que les ménages sont riches. Dans la consommation des ménages, 95,1 pour cent des achats se font dans le secteur informel. De plus, 80,8 pour cent du montant de la consommation des ménages sont réalisés dans le secteur informel. C est la proximité du lieu d habitation et la modicité des prix qui expliquent ce fait. On s approvisionne quotidiennement au plus près. Dans l alimentation, le secteur informel réalise 95,3 pour cent du montant des ventes, les supermarchés, magasins et autres ateliers ne représentant que 3,2 pour cent des parts de marché. Seuls 68,9 pour cent de la consommation alimentaire sont d origine 29