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1 L orientation est au centre de la réforme introduite par la Loi du 24 novembre 2009. Précédemment évoquée dans le Code de l éducation, l orientation trouve aujourd hui sa place dans le Code du travail, elle y figurait déjà sous l angle de l emploi, au livre 6 dédiée à la formation professionnelle tout au long de la vie. CONCEPT EUROPEEN C est le Conseil de l Union Européenne (UE) qui évoque pour la première fois ce concept. Depuis 2000, «l'orientation se voit accorder une importance croissante à l'échelon européen, eu égard au rôle capital qu'elle joue à l'appui de l'éducation et de la formation tout au long de la vie» (CEDEFOP, 2003). La question de l Orientation est, depuis au centre des préoccupations de l ensemble des professionnels de l éducation et de la formation. Dans ses conclusions du 22 mai 2008, le Conseil de l Union Européenne fixe les mesures spécifiques pour la période 2008-2011 sur l éducation et la formation des adultes, et invite les membres à promouvoir l élaboration et l utilisation de «systèmes d orientation tout au long de la vie». La Résolution du Conseil de l Union Européenne du 21 novembre 2008 sur "Mieux inclure l'orientation tout au long de la vie dans les stratégies d'éducation et de formation tout au long de la vie», définit «l'orientation en tant qu'un processus continu qui permet aux citoyens, à tout âge et tout au long de leur vie, de déterminer leurs capacités, leurs compétences et leurs intérêts, de prendre des décisions en matière d'éducation, de formation et d'emploi et de gérer leurs parcours de vie personnelle dans l'éducation et la formation, au travail et dans d'autres cadres où il est possible d'acquérir et d'utiliser ces capacités et compétences. L'orientation comprend des activités individuelles ou collectives d'information, de conseil, de bilan de compétences, d'accompagnement ainsi que d'enseignement des compétences nécessaires à la prise de décision et à la gestion de carrière.» Faciliter l accès aux services d information et d orientation L Union Européenne indique qu en tant que service d intérêt général, les services d orientation doivent être accessible à tous les citoyens quels que soient leur niveau d information et leurs aptitudes initiales, et proposer une offre lisible et pertinente. Un effort particulier doit être réalisé pour améliorer l accès à ces services des publics les plus démunis et des personnes ayant des besoins particuliers L orientation professionnelle doit pouvoir être assurer, quel que soit le statut et l âge de son bénéficiaire, à la fois : - l accès à l information sur les métiers, les qualifications et les formations ; - des prestations de conseil et d appui dans l identification des potentialités de l individu en cours de définition ou de redéfinition d un parcours professionnel ou de formation ; - des mesures d accompagnement personnalisées dans la mise en œuvre du parcours qui mène vers l emploi ou la formation. Selon une définition désormais internationalement reconnue, l orientation professionnelle correspond aux services et activités qui s'adressent à des individus de tous âges, à toutes les étapes de leur vie, pour les aider à faire leurs choix éducatifs ou professionnels et à gérer leur évolution professionnelle (cf. OCDE, 2004). LES APPORTS DE LA LOI DU 24 NOVEMBRE 2009

2 Son premier apport est la transcription faite de la politique convenue au niveau européen dans la réglementation nationale. Aucune définition de l orientation n est donnée dans la loi. Celle-ci met en place un SPOTLV, Service public de l orientation tout au long de la vie, un service dématérialisé, les deux coordonnés par un DIO. Une dématérialisation de l information au service du public L utilisation croissante de la dématérialisation de l information fait que «la technologie contribue à l offre de service d orientation, puisqu on peut recourir à une combinaison de médias (...) pour que chacun puisse accéder aux services, où et???comme ses besoins l exigent» 1 Le développement des TIC, impacte fortement l ingénierie des dispositifs d information et fait apparaître une autre posture des professionnels dans sa capacité à aider les demandeurs d information. Concernant la diffusion d informations, la situation actuelle présente un premier pallier de collaboration, voire d harmonisation entre le régional et le national. Le site www.carif-oref-gpe.org est en relation avec le portail www.intercariforef.org, mis en place par l ensemble des CARIF. Ces deux sites donnent accès aux principales données sur l offre de formation au niveau local, et aux données recensées par l ensemble des CARIF, par un système d interrogation des bases de données. Pour l actualisation de l actuel portail national sur l offre de formation www.orientation-formation.fr, que chaque CARIF a en principe l obligation d alimenter, nous gérons l offre de formation sur le site www.guadeloupe-formation.fr. La saisie de l offre est faite directement par les centres de formation, et validée en fonction du langage LHEO qui s est imposé comme la référence pour la description des offres de formation. État des lieux de l offre de service AOIA en région Des acteurs multiples interviennent sur le champ de l AIOA (accueil, information, orientation, accompagnement), avec pour conséquence un certain manque de cohérence d ensemble et de lisibilité pour le grand public. Définir ce qu est un professionnel de l orientation est d ailleurs un exercice difficile, tant les pratiques de terrain recoupent des domaines variés. Le champ de l information et de l orientation s est historiquement structuré en réseaux : Dans une logique institutionnelle comme services de ministères ou de grands opérateurs : Pôle Emploi, CIO, Service Commun Universitaire pour les universités ; Des opérateurs ou prestataires de dispositifs (FONGECIF, CIBC, PIC VAE,...) En fonction des publics : Mission Locale, PIJ, CIDFF, ADI, Cap-Emploi, OPCA, CAD, Consultants indépendants L offre de service d information pose la question de l outillage des professionnels afin de permettre aux bénéficiaires d opérer des choix pertinents. 1 Les voies du succès-orientation tout au long de la vie, pour mieux apprendre et travailler en Europe. CEDEFOP 2010

3 Les enjeux de l accès à une information fiable fait apparaître la nécessité, pour les professionnels et les usagers de mieux se repérer dans l environnement socio-économique et d identifier les évolutions prévisibles. Faciliter l accès à l information n est pas suffisant, il faut s intéresser aux données disponibles. De quelles données parlons-nous? Est-ce des éléments statistiques (marché du travail, chômage, activités, besoins en compétences, professionnalisation des salariés, publics en formation, VAE, ) ou de sources d informations pas forcément validées par des études objectives? Compte tenu des difficultés de prospective et des paramètres non maîtrisables dans le développement économique : quelle est la fiabilité des données recueillies sur les besoins en compétences et qualification à moyen terme? Tout ceci doit conduire à une véritable ingénierie de l information qui devrait faciliter un travail collectif sur la question des contenus et les processus d appropriation. Les missions du CARIF et l OREF sur l animation et l anticipation des mutations économiques doivent donner lieu à un travail technique de structuration des données, leurs usages, et les chiffres clés qui décrivent les territoires.

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Améliorer le système d Orientation 5 Les acteurs du système d orientation en Guadeloupe NIVEAU CENTRAL NIVEAU DECENTRALISE SITES D ACCUEIL Ministère Éducation Nationale Rectorat- SAIO CIO Onisep Dronisep Ministère Enseignement Supérieur Universités SCUIO Ministère de la Jeunesse Ministère du Travail, de l Emploi et de la Santé CIDJ CRIJ PIJ AGEFIPH CNIDFF Pôle Emploi Cap Emploi CIDFF Agences Pôle Emploi Conseils généraux Conseil régional Communes, intercommunalités MDPH Cité des Métiers PIC VAE* Missions locales Structures locales Partenaires sociaux APCM** ACFCI Prestataires d actions de formation à l orientation et de bilans de compétences conventionnés Fongecif Chambre syndicales (organisations d employeurs) Sites d accueil rattachés aux CMA et CCI Prestataires privés, consultants *Sites d accueil implantés dans des structures existantes **APCM : Association permanente des chambres de métiers. ACFCI : Association des chambres françaises de commerce et d industrie

6 Contexte institutionnel et réglementaire L article L. 111-1 du code de l'éducation indique que toute personne dispose du droit à être informée, conseillée et accompagnée en matière d'orientation professionnelle. La loi de modernisation sociale du 18 et la circulaire du 23 avril 2002 décrivent la constitution d un dispositif d information, conseil et d orientation en VAE sur l ensemble du territoire. Depuis le 1er janvier 2006, l animation de ce réseau relève des régions. La loi du 24 novembre 2009 relative à l orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie crée un droit à l'information, à l'orientation et à la qualification professionnelles (article 3) «Le service public de l'orientation tout au long de la vie(art 4) est organisé pour garantir à toute personne l'accès à une information gratuite, complète et objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération, ainsi que l'accès à des services de conseil et d'accompagnement en orientation de qualité et organisés en réseaux. La loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie a prévu la création d'une nouvelle fonction : le DIO (Délégué à l'information et à l'orientation), placé auprès du Premier ministre. Le Délégué à l Information et à l Orientation (art L6123-3 du code du travail) est chargé : de proposer les priorités de la politique nationale d information et d orientation scolaire et professionnelle, d établir des normes de qualité pour l exercice de la mission de service public d information et d orientation, d évaluer les politiques nationales et régionales d information et d orientation scolaire et professionnelle. Par cette nouvelle approche de l orientation professionnelle, on entend valoriser des objectifs partagés et bien identifiés par tous les acteurs, faciliter une individualisation meilleure coordination des acteurs. Concernant le niveau Régional, l art 57 de la Loi du 24 novembre 2009 stipule que le Contrat de Plan Régional de développement des formations professionnelles (CPRDF) comporte des actions d'information et de formation destinées à favoriser l insertion sociale des personnes, et définit également les priorités relatives à l'information, à l'orientation et à la validation des acquis de l'expérience. Le décret n 2011-487 du 4 mai 2011 porte application de l'article L.6111-5 du code du travail pour la mise en œuvre du service public de l'orientation tout au long de la vie et création du label national «Orientation pour tous - pôle information et orientation sur les formations et les métiers». L'arrêté du 4 mai 2011 fixe le cahier des charges relatif au label national «Orientation pour tous - pôle information et orientation sur les formations et les métiers» prévu à l'article R.6111-1 du code du travail.

7 Une circulaire interministérielle du 26 mai 2011 relative à la «reconnaissance des organismes participant au service public de l'orientation tout au long de la vie». «La labellisation par l'état des organismes participant au service public de l'orientation tout au long de la vie intervient après concertation étroite avec la collectivité régionale dans le cadre du CCREFP (Comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle).» La circulaire souligne par ailleurs que «les travaux d'élaboration des CPRDFP [étant] engagés et [devant] aboutir pour le mois de juin» et «le processus de labellisation [devant être] lancé avant que le CPRDFP soit signé, il n'y a pas lieu d'envisager de conditionner la conclusion de l'un à la mise en œuvre de l'autre». L'administration considère en effet que «les deux démarches se confortent mutuellement, les responsables en étant les mêmes, les représentants de l'état dans la région, préfets et recteurs, et collectivité régionale. De plus, l'une et l'autre impliquent directement les représentants du monde économique réunis au sein du CCREFP.» LA LABELLISATION Le label est attribué à un organisme ou un «groupement d'organismes liés par convention» délivrant, sur un ou plusieurs «sites géographiques», une série de services définis par le décret créant ce label national. Ces organismes délivrent leurs services à l échelle d un site géographique défini sur un critère de proximité tenant compte notamment des commodités de déplacement et d accès pour le public. Pour obtenir le label, les organismes demandeurs doivent remplir deux conditions : - «Délivrer gratuitement à toute personne le souhaitant, en un même site géographique», l'information exhaustive et objective sur les métiers, les compétences et les qualifications nécessaires pour les exercer, les dispositifs de formation et de certification, ainsi que les organismes de formation et les labels de qualité dont ceux-ci bénéficient, ainsi que le «premier conseil personnalisé»; - «Fournir ces services de manière conforme aux clauses d'un cahier des charges comportant des exigences de qualité de service portant sur l'accueil indifférencié de tout public, l'accueil individualisé des usagers, l'exhaustivité et l'objectivité des informations délivrées et le caractère personnalisé des conseils donnés» Le label est attribué sur demande à l'organisme ou le groupement d organismes remplissant les conditions fixées par l art R6111-3 : 1 La dénomination et l'emplacement du ou des sites justifiant le label ; 2 Les caractéristiques des services offerts sur ce ou ces sites ; 3 Le cas échéant, la convention liant le groupement d'organismes demandeurs ; 4 Les engagements pris pour respecter le cahier des charges; 5 Le périmètre géographique couvert dont le ou les organismes s'engagent à satisfaire les besoins ; 6 L'analyse des besoins d'information et de conseil en orientation de la population correspondant à ce périmètre géographique.

Traitement de la demande 8 Le préfet de région transmet pour avis, sous huit jours, le dossier, dès lors qu'il est complet, au comité de coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle. Celui-ci, ou sa commission spécialisée, donne un avis sur la conformité du dossier du cahier des charges. Le CCREFP peut entendre les représentants de l organisme ou du groupement d organismes, afin de recueillir des précisions sur les éléments du dossier qui ne lui paraissent pas conformes au cahier des charges. Le CCREFP transmet son avis au préfet de région dans un délai maximum de trente jours suivant la date à laquelle il a été saisi du dossier. Les membres du comité ou de la commission qui ont un intérêt personnel à l'affaire qui est l'objet de cet avis ne peuvent prendre part aux délibérations. A défaut d'avis du comité dans les trente jours, l'avis du comité est réputé défavorable. Le préfet de région prend la décision d'attribution du label dans le délai de vingt jours suivant la réception de l'avis du CCREFP. Il motive sa décision en cas de refus. Dans tous les cas, sa décision est notifiée à l'organisme ou au groupement d'organismes et communiquée pour information au CCREFP ainsi qu'au délégué à l'information et à l'orientation. Le label est attribué pour une durée de cinq ans. Cette attribution peut être renouvelée sur demande adressée trois mois avant l'expiration de la durée pour laquelle le label a été attribué. Retrait du label Le label peut être retiré par le préfet de région lorsqu'une condition légale ou réglementaire de délivrance du label ou une clause du cahier des charges n'est pas respectée. Lorsque le préfet constate un ou des manquements et qu'il envisage le retrait du label, il demande par écrit à l'organisme de présenter ses observations dans un délai de trente jours puis communique au CCREFP les informations dont il dispose et les observations de l'organisme. Le CCREFP délibère et communique son avis au préfet dans un délai de trente jours à compter de la date de réception du courrier du préfet. La décision de retrait du label est notifiée par le préfet de région à l'organisme ou au groupement d'organismes dans un délai de trente jours suivant la réception de l'avis du comité. Elle est communiquée pour information au CCREFP ainsi qu'au délégué à l'information et à l'orientation. LE CAHIER DES CHARGES DU LABEL Critères de qualité des activités d orientation proposées dans les organismes participant au service public de l orientation accueil individualisé et de premier conseil ; information exhaustive et objective ; conseil personnalisé. Accueil individualisé et de premier conseil La demande est écoutée et analysée quelle que soit la situation des personnes. L organisme et ses personnels veillent à la confidentialité des démarches. Ils garantissent l anonymat de l accueil et du premier conseil proposé à l usager.

9 Le conseiller s assure de la situation individuelle (personnelle et professionnelle) de l usager. Ce premier conseil porte sur les modalités de sa recherche d information. Il lui indique notamment, si besoin est, l organisme qui pourra, sur le même site géographique, lui présenter l information exhaustive et objective correspondant à sa recherche et lui fournir un conseil personnalisé. Avec l accord de l usager, il organise un rendez-vous auprès de cet organisme. L information exhaustive et objective L accès à toutes les données communicables par le service dématérialisé, l accès à la documentation, physique ou dématérialisée, produite par les opérateurs nationaux, ainsi qu aux données régionales et locales relatives aux emplois, aux formations, aux organismes de formation et aux labels de qualité dont ces derniers bénéficient et une aide à la recherche d information. «Le libre service total ne peut être considéré comme un accueil suffisant. L appui d une personne ayant des compétences pour l accueil et la documentation ainsi que la possibilité d un soutien à distance par le service dématérialisé sont proposés.» Le conseil personnalisé La demande de conseil est écoutée en prenant en compte «le mode de communication de l interlocuteur.» Le conseiller apprécie la situation de la personne, lui indique les possibilités d accès aux prestations et les possibilités de financement. Le conseiller se charge d établir un diagnostic individuel pour repérer les atouts et freins inhérents à chaque situation et valider ce diagnostic avec la personne. L exploration des options d orientation s effectue sous forme d échanges. Le conseiller connaît les filières de formation, notamment les dispositifs d alternance, les conditions d insertion professionnelle et les déroulements de carrière. Il a une connaissance précise des organismes, accessibles sur le territoire, qui proposent un conseil et un accompagnement spécialisés et dispose, lorsqu elles sont établies, des informations relatives aux perspectives d emploi des différents secteurs. Les conseils doivent être adaptés aux besoins des usagers et placés dans une perspective de progression. Le conseil personnalisé se concrétise par l établissement d un plan d action formalisé. Les critères généraux de qualité des services Un ensemble de principes se réfère plus généralement à la «charte Marianne» de l accueil dans les services publics, centrée sur l usager (accès, attention, rapidité, réactivité). Principes généraux de délivrance des services L organisme reconnu comme participant au service public de l orientation prend en compte l individu dans toutes ses dimensions : il répond individuellement aux personnes ; il est ouvert aux heures de disponibilité des personnes ; il tient compte du degré d autonomie des personnes ; les utilisateurs sont aidés à solliciter le service au niveau le plus approprié. Il respecte le principe de non-discrimination et la diversité des utilisateurs : l accueil des personnes handicapées est prévu ; l organisme dispose de statistiques concernant le public accueilli (âge, genre, le cas échéant, statut). Il est gratuit, impartial et respecte la liberté des choix : il n a pas d activité commerciale ni prosélyte ; il est indépendant des organismes de formation.

10 Il assure la neutralité dans le traitement des demandes susceptibles d être mieux adressées à d autres organismes spécialisés : l usager est adressé à l organisme disponible le plus adapté à son cas ; l organisme ne privilégie pas l offre d un autre organisme en particulier. Il garantit la confidentialité : la clause de confidentialité est inscrite dans le contrat de travail ou les règles d emploi des personnels ; un espace isolé est prévu pour les entretiens. Les types de prestations et les résultats attendus sont décrits de façon à être compréhensibles par tous les publics susceptibles d en bénéficier : la description est référencée dans le cadre du service dématérialisé ; les prestations d initiative locale ou régionale sont identifiées comme telles ; les organismes de conseil et d accompagnement spécifiques sont clairement indiqués. Les services rendus favorisent le développement de l autonomie de la personne. Les utilisateurs sont guidés pour l utilisation des outils de communication et autres ressources leur permettant de se documenter par eux-mêmes. Les services rendus permettent à l usager de s engager dans une démarche constructive. Ils favorisent l apprentissage tout au long de la vie ainsi que la sécurisation des trajectoires professionnelles. Ils aboutissent à la détermination par la personne de son plan d action individuel. Une autre catégorie de critères vise l accessibilité aux services. Critères d accessibilité aux organismes Les organismes participant au service public de l orientation sont accessibles à tous : ils sont accessibles par des transports publics ; ils sont accessibles aux personnes handicapées ; ils disposent d une signalétique claire ; ils sont accessibles par les moyens de télécommunication (internet, téléphone). L accès aux organismes tient compte des besoins des personnes : un livret d accueil précise toutes les modalités d accès et de délivrance du service ; les heures d ouverture sont adaptées aux besoins des usagers dans la zone concernée et comportent des plages significatives en dehors des heures habituelles de travail ou de scolarité. Les locaux disposent de commodités d accès et d équipements appropriés, pour que le public puisse accéder sans difficultés à l ensemble des services d information et de conseil : les liaisons télématiques avec les partenaires et, dès son ouverture, avec le service dématérialisé créé par l article L. 6111-4 du code du travail, sont assurées gratuitement ; les outils sont accessibles et en nombre suffisant au regard de la fréquentation ; les locaux sont signalés et comportent au minimum un espace d accueil, un espace de consultation documentaire aménagé (papier, téléphone et écrans) et un espace confidentiel pour les entretiens Les critères d organisation et de fonctionnement Critères d organisation et de pilotage Les organismes partenaires qui sollicitent ensemble l attribution du label concluent une convention qui permet d attester la permanence, la continuité, la lisibilité des services et leur accessibilité par tout public. Chacun des organismes est en mesure d accueillir et d offrir un premier conseil à toute personne venant le consulter. La convention prend appui sur un diagnostic territorial, qui recense notamment la localisation, les activités et les besoins d orientation des différents publics afin de rechercher un maillage territorial assurant un accès équitable de tous les publics aux services d orientation. Elle définit son périmètre géographique prioritaire d intervention. Elle prend en compte les politiques menées en faveur des

11 jeunes sortis sans qualification de formation initiale au sens de l article L. 313-7 du code de l éducation, et notamment la coordination mise en place au titre de l article L. 313-8 du même code [Lutte contre le décrochage scolaire : circulaire n 2011-028 du 9-2-2011 MEN - DGESCO]. «La convention comporte notamment : la dénomination et les noms et coordonnées des organismes partenaires porteurs du projet ; la désignation de la personne physique (nom et adresse) responsable de la coordination des organismes partenaires participant au projet ; la définition des missions du responsable de la coordination ; l engagement mutuel d accueillir les utilisateurs orientés vers l organisme par les autres organismes partenaires ; les modalités de mutualisation et de partage des ressources d information sur le marché du travail et l offre de formation. La convention prévoit l établissement d un programme de travail commun et de formation continue pour les personnels concernés et définit les ressources humaines ou financières correspondantes. Le programme porte sur des compétences communes et la connaissance mutuelle des pratiques professionnelles et de l offre de service de chacun des organismes partenaires.» Le responsable de l organisme ou des organismes partenaires liés par convention définit les objectifs des services (activité, public, résultats), met en œuvre des évaluations périodiques internes et externes, procède à des enquêtes de satisfaction des usagers. Le responsable de l organisme ou de la coordination des organismes partenaires met en place un système d information lui permettant d analyser l activité : il enregistre et suit les services rendus par les personnels ; il analyse les coûts ; il dresse un bilan d activité au moins annuel. Le personnel a les compétences appropriées. Le ou les organismes impliqués définissent les compétences requises pour l exercice des différentes activités et prestations proposées ainsi que la polyvalence nécessaire pour assurer la continuité des services offerts. Les organismes participant au service public de l orientation offrent une gamme de ressources et d outils d information adaptés à la diversité des utilisateurs ainsi que des informations mises à jour. Les responsabilités et règles de cette mise à jour sont définies. Le personnel est formé aux technologies de l information et de la communication. Composition du dossier de demande de label La demande d attribution du label est adressée au préfet de région par voie électronique par le représentant légal de l organisme ou des organismes partenaires formulant la demande de label et comporte : la raison sociale et l adresse de l organisme ou des organismes partenaires demandeurs ; le nom et les coordonnées du responsable de la coordination, la définition de ses missions, son mode de désignation ; l analyse de l offre de services d information, de conseil et d accompagnement pour l orientation et des besoins des personnes résidant dans le périmètre géographique sur lequel l organisme ou les organismes partenaires proposent prioritairement leurs services. Ce périmètre devra être précisé ; la nature des services rendus et des activités effectuées ; le nombre et les conditions d emploi ou de mise à disposition des personnels ; les conditions concrètes de fonctionnement, et notamment les horaires d ouverture au public, adaptées aux besoins des usagers ; les moyens prévus pour répondre aux dispositions du présent cahier des charges, en particulier en matière de formation des personnels concernés ; le descriptif des compétences mobilisées pour remplir les fonctions à exercer ; la copie de la convention conclue entre les organismes partenaires formulant la demande de label.

12 La cohérence de «site géographique» repose sur «un critère» de proximité» rendant compte notamment des «commodités de déplacements et d accès du public».